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Face au soleil pourpre.

« Et jamais son genou ne ploie. Et jamais sa tête ne tombe. Et jamais son corps ne souffre de blessure. »
Livre X, vers 47, « La malédiction de Judas ».

J’avais perdu. Cela peut vous paraître bête, voir même totalement insignifiant, mais pour moi c’était le cœur du problème. Pourquoi perdais-je goût de la cage ? Pourquoi ne voulais-je plus utiliser les poings que je m’étais crée ? Surement que je n’avais plus confiance, surement que j’avais peur maintenant. Il paraît que c’est la première défaite qui coute, et que les autres cascadent à sa suite. Je ne sais pas pourquoi, mais j’y croyais. Je pensais que m’éloigner me permettrait, justement, de ne plus jamais tomber. Finalement, j’ai su. Que la défaite n’annonce chez moi qu’une fureur plus grande encore que la honte d’être tombé. Contre moi, ma faiblesse et mon penchant débonnaire qui me fait négligent. Alors je travaille dur, alors je fais des efforts. Trop tard.
Ce que je gagnais à perdre, c’était de vaincre. Ce que je gagnais de vaincre, c’était me perdre. Finalement, je suis complet, je ne souffre plus de faille. Du moins le crois-je. A quand la prochaine chute ?


C’est la froide sensation de la pierre contre une joue qui me réveille. Glacées, noires de poisse, granuleuses, je prends le temps de remettre mes idées en place. Je renifle, et se mêlent des odeurs désagréables à mes narines. Sang, pas très frais, mais aussi une bouffée de charogne, d’ivrogne et de tout ce que peut la terre peu portée de crasse. J’suis tombé sur un trou à rat ! Il me reste plus qu’à savoir comment j’y suis tombé. Première difficulté. Me lever, lentement, mes mains écorchées souffrent des gravillons sous moi. J’ouvre péniblement les yeux, un mal de crâne, tambour battant, me le fend en deux. Ma vision est trouble, mais fort heureusement, il fait sombre tous autours de moi. Je secoue la tête. Comme si je pouvais faire passer la douleur. Ce n’est pas une mouche qui tourne autours de sois et que l’on peut faire déguerpir, c’est un truc lancinant, à l’intérieur, qui pulse et qui craque.
Je m’adosse à un mur, et je lève enfin les yeux. Autours de moi, cinq type me regardent en chien de faïence. Un peu comme si j’étais un possédé qui allait leur sauter dessus à la moindre occasion. Pourtant, vu la gueule des clients, ça m’donne plus envie de les imiter. Les cheveux hérissés, la barbe drue, le regard fou, ils ont plus de crasse que de peau, et des haillons pour toute couverture. Je sais pas ou je suis tombé, mais ça pue. Littéralement.

Bon, premier bon point, on s’en rend compte, on m’a pas mit les fers. On dirait une geôle. En tout cas, ça sent la prison, ça à la gueule d’une prison… Et je me risquerai pas à vouloir savoir si ça en a le gout.

Maintenant qu’on sait ou on est, va pour savoir pourquoi. Première tentative de communication.

« Eh les tarlouzes, qu’est-ce qu’on fout là ? » Pas de réponse. Une fois ? Deux fois… Non toujours pas ? Bon bah je vais devoir en cogner quelques uns.

C’est quand même navrant. A chaque fois que j’essaie d’être sympa, d’utiliser la manière douce, faut toujours que ça foire. Je dois avoir un truc qui cloche. Peut-être même que c’est marqué sur mon front « Ne me répondez pas tout de suite, je frapperai quand même ».
Je dois vraiment avoir une sale gueule. J’me lève, avec pesanteur, presque gravité. Nouveau mouvement de recul. Y’en a qui montre les dents, qui met ses bras devant son visage, qui détournent le regard. Ils sont méfiants, peureux, maltraité. Non, je ne peux pas faire ça, je peux pas leur frapper dessus, ce serait injuste. Oui mais bien commode. Deuxième tentative, prise de contact espéré.

« Eh les p’tits gars quoi, parlez un peu ! »

Toujours rien ? C’est limite pathologique de flipper autant. Je me dirige vers celui qui montre les dents, avec un peu de chance, il aura pas la langue dans sa poche. C’est là qu’un immonde salopard en profite pour me sauter à la gorge ! Sans doute que mon futal à l’air confortable. Il l’est.
Par contre, m’attaquer, comme ça, c’est une sacrée connerie. Sa poigne se referme sur du vide, mon poing le cueille à la hanche. Gasp.
Oui ça fait mal, et t’es parti pour boiter pendant six mois. Tant pis pour toi, faudra pas venir pleurnicher. J'me retourne vers ma "cible" et lui fait le coup des gros yeux. Inutile, il ne déliera pas sa langue, le pauvre bougre n’en a plus. C’est ce moment là que j’choisis la porte pour s’ouvrir, laissant d’abords filtrer une mince raie de lumière, puis enfin deux gardes.

Je comprends tout de suite que c’est marche ou crève, quand l’un des deux plante son pétoire sur mon front, et que l’autre me passe les fers. Et puis, quand j’atteins le couloir c’est la l’apothéose. Un dédale. Bordel, faudrait être un sacré bœuf pour s’y retrouver.
Des flambeaux éclairent le chemin, le courant d’air qui rampe sous ma peau fait trembloter ses lumières. Tamisé voir même plutôt sombre, on eut dit des égouts, ou l’antre d’une quelconque créature malfaisante.

Les deux gusses qui m’accompagnent ont le visage fermé du professionnel. Et des costumes de ploucs. Genre rouge passé, délavé, avec des dorures sur les bords et des petits boutons blanc. Style veston tiré à quatre épingles, pas vraiment pratique pour bouger. Un pantalon noir moule leurs jambes, et des bottes ceignent leurs mollets. Touche finalement, des gants qui auraient du être blanc, mais qui ont virés au gris maintenant. C’était d’un pittoresque. Et pourtant je ne fis pas le moindre mouvement, ne tenta pas la moindre incartade.
Il faut savoir attendre son heure.
Principe de prédateur.

J’arrive près d’une nouvelle porte, bardée de fer et de chaînes, comme si ce qui se cachait la devant était plus terrible encore que ce qu’il y avait par derrière moi. On me pousse sans ménagement, tandis qu’une ouverture dans la pierre, jusque là invisible, ne m’invite à la suivre.

Le soleil qui ricoche sur le sable m’éblouit. Les cris de millier de spectateur m’assourdissent. Sa sent le sang à quinze mètre autours de moi. Je place une main –encore enchainée à l’autre tiens, devant moi pour caché l’éclat diurne. Devant moi, une dizaine de mectons se font bouffer par une sorte de Lion. Sauf qu’il est deux fois trop grand pour en être, et son immense queue d’une dizaine de mètre est ponctuée de piques à l’air pas jouasse, tout les dix centimètres.

C’est la merde Thomas… Qu’est-ce tu fous là ? Une lourde tenture recouvre une arène immense, des gradin de bois et de pierre t'entourent. En te retournant, tu vois un puits sans fond, et une porte métallique qui se referme sur ton échappatoire.



Dernière édition par Judas le Mar 08 Nov 2011, 10:01, édité 1 fois


    Joli reflets dorés... vraiment. Puits d'or traversant le ciel, j'admire d'un œil expert les subtiles nuances d'ambre et de lumière qui par leur grâce me donnent toutes les indications que j'espérais y trouver. Un rhum ambré Mentoïas 12 ans d'âge ! Rien à voir avec le tord boyaux qu'on peut trouver dans les tavernes de soulard, mais bel et bien une liqueur d'élite. Mon hôte me sort le grand jeu visiblement.

    « Vous en reprendrez bien encore un peu Commandant Arashibourei ? » Me susurre-t-on d'une voix mielleuse.


    D'un hochement de tête qui exprime autant mon acquiescement qu'une retenue de rigueur, je me refais servir par une des innombrables esclaves qui nous entourent. L'homme que j'ai à mes côtés et qui fait tout pour que j'me sente à l'aise, c'est Jonas Rapheit, seigneur de ces arènes. Un espèce de petits roquet à la moralité aussi douteuse que son sens des affaires est grand. Une sacré fripouille doublée d'un hypocrite de la 1ère heure si vous voulez mon avis, comme le prouve son attitude obséquieuse depuis mon arrivée importune. Pensez-vous ! Le type trempe dans bon nombre d'affaires pas nettes, et le voilà avec bibi qui rapplique devant les portes de son arène, un mandat d'enquête dans les palmures. Bien sûr le gars a du entendre parler de moi et de toutes les histoires qui me tournent autour, ce qui le rassure autant que ça l'inquiète. Malhonnête, il l'est surement... une bonne part de ses gladiateurs sont ni professionnel ni esclave, mais seulement de pauvres gars kidnappés. Si ça ne tenait qu'à moi j'en aurait rien à carrer, mais tout me porte à croire que ce con s'en est pris par mégarde à un de mes hommes en permission, il y a de cela quelques jours, conduisant certainement la mort de celui-ci. Du coup me voilà à mettre mon sale nez partout, avec des intentions assez salasses si mes soupçons s'avèrent fondés. Encore faudrait-il que j'en ai la preuve...

    Jonas se retrouve donc avec un officier aux habitudes disons violentes, en train de fureter du côtés de ses activités pécuniaires... De quoi faire la grimace, j'vous l'accorde. Mais rien n'est encore perdu pour le maître de l'arène. Ma réputation de brute est le plus souvent accompagnée de celle de ripoux, ce qui convient par contre déjà plus à un mec pleins aux as et à l'éthique aussi élastique qu'un slip de grand mère. La grande ronde de la corruption est donc lancée, faisant défiler devant mes yeux las : mets de choix, servantes peu farouches et propos flatteurs. Expert en la matière, je ne mords pas de-suite à l'hameçon, histoire de faire un poil monter la pression et donc les enjeux. De plus, la vision de ce snobinard dans sa robe d'or et de soie, en train de s'agiter comme un fou autour de moi... ça m'refile la gerbe pour être franc. Un cafard... un cafard répugnant qui agite ses pattes pour sauver sa misérable vie. Ce Rapheit a intérêt à aller très haut dans les prix s'il veut passer cette barrière, c'est moi qui vous l'dis.


    En attendant, à moitié affalé dans un fauteuil majestueux, je savoure son rhum tout en épluchant d'un air mauvais une fausse liste de normes légales régissant les arènes. De temps en temps, je fais la moue tout en cochant une ligne imaginaire, inventant au fil de mon inspiration divers articles de règlement, systématique manquant je ne vous l'fais pas dire huhuhu. Je vous raconte pas la tête qu'il tire à chaque fois, on dirait que mon crayon torsade ses nerfs à chaque ligne huhuhu.

    C'est à peu près à ce moment là qu'un cri d'agonie plus original que les autres me tire de mes réflexions, me poussant à jeter un œil blasé vers le terrain de sable brûlant où l'on est en train de mourir dans la souffrance. Pffff... que ces combats sont mous... vides de tout intérêts... J'ai décroché avant le dixième mort, et ceci malgré l'arrivée d'un lion aussi gros qu'agressif. Déjà une heure qu'on s'étripe de divers manières, mais jamais suffisamment bien pour éveiller l'intérêt d'un ancien champion de l'arène comme moi. Si ça continue à être aussi monotone, j'vais commencer à franchement m'ennuyer, ce qui n'va pas faire les affaires de mon hôte. Le voilà d'ailleurs qui fait rentrer précipitamment un nouveau combattant dans le massacre. Bizarre, celui-ci n'est pas sur le programme... Plutôt étrange ça... Ma curiosité titillée par ce prémisse d'indice, je fais confiance à mon instinct en mettant de côté les délices qu'on ne cesse de m'apporter, afin d'observer tout cela avec un poil plus d'attention. Faut dire qu'en hauteur dans le carré VIP de Jonas, nous sommes aux premières loges huhuhu.
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    Ahuris, je regarde à droite et à gauche. Des gradins pleins, archi pleins même. La foule en délire pour quelques sacs de viande entrain d’se faire étriper. Plus le lion dévore de victime, plus les spectateurs applaudissent. J’suis comme dégouté par tant de cruauté, par c’que l’homme est cabaple d’se faire subir pour quelques biftons. V’la que ça gueule plus fort, et un cinquième se vide de son sang. Le sol est fait de sable qui se soulève a chaque mouvements de m’copains de galère. Y’en reste quatre, dont un vraiment mal au point, sur l’point de rendre l’âme.
    Une pulsion m’prends et m’jette en avant. Une pulsion que rien ne peut arrêter. Encore enchainé, je vais m’déchainer. J’fonce sur le lion qui grogne et qui s’apprête à bouffer un nouveau bonhomme. J’sais pas pourquoi j’suis là, je sais pas qui m’a foutu là, mais il va vite l’regretter. Le fauve le plus dangereux ici, c’est moi. La gueule de l’animal s’ouvre, et sa machoire claque. Dans le vide, j’me suis arrêté d’un coup, j’me suis rassemblé. J’saute et ma chaine se coince sur sa nuque, tandis que je replis les genoux. Blam.
    En plein dans la mâchoire du monstre. Un nouveau cri de la foule. C’qu’ils veulent enfaite, c’est que l’sang gicle. Il vont pas être déçu. J’sais faire le spectacle.

    L’espèce de chimère vacille, repose ses pattes sur le sol et m’fixe de son unique œil d’or. La colère qui s’lit dans le siens s’heurte à la mienne, et il gueule. S’il essayait de m’impressionner c’est raté. Son coup de patte est comme une tornade. Rapide et puissant. Je tente de rouler sur l’côté, mais son allonge en finit plus de se dérouler. Une griffe écorche ma poitrine, et j’sens un liquide épais et poisseux couler sur mon tatouage. J’occulte la douleur et j’me détends, attrapant un pan de crinière. J’tente de me hisser sur sa tête à la force des poignets, mais le lion gargantuesque m’secoue comme un prunier, j’lâche prise. Roulant sur son dos, sa queue s’approche dangereusement. Il tente de me faucher avec, mais c’est mes bracelets qui ricochent. Un maillon casse, tandis que j’m’écarte d’un coup de patte dévastateur.

