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[Flashback - Evènement d'Halloween] Attaque des Têtards

Mer des blues – Radeau de fortune

Au crépuscule de la journée, sur un radeau constitué de tronc d’arbre rattaché par un ensemble de corde, un jeune homme de petite taille aux cheveux bleu était en train de pêcher. Il s’agissait de Yajiru Sorakara. Canne à pêche en main, il avait passé la journée en mer à essayer de chopper un maximum de poisson en prévision des festivités de ce soir.

Car ce soir, c’est halloween que l’on fête. Et comme tous les ans, les habitants de l’île d’Endaur se rassemble pour fêter l’évènement. En dehors de la chasse au bonbon, à laquelle son ami Dairiseki avait tenté de l’invité, il y avait aussi un repas et un concours de déguisement. Lui, il n’y participait pas.

- Dou.. douuuu…

Ce cri, c’était Maurice. Il s’agissait du dodo de compagnie de notre Yajiru qui était aussi présent à bord. Mais si d’habitude il arborait un plumage constitué de nuances de bleus et de blanc, aujourd’hui c’était différent. L’oiseau participant au concours de déguisement, l’ami Dairiseki l’avait relooké. Ses plumes avaient été teinte en marron et le plumage de son cou et de sa tête avait été rasé, laissant paraitre une peau rose. Le voilà devenu… un vautour.

[Flashback - Evènement d'Halloween] Attaque des Têtards Dodo_v10

Bon, il ne sait toujours pas voler ni faire de cri intimidant, mais il a tout de même ses chances.

- Dou.. douuuu…

- Calme toi, le poulet… Dans quelques jours tes plumes auront repoussé. Et pourquoi tu as suivi Dairiseki aussi ? Je t’avais prévenu que cela finirait ainsi…

Le poulet ne faisait que se plaindre auprès de son maitre depuis le début de l’après-midi. Pourtant ce n’était pas sa première fois en mer. Pour Yajiru, le problème vient du déguisement. Il en était convaincu.

Soudain, la ligne du jeune homme de petite taille mordit. Yajiru va alors tirer aussitôt, faisant preuve de bons réflexes. Il va retirer de l’eau ce qui était attaché à sa canne à pêche. Mais à sa grande surprise, ce n’était pas un poisson qu’il avait pêché mais un coffre.

Il va alors poser l’objet sur sa barque, ayant les yeux rivés dessus. Même le dodo cessa de se plaindre, se rapprochant pour admirer la trouvaille. Le coffre, ou plutôt un coffret vu qu’il était possible de le tenir entre ses mains, était fait d’un bois humidifié par l’eau. Il a dû rester en mer durant un bon moment.

- Dou… Dou ?

- J’ai déjà entendu parler d’un certaine légende. On dit que sur la mer, on peut parfois trouver dans des petits coffres ce qu’on appelle un fruit du démon. Il donnerait à la personne le consommant un grand pouvoir, mais enlèverait en échange la capacité de nager. Mais ce ne sont que des histoires de vieux marins. Vérifions tout de même.

Yajiru va alors ouvrir le coffre. Mais son contenu n’était pas un fruit, mais un bonbon. Ce dernier reposait dans une boite en verre transparente, protégé de l’eau dans laquelle elle a mariné durant longtemps.

Il va alors ouvrir la boîte, prenant l’étrange bonbon en main. Celui-ci était fait de petits filaments de bandes blanches qui semblait comestible et sucré. Il y avait aussi une note papier dans la boite.

Yajiru lit alors :

- Miira Miira No Candy… Bonbon du démon à usage unique…

- Dou… Dou ?

- Curieux objet, oui… Je vais le conserver. On verra ce qu’on en fera une fois sur la terre ferme.

- Dou.. douuuu…

Maurice recommande avec ses plaintes, ce qui ne manqua pas d’agacer Yajiru.

- Bon ! Tu vas me dire ce qu’il ne va pas à la fin !

Le dodo regarda alors à l’horizon. Son maitre fit alors de même. Il va alors voir le problème que Maurice essayer de lui faire comprendre depuis des heures. Ils n’arrivaient plus du tout à voir l’île d’Endaur. Ils avaient en fait dérivé de plus en plus loin des côtes. Concentré sur la pêche, Yajiru n’avait pas remarqué cela.

Et tandis que la nuit approche, Yajiru et Maurice sont loin de chez eux. Ils étaient loin de se douter que la soirée allait être mouvementée…
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« Mais barrez-vous, putains de piafs ! »

« GOA ! »

« Vous allez crever, oui ?! »

« GOA ! »

« AIDEZ-MOOOOIIIII !!! »

« SKRAAAAAAAAAAAWK !!! »

Grondant une litanie d’injures dans toutes les langues qu’elle connaissait, Zhihao termina d’escalader le grand mât, courut le long de la vergue, puis redescendit par la voie express – c’est à dire qu’elle se jeta dans le vide, l’épée au clair, droit vers le Rokh dont les serres retenaient Vladescu prisonnière. L’énorme volatile faisait partie d’un trio occupé à semer le chaos sur le pont du Lampyris, sauf qu’à la différence de ses congénères, les Marines ne pouvaient se permettre de lui tirer dessus de crainte de toucher leur camarade, d’où la nécessité d’avoir recours à un plan aussi risqué.

