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Nuit d'Halloween : L'éveil des os


Au soir d'Halloween, un manoir abandonné perdu sur une île déserte
offrait un bien triste abri aux voyageurs de passage.
La tempête faisait rage dehors et dans l'obscurité
des profondeurs s'annonçaient l'éveil
de cauchemars oubliés. Une nuit
de terreurs insoupçonnées
s'apprêtait à déferler.


Nuit d'Halloween : L'éveil des os Ebc1c8959427d23b93fec977b5b2bf33
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Sous le couvert d'une toiture quelque peu éboulée, le craquement d'un foyer perçait seul le silence des lieux. Un point de lumière tremblotant au milieu d'une nuit d'obscurité. Le rougeoiement des lueurs s'en échappant glissait le long des contours d'un mobilier abandonné, une imposante table sculptée encadrée de chaises travaillées. Chacune se démarquait au niveau des accoudoirs par la lugubre forme d'un poisson abyssal. L'ombre tremblotante des massifs contreforts de l'ancienne grande salle se dessinait également, mais à grand mal. Le plafond trop haut se perdait quant à lui dans le néant, hors d'attente du halo lumineux tentant de le percer. Accolée à la chaleur des flammes rongeant le bois mort, la silhouette d'un être osseux prenait son souper. Coincé sur un îlot de lumière, un sentiment de solitude s'en dégageait. Assis seul sur des dalles humidifiées par l'air du large soumis à la tempête, le dos usé calé contre une colonne effondrée, entrain de s'échiner sans bruit à décortiquer sa pitance durement aquise. Concentré dans sa tâche, le poignard adroit glissait entre ses mains le long des viscères du rongeur. Le naufragé se savait maintenant dépendant de la nourriture de l'île. Il ne prévoyait pas de faire la fine bouche, rien ne serait perdu. Les yeux de la bestiole avaient déjà été gobés et le sang sucé. Ne restait que la chaire à faire griller. La flamme toujours entrain de grignoter son combustible relâcha un souffle de fumée ravi, avant de se pencher vers son maitre après quelques minutes de silence.

- Père, vos dents vous font toujours souffrir ?
- Nan... M'suis mordu la langue par contre...


Depuis qu'il avait grignoté un reste de bonbon avarié, trouvé dans un tiroir de l'ancienne chambre du seigneur des lieux, ses entrailles s'étaient d'abord tordues avant que son corps entier prenne la relève. Comme s'il avait été soumis à un quelconque maléfice, ses muscles s'étaient contractés sans son consentement en tout sens le plongeant dans une grande souffrance. La douleur s'était ensuite propagée jusqu'à sa mâchoire avant de s'estomper aussi soudainement qu'elle était apparue. Songeur de cette expérience, l'élémentaire de feu le devança lorsqu'un bruit inhabituel s'entendit non loin.

- Qui va là ?!
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     Sur une île où la tempête semblait ne jamais vouloir se calmer, un corps inerte semblait s'être échoué en cette nuit de pleine lune. L'individu ouvrit lentement les yeux sous l'agitation de la pluie battait le sol et son visage avec une intensité presque assourdissante, mêlée aux hurlements du vent qui fouettait l'air comme une créature en colère. Un éclair déchira soudain le ciel, illuminant la nuit d'une lueur aveuglante, et faisant redressait le buste du naufragé en un sursaut.