    Cette fois il est en pétard, et c’est une charge qui m’force à m’pousser. Ca sent l’roussit Judas, fonce dans l’tas ! J’cours en zig zag, m’laisse rouler de biais vers une patte antérieur et frappe. Un direct du droit en plein dans l’articulation. Sa patte cède sous son propre poids, un craquement sinistre m’rassurant sur l’état du fauve. Il en mène pas large, et son cri ressemble plus à un miaulement maintenant.
    Sauf qu’il est toujours dangereux. Y s’retourne, sa papatte droite fauche l’air. Au lieu d’reculer, je m’avance. J’bloque le coup en l’attrapant par l’coussinet. L’choc me tue l’souffle et les côtes, mais j’en ai vu d’autre. A moi d’jouer. J’évite sa gueule, et m’hisse sur sa tête. Quatre droite et une gauche suffisent à lui faire son compte. Deux à la tempe, une à l’oreille, et la dernière sur l’dessus de l’os. La bête s’effondre.

    Les spectateurs crient. Une marré entière me submerge, tandis que tantôt l’admiration, tantôt l’indignation secoue les spectateurs. Je lève les bras, et ma voix porte haute et clair.

    « C’pas moi qui suis enfermé avec vous, mais c’est vous qu’êtes enfermés avec moi !» que je lâche, attisant encore la foule, qui monte en température, comme un feu de broussaille qui s’propage. J’les regarde plus, en face d’moi s’trouve une grosse loge surélevée, protégée par des grandes baies vitrées.

    J’en profite pour courir, droit sur le gradin en face. Un bond, et j’me perche sur un rebord qui fait l’tour de l’enceinte de sécurité. Cinq mètres de pierre, un vide puis les gradins à proprement parler. J’attrape l’bout du muret, et m’pose sur la largeur, à califourchon. J’entends des cris inhumains derrière moi. J’me retourne pas. Je m’élance et m’reçoit sur les deux pieds, a coté d’un grand mec qui porte une sorte de masque doré. Il veut m’attraper, je l’assomme en l’boxant du droit, pile dans l’front.

    J’traverse la coursive, bouscule du spectateur. A ma droite, une trouée assez haute m’permet de m’échapper. J’atterris dans une espèce de labyrinthe en pierre grise. Une sorte de réseau bizarre, qui descend dans les profondeurs. Ca ressemble au cachot ou j’étais entreposé.
    Avançant prudemment, je m’attends à tomber sur une patrouille de sécurité, mais apparemment j’ai du les semer. En même temps, j’me suis semé moi même et j’sais absolument pas ou j’suis. Tout les couloirs se rassemblent, et pas âme qui vive pour lui d’mander gentiment d’faire le guide. L’air sature l’humidité au fur et à mesure que j’avance, et puis y’a une foutue fumée blanchâtre qui m’pique les yeux. Ca sent pas le moisi, c’est bon signe. J’débarque dans une sorte de thermes gigantesque. Et là j’vois les trucs l’plus dégueulasses qui m’eut été permit de rencontrer.

    Un mec à deux estomacs, énormes, disproportionnés avec sa taille. Sa peau est laiteuse, toute chiffonnée comme celle d’un bébé. Ses deux yeux porcins, noirs, m’regardent avec méchanceté.
    Un autre est à moitié difforme, un coté énorme, verdâtre, et l’autre presque minuscule à coté. Ses veines sont saillantes, sa tête est épaisse, tandis que son regard est idiot.
    Au centre, dans la flotte, un mec à l’allure de sanglier me matte avec rage, ses défenses tremblantes et ses muscles saillants sous son cuir brun m’ferait presque peur. C’est malsain, il règne une odeur de souffre, et la lumière tamisée jette des ombres inquiétantes dans les bassins.

    On s’regarde, tous autant surpris les uns qu’les autres d’se rencontrer ici. Ils sont en pagnes, désarmés, et j’crains pas grand chose. Ouai, on dirait que la situation à changé, à toi d’jouer Judas.

    « Gruuuk gruk gruk ! »

    Pardon ? ! C’quoi ce dialecte qu’tu m’jacte ducon ? V’la que la face de sanglier m’fonce dessus, tout de muscle et de sabot, sur son mètre soixante, de ses deux cents kilos. Une charge à faire pâlir un bœuf. Je me démonte pas. J’attends qu’il approche, encore, et quand il est presque sur moi, j’pivote, attrape ses défenses et sa crinière, l’envoyant valser contre un pilonne qui soutient l’édifice. Crack.
    L’autre continue de meugler comme porc qu'il est, mais j’ai un autre problème. L’mec aux deux estomacs vient d’attraper un des chandeliers qui ponctue la piece, et commence à l’avaler, tandis que sa bouche se tord, j’ai comme un mauvais pressentiment. Je fonce vers lui, prêt à l’assommer le plus rapidement possible. Un mec qui peut vous bouffer un truc en acier, c’pas commun, c’pas sain, ça fait froid dans l’dos. Au final, ma manœuvre est inutile, à parts ptêtre pour m’jeter dans la geule du loup. Sauf que là c’est pas des crocs qui dépassent de sa bouche, mais des morceau d’metal bien durs et bien tranchants. Il donne l’air de déglutir difficilement. Ouvre la bouche. Une salve de triangle difforme, comme des crocs, m’foncent dessus. A peine le temps de me décaler, que trois d’ces saloperies m’entaille le bras droit.
    Je me recule, histoire d’prendre le large et de m’assurer une distance de sécurité. De temporiser. J’me retourne, par habitude, et v’la qu’un poing gros comme mon crâne m’cueille dans l’estomac, juste sous l’plexus. Je jarte à l’autre bout de la pièce et m’écrase lourdement contre le mur. Y’a d’la fumée et des gravats. La scène tourne et des étoiles clignotent dans mon champ d’vision. Désagréable. J’me relève et secoue la tête, faisant tomber des restes de pierre broyée sous moi, qui squattait ma crinière. J’suis en pétard. Judas, réveille toi.

    Je pousse un cri, et fonce sur la moitié de mastodonte. Mes genoux s’encastrent dans son poitrail, tandis que mes poings s’abattent sur son crane. Lourdement, comme un marteau sur une enclume. J’attrape son cou entre mes paluches, et lui secoue la tête d’avant en arrière, histoire d’assommer le monstre sur le carrelage, qui s’teinte de rouge.
    Des triangles se fichent dans mon épaule et dans mes dorsales. Je fais jouer mes muscles et m’jette sur l’bouffeur d’chandelier. Mon pied percute son premier estomac, et lui vomit des morceaux d’métaux à terre. Je fauche son genoux de coté, fouette sa nuque quand il tente de se relever, et l’achève d’un coup d’poing derrière l’oreille. Terminé.

    Alors les petits gars, y'a des joueurs ?

    J’me dirige vers la sortie, ou c’que je suppose être la sorte, vu qu’elle se situe de l’autre coté de mon entrée. Un couloir aussi noir que les autres, les flambeaux en moins. C’est la première partie du labyrinthe que j’rencontre qui n’a pas une seule source de lumière. Ca pue la merde Judas, ça sent les emmerdes, va encore falloir que t’inculques deux trois petits trucs sur l’hospitalité.




    Dernière édition par Judas le Mar 08 Nov 2011, 10:03, édité 1 fois

      Que de fougue et de rébellion dans cet homme ! Huhuhu, voilà que ce qui avait commencé comme une énième mise à mort sans grand intérêt finit dans une chasse à l’homme, tout en panique et en chaos. Tout d’abord excitée, la foule fait maintenant face à la dure réalité d’un homme dangereux et peut-être revanchard lâchée sur elle. Aaaah ils faisaient les fiers lorsque le danger n’était qu’un joli spectacle et que le sang giclait loin d’eux ! Mais une fois qu’ils ont pris conscience que ça pouvait très bien être leur tour à tous, j’vous dis pas leurs gueules. Dans le genre blanchâtre et apeuré on fait pas souvent mieux huhuhu. Misérables vermines !


      Ce que j’apprécie le plus à vrai dire, c’est la trogne que tire le maître des lieux lorsque son gladiateur prend la tangente de force. D’abord verdâtre, le gars devient blafard lorsqu’il se retourne vers moi afin de juger de mon attitude vis à vis de ce show improvisé. Pas besoin d’être bien malin pour se dire que cet homme était son ultime coup de poker, et qu’il vient de se manger un retour de bâton dans les gencives. Visiblement le gars viens de jouer avec le feu... Feu qui va calciner toute son existence si j’arrive à en déterminer l’origine. Que le gars soit perturbé par un esclave en liberté, soit. Mais son attitude vis à vis de mon regard me laisse penser qu’il a essayé de me sortir en ultime atout de divertissement un truc bien illégal, imaginant que mon plaisir valait le risque encouru. Raté pépère.

      Histoire de bien jouer avec ses nerfs de sale cafard, je baisse à nouveau les yeux vers ma tablette, que je recommence à griffonner avant de m’adresser à lui d’un ton plein de reproche.

      « tss tsss tsss... Manques évidents aux normes de sécurité du public... Si on rajoute à ça les infractions 5b, 47 a et 2Bis, je crains fort que cela ne fasse trop pour garantir vos autorisations légales mon cher ami... Sans compter les manques évidents d’hygiène du sable de l’arène et de la fosse aux cadavres.... tsss tsss tsss... »

      L’homme en face de moi dégouline de sueur tandis que je reprends mon laïus.

      « Si on ajoute à ça cet esclave en liberté... sans son collier officiel qui plus est. Étrange n’est-il pas ? Je vous conseille de rapidement mettre la main dessus, surtout si vous ne voulez pas que l’officier de la marine que je suis se sente obligé d’intervenir lui-même. Ce serait regrettable n’est-il pas ? »


      Sans un mot, le gérant cupide hoche la tête frénétiquement avant de se lancer dans une longue litanie d’ordre en vue d’une élimination rapide du fugitif. Apparemment il compte le rabattre dans l’arène pour le faire mettre à mort ici-même et ainsi sauver les apparences. Huhuhu... soit. De mon côté, de me réinstalle confortablement dans mon fauteuil, afin de savourer à nouveau les mets délicats que je m’empresse de commander d’un claquement de doigt autoritaire. Un énigmatique sourire aux lèvres, je laisse ainsi petit à petit monter en moi l’excitation, dans l’attente du moment fatidique où je mettrai en branle l’implacable machine de la justice.
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      J’avance à tâtons. Le noir de suie m’permet aucun repère, et je dois te dire que si j’étais paumé avant, c’est pire maintenant. J’ai été tenté de revenir en arrière, mais d’toute façon j’aurais pas pu. Trop noir, trop d’couloir, trop de virage prit à l’aveuglette. J’risque de m’enfoncer dans pire encore, et c’pas mon but. T’veux savoir c’que c’est ? Mon but c’de retrouver l’enflure qui m’a mit là dessous et d’lui faire passer l’envie d’recommencer. Et pas qu’avec moi. J’vais lui démolir l’portrait et sa p’tite organisation pépère. J’ai horreur qu’on essaye d’m’entuber. Et l’type a tenté d’me la faire par derrière. S’trouve qu’il est tombé sur trop fort pour lui. J’suis pas un de ces esclaves malléables. J’suis un guerrier, un combattant sans peur ni reproche. Un truc du genre.

      J’arrête de divaguer et j’avance. Un bout de chandelier à la main. Rien d’plus qu’une longue barre de fer, mais ça fera l’affaire. D’habitude j’utilise rien d’autre que mes mains, mais c’te fois c’est diffèrent. J’le sens pas, l’coup du noir d’encre sur fond de crépitement. Sa cliquète tout autours de moi, l’air sent la charogne à moitié décomposée. J’préfère avoir un peu d’allonge dans c’te situation. Brusquement, y’a d’la lumière en face de moi. Une troué sur l’coté, que j’emprunte pas. J’me méfie d’ce genre d’intervention divine, pas mon genre que d’sauter tête baissée. T’vois, c’que c’est presque trop beau. Et l’invitation du chien que j’veux crever, je l’accepte pas. Sauf que j’crois qu’il est bien décidé à m’voir entrer par là.

      En face d’moi, y’a quatre petit point rouges, par paire de deux. Pour la discrétion on r’passera. J’raffermis ma prise sur mon arme improvisée. J’sens l’air qui bouge, derrière moi. Une lame entame ma cuisse. Une p’tite coupure de rien, mais l’mouvement m’fait penser que c’est que l’début. Stratégie pour m’épuiser ? Bonne idée. J’fauche en direction d’ce qui m’semble être l’ennemi. J’rencontre du vide. Par contre, un deuxième coup tranche au niveau d’ma cuisse gauche. Rah. Les cliquetis s’font d’plus en plus fort. C’la que j’comprends que c’est eux, l’origine de ces sons, d’puis l’départ. L’couloir s’élargit au fur et à mesure que j’avance. J’sens des mouvements tout autours de moi et les sons s’font de plus en plus pressants. Comme des araignées, sauf qu’ce genre de bestioles chasse en groupe. Y’en a deux qui m’fonce d’ssus, dans mon dos. Un troisième de face. J’me retourne, ma barre de fer heurte lourdement un truc. Sa craque et j’me fous des p’tits bouts partout sur la tronche. Le deuxième veut en profiter pour me porter un coup d’estoc, mais c’est trop prévisible, j’me décale promptement. L’coup fuse à coté de moi, j’attrape c’qui aurait pu être une main. Sauf que c’est trop dense, trop lourd et trop froid pour ça. J’tire de toute mes force, et encastre la bestiole dans l’mur à coté de moi. J’me prend un méchant coup, par derrière. Une lame qui s’enfonce encore dans ma cuisse, mais plus profondément. J’lache un « eh merde le con » tandis que la douleur m’force à m’agenouiller. Mon coude rencontre un plastron, sa sonne et sa résonne jusque dans mon épaule. Juste assez fort pour qu’il enlève sa foutue lame de ma foutue cuisse. Et sa fait mal. J’reprends ma barre, que j’ai laissée tomber, et l’enfonce dans c’qui m’semble être un coup. Et ca fait un bruit pas naturel. C’est là que j’comprends que les mecs, c’était des sortes d’automates. Technologie à la con.

