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Prise de bec avec les pirates

South Blue – 15 kilomètres des côtes de Rokade – Navire « Le Rejeton »

Dix jours se sont écoulés depuis la victoire de Yajiru Sorakara sur le Chef Chirp. Depuis lors, la situation du Karatéka d’Azur comme certaines personnes sur Endaur se sont mis à le surnommer, a quelque peu changer. En effet, il avait décidé de prendre la mer à la recherche de nouveaux défis. S’il voulait réaliser son rêve, devenir le plus grand karateka du monde, il se devait de progresser. Il a donc embarqué il y a une semaine sur « Le Rejeton », un navire de transport de Rhum. En échange, il devait remplacer leur mousse chargé du nettoyage des couloirs. Une tache peu valorisante, mais il fallait bien ça pour pouvoir voyager.

Yajiru venait de débuter sa matinée de nettoyage. Armé d’un seau et d’une serpillère, il frottait péniblement les taches indélébiles du sol des couloirs de ce maudit navire. Ces saletés étaient déjà là hier, et le seront aussi après son passage. Il aura beau y mettre toute la force du monde, rien à faire. Depuis qu’il travaillait à bord de ce navire, il avait dû troquer sa longue veste habituelle avec l’uniforme qu’ils avaient donné à leur mousse démissionnaire. Dites bonjour à la chemise rayée noire et blanche, et par-dessus un veston noir. On lui a même mis un bonnet rouge. Le pire dans cette histoire c’est que tout cela est une invention du capitaine qui voulait juste se payer la tête d’un type de petite taille. Ce dernier, ainsi que le reste de l’équipage, étaient libres de porter la tenue qu’ils voulaient.

Mais il y avait une chose que Yajiru détestait encore plus que cet horrible travail et son traitement à bord : les soirées bruyantes. Tranchant complètement avec le calme de l’île d’Endaur d’où il est originaire, tous les soirs les marins se rassemblent pour boire, chanter et jouer des instruments. Déjà, le petit jeune homme n’est ni du genre à faire la fête, ni à boire (d’ailleurs il déteste l’alcool). Les planches du navire ne peuvent couvrir tout le boucan occasionné, et il est très difficile de trouver le sommeil dans ces conditions. Les nuits de Yajiru sont horribles, ce qui le rend grognon pour le restant de la journée.

Il n’a pas non plus beaucoup d’interaction avec les autres en dehors de Maurice, son dodo. Déjà qu’il n’est pas bien bavard, surtout avec les gens qu’il ne connait pas. En plus, les trois quarts des personnes à bord du navire le prenne pour un enfant, ce qui a sérieusement le don de l’agacer davantage. Les seules discutions qu’il a eu sont avec un certain Lorient Tation, un trentenaire aux cheveux roux mais avec une calvitie naissante originaire de North Blue avec qui il partage la cabine. Ce type avait voyagé dans les mers des blues, connaissant de nombreuses îles. Yajiru se rappelle de leur première conversation.

South Blue – Cabine de Yajiru et Lorient - Une semaine auparavant :

- Alors comme ça tu voyages sur South Blue sans vraie destination ! C’est rare les gens de ta trempe.

- Tu sais, je suis prêt à tout pour atteindre mes objectifs. Je vais me trouver quelques adversaires à affronter avant de prendre le cap vers l’île du Karaté.

- Tu m’as l’air bien naïf, toi.

- Que veux-tu dire par là ?

- Tu n’as pas dû côtoyé beaucoup d’étrangers sur ton île… Bon, je t’explique. Tu dois savoir que la mer regorge de pirates. Il y en a des forts, des fourbes et des cruels. Si tu ne fais pas attention tu risques de le regretter…

Dou.. douuuu…

Maurice se faisait caresser la tête par son maitre. Ce dernier sourit à son interlocuteur avant de lui rétorquer :

- Je ferais attention. Mais les risques font partie du métier.

Depuis, le temps est passé. Le navire « Le Rejeton » a mit le cap sur l’île de Rokade. Celle-ci est pourtant réputée pour être une terre dangereuse, un repaire de pirate et de malfrat où les lois du Gouvernement Mondiale n’ont pas court. Il n’y avait qu’une seule loi : celle du plus fort. C’était néanmoins aussi un débouché idéal pour un commerçant en spiritueux, la demande y est plus élevée que dans d’autres endroits sur South Blue. Lorient Tation a d’ailleurs été sollicité dans sa fonction de navigateur pour guider le navire à travers les récifs rendant difficile la circulation vers les côtes de Rokade. Avec le timonier, ils ont la vie de l’ensemble les personnes à bord entre leurs mains. La moindre erreur peut être fatale. Heureusement, grâce au sang froid de ces deux maitres de leur domaine respectif, le bateau pourra ainsi accoster à proximité du chantier naval de l’île.

Le capitaine du navire fera sonner le rassemblement général. Toutes les personnes à bord vont donc se masser au bureau du capitaine. La personne occupant le poste en question,André Jax, un cinquantenaire grisaillant, fera une annonce à tous qui tient lieu de mise en garde. Yajiru, accompagné de son dodo, écouta.

- Si je vous ai rassemblé ici, c’est pour voir ou revoir certaines choses importante à garder en tête durant notre séjour sur l’île. Que vous soyez là depuis plus de 20 ans ou que vous faites votre premier voyage parmi nous, écoutez car c’est important.

Il regarda Yajiru, en tenu de mousse, du coin de l’œil avant de reprendre.

- Nous venons d’accoster sur l’île de Rokade. Elle ne fait pas parti du gouvernement mondial. Pire encore, c’est un lieu infesté de pirate. Ils règlent presque tout par le combat et la violence. Ils ont même une arène pour cela. Je recommande donc à tous de ne pas trop s’éloigné du navire. Ceux qui ne suivront pas ce conseil devront assumer seuls. Nous allons rester 2 jours dans ce port. Les gérants des stocks de marchandise iront conclure les affaires. Quant aux autres, vous pouvez disposer. Je reste également ici histoire d’éviter qu’on s’en prenne au navire. J’ai bien été clair ?

Alors que la plupart des personnes présentes acquièrent sans dire un mot, Yajiru lui va lever la main. Le capitaine va alors tourner sa tête vers lui et lui demander :

- Qu’est-ce qu’il y a, le mousse ? Tu veux que je te réexplique ? Ou bien tu as juste peur des pirates et des brigands. Si c’est le cas, il…

Yajiru le coupa en pleine phrase et lui posa la question suivante :

- Où se trouve cette arène que vous avez mentionné ?

Le petit jeune homme était en effet intéressé par l’arène de Rokade. C’est ce genre d’endroit avec du combat qu’il recherche avec son voyage.

Le capitaine haussa les sourcils en entendant la question. Il va essayer de le mettre en garde.

- Tu n’es pas sérieux, gamin ? Ce n’est pas un endroit pour toi… C’est là-bas que les habitants de cette île se font justice à leur manière. Tu n’y trouveras que des crapules sans morale. Je te déconseille de quitter le navire. Il y a assez de vivre à bord pour éviter de devoir se ravitailler ici. Et si tu veux vraiment aller sur la terre ferme parce que tu as le mal de mer, tu peux aller au port, en restant devant le navire un petit quart d’heure si ça te fait plaisir.

- Sauf votre respect, capitaine, mais je compte bien livrer un combat ou deux. Je ne récure pas le sol de votre navire sans raison. Ne vous en faites pas pour moi, je n’ai aucun objet précieux. Je vous confie Maurice, je reviendrais dans quelques heures.

Sur ces mots, il ira voir son dodo lui aussi ici.

- Maurice, reste avec le capitaine. Je fais vite, ne t’en fait pas.

Yajiru va ainsi quitter le navire, tandis qu’André soupira.

- Super… Il ne m’a même pas écouté. Une vraie tête de mule celui-ci… En plus il me confie son perroquet…

Il remarqua que le dodo lui aussi n’est plus dans son bureau.

- Roh… Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre…

Maurice va ainsi lui aussi quitter le navire, afin de rejoindre son maitre. Ils vont ainsi aller à la découverte de Rokade, le repaire pirate.
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Île de Rokade - Zone urbaine périphérique :

Yajiru Sorakara va descendre du navire qui l’avait emmené jusqu’ici. Entre le moment où il avait quitté le bureau du capitaine et sa descente, il avait pris sa veste. Il refusait qu’on puisse le voir dans cet uniforme de mousse ridicule. Le port de Rokade, à proximité du chantier naval, débouchait sur une caverne. L’île entière était constituée d’un réseau de grotte, avec parfois une absence de parois permettant à un peu de lumière d’éclairer les lieux. Sinon, des lampes à huiles étaient dispersés un peu partout pour compenser le manque de luminosité ici-bas. L’ambiance sombre rappelait à Yajiru sa dense forêt, sauf que ce n’était ici pas les feuilles mais la pierre qui bloque le Soleil. Et ici, pas de Wok mais des criminels. Il fallait faire attention. Le karatéka va donc pénétrer la caverne, s’avançant à la recherche de l’arène de l’île.

