Heliamphora
You want to control the world, I want to punish it. I want it to suffers like nature suffers.
Quelques jours après la fête de la Renaissance, Heliamphora vivait dans un mélange de révérence et de confusion. Depuis la cérémonie qui avait marqué son rôle central, le peuple la traitait comme une déesse incarnée, une manifestation de l’esprit de fertilité qu’ils attendaient depuis des années. Ce rôle, qu’elle n’avait jamais cherché, lui imposait une routine quotidienne imprégnée de rituels sacrés et de traditions séculaires.
Le matin commençait toujours de manière solennelle. Dès l’aube, des femmes et des enfants venaient la chercher dans la demeure qui lui avait été finalement assignée, une maisonnette nichée au cœur du village, entourée de plantes grimpantes et de fleurs lumineuses. Ils l'accompagnaient en silence jusqu’au bassin sacré, un petit lac cristallin bordé de rochers couverts de mousse. Là, elle participait à un bain purificateur.
Les femmes murmuraient des prières en versant sur elle de l’eau parfumée de pétales, leurs gestes empreints de respect. Les enfants, quant à eux, riaient doucement, jouant parfois avec l’eau tout en observant Helia avec des regards émerveillés. Elle les écoutait, répondait à leurs questions innocentes et souriait, bien que la gravité du rôle qu’on lui attribuait pesât toujours au fond de son esprit.
Après le bain, elle était vêtue d’un simple vêtement tissé de lin blanc, orné de fleurs fraîches que les enfants apportaient chaque matin. Puis, elle rejoignait le repas communautaire, organisé dans une grande salle ouverte sur la place du village. Les habitants se rassemblaient, apportant des plats préparés avec soin à partir des fruits de leurs récoltes. La rousse, toujours placée en bout de table comme une figure symbolique, partageait ces repas avec simplicité, appréciant les saveurs et les conversations joyeuses autour d’elle.
La matinée se poursuivait souvent par des moments plus légers et amicaux. Elle aimait passer du temps avec les enfants, qui la suivaient partout comme une nuée de moineaux curieux. Ils confectionnaient ensemble des couronnes de fleurs aux couleurs éclatantes, ou Phora, grâce à son fruit du démon, leur faisait découvrir des fruits et légumes étrangers qu’elle avait découverts de ses précédents voyages. Les enfants ouvraient de grands yeux devant les textures et les goûts inhabituels, riant à chaque découverte, et leurs éclats de joie emplissaient le village d’une chaleur apaisante.
Cependant, vers la fin de la matinée, une ombre plus solennelle se posait sur ces moments de légèreté. Ce jour-là, Helia fut approchée par la Confrérie des Sages, un groupe d’anciens et de prêtresses vêtus de capes brodées de symboles anciens. Leur présence imposait immédiatement le silence, et même les enfants, habituellement si bavards, se dispersaient respectueusement. L’un des sages, une femme au regard perçant et à la voix douce, mais ferme, s’inclina légèrement devant elle avant de parler.
"Épine sacré," commença-t-elle, utilisant le titre que le village avait adopté pour Helia, "nous vous demandons humblement d’honorer votre rôle en assistant à la cérémonie de la Grande Moisson."
Le silence se fit autour d’eux, les regards des villageois présents se posant sur elle avec une ferveur mêlée d’espoir. La cérémonie, expliquèrent les sages, avait pour but de renouveler les bénédictions sur l’île, un rituel crucial qui assurerait l’abondance des récoltes et la protection contre les forces qui menaçaient leur équilibre.
Helia, bien que troublée, hocha lentement la tête. Elle sentait au fond d’elle une responsabilité qu’elle n’aurait jamais imaginée porter. Le poids des regards et des prières de ces gens l’enveloppait comme une cape invisible, et même si elle ne comprenait pas pleinement la portée de cette cérémonie, elle savait qu’elle ne pouvait refuser.
Le matin commençait toujours de manière solennelle. Dès l’aube, des femmes et des enfants venaient la chercher dans la demeure qui lui avait été finalement assignée, une maisonnette nichée au cœur du village, entourée de plantes grimpantes et de fleurs lumineuses. Ils l'accompagnaient en silence jusqu’au bassin sacré, un petit lac cristallin bordé de rochers couverts de mousse. Là, elle participait à un bain purificateur.
Les femmes murmuraient des prières en versant sur elle de l’eau parfumée de pétales, leurs gestes empreints de respect. Les enfants, quant à eux, riaient doucement, jouant parfois avec l’eau tout en observant Helia avec des regards émerveillés. Elle les écoutait, répondait à leurs questions innocentes et souriait, bien que la gravité du rôle qu’on lui attribuait pesât toujours au fond de son esprit.
Après le bain, elle était vêtue d’un simple vêtement tissé de lin blanc, orné de fleurs fraîches que les enfants apportaient chaque matin. Puis, elle rejoignait le repas communautaire, organisé dans une grande salle ouverte sur la place du village. Les habitants se rassemblaient, apportant des plats préparés avec soin à partir des fruits de leurs récoltes. La rousse, toujours placée en bout de table comme une figure symbolique, partageait ces repas avec simplicité, appréciant les saveurs et les conversations joyeuses autour d’elle.
La matinée se poursuivait souvent par des moments plus légers et amicaux. Elle aimait passer du temps avec les enfants, qui la suivaient partout comme une nuée de moineaux curieux. Ils confectionnaient ensemble des couronnes de fleurs aux couleurs éclatantes, ou Phora, grâce à son fruit du démon, leur faisait découvrir des fruits et légumes étrangers qu’elle avait découverts de ses précédents voyages. Les enfants ouvraient de grands yeux devant les textures et les goûts inhabituels, riant à chaque découverte, et leurs éclats de joie emplissaient le village d’une chaleur apaisante.
Cependant, vers la fin de la matinée, une ombre plus solennelle se posait sur ces moments de légèreté. Ce jour-là, Helia fut approchée par la Confrérie des Sages, un groupe d’anciens et de prêtresses vêtus de capes brodées de symboles anciens. Leur présence imposait immédiatement le silence, et même les enfants, habituellement si bavards, se dispersaient respectueusement. L’un des sages, une femme au regard perçant et à la voix douce, mais ferme, s’inclina légèrement devant elle avant de parler.
"Épine sacré," commença-t-elle, utilisant le titre que le village avait adopté pour Helia, "nous vous demandons humblement d’honorer votre rôle en assistant à la cérémonie de la Grande Moisson."
Le silence se fit autour d’eux, les regards des villageois présents se posant sur elle avec une ferveur mêlée d’espoir. La cérémonie, expliquèrent les sages, avait pour but de renouveler les bénédictions sur l’île, un rituel crucial qui assurerait l’abondance des récoltes et la protection contre les forces qui menaçaient leur équilibre.
Helia, bien que troublée, hocha lentement la tête. Elle sentait au fond d’elle une responsabilité qu’elle n’aurait jamais imaginée porter. Le poids des regards et des prières de ces gens l’enveloppait comme une cape invisible, et même si elle ne comprenait pas pleinement la portée de cette cérémonie, elle savait qu’elle ne pouvait refuser.