      J’suis remonté à bloc et j’ai mal. Deux constantes d’mauvaise augure pour les mecs qui vont m’croiser. J’titube jusqu'à l’encadrement d’une porte. Elle est ouverte, mais quelque chose m’dit que c’est pas toujours l’cas. A partir d’la, c’est richement décoré, y’a des gravures au mur, du tapis au sol, et des plantes vertes dans tout les couloirs. Je tourne à droit, et suit une sorte de fil, rouge, entre deux poteaux argentés. Elle longe les murs, qui sont tapissés de tableaux tous aussi moches les uns que les autres. Doivent couter cher.
      Mes pas laissent des marques rougeâtres, tirant vers le brun, un truc qui fera bien sur l’tapis à 100 000 Berrys. Je m’approche d’une grande porte, en cuir et or, doublée d’un gorille ou deux. J’sais pas pourquoi, mais l’instinct m’dit que c’est la bonne pièce. Que c’est là bas qu’il faut frapper, et fort. J’sens mon sang battre mes veines avec une violence qui s’répercutent jusqu’à mon crâne. Les battements de mon cœur m’ferait mal si je n’avais pas d’ja tous ces trous sur l’corps. Je m’élance, courant à moitié, puis sprintant, m’portant au contact de mes deux amis en sautant, les deux pieds d’vant moi. Schrack.
      L’bois comme les deux guignols de l’entrée craque et cède. J’me retrouve d’vant deux mecs assis. Un du genre agent de gouvernement qui se tient bien, assis, entrain de boire un verre. Et l’autre en face, un maigrichon au teint pâle, suant comme un porc au soleil. L’un d’vait mesurer ma taille a approximativement, l’type poisson, les mains palmés et les branchies au cou. L’autre, humain. J’choisis l’ptit pour subir ma colère, il a l’air d’une fouine, j’suis sur que c’est mon gars. Enfin, s’il faut mettre une ou deux baffes au gouvernement.

      « Toi, t’es dans la merde, j'sais pas qui t'es, mais surement pas c'lui qui m'la fera ! » Je le regarde dans les yeux, il s’aplatit un peu plus.

      En deux grandes enjambés j’suis sur les deux gars. L’homme poisson m’regarde en souriant de toutes ses dents. L’autre pisse dans son froc. J’ai a peine le temps de lever la main, de la poser sur son épaule. On m’percute sur le coté droit, d’une force et d’une vitesse qui m’la coupe. La respiration. C’lui qui m’a percuté à une grande corne et sa peau est grisâtre. Du cuir. Ses mains sont géantes, et ses ongles ressemblent à d’los. En plus translucide. J’traverse la baise vitrée, lui avec. J’attrape le peu d’cheveux qui lui restent sur la nuque, tire à fond, l’rabat en dessous moi. Prend impulsion sur son ventre. Saute et crochète le bout de la loggia. J’me coupe sur un bout d’verre, commence à lâcher prise. Un coup de butoir, une extension, et j’commence à me hisser dans l’appartement.

      Sauf que j’suis plus en position favorable, et que le premier qui voudra m’baiser aura plus qu’à sortir sa queue.

        Holé ! Bon sang j’sais pas d’où il revient lui, mais ça m’fait bien poiler ! Essayez d’imaginer, vous êtes tranquillement affalé dans un fauteuil de grand luxe, jubilant mesquinement des sueurs froides d’un organisateur envahi pas la peur, quand tout à coup l’objet de ces craintes débarque. Et quand j’dis débarque, c’est pas en mettant des patins pour sauvegarder le parquet. Une seconde plus tôt c’était petite musique et foie gras, et là c’est bris de verre, menaces implacables et défenestration. J’adore le milieu du show biz’ ! Putain y a des jours je regretterais presque d’avoir signé pour la marine en échange d’un échappatoire aux arènes. Cette folie propre au milieu du spectacle, bon sang ça m’manquait !


        C’est donc avec un sourire jusqu’au oreilles que je vois notre mystérieux gladiateur surprise passer en coup de vent dans la pièce, emportant pêle-mêle : une porte, deux vigils, mes p’tits-fours, un garde du corps et la baie vitrée. Joli devis pour un passage de moins d’une seconde huhuhu.
        Aux bruits d’un corps qui se désarticule en contrebas, j’me dis qu’un seul des deux lutteurs a fini sa course en crêpe tartare, et mon p’tits doigt me dit qu’il y a peu d’chance que ce soit l’autre taré. Une tenture qui s’agite me confirmera que le deuxième loustic doit s’y être accroché, avec l’envie compréhensible de remonter finir son entrée. Ou sa sortie, ça dépend du point d’vue. Mais voilà t’y pas que ce rabat-joie de Jonas Rapheit en décide autrement, démontrant une étonnante vivacité d’esprit en se jetant vers le rebord. D’un geste rapide prouvant une certaine habitude dans l’art du meurtre, il dégaine alors un pistolet d’apparat, qu’il braque aussitôt en contrebas. J’en connais un qui risque de s’prendre une jolie dragée entre les deux yeux... Tututut... pas sympa ça.

        « Il est hors de question que je te laisse me ruiner impunément sale chien pouilleux. J’vais te tuer de mes propres mains ! »


        « Mon fusil s’appelle charlene »
        Le temps que le doigt ne fasse crisser la gâchette, je me relève d’un bond, m‘élançant sur lui. En un instant je suis juste derrière, lui désarticulant sans peine le chien de son pistolet. Mon autre main englobera l’ensemble de son petit crâne, lui enserrant la tête comme un étau. A bout de bras, je le hisse ensuite au-dessus des restes de la baie vitrée, afin de le suspendre dans le vide tandis que je me rapproche du bord. Gesticulant comme un diable tout en s’agrippant désespérément au poignet qui ne semble pas décidé à la lâcher, le gérant de l’arène me gémira tout un flot de doléances que je n’écouterai même pas.

        « Personne ne tue qui que ce soit sans ma permission.
        Y a que moi qu’ai l’droit d’buter des gens ici, compris ? »


        Toute mon attention se fixe ensuite sur le type intriguant qui s’est cramponné au rebord.
        T’es qui toi d’abord ? Et c’est quoi ton rôle dans c’merdier ?

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        Tiens, qu’es-ce que je disais déjà ? N’importe qui peut m’baiser, et y’en a un qui s’prive absolument pas pour sauter sur l’occasion. J’me retrouve perché à quinze mètre du sol, avec un petit calibre pointé sur mon crâne. C’est la deuxième fois aujourd’hui, ça me met de mauvais poil.

        Face au soleil pourpre.  Sansre3fsAujourd’hui, Davy a faim. Pas de nourriture comme on pourrait l’penser, non. Il a faim de victime, d’sang et de tripes bien chaudes étalées sur le macadam. Appréhendant, prévoyant ce moment fétiche, il sort sa langue, hume l’air et émet une sorte de son. Une sorte de sifflement, à moins que ce ne soit un murmure… Quelque chose de malsaint. Il se balade dans les cachots, son air fou au fond d’la pupille, son couteau à la main, son débardeur blanc taché de sang et de boue. Dans les cellules, ça s’agite. Sa s’jetterait presque sur les porte. L’envie les prend, comme une forte chiasse qui vous obsède, de venir cirer les bottes de Davy. C’est pour leur bien.
        Sauf qu’aujourd’hui, il n’a pas le temps de venir cajoler les nouveaux arrivants. Il a du pain sur la planche, et c’est la faute de deux énergumènes. Deux petits salopios qu’il doit éventrer, pour son plus grand plaisir. Alors il fredonne, et ces petits copains grattent contre la porte. Oui mes touts beaux, je m’occupe de vous juste après ça. Le fil de son arme grince contre la pierre, tandis qu’il passe dans les couloirs.


        J’suis coincé. On peut même dire que j’suis d’ja mort. Ma dernière heure arrive, et j’enrage. Mourir dans ce trou à rats, ça m’fout pas la joie. Seulement j’ai pas compté sur l’élément perturbateur. J’ai pas parié sur l’homme poisson qui était resté impassible jusque là. Il bouge, et désarme en deux deux l’gus qui me menace. Première question qui m’vient à l’esprit : Pourquoi tu m’aide ? J’me tais et remonte tranquillement dans la pièce. Je jauge l’gars à la face de raie. Sans insulte bien sûr.


        « Personne ne tue qui que ce soit sans ma permission.
        Y a que moi qu’ai l’droit d’buter des gens ici, compris ? »


        Pas commode ce type. Vu comment il traite son hôte, on doit pas l’inviter souvent à s’faire une petite bouffe. Et s'dire que je viens de ruiner son plan doit le met en rogne. Ou alors c’est un truc naturel chez lui, j’saurais pas te l’dire. Enfin, son air m’enclin à lui laisser faire son p’tit business et moi l’miens. L’type n’est surement pas le 'chef' comme je l’entends. Y’a une histoire louche derrière tout ça, un truc bien trouble et la petite pointure qui s’balance au poing de mon comparse du jour à pas c’qui faut. Ni l’intelligence, ni le charisme, ni l’envergure.

        Je traverse la pièce en coup de vent, mais dans le bon sens cette fois. J’accorde pas un regard pour c’qui se passe derrière moi, si ce n’est un vague coup de tête. Histoire de lui donner mon assentiment. On accordera nos violons plus tard, pour l’instant j’ai comme l’impression qu’il faut m’bouger. M’bouger pour trouver des indices, des preuves et de quoi découvrir qui veut m’faire jouer l’pantin.

        Alors j’fouille dans les papelards disposés en fouillis sur le bureau caché derrière une grosse tenture. C’qui m’arrange bien, c’est la venue du fameux « fonctionnaire » - l’type qui agite Jonas comme un prunier derrière moi. Pour pallier à toutes ces demandes, le maître de l’arène a sorti tout la paperasse « légale » dont il disposait. Du coup, mon œil mire bien et juste. Mon œil furète et capte un nom qui revient souvent. Les coups de tampons sont estampillés JB, et la signature présente ses initiales. Le nom complet en revanche… Borde de foutre dieu ! J’trouverais jamais le responsable.

        Ca fait dix minutes que je cherche, et ça m’gonfle déjà.

          Et ben... pas causant le gars. Mettant volontairement de côté l’autre cafard que je maintiens toujours au-dessus du vide, je prends quelques secondes pour évaluer notre invité mystère qui passe à côté de moi sans un mot. A peine un hochement de tête histoire de dire qu’il ne me snobe pas. Bah c’est pas plus mal, causer pour causer c’est pas trop mon genre. On f’ra connaissance plus tard ; et encore... Par contre, une rapide estimation me dit que le guss doit pas être du menu fretin. Entre son show dans l’arène, sa capacité à démanteler les portes et les vigils, et ses airs de félins en chasse, il serait prudent de s’méfier le temps de s’faire une idée plus précise sur ses motivations. Non pas que l’idée d’un combat contre lui m’insupporte, loin de là ; mais j’préfère éliminer les inconnus de l’équation avant d’éliminer les inconnus tout court. Appeler ça de la conscience professionnelle si vous l’voulez.

          Bref, le truc qui m’fait tiquer méchamment par contre, c’est bel et bien le cumul d’indices louches. Ce mec n’est sur aucun registre, il n’a pas de collier ni de tatouage d’esclave... Ajoutez à ça les soupçons qu’on avait déjà sur Jonas et son biseness et vous saurez que vous avez trouvé votre gagnant. Jonas mon ami, tu vas payer c’est moi qui te l’dit. Mais bon, j’aime être sûr de c’que j’avance, ne serait-ce que pour éviter les emmerdes administratives en cas de bavure. Du coup, tandis que Mister Défenestration s’acharne à fouiller les papiers avec le doigté qu’on lui connaît, moi j’vais discuter avec mon pote Jonas.



          Je lui ramène donc les deux pieds sur le sol, un air mauvais sur le visage qui n’en finira pas de l’inquiéter. Le pauvre bougre sent que la fin est proche, tandis que les échappatoires se font de plus en plus rares. D’une poigne ferme de la main gauche je le colle presque à moi, avant de lui susurrer dans le creux de l’oreille avec une parodie de voix amicale :

          - Mon cher Jonas, discutons veux-tu ?

          L’instant d’après, sa figure se crispera subitement sous l’effet d’une terrible douleur ! Les yeux exorbités, le visage rouge et les muscles du cou tendus à l’extrême, l’homme passe lentement par tous les stades de la douleur muette, tant celle-ci semble importante. Et pour cause ! Ma main droite est quant à elle profondément enfoncée dans sa chemise, au niveau de son abdomen qui se teintera rapidement d’un rouge carmin. Incapable d’échapper à l’étreinte de ma poigne, Jonas est impuissant face à cette main qui s’enfonce avec application dans ses viscères, lentement, comme si elle savourait cet instant. C’est marrant comme sensation, c’est chaud et humide, on sent que ça bouge tout autour de ses doigts tandis que l’on palpe organe après organe. Prudent et consciencieux, je fais ça avec douceur, afin de ne pas percer les précieuses viscères qui seraient fatales à ma victime. De toute façon Jonas semble déjà souffrir largement assez huhuhu. Quoique....

