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Il faut bien des voleurs, sinon à quoi serviraient les gardes ?

La caravelle « la rose des mers » glissait rapidement sur les eaux calmes d’East Blue. C’était un navire chargé de ravitailler quelques îles isolées en ce qu’elles ne pouvaient pas produire elles-mêmes –dans le cas de Sirop, cela concernait pas mal de choses !-. A l’intérieur, dans la cale plus précisément, te trouvait Ange Del Flo, dissimulé entre deux caisses contenant des vêtements pour femme. Le sauvage était très fier de lui : il avait réussi à se faufiler à l’intérieur du bateau sans se faire remarquer, et il voguait maintenant à une vitesse appréciable vers une destination inconnue, mais qui assurément lui fournirait de nouvelles maisons n’attendant que sa venue pour se vider un peu de leur contenu. Il aurait sans doute moins fait le malin s’il avait su que dans deux heures, le maître d’équipage descendrait dans la cale et le surprendrait. Il apprendrait alors ce que signifie « passager clandestin », et passerait le reste du voyage à nettoyer le pont en compagnie des mousses, puis se ferait éjecter comme un malpropre à la première escale.

***

Sirop : tout lecteur de One Piece connait déjà ce petit village constitué de quelques maisons bordant une route en terre, perdu sur une île minuscule avec une forêt tout autour et des montagnes en arrière-plan. L’auberge est un petit établissement tranquille avec des tables propres, de la nourriture correcte, et un gérant honnête. Tout pour décevoir un aventurier en quête de sensations, en somme ! A l’une des tables, on peut apercevoir Ada, une jeune villageoise. Nous ne nous étendrons pas sur sa description afin de permettre au lecteur de se la représenter comme une ravissante brune dotée de belles formes si cela lui chante, ou au contraire comme une simple paysanne sans attrait et dont on oubliera l’existence sitôt cette histoire terminée. Dans l’immédiat, plus que l’existence ou non de son charme, ce qui préoccupait Ada c’était le type à l’air louche et aux cheveux qui le faisaient ressembler à une plante en pot, qui semblait épier son décolleté.

Ange continuait à fixer en direction de la jeune femme qui le regardait d’un air bizarre. Ce n’était pourtant pas son physique qui intéressait notre homme. D’ailleurs, notre sauvage est plutôt machiste sur les bords, et de toute façon il préfère les femmes de couleur, ou de couleur mais décolorées. En réalité, ce qui captait son attention c’était le contenu de l’assiette de la jeune femme : tandis qu’elle dégustait de succulents petits pois-carottes avec une tranche de porc, notre voleur devait se contenter de patates cuites à l’eau avec un verre d’eau. A qui la faute, s’il devait se contenter du menu « aventurier dans la dèche » ?
Les petits pois… depuis combien de temps n’en avait-il pas mangé ? Il faut dire qu’avec le train de vie qu’il menait, l’hygiène et la gastronomie avaient une place assez réduite. Ces petites boules vertes… il les sentait presque s’écraser contre ses dents ! A cette pensée, il fît un sourire à faire pâlir d’envie un requin tandis qu’un filet de bave coulait le long de son menton.

Un pervers, ce type était un pervers ! Il la regardait comme s’il allait la dévorer ! N’y tenant plus, Ada ramassa son manteau, et se précipita hors de la taverne, abandonnant son repas à moitié consommé sur la table.

C’était le moment que le sauvage-cambrioleur attendait : ça marchait pratiquement à chaque fois ! Avec un petit sourire satisfait, il alla s’installer à la place de la jeune femme et se mît à manger avec appétit.

***

Ange n’était pas seulement venu à la taverne pour manger des petits pois. Il s’était présenté au tavernier comme "représentant commercial" ; il ne savait pas exactement en quoi consistait ce travail, mais ça sonnait bien et il avait entendu ça, une fois. Il avait ensuite loué une chambre pour la semaine et, pour faire bonne mesure, il avait commandé un repas. Bon, d’accord, il avait demandé le moins cher possible, mais la volonté y était : il voulait bien faire des efforts pour soigner sa couverture, mais dans le cas ou le cambriolage échouerait il serait forcé de faire la plonge durant quelques semaines pour éponger sa dette, alors autant réduire les frais !
La taverne est le lieu ou filtrent toutes les informations, et il avait pu y apprendre qu’à proximité du village se trouvait la demeure de riches propriétaires ; et qui dit riches propriétaires dit objets de valeur ! Mais finalement, avec un peu de jugeote, Ange aurait pu le découvrir tout seul puisqu’une fois dehors le manoir de la famille Kaya se voyait comme le nez au milieu de la figure, surtout dans ce village assez modeste. On pouvait d’ailleurs se demander ce qu’il faisait ici, perdu au milieu de nulle part… pas étonnant qu’autant de pirates aient envie d'y voler des choses ! Il avait aussi découvert que les gardes employés à la surveillance de la propriété étaient tous des habitués de la taverne, à leurs heures de pause. Rien que pour cette raison, on pouvait dire que les riches propriétaires du manoir faisaient marcher l’économie du village.

Lorsqu’il ne glanait pas des informations en écoutant les employés de la propriété, le voleur observait la maison sous tous les angles. Le manoir était entouré de hautes grilles munies de pointes. Puisqu’il n’y avait aucun voisin à épater dans les environs, on pouvait supposer que cela témoignait d’une habitude à recevoir la visite de personnes mal intentionnées. Quatre gardes étaient postés en permanence à l’extérieur, pour surveiller les trois seuls accès possibles : deux à la porte principale, et un autre pour chacune des deux portes secondaires.

Bon, je pourrais creuser un passage sous la grille, mais ce serait long et fatiguant ! En plus, il faudrait que j’achète une pelle mais 1) je ne suis pas sûr que les représentants commerciaux, quelle que soit leur fonction, aient souvent besoin de pelles, et 2) je n’ai pas assez d’argent pour m’en payer un. En plus, si je la vole dans un petit village comme ça, tout le monde sera au courant et vu le nombre d’étrangers ici je serais en tête des suspects.
Non, je vais passer par la grille au nord, celle la plus éloignée du village. Je ne devrais pas avoir trop de problèmes pour maîtriser le garde, et j’aurai ensuite quelques heures devant moi avant qu’ils ne se rendent compte de ma visite, et à ce moment là, je serai déjà loin ! Ensuite, j’entrerai par la fenêtre des toilettes ; j’en ai déjà vu des comme celle-là, elles sont faciles à ouvrir de l’extérieur avec une lame assez fine, que je pourrai me procurer facilement en volant un couteau à la taverne.
Tout ira bien, ce sera un petit cambriolage sans histoire. D’ailleurs, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?


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Spoiler:

Et vous dites que vous venez de la part de...?

Don Tempiesta, le fabricant de jouets, pas le pirate!

Ah, je vois... Un tel nom n'est pas facile à porter de nos jours. Cela dit, croiyez bien que nous sommes touchés par l'intérêt que le Don nous porte.


Grichkof Rushianovsky n'écouta que d'une oreille, et se contenta de répondre aux remarques que par les dizaines de formules d'usage qu'il avait apprit au cours de sa longue expérience de fréquentation de la noblesse. Il était en réalité bien plus interressé par la structure du manoir Kaya en lui même.

Il y avait de l'argenterie et des oeuvres d'art un peu partout dans le bâtiment. Elles étaient de moindre valeur par rapport à d'autres, mais, assez importantes pour rapporter quelques argent si on savait ou les vendre.

La discussion tournait autour d'un terme majeur : le financement dont avait besoin Sirup, et bien sur, la volonté de se renseigner sur la participation d'une des plus grosses entreprises au monde. Il fallait dire, le mensonge était à moitié vrai. Les parents Tempiesta, concernés par le carnage qui avait frappé le village quelques semaines plus tôt, avait débloqué une part non négligeable de leur fortune pour investire dans la reconstruction de la ville. En fait, selon les chiffres que Grichkof avait entendu, c'était pas moins de 40% des apports qu'avaient reçut l'île pour sa reconstruction qui avaient été investit pas les parent de son boss. Les Tempiesta avaient toujours eu le coeur sur la main, enfin, presque toujours.

Tandis qu'il montait les escalier, le recruteur remarqua qu'une des marches était abimée. Vu sa position, et son état, cela représentait 17% de chance de mourir dans une chute. 30% des morts à son domicile étaient duent à une chute dans les escalier.

La discussion quitta le financier pour parler histoire de famille. TnT savait bien jouer son jeu, dans la noblesse et la haute bourgeoisie, le nom Tempiesta était associé à 6 domaines différents, le tout était de savoir lequel était le plus interressant. La vente de jouet, les croisières de luxe, la mafia, la piraterie, l'aide aux orphelins, et le notariat, chacun de ces domaines avait au moins un des enfants Tempiesta qui y faisait sa loi. C'était là la magie des familles très nombreuses, surtout quand elles étaient élevées dans le luxe. Quinze enfants, c'était le score incroyable qu'avait établit la mère Tempiesta, reconnut et respecté pour son immense fertilité, et chacun d'eux avait très vite apprit que pour maintenir le luxe qu'ils avaient toujours connut, ils n'avaient qu'un seul choix : développer leurs propres moyens d'enrichissement.

On lui montra un immense salon, aux meubles luxueux. C'était encore une fois de la seconde main, mais encore une fois si on savait à quelles portes frapper, il y avait moyen de se faire de l'argent. Détails qui avait son importance, il vit un homme étrange roder pas très loin de la grille....

Une fois de plus, la discussion changea encore, pour arriver sur les évènements qui avait causé la misère de Sirup. Le capitaine Barbarossa avait disait-on attaqué le village, et tenté de piller le manoir. On mentionnait également le nom de Satoshi Noriyaki, et du colonel Alexander pour l'affronter. Bien sur il y avait de nombreuses rumeurs, mais malgré son attention toute relative, le mafieux sut déceler la vérité dans le mensonge. Satoshi était en course, et semblait vouloir travailler, plus ou moins directement, avec le gouvernement. Le boss avait-il deviner cela en lui proposant une coopération?

