Le Deal du moment : -36%
Aspirateur balai sans fil Dyson V8 Origin
Voir le deal
254.99 €

L'Élue des Fleurs - Partie 2

Heliamphora
You want to control the world, I want to punish it. I want it to suffers like nature suffers.
Quelques jours après la fête de la Renaissance, Heliamphora vivait dans un mélange de révérence et de confusion. Depuis la cérémonie qui avait marqué son rôle central, le peuple la traitait comme une déesse incarnée, une manifestation de l’esprit de fertilité qu’ils attendaient depuis des années. Ce rôle, qu’elle n’avait jamais cherché, lui imposait une routine quotidienne imprégnée de rituels sacrés et de traditions séculaires.

Le matin commençait toujours de manière solennelle. Dès l’aube, des femmes et des enfants venaient la chercher dans la demeure qui lui avait été finalement assignée, une maisonnette nichée au cœur du village, entourée de plantes grimpantes et de fleurs lumineuses. Ils l'accompagnaient en silence jusqu’au bassin sacré, un petit lac cristallin bordé de rochers couverts de mousse. Là, elle participait à un bain purificateur.

Les femmes murmuraient des prières en versant sur elle de l’eau parfumée de pétales, leurs gestes empreints de respect. Les enfants, quant à eux, riaient doucement, jouant parfois avec l’eau tout en observant Helia avec des regards émerveillés. Elle les écoutait, répondait à leurs questions innocentes et souriait, bien que la gravité du rôle qu’on lui attribuait pesât toujours au fond de son esprit.

Après le bain, elle était vêtue d’un simple vêtement tissé de lin blanc, orné de fleurs fraîches que les enfants apportaient chaque matin. Puis, elle rejoignait le repas communautaire, organisé dans une grande salle ouverte sur la place du village. Les habitants se rassemblaient, apportant des plats préparés avec soin à partir des fruits de leurs récoltes. La rousse, toujours placée en bout de table comme une figure symbolique, partageait ces repas avec simplicité, appréciant les saveurs et les conversations joyeuses autour d’elle.

La matinée se poursuivait souvent par des moments plus légers et amicaux. Elle aimait passer du temps avec les enfants, qui la suivaient partout comme une nuée de moineaux curieux. Ils confectionnaient ensemble des couronnes de fleurs aux couleurs éclatantes, ou Phora, grâce à son fruit du démon, leur faisait découvrir des fruits et légumes étrangers qu’elle avait découverts de ses précédents voyages. Les enfants ouvraient de grands yeux devant les textures et les goûts inhabituels, riant à chaque découverte, et leurs éclats de joie emplissaient le village d’une chaleur apaisante.

Cependant, vers la fin de la matinée, une ombre plus solennelle se posait sur ces moments de légèreté. Ce jour-là, Helia fut approchée par la Confrérie des Sages, un groupe d’anciens et de prêtresses vêtus de capes brodées de symboles anciens. Leur présence imposait immédiatement le silence, et même les enfants, habituellement si bavards, se dispersaient respectueusement. L’un des sages, une femme au regard perçant et à la voix douce, mais ferme, s’inclina légèrement devant elle avant de parler.

"Épine sacré," commença-t-elle, utilisant le titre que le village avait adopté pour Helia, "nous vous demandons humblement d’honorer votre rôle en assistant à la cérémonie de la Grande Moisson."

Le silence se fit autour d’eux, les regards des villageois présents se posant sur elle avec une ferveur mêlée d’espoir. La cérémonie, expliquèrent les sages, avait pour but de renouveler les bénédictions sur l’île, un rituel crucial qui assurerait l’abondance des récoltes et la protection contre les forces qui menaçaient leur équilibre.

Helia, bien que troublée, hocha lentement la tête. Elle sentait au fond d’elle une responsabilité qu’elle n’aurait jamais imaginée porter. Le poids des regards et des prières de ces gens l’enveloppait comme une cape invisible, et même si elle ne comprenait pas pleinement la portée de cette cérémonie, elle savait qu’elle ne pouvait refuser.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26483-heliamphora
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26473-heliamphora-une-petite-pousse-ma-souffler-que-le-monde-vegetal-avait-besoin-de-mon-aide-fiche-terminee
Heliamphora
You want to control the world, I want to punish it. I want it to suffers like nature suffers.
"La Cérémonie des Fleurs est l’un des rituels les plus attendus et respectés du village, empreint de symbolisme et de spiritualité. Dès l’aube, les préparatifs commençaient dans une effervescence silencieuse, chaque habitant jouant son rôle avec une précision respectueuse, comme s’ils dansaient au rythme d’un rituel ancestral." Expliqua poétiquement Dalia à Helia tandis qu’elles marchaient lentement vers une destination encore inconnue à la Cavalière de l'AR.