Heureusement, l’oiseau géant avait du mal à reprendre son envol, la proximité du gréement le gênant pour déployer ses ailes, et les gesticulations de sa passagère ne faisant rien pour arranger la situation. L’attaque de la femme-poisson fut donc couronnée de succès : sa lame électrifiée entailla profondément le flanc de la bestiole qui, sous le coup de la douleur, relâcha sa proie et redoubla d’effort pour s’enfuir. Les deux autres par contre, loin de suivre l’exemple de leur semblable, se désintéressèrent des soldats pour plutôt se diriger vers celle qui venait de blesser l’un des leurs. À peine remise sur ses pieds, la kanokunienne se retrouva dos à dos avec sa subordonnée, qui venait elle aussi de dégainer ses armes et invectivait leurs adversaires :

« Venez par là, espèces de poulets aux hormones ! Je vais vous transformer en brochettes ! »

Une promesse qui ne fut hélas pas tenue, mais ce ne fut pas faute d’avoir essayé. Après une minute supplémentaire d’affrontement, la paire de sales bestioles se replia, bien amochée et laissant derrière elle un pont couvert de plumes et de sang d’oiseau. Bon débarras.

« La vache, c’était quoi ces trucs ? » haleta un soldat, qui inspectait son fusil comme pour vérifier qu’il fonctionnait bien. Il y avait en effet de quoi s’interroger sur le bon état de marche de leur équipement, vu ce à quoi ces volailles surdimensionnées venaient de survivre, mais c’était sans doute précisément leur grande taille qui avait protégé leurs organes vitaux.

« Masukeredomo Goayu. »

« Gesundheit. »

« À vos souhaits, mon Commandant. »

« Non, c’est le nom de ces « trucs », comme vous dites. Des oiseaux géants originaires de Torino, qui adorent garnir leur nid d’objets brillants, comme des pies ou des corbeaux mais en plus gros. C’est à cause de cela que leur patrie est appelée « l’Île au Trésor », ils peuvent voler sur des centaines de kilomètres pour en trouver. » expliqua patiemment Zhihao. Un vrai fléau ces animaux, même le fait de garder leurs distances ne suffisait pas à garantir que les gens ne seraient pas agressés pour leurs objets de valeur. Et dire que ces spécimens-là étaient relativement petits...

« Aaah, ils pensent que je suis un trésor ! Ils ont bon goût ! » se réjouit Vladescu, encore couverte du sang de ses ennemis mais dont l’humeur venait de faire un virage à 180 degrés.

« Je pense surtout qu’ils ont été attirés par le reflet du soleil sur votre armure. » tempéra l’anguille électrique. Ce qui voulait dire qu’ils auraient tout aussi bien pu choisir de la prendre pour cible au lieu de sa subalterne, même si elle aurait eu plus de facilité à s’en délivrer.

« Dites, l’un d’eux a abandonné ça en s’échappant. » intervint un militaire en désignant un coffre bardé de laiton, renversé sur le pont. L’objet attira immédiatement la curiosité des hommes, et il ne fallut pas longtemps pour que l’un d’eux pose la question fatidique : « Dites, vous pensez qu’il y a quoi à l’intérieur ? »

La femme-poisson soupira. Elle entendait cette question toutes les dix minutes, et ce depuis qu’ils avaient quitté la Contre-Amirale Gentry. Le QG leur avait en effet donné pour instruction de rejoindre le Vice-Amiral Shoga et de lui livrer une caisse en provenance de Marie-Joie dont ils avaient interdiction formelle de regarder le contenu. Bien sûr, n’importe quel individu doté des connaissances les plus élémentaires en psychologie – ou ayant simplement passé cinq minutes en compagnie de l’enfant lambda – savait que c’était le meilleur moyen de leur donner envie de savoir ce que renfermait la caisse en question. Une envie qui avait taraudé l’équipage tout au long du trajet depuis West Blue, raison pour laquelle elle avait résolu de les mettre à l’abri de la tentation en planquant la caisse là où nul n’irait la chercher.

Et voilà que maintenant, par un quelconque caprice du destin, un second mystérieux contenant avait fait son apparition et se retrouvait à son tour au cœur de tous les fantasmes. Mais au moins ce coup-ci, Zhihao n’avait pas de raison d’envoyer ses hommes balader… ou du moins elle n’en aurait plus une fois qu’ils se seraient remis en mouvement.

« Nous verrons cela plus tard, je vous rappelle que nous avons un rendez-vous, et que nous avons perdu du temps. Assurez-vous que personne ne soit passé par-dessus bord, amenez les blessés à l’infirmerie, vérifiez s’il y a de la casse, réparez ou remplacez ce qui doit l’être, et nettoyez-moi ce bazar d’abord. »

Ses subordonnés ne se firent pas prier pour exécuter ses ordres, et le Lampyris ne tarda pas à faire à nouveau voile vers sa destination, les dégâts subis ayant été assez mineurs. Il fallut tout de même deux bonnes heures pour que le pont soit à nouveau propre, après quoi la femme-poisson consentit à l’ouverture du coffre, sous le regard des membres de l’équipage qui n’avaient pas d’autres tâches à accomplir. Elle avait déjà inspecté l’objet à l’aide de son sixième sens et n’avait rien détecté qui ressemble à une bombe ou autre type de piège, néanmoins le soldat chargé de crocheter la serrure le fit en s’abritant derrière un pavois renforcé avec une couche d’acier, et était de plus protégé par une armure et un masque à gaz.

« Vous ne trouvez pas que vous en faites un peu trop, mon Commandant ? » s’enquit l’un de ses officiers.

« On ne sait jamais, nous n’avons aucune idée d’où ça vient. » répliqua-t-elle du tac au tac.

Enfin la serrure fut déverrouillée dans un dernier clic, et le préposé souleva précautionneusement le couvercle, avant de faire signe que tout allait bien. L’assistance se rapprocha et vit qu’à l’intérieur du coffre se trouvait… un amoncellement de bric-à-brac, des objets sans aucune valeur ni rapports les uns avec les autres. Au milieu de tout cela trônait cependant un grand bocal en verre rempli de ce qui ressemblait à des bonbons colorés, et orné d’une notice qui ne manqua pas d’interloquer tous ceux qui la lurent.