Yajiru circule donc à l’intérieur de la caverne, dans ce qui semble être une zone d’habitation. Beaucoup de domiciles en pierre, matière en abondance par ici. Il y a aussi des maisons troglodytes, faite dans la roche dont seul l’entrée est visible. Ces domiciles sont convenables aux yeux du petit homme qui n’était pas habitué à mieux sur son île natale. Autre élément notable : la densité de population. Bien que Rokade était plus petite que Endaur, elle était aussi 40 fois plus peuplés. Cela fait que les rues sont assez bondées, et donc qu’on peut facilement se retrouver serrer au sein d’une foule. Un cadre idéal pour les pickpockets qui peuvent faire les poches des passants. C’est ainsi qu’un gamin profitera du passage de Yajiru pour lui subtiliser sa bourse rangée dans une des nombreuses poches de sa veste. Le voleur va ensuite s’éloigner puis hors de la foule, il va regarder sa prise. Mais à sa grande surprise, il n’y avait même pas le moindre berry là-dedans.

- Désolé petit mais je n’ai pas le moindre sous sur moi.

C’était Yajiru, qui avait clairement remarqué le vol et qui était venu à la rencontre du petit voleur. Il va alors tendre sa main et lui demander :

- Tu pourrais me rendre ma bourse s’il te plait. Elle ne te servira à rien.

Le petit, intimidé, lui remettra l’objet en question. Yajiru avait un peu pitié pour lui. Cela devait être son seul moyen de survivre. Mais il ne pouvait rien y faire. Anticipant les possibles autres pickpockets, il lèvera sa bourse vide et décréta :

- Inutile d’essayer de me voler. Hormis mes vêtements, je ne possède rien du tout !

Les personnes aux alentours le regardèrent, avant de lever les yeux en l’air. Il va ensuite continuer sa route. Il va ainsi voguer de grottes en grotte, sans savoir où vraiment aller. Il cherche l’arène de l’île. Il n’ose pas vraiment demander son chemin jusqu’à commencer à perdre patience. Il va alors trouver un grand homme d’âge mûr au tricorne et avec une véritable ancre sur le dos. Il lui demandera :

- Monsieur, pouvez-vous m’indiquer où se trouve l’arène s’il vous plait.

Le gaillard, arborant un sourire jovial, lui répondra poliment :

- Hum… Tu n’es pas d’ici toi. L’arène n’est pas très loin. Tu prends la deuxième à droite puis tu avances tout droit jusqu’à voir des stalagmites. Ce sera alors le gros bâtiment. Tu m’as compris ?

Yajiru hocha la tête tandis que son interlocuteur lui posa à son tour une question.

- Est-ce que par hasard tu serais un pirate ? Tu m’as l’air petit mais tu n’as pas l’air d’avoir peur de moi.

- Non monsieur.

- Heureusement pour toi. Tu n’es pas du tout fait pour ça…

- Cela ne m’intéresse pas vraiment cette vie-là.

Un type brun aux cheveux long avec une moustache et un tricorne, accompagné d’un chauve trapu et ridé portant une cage. Le chauve s’adressera au type à l’ancre.

- Hey capitaine ! On a fait une grosse trouvaille au port !

Le moustachu ajouta :

- Hi hi hi ! Oh oui ! Une énorme trouvaille !

Dans la cage, une silhouette familière y était enfermée.

- Maurice !

En effet, le dodo était retenu contre son gré. Regardant les yeux humides son maitre, non seulement en cage mais aussi les pattes, le bec et les ailes ligoté à coup de corde. Il n’était pas resté avec le capitaine, mais avait tenté de suivre comme à son habitude son maitre. Sauf qu’il s’est fait capturer par ces deux types.

Le chauve lui rétorque alors :

- Non non non ! Notre nouveau oiseau de compagnie s’appelle désormais Diricoco.

- Hi hi hi ! Diricoco chéri !

Des veines apparurent sur le front de Yajiru qui, énervé, hurla au chauve à la cage :

- Son nom est Maurice et c’est MON dodo ! Relachez-le !

Les poings sérré, il s’approchera frénétiquement de celui détenant son ami. Mais la main de l’homme à l’ancre se posa sur son épaule, le retenant. Un sourire sadique aux lèvres, il lui dit alors :

- Sur cette île il y a une règle qui dit que tout bien trouvé appartient à la personne y mettant les mains. Peu importe s’il était à toi auparavant.

Le capitaine pirate fronça alors ses sourcils avant de menacer Yajiru.

- Je te conseille de calmer tes ardeurs et d’accepter la réalité. Tu as laissé seul ton animal et il s’est fait prendre. C’est ainsi. Mais si tu continues de nous provoquer, tu risques de perdre plus qu’un poulet géant. Tu peux me croire.

Yajiru se mettra en position de combat. Celui-ci était encerclé par les trois pirates. Il allait amorcer son premier coup lorsque soudain, l’homme à l’ancre arbora contre toute attente un large sourire. Il s’exclama :

- Et si on s’affrontait plutôt dans l’arène ? Après tout, quitte à exploser un gamin, autant le faire devant les Rokadiens. Ha ha ! Qu’en dis-tu ? Si tu gagnes, je te rend ton poulet.

Même si Yajiru souhaitait à la base mener un combat dans l’arène, le faire sous la contrainte et surtout pour la liberté de Maurice. Le petit jeune homme était clairement hors de lui, grinçant des dents.

- Vous n’avait PAS le droit ! Maurice n’est pas un objet ou autre ! C’est mon ami ! Donc vous allez me le libérer ! Et s’il faut que je vous mette au sol, je n’hésiterai pas !

Et à ce moment-là, le type à la moustache brune va frapper Yajiru dans le dos. Le coup ne lui fera pas de dégât, mais va attirer son attention durant quelques secondes. C’est assez de temps pour que le capitaine à l’ancre puisse déployer l’objet en question, raccorder à une grande chaine. Il va s’en servir pour enrouler les jambes de sa victime et ainsi l’immobiliser. Il va alors remettre sur la table le duel à l’arène, tout en profitant du fait que son opposant soit neutralisé.

- Cela fait un bon moment que je ne suis pas allé faire un tour à l’arène. C’est important pour un pirate de se faire et de maintenir un nom, que ce soit au sein de ses ennemis ou bien chez nos pairs. Et puis cela te laisse une infime chance de récupérer ton perroquet. Bien sûr… On n’a rien sans rien en ce monde. De la même manière que si nous on perd, on devra te rendre ton piaf, il va falloir que tu nous promettes quelque chose en cas de victoire de notre part. On acceptera donc ce combat qu’à la condition que tu mettes en jeu 1 million de berrys. Et pas un berry de moins ? Le combat aura lieu demain soir. On verra pour l’heure exacte, car on doit réserver l’horaire avec le personnel chargé de la gestion des combats. Mais je te recommande d’y être dès 19 heures. Si tu n’y es pas, on va considérer ça comme un abandon. Qu’en dis-tu ? Si tu refuses… On te tue…

Le chauve va à ce moment-là sortir un couteau et le placer sur la jugulaire de Yajiru. Si ce dernier avait déjà côtoyé la mort auparavant, ce n’était rien comparé à maintenant. Il a frôlé la mort face aux woks, mais eux n’étaient que des animaux animés en partie par leur instinct. Là c’étaient des humains qui avaient le choix entre prendre ou non une vie, et qui n’hésiterait pas à le faire. Le karatéka était envahi par un mélange de peur et d’impuissance. Sa peau était devenue pâle et son visage était livide. Ces chaines, il ne pouvait les briser. Il ne pouvait ni fuir, ni esquiver la lame pointée sur lui. Autre chose : il n’avait pas un sou et on lui demandait de mettre en jeu 1.000.000 de berrys. C’est un énorme montant qu’il faudrait des mois à réunir de manière légale. Malheureusement il n’avait pas le choix. Il devait le faire, pour Maurice.

Yajiru va alors hocher la tête, en silence. Le chauve va retirer sa lame et le capitaine son ancre. Et même libre, il n’opposait aucune résistance aux ravisseurs de son oiseau.

- On se revoit demain soir, gamin. Si tu ne viens pas, je mettrais fin aux jours de Diricoco, ou bien je le vendrais. Je devrais en tirer plusieurs millions de berrys sans problème.

Le trio de pirate rebroussa chemin, laissant un Yajiru désemparer. Il devait trouver un moyen de rassembler une grosse somme d’argent avant demain soir. Il n’y avait aucun moyen. A moins que …


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Île de Rokade – Port – Navire « Le Rejeton »

Nous sommes une demi-heure après la rencontre entre Yajiru et l’équipage de l’homme à l’ancre. Ces derniers avaient capturé Maurice pendant que son maitre s’était focalisé sur l’arène. Il avait obtenu un drôle d’arrangement : il allait pouvoir régler ce différent dans l’arène. S’il gagne, il pourra récupérer son dodo. Le souci là-dedans, c’est qu’il lui fallait offrir quelque chose en cas de défaite, pour équilibrer les enjeux. Et cette chose, c’était un million de berrys. Un montant qu’il n’avait pas, loin de là.

Yajiru était revenu dans le navire qui l’avait amené jusqu’ici. Il avait raconté toute l’histoire au capitaine du navire, dans son bureau, qui en retour le gifla. Il hurla sur son mousse.