Finalement, elles débarquèrent, au détour d’un sentir, dans une nouvelle clairière. La cérémonie avait lieu dans une éclaircie cachée, entourée de hauts arbres, dont les branches tordues formaient une arche naturelle qui semblait bénir l’endroit. Pendant les jours qui précédaient l’événement, la Fête de la Renaissance, les villageois avaient méticuleusement décoré la clairière avec des guirlandes de lierre, des pétales colorés dispersés sur le sol, et des lanternes suspendues aux branches. Ces dernières étaient fabriquées à partir de feuilles de palmier et de cire naturelle, créant une lumière douce et dorée une fois la nuit tombée.

Un autel en bois sculpté trônait au centre, gravé de motifs floraux et de runes. C’était là que seraient disposées les fleurs sacrées, chacune déposée dans un vase de cristal scintillant. Les villageois avaient passé des jours à confectionner ces vases à partir de minéraux trouvés dans les montagnes environnantes, afin qu’ils reflètent la lumière du soleil comme un kaléidoscope. La fabrication des pots faisait partie de la cérémonie, seul les meilleur potier avait l’honneur de voir leur pots installer sur l’autel.

C’était ici même que passerait la Cérémonie des Fleurs, seulement entre les Sages de la confrérie. Comme continua à lui expliquer Dali, au cœur de la cérémonie se trouvaient les fleurs sacrées, soigneusement sélectionnées et cultivées dans un jardin secret protégé par les anciens. Ces fleurs étaient bien plus qu’un simple hommage à la nature : elles représentaient des aspects essentiels de la vie, des valeurs et des désirs profonds.

"Les fleurs sacrées, sont les symboles de la vie. Tu auras cinq fleurs de disponibles, le Flambeau de Vie, le Voile des Rêves, le Cœur Incandescent, la Sentinelle des Récoltes et la l’Aube dans les Ténèbres." Expliqua Dalia.

Dans l'immédiat, Helia écoutait Dalia, le nom des fleurs ne lui disant absolument rien. Elle se doutait qu'une fois qu'elle les verrait, elle ferait facilement le lien, car elle avait une grande connaissance des plantes et, dans l'immédiat, elle les avait toutes reconnues. Il n'y avait que l'Amouranti Protectana, qui lui était nouvelle, mais elle avait eu un peu de temps pour l'étudier et avait découvert quelques faits intéressants.

"Dites-moi, Dalia, serait-il possible d'avoir une légère description de ces plantes ? Les noms que vous avez donnés ne me sont pas familiers et me semblent davantage être des surnoms. Peut-être que Ziva m'a donné d'autres noms," demanda doucement Helia, qui essaya de récolter un peu plus d'informations.

"Bien sûr, Helia," répondit Dalia, un sourire bienveillant sur les lèvres. "Je vais te donner une brève description des fleurs. Le Flambeau c'est une fleur dorée, brillante comme un rayon de soleil. Ses pétales sont larges et radieux, presque comme de petites flammes qui dansent au vent. Elle symbolise la vitalité, la persévérance et l'espoir d’un avenir lumineux. Le Voile est une fleur d’un blanc éclatant, presque translucide, comme un voile léger suspendu dans l’air. Elle a des pétales fins et délicats, et sa forme évoque une silhouette de lune. Elle représente la paix intérieure et la sagesse des rêves. Le Cœur est d’un rouge profond, presque carmin, et ses pétales sont veloutés, presque comme de la soie. Elle est intense, vibrante, symbolisant l'amour et les liens sacrés qui unissent les êtres. Sa couleur évoque la passion et les sacrifices. La Sentinelle est une fleur rare aux pétales d'un violet irisé, mystique et tu la connais maintenant, c’est celle donc tu as créer une cape il y a quelques jours. Elle a une forme étoilée et ses couleurs semblent changer légèrement à la lumière. Elle est liée à la protection des récoltes et à l’abondance, un véritable gardien de la terre. La dernière est l’Aube celle-ci est noire, aussi sombre que la nuit, avec un cœur doré qui semble briller dans l’obscurité. Elle est épineuse, mais belle dans sa noirceur, symbolisant les épreuves et les sacrifices qui mènent à la renaissance. Son aspect mystérieux fait écho à la lumière qu’elle porte en elle." Termina Dalia en reprenant son souffle. "Voilà, Heliamphora, ces fleurs portent chacune un pouvoir particulier, et chacune d'elles a une signification profonde liée à l'équilibre de la vie. J'espère que cela t'aidera à mieux comprendre leur rôle."