« Bonbons du démon : six goûts, six transformations. Tentez votre chance, et laissez-vous surprendre ! » annonçait le texte, ce qui provoqua un concert de murmures.

« C’est quoi ça, c’est une blague ? »

« Quelqu’un a fait des bonbons aux Fruits du Démon ? »

« J’ai bien envie d’en manger un, pour voir... »

« Non mais ça va pas ?! »

« Personne n’en mange. » trancha Zhihao, qui sentait poindre une migraine. Des sucreries diaboliques, et puis quoi encore… elle ne savait pas si c’était le produit d’un farceur au sens de l’humour douteux, d’un charlatan ou si cela sortait tout droit du laboratoire d’un savant fou, mais la prudence était de mise. « Nous ne savons pas si l’étiquette dit la vérité ou non, cela pourrait tout aussi bien être du poison. Et à supposer que ce soit vrai, ce n’est pas le genre de chose qu’on mange sur un coup de tête. Nous remettrons cela au Vice-Amiral et nous verrons ce qu’il en pense. »

Il y eut bien quelques grommellements déçus, mais ses hommes se plièrent à sa décision. Chacun s’en retourna à son travail tandis qu’elle allait mettre les friandises soi-disant magiques en sécurité, et la traversée continua sans autre incident notable. La kanokunienne fut soulagée lorsque la flotte du Juste apparut à l’horizon quelques heures plus tard : enfin elle allait pouvoir retrouver sa tranquillité d’esprit. Alors que le Lampyris entamait les manœuvres d’approche, une excitation renouvelée s’empara du navire : après tout, le Vice-Amiral Shoga était connu pour commander une flotte éclectique au possible, et ce serait la première fois de leur vie que la plupart de ses hommes auraient l’occasion de croiser un ange ou un Mink. Il fallait juste espérer que ses avertissements leur étaient bien rentrés dans le crâne et qu’aucun d’eux ne commettrait de faux-pas...


Dernière édition par Meng Zhihao le Mar 22 Oct 2024 - 11:05, édité 1 fois
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Shoga et sa flotte navigue sur la mer du sud, le renard doit recevoir un mystérieux coffre, une livraison. Il ignore qui l'envoie et pourquoi, mais un marine ne recule pas devant l'inconnu, jamais ! On ne sait jamais ce qui peut découler de ce coffre, un nouvel ennemi, un allié, voir même une demande en mariage, ça peut arriver. Shoga est sur son navire, le "Kitsune", il profite du bon temps de la région du sud. Il affectionne particulièrement le climat des blues, car celui-ci n'est pas capricieux, contrairement à Grand Line ou le Nouveau Monde. Puis, c'est sur East Blue qu'il a fait ses armes, qu'il a combattu de rudes gaillards, on peut dire qu'il a vécu plus d'aventures sur les Blues que dans le reste du monde. Cela lui fait plaisir de naviguer ici, Grand Line ou le Nouveau Monde c'est bien un moment, mais à petite dose. Au moins, ici, on peut naviguer sans voir un Kraken surgir de nulle part et abattre ses tentacules sur les voyageurs.


Le Mink vêtu de son Kimono noir et blanc, accompagné par son meitou "Eijin", héritage du grand Roronoa Zoro, le Mink scrute les environs. Il ne voit rien de suspect, ne ressent rien de néfaste, tout est ok. Comme à son habitude, lorsque aucune menace n'est détectée, il se rend au pont arrière et se pose autour d'une table pour lire un de ses romans qu'il affectionne.


- Aujourd'hui, ce sera « L'incroyable ascension d'un clown au nez rouge ! En grande pompe ! ». Je me demande s'il est bien, je ne l'ai jamais lu.


Shoga lit une incroyable aventure, à moitié biographique et fiction, parlant de Baggy le clown. Le renard aurait aimé connaître cette génération, celle de Shanks le Roux, de Luffy au chapeau de paille, mais ce qu'il aurait aimé le plus, aurait été de croiser le fer avec Roronoa Zoro et serrer la pogne de son idole, Monkey D. Garp. Le renard dévore le livre, il tourne les pages avec impatience, « Ouaaah, je ne savais pas que Baggy le Clown été aussi puissant, son Haki royale était phénoménal », s'exclame-t-il avec passion, comme un enfant lisant un manga. Le commodore Shujin, le bras droit de Shoga, regarde son renard-choupinet, comme il aime le nommer, prendre du plaisir.


- Ooooh... Si seulement je pouvais être à la place de ce livre, Shoga me feuillèterais !


Dit-il en se faisant un câlin et en se dandinant sur place. À côté de lui, Roronoa Zokushin, un ancien pirate devenu commandant, regarde Shujin avec un dégout.


- Ne... Ne t'approche pas de moi, hors de question !


Shujin contracte ses muscles jusqu'à faire exploser son uniforme de prisonnier aux couleurs de la marine, prenant une pose de culturiste, les bras en l'air et les muscles saillants.


- Nul ne peut échapper à mon amour !


Zokushin dégaine la moitié de son meitou "Take", prenant une poste d'épéiste, qui lui faciliterait une découpe à l'horizontale.


- Personne ne peut survivre à mon tranchant.