- Idiot ! Inconscient ! Tu ne l’as pas volé celle-là ! En tout cas, tu mérites ce qu’il t’arrive, soit-en certain ! Je t’avais mis en garde sur les dangers de cette île. Tout a été fait pour que tu n’aies pas à sortir de ce bateau. Mais toi, tu en as décidé autrement !

Le marin se pinça les tempes tandis que Yajiru avait sa joue rouge à cause de la giffle.

- Pour ton perroquet, rien à faire. Considère-le comme perdu. Même si tu y tiens beaucoup, ce que je peux comprendre, cela ne reste qu’un animal de compagnie. Oublie-le et vis ta vie. Après tout, cela ne vaut pas la peine de risquer la tienne pour cela. Au pire tu en trouveras un autre. Je sais que sur une certaine île de Grand Line, tu peux mettre la main sur des spécimens de son espèce si tu es suicidaire au point de t’y aventurer.

Yajiru ne regardait pas vraiment le capitaine, mais plutôt le sol. Il attendit que le capitaine termine de lui passer un savon avant de lui demander :

- Monsieur… Pouvez-vous me prêter ce million de Berrys… S’il vous plait… Je refuse de laisser tomber Maurice…

Le capitaine prendra alors le karateka par le col, le soulevant presque du sol. Il lui hurla :

- Tu ne m’as pas écouté !? Tu ne les vaincras pas ! Eux se sont des pirates, et toi qu’un petit gars qui lave le sol d’un navire ! Ce n’est que du bon sens. C’est justement parce que tu te crois plus fort que ce que tu es que tu as perdu ton animal. Apprend à rester à ta place, tu ne te porteras que mieux.

Yajiru se laissa faire. Après tout, il avait raison sur un point : l’enlèvement de Maurice était sa faute. Ce dodo avait toujours eu l’habitude de braver les interdits pour rejoindre son maitre. Mais contrairement à lui, il est sans défense. Il s’est cru hors d’atteinte parce qu’il était fort, mais il a été aveuglé par celle-ci et avait amené Maurice dans un endroit où il était une proie facile. Il n’était plus à Endaur, mais en terre inconnu. Et s’il voulait aller le plus loin possible, il devait faire attention pour deux.

- Prêtez-moi l’argent, s’il vous plait. Si je ne parviens pas à gagner, je m’engage à travailler pour vous sur ce navire jusqu’à vous rembourser la somme en intégralité.

- Je refuse. Désolé pour ton ami et toi, mais je refuse de te laisser gâcher ta vie de la sorte. Tu vas perdre, c’est certain ! Je ne participerais pour rien au monde à cela. Débrouille-toi tout seul. Tu n’as pas eu besoin de moi pour te retrouver dans ce pétrin.

Yajiru garda le silence et quitta le bureau du capitaine. Le petit jeune homme se rendra ensuite sur le pont du navire. Fixant les récifs au loin, il se mettra à réfléchir. Il devait bien y avoir une solution. Il restera ainsi une heure entière perdu dans les vagues, une perte de temps compte tenue de la situation. La peur ne quittait pas son esprit. Il tenait à Maurice et refusait de le laisser entre les mains de ces sales pirates. Il était prêt à tout pour cela. Cependant, après le passage d’une grosse vague faisant tanguer le bateau, il lui viendra une idée.

- L’arène ! Je pourrais gagner de l’argent dans l’arène ! Il doit bien y avoir des combats rémunérés.

Il s’apprête donc à nouveau à quitter le navire, cette fois-ci pour se rendre là où il voulait aller la première fois. Sauf que cette fois, il n’allait pas se battre pour lui mais pour Maurice. Il n’était pas certain de pouvoir tirer le moindre berry des combats, mais il valait mieux agir que d’attendre l’heure fatidique.

Pour Maurice !

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Île de Rokade – Arène :

L’arène de l’île de Rokade, à la fois un lieu de divertissement où la population peut voir des affrontements sanglants et un lieu judiciaire. Car oui, des criminels peuvent éviter les rares peines pouvant leur être administré en combattant en ce lieu. Situé au fin fond d’une grotte et dépourvue de source de lumière naturelle, les lampes au sein du bâtiment servent d’éclairage pour les lieux aux alentours. L’arène est donc immanquable pour toute personne, comme Yajiru, qui veut s’y rendre. Mais il n’y a pas que du combat organisé en son sein. D’autres épreuves plus sportives comme des courses peuvent y avoir lieu.

Le petit jeune homme arriva au guichet après avoir fait la queue durant un petit quart d’heure. Il y avait pas mal de monde souhaitant assister aux combats. Il demanda à la femme s’occupant de la billetterie :

- Bonsoir… Ou bonjour… J’ignore l’heure qu’il est vu qu’il n’y a pas de soleil ici…

La femme leva les yeux en l’air.

- Je ne suis pas ici pour acheter un billet. J’aimerais savoir à qui je dois m’adresser pour pouvoir participer à un combat ici.

- Vous êtes bien petit pour combattre. Bon, allez à l’entrée de derrière et allez vois l’organisateur. C’est un type bronzé avec des lunettes de soleil et un bloc note constamment dans ses mains. Voyez avec lui.

Yajiru acquiesça puis il se dirige à l’endroit indiqué. Il entre donc dans les coulisses de l’arène. Il y avait pas mal de divers combattants de toute sorte. Il y en avait armé, d’autres non. Il y en avait aussi blessé voir sur une civière. Il va alors chercher du regard la personne indiquée par la femme du guichet lorsqu’il le verra en pleine altercation avec deux autres personnes. Ces deux personnes étaient vêtues de Karatégi, une tenue de karaté. Cela intrigua Yajiru qui s’approcha d’eux, écoutant la conversation.

L’une des deux personnes,  un individu aux cheveux vert frisés au Karatégi noir et à la ceinture rouge, dira d’une voix agacée :

- Vous m’aviez promis un combat ! Cela ne m’importe peu que mon adversaire soit malade. Trouvez m’en un autre ! J’ai invité certains membres de mon équipage au restaurant à La Bonne pour fêter ma potentielle dixième victoire sans défaite d’aujourd’hui.

L’autre personne, arborant des cheveux noirs ébourifés et avec deux nattes longues, et portant un Karatégi vert et à la ceinture noire, lui toucha l’épaule et essaya de le calmer.

- Tu es trop impatient, tu sais que la capitaine déteste ça chez toi… Si tu veux un jour passer ceinture noire il va falloir changer cela. Calme-toi, dans quelques jours tu auras un autre combat.

L’organisateur leur rétorqua alors :

- Désolé messieurs mais je n’aurais pas de créneaux libres dans vos horaires avant une semaine. On organise des jeux annuels qui vont s’étaler sur plusieurs jours. Il y aurait bien de la place entre 21h45 et 22h, vu que ce combat ne durera pas très longtemps, mais il vous faudrait un adversaire.

Yajiru va alors participer à son tour à la conversation, en s’avançant vers le groupe.

- Salutation. Je voudrais me proposer pour remplacer la personne malade.

Le ceinture rouge, intrigué, regarda le gars de petite taille et lui dit sur un ton moqueur :

- Toi ? Toi tu veux combattre contre moi !? Tu t’es regardé au moins ? Il ne me faudrait que 10 secondes pour te vaincre, et 2 de plus pour mettre fin à tes jours.

Son compagnon à la ceinture noir lui rétorqua alors :

- Tu ferais mieux de ne pas le juger du premier coup d’œil. S’il est venu jusqu’ici c’est bien pour se battre.

Il présenta ensuite sa main à Yajiru.

- Mon nom est Shoku, et mon ami grognon s’appelle Akatai. Nous sommes tout deux des membres de l’équipage du Dark Apple. Nous sommes à la fois pirates et karatéka.

Il serra la main de Shoku avant de lui répondre :

- Cela se voit à vos tenues. C’est la première fois que je rencontre des karatekas. D’ailleurs, je pratique moi aussi le karaté.

- Karatéka de mes deux, dit le dénommé Akatai qui ne prenait clairement pas au sérieux Yajiru.

- On verra ça lors de notre combat…

- Par contre je ne me bat pas sans faire de pari. En général, je mets au minimum 500.000 berrys. Tu es prêt à me suivre ?

- Je préfèrerais 1 million, si tu veux bien.

- Encore mieux.

Il va alors sortir de ses poches un gros sac plein de billet. Il n’était clairement pas à plaindre en termes de moyen financier. Il remettra les sous à l’organisateur. Mais en voyant que Yajiru ne suivait pas, puisqu’il n’avait pas les sous, il s’exclama :

- T’as les sous au moins ? Je refuse de combattre autrement.

- Disons que je n’ai pas l’argent, mais que je suis prêt à mettre en jeu autre chose à la place.

Akatai leva les yeux en soupirant.

- Roh… T’es juste un pique-assiette quoi… Le principe d’un combat à pari c’est que les deux parties donnent tout deux quelque chose d’équivalant. Tu as quoi à proposer qui vaut un million de berrys, hein ?

Avant même que Yajiru ait le temps de lui répondre, un son venant d'un bébé escargophone accroché au poignet de Shoku l’interrompit.