- Qu'est qui m- , je suis en vie , où est-ce-

    Le tonnerre gronda, et Alday réalisa qu’il se trouvait étendu sur le sol, plongé dans la boue glaciale qui collait à ses vêtements. L’humidité avait pénétré jusqu’à ses os, et chaque muscle de son corps protestait lorsqu’il tenta de bouger. Une douleur sourde martelait son front ; il leva une main tremblante pour tâter son visage, sentant un mince filet de sang sécher au-dessus de son sourcil. Il ne souvenait pas vraiment des péripéties qui avaient précédés sa perte de conscience. Il se rappelait avoir luté contre des silhouettes indistinctes entourées … et puis plus rien, le noir. Il prit une profonde inspiration et fit ce qu'il pouvait faire de mieux dans cette situation, il relativisa. Se forçant à faire abstraction des quelques blessures qui le tenaillaient. La tempête frappait avec une intensité désolante, comme si elle voulait déchirer l’île elle-même. Il scruta autour de lui, cherchant désespérément un signe de vie, un navire au loin, une silhouette familière. Rien. Pas âme qui vivent. Même son logpose, semblait avoir perdu la boussole. Son aiguille tournait sans fin, sans jamais se fixer. Une désolation glaciale s'installa dans son estomac, en plus d'une sensation de faim.
Alors qu’il relevait la tête, l’air battu par la pluie, un éclair illumina soudain l’horizon, révélant dans la lueur fugace une silhouette imposante. Un édifice colossal se dressait, sinistre et silencieux, au centre de l’île. Ses tours effilées semblaient transpercer le ciel. Le bâtiment tout entier, recouvert de lierre sombre et détrempé, dégageait une aura ténébreuse mais rien de quoi perturber le moral d'un ancien esclave voleur mendiant rat d'égout.

     Il tira lentement une gigantesque porte de bois sombre ornée de motifs anciens et usés qui s'ouvrit dans un grincement témoignant que celle-ci n'avait pas été entretenu ces dernières années. À l'intérieur, pas une soudaine illumination des flambeaux par de mystérieuses forces occultes. Non. Mais plutôt obscurité presque totale qui envahissait un hall, seulement troublée par quelques lueurs de la lune à travers les carreaux de la demeure. Pas le choix pour le pirate, il fallait s’aventurer plus profondément dans le manoir pour espérer y trouver quelconque aide.
     Les pas s'enchainaient dans les allées sombres du manoir alors que son estomac tentait de lui rappeler que cela faisait plusieurs heures qu'il n'avait grignoté quoique ce soit. À mesure qu'il avançait, il fut attiré par une lueur au bout d’un couloir, et s’y dirigea, presque hypnotisé par l’idée de trouver de quoi apaiser cette faim grandissante. La lueur provenait d’une immense salle à manger, éclairée par des chandeliers aux flammes dansantes, qui jetaient des ombres étranges et inquiétantes sur les murs couverts de velours. Au centre de la longue table en bois massif trônait un grand plat recouvert d’une cloche argentée, imposante et lustrée.
Son estomac gronda, l’incitant à agir sans plus attendre, peut-être qu'un résident du manoir avait laissé quelques plats impérissable ou récemment cuisiné. Poussant un soupir de soulagement à l'idée de trouver de quoi manger, il s’avança et, sans hésiter, souleva la cloche. Mais, à sa grande surprise, le plat ne contenait pas un festin comme il s'y attendait, mais … un bonbon. Seulement un ridicule dragée. Petit et scintillant, d'une couleur rouge sang, il était posé là, au centre du plateau, aussi innocent qu'inexplicable.

- Meeeeeh, on se contentera d'une bonne haleine.

     Ignorant toute raison, le navigateur glissa la friandise dans sa bouche. Le goût était d’une douceur envoûtante, presque ensorcelante, mais en un instant, cette douceur tourna en une brûlure intense, comme si on lui grattait l'estomac. Une sensation étrange parcourut son corps, encore plus que la fois où il avala par inadvertance son fruit du démon. Un vertige le saisit, il sentit ses dents s’allonger, ses canines percer davantage, aiguisées comme des crocs. Les battements de son propre cœur résonnaient dans sa poitrine, lourds et puissants, comme le dernier écho de son humanité. Une soif irrésistible monta en lui, une soif primitive et insatiable, une soif de sang. Il tituba, s'agrippant à la table pour ne pas tomber. Sa respiration s'accéléra alors qu’il prenait conscience de sa transformation, de ce qu’il était en train de devenir. Dans un miroir terni accroché au mur, il chercha désespérément son reflet, mais le miroir ne renvoya qu’un vide glacé. Pas une ombre, pas une trace de son visage. Le frisson de frayeur qui le saisit lui fit lâcher la table, et il trébucha en arrière, ses jambes se prenant dans le plus d'un tapis. Dans sa chute, il percuta une armure de chevalier exposée contre le mur. L’armure bascula dans un fracas assourdissant, les pièces de métal s’effondrant en cascade. L’écho du bruit résonna dans les couloirs, comme un hurlement métallique, se répercutant dans les pièces voisines. Alday resta figé au sol, sa poitrine se soulevant rapidement, le regard perdu dans la pénombre.

