Quelques jours plus tard, sur les eaux de North Blue...
Le navire que l'on avait confié à Wolt était un Sloop d'une vingtaine de mètre, à la fois banal et pourtant si agréable à fouler du pied. Aussitôt l'avait-il récupéré sur le port d'Inu Town, qu'il l'avait renommé l'Hathaway, un nom qui sonnait bien à son oreille et qu'il trouva dans un éclair de génie. Dans le rôle de son personnage, l'espion visita son site d'extraction de cristaux pour contrôler le bon fonctionnement de la société. Il apparaissait en bon patron, un homme froid mais juste. Aussi, il recueillit quelques doléances, en rejeta d'autres et ajusta quelques rouages de l'entreprise. La Buffete Exploitation fonctionnait bien, mais au vu des projets confiés par sa hiérarchie, il se devait de lui faire passer un cap nouveau. Alors, il réinvestis en masse, améliorant l'équipement et les machines utilisées pour assurer plus de revenus. Au passage, il fit recruter un équipage de vingt matelots, qu'il assigna à ses trajets professionnels. Ceux-ci, subordonnés à ses déplacements étaient bien payés et jouissaient d'une liberté une fois à terre, ce qui motiva pas mal de locaux. Bien entendu, l'agent gouvernemental fit le difficile et n'embaucha que les plus aguerris des marins, mais également les plus disciplinés.
Sa nouvelle équipe formée, il embarqua sur l'Hathaway et, grâce aux informations fournies par le Coordinateur Angelo Dundee, su où mettre le cap.
La mer était calme, l'eau affreusement froide et le navire fraîchement acquis par l'espion dérivait paisiblement, les voiles affalées, sans prise au vent. L'équipage savait que le patron attendait un navire, un rendez-vous en pleine mer leur avait-il dit. Aussi, attendaient-ils tous bien sagement en profitant d'un repos salvateur.
- Navire en vue, cria le timonier qui guettait l'horizon avec sa longue-vue. Alertez monsieur Buffete, fit-il à l'un des matelots qui s'empressa d'aller sous le pont jusqu'au bureau du capitaine.
Quelques instants plus tard Wolt était sur le pont, observant un bâtiment à deux mâts, noir et rouge, qui s'approchait d'eux. La manœuvre fut brève et l'abordage éclair. En quelques minutes, une dizaine de membres de l'équipage opposé étaient sur le pont de l'Hathaway, face à l'espion. Dépassant le Sloop de plusieurs mètres de hauteur, un homme portait un costume sombre comme la nuit, mais aux détails d'une finesse remarquable. Son visage était couvert d'un masque bronze, qui ne dévoilait pas le moindre de ses traits.
- Monsieur Wahr N. Buffete je suppose, dit-il en interpellant Wolt, les bras tendus reposant sur le bastingage.
- Moi-même.
- Veuillez monter mon cher, l'invita-t-il d'un mouvement de main alors que ses sbires entourèrent l'espion. Impassible, Wolt suivi les larbins qui, par un ponton déplié, remontèrent à bord de leur navire. Là, il se trouvait en territoire ennemi, ce qui ne semblait pourtant guère l'inquiéter. Monsieur Buffete, allons dans mon bureau je vous pris, reprit le Maître d'Hôtel. Wolt lui emboita le pas et ils se dirigèrent jusqu'au gaillard d'arrière, où une pièce richement décorée accueillait un bureau somptueux. L'ébène et l'or fin y tenaient des places de choix, que la lumière orangée dispensée par les lanterne sublimait plus encore. Vous avez donc pris contact avec le Club Baron cher monsieur, je suis Alfred celui que l'on nomme le Maître d'Hôtel, indiquait-il avec fierté. J'organise ce club élitiste et en permet le bon fonctionnement, j'ai été assez surpris de recevoir votre "candidature" sur mon bureau.
- Hum... pourquoi cela ?
- Eh bien parce que vous êtes un homme discret. Comprenez que, pour le bon fonctionnement de notre association, nos membres ne sont pas n'importe qui. Je ne cherche pas à vous insulter, loin de là, mais justement, je mets en avant l'exigence qu'est la nôtre. Les membres du Club Baron sont tous des pontes dans leur domaine et, à fortiori, permettent à l'ensemble de se développer. D'après ce que nous savons, vous semblez être un honnête entrepreneur, quoi qu'une ombre au tableau semble se dresser du côté de Kanokuni... questionna Alfred.
- Vous êtes plutôt bien renseigné, quoique, il vous manque quelques informations. J'ai basé ma carrière sur une activité on ne peut plus respectable. Puis, une opportunité s'est présentée à moi et, vous savez ce qu'est l'appât du gain, m'a conduit à établir un réseau de trafique d'êtres humains sur Kanokuni, après je n'y vois là qu'un marché comme les autres, fit-il en laissant planer un léger silence. Ce que vous ne savez pas, c'est qu'au-delà de ce que je possède aujourd'hui, l'intérêt réside dans ce que j'aurais demain. De nombreux projets me permettent de vous garantir un retour sur investissement très rapide pour mon adhésion. Wolt était stupéfait par la qualité de l'identité qu'avait monté le Cipher Pol Deux, le niveau de précision de l'historique de la vie de Wahr N. Buffete était si élevé qu'Alfred n'avait pu avoir le moindre soupçon raisonnable. Sûrement que David Stein, le faussaire le plus doué des services gouvernementaux n'y était pas pour rien, ses talents permettaient de reproduire à l'identique n'importe quoi, dont des documents officiels par exemple.