Pulu ! Pulu ! Pulu ! Pulu !

- Ah ! Un appel du capitaine.

Le karateka à la ceinture noire se retourna, dissimulant la conversation qu’il aura. Néanmoins on pouvait entendre qu’il parlait à une femme et qu’il mentionne des éléments comme des orphelins, ou le combat annulé de Akatai. Il va finir par parler du gars aux cheveux bleus. On entendit :

- Je suis curieuse, comment s’appelle-t-il ?

Shoku se retourna vers Yajiru et lui demanda :

- Dis ton nom au capitaine, s’il te plait.

- Yajiru Sorakara, madame

On ignore si c’est à cause de la latence, mais l’escargophone mettra du temps à émettre de nouveau.

- Un Karateka du nom de Sorakara… Intéressant !

Yajiru comprit ce qui l’intriguait. Il lui demanda alors :

- Est-ce que par hasard… Vous connaissez mon père, Kassai ?

- Affirmatif. Je le connaissais bien, très bien même... Mais on s’est perdu de vue il y a deux décennies. Tu sais ce qu’il devient ?

- Non, désolé. Il nous a quitté, ma mère et moi, quand j’étais petit. J’espère le retrouver en mer.

- Je te souhaite bonne chance. En attendant je pense que ce serait une bonne opportunité que Akatai puisse se mesurer à toi. J’ai une proposition à te faire. Si tu gagnes, mon membre d’équipage s’engage à te remettre un million de berrys. Mais si tu perds, je veux que tu t’engages à rejoindre mon équipage. Qu’est-ce que tu en penses ?

Yajiru ignorait le niveau de son adversaire. Il savait que risquer sa liberté pouvait mal tourner. Mais une partie de lui, infime, souhaitait rejoindre l’équipage du Dark Apple. Après tout, ils pratiquent tous le karaté et pourraient lui enseigner tant de choses. Mais ce sont des pirates, difficile d’imaginer les crimes qu’ils puissent commettre. Toutefois, il devait prendre ce risque, pour Maurice.

- J’accepte ! J’affronterais votre combattant !

- Tss… Je vais te massacrer…

- J’ajoute que si Akatai parvient à remporter ce combat, le pourrait être amener à lui donner sa ceinture noire.

Le concerné sauta de joie.

- Il n’y a pas mieux pour me motiver à combattre ! Ha ha !

Shoku essaya de le tempérer en lui mettant la main sur son épaule.

- Votre combat commence dans 15 minutes. L’organisateur va vous montrer les vestiaires !

Yajiru et Akatai suivront ce dernier, qui leur montrait la voie. Shoku posa quant à lui une dernière question à sa capitaine.

- Pourquoi vouloir le recruter ? Son père, c’était qui ?

- Si ce Yajiru est aussi prometteur que son père, alors il sera un atout pour nous. Mais je ne m’en fais pas, si son père l’a abandonné jeune alors il ne doit pas connaitre grand-chose du karaté. Akatai quant à lui est l’un des meilleurs candidats à la ceinture noire. Il va probablement gagner.

- A titre personnel, je le trouve bien trop arogant…

Le combat opposant Yajiru à un vrai Karateka va ainsi avoir lieu.


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South Blue – Rokade – Vestiaire de l'arène :

Yajiru avait été envoyé dans un des vestiaires que compte l’arène de cette île. Il ne s’agissait que d’un carré de 2m² où il y avait un banc, un miroir, des accroches à cintres. Un lieu modeste où il pouvait changer de tenue. Mais il n’avait pas d’autre tenue que celle qui avait sur lui. De toute façon, il était habitué à se battre avec ce genre d’habit. Il s’était donc installé sur le banc de la pièce, voulant oser de ce quart d’heure avant l’affrontement pour se concentrer.

Il ferma les yeux et inspira profondément. Il tenta de faire le vide dans son esprit. Mais c’était mission impossible. Le combat qu’il s’apprêtait à mener avait trop d’enjeu. S’il venait à perdre, il serait contraint de rejoindre un équipage de karatéka certes, mais de karateka pirate ! Son adversaire avait été formé dans le but de maitriser cet art, il ne devait pas être sous-estimé à ce titre. S’il venait à perdre, on lui ôterait tout espoir de sauver Maurice. La pression sur ses épaules était immense. Yajiru sentait littéralement ses jambes s’alourdir, et son esprit incapable de se calmer.

Si son dodo s’était retrouvé dans cette situation, c’était sa faute. Le volatile ne pouvait s’empêcher de le suivre. Le karateka aux cheveux bleu s’était attendu à prendre des risques, mais il avait oublié qu’il n’était pas seul et qu’il se devait d’avancer en faisant attention à son poulet. Il se devait d’être plus vigilent, car il navigue dans un monde où le danger plane constamment.

Plongé dans ses pensées, il fut ramené à la réalité par l’organisateur qui toqua à la porte afin de l’amener dans l’aire de combat. Il ouvrit alors les yeux et se leva, prêt à tout pour remporter le combat.
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South Blue – Rokade – Aire de combat de l’arène :

Le chemin menant à l’aire de combat parut long pour Yajiru. Pourtant, ce n’était qu’un simple couloir à traverser. Son adversaire qui était lui aussi aux côtés de l’organisateur semblait plus serein. Il regardait droit devant lui. Cependant le sourire qui était tout à l’heure sur ses lèvres avait disparu. Ce karateka pirate aux cheveux verts frisés et vêtu d’un Karatégi noir à ceinture vert semblait d’un coup bien plus redoutable ainsi. Les deux opposants marchèrent ainsi jusqu’à sortir du couloir.

Ils arrivèrent alors sur la scène de l’arène qui allait leur servir d’endroit pour s’affronter, sous les yeux des spectateurs installés dans les gradins. Ces derniers n’étaient pas particulièrement remplis. La raison étant que c’était surtout le soir qu’avaient lieu les évènements les plus intéressants. Mais les quelques personnes présentes pour assister au combat restèrent enthousiastes.

Tandis que sous les consignes de l’organisateur, les karatekas restèrent devant la sortie, restant ainsi dans l’ombre, une voix se fit entendre dans toute l’arène provenant d’escargophones haut-parleurs. Il s’agissait d’un commentateur. Celui-ci annonça :

- Le neuvième combat de cet après-midi a connu un petit changement. L’Homme aux griffes, Henry Chaville, a déclaré forfait pour cause d’une intoxication alimentaire.

Les spectateurs semblèrent déçus de la nouvelle. Cette personne devait avoir ses fans.

- Mais soyez rassuré. Un combat va tout de même avoir lieu. Celui-ci opposera Akatai, 19 ans, pirate de l’équipage du Dark Apple qui ne compte que des karatekas dans ses rangs. Sa tête est mise à prix pour la somme de 5.600.000 berrys. Vous le connaissez, puisqu’il a déjà combattu ici plusieurs fois. Son palmarès s’élève à 13 combats, pour 11 victoires et 2 défaites. Sachez aussi qu’il a remporté ses 9 derniers combats.

L’organisateur poussa avec sa main le karateka à la ceinture rouge pour qu’il apparaisse aux yeux du public. Il avança, accueillit par une petite pluie d’applaudissement.

Le commentateur reprit.

- En face, nous avons Yajiru Sorakara. Il s’agit de sa première participation. D’ailleurs nous n’avons pas trouvé de prime ou de détail le concernant. Apparemment, il n’est pas un pirate mais il pratiquerait tout de même le karaté.

Yajiru à son tout se fit pousser vers la scène, apparaissant ainsi aux yeux de tous. Il eut des applaudissements, tout comme Akatai, même si ceux-ci étaient plus faible. Une partie du public commentait sur sa taille, largement inférieure à son adversaire. Mais ils ne savent pas qu’il avait déjà fait ses preuves face à plus grand que ça.

Akatai et Yajiru finissent par se faire face au centre de l’arène. Le karateka pirate fit un commentaire sur la tenue du karateka civil0

- Tu n’as même pas de Katatégi. Et tu te dis karateka !? Je compte bien montrer à tous que tu n’es qu’une vaste blague.

En réponse, Yajiru retira sa veste et la jeta au loin, glissant sur le vent. Cela laissa visible sa tenue de mousse, ce qui fit rire le ceinture rouge.

- Cette tenue-là me convient très bien.

- Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Tu ne serais pas un clown par hasard ? Parce que, franchement, tu es l’adversaire le plus hilarant que je n’ai jamais connu. Hum… Je sais ! Je sais ! Tu es un fan de Baggy le clown, p’tit gars !

Yajiru fixait son adversaire avec un regard blasé. Heureusement qu’ils avaient combat, il pouvait se défouler sur lui. Il était surtout vexé non pas à cause de l’insulte de clown mais par le « p’tit gars » à la fin de sa phrase. Suite à cette provocation, les deux adversaires vont se mettre en position de combat.