Le majordome le racompagna dans le salon où l'on accueillait les invités de marque, au rez-de-chaussé. C'était un petit salon, avec plusieurs pièces de décoration en argent, ou parfois en or, quelques tableaux luxueux ornait les murs. On marchait sur un tapis fait par un maître dans ce domaine, et on pouvait même appercevoir dans un coin un vase unique représentant une vieille légende le la tribu des long-bras, originaire de Grand Line.

Manifestement, et ce malgré le pillage en règle qu'avait subit le manoir, les descendants de dame Kaya avaient sut conserver assez de richesses pour encore chercher à impressionner leurs investisseurs. En ce genre de période, c'était obligatoire.

Mais il y avait bien plus important à faire. Si ses calculs étaient exact, Grichkof avait repéré un homme qui pourrait très bien être un voleur, et un voleur probablement doué, vu l'étude qu'il avait fait de la maison. Il pourrait surement en tirer parti. Il y avait deux options possibles : s'arranger pour qu'il vienne à lui, ou bien le rejoindre. Statistiquement, le voleur avait précisément 38,2% de chances de passer par les salles d'eaux du bâtiment pour rentrer, et 43,6 de passer par le toit. C'était les deux entrées fétiches des cambrioleurs, d'un parce que c'étaient les deux zones qui n'étaient jamais surveillés, de deux, parce que c'était le meilleur endroit pour préparer un plan d'attaque sans être repéré.

Il se tourna vers le garde qui protégeait le salon où on l'avait installer. Il ne s'en prendrait pas à lui, il n'avait aucun intérêt à le faire, par contre, il pourrait lui trouver une utilité.

Pardonnez moi, mais j'ai vue une magnifique peinture d'un artiste que j'affectionne particulièrement à l'étage, il s'agit du "seigneur des septs mers" par le peintre-pirate Yamamoto Kadératé. Vous pourriez m'y emmener pour que je puisse contempler la finesse de ses traits?

Quelles raisons de refuser? Après tout, il était un invité de marque, sensé représenter une des personnes les plus généreuse avec Sirup. Et puis tant qu'il était surveillé, quel risque y avait-il d'accéder à sa requête.

Le pauvre garde ne savait pas que 52% des cambriolages en plein jour avaient tendance à mal tourné. Et il ne pouvait pas devnier non plus TnT Tempiesta avait besoin d'argent en très grande quantité...
    Perché sur la branche d’un des nombreux arbres qui entouraient la propriété, Ange Del Flo observait avec attention tout ce qui se passait dans le manoir. Quelques instants plus tôt, un homme qu’il n’avait encore jamais aperçu sur l’île avait pénétré dans la maison, mais il ne l’avait pas très bien vu : un jour, il faudrait qu’il songe à voler une longue vue. De loin, l’homme ressemblait à un ours des montagnes coiffé d’une cheminée, mais vu l’accueil qui lui fût fait il semblait qu’il était plutôt un de ces riches excentriques ne savent plus quoi faire pour se faire remarquer : pour porter une fourrure et une cheminée portative en cette saison, il ne fait pas être sain d’esprit. Quoi qu’il en soit, le visiteur allait faire une bonne diversion en occupant les propriétaires et le personnel qui seraient probablement à ses petits soins : c’était une occasion à ne pas manquer.

    ***

    Le garde était la, devant la grille ; il était en train de fumer. C’était un type costaud en costar-cravate et avec des lunettes de soleil, comme tous les gardes du corps qui ont un minimum de classe et d’amour pour leur profession. D’ici quelques minutes, un autre viendra le remplacer. Le voila, il arrive : c’est exactement le même, sauf qu’il porte une fine barbe. Ils discutent, échangent quelques plaisanteries puis le nouveau venu souhaite une bonne après-midi à l’autre qui se rend à la taverne.
    Comme il n’est ni très fort, ni très important, et que de toute façon n’importe quel personnage principal digne de ce nom est capable de le mettre hors-jeu en quelques coups, on ne prendra pas la peine de s’intéresser à ce que pense le garde, ni même de lui donner un nom. Ah, vous y tenez vraiment ? Bon, il se nomme sans doute Ulrich alors… ou un nom dans ce style-la, ça lui va bien.

    Le voleur se laissa glisser le long du tronc de son arbre, puis s’avança à la limite du bosquet. Estimant qu’il était assez près, il tira doucement une des dagues de sa ceinture, puis la lança d’un geste vif en direction du garde.
    L’arme rebondit contre la grille, à une dizaine de centimètres de sa cible. Poussant une exclamation, l’homme en costume dégaina un pistolet qu’il braqua dans la direction supposée d’où provenait l’arme.

    Hum, j’en ai fait exprès, bien sûr. Oui, c’est ça, comme ça, dès qu’il se retournera pour ramasser ma première dague, je lui enverrai la seconde dans la nuque. Très bon plan, hein ? J’ai l’air crédible ?...

    Qu’importe, il tourne le dos ! Vas-y, lance !

    D’un geste appliqué cette fois, Ange décocha son arme en direction de la tête du garde. Oh, elle le toucha, mais du côté le la poignée.

    - Aouch ! Qui est la ?! Montrez-vous !


    Tsss ! Tu es vraiment le roi des boulets. Mais non, ce sont mes armes qui ne sont pas faites pour être lancées ! Tu es quand même un boulet !
    Bon, je vais devoir y aller à l’ancienne alors. Il faut éliminer ce type avant qu’il ne donne l’alerte.


    - Euh… c’est toi, Gaspard ? Allez, je sais que c’est toi, sale garnement ! Dépêches toi de sortir de ta cachette et de me dire ou tu as pris ces armes.

    Ulrich le garde s’était retourné dans la direction opposée, s’attendant à voir le gamin farceur qui avait l’habitude de venir le taquiner en lui lançant des cailloux. Le cambrioleur sortît du couvert des arbres et se déplaça discrètement le dans le dos de l’homme en costume. Il n’était peut-être pas bon au lancer de dague, mais au moins il savait se déplacer sans faire de bruit !

    Voilà, il n’aura pas le temps de te contrer. Maintenant, vise la tête !

    Ange tendit ses doigts aux ongles longs, semblables à des griffes, avec un air menaçant. Puis, toujours sans faire le moindre bruit, il se précipita sur le garde ! Celui-ci tenta bien de se retourner, et de tirer avec son pistolet, mais son agresseur était déjà sur lui. Le cambrioleur lui décocha un violent coup au visage sur lequel ses griffes creusèrent de fines entailles. Pour lui couper la respiration afin de l’empêcher Ulrich de crier, le voleur lui assena un coup de pied dans le ventre.

    Son arme est à ses pieds, et personne ne semble nous avoir vus… tu dois le faire taire définitivement !

    Le garde, à demi aveuglé par sa blessure à a figure, battait l’air avec ses bras dans l’espoir de saisir son agresseur. Avec un sourire sauvage, Ange se rua de nouveau sur son adversaire. Avant qu’il n’ait eu le temps de se rendre compte de ce qui lui arrivait, Ange lui avait saisi les deux bras et s’était mis à lui mordre violemment la gorge.
    Le sauvage-cambrioleur ne s’était pas senti aussi vivant depuis longtemps ! Il éprouvait une sensation de plaisir intense dans le fait de déchiqueter le cou de cet homme. Après avoir ouvert et refermé une dizaine de fois la bouche sur la chair du garde, Ange laissa le malheureux glisser sur le sol.

    Haletant, l’air béat, les mains rouges, la bouche et le menton couverts de sang, il se sentait dans son élément. C’était comme si on lui rendait une peluche confisquée il y a des années. Le réducteur de têtes qui sommeillait en lui refaisait enfin surface ! Cependant, après avoir laissé échapper quelques ricanements d’usage pour répondre au cliché du fou psychopathe, la réalité le rattrapa de cette manière :

    Haha, haha, haha … Hum ! Il ne te reste que quelques heures avant que l’on ne se soucie du sort du garde. Puisqu’il semble que personne ne m’ait vu, je dois me dépêcher de voler tout ce que je peux avant que quelqu’un ne se rende compte de quelque chose.

    Quelle rabat-joie cette pensée tout de même ! Après avoir récupéré ses dagues et dissimulé le corps du garde égorgé derrière un arbre, Ange ouvrit la grille maintenant libre d’accès puis se faufila dans le jardin. Le dos voûté pour ne pas être aperçu depuis la maison, le voleur se glissa jusqu'à la fenêtre de ce qui semblait être les toilettes ou la salle de bain. Avec son couteau de cuisine, il n’eût aucun mal à forcer le verrou de l’extérieur et à ouvrir la fenêtre. Ensuite, sa minceur aidant, il passa sans encombre à travers l’embrasure et atterrit la tête la première dans la pièce des latrines.
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    Cela faisait quelques minutes que Grichkof contemplait la peinture. C'était une véritable oeuvre d'art. En fait, il était même probable qu'à elle seule, elle puisse rapporter plus d'argent que toute l'argenterie qu'il avait vu dans la maison.

    Le trait fin et précis de Kadératé était exemplaire, surtout lorsqu'il était combiné aux étranges teinte qu'il arrivait à donner à ses oeuvres. Un cadre dorée ciselé de très fin fils d'argents venait accroitre davantage encore la valeur de l'ouvre. C'était un chef-d'oeuvre de sa grande période. N'importe quel noble serait capable d'investir une véritable fortune pour pouvoir détenir une reproduction de cette merveille, alors l'orginal...

    Le mafieux passa sa main ganté sur sa barbe. Le garde à côté ne pouvait pas s'en douter, mais il réfléchissait au meilleur moyen de récupérer une telle oeuvre, et si possible de veiller à en tirer une fortune.

    Cela dit, autre chose lui vint en tête relativement vite.

    L'homme mystérieux qu'il avait apperçut un peu plus tôt ne semblait pas disposé à manifester sa présence. C'était une bonne, chose", cela voulait dire qu'il était bon, mais Grichkof avait besoin de lui. Et puis il avait gardé d'anciens réflexe de ses années de coopération avec Don Carbopizza, le premier étant de ne pas apprécier ceux qui chassaient sur le même territoire que lui.

    Statistiquement, il y avait peu de chances que l'autre ne soit un membre des autres mafia. Il était seul, discret, et adopté une méthode bien plus proche des cambrioleurs solitaires. Cela dit, cela ne voulait pas dire qu'il n'était pas une menace. Au contraire, 78% des responsables des chutes des empires mafiosi étaient des solitaires sans attaches.