Le regard des deux se croise brièvement, suivi d'un échange de coup, ce qui crée une onde de choc qui repousse les soldats aux alentours. La plante du pied droit de Shujin est opposé à la pointe de la lame de Zokushin, il a finalement opté pour un coup d'estoc. Les soldats tentent de calmer leur ardeur, mais calmez ces deux-là est plus compliqué que de convaincre un homme-poisson que l'eau de mer est sale. Les deux s'échangent des coups, Shujin bloque la lame en durcissant son corps avec le Tekkai et riposte avec une frappe contondante, pendant que Zoku pare le coup avec le dos de sa lame et riposte avec son tranchant. Les soldats acclament les combattants, ils en viennent à rire de la situation, car ce n'est qu'un échauffement pour les deux commandants. Soudainement, Shoga ressent un truc, il ferme son bouquin et se lève. Il regarde dans une direction, plisse les yeux, puis il siffle. Le combat s'arrête, la lame de Zokushin sous la gorge de Shujin, et le poing de l'Okama devant le visage du Roronoa. Shoga arrive sur le pont, les soldats sont au garde-à-vous, il leur explique qu'il ressent une aura dans la zone, alors qu'il n'y a rien dans la zone comme terre.


- Il doit s'agir d'une pauvre âme, nous allons la secourir !


Les soldats dirigent le cuirassé dans la direction de l'aura, ils finissent par arriver à destination, il y a bien une embarcation au milieu de la mer. Shoga propose à l'homme et son oiseau de monter à bord, qu'ils soient amis ou ennemis, cela ne change rien, c'est le devoir d'un marine d'aider les gens. Shoga demande que l'on apporte de quoi manger et boire à l'homme et son Dodo, le Mink lui fait la conversation, alors que le navire a repris sa destination de base.


- Bonjour, je suis le vice-amiral Shoga, enchanté de vous rencontrer. Comment vous sentez-vous, et pouvez-vous me dire comment en êtes-vous arrivé là ?


Quelques minutes plus tard, le cuirassé trouve un autre rescapé en mer. Ce dernier a fait un voyage sur un navire marchand, mais le navire a fini en morceaux à cause d'une tempête durant la traversée, Shoga l'a donc récupéré. L'homme se nomme Kalgoro, et il semble antipathique. Le Mink fait la même chose qu'avec Yajiru, lui posant les mêmes questions. Après quelques heures de voyage, le navire fini par arriver à destination. Les marines à bord du navire allié livrent le colis au renard, ce dernier les invites à son bord. Afin de faire connaissance et voir s'ils n'ont pas besoin d'aide médical ou s'ils veulent bien partager un repas.  Le Mink reçoit le coffre, il l'ouvre et constate qu'il y a pas mal de trucs qui n'ont pas de rapport avec lui, ou même entre eux. Cependant, il y a deux choses qui interpellent le renard. La première, c'est des romans de fictions dedans, ceux que Shoga attendait depuis longtemps, la livraison fut longue, mais elle valait le coup. La seconde est le bocal rempli de bonbons, il se demande ce que cela peut bien être. Le renard demande à son médecin, le docteur « Patoche » de lui donner son avis sur la question. Ce dernier est perplexe, il examine un bonbon et en vient à la conclusion qu'elle semble être normale, la seule chose à faire serait de le manger pour voir si le message est vrai. Shoga demande à la commandante Meng Zhihao de lui raconter tous les détails de l'histoire, comment ils ont eu le coffre, par qui, toutes informations sont susceptibles d'être prise en compte. Le souci est qu'un choc fait légèrement bouger le navire, sûrement une vague ou quelque chose d'autres. Mais, le souci n'est pas là, c'est qu'en tapant contre le navire, Shoga a lâché le bonbon en l'air et l'a ingurgité par mégarde. Le bocal à lui aussi valser avec le choc, éparpillant les bonbons un peu partout. Le renard trouve que le gout est immonde, cela lui rappelle l'ingurgitation de son fruit, ce qui le fait un peu paniquer, car il a toujours entendu dire que si l'on mange deux fruits du démon, on explose. Mais, là, ce n'était pas un fruit, mais un bonbon, et au lieu d'exploser, il se transforme en squelette. Shoga regarde ses mains osseuse avec stupeur, et il aimerait comprendre ce qui vient de lui arriver.
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" - Bon sang, où est ce fichu coffre ? "

Cela faisait déjà une bonne heure qu'Aube nageait dans les eaux tièdes de South Blue. Depuis quelques jours, de vieux coffres étaient apparus un peu partout dans les mers. En tant que membre de la Sous-Marine, la jeune femme avait été dépêchée pour en récolter et les ramener à Ara Down afin qu'ils soient étudiés. Ce qui intéressait la Marine n'était pas le coffre en lui-même, mais le bonbon qu'il contenait. En effet, de nombreux témoignages faisaient écho de transformations terrifiantes pour quiconque en mangerait.

" - Ah, en voici un !

" - Kwak ! "

Aube pointa du doigt un éclat scintillant prisonnier d'algues visqueuses. Si la soldate pouvait aisément se mouvoir, respirer, et même parler sous l'eau, c'était grâce à sa mouette de main. Ce volatile (dont l'intelligence est aussi prononcée que le regard est vide...) a mangé par inadvertance le paramécia du revêtement. Très attaché à Aube, Nautile la suivait partout et comprenait les ordres simples. Bien à l'aise dans sa bulle individuelle, la jeune femme parvint à toucher le coffre lorsque tout à coup...



" - Attention, Nautile ! "

Un éclat argenté traversa leur bulle avant de venir se planter dans le bois du coffre. Avant même que les deux protagonistes ne réalisent qu'il s'agissait d'un hameçon, le coffre fut violemment arraché aux algues, percutant la bulle et se dirigeant vers la surface comme une fusée. Sous l'eau, Aube n'eut le temps de discerner qu'une tignasse de cheveux bleus avant de comprendre que leur bulle était désormais percée.