Akatai fut le premier à attaquer, via un low-kick visant le genou droit d’en face. Yajiru n’eut pas de mal à l’éviter en reculant d’un pas. Il en profita pour placer un high-kick, coup approprié vu que sa distance avec son adversaire a augmenté. Attaquant son flan droit à hauteur de son cou, le ceinture rouge bloqua aisément l’assaut avec son bras gauche avant de répliquer via un coup de poing. Pour ce début de combat, les deux combattants se jaugeaient en ne se donnant pas à fond. Le but était non seulement de tester la personne en face mais aussi de s’échauffer. Coups de poing, Nukite, coups de pied  ; le tout fut exécuté avec technique pour le plus grand plaisir des spectateurs qui voyaient autre chose que des combats purement sanglant et violent.

Ce spectacle durera plusieurs minutes, jusqu’à ce que Yajiru et Akatai cessèrent cela de concert, sans même prononcer le moindre mot. Les deux adversaires étaient couverts de sueurs. Cela n’était pas signe de fatigue, bien au contraire. Ces deux-là étaient chauds, prêt à en découdre. Ils n’étaient même pas blessés malgré certains coups plutôt violent, quelques bleus tout au plus.

- J’espère que tu as bien profité de ce calme avant la tempête, Sorakara, dit Akatai toujours autant provoquant.

- J’espère que toi aussi, répondit-il sur un ton plus calme.

Yajiru se remettra en position de combat. Il avait pu durant ces quelques minutes analyser la technique, la vitesse et la force du karateka pirate. Il n’avait peut-être pas tout montré mais lui non plus. Ils étaient de niveau équivalent. Et selon le petit jeune homme, cela allait se jouer à la hargne. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Le karateka d’azur enverra son Oi-zuki en direction du karateka à la ceinture rouge, visant son torse. Mais sur le concerné, au dernier moment, un sourire fit son apparition sur ses lèvres. Et avant même que l’attaque de Yajiru ne puisse l’atteindre, une expiration sera émise et un coup très puissant fut porté en plein dans le ventre du petit jeune homme. Suite à cela, il recula de plusieurs mètres avant de presque vaciller. Mais il tenait debout, non sans gindre de douleur. Yajiru avait les yeux écarquillés. Il n’avait même pas pu réagir tant l’exécution de son coup était rapide. Akatai avait lui aussi utilisé un Oi-zuki, qui était d’une vitesse fulgurante.

Yajiru se releva rapidement, en posture de combat. Akatai avança en marchant, son sourire paraissant de plus en plus sadique. Le karateka d’Azur amorça sa prochaine attaque : un Shutō-uchi. Ses doigts fut à plat et sa main fut lancé comme le manche d’une lame. Une autre expiration sortira de la bouche du pirate et avant même que le coup ne puisse parcourir le quart de la distance séparant son point de départ et sa cible, Akatai enverra son propre Shutō-uchi sur l’épaule du bras qui lançait la même technique. Ce coup, tranchant, entailla assez profondément la peau du petit jeune homme qui s’arrêta net à cause de la douleur. Se tenant la plaie avec sa main libre par réflexe, il n’eut aucune défense pour contrer le low-kick du ceinture rouge qui mettra Yajiru au sol. Ce dernier tenta de se relever le plus vite possible, mais toujours à genou il faisait face à un Akatai le surplombant avec son arrogance.  

- Tu ferais mieux de rester au sol, Sorakara.

Silencieux face à ces paroles, Yajiru se releva et se mit en garde. Il avait clairement vu que son opposant se moquait de lui en le prenant à chaque fois de vitesse et en l’attaquant avec sa propre technique. Il n’arrivait à le contrer. Il faisait face à l’adversaire le plus rapide qu’il avait rencontré jusqu’à maintenant. Et son épaule était douloureuse, ce qui ne le ralentirait encore plus. Ce combat n’allait pas être facile. Une autre expiration se fit entendre. Yajiru savait d’avance que Akatai allait attaquer alors il se prépara. L’ennemi avança en marchant, ses deux armes que sont ses mains prête à faire souffrir son opposant. Le karateka d’azur se concentrait sur la défense, espérant anticiper Akatai. Hélas, il attaqua sans crier gare. Il enverra deux Nukite dans son ventre, pile en dessous des côtes perforant cet endroit presque jusqu’aux poumons. Cela mettra au sol son opposant qui se tordait de douleur.

Un Akatai riant s’exclama :

- Je ne m’étais pas trompé, tu n’es qu’un clown. Je ne sais pas qui t’a appris le karaté, mais il n’aurait jamais dû. Tu es une véritable insulte à notre noble art.

Yajiru tentait de se relever. Après tout, il venait indirectement d’insulter sa mère. Mais le dernier coup reçu l’avait mis dans un état critique et il avait toute la peine du monde à se dresser sur ses jambes. Akatai lui ne le laissa même pas faire, en un low-kick sur ses genoux, le revoila au sol.

- Tsss. Je t’ai dit de rester au sol, ce n’est pas pour rien. La différence de niveau est juste trop élevée. Avoir appris deux-trois techniques ne fait pas de toi un karateka. Le karaté, ce n’est pas qu’un moyen de combattre. C’est une philosophie de vie. C’est faire de son corps une arme, exploiter tous ses membres pour vaincre et accomplir son but ! Un type comme toi venu de nulle part ne peut pas concevoir tout ça !

Yajiru continuait d’essayer de se relever, en dépit des coups qu’il avait reçu et qui devrait normalement le clouer au sol.

- Mon but… Tu ne le connais pas…

- Un type qui va dans l’arène et qui réclame un million de berrys, son but est clair : l’argent. L’argent n’est qu’un moyen pour survivre. De toute façon, n’espère pas rejoindre l’équipage du Dark Apple lorsque tu auras perdu. Je compte faire en sorte que tu ne puisses plus jamais te battre jusqu’à la fin de tes jours !

Il y a 19 ans, Akatai venait au monde sur une île quelque part sur West Blue. Née dans une famille pauvre deux ans avant son petit frère, il perdit ses parents à l’âge de 5 ans lors d’un incendie. Ils seront tous deux placés dans un orphelinat et attendront plusieurs années afin de se faire adopter tout en vivant dans des conditions précaires. Un jour, une famille noble fut intéressée par une possible adoption, mais ils ne désiraient qu’un seul enfant. Alors, désirant un fils digne, ils laissèrent un mois à Akatai et son frère pour apprendre le contenu d’un manuel d’académie naval. En mettant ces deux enfants en compétition pour quelque chose qui allait les séparer, ils brisèrent leur lien fort. Prêt à tout sacrifier, ils étudièrent jour et nuit pour impressionner la famille. Mais hélas, Akatai fut battu par son petit frère, qui sera adopté. Il termina seul, ruminant sur sa défaite et sur le triomphe de son cadet. Il se jura alors de plus devoir courber l’échine. Plus tard, il fut « adopté » par la capitaine de l’équipage du Dark Apple. Formé au karaté, il se révéla comme un élément prometteur. Obtenant tour à tour la ceinture verte, puis la jaune, il finit par avoir la rouge qu’il détient aujourd’hui encore. Pour cela, il a écrasé la concurrence en usant parfois de méthode déloyale. Blesser ses plus grands rivaux jusqu’à les handicaper, ce n’était pas difficile à faire pour lui. Il s’était fixé pour objectif d’avoir la ceinture noire puis prendre la place de son capitaine. Après cela, il comptait viser encore plus haut…

Yajiru, toujours au sol, n’eut même pas le temps de se redresser qu’un coup de pied en plein dans son ventre déjà blessé le frappa, l’expédiant plusieurs mètres plus loin. Ce combat tournait en un massacre unilatéral. Le karateka d’Azur était totalement impuissant, n’ayant même pas le temps de se relever qu’il fut encore attaquer, toujours au ventre. Du sang coula de sa bouche. Ce n’était pas bon signe… Les attaques continuèrent, encore et encore, jusqu’à ce que Yajiru n’ai plus la possibilité de se redresser tant la douleur était élevée. Le sol de l’arène arborait le rouge de ses plaies.

Tandis que Akatai s’approchait de lui, confiant et sûr d’avoir la victoire dans sa poche, celui-ci expliqua :

- C’est l’heure du coup de grâce, Sorakara. Je t’explique. Je vais trancher net les tendons sous tes coudes. Ainsi, tu perdras l’usage de tes mains, et tu diras adieu au karaté que tu as de toute évidence insulter avec ta pratique.

Il se saisira du bras gauche de son adversaire, tout en amorçant son coup.

- Tout est fini désormais.

Une expiration se fit entendre de la part de Yajiru, et avant qu’il puisse subir le coup qui allait mettre un terme à ses rêves, il envoya un puissant Oi-zuki en plein dans le ventre qui le fit reculer de 3 mètres. Akatai arbora suite à ce coup une expression de surprise, bien que les dégâts subit soient mineurs. Yajiru de son côté se releva d’un coup malgré ses blessures, animé par une incroyable adrénaline. Faisant face à son opposant dignement, il retira son haut rayé, le déchirant pour s’en servir pour bloquer les saignements des plaies de son ventre. Son corps maigrichon était visible de tous. Il savait qu’il ne pouvait pas tenir longtemps, quelques minutes tout au plus avant de tomber définitivement. La seule solution était de tout donner pour gagner. Même s’il ne devait plus être en état pour combattre demain, il ne devait penser qu’à gagner aujourd’hui. Surtout qu’il avait percé le secret de son adversaire.