          Je lui susurre donc à l’oreille, comme une confidence offerte à un ami, mes douces paroles où se perdent sadisme et cruauté.

          - Alors mon ami... ça va ? C’est marrant le corps humain tu n’trouves pas ?
          On a beau vivre avec, on le redécouvre chaque jours huhuhu.

          Et comme j’ai toujours eu une curiosité scientifique très poussée, je me fais un devoir de profiter de la situation en nous soumettant tous deux à un petit jeu de ma création : « devine quel organe je tiens dans ma main ». Bon, j’avoue que je suis loin d’être une pointure dans l’domaine de la médecine, mais j’compense par un esprit curieux et ludique. Du coup j’suis pas si mauvais à ça. Par exemple, ce long truc caoutchouteux... j’suis prêt à parier que c’est l’colon... Et ça... voyons voir... un gros haricot tout dur... J’suis sûr de l’avoir déjà vu hors d’un pirate. Ah oui ! Ca doit être un rein suis-je bête ! T’en penses quoi Jonas ? Jonas ? Raaah le mec est pas joueur, il articule même pas un mot. Hoquetant toute sa peine, il se contente de se convulser méchamment tandis que ses bras et son cou s’agitent par saccades. Manquerait plus qu’il me claque dans les pattes ce con là.

          D’une brève impulsion, je lui projette donc par le biais de mes cellules électriques de poisson foudre une méchante décharge directement dans les tripes, histoire de lui r’donner un coup d’fouet. Vlan ! Ca marche, le v’là revigoré pour un moment, même si du coup la douleur n’en est que plus grande.

          - Si tu m’disais ce que tu sais hein ? Pour l’instant j’ai rien crevé de vital, alors j’suis sûr qu’avec tout ton fric tu arriveras bien à te trouver un doc’ capable de te rafistoler comme il faut. P’têt même un médecin de Drum qui sait. Par contre... si tu n’te montres pas coopératif, j’vais pousser ma curiosité un peu plus loin...


          Tout en disant ça, ma main s’enfonce encore un peu plus dans la masse chaude et sanglante de son ventre, finissant par entrer en contact avec ce que j’recherche. C’est long, très dur, et pleins de pics bizarres... Bingo, la colonne vertébrale. Je la saisi donc à pleine main, avant de faire pression sur elle. Il suffit que j’comprime un poil plus et tout ça vole en morceaux huhuhu. Alors comme la douleur et la peur frôlent leur paroxysme, le mec se met aussi sec à table. Ca met un moment vu la faiblesse de sa voix et sa difficulté à articuler, mais j’ai sa confession au bout du compte. Dans un bruit répugnant de ventouse humide je le libère donc de notre étreinte d’un mouvement brusque, le laissant s’affaler au sol dans un concert de gargouillis immondes. Merci pour ta collaboration l’ami, huhuhu.



          - Hey mec ! J. Davy ça te dit quelque chose ? Perso j’ai toute une série de question à lui poser, notamment sur un d’mes hommes qui s’rait passé entre ses mains. Tu m’aides à l’débusquer et j’fermerai les yeux une minutes sur un éventuel tête à tête entre lui et toi.

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          Un tiroir m’résiste. J’sais pas ce qu’il a fourré la dedans, mais ça à l’air important. Désolé p’tit gars, ta vie privée t’peux l’oublier. Sauf qu’à force de tirer, j’mire bien que ça s’ouvre toujours pas. Vu la serrure sur l’devant, le mécanisme doit être complexe et retors. Tant pis, j’me conterais des petits papiers.
          Redressant un fauteuil, j’ouvre une bouteille qui a survécut au carnage. Pendant que j’me rince la gorge avec un excellent cru, j’examine plus en détail c’que j’ai récolté. La moisson n’est pas si mauvaise que ça finalement, meilleur que c’que je pensais. Quelques grains pourris attirent même mon attention. Notamment sur une sorte de manifeste, rien d’bien intéressant au premier coup d’œil. En y regardant d’plus près, j’vois pas le rapport entre l’arène et une société spécialisée en commerce hippique. Quelque chose de louche qui m’pousse à être plus magnanime sur les documents en rapport avec “Chevalin“, cette fameuse entreprise familiale. Parmi l’dossier qui leur est alloué, s’trouve leur déclaration officielle : Le propriétaire se trouve être Yedrig B. Sejon, et leur chiffre d’affaire à connu une augmentation plus que fulgurante cette année. Intéressant. Le nom d’ce type cache quelque chose… T’appellerais ton fils Yedrig toi ?
          Chevalina une croissance réglée comme une horloge tout les ans et pas des moindre, j’pense à une société écran cachant quelque chose d’énorme. L’arbre qui dissimule la forêt, t'vois l'genre. Et quelle est le rôle du cirque dans c’te histoire ? L’type qui l’a crée s’est donné beaucoup d’mal afin de posséder touts les documents légaux, et emploi d'véritable pros'. J’fourre tout les papelard dans un dossier, et l’planque dans un coin du bureau, lorsqu’une voix tonne derrière moi… J’avais faillis t’oublier mon mignon.

          - Hey mec ! J. Davy ça te dit quelque chose ? Perso j’ai toute une série de question à lui poser, notamment sur un d’mes hommes qui s’rait passé entre ses mains. Tu m’aides à l’débusquer et j’fermerai les yeux une minutes sur un éventuel tête à tête entre lui et toi.

          J’me retourne vers l’homme poisson. Mon regard s’porte sur l’type qui gargouille à terre. Il a pas l’air d’un tendre, un vraie p’tit marine. Pourtant, mon instinct m’dit clairement que sa collaboration est nécessaire dans c’t’affaire. Bien qu’avec ou sans lui j’arriverais à dénouer l’sac de nœud, l’envoyer bouler c’est le meilleur moyen de lâcher l’chien sur mes mollets. Et ses crocs on l’air prêt pour la saignée.

          « J’connais pas non, mais j’aurais rien contre m’tailler une p’tite bavette avec c’cher monsieur… » Que j’lui réponds, un sourire mi figue, mi dangereux sur l’visage.

          Je m’approche et jette un r’gards presque compatissant sur Jonas : C’est pas ton jour hein mon gars.


          Face au soleil pourpre.  Sansre3fsCe sifflement persistant ne le lâche plus. Tout comme cette envie qui monte, croissante et obsédante… Il se promet un festival aujourd’hui, un feu d’artifice ! Il va faire un carnage, une symphonie sanglante sur fond de terreur. Car ici, la loi, c’est lui. Car il n’y a que lui qui ai l’droit de perturber SON cirque, SON numéro. Même si c’est le patron qui tire les ficelles, c’mon œuvre, mon chef d’œuvre. Tournant à droite dans un boyau encore plus sombre que les précèdent, son couteau strie toujours la pierre d’un crissement frissonnant. Davy n’a pas besoin d’lumière pour se diriger dans ce labyrinthe, il y’a habité pendant plus de dix ans. C’était son repère, sa planque. Son p’tit paradis à lui, et l’enfer pour ses victimes. Et la salle ou s’trouve son festin est toute particulière… Car le moyen l’plus rapide pour y accéder ne se trouvait pas en haut, mais bien en bas. Il descend la petite pente douce avant d’arriver à un cul de sac. Il tâtonne, cherchant des barreaux à l’horizontale.


          Tendant ma grosse main à c’lui qui m’dévisage et qui m’a sauvé la mise, j’me dis que la moindre des choses, c’est d’faire preuve d’un minimum de respect, d’politesse. On est pas des animaux, bordel.

          « Thomas J. Fergusson, je t’en dois une pour taleur, tu m’as bien sorti d’la merde. »

          La messe est dite, reste plus que l’dernier sacrement pour notre ami commun. M’semble qu’il ne survivra pas à la quantité d’sang que commence à vomir son estomac. On récolte c’que l’on sème, qu’ma dit le paternel un jour. Et Jonas c’était d’la sacrée mauvaise graine. Un salopard d’la pire espèce : Celle des trouillard maladroit. Soudain, un déclic sur ma droite. Un cliquetis plutôt, comme si on foutait une clef dans sa serrure. Dans ma tête aussi ça clic. Y’a du danger.
          J’me retourne d’un bloc pour entendre un sifflement. Un panneau d’caillasse s’tourne lentement. Très lentement. Y’a pas à dire, notre invité surprise sait réussir ses entrées. L’premier truc que j’remarque, c’est un crâne luisant, encadré d’sorte de mèches grisonnantes et totalement folles. L’regard de son proprio’ l’est au moins tout autant. Y’a un truc malsain dans sa façon d’nous mirer. Y’a un truc malsain dans sa façon d’se mouvoir. C’comme un malaise. Ma poitrine se sert, et pendant quelques secondes, j’crois avoir peur.
          Un coup d’butoir, et j’me sors de cette espèce de transe angoissante.

          Prenant un air faussement désolé et affolé, l’vla qui nous sort.

          Face au soleil pourpre.  Davy
          « Oh non mon petit Jonas, qu’avez vous fais ! Lui qui était si… tendre hu hu hu »


          Accroche toi bien Judas, on passe à la vitesse supérieur, et t’aimes ça pas vrais ?


          Spoiler:


            Y a un p'tit moment déjà, une de mes missions m'avait mené à faire une descente dans un élevage clandestin de dogues de combat. Le genre de bestiole qui possède plus de muscle entre deux canines qu'un humain normal dans toute une cuisse, quant à la cervelle... On peut dans une large mesure représenter leur processus de pensée par le signe "=" : tu le vois = tu le bouffes. Ben vous savez quoi, y avait dans les yeux de ces bestioles une lueur de folie furieuse, comme une sorte de transe démente née de leur passé de combat et de haine... Une folie que nul ne saurait comprendre ou bien calmer, celle des bêtes folles. Ben cette p'tite lueur, j'crois que jl'ai jamais aussi bien vu que dans le regard du gars qui vient de faire son entrée.

            A peine le type pointe le bout de ses mèches folles que mon instinct me colle aux tripes en me hurlant de faire gaffe ! Instantanément me muscles se sont légèrement fléchis, mes yeux se sont étrécis comme des fentes, mon sourire s'est figé... Bordel, j'ai le sentiment qu'il suffirait que je cligne des yeux pour me voir gratifier d'un coup de poignard dans la gorge... Ce mec, c'est pas du menu fretin. Pour me faire cette impression là, c'est qu'il en a dans l'slibard, et là j'vous parle pas de p'tites noisettes. Surtout que Mister Foufou nous vient comme une fleur, serein et souriant... On est deux, il est seul ; et pourtant il semble pas un brin inquiet, se mouvant comme s'il était à la maison. Pourtant, il sait suremment qui je suis, quant à ce Thomas il semble qu'il ai déjà prouvé qu'il était lui aussi sculpté dans du bois dur... Soit ce mec est assez taré pour nous sous-estimé, soit il va falloir être prudent... Mais j'ai tendance à ne pas faire confiance à Dame chance dans ces cas là, juste au cas où elle voudrait m'la faire à l'envers cette garce.

            D'nos jours j'aurais laissé passer notre gladiateur du jours en premier, histoire de déminer un peu le terrain, tout en restant peinard derrière pour évaluer le gus d'en face. Le problème c'est qu'à cette époque j'étais pas aussi sage, il me manquait encore quelques taules à mon actifs pour que la prudence prenne le pas sur mon pulsions belliqueuses. Du coup, le pression que le mec instaure me donne plus envie de mettre les palmures à la pâte que de jouer les spectateurs, d'autant plus que j'me retreint à ce rôle depuis l'début d'la journée. Marre d'attendre, place à l'action !
            Me voilà donc, dégainant tranquillement mon fidèle poignard king size au même titre que le type en face tire sa lame, bien décidé à y aller à fond dès le début. La lame imposante volète alors avec grâce entre mes doigts, comme on jouerait avec une pièce ou un stylo. Mon air nonchalant ne trompera cependant personne, c'est plus une façon de mettre les formes plutôt que d'endormir une méfiance depuis trop longtemps sous joug de la démence.

            "Commandant Arashibourei Toji.
            J'ai quelques questions à t'poser ; et pour commencer celle de ton nom ?"

            Au moment où le type inspire une bouffée d'air en prévision d'une réponse -aussi folle et hors sujet qu'elle pouvait être-, je profite que son attention soit déportée pour glisser mon pied sous l'immense canapé vers lequel je me suis discrètement décalé, avant de le propulser d'un vigoureux coup de pied dans sa direction. Les questions on les lui posera vraiment quand il aura les deux poignets et les deux genoux brisés... pas avant. Cinquante kilos d'armature massive fonce donc vers notre adversaire comme un boulet de canon. Taillé avec les nerfs à fleur de peau, le gars n'a cependant aucun mal à esquiver le projectile, qui ira se fracasser contre les tapisseries du fond ! Pas grave, j'comptais pas la d'ssus. J'ai pour ma part déjà profité de son esquive pour fondre dans sa direction, coupant sa retraite que j'avais anticipé afin de lui poinçonner la jugulaire bien comme il faut. Je saute donc par dessus une table basse, prèt à fondre sur lui comme un rapace à l'heure de la mise à mort ! Mais à peine me voilà en vol, que la silhouette du gladiateur vient perturber mon plan, se tenant en partie en travers de ma route. Bordel de merde ! Pas l'habitude de me battre à deux contre un ! Je le percute donc d'une épaule, nous faisant à moitié valdinguer tous deux, tandis que l'autre taré en profite pour foncer à son tour vers moi ! Chier chier chier ! Au moment où je m'apprête à me mettre sur la défensive, mon pied recule et s'enfonce dans un truc humide et mou : Chier, j'ai ma botte enfoncée jusqu'à la cheville dans le ventre ouvert de Jonas, qui exprime son mécontentement par un sursaut de gargouillis. Je dérape ! La fraction de seconde qui suit suffit pour qu'un coup de lame vienne me zébrer le visage, manquant de peu de m'arracher l’œil droit ! Aaaaaarh... Vous voyez les trois grosses cicatrices que j'ai sur la gueule ? Ben une d'entre elles vient de ce jours... Fumier de merde. Je me gaufre donc en arrière, un beau voile rouge sur la face et les yeux emplis d'une fureur nouvelle. Sale blaireaux de mes trois couilles ! Il est rapide et malin, va falloir faire gaffe à l'avenir, surtout avec l'autre idiot que se met en travers de mon chemin. Ni une ni deux je me redresse alors d'un bond, avant de fondre de nouveau à l'assaut, ma motivation et mes forces décuplées par cet échec temporaire !