- Qui va là ?! avait-il entendu au loin.
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    Combien de temps Kant avait-il poireauté dans la plus grande solitude au sein de ce grand manoir, seule et unique demeure de ce maudit caillou ? Il ne s’en souvenait plus lui-même. Tout ce qu’il gardait en mémoire, c’était le sourire narquois de l’homme perfide qui l’avait amené là, après lui avoir promis une « fête grandiose ». Galvanisé par la nouvelle, le révolutionnaire s’était méticuleusement préparé pour les célébrations : il débarqua chargé de vin d’îles d’été, de bièrraubeurre de Boréa, et de diverses liqueurs finement dérobées ici et là par les plus adroits contrebandiers de Grand Line. L’individu malhonnête qui l’avait débarqué sur l’île lui avait même confié une petite pilule, naïvement appelée bonbon, et lui avait conseillé de le consommer « au pinacle des festivités, au cœur battant de la fête », lui promettant de pouvoir sentir les couleurs, voir la musique, et tout un tas d’autres expériences tant illégales qu’exquises. Mais il n’en fut rien : sur l’île, personne ! Les seuls compagnons de Kant durant ces longues journées furent des goulots de bouteille, encore et toujours de goulots. Si bien qu’il se saoulât jusqu’à perdre connaissance, et ce jour après jour.

    Et soudain, une présence ! Émergeant de son coma éthylique journalier, Kant perçut la présence d’un autre être vivant à l’intérieur du manoir. Était-ce réel ? N’était-ce qu’un rêve, ou était-ce bel et bien le Haki de l’Observation du contrebandier qui lui permettait de sentir la proximité d’autrui ? D’un bond, il se releva. Des gouttes d’eau croupie suintaient du plafond et tombaient en une mélodie grossière et lugubre sur les cadavres de bouteilles vides dispersés autour de lui. En jetant un œil tout autour, il s’aperçut qu’il ne lui restait pour seul et unique breuvage que le tonnelet de bièrraubeurre. Cela semblait tout de même suffisant pour s’enivrer un jour de plus, quand bien même il faudrait le partager. D’un élan jovial, il s’engouffra dans les couloirs en direction de la mystérieuse présence à l’étage du dessous.  

« Qui va-là ? » s’enquit une voix. Kant accéléra le pas et pénétra dans ce qui semblait être l’ancienne grande salle. D’ordinaire, il aurait été captivé par le mobilier ouvragé en bois sculpté, mais la profonde solitude qui l’accablait était telle qu’il dirigea d’emblée toute son attention sur la silhouette famélique assise contre une colonne effondrée. D’un bond, il s’élança vers elle.

« Eh ben ! Vous en avez mis un foutu temps ! s’exclama-t-il, tout en joie et excitation. Où c'est qui sont les autres les autres invités ? C’est maintenant le cœur battant de la fête ou quoi ? Non ? Bon, disons que c’est maintenant ! » Puis, il avala son bonbon.

Débouchant son tonnelet de bièrraubeurre, Kant laissa s’échapper des effluves douces et maltés qui contrastèrent avec les odeurs âcres émanant du repas du naufragé squelettique. Après une généreuse goulée, le révolutionnaire lui tendit son breuvage, heureux à l’idée de partager. Ce n'est qu'à cet instant qu'il observa plus attentivement l'homme en face de lui. Blafard et émacié, celui-ci dégageait une aura morbide, comme si la mort siégeait à ses côtés. Kant ne reconnut pas immédiatement le capitaine des Faucheurs… qu’il connaissait pourtant de nom et de réputation.

« Oh bah vieux, la sale mine ! dit-il d’un ton compatissant. C’est l’trajet jusqu’ici hein ? Pô simple, pô simple… Tiens ! Goutte ! Ça va te requinquer ! »

Puis, à ces mots, Kant sentit une nouvelle présence, au loin, dans les couloirs. Un autre invité venait certainement de débarquer.