- J’ai compris comment t’as fait pour être plus rapide que moi. Tout réside sans ta respiration. Tu inspires lorsque tu prépares ton coup, et expires avant de le porter. Je dois dire que tu es l’homme le plus fort que je n’ai jamais affronté. Mais sache que j’ai non seulement mise au jour ta technique, mais je suis aussi parvenu à me l’approprier.

Le visage d’Akatai vira au rouge. La confiance qu’il affichait jusqu’à maintenant avait purement et simplement disparu.

- Grrr… Tu crois réellement qu’un type comme toi a réussi à maitriser une compétence qui nécessite plusieurs mois d’apprentissage et plusieurs années de maitrise, en seulement 10 minutes !? En réalité tu as juste eu de la chance ! Je vais te rappeler la différence de niveau entre toi et moi !

Akatai passa à l’attaque. Il fit un saut de plusieurs mètres de haut, le talon visant le haut de la tête de son adversaire comme un marteau. Yajiru se recula en un pas pour éviter le coup, faisant que son adversaire se retrouva au sol momentanément. Il en profite pour envoyer un high-kick en plein dans le visage bas du ceinture rouge, que ce dernier bloqua avec son bras avant de se relever. Le combat avait gagné en vitesse. Désormais, Yajiru était aussi rapide que Akatai, et ce dernier devait admettre que son opposant avait réussi à maitriser sa technique de respiration.

Akatai justement commençait vraiment à être hors de lui.

- Si tu crois que mon karaté se résume à ça, tu te trompes !

Le karateka pirate enverra un combo de nukite tranchant. Si les premiers purent infliger des dégâts à Yajiru, similaire à des coupures ; la cible se défendit en se saisissant des bras qui l’accablaient. Cela lui laissait une ouverture dans la défense adverse. Il tira les bras de Akatai afin que le haut du corps de celui-ci vienne dans sa direction, avant de lui donner un violent coup de tête assez puissant pour l’envoyer au sol. Souffrant d’épistaxis, son sang avait coulé jusqu’à sa bouche. Le combat semblait s’être terminé. Suite à cela, Yajiru plia un genou au sol. Il ne lui restait plus grand-chose en termes d’endurance, et ses plaies était douloureuse.

Le commentateur prit la parole.

- Il semblerait que nous ayant un vainqueur ! Attendez…

Yajiru fut témoin de la scène. Akatai avait dressé en l’air ses deux jambes avant de faire une chandelle afin de se remettre debout en un saut acrobatique. Il semblait sonné de son dernier coup. Ses lèvres couvertes du sang de son nez dressaient un visage crispé. Tandis que Yajiru peinait à se remettre sur ses deux jambes, il écouta son adversaire.

- Ne crie pas victoire trop vite, Sorakara ! Je n’ai pas dit mon dernier mot ! Je vais tout donner pour te vaincre, peu importe ce qu’il m’en coutera pour ça !

Il retira sa ceinture rouge caractéristique et enroula son poing droit avec. Après, il se mit dans une position de Oi-zuki bien étrange. Son genou d’appui était bien plus plié que pour un coup classique et son poing reculé à l’extrême. Il n’y avait aucune défense dans sa position, pourtant il n’avait jamais été aussi menaçant jusqu’à maintenant aux yeux de Yajiru. Qu’est-ce que c’était ?

- Un ou deux coups devraient suffire… A TE TUER !

Dans les gradins, Shoku le camarade de Akatai en voyant ça va hurler à son compagnon d’équipage :

- Ne fais pas ça ! C’est trop dangereux !

- Tsss… Je ne suis pas comme toi…

Akatai resta dans cette position, attendant une offensive de son adversaire. Yajiru était à bout. Il ne lui restait plus qu’une ou deux minutes avant de s’écrouler, même s’il ne bougeait pas. S’il n’achevait pas son opposant, il tomberait et lui laisserait la victoire. Il refusait cela. Mais il savait aussi que cette posture cachait une puissante attaque. Il allait devoir prendre un dernier risque pour gagner ce combat. Yajiru fonça alors sur son ennemi, se rapprochant rapidement de lui avant de se stopper net avant d’être à sa portée. Yajiru allait lui envoyer un high-kick dans sa jambe d’appui pour l’empêcher de lancer son coup, mais Akatai sera plus rapide et attaqua. A la vitesse du son, son poing fusa vers le karateka d’Azur qui au dernier moment se recula de quelques centimètres tout en mettant ses bras devant lui pour se protéger. Il était hors de la portée de son bras. Pourtant, un énorme bruit d’explosion se fit entendre après le coup, faisant reculer d’un mètre Yajiru. Ce bruit fit peur aux spectateurs qui crièrent pour beaucoup. Il s’agissait d’un bang supersonique, un son caractérisant le passage du mur du son d’un objet.

Yajiru aura les yeux écarquillés face à un tel coup. C’était d’un tout autre niveau que tout ce qu’il avait connu jusqu’à ce jour. Son adversaire voyant sa réaction, s’exclama :

- Alors… Qu’est-ce que tu en penses… De mon Mach Punch ?

Yajiru ne répondit pas. Il regardait le sang sur ses avant-bras. Ce n’était pas le sien, mais celui de son adversaire. Il regarda alors le bras bandé par la ceinture rouge de son adversaire. Son poing était en sang. Sa technique était si puissante qu’elle avait un impact sur lui. Pourtant, cela n’empêcha pas Akatai d’avancer en mettant en avant son poing destructeur, fièrement.

- Arrête ça ! Tu ne te rend pas compte que ton coup est trop dangereux !

Akatai ricana.

- Il est trop tard pour reculer, Sorakara. Je suis bien décidé à mettre fin à ce combat.

Yajiru lui rétorqua alors :

- Je ne parle pas pour moi ! Tu vas perdre ta main si ça continue ! Tu n’as rien à perdre toi si jamais tu es défait ici ! L’argent c’est superficiel ! Cela ne vaut pas le coup.

Yajiru s’inquiétait pour son adversaire. A ses yeux, cela ne valait pas le coup de tout sacrifier pour un simple combat. Mais il n’était pas de cet avis.

- Un simple combat !? Tu es un concurrent potentiel me barrant la route de mon objectif principal : devenir le plus grand karateka du monde !

- Sache que c’est aussi mon rêve, mais qu’aujourd’hui je ne me bat pas pour moi.

Akatai était hors de lui, et arma de nouveau son Mach Punch. Mais Yajiru utilisa ses dernières forces pour envoyer un combo de Oi-zuki sur son adversaire, l’empêchant de lancer sa technique. Il devait l’empêcher de se blesser davantage. Il envoya un coup de pied retourné dans la mâchoire déjà bien amoché de Akatai. Ce coup signa la fin de ce combat. Le ceinture rouge tomba raide au sol. Mais Yajiru chuta lui aussi quelques secondes plus tard, des suites de ses blessures.

Le commentateur annonça :

- Akatai étant tombé en premier, je déclare Yajiru Sorakara vainqueur pour son premier combat dans l’arène !

Les spectateurs acclamèrent le gagnant inconscient tandis que des brancardiers récupérèrent les deux combattants et les sortirent de la scène de l’arène avant de lancer le combat suivant.

South Blue – Rokade - Coulisse de l'arène :

Yajiru se réveilla une demi-heure plus tard. Sa veste lui avait été ramené, lui servant pour l’occasion de couverture. Il avait été allongé sur une civière, à côté de son adversaire déjà réveillé depuis un petit moment. Ses blessures avaient été bandés, mais il était loin d’être soigné. Le combat de demain allait être difficile dans ces conditions. Et tandis qu’il se redressait, Akatai lui tendit une liasse de billet sans même tourner sa tête dans sa direction pour le regarder, honteux. Il s’agissait du million de Berrys demandé.

- Tiens Sorakara… Tes sous…

Yajiru prendra l’argent et les rangea dans une poche de sa veste. Son ancien adversaire lui posa ensuite une question.

- Pourquoi avoir risqué ta peau pour un peu d’argent ? Vu ta force, tu aurais pu en acquérir autrement.

- Disons que j’ai un combat demain, ici aussi. J’ai besoin de cette somme pour pouvoir y participer. Je dois affronter le capitaine d’un équipage ayant mis la main sur un ami très précieux.

- Tsss… Ce n’est pas ainsi que tu deviendras le plus grand karateka du monde. Pour avoir ce titre, il faut être prêt à tout sacrifier. Tu ne le seras jamais si tu te préoccupes des autres ainsi.

- On verra…

- La prochaine fois, je gagnerais. En attendant je me demande bien comment tu vas faire pour ton combat de demain vu ton état. Tu n’as aucune chance.

- Ça aussi on verra…

Peu de temps après cette scène, Yajiru quitta l’arène, en ayant toute la peine du monde pour marcher. Shoku dit au ceinture rouge :

- Si tu n’avais pas été si vaniteux, je pense que tu aurais pu le vaincre. Tu étais clairement le plus fort au début du combat, de loin. Mais si son karaté était limité avant, il s’est amélioré à ton contact. Il t’a même forcé à utiliser la technique que la capitaine t’avait formellement interdite.