" - Merde ! "

Serrant Nautile dans ses bras, la jeune femme tenta de nager tant bien que mal le plus rapidement possible vers la surface. Plus elle s'approchait, plus la bulle rapetissait, restreignant ses mouvements et la ralentissant. Son compagnon, de son côté, frappé par le coffre, faisait tout son possible pour maintenir le revêtement.

" - Allez !!! "

Aube n'avait jamais nagé aussi vite de sa vie, et elle remerciait chaque seconde les cours de natation reçus à la Sous-Marine. Sans cela, il y a bien longtemps que tous deux auraient fini par nourrir les poissons.

" - Haaaaah !!! "

La tête émergeant de l'eau, Aube prit une grande inspiration. Elle venait d'arriver sur un bateau de la Marine et chercha du regard la tignasse bleue responsable de son malheur. La repérant rapidement, elle se précipita vers lui et agrippa son col.

" - Toi ! Non mais ça ne va pas la tête ?! "

La jeune femme, furieuse, ne réfléchissait plus. Elle ressemblait à ces personnes, passées à deux doigts de la mort, trop en colère pour réaliser que, bien souvent, la personne en face n'y est pour rien.

Alors qu'elle continuait de sermonner le pauvre garçon sur l'importance de regarder sous l'eau avant de pêcher (quelqu'un a dit mauvaise foi ?), un éclat blanchâtre attira son attention. Tournant la tête, elle aperçut un gigantesque squelette d'animal se tenant là, debout, semblant presque la fixer.

" - HIIIIIIIII !!! "

Terrifiée, et agissant par réflexe, la jeune femme saisit la batte accrochée dans son dos avant de l'empoigner et de l'abattre sur le squelette.

Elle ferma les yeux et entendit un bruit sourd lorsque sa batte percuta sa cible. Venait-elle d'exploser son premier squelette ?[/color]
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❝Flashback - Evènement d'Halloween.❞

❝ Attaque des Têtards.❞-


Kalgoro, le fier guerrier Shandia aux grandes ailes noires rétractées et dissimulées sous sa toge et à la peau ébène, flottait à la limite de la conscience. Il avait été tiré des eaux tièdes, mais tumultueuses de soute blue, après la destruction du navire marchand sur le quel il louait ses services d’homme à tout faire contre une traversée, par une tempête, mais, en ouvrant les yeux, il se rendit compte de l’horreur de sa situation. Il était à bord d’un navire de la marine. Un sentiment de dégoût monta en lui.

Le vice-amiral Shoga s’approcha de lui, son regard sérieux et perçant observant cet inconnu aux ailes sombres et à l’aura farouche. Dans son uniforme impeccable et imposant, Shoga semblait attendre une réponse, espérant peut-être une expression de gratitude.

« Bonjour, je suis le vice-amiral Shoga, enchanté de vous rencontrer. Comment vous sentez-vous, et pouvez-vous me dire comment en êtes-vous arrivé là ? ? » demanda le vice-amiral.

Kalgoro, encore étourdi, serra les dents et tenta de se redresser. Ses yeux rouge sang, emplis d’une haine profonde, se posèrent sur le grade de la marine. Il sentait le métal froid de son couteau shandia dissimulé sous sa toge, un dernier vestige de sa famille et un symbole de sa détermination à ne jamais plier face aux oppresseurs.

« Je n’ai rien à dire à un chien du gouvernement ! » siffla-t-il d’un ton empli de mépris.

Avant que Shoga ou les soldats présents n’aient pu réagir, Kalgoro cracha au visage du vice-amiral, affichant un sourire dédaigneux malgré sa fatigue extrême. Shoga essuya lentement le crachat, ne laissant rien transparaître de son irritation, tandis que les marines autour se crispèrent, prêts à agir.

« Écoutez-moi bien, chiens du gouvernement ! Je suis un guerrier Shandia, peuple que votre foutu gouvernement a decimé et réduit à l’esclavage pour vos propres intérêts. La marine et le gouvernement mondial ne méritent rien d’autre que la mort. » Kalgoro ne donna pas son identité intentionnellement. « Je suis annonciateur de celle-ci ! »

Soudain, d’un geste vif malgré sa faiblesse, Kalgoro fit glisser son poignard dissimulé sous sa toge. Il se lança sur Shoga avec toute la force qu’il lui restait, visant son cœur, bien décidé à le transpercer.

Mais, à bout de forces, son attaque n’atteignit jamais sa cible. Ses mouvements devinrent brusquement flous, et son poignard tomba de ses doigts tremblants avant de toucher le vice-amiral. Le monde vacilla autour de lui, et ses jambes cédèrent sous lui. La rage inscrite sur son visage s’éteignit alors qu’il sombrait dans l’inconscience, s’effondrant lourdement sur le sol du navire.

Les soldats, surpris et indécis, échangèrent des regards tandis que Shoga, impassible, baissa les yeux vers le poignard tombé aux pieds de Kalgoro.

« Emmenez-le à l’infirmerie, et gardez-le sous étroite surveillance, » ordonna le vice-amiral, toujours calme. « Ce Shandia ne semble pas prêt à coopérer… mais j’ai bien l’intention de comprendre les raisons de sa haine. »

Quelques heures plus tard, Kalgoro se réveilla, entravé et allongé dans un lit de l’infirmerie du navire, un goût amer dans la bouche, et la haine, toujours brûlante, au fond du cœur.

Code by Laxy Dunbar
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Yajiru et le Dodo-vautour resteront un bon petit moment coincé loin des côtes sur leur radeau. Le petit jeune homme fit des tentatives pour orienter son embarcation en direction d’Endaur, mais même avec ça il restait une énorme distance à parcourir avant d’espérer retrouver la terre ferme. Yajiru devait se faire une raison : ils ne seront jamais à temps pour les festivités ayant lieu ce soir. Ils étaient bien trop loin. Tandis que l’oiseau ne cessait de gindre, son maitre regardait d’un air triste l’immensité de South Blue qui continuait de s’assombrir.