    Il se tourna vers le garde à côté de lui, et lui demanda de la ramener dans la salle de réception. Il n'y avait plus rien à faire ici, si l'homme avait voulut passé par le toit, il l'aurait déjà fait. Et puis, son intuition lui disait qu'il fallait que le garde soit sur les escaliers...

    Les cinq premières marches furent descendus sans problèmes. Grichkof tourna les yeux vers les salles d'eau du rez-de-chaussé, qui était juste à la périphérie de sa vision. Il n'en était pas sur, mais un instant, il avait juré voir une ombre passé sous la porte. Une illusion? Un effet d'optique? Un Hasard? Il ne savait pas vraiment quoi en penser, mais dans tous les cas, les lois de la probabilité était assez claires pour qu'il se rende compte que c'était pour lui le moment de passer à l'action. Il fallait juste un évènement déclencheur.

    Un garde sortit en trombe d'une des pièces où il faisait sa ronde. Il hurlait.

    Apparement, Eugène n'était pas à son poste.

    L'homme à côté de Grichkof se retourna et ricana. Apparement le dénommé Eugène était un coutumié de la chose, et il était probablement en train de dormir sous un arbre, ou de compté fleurette à une des jolie filles du village. De toute façon, que pouvait-il arriver de bien méchant, Braba Rossa venait d'être vaincu. Le mafieux ne put retenir son sourire quand il vit le garde moquer posé son pied sur la marche abimée de l'escalier. D'habitude, ils faisaient tous attention, mais le fait de regarder ailleurs avait fait oublié au soldat qu'il y avai tune marche dangereuse.

    Une glissade et un roulé boulé plus tard, le pauvre protecteur inconscient gisait inconscient en bas des escaliers.

    Grichkof était déjà à côté de lui pour lui fournir les premiers soins. Plusieurs autres gardes l'entourait, inquiet de connaitre le sort de leur ami. Officiellement, ils voyaient le noble penché sur le corps sans vie de leur ami pour lui faire un massage cardiaque. L'employé de TnT, qui faisait le massage cardiaque, sentait bien que le coeur de l'autre battait encore, et il savait aussi à quel point il était dangereux de faire un massage cardiaque à quelqu'un dont le coeur battait.

    Statistiquement, les chances de mourir de l'homme étaient de 79,3%.

    Et puis, surtout il attirait l'attention des hommes ailleurs, le cambrioleur aurait tout le temps qu'il voudrait pour récupérer un peu de ressources. Le plus dure était de réussir de le précéder en évaluant les probabilités qu'il se rende dans telle ou telle pièce.

    Le recruteur de la mafia était un homme fin et prévoyant, il savait étudier les actions des autres, et il savait comment évaluer le niveau de ceux qu'il repérait comme des cibles potentielles.
      Le choc avait été dur. Décidément, qu’est-ce qui avait bien pu passer par la tête de ces abrutis de civilisés lorsqu’ils avaient décidé de paver le sol de leurs maisons ?! Ange les tenait maintenant tous responsables de la bosse qui ornait le sommet de son crâne.
      Une fois remis de sa chute, et après avoir lavé ses paluches pleines de sang au lavabo des commodités –oui, il aurait été plus logique de le faire avant de se frotter la tête, mais on ne peut pas penser à tout !-, le cambrioleur ouvrit la porte des toilettes et s’aventura dans le dédale de couloirs que constituait la maison.

      Les murs blancs de l’intérieur étaient ornés de sculptures à la fois simples et de bon goût ; les grandes fenêtres conféraient une ambiance agréable à la maison. Toutefois, pour une demeure aussi voyante et bien protégée, Ange se serait attendu à plus de richesses exposées sur les murs. Encore une lubie de ces gens-la : aligner bêtement le plus possibles d’objets coûteux, comme pour inviter les voleurs à venir se servir ; notre sauvage ne comprenait pas, mais il ne s’en plaignait pas.

      Deux possibilités s’offraient à lui : parcourir nonchalamment la maison comme s’il était chez lui, en espérant que personne ne le remette en question, ou alors longer les murs et progresser pas à pas pour être sur de ne pas faire de mauvaise rencontre. Se disant qu’il n’avait pas le même genre de tête que les gens du coin (mais en fait, quel que soit le coin personne n’a son genre de sale tête) et qu’il risquait de ne pas passer inaperçu, Ange choisit la seconde option. Il avançait doucement, à pas comptés, souvent en crabe pour se dissimuler dans l’ombre des murs, et restait attentif au moindre bruit. A chaque porte, chaque angle, il tendait l’oreille pour guetter les bruits de voix. De toute façon, ce n’est pas compliqué de deviner la présence de quelqu’un dans une pièce : quand ils sont plusieurs, les gens ne peuvent pas s’empêcher de parler à voix haute, de faire semblant de rire d’une voix forte, et de faire racler les chaises. Si l’ « ours-visiteur » de tout à l’heure était réellement un invité de marque comme il le semblait, ses hôtes l’auraient conduit dans la pièce la plus décorée d’objets de valeur ; c’était cette pièce qu’il fallait repérer et piller.

      Rapidement, la silencieuse progression du cambrioleur fût stoppée par le remue ménage que firent respectivement les gardes qui criaient à qui voulait l’entendre qu’un certain Eugène n’était plus à son poste puis par la bruit d’un objet –probablement une armoire, ou alors le fameux Eugène ?- qui chutait dans l’escalier.

      Haha, parfait ! Pendant qu’ils sont occupés à ramasser les débris de ce qui est tombé dans les escaliers, tu peux aller te servir !

      Maintenant couvert pas le raffut que faisait le personnel de la maison toujours à la recherche du garde manquant et inquiets à propos du sort de leur camarade tombé dans les escaliers, Ange n’avait pus à se soucier de faire du bruit. Il ouvrit quelques portes au hasard, et finit par tomber sur la salle à manger : il allait commencer par la.

      Pippin, le gérant de la maison des Kaya, parcourait les pièces de la maison à vive allure ; il était assez inquiet. Tout d’abord, Eugène avait encore quitté son poste. A tous les coups, si Mr Kaya s’en apercevait, il le tiendrait pour responsable et lui passerait un savon. C’était la même chose à chaque fois qu’il y avait un problème : il était le bouc émissaire ! Pourtant, ce n’était pas sa faute si un des employés allait compter fleurette aux gamines du village ! Et pour couronner le tout, Juliano, celui qui était chargé d’accueillir Mr Rushianovsky en attendant le retour de Mr Kaya, venait de se vautrer dans les escaliers. La, Pippin avait trouvé étrange que leur visiteur tienne absolument à lui faire un massage cardiaque alors que le plus urgent aurait été de vérifier qu’il ne s’était pas fait un traumatisme crânien, ou tout simplement de le réveiller pour savoir ou il avait mal. Quoi qu’il en soit, il l’avait laissé faire car l’expérience lui avait appris qu’il ne fallait jamais remettre en question les actions d’une personne riche, et il avait de toute façon bien mieux à faire en cherchant le garde manquant et en faisant quérir le médecin.
      En traversant la salle à manger, il tomba nez à nez avec un homme de taille moyenne qui était affairé à vider un tiroir contenant des fourchettes en argent. Étonné, oubliant un moment ses soucis, il demanda :

      - Bonjour… hm, que faites vous ?

      ***

      Arrivé dans la salle à manger, Ange avait parcouru la pièce du regard pour savoir ce qu’il aurait le plus d’intérêt à embarquer : il fallait que ça aie suffisamment de valeur mais que ça ne soit pas trop encombrant. Il avait tout de suite éliminé le lustre en cristal, ainsi que les assiettes en porcelaine. Pour en avoir déjà volé, il savait qu’il ne serait pas facile de les garder en bon état et qu’il n’en tirerait pas un prix exceptionnel auprès des receleurs. Et pourtant, leurs propriétaires semblaient habituellement y tenir, il fallait voir les histoires qu’ils faisaient quand on leur en brisait ! Après quelques hésitations, il s’était finalement rabattu sur les ouverts en argent : il n’était pas un expert en objets de valeur, mais le cambrioleur estimait que des objets aussi brillants avaient forcément de la valeur ; en plus, il pouvait en mettre une quantité appréciable dans son baluchon et il lui resterait même de la place pour autre chose.

      Le gérant de la maison entra sans crier gare dans la pièce. Plutôt que d’essayer de se cacher, Ange prît le parti de continuer à vider les tiroirs comme si de rien était. Lorsque Pippin posa sa question, le voleur s’immobilisa, sentît une goutte de sueur couler le long de sa tempe, et se mît à réfléchir rapidement :

      Argh, c’est mauvais ça ! Je ne vais quand même pas tuer tous les habitants de cette maison ! Bon, écoutes, tu n’as qu’a faire comme si tu étais dans ton droit. Oui, c’est ça ! Fais-toi passer pour un employé de la maison, de toute façon on est mal partis.
      Avec ma tête, tu crois que… ? On n’a pas le temps d’hésiter !


      - Moi ? Je, euh… très jolies fourchettes, non ? Je les –hum-…

      Inventorie.

      - Oui, c’est ça, je les inventorie !

      Mince, mais ça veut dire quoi inventorie ?!
      Je ne sais, pas, mais j’ai déjà entendu parler de ce mot-la à propos de vaisselle.
      On aura l’air malin s’il ne sait pas non plus.


      - Oh ! Ah, d’accord. Bon, eh bien continuez ! Répondit Pippin d’un air absent.

      Le gérant repartit aussi vite qu’il était arrivé, car il avait bien d’autres soucis en tête que de s’occuper du travail des larbins, aussi étranges soient-ils.

      Après un soupir de soulagement, Ange estima qu’il ferait mieux de changer d’air.

      ***

      Après une rapide visite du rez-de-chaussée, le cambrioleur pénétra dans le salon. Celui-ci était décoré de tapis couteux, de tableaux, d’argenterie, et des habituelles épées accrochées au dessus de la cheminée. C’était étrange tout de même qu’il n’y ait pas d’objets en or dans cette maison, tous les riches en sont friands ! Il examina le contenu de la pièce afin de décider de ce qu’il prendrait pour compléter son butin.