« Oh ! Génial, tu sens ce’que j’sens Squelettos ? P’tet une autre invitée ? Viens, qu’on va voir ! »

D’une pirouette, l’ivrogne cabriola derechef, traversant la salle en direction des couloirs d’où semblait émaner la présence. D’un geste, il invita son nouvel et unique ami cadavérique à le suivre. De légers picotements parcoururent sa nuque, signe qu’on s’approchait du pinacle des festivités…

Technique utilisée:
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   Alday, secoué par cette voix lointaine et encore perturbé par les phènoménes étranges qui envahissaient son corps, rampa lentement en arrière, ses mouvements maladroits trahissant son incapacité à contrôler pleinement ce qu’il venait de devenir. Ses membres ne semblaient pas coordonnés, comme étrangers à lui-même. Sa nature, d’ordinaire calme et relax, était en proie à une détresse qu’il peinait à canaliser. Pour ne pas aider, certains de ses sens, désormais hyper-sensibles, captaient la moindre fluctuation dans la lumière des chandeliers. Chaque brise d'air du vent, chaque craquement des murs semblait résonner comme un tonnerre dans son crâne, son ouïe intensifiée transformant l’atmosphère lugubre en un tourbillon oppressant de bruits. Même le grondement distant de l’orage résonnait comme une symphonie se mêlant aux battements dans sa poitrine. Il tenta de se rassurer, se murmurant des phrases apaisantes dans un effort désespéré de retrouver son calme.

Merd*, qu'est-ce qu'il m'arrive ?? C’est qu’un mauvais trip. C’est ce bonbon bizarre. Une drogue… ou peut-être un maudit fruit zoan ? Impossible, j'aurais du mourir sur l'instant !!

   Les minutes s’égrenaient alors qu’il se forçait à reprendre le contrôle. Chaque souffle qu’il prenait, chaque battement de cœur, semblait le ramener un peu plus près de son état naturel. Lentement, il sentit son apparence revenir à la normale. Les crocs qui s’étaient allongés se rétractèrent, son souffle se calma, et ses sens retrouvèrent un semblant de normalité. Mais il n'était pas tiré d'affaire pour autant.
Il entendit alors les bruits distincts qui s’approchaient : des pas, lourds et hésitants, se mêlant à un rire grave et désinvolte, comme si celui qui avançait ne tenait debout que par miracle. Ce n’était pas un son lointain ou diffus ; c’était clair, proche, et surtout réel. Habitué à la survie, força son esprit à se concentrer. S'il voulait sortir vivant de cette île, il devait faire ce qu'il savait faire de mieux, rester lui même.

   Il n'avait pas le temps de se cacher. À mesure que les bruits se rapprochaient, deux silhouettes émergèrent des ténèbres du manoir, et le Rhétalien, acculé dans la salle de banquet n’eut pas d’autre choix que de se montrer. Le premier homme était petit et vif, portant un large sac sur le dos. Il avançait d’un pas léger, son regard fouillant les environs avec une curiosité enfantine. À l’inverse, le deuxième individu était plus grand, plus long. Son aura sinistre suffisaient à faire frissonner même les esprits les plus intrépides. L’homme grand avait le teint pâle, presque translucide, et Alday aurait juré que son souffle était absent.
Alday sentit un frisson glacial parcourir sa nuque en croisant son regard vide et impassible.

- *Ma parole, l’aura de ce mec… Il fait plus gai dans un cimetière.* Oyéé ! lança-t-il avec une voix trop naturelle. Moi c’est Aleu-… Aladdin. Je me suis échoué ici, et impossible de reprendre la mer en l'état. Quel est cet endroit ?

   Son regard glissa vers le petit homme, qui souriait d’un air goguenard, probablement déjà convaincu qu’Alday mentait. Le sac sur son dos laissait suggérer qu'il s'agissait d'un marchand ambulant. Quant à l'autre qui l'accompagné ...

- Est-il seulement vivant ?
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