Soudain, un navire fit son apparition à l’horizon. Puis deux ! Puis trois ! C’était toute une flotte qui arrivait droit sur les deux moussaillons du dimanche, pour leur plus grande joie. Ils arboraient tous le pavillon de la Marine, ce qui pour des civils comme eux ne représentaient en rien une menace. Yajiru remuait ses mains pour leur faire signe, tandis que Maurice l’imitait en battant de ses ailes atrophiées. Un bateau en particulier, le « Kitsune », l’approcha et son équipage se chargea de les prendre à leur bord. Le duo s’en sortait finalement. Ils ont au préalable récupéré les poissons péchés ainsi que le mystérieux bonbon trouvé en mer auparavant.

Les marines auront la surprise d’avoir repêché d’un drôle de vautour au corps rond, au gros bec tout aussi rond, et aux petites ailes dysfonctionnelles. Avec lui, son maitre plutôt petit qui arboraient des cheveux et des yeux bleus et qui était vêtu d’une longue veste blanche qui faisait aussi office de cap.

Le « vautour » était particulièrement content de ce sauvetage et le fit savoir en criant dans les oreilles des marines.

- Dou ! Doudou !

- Calme toi Maurice, lui dit son maitre d’un ton calme.

Les Marines leur apporteront des vivres, qu’ils vont décliner dans un premier temps. Mais à la vue de baies, aliment dont Maurice raffole par-dessus tout, celui-ci fit les yeux doux à un soldat pour se faire remettre un bol. Ce n’était même pas le contenant le plus approprié pour un oiseau avec un si gros bec, mais ils se régala tout de même.

Ils seront rejoints par la personne dirigeant cette flotte de la marine. Il s’agissait d’un Mink à l’apparence canine, plus précisément celle d’un renard humanoïde. Il était vêtu d’un Kimono de couleur noir et blanc, et portait à sa ceinture un sabre assez inhabituel. Celui-ci se présenta comme le Vice-Amiral Shoga, un nom qui n’était pas inconnu des oreilles du petit jeune homme tant cet homme était connu sur toutes les mers du monde.

Eux aussi devaient se présenter.

- Je me nomme Yajiru… Yajiru Sorakara monsieur, dit-il, assez intimidé par le Marine gradé face à lui. Et le piaf avec moi s’appelle Maurice.

Il pointa alors de son index le volatile en question qui était en pleine dégustation de baie, dévorant son gouter avec bruit car son gros bec n’aide vraiment pas. Cela conduisit à une situation assez gênante, occasionnant un blanc dans l’échange entre le Marine et le Civil. Néanmoins, Yajiru brisa ce silence.

- Ne vous fiez pas à ce « déguisement », ce piaf est un dodo… Un dodo peu dégourdi… Sinon, comme vous pouvez le constater nous sommes en forme. On s’est retrouvé au milieu de la mer en voulant aider aux préparatifs du bal d’Halloween qui ont lieu ce soir. On m’a envoyé pêcher mais sans s’en rendre compte on a dérivé petit à petit.

Shoga laissa ensuite Yajiru et son animal pour s’occuper d’un second rescapé de la mer qui aurait été trouvé après lui. Le duo va alors se promener sur le pont. Mais soudain, une main va se saisir du col du haut noir qu’il porte par-dessus sa longue veste. Une drôle de femme blonde dont la taille, probablement deux mètres, faisait paraitre le gars aux cheveux bleus comme un véritable enfant, le fixa avec colère. Visiblement, il lui avait causé du tort. Elle lui passa un savon puisqu’il aurait apparemment éclaté une bulle de revêtement avec son hameçon lorsqu’il a remonté le mystérieux coffre à bonbon, leur faisant frôler une mort par noyade.

Il dû attendre que la femme hystérique cesse de lui hurler dessus pour en placer une. Mais avant même qu’il ne puisse émettre le moindre mot, celle-ci va se mettre à hurler. Yajiru verra un squelette gigantesque ne semblant pas appartenir à un humain. La femme plongeuse sortira alors une batte et va l’abattre rapidement. Le garçon sera stupéfait par la créature, n’étant clairement pas commune. Il s’exclama :

- Qu’est-ce c’est que ça !?

Pendant ce temps-là, apeuré par l’arrivé de la créature, Maurice le dodo déguisé en vautour s’était caché derrière Nautille la mouette. Il faut noté que cette dernière était deux fois plus petite que ce piaf trouillard.
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Si ses hommes se tinrent suffisamment bien pour ne pas lui faire honte une fois qu’ils eurent rejoint la flotte du Vice-Amiral, Zhihao – qui réprima elle-même héroïquement son envie de grattouiller le renard derrière les oreilles – fut cependant confrontée à une succession de bizarreries une fois montée à bord du Kitsune, le cuirassé commandant la flotte du Juste.

Tout d’abord, il y eut les conversations de l’équipage, qu’elle ne put s’empêcher d’entendre et qui lui apprirent que l’armada venait tout juste de recueillir non pas un, mais deux naufragés n’ayant visiblement rien à voir l’un avec l’autre. Cela aurait pu n’être qu’une simple coïncidence, sauf que l’un des deux hommes en question avait apparemment une dent contre le Gouvernement Mondial, au point de s’en prendre au Vice-Amiral ! Plus surprenant encore, il n’avait pas été sommairement exécuté pour avoir attenté à la vie d’un haut gradé de la Marine, ni même mis aux fers. Curieux, mais le galonné avait sûrement une façon bien à lui de procéder . Après tout, le Commodore von Falingen, pourtant impitoyable avec les pirates, dédaignait l’usage de la torture, un outil peu fiable et souvent contre-productif selon lui ; il était très possible qu’à l’image de feu son ancien supérieur, le Vice-Amiral ait l’intention d’employer une méthode moins brutale pour tirer les vers du nez de son assaillant.