Helia hocha doucement la tête, essayant déjà de se faire une image mentale des plantes à partir des descriptions. Elle réalisa que, bien qu’elle parût établir des liens avec certaines fleurs qu’elle connaissait, elle n’avait jamais vues ces plantes sur l’île. Du moins, pas à la vue de tous. La seule conclusion possible était qu’elles étaient dissimulées.

"Dites-moi, Dalia, ces fleurs que vous m’avez décrites… Elles ne sont pas visibles de tous, n’est-ce pas ? Je n’ai aucun souvenir de les avoir vues en liberté."

Dalia esquissa un sourire taquin, ses yeux pétillant d’un éclat malicieux.

"Tu as raison, Helia. Ces fleurs ne poussent pas librement comme les autres. Elles sont précieuses, protégées par l’île elle-même. Chacune d’entre elles se trouve dans un lieu sacré, caché à la vue des curieux et préservé des mains profanes. Ces lieux sont connus uniquement des anciens et des sages." Elle marqua une pause, son ton devenant plus sérieux. "Ces fleurs ne révèlent leur beauté qu’à ceux qui en sont dignes, ceux qui cherchent à comprendre leur véritable essence. Leur emplacement symbolise leur importance : elles ne sont pas seulement des plantes, mais des guides pour l’esprit et le cœur. Ce que tu accompliras avec elles définira leur rôle pour notre peuple. Voilà pourquoi elles sont dissimulées." Dalia posa doucement une main sur l’épaule d’Helia, son regard empreint de confiance. "Mais ne t’inquiète pas. Quand le moment sera venu, elles se dévoileront à toi."
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26483-heliamphora
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26473-heliamphora-une-petite-pousse-ma-souffler-que-le-monde-vegetal-avait-besoin-de-mon-aide-fiche-terminee
Heliamphora
You want to control the world, I want to punish it. I want it to suffers like nature suffers.
Sous le ciel teinté des premières lueurs du crépuscule, Helia marchait doucement sur le chemin terreux qui serpentait autour du village. Ses pensées tournaient autour des descriptions de Dalia et de la cérémonie qui approchait. Ses pieds foulèrent le sol avec lenteur, chaque pas lui permettant de s'ancrer davantage dans ses réflexions. Le bruissement des feuilles et le souffle léger du vent semblaient accompagner son esprit troublé.  

Elle s'arrêta un moment, levant les yeux vers les branches qui formaient un plafond naturel au-dessus d’elle, avant d’inspirer profondément. Ce lieu était familier, une sorte de refuge dans la végétation dense, où elle se sentait en sécurité pour réfléchir loin des regards curieux. Mais alors qu’elle s’apprêtait à reprendre sa marche, des voix faibles mais distinctes l’alertèrent.  

Curieuse, Helia se glissa silencieusement entre les fougères et les arbustes, se cachant dans l’ombre d’un grand arbre couvert de mousses. Les voix provenaient d’un peu plus loin, là où deux vieilles sages, vêtues de tuniques simples et ornées de broderies dorés, étaient assises sur un tronc abattu.

"C'est une grande épreuve," dit l’une, une femme au visage marqué par les années, ses cheveux gris attachés en une tresse lâche. "L'Épine Sacrée n’est pas une simple fleur. Elle est le lien avec Ziva elle-même. Si l’élue ne fait pas les bons choix, cela prouvera qu’elle est indigne, une mensongère. Et nous savons ce que cela signifie."

"Oui… le sacrifice," répondit l’autre d’une voix rauque, son visage caché sous une capuche. "Mais je ne peux m'empêcher de douter, sœur. Et si même en réussissant, elle était sacrifiée ? Peut-être que c’est là le véritable rôle de l'élue... offrir sa vie pour nourrir le lien avec la déesse."

Helia sentit son souffle se suspendre à ces mots, son cœur battant plus fort. Elle resserra sa prise sur une branche pour ne pas fléchir sous l’intensité de ce qu’elle entendait.  

"La vision n’a pas été claire," murmura la première, son ton empreint de frustration. "Et cela m’inquiète. Nous débattons depuis des jours sans parvenir à une conclusion. La cérémonie approche, et pourtant, nous ne savons toujours pas si l'élue sera épargnée ou non. Ce flou est un mauvais présage, je le crains."