Akatai soupira tout en regardant son poing dans des bandages. Le seul Mach Punch qu’il avait lancé avait suffi à arracher la peau de ses phalanges. Sans compter son nez cassé et sa mâchoire fracturé.

- Tu le surestime, Shoku. Il a juste eu de la chance.

Ces dires n’étaient qu’orgueil. En réalité tout était la faute de son état d’esprit au début du combat.
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South Blue – Rokade – Demeure de Manancker :

En périphérie de l’île, non loin du port, parmi les habitations modestes on retrouvait une maison troglodyte. Elle appartenait à Manancker, capitaine de l’équipage de l’Ancre Noire. Si l’homme à l’ancre était habituellement à la recherche de proie facile à dépouiller en mer, ou dans une taverne à dépenser tous ces sous ; aujourd’hui était un jour différent. Il avait volé à un petit type aux cheveux bleu un drôle d’oiseau. Celui qu’ils avaient renommer « diricoco » semblait clairement être un oiseau exotique qui ne semblait clairement pas être originaire de South Blue. Le grand homme au tricorne, assis sur son vieux fauteuil dans sa modeste pièce de vie, savait qu’ils pouvaient en tirer plusieurs millions de berrys. Il imaginait déjà avoir en main cet argent, déménager à « La Bonne » et écumer tous les points de vente d’alcool de l’île et au-delà.

Un bruit de battement d’aile viendra le sortir de ses pensées. Il vit alors le poulet bleu décamper en courant de sa chambre. Il était poursuivi par Doug l’Andouille, son subordonné qui semblait avoir perdu le contrôle de la situation. Toujours assis sur le canapé, il regarda blaser le troisième membre de son équipage, le moins utile de tous, galérer face à une créature aussi pathétique. Leur course poursuite renversa les diverses babioles de l’endroit, et il faudra au poursuivant un bon quart-heure pour remettre la main sur le dodo en liberté. Ce volatile n’avait pourtant aucune issue, la demeure du capitaine à l’ancre étant littéralement à l’intérieure de la roche et une unique porte bloque l’accès au reste de l’île. Manancker écouta alors son subordonné s’expliquer.

- Hi hi… Je voulais donner à manger à Diricoco chéri, alors je l’ai sorti de sa cage et je lui ai donné des cacahuètes que j’avais ramené après notre soirée arrosée de samedi dernier. Il a refusé de picorer dans sa gamelle.

Manancker leva les yeux en l’air.

- Crétin… Les cacahuètes salées des bars ne servent qu’à donner soif aux consommateurs… Ce n’est pas de la nourriture digne de ce nom… J’ai envoyé Ishi en chercher au marché. Il avait une commission à faire pour nous.

L’homme à l’ancre considérait Doug comme un pion sacrifiable à tout moment. Son subordonné était totalement incompétent. Cela faisait 3 ans qu’il le suivait, sans même avoir pu mettre le doigt sur les vraies raisons. Il était beaucoup trop stupide pour être un espion pour le compte d’un équipage concurrent, il avait déjà essayé de l’utiliser comme tel lors d’un pillage d’un navire d’un autre équipage de l’île.

Ishi entra dans la maison troglodyte, avec un sac en toile de jute dans les mains. Souriant, il annonça au capitaine :

- Capitaine, j’ai trouvé des racines pour notre animal de compagnie.

Il montra le contenu de son sac, qui contenait effectivement la denrée énoncée. Le capitaine hocha la tête en signe d’approbation avant de demander :

- Et les recherches sur la vente de Diricoco ? Tu as pu trouver des acheteurs potentiels comme je te l’ai demandé ? Ou au moins des estimations de prix ?

- En effet. J’ai rencontré un drôle de type portant un chapeau melon dans les environs de La Zone. Il était particulièrement bien vêtu, trop pour venir de Rokade. Il disait être un braconnier. Il m’a un peu parlé de lui. Il aurait déjà chassé un monstre marin. Lorsque je lui ai parlé du dodo, il a été soudainement très intéressé. Il m’a dit vouloir l’acquérir.

Esquissant un léger sourire, Manancker demanda des précisions.

- Il t’a donné son nom au moins ?

- Il disait se faire appeler Butler.

Le sourire du capitaine à l’ancre s’effaça aussitôt lorsque Ishi le chauve évoqua ce nom. Ce dernier, inquiet, interrogea son chef à ce sujet.

- Ce nom vous dit quelque chose, capitaine ?

Manancker mit plusieurs secondes pour donner une réponse.

- Harry Vestor Butler… C’est une pointure en matière de traque. Je ne parle pas qu’en terme de bête, il peut aussi traquer les Hommes. C’est un mercenaire, il n’agit que pour le compte d’autres personnes. S’il est intéressé par le piaf, c’est qu’il est ici pour ce piaf. J’espère qu’il ne t’a pas suivi au moins !

Le chauve essaya d’être rassurant.

- Il m’a au contraire proposé de racheter l’oiseau, pour un beau montant. 10 millions de berrys.

Le capitaine haussa des sourcils.

- T’aurais dû commencer par-là ! Avec cette somme, je vais presque pouvoir prendre ma retraite !

Alors que cette histoire d’achat de dodo semblait louche, l’appât du gain était plus fort que tout pour ces pirates. Pendant que les trois pirates parlaient déjà de leurs futures dépenses, Maurice qui avait été remis en cage avec une gamelle de racine attendait son heure. Il était incapable de savoir ce qu’il se disait autour de lui, ne comprenant que quelques mots prononcés spécifiquement par son maitre, des ordres surtout comme « suis moi », « reste là », « mange », « fait toi-même » (jeu de mot où il faut remplacer les deux derniers mots par la race de l’oiseau). Yajiru lui manquait. Il l’avait vu essayer de le sortir de là mais échouer. Maurice avait peur que sa vie ne soit plus jamais la même. Ces types sont effrayant, tout comme cet environnement. Il avait d’ailleurs échoué à sortir d’ici. Il était impuissant.

Le poulet, affichant une mine triste, n’avait pas d’appétit. Il fixait la sortie d’un air triste, rêvant de pouvoir sortir et rejoindre avec ses petites pattes son maitre. Il ignorait tout du combat qu’il venait de mener, et celui qu’il mènera demain.
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South Blue – Rokade – Aire de combat de l’arène :

Nous fûmes le lendemain soir. Par cette belle soirée, tandis que la luminosité restait la même dans les bas fond caverneux de l’île, la foule est aux rendez-vous pour les règlements de compte. Les gradins étaient particulièrement bruyants. Les spectateurs qui avaient déjà pu assister à plusieurs combats précédemment étaient impatient d’avoir la suite. Le sol de l’aire de combat était couvert de traces de sang à certains endroits, témoignant de la violence des affrontements menés à ces heure-ci.

Le combat de 21h45 allait être lancé par le commentateur.

- Le cinquième combat de la soirée va opposer deux personnes sur la propriété d’un bien assez particulier…

Une femme issue des coulisses transporta une cage. Elle en montra le contenu, notre cher Maurice. Le pauvre avait ses pattes et son bec complètement ligoté. Tandis que la foule était en délire face à l’oiseau exotique, celui-ci était totalement apeuré à la fois à cause de la situation et du bruit assourdissant du lieu. Il tremblait des plumes carrément.

Le commentateur quant à lui continua sans la moindre gêne la présentation de la situation.

- Les deux adversaires ont en effet un différend sur la possession de cet animal. Pour votre plus grand plaisir, ils vont le régler devant vous en usant de la manière forte. On a donc d’un côté un habitué de l’arène : le grand Manancker !

Le pirate en question fit son entrée à l’annonce de son nom. Son tricorne trônait sur sa tête, et son ancre lui servant d’arme était exhibé sur son dos. Il arborait un grand sourire. Pour lui, il allait simplement exploser de la bleusaille pathétique.

- Manancker est un vétéran des combats au sein de notre arène. Il a 117 combats, dont 39 victoires, 74 défaites et 4 égalités. Tout comme c’est loin d’être le meilleur des pirates, au contraire… C’est loin d’être un grand combattant chez nous si on ne se fit qu’à son nombre de victoire. Néanmoins il est connu pour écraser les rares osant le défier sans en avoir le niveau. Sa prime s’élève à 913.000 berrys.

Dans les gradins, Ishi et Doug regardait leur capitaine, convaincu de sa victoire prochaine.

- Face à lui, un nouveau venu qui n’a qu’un seul combat à son actif. Un combat remporté remontant à hier après-midi. J’appelle le civil sans prime répondant au nom de Yajiru Sorakara !

Yajiru fit ainsi à son tour son entrée au sein de la scène de l’arène. Vêtu de sa veste habituelle, sous laquelle il a remplacé son haut rayé de mousse par son haut noir habituel. Il marchait lentement, peinant à faire un pas après l’autre, en direction de son ennemi sous le regard attentif des personnes dans les gradins. A la vue de son maitre, Maurice le fixa avec des yeux humides. Il cessa de trembler. Il était venu le libérer.

Manancker regarda la démarche lente du petit jeune homme, se moquant de cela.