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            Face au soleil pourpre.  Sansre3fsUn claquement de langue. Un sifflement grotesque et pourtant, l’obscurité qui recouvre son âme se dévoile par cette simple moue. Davy est fou. Davy est un monstre tueur et psychopathe au service du gouvernement. Il le sait, et il aime ça. Il tue en toute impunité, ou plutôt, il tuait. Depuis l’arrivée de ces deux là, les choses se compliquent. Et ce n’est pour lui plaire… Car Davy est un pervers organisé, impitoyable et qui ne ressent rien. Le concentré de ce qu’il se fait de pire en ce bas monde, sous une musculature impressionnante et une agilité presque pittoresque, tant elle est bouffonne. Il mire les deux types en face de lui, les jauges et s’en fait un avis, et au moment de donner son verdict, voilà que l’homme poisson l’interrompe.

            "Commandant Arashibourei Toji.
            J'ai quelques questions à t'poser ; et pour commencer celle de ton nom ?“


            Un rire va pour le prendre à la gorge alors que le dit Arashibourei en profite, d’un canapé-volant vers lui en tournoyant et sifflant. Aussi vif que lui permette sa folie, tourbillonnant sous l’objet massif tout en riant, Davy voit deux mastodontes lui foncer dessus. Prêt à le dépiauter. Et ça lui plait. Il se tient prêt à rouler pour éviter le gros des dégâts que les deux se gênent et s’rentrent dedans. Ni une ni deux, son esprits pervers lui enjoint la suite : Il taille dans le vif. Sortant un deuxième couteau, il l’envoi sur le plus grand pour l’épingler, tandis qu’il zébre la peau de poisson de l’autre, tout juste à lui arracher un œil. Quel dommage.
            Le métal s’enfonce dans ma clavicule et m’épingle contre l’mur. C’est le couteau d’notre adversaire, après qu’on ce soit rentrer dedans avec Toji. L’choc et la douleur sont rudes. D’puis l’début de la journée j’prends sur moi un tas d’agressions. On y est presque. La fin de c’te merdier, j’en vois l’bout.
            L’bout c’est une espèce de taré clownesque, qu’a une coiffure d’mauvais gout. J’le crois pas. Même l’plus organisé des tarés pourrait pas monter un truc pareille. Faut l’idée, faut vouloir construire un empire esclavagiste. Lui n’est adepte que de destruction et de cadavre, de sang et de ses pulsions de morts. J’en connais d’ja un comme ça. Animé par cette soif. Inépuisable, quand je l’ai rencontré elle le tenaillait à la gorge et dictait ses gestes. L’mec en face est pire. J’le crois pas qu’il puisse avoir fait ça tout seul, ni qu’Jonas soit –ou a été, le cerveau dl’affaire. Pas les couilles pour tenir le clown en laisse.
            J’laisse là mes conclusions et m’plonge dans la baston. Je m’élance d’un bond, un seul, j’pars sur la droite d’notre gars pour l’prendre en tenaille avec l’officier des mouettes. Sauf qu’je manque d’lui rentrer dedans, m’déséquilibre pour l’éviter et m’ramasse la tête la première sur un fauteuil, pile d’vant une bouteille d’rhum. Raaah Putain.
            Faut vraiment qu’on s’goupille, c’commence à d’venir handicapant plus qu’efficace d’bosser à deux. J’laisse l’temps à mon copain d’faire son affaire, juste son p’tit enchainement familier et efficace qui laissera Davy bien mal. Et j’fonce sur la proie. Toutes griffes dehors, alors qu’il commence à être malmené, j’enchaine sur un coude qui vient s’planter dans ses côtes et profite d’ma taille pour lui coller un genoux sur la nuque. Ça fait Crac et Vlam. Il jarte contre la tenture et sa porte d’entrée. Dégringolant les escaliers en s’enroulant dans l’tissus. J’mate mon compère, j’ai un sourire énigmatique.

            - Bouge pas mon grand, j’viens à toi, t’dérange pas pour moi.

            Et V’la que j’saute dans l’vide, l’obscurité envahit ma vision, seul deux petites lanternes tout au fond du couloir qui continue sur quinze bon mètres, avant d’tourner. J’ai sauté suffisamment loin pour atterrir sur lui. Sauf que Davy est rapide, il a eu l’temps d’sortir un canif et d’taillader son drapé comme il faut. Son couteau m’attend. J’suis prêt. Un peu d’sang d’moins, un peu d’sang d’plus, et alors ?
            Mes genoux s’enfoncent lourdement dans son poitrail, broyant surement un ou deux os au passage. J’sens un liquide qui coule le long d’ma jambe, son couteau à ripé contre une cote flottante j’crois. J’en sais rien. J’fais pas gaffe.
            Jusqu'à ce qu’il m’enfonce deux doigts dans la blessure et farfouille pour choper un os. Ça fait mal putain !
            J’vais pour répliquer d’une droite, mais il a eu l’temps de dégager ses jambes et d’m’envoyer valser contre le mur. Il avance son couteau vers ma jugulaire, j’réplique d’un coup d’poing en pleine mâchoire qui le fait reculer, avant d’tenter de le désarmer. Il se dégage, pire qu’une anguille, pour me coller un chassé dans l’genou qui m’fait vaciller jusqu’aux fondements.

            J’vais pour lui foncer d’ssus quand une voix s’fait entendre en dessus d’ma tête. Moment d’inattention.

              Un partout, balle au centre et coquard sur la trogne ! Fallait pas trop m'faire chier et ce Boby-machinchouette viens d'en faire les frais. M'étonnerait qu'il arrive à bien voir de son œil droit maintenant que j'le lui ai poché bien comme il faut. Faut bien dire que son petit coup d'canif et l'interruption de l'autre gus m'avaient passablement porter sur l'système ; et vous m'connaissez, dans ces moments là j'ai tendance à prendre à cœur ma revanche. J'ai donc profité d'un rire dément de plus à la suite de l'épinglage du collègue pour foncer sur ma cible, enchainer d'une feinte de poignard, prise du poignet, projection au sol par dessus l'épaule avec supplément impact... et hop un bon gros coup de pommeau dans l'oeil ! J'aurais pu y mettre la lame, mais ça aurait été trop rapide. C'est l'soucis de ce brave clown, étant un expert en petite lame, il est normal qu'il se concentre sur la mienne, laissant de côté mes autres "atouts". J'pense pas qu'il refera l'erreur huhuhu.

              A peine je me recule pour me mettre à distance d'une riposte, que Thomas repart à l'assaut afin d'avoir son lot de vengeance. Perso, ma petite sanction m'aura remis les idées en place, j'ressents donc pas le besoin d'aller plus loin dans la vindicte. Surtout que le gladiateur improvisé semble manier les phalanges comme un pro, et le combat à deux contre un j'suis pas fan... Deux contre moi à la limite, mais sinon ça fait pas sportif. Sachant le clown entre de bonnes mains, je profite donc qu'il se viande méchamment dans les escaliers pour repartir de mon côté. J'ai besoin d'un peu de temps et mon p'tit doigt me dit que Mister Fergusson va m'en donner. S'il croit que j'lai pas vu faire son petit manège du côté des tiroirs... L'autre psycho est trop profondément enfoui dans son trip déjanté pour créer une organisation comme celle-là, tandis que Jonas n'en avait tout simplement pas les tripes si vous m'pardonnez l'expression huhuhu. Il y a donc une troisième entitée dans l'affaire, dont je commence à me faire ma petite idée... Si j'ai raison ça pourrait sentir bien mauvais, quoi qu’avec un peu de doigté j'aurais pas mal à y gagner au final.



              Me voilà donc en train de me diriger vers le bureau, tandis que derrière moi résonnent les bruits d'un duel à mort, m'indiquant par à-coups où en sont les hostilités. Ça viande sévère, mais visiblement ils peuvent encore tenir un p'tit moment héhé. Je fouille donc toute la paperasserie en un temps records, profitant d'années de maitrise en truandage et en administration véreuse pour tiquer sur les détails louches. Mais pour ça encore faudrait-il que l'autre brutasse n'ai pas tout gardé sur elle... Mwouahahah bingo ! Il a tout laissé là ! J'zieute donc tout ça d'un oeil expert, arrivant à pas mal de conclusions avant de fourrer le tout bien profondément dans une poche interne de mon manteau. Des indices c'est toujours bon, mais des indices qui sentent le sang et les berrys... c'est encore meilleur. Par contre, je vois qu'un des tiroirs n'a pas été ouvert, c'qui est plutôt louche vu le tact du précédent investigateur... Y a des jours où j'me demande comment font les humains dans la vie de tous les jours sans une force comme la notre... Quelques jurons et essais infructueux plus tard, je broie donc littéralement le tiroir entre mes palmures, m’arrêtant juste à temps pour ne pas froisser le contenu. C'est comme avec un casse noix, faut y aller assez fort pour briser la coque, mais s’arrêter pile à temps pour garder le fruit intact. Depuis que j'ai broyé un témoin enfermé dans une armoire, j'y fais gaffe...

              C'que j'y trouve me laissera sur le cul... presque au point d'oublier mes p'tits amis cogneurs et leur lutte primale. C'est donc plus pour la forme que pour autre chose que je lancerai d'un air distrait en direction de l'escalier, le tout sans lâcher les infos que je continue à éplucher du regard :

              "Ça va là-d'ssous ?
              Jt'avais promis une minute en tête à tête, j'espère que tu en profites bien mon gars.
              Encore vingts secondes et j'viens y mettre mon grain d'sel,
              alors si t'as des questions personnelles jte conseille de les poser vite fait. Ca t'va ?...
              ...
              Ho ! Tu m'écoutes ?!"


              Dernière édition par Toji Arashibourei le Ven 23 Déc 2011, 11:12, édité 1 fois
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              Il est temps d’enfoncer l’clou et d’en finir avec la main d’œuvre emmerdant. C’pas que j’aime pas taper dans l’petit, mais un responsable c’cache derrière un fou, et que ça m’démange d’aller l’chercher. D’lui coller l’centuple d’ce que j’ai reçu aujourd’hui. D’lui rendre la monnaie d’sa pièce en gros biftons de deux quintaux et d’embarquer la caisse. J’sonne Davy d’une claque solide dans la tempe, tandis qu’il feintait à droite. J’réponds à Toji d’un "ouai" aussi lourd de sens que de syllabes : J’suis concentré et faut que j’le reste. L’animal en furie qui s’débat en face d’moi c’pas rien. Il est fou mais coriace. J’enchaine sur un punch qu’il englobe dans sa paluche en m’contournant, pour m’faucher. Sa botte rencontre mon genou, mais j’ploie pas d’vant le gouvernement, ni face à la folie. Quand je combats, moi, j’reste debout. C’est les autres qui finissent couchés. J’ai ma fierté. Mon poing rageur fracasse quelques dents de devant, luisant d’une implacable rougeur. J’prépare un chassé du tonnerre. Il s’abat comme la foudre en plein dans son plexus solaire que j’sens se fissurer sous mon pied. L’problème c’que je suis plus amoché qu’lui. Ma douleur à la jambe s’reveille, et il en profite pour répliquer. Un enchainement d’quelques poings, que j’ai du mal à encaisser : Vu la violence et la folie qui l’anime, difficile de contenir tout ce qu’il à donner. Sauf que j’ai l’habitude d’faire le gros dos en attendant que la vague s’passe, alors je m’économise tandis qu’lui s’épuise. Une violence claque lui fouette l’œil. Il a l’air encore plus fou avec le sang qui s’écoule dans le blanc, comme si j’avais crever un gros œuf.

              - Qui t’es ?!

              Que j’lui demande une première fois. Un rire en retour, et une deuxième claque lui englobe le crâne, sa tête dodelinant sur ses épaules comme une sorte de marionnette. Parce c’est ce qu’il est : Un simple jouet pour nous distraire, moi et Toji. J’ai horreur des hommes de pailles.

              - Qui t’emploi bordel ! Et qu’est-ce que je viens foutre dans vos plan à la con ? ! Répond !

              Que j’ordonne d’ma voix grave, impérieuse. Son regard change du tout au tout, passant d’la folie à la peur. Une sorte d’éclair de lucidité, mais qui n’est qu’une nouvelle feinte. Son puissant poing m’enfonce une deuxième cote et j’accuse le choc contre les briques. Il tente de s’échapper, mais j’attrape son poignet au passage. Tirant d’toutes mes forces, sa grosse face d’halluciné s’encastre contre le mur, à ma droite. L’extrême violence à parfois des effets étranges sur ces drôles d’oiseau. J’répète ma première question et v’la qu’un couinement m’répond.

              - Davy… Il s’appelle Davy ahahah.

              J’me relâche, un sourire satisfait sur l’visage : C’déjà une première victoire. J’aurais pas dû. V’la que Davy –puisque que c’est son nom, m’emboutit le crâne d’sa chaussure, mon crâne percutant durement les marches derrière moi. Sonné, j’peux que l’regarder sans aller en courant. Eh Merde ! Raaah.
              J’vais m’faire engueuler j’sens tiens. Ce serait fort du café, c’moi qui est reçu pour deux d’puis quelques minutes. J’remonte en chancelant, toujours un peu dans les vapes. J’crois que cette fois on voit l’bout, et ça m’déplait pas : J’ai mangé assez aujourd’hui pour quelques semaines sans repas. Ou d’la basse calorie.