"Peut-être que Ziva a voulu cela," répondit la sage encapuchonnée, sa voix trahissant une pointe d’inquiétude. "Peut-être qu'elle teste autant notre foi que celle de l'élue. Mais quoi qu'il en soit, Heliamphora devra faire face à son destin. Et si elle échoue... nous n'aurons pas le choix."

Un silence pesant s’installa entre les deux femmes, interrompu seulement par le chant lointain des cigales. Helia, cachée dans son refuge végétal, sentit un poids immense s’abattre sur ses épaules. Elle comprenait maintenant l’étendue des attentes placées sur elle, mais aussi le danger qu’elle encourait, peu importe l’issue.  

Alors que les vieilles sages se levèrent pour repartir, leurs silhouettes se fondant dans le crépuscule, Helia resta figée, ses pensées en ébullition. Le murmure des feuilles autour d’elle semblait soudain chargé de secrets, comme si la forêt elle-même portait l’écho de cette vérité effrayante. Elle avait maintenant la confirmation qu’elle devait avancer avec prudence.

Une fois certaine que les vieilles sages avaient disparu, leurs voix s'évanouissant dans le crépuscule, Helia attendit encore quelques instants. Les battements de son cœur ralentirent peu à peu, mais le poids des paroles entendues restait gravé dans son esprit. Elle quitta son refuge vert, prenant soin de rester discrète, et prit la direction de la tente où Sylus et Brick étaient confinés.

La tente, située maintenant un peu à l’écart des habitations principales, portait les marques du passage du temps. Le tissu était usé, mais le symbole des Protecteurs était toujours peint sur l’entrée : un bouclier gravé de runes. Helia savait que la présence de Sylus et de Brick, suscitait toujours un mélange de méfiance et de curiosité chez les villageois. Ils n’étaient pas enfermés, mais les regards lourds et les silences persistants rendaient leur séjour ici aussi confiné qu’une prison.

Helia atteignit la tente sans trop attirer l’attention. Depuis son retour, les curieux semblaient s’être habitués à ses visites régulières à ses "protecteurs". Après tout, leur mission était de veiller sur elle, même si cette tâche les avait menés dans un village qui les tolérait à peine. Elle souleva doucement le pan de la tente, pénétrant dans la lumière tamisée d’une lanterne suspendue.

"Enfin, te voilà," lança Brick, qui s’élança vers elle, son expression mi-sérieuse mi-amusée. "Je commençais à croire que tu nous avais oubliés."

"Laisse-la respirer, Brick," grogna Sylus depuis son coin, où il polissait une lame avec méthode. Ses yeux, d’un vert vif et perçant, se levèrent vers Helia. "Qu’est-ce qui t’amène ici à une heure pareille ? Tu as l’air troublée."

Helia hésita un instant, scrutant leurs visages familiers. Ici, entre ces quatre murs de tissu, elle se sentait un peu plus en sécurité. Après une profonde inspiration, elle s'assit sur un tapis en face d’eux et parla d’une voix basse :

"J’ai surpris une conversation… entre deux sages du village." Elle marqua une pause, le regard baissé. "Elles parlaient de la cérémonie… et de la possibilité que je sois sacrifiée, peu importe que je réussisse ou que j’échoue."

Un silence lourd s’installa. Brick cessa de sautiller, et Sylus posa sa lame avec précaution, ses sourcils se fronçant.

"Sacrifiée ?" répéta Sylus, sa voix grave résonnant dans la tente. "Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Elles ont vraiment dit ça ?"

"Pas clairement, mais c’était sous-entendu," répondit Helia, son ton incertain. "Elles parlaient de visions floues, d’une épreuve pour tester ma ‘foi’… Et de mon sort. Il y avait tellement de doute dans leurs voix que je ne sais plus quoi penser."

Brick croisa les bras, son petit visage plissé par la réflexion.

"Ces cérémonies rituelles sont souvent comme ça," dit-il. "On te met face à une décision impossible, et peu importe ce que tu choisis, il y a toujours une part de toi qui y perd quelque chose. Mais être sacrifiée ? C’est absurde."

Sylus soupira, se passant une main sur la mâchoire.

"Pas si absurde que ça, Brick. Ces villages isolés ont leurs traditions… souvent tordues et cruelles. Helia, si c’est vraiment le cas, il faut qu’on trouve un moyen de t’éviter ça."

"Mais comment ?" demanda Helia, les épaules tendues. "Je ne peux pas fuir. Si je pars, je perds leur confiance. Et si je reste, je prends le risque de mourir. Et n’oublions pas que nous n’avons pas de bateau !"

Brick se gratta la tête, son expression s'assombrissant malgré son air habituellement taquin. Il est vrai qu’il était plus nerveux depuis leur arrivés sur l’île.