- Inutile de faire semblant, gamin. Tu as peur. Tu sais, tu peux abandonner tant que tu le peut, disait-t-il avant de ricaner.

- Je ne compte pas faire un pas en arrière avant de libérer Maurice, rétorqua un Yajiru au visage impassible.

Le commentateur laissa le petit clash avoir lieu, avant de reprendre la parole auprès des spectateurs.

- Les enjeux de ce combat sont les suivantes. Si Yajiru Sorakara remporte ce combat, il aura la propriété du dodo. Mais si c’est Manancker, non seulement le dodo lui sera remis, mais en plus il se verra remettre la somme d’un million de berrys par son opposant. Le dodo et le million ont été confié à l’organisation de l’arène. Qui va remporter le gros lot ? Manancker le vétéran ou Yajiru Sorakara l’homme ayant vaincu Akatai ? Que le combat commence !

Les deux combattants se préparèrent à l’affrontement. Yajiru se mit en position de combat, et Manancker se saisit de son ancre par la chaine et commença à faire tournoyer le tout dans le but d’intimider la personne en face. Le pirate avait déjà en tête la méthode qu’il allait employer pour détruire ce gamin. Avec son ancre, il allait le marteler de coup, assez pour le faire hurler de douleur mais pas trop pour éviter qu’il tombe dans les pommes. Ensuite, il comptait l’enrouler autour de la chaine de son ancre pour l’immobiliser, avant de le passer à tabac jusqu’à ce qu’il déclare forfait. Il voulait aussi faire en sorte de le blesser à vie, en cassant divers os.

Mais alors qu’il s’apprêtait à attaquer, un détail attira son attention. Il marmonna alors :

- L’homme ayant vaincu Akatai… Akatai… LE Akatai ?

Voyant Manancker s’étonner, Yajiru qui avait déjà amorcer un Nukite s’arrêta.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as quelque chose à dire avant de commencer le combat ?

- Le commentateur a annoncé que tu avais affronté et défait Akatai. On parle de Akatai le karateka !?

Tandis que Yajiru hochait la tête en guise de réponse, dans les gradins les deux autres membres de l’équipage de l’Encre Noir assistait eux-aussi à la scène. Doug demanda à Ishi :

- Akatai… Ce n’est pas le type qui avait humilié le capitaine le mois dernier ?

Ishi répondit alors :

- Oui… c’est bien lui… Ce jeune était bien trop fort pour lui… Si ce gamin a vraiment vaincu un type aussi fort, alors je ne voudrais pas être à la place du capitaine…

Le concerné, l’homme à l’ancre, en apprenant cette information était complètement différent. Son sourire disparu de ses lèvres, tout comme son air confiant. Cela fut remplacé par un teint livide et ses mains tremblantes. Il avait pris l’habitude de cibler les plus faibles afin d’obtenir ce qu’il voulait. Il évitait délibérément les types un peu trop fort. Les combats difficiles n’étaient plus de son âge. En plus on parlait là de Akatai, qui avait une sacrée réputation pour un rookie de South Blue et qui était bien plus fort que lui. C’était difficile de penser que ce petit homme avait pu triompher de lui.

Désemparé, Manancker tentait de garder la face. Il s’exclama à son opposant :

- Tu… tu n’as pas pu gagner face à Akatai ! Tu n’es qu’une demi portion ! Tu vas voir, je vais régler ton compte !

Sur ces mots, le pirate au tricorne s’apprêtait à lancer son ancre sur son ennemi en espérant lui montrer qui était véritablement la menace dans cette arène. Mais quelque chose bloquait sa chaine : la main gauche de Yajiru. Celui-ci avait profité des doutes de son opposant pour se saisir de la chaine de l’ancre. Ainsi, il ne pouvait plus porter d’attaque.

Et tandis que Manancker s’étonnait de la situation, Yajiru s’exclama sur un ton posé :

- Le combat a déjà commencé…

Sur ces mots, alors que le capitaine pirate tirait de toutes ses forces pour tenter de récupérer son arme, le karateka lâcha simplement la chaine pile au moment où l’homme usait de ses bras. Ce dernier va alors trébucher au sol. Le vieil homme à terre essaya de remettre la main sur son ancre, mais Yajiru le devança et envoya l’arme loin de son propriétaire, désormais sans défense. Manancker faisait face au regard noir de son opposant, qui arma ses poings dans le but de rendre la monnaie de sa pièce. La sensation de peur qu’il ressentait face à ça lui était familière, mais pourtant elle n’en était pas moins insupportable.

Yajiru, avant de porter un Oi-zuki, il prononçait :

- Ça, c’est pour tout ce que tu as fait subir à Maurice…

Toutefois, avant même qu’il ne puisse attaquer, Manancker hurla :

- J’a… j’abandonne ! Pitié, je suis trop vieux pour subir ta colère !

A la surprise, non seulement des spectateurs mais aussi de Yajiru, son opposant s’était mis à genou et suppliait désormais l’homme au dodo. Le regard de ce dernier, les yeux ronds dubitatifs, en disait long sur son étonnement. Comment un adversaire ayant été aussi cruel avec Maurice pouvait être finalement aussi pitoyable. Était-il juste un lâche qui attaquait plus faible que lui ? Probablement.

N’empêche, le commentateur annonça :

- Yajiru Sorakara est déclaré vainqueur après l’abandon de son adversaire. Le dodo lui sera remis.

Les spectateurs, qui voulaient avoir du sang, étaient déçu de la tournure de la situation. Manancker quitta la scène, le dos courbé et avec les hurlements des spectateurs. Yajiru quant à lui récupéra la cage contenant Maurice, qui semblait aux anges entre les mains de son maitre. Ce dernier le libera de sa prison et des liens à ses pattes et à son bec. L’oiseau sauta sur Yajiru, qui se retrouva sur le sol. Mais tandis qu’habituellement le karateka lui caresse la tête, là il hurla. C’était un hurlement de douleur. Le dodo sursauta et retourna par terre tandis que Yajiru se releva, le visage crispé.

- Dou.. douuuu…

Il rassura néanmoins le dodo, d’une voix faible :

- Ce n’est rien… Ne t’en fait pas…

Il quitta lui aussi la scène, marchant côte à côte avec Maurice d’un pas lent et saccadé.

South Blue – Rokade – Cabine de Yajiru à bord du navire « Le Rejeton » :

Yajiru avait traversé l’île afin de revenir à bord du navire l’ayant amené jusqu’à cet endroit. Durant le trajet, Maurice avait clairement vu que quelque chose n’allait pas chez son maitre. Lui qui avait l’habitude de marcher à ses côtés, il était lent et semblait fatigué. Pourtant, il avait assisté au combat et avait bien vu que le karateka n’avait pas été très éprouvé tout du long. Était-il malade ? Alors que Yajiru s’asseya sur le rebord de son lit, le dodo grimpa lui aussi en un saut.

- Dou… Dou ?

- Ne t’inquiété pas, Maurice… , disait-il d’une voix faible. Plus jamais je ne laisserais quelqu’un s’en prendre à toi… Plus jamais…

- Dou… Dou ? , insista le dodo.

- Tu peux me faire confiance, je te dis…

- Dou… Dou ?

- Qu’est-ce qu’il y a ? questionna Yajiru qui ne comprenait pas ce que voulait lui dire le dodo.

Le dodo pointa avec sa patte le ventre de son maitre, qui comprit où il voulait en venir. Yajiru soupira et retira sa veste, puis son haut noir. Maurice découvrit les bandages qui couvraient le haut du corps du karateka, principalement un épais au niveau du ventre et plusieurs sur les bras. Le combat d’hier avait laissé Yajiru dans un sale état, ayant nécessité des soins que l’équipage lui avait apporté. Mais ce n’était pas le plus choquant à son sujet. S’il a gagné ce court combat contre Manancker, c’est en grande partie à cause de la peur qu’il lui a inspiré. S’il avait tout donné dès le début contre le petit jeune homme, l’issue aurait été bien différentes. Contre un Yajiru diminué, il aurait même pu gagner, même si en se présentant au combat, le karateka d’azur était prêt à se battre à mort pour sortir Maurice de là.

Maurice resta bec bé face aux blessures de son maitre. Ce dernier ajouta d’ailleurs :

- C’était le prix à payer… Ne t’en fait pas, ce n’est pas à cause de toi. C’est ma faute si tu as été mis en cage. Je n’ai pas assumé le fait que tu m’accompagnais dans ce voyage. J’ai cru prendre les risques que pour moi, sans penser à toi. Je ferais plus attention à l’avenir. Et désormais je veux que tu marches à mes côtés. Il n’y a qu’avec moi que tu seras en sécurité, et il n’y a qu’avec toi que je compte réaliser mon rêve, Maurice.

En réalité, le dodo n’était pas capable de comprendre tout ce que lui disait son maitre. Il ne pouvait comprendre que ses émotions. Et là, il sentait sa culpabilité. Alors, il approcha sa tête pour réclamer des caresses. Yajiru s’exécuta.

Le duo était loin d’avoir vécu leur dernière aventure ensemble. D’autres péripéties au-delà de l’Île Rokade les attendait.

Scène bonus:
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