              - Putain il est balaise s’con que j’lance en préambule, m’tenant les cotes et le crâne en remontant.

              J’attrape une bouteille de Rhum et r’tourne un fauteuil. J’ai b’soin de m’asseoire quelques secondes. J’lance un œil torve à Toji, en lui proposant d’la bouteille dont j’vide un quart.

              - Il s’est échappé, mais j’ai pu avoir son nom.

              J’suis en grogne. La colère, elle monte doucement chez moi, mais elle atteints des sommets inégalées jusqu’aujourd’hui et peut-être même pour d’main.

              - C’est Davy l’animal, et pour feinter, il est niveau maître. Toi t'as l'sourire de l'homme content d'lui, je m'trompe ?

              Que j’termine, la bouteille toujours tendue vers lui : Rien d'tel qu'un p'tit coup avec un mec pour l'connaître.

                Et vas-y que ça castagne ! J'suis encore en train de lire avec avidité les dossiers sur lesquels j'ai réussi à mettre les palmures, tandis que dans mon dos se joue une jolie musique. La farandolle des gnons, la valse des hématomes, la polka du coup d'latte ! Perso j'aime bien : le genre de bruit d'fond qui vous met dans l'ambiance et qui vous détend son homme, surtout quand c'est pas lui qui s'mange les coups. De temps en temps j'lance un "ça va ?" d'un air distrait en direction de l'escalier, auquel je n'ai en général aucune réponse autre que quelques gémissements et des cris rageurs. On va dire que j'prends ça pour un "oui" alors... Continuons donc à nous à nous instruire... Le savoir c'est le pouvoir, et y pas grand chose que j'aime plus que le pouvoir. Pas d'raison que j'me laisse donc perturber alors que j'ai un joli bouclier humain à mes côtés huhuhu... D'un revers de poignet j'essuie le sang qui ne cesse de couler sur mon oeil, avant de reprendre ma lecture. Voyons voir... ce nom là me dit quelque chose... quant à cette société, si mes souvenirs sont bons... héhéhé j'vois déjà le bout d'la ligne que j'suis en train de tirer et, monté comme l'est l'attirail, la poisson doit être énorme !



                Ch'suis encore dans les dernières pages que Mister Fergusson remonte en clopinant, tandis que j'me rends ainsi compte que leur petite sauterie vient de finir. Sûr de sa victoire, j'prends même pas la peine de m'retourné, tout à mes découvertes faut bien dire. Avec un peu de recul, j'dois avouer que j'ai un peu sur-estimé ce gars, ou alors sous-estimé l'autre taré... Pour moi c'était torché, et visiblement j'me suis planté. Rien que le son dis-harmonieux de sa démarche et son souffle court auraient dû me mettre la puce à l'oreille...

                "Il s’est échappé, mais j’ai pu avoir son nom."


                Mes yeux se figent en plein milieu d'une ligne, tout comme le reste de mon corps... J'ai du mal entendre là, il s'est "échappé" ? Échappé ?! Putain reste zen Toji, reste zen... Par mes trois couilles on n'peut vraiment rien leur laisser à ces putains d'humains ! Si vous voulez que l'travail soit bien fait, faite le vous-même nom d'une baleine rhumatismale ! Coooool... respire...cool... J'me retourne pas tout de suite, histoire de rester stoïque devant cette nouvelle pour le moins désappointant, histoire que la vision de ce stupide sapiens ne me donne pas irrémédiablement envie de l'clouer au fauteuil où il s'est vautré ! Si y a bien un truc que je déteste, c'est d'être... désappointé. La colère monte lentement en moi, couvée par le masque d’impassibilité que je m'efforce d'avoir...

                "C’est Davy l’animal, et pour feinter, il est niveau maître. Toi t'as l'sourire de l'homme content d'lui, je m'trompe ?"

                Connard... évidement que j'étais content ! "Était content", pas "est content" ! Un nom... tout ce que j'récupère c'est un putain de nom et aucune gorge à trancher en d'ssous. Putain j'aurais mieux fait de m'en charger moi-même à la première occaz', j'ferai pas la même erreur deux fois. Du coup j'arrive tout juste à articuler entre mes dents une phrase pleine d'amour et d'humour.

                "Et toi la gueule d'un mec qui a pris cher pour pas grand chose, je m'trompe ?"


                Quel bout-en-train j'peux être dans ces moments là j'vous jure ! Enfin bref... Déjà j'lui ai pas sauté à la gorge, ce qui dénote un bel effort de ma part pour faire durer notre relation le temps d'en apprendre un peu plus. Par contre, pour ce qui est de la bouteille... elle passera direct de sa main à la mienne, puis dans le même mouvement fluide directement dans l'arène avec un joli vol plané. Y a un temps pour tout... là j'suis véner' de chez véner'... Maintenant face à lui, j'ai beau être silencieux comme une tombe, mon humeur n'en demeure pas moins aussi évidente que dans un livre ouvert : je bouillonne ! Face à face, nous nous regardons alors quelques interminables secondes en silence... L'air devient lourd, la pression presque palpable... l'électricité statique sature la pièce sous l'effet de la tension et de mes cellules électriques qui s'excitent malgré moi. Je vais craqué...
                Deux bêtes sauvages se font face... Aucune mouvement autre que nos respirations lentes et profondes, juste l'évaluation macabre du danger que représente l'homme en face de soi. Où se place t'on chacun dans la chaîne alimentaire ?... Attaquer, ne pas attaquer ? Se défendre préventivement, ou bien calmer le jeu ? Le temps se fige tandis que notre duel mental -pourtant si court- nous laisse entrevoir chacun milles morts et autant de victoires. J'ai l'avantage d'être presque intact, lui non... J'me donne gagnant à 3 contre 2, ce qui est largement suffisant dans mon état de colère. Calé dans son fauteuil, j'ai de plus l'avantage de l'initiative... Putain il l'a laissé filer quoi !! Aaaarh je vais en faire de*...
                Brrrrrrrrrrrouh...
                ?!?...


                Au l'instant où mes muscles commençaient à se contracter pour fondre sur lui, un bruit de tremblement de terre me casse ma lancée, vite suivie par tout le bordel habituel : sol qui tremble, poussière qui dégringole du plafond, tableaux qui se cassent la gueule. Surpris et occupé à me stabiliser, j'en oublie momentanément mes projets funestes pour me concentrer sur l'épicentre du bordel, qui ne semble être autre chose que le centre de l'arène. Déjà, la terre battue enfle comme un ballon avant d'éclater en l'air ! Un truc gros en sort dans un bruit d'enfer... très gros.

                "Pute borgne..."



                Va surement falloir remettre à l'ordre du jours notre petite collaboration... F'chier.

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                L’air crépite et s’agite. En face d’moi, j’ai un homme poisson au meilleur d’sa forme et d’son caractère : Une vraie crème. J’sens l’atmosphère qui change, et les nuages s’amoncèlent autours d’nous. Sa tentative d’humour passe à coté, ses muscles se nouent et se contractent d’mauvaise augure. Quelques années plus tôt, j’y aurais pas fais gaffe. Maintenant j’ai d’la bouteille et j’sais quand un mec veut qu’on s’la donne. Aujourd’hui, j’aurais bien essayé d’calmer l’jeu, et surtout d’lui faire comprendre que s’il voulait que l’boulot soit bien fait, il avait qu’à m’aider. Davy est balaise, pas loin d’me surclasser. Si j’ai réussis à lui faire mal, c’par mon expérience et cette violence qui anime mes poings parfois, rien d’autre. Sauf qu’il a fait l’erreur d’gâcher une bonne bouteille, et que j’le vois arriver avec ces gros doigts palmés : Il essaye de m’enfler sur les infos. S’il croit que j’ai pas remarqué qu’il était sur de la lecture… Et que c’était pas les documents que j’avais d’ja maté, il se met son King Size dans l’œil.


                Face au soleil pourpre.  Sansre3fsOh, il a fait mal à Davy. Très mal. La douleur lui a coupé le souffle et le raisonnement, à tel point qu’il a dû lui donner son nom !
                Alors Davy s’est retiré en vitesse. Et il marche maintenant d’un pas claudicant, son aura plus noire que jamais, son humeur plus sombre encore. La colère pulse dans ses veines et accélère cette folie qu’il porte en étendard. Elle se lit dans son regard qui volète de droite à gauche et de haut en bas, et dans ce sifflement encore plus incohérent qu’auparavant.
                Devant cette impasse, cette défaite, il n’a plus qu’une solution. Une folie qu’il regrettera, mais le patron comprendrait qu’il n’avait pas eu le choix. Il allait devoir faire appel à elle. Oui, elle serait d’une bonne aide, et grâce à cette petite merveille il réussirait à écraser les deux indésirables. Un rire prend naissance dans sa gorge pour ricocher sur son palais et se répercuter dans les sombres couloirs. Tandis qu’il descend toujours plus bas, encore plus bas, son sourire ne faiblit pas. Oui, il a retrouvé sa joie de vivre, il allait commettre un massacre et il aime ça.
                Ses pas le mènent dans une salle plus grande que les autre. Une sorte de grotte taillée à même les entrailles de la terre. Elle mesure plus de trente mètre de haut. Pour plus de quarante de large. Non, pas la grotte… La machine. Une araignée de métal, un joyaux de technologie clandestine, crée et taillée par le boss et une équipe de scientifiques *qui font maintenant littéralement parti des murs de l’arène huhu.*
                S’installant au commande de la
                Veuve Noire, Davy crève le plafond et les étages. Un bruit d’apocalypse tandis qu’il sort de terre, le sable s’écoulant de chaque cotés des pattes de l’araignée mécanique.

                Nos regards s’affrontent et se jaugent. L’atmosphère est plus tendue qu’un string, prêt à éclater à tout moment… Il suffirait d’un seul mouvement suspect pour que j’lui saute à la gorge, littéralement déchainé. C’est un peu fort de m’accabler quand j’ai du m’payer l’boulot tout seul. J’lis en lui comme dans un livre ouvert, je décripte sa position, son sourire, ses intentions… M’sauter dessus serait une bien belle connerie, un sacrée gâchis.
                On aurait pu être un tandem d’enfer. J’suis prêt à en découdre et faut pas juger à mon apparence, j’ai encore de la ressource sous l’coude. Viens donc l’ami, que je te montre comment j'dépiaute l’anguille.

                On y est presque, à c’point de non retour… Quand un bruit à nous en retourner le cerveau résonne et que la terre s’ouvre en deux, fendu par … mais c’est quoi cette saloperie ? Un fatras de boulons et de vis. Une tonne de métal qui s’tient là, en équilibre. Au d’ssus d’un trou béant, sur quatre énormes pattes. Une araignée gigantesque, un assemblage d’acier avec pour maître un véritable chtarbé… Ça sent l’sapin. J’compte huit pattes, chacune pourvu d’ustensiles tranchants, contondants et même d’une sorte de lance flamme ! Quelle bande de taré peut avoir inventé ça ? Le cockpit est presque ridicule comparé à la taille du bazar, mais pourvu de trois énormes canons.

                - Par tes trois couilles !

                J’crois que va falloir renouveler notre collaboration, et vite. On zappe nos contentieux, et on s’débarrasse de cette saloperie vite fait. En bas, un concert de cris monte à mes oreilles. Le plaisir a fait place à la panique. Y’a des morts, y’a du sang, mais pas dans l’bon sens. J’me réjouis un peu d’cette fin pour toute cette bande d’salopards qu’ont même pas les couilles d’affronter les gaillards eux même pour voir le sang couler.

                T’aurais peut-être dû garder ma bouteille finalement.

                  J'pensais en avoir vu des trucs dans ma chienne de vie... mais là j'avoue que le coup de la bestiasse mécanisée sous forme d'araignée surarmée... ben j'en reste quelques instants sur le cul. Mon image en perd de sa superbe, mais j'mets au défi quiconque de rester stoïque face à une apparition de c'genre ; 40 tonnes de métal hurlant, jaillissant de terre comme un diable à moins de vingt mètres de vous, ça fout une sacrée claque. Mais comme j'ai ma réput' à tenir et qu'il y a des spectateurs, ma fierté me fout une jolie taloche sur l'arrière de crâne pour me remettre les esprits en place ! "Hey mec, regarde qui te nargue en haut du bazar." qu'elle me souffle mesquinement à l'oreille. Davy... ce cher Davy qui décidément cumule les défauts sociaux sans ménagement. C'est pas beau d'être mauvais joueur mec... t'as pris ta branlée et tu demandes le second round ? Ok pour moi mec, mais faudra pas t'étonner si la taule où je te jetterai aura des relents de sapin.

                  Surtout qu'il y a un truc que j'peux pas piffer... qu'une bestiole -aussi mécanique soit-elle- se permette de croire qu'elle est plus balaise que moi ! Putain ça dans l'genre qui me fout les glandes c'est top niveau ! Alors comme je suis pas con et que j'sais que mes chances sont maigres tout seul, j'ai aucun remord à effacer l'ardoise envers le gladiateur aussi facilement que la colère m'est montée au nez, simple question de pragmatisme. Petit pion à mes côtés, tu vas m'aider à faire mat ; et si tu pouvais être une reine ça n'en serait que mieux. Un coup d’œil entendu au mec à mes côtés, nul besoin de mot pour que le message passe... visiblement il est loin d'être con, ce qui est assez rare dans ce bas monde, faut s'faire à l'idée. Un allier précieux donc, pour mettre hors d'état de nuire l'araignée pendant que j'lui montre comment on se charge vraiment du fameux Davy. Il a eu sa chance, à moi de m'farcir le taré et d'lui imprimer dans son affreux crâne dégarni que l'taulier ici c'est bibi.