Deuxièmement, il y eut le fait que les navires de Shoga étaient en état d’effervescence manifeste, ses hommes parlant également d’une sorte de célébration. Leur manège attira également l’attention de leurs collègues du Lampyris, qui du fait de leur nationalité ne savaient pas tous de quoi il en retournait.

« De quoi ils parlent, là ? »

« D’Halloween, je crois ? »

« Halloween ? C’est quoi ça ? »

« C’est pas le truc qu’ils fêtent pour les étrangers, à Edelheim ? »

Leurs interrogations étaient compréhensibles quand on savait qu’Halloween ne faisait pas partie des traditions de Schwarzwald ; Walpurgisnacht était ce qu’ils avaient de plus proche, et cela se déroulait à une toute autre période de l’année. Quant à la femme-poisson, elle non plus n’en avait pas l’habitude, même si Kanokuni avait aussi son propre équivalent : Teng Chieh, le festival des fantômes affamés, qui avait là encore lieu à une date différente. Ce n’étaient donc pas ses affaires, mais s’ils étaient invités à participer aux réjouissances, elle accepterait, d’abord pour ne pas paraître impolie et surtout parce qu’après ce long voyage et cette journée mouvementée, ses subordonnés méritaient bien un peu de repos.

Bien sûr, il était possible que le Vice-Amiral ait une autre tâche pour eux, mais à en juger par la troisième surprise, c’était peu probable. Car en effet, le coffre soi-disant très important qu’ils se trimballaient depuis West Blue, à remettre en mains propres au Mink, ne contenait pas de documents secrets comme elle l’avait pensé, mais rien de plus qu’un assortiment de romans bon marché. À moins que quelqu’un ne cherche à faire passer un message par le biais d’un quelconque code secret, elle ne pouvait qu’être d’accord avec les « Tout ça pour ça ?! » émanant de ses hommes, même si elle se retint de se montrer aussi démonstrative face à cette révélation.

L’un dans l’autre, cela aurait suffi à faire d’aujourd’hui une journée mémorable, mais les choses ne s’arrêtèrent pas là. Après qu’elle eut expliqué à son supérieur comment elle était entrée en possession du second coffre et de ses confiseries prétendument magiques, les événements prirent subitement un tournant à la fois clownesque et terrifiant.

« Attention ! » fit l’anguille électrique lorsqu’un mouvement malencontreux du navire provoqua la chute du bocal ainsi que l’ingestion accidentelle d’un bonbon maudit par le renard. Son avertissement arriva trop tard, et elle s’imaginait déjà finir devant un peloton d’exécution ou au bout d’une corde pour avoir provoqué – même par inadvertance – la mort d’un membre de l’Amirauté, mais au lieu d’être réduit en poussière par l’interaction entre les pouvoirs de deux Fruits du Démon, le Vice-Amiral se changea simplement en squelette. Le début de crise cardiaque de la militaire ne se calma que quand elle vit que le sac d’os en question était toujours capable de bouger et parler en dépit de sa transformation… et de son absence de muscles et d’organes pour lui permettre de faire ces choses, mais mieux valait ne pas trop chercher la logique quand un Fruit du Démon était impliqué.

« Vous allez bien, Vice-Amiral ? » s’enquit-elle alors que le médecin posait une question similaire. Le haut gradé calma ses subalternes, et s’éloigna quelque peu pour aller se remettre de sa métamorphose involontaire… laissant derrière lui tout un tas de bonbons éparpillés par terre, qui devinrent immédiatement l’objet de toutes les convoitises.

« Bon ben on dirait que c’est sans danger, finalement. » observa un soldat, visiblement en train de prendre son courage à deux mains.

« J’aurais jamais cru pouvoir manger un jour un Fruit du Démon… et voilà qu’il y en a assez pour tout le monde ! » renchérit un deuxième avant de se précipiter vers les sucreries.

« Retenez-vous, un peu de discipline ! » les admonesta Zhihao, qui chercha le regard du médecin dans l’espoir de s’en faire un allié… sauf qu’il était parti à la suite du Mink.

« Oh allez, détendez-vous, Commandante. Un petit bonbon ? Ça ne peut pas faire de mal. » proposa Vladescu, qui lui tendit l’une des satanées friandises.

« Hors de question. »

« Alleeeeez, pour me faire plaisir ? »

« Nein. Maintenant cessez ces enfantillages. »

Hélas pour elle, Zhihao se montra trop confiante en son autorité, et pas assez méfiante envers sa subordonnée et son caractère de farceuse invétérée. Considérant à tort la chose réglée, elle se laissa distraire en tentant de séparer les soldats qui s’étaient jetés sur les bonbons et fut donc prise au dépourvu lorsque la voydove, feignant de vouloir l’aider, en profita pour lui fourrer la confiserie dans la bouche. La femme-poisson eut à peine le temps d’émettre une exclamation étranglée et de sentir le goût vomitif de l’objet avant que son corps ne se mette à changer. Son armure rouilla instantanément et son uniforme blanc se changea en un costard noir dépenaillé tandis que sa chair se muait en paille, recouvrant une armature de bois faisant office de squelette. Choquée autant par sa transformation que par la trahison de sa subordonnée, ce fut une Zhihao incrédule qui fixa ses mains altérées d’un regard hagard.