      Les angelots, sur la cheminée là-bas : ils sont laids, mais chez ces andouilles de civilisés plus c’est moche, plus c’est cher.

      Alors qu’il posait la main sur l’un des petits chérubins potelés et ailés en argent, le sauvage-voleur sentît un regard glacé se poser sur son dos.

      Décidément, tu pêches par inattention… qu’est-ce qu’on va bien pouvoir lui inventer comme excuse bidon, à lui ? Hum, tu n’as qu’à lui dire que tu es un collectionneur fanatique de statuettes d’angelots, et que tu es venu voir les leurs. Ou alors tu es poursuivi par un nain de jardin psychopathe, et tu es venu de réfugier chez eux.

      Il aurait surement eu l’ai plus crédible s’il avait pensé à essuyer tout le sang qui lui barbouillait la bouche depuis qu’il avait égorgé de garde de la grille. Quant à savoir ce que signifiait psychopathe… Tout en se préparant à expliquer d’une façon douteuse sa présence dans la maison, Ange tira discrètement une de ses dagues de sa veste ; elle lui servirait à menacer son interlocuteur avec une arme bien plus discrète mais tout aussi efficace qu’un pistolet si la discussion tournait mal. Après tout, l’autre n’était pas sensé savoir qu’il était d’une nullité pitoyable au lancer de dagues.
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      Ca y était. Il avait vu le voleur sortir de la salle de bain. C'était un être aux cheveux blancs, avec un visage reflétant une certaine folie. Il était couvert de sang. Manifestement, il avait dut se battre pour venir jusqu'ici. Le fameux Eugène ne risquait probablement pas de revenir à son poste avant un très long moment.

      Décidément ce voleur avait certaines qualités interressantes, voir très interressantes. Il avait une tête de psycopathe, il n'avait pas peur de tuer, et en plus il savait profiter des occasions qu'on lui offrait pour s'en sortir discrètement. Ah moins peut-être qu'il fut trop détâché de la réalité pour se rendre compte des risques? Il allait falloir y réfléchir. Dans tous les cas, il fallait qu'il le trouve.

      L'homme à qui Grichkof faisait un massage cardiaque ouvrit les yeux. Il s'en était sortit malgré toutes les probabilités. Cette journée n'était peut être pas une bonne journée pour tuer.

      Le recruteur mafieux se redressa et fit un pas en arrière. L'homme se relevait, il avait une main sur le crâne. Le groupe qui entourait Grichkof le regardait avec une certaine admiration. Bien sur, il ne fit rien pour démentir ce que tout le monde pensait, à savoir qu'il venait de sauver l'homme. L'admiration était toujours une chose bénéfique lorsqu'elle venait d'hommes qu'on s'apprêtait à cambrioler. Il ne se méfieraient pas.

      Il accepta humblement les félicitations. Un des hommes lui tapa même dans le dos. C'était des mercenaires, il ne comprenaient pas très bien ce qu'était le respect du protocole. Bien sur, notre homme, habitué à cotoyer les combattants associaux et brutaux de son patron ne l'eur en tint pas rigueur, et se contenta de les remercier en souriant.

      C'est alors que le gérant de la maison arriva avec le médecin du manoir. Il semblait particulièrement contrarié. Il n'avait pas retrouvé Eugène. Et puis il y avait autre chose. Manifestement, il avait trouvé quelqu'un d'étrange un peu plus tôt. Un homme qui faisait apparement l'inventaire de l'argenterie, et dont il n'arrivait pas à se souvenir quand il avait été recruté.

      Il ne fallut pas très longtemps à notre ami pour comprendre ce qu'il en était. Ainsi le cambrioleur avait déjà commencé son exploration. Il était efficace, bien que peu imaginatif et prudent.

      La logique voudrait qu'après avoir manqué de se faire prendre, il aille au seul endroit à peu prêt tranquille du manoir. Et d'après ce qu'avait calculer Grichkof, cette endroit était le salon où on l'avait installé un peu plus tôt. Idiot de laisser une telle pièce sans surveillance?

      Non, au contraire, qu'avaient-ils à craindre, leur seul invité et investisseur (officiellement du moins) était entouré par des gardes. Qui d'autre pourrait aller leur voler le rare matériel qu'ils avaient de précieux?

      Statistiquement, les chances que deux voleurs se retrouvent dans la même maison sans coopérer ensemble étant de 7,3 %. Et encore, cette statistique comptait la plupart des casinos et banques, qui ont tendance à énormément monter la moyenne.

      Le responsable du manoir commença à donner ses ordres pour trouver Eugène et le mystérieux inconnu. Le but était manifestement de l'empêcher de sortir, et pas de le prendre dans l'immense bâtiment. L'homme était sage. Le manoir Kaya comprenait des centaines de pièces, et au moins cent fois plus de recoins où se cacher. Ils n'avaient pratiquement aucune chance de trouver qui que ce soit dans un tel bâtiment s'il commençait à se cacher.

      Par contre, le nombre de sorties était limité, surtout lorsque l'on se promenait avec du matériel volé qui pouvait être encombrant.

      C'est alors que l'homme fit sa plus grosse erreur de la journée.

      En commençant à répartir, il se rendit compte que l'hôte de ses maîtres n'allait plus avoir qui que ce soit pour le surveiller. Cela arrangeait beaucoup le mafieux, qui se doutait qu'il n'aurait plus qu'à se rendre dans la salle d'attendre, et patienter pour voir le voleur lui tomber dans les bras. Il allait falloir jouer serré. Il y avait très peu de chances que l'homme le laisse comme ça se promener librement.

      Enfin, c'était sans compter avec son image d'homme attentionné, acquise lors de la chute de son précédent gardien.

      Il ne fallut que quelques mots des autres mercenaire, et la promesse de la part de la victime des escalier qu'il retournerait voir le noble dès qu'on serait sur qu'il n'y avait pas eut de séquelles.

      En remerciant chaleureusement les hommes qui avaient prit sa défense, il retourna vers la pièce d'où il était sortit un peu plus tôt.

      Le voleur était déjà là.

      Calmement Grichkof ferma la porte, et contempla l'homme attraper un angelo en argent. Il l'étudiait, il le jugeait. Il voulait voir quelle serait sa réaction quand il se rendrait compte qu'il n'était plus seul dans la pièce. Il ne le savait pas, mais il était la cible d'un test, un test qui déterminerait très probablement son sort. Lorsque vous aviez été repérés par les recruteurs de TnT il y avait généralement deux choix qui s'offraient à vous : coopérer ou mourir.

      L'homme se raidit, son bras bougea doucement, probablement pour attraper une arme quelconque. Son silence trahissait une certaine anxiété, la tension de ses muscles une manifeste envie de se ruer sur Grichkof pour le neutraliser.

      Il était temps de se manifester.

      Ne t'en fait pas, je n'ai ni la force ni l'envie de nuire à ta noble tâche. Il se pourrait même que je puisse t'aider...

      Pour quiconque comprenant un minimum la manière de parler des criminels, il était évident que la suite de la phrase impliquait un service ou deux en échange. C'était de bonne guerre après tout, sans le noble mafieux, le voleur risquait d'avoir de gros problèmes pour partir. De plus il aurait droit à un oeil expert qui pourrait sans doute repérer les matériaux qui lui rapporteraient le plus à la revente.

      Sans compter que le temps jouait contre lui. D'ici quelques minutes, il y avait de fortes chance qu'un garde ou deux vienne les voir, et dans ce cas, il risquerait d'y avoir quelques conflits.
        Le nouveau venu avait rompu le silence. Ange se retourna doucement. Il était à la fois contrarié et amusé de s’être fait surprendre si facilement, et son visage affichant un air dément à mi-chemin entre la grimace et le sourire.

        La caméra effectuait une contre plongée sur Grichkof pour le rendre plus impressionnant, tandis qu’une musique dramatique se mettait en marche. Le manteau en fourrure de l’homme soulignait son aspect nordique et -surement- sauvage ; ses traits ainsi que l’expression de son visage le désignaient comme un personnage terrible et important. Une brume glacée émanait de lui, telle une aura bleue et blanche, qui accentuait toute la tension de la scène.
        Ah mais non, il ne peut pas y avoir de brume dans une maison.

        Bon, alors il y avait juste ce type pâle, avec un manteau à poils et un chapeau-cheminée sur la tête. Au lieu d’une aura, il devait se contenter le la porte du salon, du mur au papier peint jaune à motifs de fleurs de lys, et du portrait vieilli d’une jeune femme blonde à la peau claire et au teint maladif.
        L’homme qui se tenait devant le cambrioleur n’était autre que… haha, mais oui, c’était le fameux visiteur aux allures de riche !
        Le voleur s’était attendu de sa part à une phrase dans le style « Garde les mains au dessus de la tête, voyou, tu es pris ! », ou alors, « Plus un geste, ou je te transforme en passoire », ou même au bruit d’un pistolet qu’on arme, mais surement pas à une proposition d’aide !

        Sans plus de cérémonie, le sauvage tira sa dague et la pointa vers son interlocuteur pour le tenir en respect et lui imposer le silence.

        Ça, c’est fait. Et maintenant, je réponds quoi ?...

        Son sourire se figea et ses yeux devinrent fixes, lui donnant un air hagard tandis qu’il réfléchissait.

        Je le tue ? Non, du calme : il dit qu’il va t’aider.
        Je le connais, le coup du je-vais-t-aider-et-je–me-sers-de-toi-comme-bouclier-ensuite,… donc je le tue ! En plus, il a avoué être moins fort que moi.
        Hé, ho, on se calme ! Tu vas encore te fourrer dans les ennuis jusqu’au coup avec tes bêtises. S’il avait voulu t’arrêter, il aurait déjà alerté les gardes.
        Alors c’est qui ce gars, un voleur ?
        En tout cas, il a dit « noble » : c’est forcément un richou. Il n’y qu’eux pour oser caser ce genre d’expressions dans une conversation .Ça existe, les voleurs-riches ?