                  Je dégrafe donc calmement mon manteau d'officier, que je fais voler dans les airs d'un geste ample. Tel le drapeau du signal d'une course, celui volette encore quelques secondes dans l'air brulant, avant de s'accrocher tel un fanion à une hampe de l'arène. La Justice te regarde mec... elle te regarde et elle te jugera par ma main. Le temps du dernier regard entendu avec Fergusson, les trois canons se braquent sur nous dans un crissement d'engrenages ripés. Trois gueules noires nous font face, prètes à déverser la mort.

                  BOOM ! BOOM !
                  BOOM !



                  Mais à peine la tourelle s'était positionnée vers nous, que déjà mes mains avides se jetaient sur Judas, profitant que son attention soit braquée sur la machine pour le saisir par la ceinture et le cou ! La seconde d'après je ne lui laisserai pas le temps de dire quoique ce soit avant de le jeter directement vers notre adversaire. Certains naïfs diront que c'était pour lui éviter les trois boulets... pfff connerie ! Occupons l'araignée pendant que j'me gère le pilote, voilà le fond d'ma pensée. L'instant d'après je me jette à mon tour par la vitre brisée du carré VIP, sautant dans la vide en direction de l'habitacle du monstre, suffisamment en décalage de mon "coéquipier" pour que sa diversion plus ou moins volontaire puisse me servir. Je prends ainsi appui sur le rebord, fléchissant mes cuisses massives au maximum avant de les détendre d'un seul coup ! Doté d'une force considérable, j'ai suffisamment de ressource pour projeter mes 350 kilos de muscles et de haine assez loin. Arqué au maximum en arrière, ma silhouette traverse ainsi l'espace telle une fusée, mon objectif bien en tête : Davy et son sale sourire ! Quant à Judas... ne tient qu'à lui de gérer son vol pour faire une jolie attaque aérienne, ou bien un vulgaire sacrifice humain aux pieds d'Arachnide. Dans les deux cas j'y trouverai mon affaire huhuhu.

                  Le temps d'un souffle, j'atterris alors brutalement sur le tableau de commande de la machine, manquant de peu de broyer les doigts de Davy dans l'action. Un sourire malveillant répondra à la mine et au hoquet de surprise que mon atterrissage imprévu lui arrachera. Profitant d'avoir l'initiative, ma main plonge alors vers lui, le saisissant par le col de son haut avant de le tracter vers moi. La lame imposante de mon poignard se colle alors instantanément à sa gorge, prête à lui offrir une jolie terrasse avec vue sur mer. Les jeux sont faits, vitesse et détermination ont vaincu la grandeur de sa folie. Huhuhu... ridicules humains si facilement impressionnables.

                  "Lâche l'affaire mon gars. J'te conseille d’arrêter de-suite tes conneries, et j'le répéterai pas deux fois."

                  "Ahahah pitié, j'le ferai plus huuhuhu."



                  Fergusson m'avait prévenu que ce mec était un pro d'la feinte et, de toute façon, je suis pas du genre à croire dans les redditions si facilement. Méfiance est mère de sur'té, j'lai toujours dis. Le truc c'est qu'une araignée a huit pattes... ça fait beaucoup de bidules qui gesticulent dans tous les sens pour pouvoir y garder un œil sur toutes... Alors lorsque Davy agite discrètement ses doigts sur le tableau de bords une seconde, j'ai pour ma part mes yeux rivés dans les siens. J'viens de m'faire baiser ; et j'vais pas tarder à le découvrir.

                  La fraction de seconde qui suit, une des pattes de l'araignée jaillit d'un angle mort de l'habitacle, frôlant la tête de Davy avant de me faucher de plein fouet ! Deux foutues tonnes de poutres métalliques me heurtent le buste dans un bruit mat, mon souffle se coupant net sous l'impact alors qu'une gerbe de bave jaillit de ma gueule grande ouverte ! Simple fétu de paille, je suis projeté avec violence directement contre un mur de l'arène, qui sera dorénavant marqué de ma silhouette. Aaaaaaaarg ! Glissant au sol, il me faut quelques secondes pour me remettre les idées en place, bien que celles-ci soient surtout composées de signaux d'alarme m'indiquant à quel point j'ai morflé. Keuf keuf keuf... la vache. C'est donc avec peine mais surtout avec rancœur que je me relève péniblement, juste à temps pour voir atterrir à mes cotés Mister Gladiator... Comme tout à l'heure, mon visage est un livre ouvert... Cette putain de machine s'est crue plus forte ?! On va bien voir si elle va pas s'faire dépiauter nom de moi ! Raaaah bien que mon corps souffre, c'est mon amour propre qui a le plus payé dans l'affaire, on change de plan !

                  "J'te laisse Davy mec... Quant à moi jm'en vais m'farcir la bête."

                  Le ton est calme, posé... mais au delà de ça, on peut facilement sentir le poids de la colère et d'un feu glacé qui ne peut signifier qu'une chose : un destin sera scellé ce soir ; et rien ni personne ne pourra empêcher ça ! Sans plus attendre, je me dirige alors à grands pas et sans la moindre hésitation vers la machine infernale, dont les secondes sont maintenant comptées.


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                  Le ciel jetait des ombres grises sur les murs. Dans une ambiance fin de règne pour une terre qui se boursoufle, une araignée gigantesque, dantesque, crissait sur un sol morcelé et retombant en pluie diluvienne sur les spectateurs. Les cris de stupeurs, de peurs et de panique s’élevaient dans les airs, s’étendaient dans l’atmosphère, et retombaient derrière une foule se mouvant à la manière d’un troupeau.
                  Une odeur d’essence et d’huile mélangés prenait d’assaut les sens, tandis qu’une flamme s’échappait par l’une des énormes poutres qui tenait lieu de patte au monstre mécanique : C’était des tonnes de métal hurlant la mort comme un dogme, c’était un spectre morbide se détachant sur fond grisonnant.


                  Fin de journée. Les muscles endoloris par la fatigue et l’effort, le cerveau embrunis par la haine et la douleur. J’vois débarquer un monstre de fer, dirigé par un monstre de chair. Il déchire le sol comme un ballon de baudruche, craquelant et morcelant sa surface par pan entier : Le sable jaillit dans tout les sens, accompagnant la fuite des derniers spectateurs qui s’éparpillent. On a l’arène rien que pour nous, et ça sent le tango d’enfer entre mon p’tit camarade, Davy, la bête et moi. A peine j’ai l’temps d’esquisser un geste, trois détonations vrillant mes tympans comme le cri d’un nouveau v’nu, que deux pattes m’attrapent par l’calbac et la peau du cou : J’chope un pan de rideau, j’chipe une prise au parapet, et j’termine en roulé boulé, direct sur le sol à plus de quinze mètres.

                  Chute lourde. Mes os résonnent encore de la réception, que j’danse une gigue infernale, esquivant les lourdes pinces métalliques du mastodonte. Elles s’agitent dans tout les sens avec un bruit de métal tordu, distordu, discordant. On dirait que le fer vit, qu’il bouge et respire avec Davy. Sa folie corromps même l’acier, et le rend démoniaque : J’dois subir son rythme, esquiver des poutre qui broieraient un buffle, tandis qu’autours de moi le sable se détache par mottes épaisses.
                  J’subis l’premier assaut avec dignité et beaucoup de roulé boulé. A ma droite, une scie manque de m’arracher le crâne ; Putain de saloperie amovible ! J’crois ma dernière heure arrivée quand un jet de flamme vient me lécher le visage : Reflexe improbable, j’me jette sous la gerbe de feu, qui vient rougir mon dos. Le sable tord mes plaques d’aciers, mordant mes chairs et irritant mes os, sans tenir compte de la douleur j’sers les dents et attrape une patte au passage.

                  J’suis sur la bête, une sorte de conglomérat de plaques, de fils, de vis, d’écrous et de pistons: A peine j’gravis trois échelons, m’attaquant à la veuve par le bout, que l’insecte s’agite violement. J’suis au pied du mur. J’sens ma charpente se torde et s’plaindre et l’sable s’infiltrer par les pores d’ma peau. C’pas le moment de flancher.
                  J’boite jusqu’au centre de l’arène. D’un mur, s’échappe une silhouette massive qu’je reconnais au coup d’œil. J’me dirige vers lui en zigzaguant, un canon explose en une gerbe de plomb, de fonte et d’feu. Le boulet termine sa course à deux pas d’la mienne, m’éjectant comme un fétu d’paille : Nouveau roulé boulé, nouvelle chute, ma glissade m’emmène jusqu’à l’homme poisson.
                  J’me relève avec la tête en vrac, tandis que la sienne m’paraît de mauvaise augure : Concentré de haine, de rage, tête de revanchard.

                  "J'te laisse Davy mec... Quant à moi jm'en vais m'farcir la bête."

                  J’peux pas m’empêcher de sourire. Sourire carnassier. J’ai la pâte à la traine, mal dans chaque foutu os, mais j’peux pas me relâcher : Un vieil ami à saluer, et fis-ça.

                  Autours d’moi, l’atmosphère craque, ma volonté s’bande, le sol se fendille : Mon corps fait bloc et chope un bout d’métal qui pendait par là. J’enfonce ma main dans les pistons et détruit consciencieusement tout c’que j’utilise pour grimper. La pince à beau s’agiter, j’ai les crocs plantés sur ma proie, les yeux rivés sur l’objectif. J’termine mon ascension du tas mécanique en quelques minutes, m’tenant sur le plateau qui lui sert de corps.

                  Sa bouge plus que j’aurais pû l’croire, et j’passe à deux doigt de l’exclusion, m’rattrapant in extremis sur la carcasse. J’tâtonne jusqu’à l’habitacle, et d’vant le sourire de Davy, j’explose. L’roublard contre mes coups de butoirs avec une clé à molette, m’tape sur les doigts comme un prof’ espiègle : ça me monte les nerfs en p’lote, et mon poing fracasse deux rangées de dent.
                  Il perd pas l’avantage. La bête s’arcboute soudainement, et j’passe dans la cage aux folles avec mon hôte ; J’me fracasse le crâne dans le fond du cockpit. J’vois trente six chandelles, tandis que Davy en profite pour m’foutre un coup d’talon dans les côtes. Son rire grinçant s’étouffe à moitié d’son amplitude alors que j’enfonce une plaque de métal dans son estomac.

                  Heureusement que j’ai la tête dure.

                    Lorsque c’est l’moment de régler les comptes, un peu de calcul s’impose. Deux bras pour bibi. Mister Fergusson n’étant pas un manchot, ça en fait deux de plus. Ça nous fait quatre paluches contre huit pour l’araignée. Sans compter les deux de notre taré du jour... Quatre contre dix, on n’est pas à notre avantage. Mais bon, un homme averti en vaut deux, et vu les mandales qu’on s’est mangé dans les dents, j’pense qu’on est bien du genre averti là. Ça nous fait donc huit contre dix, ce qui est déjà plus gérable vous nous l’accord’rez.
                    Bon aller, finies les cortexeries, maintenant place à la jutaille !



                    Notre duo se jette donc dans une même envie d’en découdre sur les pattes de la bête de métal, chacun lui en empoignant une à pleines mains. Lui choisira l’ascension, moi la descente. Il gravit, je tire. En tout cas, c’est la théorie. A peine j’ai commencé mon duel de force que déjà un autre membre métallique s’en mêle et manque de m’décapiter par un virulent moulinet. Ça brasse de l’air c’te conn’rie ! Vache ! Mais j’lach’rai pas pour autant merde ! Manquerait plus que ça. Chair contre métal, notre bras de fer ne se terminera que dans le sang ou l’huile froide. Je tire comme une mule, arrivant même à faire tressaillir l’araignée de fer en avant tandis que ses pistons s’affolent pour la maintenir dans un équilibre de plus en plus précaire. Pute borgne ! Deuxième fois que la scie circulaire de l’autre patte me frôle les tiff’, manquant de peu de m’couper la tête en deux. J’commence à trouver ça moyen drôle ! Au troisième passage, je me permets de lâcher ma prise d’une main, afin de cueillir la poutre métallique d’un virulent revers qui la renvoie direct de là d’où elle vient ! Vlan ! J’ai les phalanges qui m’brulent, mais ça en fait toujours une de moins. Un début d’victoire m’apparaît donc tandis que j’reprends la lutte au corps contre la machine infernal.

                    Vrouuuf ! Ça c’est le bruit d’un jet de flamme qui me carbonise les barbillons du torse. Raaaaaah Vlam Crack Bling ! Ça c’est celui d’un homme poisson revanchard qui riposte à grands coups de pied dans le dessous d’la machin’rie. Le lance flamme est mort, vive le lance flamme. Mais j’crie pas victoire cette fois. Pas l’temps. La bête profite de ma position précaire pour me hisser dans les airs à la force de ses rouages. J’suis éjecté vers le ciel... Une secousse me fait lâcher prise. Merde ! Je lévite... puis la gravité reprend ses droits et j’retombe. Droit vers les lames aiguisées qui ont jailli comme des lames de faux d’une énième patte. Bordel ! Pas moyen que j’y passe maint’nant ! J’me suis juré d’la crever cette salop’rie et c’est c’que j’ferai !



                    Devant le côté extrême de la situation, la Bête prend soudainement le contrôle des nerfs de Toji. L’instinct jaillit par tous les pores de la peau de l’homme poisson tandis que la colère qui l’habite lui donne brusquement des ailes. Sans même prendre la peine d’en informer le cerveau, les muscles se contractent et réagissent avec une vitesse étonnante.

