Dans une chambre d’hôtel spacieuse, quelqu’un toque à la porte. Celle dont le corps se perd au milieu de ce vaste nid douillet n’offre qu’un gémissement agacé en guise de réponse. L’individu à l'extérieur de la chambrée se fait plus insistant en frappant la porte.
“Madame la Gouverneure, l’heure du Gala approche à grand pas.”
Bougeant avec lassitude dans ses couches, la blonde soupire profondément.
“Madame?”
Agacée, elle finit par répondre.
“Aussi tôt?
-Euh… Il est 18 heures, Madame.
-Très bien, laissez-moi quelques minutes.”
Avec peine, la femme en mouseline se redresse. Cet échange lui rappelle pour quelle raison, elle est ici. Ses pieds se posant doucement sur le plancher, la blonde se dirige, vacillante, vers le lavabo. Ouvrant le robinet d’eau froide, elle s'asperge le visage pour se réveiller. Un bref regard sur son reflet, cette femme politique n’a aucune envi de recourire au moindre artifice. Même sa chevelure dorée est négligemment arrangée à la main. Son pas l'amène machinalement devant une valise en vrac. Plongeant sa main dedans, elle y sort une robe noire, sobre, intemporelle et sans saveur et des escarpins tout aussi sombre. S’habillant de mouvement lent, la Gouverneur finit par sortir.
Ouvrant la porte, un petit cortège de gardes du corps s’incline devant elle.
“Capulina Dubal, Gouverneure de Logue Town, mes hommages. Nous avons été mobilisés pour votre sécurité sur le chemin.
-Rooh, rentrez chez vous. Nous sommes à Marie-Joie. Qui osera porter atteinte à ma vie, ici?
-On ne sait jamais.
-Eh bien, tant pis. Je ne serai pas la première dont l’orgueil mènera à sa perte.”
Après cette piquante remarque dont la référence à peine subtile évoque le cas de Sainte Adella, passant devant eux, la blonde les ignore en progressant dans les couloirs. Cependant, les hommes de sécurité la suivent de près sans un mot. Toujours la même rengaine, qu’elle soit à Logue Town ou ailleurs, son pouvoir n’est qu’une illusion. Mais, elle en avait bien conscience auparavant, pourquoi s’en agace-t-elle aujourd'hui ? Capulina se sent si vide…
Agissant sans vraiment en être consciente, elle finit par se diriger vers le lieu où elle doit être. Pourquoi s’est-elle mise en tête de venir dans la capitale pour cet événement, déjà? Pour ne pas disparaître de la vie publique de la Ville-monde et perpétuer sa série des multiples galas de charité dont elle a participé au cours de sa vie. Une sorte d’attachement idiot dont elle mesure l’ineptie qu’une fois avoir franchi le pas de la grande porte. Ses gardes du corps restent dehors rejoignant d’autres agents de sécurité de figure bien plus prestigieuse.
Le hall est illuminé de lustres luxueux, les décorations et tapisseries renvoyant au devoir militaire et au réconfort du deuil. Voici, la Fondation Tetsuda, du nom de l’ancien Amiral promptement remplacé comme elle le sera de même lorsque son tour viendra. Sans aucune annonce, Capulina se fait discrète. Le regard blasé, elle contemple la foule en rejoignant le coin d’une fenêtre. Ses yeux perdus dans le vide, elle n’a jamais eu autant l’impression d’être bloquée dans une boucle. Tout lui semble pareil, peu importe les kilomètres. Depuis quand son existence est-elle devenue aussi amère…
“Madame la Gouverneure, l’heure du Gala approche à grand pas.”
Bougeant avec lassitude dans ses couches, la blonde soupire profondément.
“Madame?”
Agacée, elle finit par répondre.
“Aussi tôt?
-Euh… Il est 18 heures, Madame.
-Très bien, laissez-moi quelques minutes.”
Avec peine, la femme en mouseline se redresse. Cet échange lui rappelle pour quelle raison, elle est ici. Ses pieds se posant doucement sur le plancher, la blonde se dirige, vacillante, vers le lavabo. Ouvrant le robinet d’eau froide, elle s'asperge le visage pour se réveiller. Un bref regard sur son reflet, cette femme politique n’a aucune envi de recourire au moindre artifice. Même sa chevelure dorée est négligemment arrangée à la main. Son pas l'amène machinalement devant une valise en vrac. Plongeant sa main dedans, elle y sort une robe noire, sobre, intemporelle et sans saveur et des escarpins tout aussi sombre. S’habillant de mouvement lent, la Gouverneur finit par sortir.
Ouvrant la porte, un petit cortège de gardes du corps s’incline devant elle.
“Capulina Dubal, Gouverneure de Logue Town, mes hommages. Nous avons été mobilisés pour votre sécurité sur le chemin.
-Rooh, rentrez chez vous. Nous sommes à Marie-Joie. Qui osera porter atteinte à ma vie, ici?
-On ne sait jamais.
-Eh bien, tant pis. Je ne serai pas la première dont l’orgueil mènera à sa perte.”
Après cette piquante remarque dont la référence à peine subtile évoque le cas de Sainte Adella, passant devant eux, la blonde les ignore en progressant dans les couloirs. Cependant, les hommes de sécurité la suivent de près sans un mot. Toujours la même rengaine, qu’elle soit à Logue Town ou ailleurs, son pouvoir n’est qu’une illusion. Mais, elle en avait bien conscience auparavant, pourquoi s’en agace-t-elle aujourd'hui ? Capulina se sent si vide…
Agissant sans vraiment en être consciente, elle finit par se diriger vers le lieu où elle doit être. Pourquoi s’est-elle mise en tête de venir dans la capitale pour cet événement, déjà? Pour ne pas disparaître de la vie publique de la Ville-monde et perpétuer sa série des multiples galas de charité dont elle a participé au cours de sa vie. Une sorte d’attachement idiot dont elle mesure l’ineptie qu’une fois avoir franchi le pas de la grande porte. Ses gardes du corps restent dehors rejoignant d’autres agents de sécurité de figure bien plus prestigieuse.
Le hall est illuminé de lustres luxueux, les décorations et tapisseries renvoyant au devoir militaire et au réconfort du deuil. Voici, la Fondation Tetsuda, du nom de l’ancien Amiral promptement remplacé comme elle le sera de même lorsque son tour viendra. Sans aucune annonce, Capulina se fait discrète. Le regard blasé, elle contemple la foule en rejoignant le coin d’une fenêtre. Ses yeux perdus dans le vide, elle n’a jamais eu autant l’impression d’être bloquée dans une boucle. Tout lui semble pareil, peu importe les kilomètres. Depuis quand son existence est-elle devenue aussi amère…