        C’était déjà un début. Toujours pointant sa dague, Ange sortit de ses pensées et déclara :

        - Ahem, je suis juste un collectio… MAIS TAIS-TOI ABRUTI !
        Pour la première fois depuis son arrivée dans la maison, le regard du voleur s’éclaira d’une lueur intelligente.
        - Et si tu m’expliquais un peu qui tu es, réellement ?

        Non, c’est nul comme question : à tous les coups, il va te sortir quelque chose comme « dans le milieu, on a tous nos petits secrets », ou « tu comprendras bien que j’ai besoin de garder l’anonymat » ; bref, une phrase qui ne veut rien dire pour te montrer qu’il ne veut pas te répondre.
        Bof, de toute façon je préférais l’excuse du collectionneur d’angelots.


        Bon, alors question suivante ? Et méchamment, sinon il va te prendre de haut.

        - Un geste de ma part, et tu ressors de la maison avec un drap sur la tête et quelques litres de sang ne moins, alors qu’est-ce qui te dis que j’ai besoin de tes services, et quel genre d’aide pourrais-tu m’apporter ?


        Le style « dément », ça peut aussi faire de l’effet, non ? Du genre, je bave, je louche, et je pousse de petits ricanements pour lui faire peur.

        Non ? Bon.


        Ange ne laissa qu’à Rushivnkgnvkpfpski le temps répondre que quelques mots, puis le coupa volontairement en pleine phrase pour ajouter :
        - Hum, à la limite, proposé si gentiment, tu pourrais me montrer ou sont cachés les objets en or, et on… de l’aide pour filer d’ici, demandes-lui de l’aide pour sortir ! … on, enfin tu, pourrais aussi m’aider à me cacher, puis à sortir quand tout le monde se sera calmé.

        Le malfrat conclut en agitant légèrement son arme pour montrer à Rusvskpfs… à son interlocuteur qu’il était sérieux et que sa réponse avait intérêt à être convaincante. Jusque la, c’était plutôt bien ; son expérience dans le milieu avait fini par porter ses fruits.

        - Euh, au fait, tu veux quoi en échange ? Tu collectionnes les bébés potelés avec des ailes, toi aussi ?

        La par contre, c’était nul.
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        Grichkof regarda le voleur d'un air neutre. Il était un mafieux, ce n'était pas la première fois qu'on le menaçait de la sorte. Bon évidemment, il n'était pas de ces redoutables tueurs qui pouvaient se permettre de provoquer leur adversaires et les tuer en deux coups de lames, mais il savait que stresser ne servirait à rien. Puis il se voyait mal courir partout en hurlant, ça irait contre les statistiques.

        Il ne répondit pas tout de suite à la question sur son identité, la réponse impliquerait de mettre la pression au jeune homme. Après tout il avait été choisit par TnT pour sa capacité à mettre la pression, cela serait injuste de commencer par cela alors que le pauvre voleur essayait juste de comprendre s'il était face à un ennemis ou un ami.

        Oh, il passait aux menaces?

        C'était courageux de menacer un type qui vous dépassait d'une bonne tête, et dont on ne savait rien. Statistiquement, il y avait 3 chance sur 5 de se faire éclater dans de tels conditions. C'était le genre de paris que peu d'hommes osaient tenter. Le voleur bluffait-il, ou bien était-il réellement sur de son coup? Dans un cas comme dans l'autre, cela présageait du meilleur pour lui, ou du pire, cela dépendrait de ses réactions à la prochaine réelle prise de parole du recruteur de Tempiesta.

        Beaucoup de choses, par...

        Une interruption pour montrer qui était le patron? Bien ça, très professionnel ! L'autre avait une attitude qui plairait énormément au jeune TnT. Manifestement, il était consciencieux. Si le mafieux avait été un garde, il aurait certainement réfléchit à deux fois avant de s'opposer à son job.

        En fait, il commençait déjà à se demander si c'était une bonne idée de rester dans la même pièce.

        Heureusement, le contrôle de soit était un condition en or pour atteindre les 20 ans d'ancienneté dans la pègre sans mourir. Le fils de la noblesse de North Blue n'afficha donc aucunement ses inquiétudes sur sa propre survit. Après tout, s'il avait dut être tuer, le voleur l'aurait déjà fait, non?

        Et il terminait par une plaisanterie, de mauvais gout, mais une plaisanterie quand même. Il y avait de l'idée, 75% des grand chefs de la mafia savait placer la bonne plaisanterie au bon moment, contre seulement 5% parmis les troupes, et dans le monde de Grichkof, de tels écarts statistiques étaient rarement dus au hasard. Ce petit malfrat avait un avenir exceptionnellement prometteur, son seul problème était sans doute qu'il manquait de l'ambition nécessaire pour devenir un grand...

        Il allait lui fournir!

        Inutile de te mentir, je suis Grichkof Rushianovsky, recruteur et représentant de TnT Tempiesta, seigneur de la pègre. Il me semble relativement évident que tu as de grandes compétences de voleurs et ma proposition est double.

        D'un, en échange de la moitié de ton butin, je t'offre la possibilité de t'en sortir vivant, ainsi que l'emplacement de la plupart des pièces rares précieuses, comme ce lustre par exemple!


        L'homme massif désigna de la tête le lustre magnifique qui pendait au dessus de leur tête. Il était couvert d'or, les bougies qu'il accueillait, faites dans la cire de la meilleur qualité possibles reposaient sur des présentoirs taillés dans la plus rare et précieuses des pierres : la jade. De minces collier de cristal pendaient à chaque branche de l'objet. Ne serait-ce qu'en en enlevant une petite partie, ce lustre avait les moyens de faire du voleur un homme riche.

        Personne ne pensait jamais à s'attaquer aux lustres, personne ne se rappelait que la plupart des lustres n'étaient pas fait en un seul morceau...

        Ensuite, je te propose de rejoindre la mafia, comme voleur. Tu auras le droit à 50% de tout ce que tu voleras en terme de valeur marchande, voir plus si l'on considère les vols de pièces uniques, qui seront uniquement pour toi. En échange, nous t'offrirons les informations sur les gros coups possibles, l'accès gratuit à nos services de reventes et de blanchissement, et tous les alibis et couvertures dont tu auras besoin.

        Il ne manquait plus au voleur que son verdict. Il allait sans doute vouloir réfléchir, mais il devait savoir, tout comme le mafieux que le temps était compté, et que chaque instant perdu à réfléchir était autant de temps qui les rapprochaient du moment où les gardes du manoir allaient revenir.

        Qu'on le veuille ou non, si jamais ils étaient prit tous les deux ici, il y avait peu de chances que cela soit le recruteur qui ai le plus de problèmes... C'était idiot hein, mais 100% des gens avaient tendance à accorder bien plus de crédibilité à un homme qui avait potentiellement les moyens de leur payer 10 fois leur salaire actuel, ou bien de les faire renvoyer sans pré-avis.

        C'est matérialiste un péon quand même!

        Attendant la réponse, Grichkof ne bougea pas d'un pouce. Tant qu'il était menacé, il ne pouvait pas se permettre de bouger de toute façon. Il n'avait pas survécu aussi longtemps pour se faire égorgé par un petit voleur anonyme (du moins pour l'instant) dans un manoir à moitié dévasté. Ça ferait pas sérieux.

        Ah, et j'oubliais. Bien sur, nous te protègerons des menaces potentielles à chaque fois que tu nous le demanderas...

        Ah ce stade là, il y avait 61% de chances que le voleur accepte les deux propositions.
          La dernière remarque stupide d’Ange passait pour de l’humour. C’était préférable pour lui, car il était sérieux en disant ça. Le bon sens le poussa à faire comme si de rien était.

          Le dénommé Rushiagnigrovshi était donc une espèce de maffieux ? Le cambrioleur sentait des gouttes de sueur froide lui couler dans le dos : était-il en train de s’attaquer à une maison de la mafia ? Etait-il en train de menacer l’un de leurs membres sur leur territoire ? Même s’il essayait de ne rien en laisser paraître, il n’en menait pas large, surtout que l’autre n’affichait aucun signe d’inquiétude malgré la menace du couteau.
          Non, finalement, l’homme au manteau de fourrure était un collègue. Mieux, il lui proposait une alliance.
          La moitié de son butin, tout en sachant que la totalité de ce qu’il était capable de ramasser n’atteignait surement pas la valeur de ce qu’il pourrait obtenir avec l’aide de la pègre, c’était une bonne affaire ; et encore mieux : l’autre allait l’aider à s’échapper !

          Comme pour prouver sa bonne foi, l’homme venu du nord lui indiqua un horrible assemblage de matières précieuses et de bougies qui pendaient au plafond et qu’il n’aurait sans doute jamais remarqué. Malgré la laideur qu’il attribuait à l’objet, Ange se rendait compte qu’une fois transformé en berrys le lustre lui permettrait de vivre comme un pacha pendant quelques semaines, ou alors de commencer à faire des réserves pour son futur trésor.

          Ensuite, il y avait une proposition d’embauche. Même principe que pour le butin de la demeure des Kaya : actuellement, le voleur ne faisait que piocher un peu au hasard dans les grandes maisons et récupérait à peine de quoi subsister, alors qu’avec l’aide d’experts en valeur des choses,… Une caisse enregistreuse imaginaire se mît en branle dans la tête du sauvage.

          C’est le genre d’occasion comme on en a qu’une seule dans sa vie : tu vas devenir riche ! Ce gars te propose une mine d’or !
          Le lustre c’est ça ? Alors je tue le bonhomme et je file avec ? Ou bien je file avec lui et je le tue au moment du partage du butin ?
          Mais non, abruti ! Tu as intérêt à rejoindre son gang, et pas seulement si tu veux devenir riche, mais aussi si tu veux survivre ! Quelque me dit que tu n’as pas intérêt à refuser si tu ne veux pas que l’on te retrouve dans quelques jours égorgé dans un caniveau… je sais comment ça marche, ce genre d’organisations ! En plus il reste tous les gardes de la maison.
          Devenir encore plus riche tu dis ? Hum, c’est un argument de poids ça.
          Il y a aussi probablement ta vie en jeu, mon grand.
          Oh.


          Il fallait continuer à soigner son style : après un sourire sélacien au recruteur et un geste de sa dague dans sa direction pour marquer son hésitation, il baissa son arme.