- Un ambitieux, souligna Alfred.
- Une ambition dévorante, renchérit Wolt.
- Hum, c'est assez inhabituel, mais si je consens à vous acceptez parmi nous, il nous faudra plus de garantis que de simples dires.
- J'ai appris que vous organisiez deux réceptions annuelles, au diable le hasard, confiez-moi le prochain et vous verrez de vos propres yeux en quoi je suis votre meilleur investissement.
Alfred laissa planer un long silence, durant lequel il dévisagea Wolt de la tête au pied. Les mains dans le dos, il contourna son bureau, tira un tiroir duquel il récupéra une pièce d'argent frappée des armoiries du Club Baron. Il l'a fit voler à plusieurs reprises comme pour jouer à pile ou face, réfléchissant encore et encore. Une énième fois il rattrapa la pièce au vol et s'avança vers l'espion.
- Bienvenu parmi nous monsieur N. Buffete, dit-il solennellement. Cette pièce que je vous confie indique que vous serez notre prochain hôte, je vous en félicite, reprit-il en lui déposant la pièce dans la main.
Le Maître d'Hôtel avait parié, ses investissements étaient généralement bons, mais il pouvait encore se tromper. Puis bon, avec des membres aussi dangereux que les parrains qu'il comptait, ainsi que Red, Alfred savait que quoi qu'il arrive, les intérêts du Club ne seraient pas mis en péril par un arriviste trop prétentieux.
- Tenez, rétorqua Wolt en déposant la mallette qu'il avait emmené avec lui sur le bureau. Alfred l'ouvrit et y découvrit les cent millions de berrys en grosses coupures. Je vous remercie de m'avoir accepté parmi les illustres membres du Club Baron, vous ne le regretterez pas, lui confia-t-il.
- Nous n'avons jamais eu à regretter l'adhésion de qui que ce soit, jusqu'à présent tout du moins, le menaça Alfred.
Les deux hommes s'empoignèrent vigoureusement et Wolt but un verre d'un rhum de Jaya exquis, avant de rejoindre l'Hathaway où il était vivement attendu par son équipage. Wolt était un mafieux. Wolt était mort. Wahr N. Buffete était désormais seul maître à bord.
Le navire que l'on avait confié à Wolt était un Sloop d'une vingtaine de mètre, à la fois banal et pourtant si agréable à fouler du pied. Aussitôt l'avait-il récupéré sur le port d'Inu Town, qu'il l'avait renommé l'Hathaway, un nom qui sonnait bien à son oreille et qu'il trouva dans un éclair de génie. Dans le rôle de son personnage, l'espion visita son site d'extraction de cristaux pour contrôler le bon fonctionnement de la société. Il apparaissait en bon patron, un homme froid mais juste. Aussi, il recueillit quelques doléances, en rejeta d'autres et ajusta quelques rouages de l'entreprise. La Buffete Exploitation fonctionnait bien, mais au vu des projets confiés par sa hiérarchie, il se devait de lui faire passer un cap nouveau. Alors, il réinvestis en masse, améliorant l'équipement et les machines utilisées pour assurer plus de revenus. Au passage, il fit recruter un équipage de vingt matelots, qu'il assigna à ses trajets professionnels. Ceux-ci, subordonnés à ses déplacements étaient bien payés et jouissaient d'une liberté une fois à terre, ce qui motiva pas mal de locaux. Bien entendu, l'agent gouvernemental fit le difficile et n'embaucha que les plus aguerris des marins, mais également les plus disciplinés.
Sa nouvelle équipe formée, il embarqua sur l'Hathaway et, grâce aux informations fournies par le Coordinateur Angelo Dundee, su où mettre le cap.
[...]
La mer était calme, l'eau affreusement froide et le navire fraîchement acquis par l'espion dérivait paisiblement, les voiles affalées, sans prise au vent. L'équipage savait que le patron attendait un navire, un rendez-vous en pleine mer leur avait-il dit. Aussi, attendaient-ils tous bien sagement en profitant d'un repos salvateur.
- Navire en vue, cria le timonier qui guettait l'horizon avec sa longue-vue. Alertez monsieur Buffete, fit-il à l'un des matelots qui s'empressa d'aller sous le pont jusqu'au bureau du capitaine.
Quelques instants plus tard Wolt était sur le pont, observant un bâtiment à deux mâts, noir et rouge, qui s'approchait d'eux. La manœuvre fut brève et l'abordage éclair. En quelques minutes, une dizaine de membres de l'équipage opposé étaient sur le pont de l'Hathaway, face à l'espion. Dépassant le Sloop de plusieurs mètres de hauteur, un homme portait un costume sombre comme la nuit, mais aux détails d'une finesse remarquable. Son visage était couvert d'un masque bronze, qui ne dévoilait pas le moindre de ses traits.