« Pffft ! Elle a une citrouille à la place de la tête ! »

Paniquée, la kanokunienne réagit à cette remarque d’un soldat en passant frénétiquement ses mains sur son visage pour en saisir les contours. L’homme n’avait pas menti : elle avait toujours ses cheveux, mais elle avait maintenant l’une de ces cucurbitacées grimaçantes en guise de chef. D’abord anéantie par cette horrible vérité, celle qu’elle était devenue un épouvantail, sa rage ne tarda pas à s’embraser en entendant les rires qui s’élevaient autour d’elle. Zhihao se retourna vers la responsable de sa situation, et d’un mouvement vif comme l’éclair, l’empoigna par la gorge avant de la soulever de terre d’une seule main. Une part de son esprit nota cliniquement qu’elle avait toujours sa force physique, et qu’il suffirait qu’elle serre un bon coup pour faire sauter la tête de la sergent-chef comme un bouchon de champagne.

« Vous trouvez ça drôle ?! »

« Ghhhrk ! Khh ! C-c’était jus- juste une blague... »

« Je vous jure que si c’est permanent et que j’ai perdu la capacité de nager... » promit-elle en comprimant un peu plus la trachée de l’autre femme. Comprenant que les choses étaient allées trop loin, les autres soldats s’empressèrent de répondre à la place de leur sous-officier, révélant que l’étiquette indiquait en petits caractères que l’effet était temporaire.

« Il y a intérêt. » gronda la Commandante en relâchant la pression, juste assez pour permettre à Vladescu de reprendre désespérément son souffle… et lui enfoncer à son tour un bonbon dans la bouche. La voydove opéra sa propre transformation, devenant pâle comme un cadavre, avec des yeux rouges, des oreilles et des crocs pointus tandis qu’une cape noire et rouge avec un haut col apparaissait sur son dos. « Félicitations sergent-chef, vous venez de vous porter volontaire pour tester si nous pouvons encore nager ou non. »

Elle avait beau dire cela, il y avait toutefois une autre chose plus urgente à faire avant. Zhihao relâcha donc Vladescu ; la maintenant-vampire retomba sur ses pieds en se massant la gorge, qui portait encore l’empreinte de la main de sa supérieure.

« Je suis désolée... »

« Il y a intérêt. » répéta la femme-épouvantail en marchant dans la direction prise par le Vice-Amiral. Il fallait qu’elle voie avec lui comment il souhaitait procéder avec toutes ces transformations, il fallait également qu’elle vérifie si elle pouvait toujours se servir de ses capacités bioélectriques sans s’enflammer elle-même… toutefois, lorsqu’elle retrouva le Mink squelettique, ce fut uniquement pour poser les yeux sur une nouvelle scène ahurissante. En effet, Zhihao sentit un nouvel accès de terreur s’emparer d’elle en voyant qu’il avait été réduit à l’état de simple empilement d’os par une femme portant l’uniforme de la Sous-Marine, alors qu’un jeune homme aux cheveux bleus – probablement le premier naufragé puisqu’il ne portait pas l’uniforme et n’était pas aux arrêts – et deux oiseaux observaient le spectacle. Elle était sur le point de dégainer son épée quand elle vit que les ossements bougeaient encore et étaient même en train de se réassembler.

Quant aux volatiles, ils se raidirent en la voyant arriver mais, loin de fuir comme on aurait pu s’y attendre, ils s’approchèrent d’elle au pas cadencé et se mirent au garde-à-vous devant elle, la saluant chacun d’une aile – ou en tout cas essayant de le faire, pour le dodo avec son appendice trop court.

« Kwak ! »

« Dou ! »

D’accord, c’était officiel, elle n’y comprenait plus rien à rien, et ses réserves de patience étaient épuisées.

« Je peux savoir ce qu’il se passe ici ?! » demanda-t-elle en se cramponnant aux derniers vestiges de son self-control.
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Et voilà qu’approchait une femme avec une citrouille à la place de la tête ! Le monde était-il devenu fou ?

" - Kwak ! "

Aube reconnut instantanément le cri de Nautile et se tourna dans sa direction. Le volatile semblait avoir trouvé un nouveau compagnon de jeu : un dodo bien dodu qui, de toute évidence, n’avait jamais entendu parler de la Marine.

" - C’est une ménagerie ou un navire de la Marine, ici ? " murmura-t-elle, tentant de reprendre son calme.

Elle inspira profondément avant de demander :

" - Bon. Où est votre supérieur ? "

Les soldats, visiblement mal à l’aise face à la jeune femme, pointèrent timidement du doigt un tas d’ossements éparpillés sur le pont — qui, malgré les circonstances, n'avait pas encore réussi à se reformer.

" - D’accord… ça risque d’être compliqué à expliquer, ça… "

Elle soupira, essayant de dissimuler son exaspération, et ordonna :

" - Ramassez les ossements et emmenez-les à l’infirmerie. Faites attention à ne pas les séparer, on ne sait pas combien de temps cela prendra avant que le corps se reforme. En attendant… qui est le plus haut gradé ici ? "

Aube n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une violente secousse secoua le navire. Surprise, elle s’agrippa au bastingage pour garder son équilibre, tandis que Nautile, pris au dépourvu, tenta de s’envoler, tirant péniblement le dodo, qui semblait peser une tonne.

" - Bon sang, qui a inventé des oiseaux qui ne savent pas voler ?! " s’indigna-t-elle.

Alors qu’elle relevait la tête, des formes confuses surgirent des flots et s’écrasèrent lourdement sur le pont. La belle blonde serra sa batte, sentant l’adrénaline monter en elle. Peu importe si elles étaient là pour récupérer l’ange captif enfermé dans l’infirmerie, ou si elles cherchaient autre chose : il allait falloir se battre.
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