"On doit creuser plus loin," dit-il finalement. "Peut-être que quelqu’un d’autre dans ce village sait ce qui se trame réellement. Ou peut-être que ces visions dont elles parlent ne sont qu’une excuse pour dissimuler autre chose. En tout cas, rester dans l’ignorance ne nous aidera pas."

"Il a raison," acquiesça Sylus, se levant pour poser une main rassurante sur l’épaule d’Helia. "Mais écoute-moi bien. Peu importe ce qui arrive, tu ne seras pas seule dans cette épreuve. Brick et moi, on est là pour ça. Tu es notre amie, et nous ferons tout pour que tu survives à cette cérémonie."

"La problématique est plus profonde, je… C’est étrange, mais je me sens différente. Je n’ai pas envie de quitter l’île… Et pire encore… Je ressens un devoir de la protéger. Je crois que cela a un lien avec les thés qu’ils m’ont fait boire, mais aussi avec cette fleur, l’Amouranti Protectana… Elle est spéciale, mais je ne sais pas encore en quoi..." expliqua Helia, troublée, alors qu’elle tentait de mettre des mots sur le sentiment qui la hantait.

Elle était presque certaine que cette fleur avait des effets particuliers. Mais dans quel sens ? Comment une plante pouvait-elle affecter les émotions ou les pensées des gens ? Sa réflexion scientifique s’enclencha, mêlant intuition et connaissances en biologie végétale. Le lien entre l’Amouranti et le comportement des habitants semblait trop évident pour être une simple coïncidence.

Helia passa une main tremblante sur son front, comme si elle espérait chasser ce trouble envahissant. La présence de l'Amouranti Protectana semblait l'envelopper, invisible mais puissante, une force douce et tyrannique à la fois. L'île exerçait sur elle une emprise inexplicable, et chaque pensée de départ était étouffée par une chaleur étouffante dans sa poitrine : une loyauté naissante, mais contre nature. Un lien vient rapidement, se formé, une similitude entre deux addictions… Elle avait l’impression de revivre son addiction avec les hormones de Reyson !

Elle se redressa légèrement, son regard se posant sur Sylus et Brick. Ils l’observaient avec une inquiétude palpable, mais elle n’était pas encore prête à partager le fond de ses pensées. Ses réflexions s’entremêlaient, et un doute terrible s’immisçait en elle : se pouvait-il que l’Amouranti ait déjà commencé à affecter leur comportement à eux aussi ? Pourtant, rien dans leur attitude ne semblait indiquer qu’ils traversaient la même chose qu’elle.

Il était vrai qu’ils avaient été confinés ici, et partout où elle regardait, que ce soit pour la nourriture ou l’eau, rien ne laissait penser qu’ils avaient été exposés à la plante comme elle. Elle, en revanche, se souvenait clairement avoir bu du thé préparé à base de cette dernière. Plus libre de ses mouvements que ses compagnons, elle avait également été bien plus exposée en la respirant à chaque instant. Et maintenant qu’elle y réfléchissait, elle revoyait les pétales disséminés dans chacun de ses bains de purification. Helia entreprit de rassembler les indices laissés par ses récentes observations. En silence, elle énuméra les éléments troublants. Soulevant un doigt à chaque énumérations.

"L’atmosphère de l’île : une paix apparente, mais des regards farouches chez les habitants, comme s’ils défendaient un secret qu’ils ne comprenaient eux-mêmes qu’à moitié… Les thés et les rituels : des boissons offertes à chaque étape de mon séjour, toujours accompagnées d’un sourire énigmatique. Que contenaient-elles ? Était-ce une façon de renforcer l’effet de l’Amouranti ? Les habitants eux-mêmes : chaque villageois semblait animé par un amour irrationnel pour l’île, une dévotion qui frôlait l’obsession. Cela expliquait les traditions rigides et les cérémonies sacrées, où tout sacrifice semblait justifié pour préserver cet équilibre fragile."

Elle leva ses yeux verts sur ces compagnons, mais ce qui la troublait le plus, c’était son propre état. Elle sentait cette emprise grandir en elle, un lien intangible qui se resserrait chaque heure un peu plus. Pourtant, sa nature scientifique la poussait à résister, à chercher des réponses plutôt que de céder à cette étrange affection… Maintenant qu’elle commençait à comprendre, elle pouvait agir en conséquence.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26483-heliamphora
  • https://www.onepiece-requiem.net/t26473-heliamphora-une-petite-pousse-ma-souffler-que-le-monde-vegetal-avait-besoin-de-mon-aide-fiche-terminee