- Monsieur Wahr N. Buffete je suppose, dit-il en interpellant Wolt, les bras tendus reposant sur le bastingage.
- Moi-même.
- Veuillez monter mon cher, l'invita-t-il d'un mouvement de main alors que ses sbires entourèrent l'espion. Impassible, Wolt suivi les larbins qui, par un ponton déplié, remontèrent à bord de leur navire. Là, il se trouvait en territoire ennemi, ce qui ne semblait pourtant guère l'inquiéter. Monsieur Buffete, allons dans mon bureau je vous pris, reprit le Maître d'Hôtel. Wolt lui emboita le pas et ils se dirigèrent jusqu'au gaillard d'arrière, où une pièce richement décorée accueillait un bureau somptueux. L'ébène et l'or fin y tenaient des places de choix, que la lumière orangée dispensée par les lanterne sublimait plus encore. Vous avez donc pris contact avec le Club Baron cher monsieur, je suis Alfred celui que l'on nomme le Maître d'Hôtel, indiquait-il avec fierté. J'organise ce club élitiste et en permet le bon fonctionnement, j'ai été assez surpris de recevoir votre "candidature" sur mon bureau.
- Hum... pourquoi cela ?
- Eh bien parce que vous êtes un homme discret. Comprenez que, pour le bon fonctionnement de notre association, nos membres ne sont pas n'importe qui. Je ne cherche pas à vous insulter, loin de là, mais justement, je mets en avant l'exigence qu'est la nôtre. Les membres du Club Baron sont tous des pontes dans leur domaine et, à fortiori, permettent à l'ensemble de se développer. D'après ce que nous savons, vous semblez être un honnête entrepreneur, quoi qu'une ombre au tableau semble se dresser du côté de Kanokuni... questionna Alfred.
- Vous êtes plutôt bien renseigné, quoique, il vous manque quelques informations. J'ai basé ma carrière sur une activité on ne peut plus respectable. Puis, une opportunité s'est présentée à moi et, vous savez ce qu'est l'appât du gain, m'a conduit à établir un réseau de trafique d'êtres humains sur Kanokuni, après je n'y vois là qu'un marché comme les autres, fit-il en laissant planer un léger silence. Ce que vous ne savez pas, c'est qu'au-delà de ce que je possède aujourd'hui, l'intérêt réside dans ce que j'aurais demain. De nombreux projets me permettent de vous garantir un retour sur investissement très rapide pour mon adhésion. Wolt était stupéfait par la qualité de l'identité qu'avait monté le Cipher Pol Deux, le niveau de précision de l'historique de la vie de Wahr N. Buffete était si élevé qu'Alfred n'avait pu avoir le moindre soupçon raisonnable. Sûrement que David Stein, le faussaire le plus doué des services gouvernementaux n'y était pas pour rien, ses talents permettaient de reproduire à l'identique n'importe quoi, dont des documents officiels par exemple.
- Un ambitieux, souligna Alfred.
- Une ambition dévorante, renchérit Wolt.
- Hum, c'est assez inhabituel, mais si je consens à vous acceptez parmi nous, il nous faudra plus de garantis que de simples dires.
- J'ai appris que vous organisiez deux réceptions annuelles, au diable le hasard, confiez-moi le prochain et vous verrez de vos propres yeux en quoi je suis votre meilleur investissement.
Alfred laissa planer un long silence, durant lequel il dévisagea Wolt de la tête au pied. Les mains dans le dos, il contourna son bureau, tira un tiroir duquel il récupéra une pièce d'argent frappée des armoiries du Club Baron. Il l'a fit voler à plusieurs reprises comme pour jouer à pile ou face, réfléchissant encore et encore. Une énième fois il rattrapa la pièce au vol et s'avança vers l'espion.
- Bienvenu parmi nous monsieur N. Buffete, dit-il solennellement. Cette pièce que je vous confie indique que vous serez notre prochain hôte, je vous en félicite, reprit-il en lui déposant la pièce dans la main.
Le Maître d'Hôtel avait parié, ses investissements étaient généralement bons, mais il pouvait encore se tromper. Puis bon, avec des membres aussi dangereux que les parrains qu'il comptait, ainsi que Red, Alfred savait que quoi qu'il arrive, les intérêts du Club ne seraient pas mis en péril par un arriviste trop prétentieux.
- Tenez, rétorqua Wolt en déposant la mallette qu'il avait emmené avec lui sur le bureau. Alfred l'ouvrit et y découvrit les cent millions de berrys en grosses coupures. Je vous remercie de m'avoir accepté parmi les illustres membres du Club Baron, vous ne le regretterez pas, lui confia-t-il.
- Nous n'avons jamais eu à regretter l'adhésion de qui que ce soit, jusqu'à présent tout du moins, le menaça Alfred.
Les deux hommes s'empoignèrent vigoureusement et Wolt but un verre d'un rhum de Jaya exquis, avant de rejoindre l'Hathaway où il était vivement attendu par son équipage. Wolt était un mafieux. Wolt était mort. Wahr N. Buffete était désormais seul maître à bord.