          - Alors tu es toi aussi un voleur, hein ? Va pour le lustre, je sens qu’une alliance avec toi peut me rapporter gros.

          D’une certaine façon, il se sentait libéré: le nordique avait une manière d’être qui en imposait et l’albinos se voyait mal continuer à le menacer. Après, il fallait se méfier des petites lettres en bas du contrat. Ange ajouta:

          - Une chose : ta…maffia, elle en fait quoi de tout son or ? Elle s’en sert pour acheter des chapeaux-cheminées ?
          Arrête tes bêtises, crétin ! Il va finir par te prendre pour un ahuri à force de sortir des idioties !! Soyons sérieux. par exemple...
          Mais je suis sérieux !
          Hum, écoutes-ça et prends-en de la graine:


          - Je veux dire, elle se contente de l’entasser dans une piscine ?

          C’était tout aussi stupide, mais Ange ne s’en rendait pas compte : lui, c’était ce qu’il aurait fait.
          Il alla ensuite chercher une chaise, un petit meuble de style Agathéus VIII d’une valeur historique et monétaire non négligeable sur laquelle il posa ses chaussures sales pour essayer d’atteindre le plafonnier. Du haut de son perchoir, après une brève réflexion, il répondit à la seconde proposition de Grinchopopov :

          Moi, je suis bien tenté par sa maffia mais on va d’abord tâter le terrain : il ne s’agirait pas de se faire avoir bêtement.
          Tss, n’importe quoi ! Il veut te recruter, c’est pour ça qu’il essaie de te caresser dans le sens du poil. Il est peut-être aussi intéressé que toi. Ah, et toi tu risques de te faire tuer si tu refuses. Tout ce qu’il te reste à faire, c’est d’essayer d’avoir l’air professionnel, et de t'assurer qu'il n'y a pas d'embrouille.


          - Pour ce qui est de ton offre de rejoindre ton organisation, j’ai très env…, hum, je veux dire… je serais tenté d’accepter mais je veux d’abord voir ton efficacité à l’œuvre : si j’arrive à sortir de cette maison en un seul morceau, la pègre pourra me compter parmi tes membres.

          Très bien, très… « protocolaire », on croirait presque que tu sais parler le langage des maffieux.
          J’aurai peut-être du essayer de caser « noble », ou « authentique », ou un autre mot compliqué dans la phrase ?



          ***

          Le lustre était fait d’un assemblage complexe de tiges et de perles précieuses. Cependant, Ange dévalisait les maisons de riches depuis suffisamment longtemps et avait fait équipe avec suffisamment de professionnels pour savoir comment démonter ce genre d’engins. Après quelques minutes, il avait transformé en pièces détachées la partie inférieure du précieux éclairage ; là, il détacha ensuite les bougies de cire et les laissa tomber sur le sol : elles prenaient trop de place par rapport à la valeur qu’il leur attribuait (tout juste bonnes à être mangées). Cela fait, il sépara les joyaux en plusieurs tas de taille équivalente qu’il allait répartir un peu partout sur lui.

          Ensuite, le voleur vida ensuite ses poches d’une bonne partie de l’argenterie qu’elles contenaient, et les déposa précautionneusement par-dessus les cadavres de bougies, non pas par respect pour leur prix des ustensiles mais pour éviter de faire trop de raffut. Pour finir, il les remplaça par les morceaux du lustre.

          ***

          Pippin était toujours bredouille. Il avait fait verrouiller les grilles, disposé des gardes à l’extérieur, et fait inspecter la maison dans son ensemble, mais sans trouver aucune trace de l’intrus, si ce n’était l’absence d’une bonne partie des couverts qui confirmait sa présence.

          Il avait fait quérir le médecin du village (qui, cela dit en passant, menait une vie aisée grâce à la famille d'hypocondriaques qu’étaient les Kaya), ainsi que quelques villageois pour renforcer la protection de la maison.
          Le docteur avait interdit au malheureux Juliano de participer à la chasse à l’homme, car même si sa chute s’était révélée bénigne il avait besoin de repos. A cause de cela, le gérant de la maison allait devoir s’occuper lui-même de leur invité. Il devait d’ailleurs se poser de drôles de questions sur ce qui se passait en ce moment dans la maison, le bonhomme ! Ils auraient de la chance s’il voulait bien leur confier ses sous, après ça.

          Arrivé devant la porte du salon, Pippin entendit comme le bruit de chaines que l’on entassait. Intrigué et vaguement inquiet pour le sort du riche invité, il se racla la gorge pour retrouver une voix normale (en plus de s’agiter, il avait beaucoup crié), puis frappa à la porte.

          - Seigneur Rushianovski, vous allez bien ? Puis-je entrer ?

          ***

          Lorsque le gérant cogna à la porte, le voleur terminait tout juste de dissimuler son butin. En dehors d’un collier constitué de supports à chandelles qui dépassait de sa veste, et de légères bosses sous son vêtement, il n’avait pas l’air d’un type qui transporte une fortune sous la forme de morceaux de lustre.
          Il se tourna vers son complice et lui dit :

          - "Seigneur", je crois que c’est pour toi. Je file par ou, moi ? Est-ce qu’il y a encore des trucs à voler ? Ah, si tu veux je peux te donner un coup au visage pour te faire une bonne couverture.

          Le "seigneur" n’était pas réellement un sarcasme, mais surtout une manière d’éviter de prononcer son nom de l’homme au manteau de fourrure qu’il n’avait pas bien retenu.

          ***

          Dans un coin de la maison, en haut d’un escalier, un large tableau réalisé par un artiste renommé essayait de se faire oublier. Pour une fois, on le remarquait moins que son voisin de droite qui n’était pourtant qu’une reproduction, et que celui de gauche qui ne mesurait que soixante-dix centimètres sur cent dix. De toute façon se disait-il, il rentrerait difficilement sous une veste.
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          Bien qu'il ne montra aucune émotion, Grichkof fut pronfondément soulagé de voir la dague se baisser, et encore plus d'entendre le voleur lui annoncer son accord. Il faudrait encore se méfier, mais si à ce stade l'homme avait décidé de ne pas le tuer c'était qu'il avait probablement vu le gain qu'il pouvait faire en travaillant avec le boss. Les choses allaient donc pour le mieux.

          Il ne regrettait absolument pas son choix, mis-à part une bricole : Cet homme avait une tendance à dire un peu trop de bétises. La première fois, il estimait ça drôle, mais les suivantes, cela lui semblait mal placé. A moins que l'homme ne cherche à le tester en le déstabilisant. Après tout 43% des comportements de Timuthé étaient basés sur la provocation, pour tester.

          Lorsque l'homme attrapa la chaise si précieuse pour l'abimer, surement de manière irrémédiable, le noble faillit se jeter sur lui. Il comptait sciemment faire durer son temps de réponse à la question du cambrioleur afin de lui mettre la pression, mais au final, de voir un tel mépris pour la valeur de ce qui était préiceux faillit le mettre hors de lui. Heureusement, il avait apprit avec le temps que ces rustres étaient sans doute la partie la plus importante d'un réseau. C'était grâce à eux que les puissants devenaient puissant, et c'était eux qui permettait à la pègre d'être si influente.

          Ils étaient un mal nécessaire... Don Carbopizza avait essayé de s'en débarrasser et de mettre en place un monde criminel noble et cultivé, mais même lui n'avait put se passer entièrement de la piétaille. TnT, lui, semblait mettre un point d'honneur à multiplier les gens du peuple dans son groupe. C'était cela qui le rendrait plus fort.

          Il répondit à la question sur l'argent pendant que l'homme s'occupait de récupérer les différents morceaux du lustre. Il fallait avouer, que même s'il avait un côté bouffon, il connaissait son métier. Il rangeait précautionneusement ce qui avait de la valeur, et avait manifestement un certain don pour caché des objets sur son corps. A défaut d'être respectueux de l'étiquette, il était efficace.

          L'argent, nous en faisons plusieurs choses.

          Nous récompensons ceux qui son les plus loyaux. Vous n'imaginez même pas à quel point il est facile d'acheter un manoir ou un hotel de luxe quand on sait quelles cordes tirer.

          Et accessoirement, nous punissons aussi nos ennemis...


          Cette remarque se voulait un moyen de pression supplémentaire. Tout d'abord, il venait de promettre à l'homme de lui fournir le luxe a profusion s'il se montrait performant, mais en plus, il insinuait aussi que s'il essayait de le doubler, il risquait de gros ennuis.

          C'était pour ça qu'il était recruteur, il savait faire miroiter tous les aspects des marchés, et toujours avec la formulation qui ne laissait aucun doute sur le manichéisme de la plupart des membres de la pègre. Et puis, la mafia n'avait-elle pas la réputation de pouvoir intervenir n'importe où n'importe quand et en force?

          Les rumeurs parfois, c'était utile.

          Il attendit ensuite patiemment que le voleur en ai finit. Maintenant que les objets de valeur du lustre avaient été prit, et que les poches de l'homme étaient manifestement pleines, il lui restait un objet à récupérer. Un tableau qu'il avait repéré un peu plus haut. Et à ce stade, il avait sa petite idée de la méthode à employer. C'était une ruse connue de tout ceux qui étaient un peu ancien dans la pègre, mais elle marchait toujours, et c'était très utile pour commettre un vol en pleine journée.

          C'est à peu prêt à ce moment qu'on frappa à la porte.

          Le majordome en avait donc finit et voulais voir si tout se passait bien. Et le voleur commença à lui proposer tout plein de scénarios étranges comme la fuite, ou faire croire à une agression. 81,2% des vols avec fuite flagrante ou agression se terminaient par la capture du criminel, voir sa mise à mort. A quoi bon prendre de tels risques?

          La meilleurs cachette était celle qui crevait les yeux, le meilleur moyen de dissimuler quelque chose était de le balancer dans la figure d'autrui. Après tout quel voleur serait assez gonflé pour se promener fièrement avec le majordome de la maison qu'il était venut cambrioler? Seulement 3% le faisaient régulièrement, et parmis ces 3% on dénombrait un pourcentage de capture infinitésimable.

          Encore une fois, c'était le genre de chose que Grichkof avait du mal à appeler le hasard.