                    Mes mains jaillissent devant moi, allant à la rencontre des lames en les frappant sur le côté. Au même moment, mon corps se vrille dans une souplesse que je n’lui connaissait pas, prenant appui sur le maigre contact de mes paumes sur le métal froid. Je pirouette dans les airs sans même savoir ce qui s'passe, avant de finalement retomber sur les articulations d’une patte qui ne m’attendait pas là. Tin’ ! Il s’est passé quoi là , ! Pas l’temps d’philosopher, j’pousse sur ma lancée ! J’ai l’impression de n’pas être maître de moi même par contre... mon cerveau s’est comme qui dirait déconnecté. Il reste cool, mais il a plus voix au chapitre. Non, là mon corps n’est que fureur et violence, et moi j’le regarde faire. C’est pas désagréable... au contraire. Grisant j’dirais même. Les sensations reviennent, petit à petit... jm’accapare peu à peu cet instant de fureur, jl‘apprivoise, je réintègre l’équation sans pour autant y mettre fin. En attendant le morceau d’métal que j’tiens ne f’ra plus d’mal à personne.



                    Comme pour les crabes, jm’applique à dépiauter les pattes une à une dans l’ordre. Trois déjà, qui sont répandues en gros morceaux sur le sable. Niveau équilibre la machine a du mal à gérer l’asymétrie d’appui. C’est l’bordel et l’Davy au commande doit pas être tout à son boulot vu comment la machine nous fait la danse du bourré... Moi perso mes esprit j’les ai repris au fur et à mesure des coups que j’donnais et que j’récoltais. J’arrive de nouveau à gérer mes mouvements comme je veux et non pas l’inverse. Pas forcement moins hargneux mais plus calme, j’suis plus clair dans ma tête bien que la douleur s’incruste par la même occasion. J’l’avais pas esquivé cette lame ? Visiblement pas totalement... merde ça fait un mal de chien. Et c’est quoi c’truc qui dépasse de ce doigt ? Un bout d’os ? Chier, ça devrait rester dedans normal’ment non ? Salop’rie d’bestiole de mes trois couilles, tu vas payer pour ça aussi.

                    D’une main j’empoigne donc l’articulation de la dernière patte restante à son côté gauche, avant de tirer dessus de toutes mes forces. Elle a beau se débattre et tenter de m’perforer le foie avec des pointes qui jaillissent de partout, ça n’la sauv’ra pas. Dans un plainte déchirante, le métal se tord avant de se déchiqueter, tel du papier entre mes palmures. Raaaahahahah ! Dans un souffle victorieux je rejette ainsi en arrière le lourd morceau de métal inerte, avant de me reculer de quelques mètres. J’zieute alors mon boulot d’un air fier. J’suis content d’moi et j’crois qu’je peux. Une araignée qui n’a plus que ses membres du même côté, ça donne quoi pour vous ? Pour moi ça donne un truc qui gesticule lamentablement sur le sol en faisant des cercles dans le sable. J’savoure donc l’instant comme j’fumerais un bon cigare. J’ai dégusté sévère dans les négociations, mais au final on a réussi à trouver un accord : Je vie, elle crève. Pas plus simple non ?

                    Bon. Reste plus que le coup d’grâce et j’en aurais fini d’ces conn’ries. J’pourrais ensuite poser mes questions au Davy... J’espère qu’il croit pas que j’l’ai oublié celui-là. Bien au contraire, j’ai jamais eu aussi envie d’lui faire la causette. Mais pour ça encore faudrait-il que mon binôme du jours le lâche pas comme tout à l’heure... ou qu’il le garde en vie suffisamment longtemps.



                    Dernière édition par Toji Arashibourei le Mer 29 Fév 2012, 20:23, édité 1 fois
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                    Musique d’ambiance. Les écrous s’écroulent, les métaux lourds se tordent. J’entends au loin la symphonie d’une hargne, je sens toute proche la colère de mon collaborateur. Le navire part a volo, et j’dois m’assurer que le capitaine restera en poste. Pas de mouchoir qui claquent pour son départ en retraite anticipée. Pas d’acclamation frénétiques, pas de chaudes félicitations : Juste de sévères tatanes.
                    J’laisse toutes techniques de coté, pour une déferlante de violence, une avalanche de poing qui brise sa folie ; Mes coups s’enchainent sans répits et brisent sa volonté. J’suis une boule de nerf et de rage : Plus aucun obstacle m’arrête, j’me déchaine comme un endiablé.
                    J’entends des cris. Des craquements. Des suppliques. Elles me parviennent déformés, irréalistes, fantaisistes ; Une torpeur qui se transforme en songe. Mon corps agit par instinct, mes réserves à plat, j’résiste plus que par reflexe. La bête est toujours plus dangereuse une fois jetée à terre.

                    Davy m’en fait la démonstration en reprenant le dessus au jeu de force qui s’agitent dans l’étroit poste de capitaine. Truffé de manettes et de molettes ; De boutons et de cadrans que j’ai éclaté à coup de poing tandis que Lefou s’acharnait à garder la machine à flot. Rien ne résiste à la colère de l’homme poisson. Il est un torrent impétueux, incontrôlable, qui déborde de son lit et emporte tout.

                    Sa main crispée sur un levier le brise et me l’enfonce dans la cuisse : Blessure cuisante dont le sang jaillit à nouveau. Douleur qui déculpe l’envie d’en découdre ; J’attrape une touffe de ch’veux, j’donne sa tête en pâture à la vitre sensée protéger le conducteur d’la Veuve, qui se brise en millier d’fragments. Main entaillée, sang qui barbouille l’habitacle et le siège en cuir défoncée. Un peu du mien, et pas mal du sien. J’sens que sa tête tourne au regard louche qu’il me rend. Les vapes sont plus loin, c’est la fin du chemin pour Davy.

                    La machine rend l’âme. Désossée, elle s’agiterait presque par soubresaut, comme sa cousine à huit pattes une fois la tête coupée. Sauf que là c’plus qu’une carapace surmontée de moignon dégoulinants d’huile et d’essence. J’attrape Davy par le colback. J’traine la pattes, et touts mes os résonnent à chacun de mes pas. A la tronche que tire l'anguille, il en mène aussi large. J’dépose le colis à ses pieds, qui roule sans grâce jusqu’à ses bottines.

                    Tu m'raconteras votre petite entrevue.

                    J’le mire au fond de la pupille, et j’lui tire ma révérence : C’était bien assez pour moi, j’viendrais voir ce qu’il a pu tirer du fruit pourri qu’il a entre les pattes plus tard. J’ai encore deux ou trois choses à régler avant ça. J’traine ma jambe derrière moi comme un poids mort, tandis que sur la piste, le rideau tombe ; C’est la fin d’un sacré merdier… La tournée des forains s’termine ici.

                    ***

                    Les galeries semblent encore plus sombres. La moitié des torches jonchent le sol en un assemblage éparpillé. J’en attrape une et peine à y faire naître une flamme, jurant comme un charretier. Enfin, l’feu prend et crépite au creux d’ma pomme. Au détours de ses ruelles souterraine s’tient des portes glauques, grinçantes, s’ouvrant comme une bouche des enfers. De l’autre coté, on peut y retrouver les dents gâtées et sulfureuses des démons qui peuplent notre monde : Esclaves, chiens galeux que l’on traite en marchandise … S’il en on la chance. Ici bas, la vie humaine vaut pas un clou.

                    J’enfonce une à une les portes d’vant des regards étonnés et méfiants : Tandis que j'braque ma quinzième geôle, un des gars ose sortir. Son pas est chancelant, faible comme un enfant auquel on réapprend la liberté.
                    Je lui souris, et même si ma dégaine est pas franchement rassurante, il fait quelque pas vers moi. La parole lui manque. L’oxygène aussi, j’ai l’impression q’il va s’écrouler. Je l’engage à venir près de moi, alors que j’me dirige vers le bout du couloir : Méfiance et instinct de survie laissent place à l’espoir dans le coeur de l'homme.

                    J’enfonce une porte. La lumière jaillit comme une gerbe de flamme léchant le visage du nouveau-né. Une larme perle au coin de ses yeux, tandis qu’il se tient sur le seuil du nouveau monde, de son nouveau monde. Un cri de liberté qui résonnera encore en moi pour des années vrille mes tympans.

                    Et comme des chiens attirés par de la chaire à saucisses, les autres accoururent.

                    J’sais toujours pas c’que je faisais là. Mais mon rôle se termine là. Rentrer à la maison, c’est ma seule envie. J’avais gouté au sadisme et aux pires vices humains : J’ai la nausée.


                    Dernière édition par Judas le Mer 07 Mar 2012, 22:08, édité 2 fois

                      - Tu m'raconteras votre petite entrevue.

                      - D'ac.

                      J'en dis pas plus. Là j'ai pas la fibre bavarde. Pour tout dire, j'ai même pas jeté un œil au facteur sympa qui me livre mon colis. Pas d'pourboire pour toi l'ami, même si j'saurai me montrer généreux à l'heure des calendriers. Faudra juste v'nir me réclamer ta note de frais au bon moment. Là pour l'instant j'ai toute ma putain d'concentration hargneuse qui est focalisée sur le p'tit crâne chauve de Davy et sur les misères que j'lui réserve. Sür qu'il a bavé. Plus que sa mygale de pacotille j'dirais même. Et pourtant l'enfer aura un p'tit arrière-goût de déjà vu quand il se décidera à clamser. Y a des jours où je sais me montrer méchant. Mais vraiment méchant, du genre avec un grand M. J'dois avoir pas mal de côtes qui tirent la gueule, ainsi que deux trois ratiches qui vont me d'mander des plombes pour repousser. Alors bon ok, j'ai pu me défouler les biceps sur sa machine... mais la bête a besoin de sang et de chair pour être rassasiée.

                      Du coup, quand le mec m'est jeté aux pieds, j'ose même pas faire un geste. Trop peur de lui arracher l'bouchon dans un saut d'humeur mal géré. Nan mon gars... t'auras pas cette chance. J'le regarde donc de haut, crachotant son sang et sa peur sur l'sable de l'arène. Jolie vue. Du genre que j'aime. Puis le mec lève les yeux, lent'ment, comme avec une sorte d’appréhension. Il est fou mais pas con. Et moi j'ai l'sourire qui s'agrandit au fur et à mesure qu'il m'exhibe sa sale frimousse. L'mister Ferg' me l'a livré en kit... pas une chance qu'il s'fasse la malle sans mon consentement même si j'suis plus au tip-top de ma forme. Et il le sait. Il sait aussi qu'il a déconné. J'pense pas qu'il comprenne bien pourquoi et où, mais il doit savoir qu'on partage pas tous ses critères éthiques. Ch'uis une vraie saloperie, mais c'est pas pour autant qu'on partagera les même plats...



                      Alors tandis que mon comparse s'en va dans son coin régler des affaires dont j'en aurai rien à carrer, moi j'me rapproche du Davy-trouille avant de m'accroupir sur mes talons à quelques dizaines de centimètres de son visage. Une fois encore j'réprime une envie d'lui planter mes pouces dans les yeux sauvag'ment. Pas encore... Plus tard. Le minucule recul de sa tête à l'approche de la mienne sera un bon témoin de son état psychologique. Ferg' l'a brisé, total'ment. Mur et prèt à la cuisson comme qui dirait. Je sors donc dans un geste vif une minuscule escargo-photo d'identitée, que j'lui colle devant le pif avant qu'il n'ai l'temps de s'en détourner ! Le genre de petite photo qui est en haut de page d'une fiche de recrut'ment d'la marine. Du même genre que celles qu'on trouve dans les dossiers de tous les membres de mon équipage. Le genre de dossier qu'avait le soldat de 1ère classe Karmens Viktor, disparu depuis 4 jours. Un brave gars ce Viktor... un loup... un de MES loups... Et même si Davy s'en détourne rapidement, presque avec honte, j'ai tout de même le temps de plonger mon regard dans le siens. Et j'y vois une étincelle de perspicacité. Comme s'il avait reconnu un visage déjà entraperçu. J'aurais ainsi ma réponse, nul doute à avoir.

                      - Ahaha...ha... vous... vous avez d'étranges... manières... d'appréhender vos suspects hé...héhé.
                      - Écoute Davy. T'es du genre à qui il faut casser les deux jambes pour capter l'attention. On tape d'abord...
                      - ... et on pose les questions ensuite ?
                      - ... Je n'ai plus aucune question à te poser.


                      Et tandis que j'lui fais ainsi comprendre que sa culpabilité dans la disparition d'un membre de mon équipage est établie à mes yeux, je m'relève en enlevant lentement les restes en lambeaux d'ma chemise d'officier. Ça risque d'être salissant à partir de maint'nant. Je le regarde avec gravité. Il me regarde, déglutit. J'arrête de sourire, puis sort avec une sorte d'étincelle sadique dans les pupilles une lime à ongle de ma poche. Son regard passe du minuscule objet à mon regard, puis il prend conscience de c'que l'avenir lui réserve. Ses yeux s’écarquillent, sa bouche s'ouvre comme en préparation à un ultime alibi, mais il est trop tard. D'un pas je fonds sur lui avec l'inéluctabilité d'un destin funeste et cent fois plus de réalisme. Pas un souffle n'aura le temps de temps de sortir de gorge. Rien de lui ne doit survivre à ce jours. La seule marque de sa présence sur cette mer sera les multitudes de petites taches de gras qui maculeront les alentours. Une façon de montrer que certaines choses ne se font pas. Un message pour tous ceux qui voudraient croire qu'on peut s'attaquer à un Sea Wolf sans en subir les conséquences.
                      Ça et le précieux souvenir des dix minutes que je passerai à m'appliquer sur son cas au centre de l'arène, ancien domaine dont il était roi. Seuls, avec nulle âme autour pour nous déranger, j'aurai ainsi tout l'espace et la tranquillité pour lui offrir les bons souvenirs de ce cher Viktor et de tous ses autres frères loups. Un chouette message que j'écris pour mon ancien subordonné dans ses peines et sa souffrance.

                      Viktor, si tu nous regardes, j'pense à toi...

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