          Il leva donc la main, pour faire signe au voleur de se tenir tranquille et de se détendre. Il avait un plan. Il l'avait déjà utiliser une fois ou deux il y avait 20 ans. Depuis le temps personne ne s'en souvenait, mais à l'époque cela avait fait scandale.

          Faisant comme s'il était normal que le cambrioleur soit au milieu de la pièce, il ouvrit la porte puor s'adresser au majordome. Il haussa le ton, simulant une colère profonde, le genre que l'on éprouve quand on a été trahit.

          Figurez-vous que non, cela ne va pas bien! Afin de vérifier la sécurité de leurs investissements, les Tempiesta m'ont suggérer d'envoyer un de nos employés, pour qu'il voit s'il est possible d'entrer dans le château sans se faire prendre. Et comme vous voyez, il est venu jusqu'ici, sans être inquiété.

          Après s'être tourné et avoir désigner de la main son nouveau compagnon, il se pencha vers le majordome et lui parla sur le ton de la confidence, juste assez fort pour que Ange entende lui aussi les informations et adapte son comportement en fonction.

          Pardonnez son hygiène douteuse, et le sang sur son visage, c'est un original, et il souffre de gros problèmes d'hyper tension qui le font saigné très violement du nez.

          La dessus il se réloigna, et recommença à partir dans son scandale simuler. L'homme en face ne savait plus où se mettre. Un investisseur potentiel mécontent alors qu'on était en période de crise, c'était jamais bon pour les affaires.

          Qui plus est, j'ai même apprit que s'il avait voulut, il aurait put se servir dans l'argenterie sans problème! Mais qui êtes vous donc pour ensuite prétendre pouvoir assurer la sécurité de nos investissements! Au lieu de courir partout en disant chercher un intrus, peut-être auriez vous put chercher dans les lieux clés, plutôt que brasser du vent comme vous l'avez fait! Je pense que je vais informer mes employeurs que vous ne méritez pas notre intérêt!

          La boucle était bouclé, voilà le majordome qui proposait un de trouver un terrain d'entente. Les Kaya avaient réellement besoin de l'argent dont disposait les Tempiestas. Le piège se refermait magnifiquement. D'ici peu, il pourrait partir avec le tableau vu un peu plus tôt, et ce après qu'on lui ai donné...

          Il fit mine de se radoucir et de réfléchir.

          Maintenant que vous le dite, il y aurait peut être quelque chose... J'ai vu un tableau qui me plaisait beaucoup. Peut être pourrais-je vous l'acheter, ce qui devrait me permettre d'oublier de mentionner cette affaire à Don Tempiesta...

          L'homme acquiesça, et lui demanda de le suivre afin qu'ils discutent de tout cela devant le tableau en lui-même. De toute façon, ils en avait une très grande quantité, trop pour qu'ils soient tous affichés en même temps, alors, un de moins ne ferait pas une grande différence.

          Grichkof s'arrêta quelques instants avant de fermer la porte, et désigna du doigt une zone terreuse laissée par les chaussures de celui qui était sensé être son serviteur. Pas loin, il y avait l'argenterie et les bougies.

          Marcel, si vous pouviez nettoyer les saletés que vous avez répendus avant de me rejoindre à l'étage, je vous en serait fort reconnaissant.

          Le message était clair : "Cache les preuves avant de me suivre".

          Bientôt, ils seraient tous les deux sortis d'ici, avec un tableau et de l'or plein les poches...
            Le cambrioleur avait été à la fois amusé et impressionné par l’audace de la prestation de son nouveau collègue. Pour coller à l’image que Runchianovshi voulait lui donner, il était passé de la mine hargneuse qui affichait son intention de tuer le majordome si on lui en donnait l’autorisation à un grand sourire bêta, comme s’il n’avait s’agit pour lui que d’une bonne blague. Trop occupé à bafouiller, l’autre fît à peine fait attention à lui. Une fois la porte refermée, il commença rapidement à remettre en ordre la pièce.

            Après l’assassin, le voleur et le participant à un entretien d’embauche, me voila larbin. En tout cas, je n’aurai pas imaginé avoir une tête à m’appeler Marcel, héhé !

            Domestique, il savait faire, pour y avoir passé une partie de sa vie : il commença par ramasser les morceaux de cire écrasée sur le tapis, qui étaient les plus compromettants. S’il avait su qu’il devrait nettoyer ses bêtises lui-même, il aurait sans doute été plus soigneux.
            Aidé d’une pelle à cendre trouvée près de la cheminée, Ange essaya d’abord de dissimuler les bougies sous te tapis –à quoi bon se fatiguer, d’ici que l’on nettoie cette pièce ils se seront bien rendu compte de la disparition du lustre !-, mais à cause de la quantité de cire le tapis gondolait, et ça faisait « scratch, scratch » quand on marchait dessus.

            Ça ne va pas. Tu n’as qu’à ranger des petits bouts un peu partout dans le décor : c’est toujours moins suspect de se dire : "oh, tiens, un petit morceau de bougie dans le pot à pétunia,… ah, et un autre derrière l’assiette en porcelaine !" Plutôt que "Tiens donc, un gros tas écrasé sous le tapis".

            Cela fait, il remît la chaise en place. Comme l’avait pressenti le recruteur de la maffia, celle-ci garderait à jamais une trace du passage du voleur indélicat. Pour Ange, ce n’était qu’une chaise comme une autre, et toute chaise qui a un peu servi est naturellement usée. Pour la débarrasser des morceaux de terre incrustés dans le tissu, il râpa celui-ci avec un couteau, puis échangea de place le meuble vandalisé avec un de ses collègues du fond de la pièce pour éviter un éventuel rapprochement avec la disparition récente du lustre.

            Le plus complexe restait le rangement des couverts : mine de rien, il y en avait un certain nombre !

            Je dois vraiment ramener tout ça à sa place ?
            Tu sais, s’ils ont été capables de croire que je suis l’employé de –hum Gfnvichf, c’est ça ?-, ils sont bien capables de m’aider à ranger leur vaisselle ! Oh, juste avant, tu vas quand même te débarbouiller.


            ***

            Le sang séché, c’est fou ce que ça colle ! Après plusieurs minutes d’efforts, la majeure partie du menton et du contour des lèvres de l’albinos avaient retrouvé une teinte blanche. Pour le reste il s’était enfoncé des morceaux de papier dans le nez afin de confirmer l’histoire des saignements intempestifs (précaution sans doute inutile, remarquez, puise si quelqu’un mettait en doute l’excuse des saignements nerveux il serait obligé de se demander comment autant de sang était venu tacher le visage du sauvage, et l’idée de se retrouver en face de quelqu’un qui a pu tuer un homme à coup de dents n’enchante personne). Se composant un air qu’il voulait sérieux, il sortît de la pièce et tomba rapidement sur ce qu’il cherchait : des gardes.

            - Hé, les gars, ça ne serait pas lui le gars que l’on cherche ?
            - Bon, c’est bien beau de ne pas faire son travail, mais maintenant il va falloir réparer vos bêtises ! Je vous laisse ranger les objets précieux que vous n’avez pas été capables de protéger. Allez, hop, hop, hop au boulot, ils sont dans la pièce à côté !

            Il était assez content de son imitation de l’homme au manteau de fourrure, pour le ton en tout cas, ca les mots ce n’était pas encore ça.
            Les gardes le dévisagèrent d’un air surpris, puis s’exécutèrent.
            Ils se poseraient peut-être des questions, comme : pourquoi prendre autant d’objets pour faire un simple test ? Mais finalement, cela lui paraissaient une question mineure par rapport à celle qu’ils se poseraient une fois le corps du garde égorgé retrouvé.

            Les mains dans les poches, l’air sur de lui, Ange traversa un vestibule, ouvrit quelques portes, puis revînt dans le salon ou les hommes de la maison étaient en train de s’affairer tout en grognant.

            - Ahem, c’est par où l’étage ?

            En suivant les indications des gardes d’abord, puis en suivant les voix de son prétendu employeur et du larbin-en-chef, le cambrioleur n’eût aucun mal à attendre l’escalier. Il le gravit rapidement. La, les 83% de chances de ne pas mourir en glissant bêtement sur la marche abimée firent leur effet. Devant les deux hommes, il reprit son grand sourire qui faisait hésiter entre la stupidité complète et la moquerie envers le majordome.

            - ‘Ayé maître, j’ai fini.

            Mh, si tu ricanes, ça peux rendre bien.

            Il enchaina donc sur un "gnéhéhéhé", puis envoya un nouveau sourire appuyé au gérant. Finalement, ça lui plaisait de jouer la comédie. En revanche, il hésitait encore à pousser le jeu : après sa dernière série de question, il avait perçu un certain agacement de la part de l’homme au manteau de fourrure, et même si en réalité celui-ci était dû au traitement infligé à la chaise, Ange qui ne le savait pas avait mis ça sur le compte de son impertinence.
            Et puis il ne tenait pas à ca que dans quelques jours on retrouve son cadavre mutilé dans un bas côté parce qu’il avait offensé un membre de la maffia : lui aussi écoutait les rumeurs de taverne !

            Pour le reste, il devait se fier au plan de son compagnon car lui-même n’avait aucune idée le la marche à suivre : habituellement, c’était le moment ou il filait à l’extérieur en feignant l’innocence ou en courant à toute vitesse selon les cas, puis quittait le village pour se faire oublier.

            ***

            Pippin ne s’amusait pas, lui. A en croire Mr Rushianovski, il venait de se faire avoir magistralement et l’invité s’était joué de lui d’un bout à l’autre. Si en plus son horrible valet lui avait dit qu’ils s’étaient croisés sans qu’il n’en remarque rien, il était bon pour faire ses valises ! Après s’être confondu en excuses et après maintes courbettes, il conduisit le visiteur vers le fameux tableau.

            - Vous avez l’œil, monsieur. C’est un très beau Kadératé, l’une de ses plus belles œuvres sans doute, avec un cade doré et argenté. Une petite fortune, je… je suis sûr que Mr Kaya ne verra aucune objection à ce que vous l’acquériez.

            Il n’en était pas sûr, mais il l’espérait. Et puis après tout, en son absence, le maître lui avait laissé carte blanche pour satisfaire son visiteur. Traiter avec les riches était toujours une affaire délicate, surtout s’ils étaient dans de mauvaises dispositions. En tâchant d’être le plus délicat possible, il continua :

            - Bien, alors je suppose que vous préférez le récupérer lorsque vous reviendrez verser l’argent, afin d’avoir du personnel pour le transporter. Non pas que je doute le la capacité de votre serviteur à s’en charger, bien évidemment, mais… -gloups-. Je peux aussi vous fournir quelques hommes si vous le désirez.
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            Grichkof son son masque impassible était fier de lui. D'un côté le majordome n'en menait pas large et tombait dans un piège vieux comme le monde. De l'autre, le voleur qu'il venait plus ou moins de recruter jouait son rôle à la perfection. Tout se passait à la perfection. Non seulement, il allait commettre un cambriolage en règle, mais en plus, il allait réussir à faire porter le chapeau à Don Carbopizza.

            Et certains disent que la manipulation n'est pas une forme d'art.

            Il regarda calmement son "serviteur" en hochant la tête, signe qui montrait qu'il l'avait vu et entendu, et qui permettait de montrer à l'autre qu'il se souciais un minimum de la présence de ses employés. Bon bien entendu, c'était absolument faux, mais ça mangeait pas de pain de le faire croire. De toute façon 99% des membres de la noblesse se fichaient royalement de leur serviteurs, c'était un fait reconnu, tout comme celui que par convention on faisait semblant que ces chiffres étaient faux.

            Maintenant, que les apparence avaient été trompées, il fit mine de réfléchir aux questions posées par l'homme. Manifestement, l'homme était peu enclin à lui offrir le tableau à l'instant. Chose tout à fait compréhensible. La méfiance devait être particulièrement développée quand on venait de se faire attaqué par une bande de pirates sanguinaires.

            Le russe décida de ne pas insister.

            Après tout, en faire trop aurait été le meilleur moyen de faire l'autre douter de quelque chose, et le cambrioleur avait sur lui une fortune amplement suffisante. Le mieux était l'ennemis du bien.

            Oui, vous avez raisons. Il est préférable que nous ne transportions pas le tableau tous les deux. On ne sait jamais ce qui peut arriver.

            Par contre, si vous le voulez bien, je préfèrerais que vos hommes apporte le tableau directement à la demeure de mon maître. Bien sur nous reverrons le prix à la hausse pour prendre en compte la difficulté du transport. Et nous en profiterons pour vous donner ce que nous vous avons promis. Que diriez vous de 700 000 000 de berrys?


            Et oui, il avait donner une somme astronomique. Mais la raison était bien sure fondée. Un tel chiffre avait tendance à persudaer n'importe qui, et la légendaire fortune des Tempiesta était assez réputée pour qu'un tel chiffre semble crédible. Et puis Grichkof ne s'embêtait pas beaucoup en donnant ce chiffre, vu qu'au final, c'était pas lui qui aurait à payer, mais une des plus grandes menaces au réseau de son véritable patron.

            La bouche grande ouverte du majordome lui indiquait qu'un tel nombre de zéro avait eu son petit effet. C'était une bonne chose. Plus il serait impressionné, moins il se poserait de question. Et puis surtout quand on vous achète un tableau à plus de 20 fois sa valeur d'origine, vous n'avez pas intérêt à protester sur la manière de le vendre.

            L'homme-ours sortit de sa poche une petite feuille de papier, sur laquelle il écrivit un nom, un prénom, et une adresse. Bien sur, ce n'était pas ceux de TnT, pas plus que ce n'était les siens. Sur le papier, il y avait le nom de Manuel Tempiesta, et l'adresse de la résidence qu'il avait hérité de sa famille depuis des générations. Cette même résidence qui, un ou deux mois plus tôt c'était vue pillée par TnT lui-même.

            Bien sur, il obtint l'accord du majordome sans que cela ne pose de problèmes, et il s'en tira même assez bien pour se faire raccompagner jusqu'à la sortie avant que quelqu'un ne découvre le cadavre. De la vitcime de son nouveau compagnon.

            Il marcha avec lui quelques temps, jusqu'à être hors de vue du manoir. D'où des cris avaient commencé à s'élever.

            Une fois qu'il fut assurer qu'ils étaient assez loin du bâtiment, et assez éloignés de la route pour ne pas se faire prendre par d'éventuels poursuivant. Il se retourna vers le probable nouvel employés de la mafia. Maintenant que les formalités d'enrichissement étaient remplies, il ne lui restait plus qu'à s'arranger pour être sur que les hommes de TnT Tempiesta compte un nouvel allié, et un allié performant.

            Voilà, promesse tenue. Je te fais donc confiance pour remplir la deuxième partie de notre accord. J'aurais horreur de devoir te rappeler ta promesse moi-même. Tu fera passer l'argent par les hommes du marché noir, ils sont partout, et ils savent à qui s'adresser dans ce genre de situation.

            Tu en profiteras pour donner ta réponse sur ma deuxième proposition. Dès que nous aurons l'information, nous te feront passer un message te disant clairement où sont les points interressant qui te permettront de t'enrichir, d'une manière ou d'une autre.

            En espérant pouvoir t'appeler un jour, mon camarade...


            A ces mots, le mafieux s'inclina pour saluer le voleur et s'éloigna. Il n'avait pas besoin d'attendre la réponse de l'homme. En fait, son attitude était très éloquante. Il n'avait pas besoin de forcer le voleur à tenir sa part du contract, en tirant les bonnes ficelles, le patron pourrait le retrouver n'importe où, et le rappeler à l'ordre s'il essayait de les doubler.

            Tel était la manière de fonctionner de la mafia...

            Hrp/Voilà, me semblait qu'on s'approchait gentiement d'un truc qu'on pourrait appeler la fin, donc, j'ai essayer de faire comme je pouvais, après, ben, s'il y a le moindre soucis remarque etc, hésite pas à me mp, je n'ai encore jamais mordu pour ça =D/Hrp
              [ Hrp : Moi je mords, comme tu as pu le voir dans mon second rp ! =)
              Non, inutile de t’inquiéter : tout est pour le mieux ! Comme tu l'as dit on touche à la fin, et je ne vais pas me contenter de répéter ce que tu as fait. ]


              Epilogue :


              Ce fût avec un certain soulagement qu’Ange passa sous la grille menant à l’extérieur du manoir, aux côtés de son compagnon. Derrière eux, le majordome en chef les regardait partir avec un air embarrassé, mais il était au moins aussi soulagé que le cambrioleur, si ce n’était plus ! Mais après tout, il se disait que vendre un cadre dont la majorité des gens ne connaissaient pas la valeur contre une somme d’argent à huit zéros ce n’était pas une mauvaise affaire !

              Une fois hors de vue, les deux voleurs quittèrent rapidement le chemin pour se mettre à l’abri. Le sauvage s’apprêtait à déballer puis à remettre la moitié du butin à son collègue mais celui-ci ne semblait pas très pressé de récupérer sa part. Apparemment, la maffia avait suffisamment de contacts pour récupérer l’argent une fois blanchi. Il ne prenait pas de risques, le bonhomme ! Après toute une liste de consignes, une petite menace à peine dissimulée pour la forme et un salut, l‘homme au chapeau-cheminée et le sauvage aux dents en pointes se séparèrent.
              Restant sur place, Ange regarda l’homme au manteau de fourrure se fondre dans la nature. Au moins, celui-ci avait eu la politesse de le laisser décider tout seul, sans la contrainte de sa présence, si oui ou non il allait rejoindre son organisation. Plus loin, on endentait la rumeur des gardes de la maison qui avaient probablement fini par se douter de quelque chose : il ne fallait pas s’éterniser dans les parages. Le voleur secoua ses poches pour le plaisir d’entendre cliqueter les morceaux d’or et de pierres précieuses, puis se mît en marche tout en réfléchissant à son avenir.

              Je suis riche, riiiche ! Avec ma part, je vais pouvoir dormir au chaud pendant des semaines, me payer des vêtements neufs, envoyer des regards hautains aux gens, et même voyager en bateau comme un passager honnête !
              Pour l’instant, il faut que tu quittes cette île : le butin y serait impossible à écouler.
              M’en fiche, je suis riiiche !
              Tu n’as qu’à prendre le prochain bateau qui partira. Il y a plein d’îles à proximité ou de braves gens ne demandent qu’a racheter tes… morceaux de lustre. Par la même occasion, tu transmettras ton accord pour devenir un maffioso.
              Je suis riche !


              Après quelques années passées dans le métier, il savait à peu près ou dénicher des receleurs fiables pour écouler son butin. Si en plus ceux du coin étaient aux ordres de la maffia comme le prétendait Grinchov, sa tache serait facilitée et il se ferait probablement moins arnaquer que d’habitude. Il ne lui vient pas à l’idée de duper son complice, dont les employeurs reçurent leur argent peu de temps après. Enfin, même si la pensée l’effleura, sa raison la maintînt bien à l’écart de son cerveau.

              ***

              C’est finalement dissimulé sous les filets d’un bateau de pêche que le cambrioleur fît le trajet Sirup/L’île-la-plus-proche. En effet, lorsqu’il s’était rendu au port le lendemain, il avait eu la mauvaise surprise d’apprendre qu’aucun navire de transport ne partirait avant la semaine prochaine, et l’albinos ne tenait pas à s’éterniser sur cette île ou il était recherché.

              Maturne, le brave pêcheur aux cheveux grisonnants qui menait l’embarcation, ne sût jamais qu’il transportait un criminel à son bord. Enfin… il s’en douta un peu puisque à environ un kilomètre de l’île-la-plus-proche, la ou il jeta ses filets, un violent coup de rame l’expédia dans le pays des songes. A son réveil, le bateau était amarré sur la côte et des traces de pas sur le sable s’en éloignaient pour se diriger vers la route principale. Mais la réflexion n’avais jamais été son fort.

              ***

              Pour compenser une fin trop résumée, des techniques de cinéma de haut niveau furent mises en place et de grosses sommes d’argent furent investies dans un magnifique zoom arrière de la caméra, englobant la plage avec la barque du pêcheur et le chemin par lequel était parti le cambrioleur, nouveau membre de la maffia.

              Au milieu, apparait le mot FIN.
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