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Le pas du chien de chasse [Tout GD peut venir]

Phase une.

Hadoc pose doucement le pied sur un tas de papiers froissés, esquisses ratées des cellules et de la salle de jeu qu'il avait tracées lors du réaménagement des cales. Le Capitaine a les pieds nus, comme chaque fois qu'il se prépare au combat. Leur plante passe doucement sur les boulettes, il y a un léger temps d'attente puis il marche dessus très précautionneusement. Aucun froissement aucun tassage, Hadoc marche sur le papier comme s'il était en bois. Son passage terminé, il prend l'un des éléments qu'il était supposé écraser et le déplie facilement entre deux doigts pour montrer qu'il n'a pas été comprimé.

Cette technique vient de l'école secrète des poignards volants, dirigée par des samouraïs reconvertis en shinobis, des ninjas. Elle consiste à se mouvoir sans aucune trace en dupant la matière. Vous avez sûrement tous entendu parler de ninjas disparaissant dans un nuage de fumée, marchant à l'envers sur les plafonds ou se transformant en épouvantail dès qu'ils étaient tranchés. La plupart des astuces de ces disciples reposent sur un contrôle extrême de leur esprit. L'esprit commande au corps qui peut lui-même commander au monde. Lorsqu'un moine plie une lance de métal posée contre sa glotte, il le fait grâce à son esprit qui libère une force intangible et infinie. On appelle ça le haki.

La présentation de cette force dont tout le monde parle sans vraiment savoir de quoi il s'agit suscite l'attention du groupe réunit sur le pont supérieur près du Capitaine. Ce dernier, ayant remplacé la séance d'entraînement au sabre par celle d'un perfectionnement plus particulier, se place à présent derrière un parterre de verre brisé et poursuit son discours.

On dit le haki rare, propre à quelques êtres uniquement. Ce n'est pas tout à fait exact. Le haki sommeille en chacun de nous, il est un fluide qui vous compose comme il compose le monde, une sorte de sang commun à l'univers. S'il est rarement exploité, c'est parce qu'il est extrêmement difficile de fusionner avec le monde au point de l'emprunter à sa guise. Nombre de gens qui le possèdent l'utilisent sans s'en rendre compte. Je ne suis pas apte à éveiller le haki, mais je peux vous aider à ouvrir votre esprit pour faire de la nature votre alliée. Votre esprit peut alors accomplir des choses étranges telles que celles-ci.


Le Capitaine avance sans la moindre hésitation sur le verre coupant. Non seulement il ne se blesse pas, mais en plus le verre ne se casse pas davantage à son passage, il est comme fait d’éther.

Phase deux. Empêcher les éléments hostiles de vous blesser en supprimant les points de pression. Je ne vous demanderai pas d'essayer la seconde phase aujourd'hui, elle viendra quand vous serez sûr de la maîtrise de votre esprit sur votre corps. Pour tenter la première, ôtez vos chaussures marchez sur le plancher du Passeur. Détendez-vous et imaginez que le bois remonte le long de votre jambe comme par effet de capillarité. Ne ressentez pas le navire comme une structure de bois, c'est un être vivant fait d'énergie, comme vous. Demandez-lui de vous laisser fusionner avec et respectez le temps qu'il mettra à vous entendre. persistez, faites-lui confiance. Si vous doutez, rappelez-vous qu'il est possible de marcher sans imposer son poids aux objets, mais en simplement vous contenter de vous appuyer sur eux. Ancrez-vous à l'esprit que ce phénomène existe et que vous pouvez l'employer.

Tout en parlant avec une voix grave et douce, Hadoc passe sa main sur les paupières de l'équipage et leur ferme les yeux. Il redresse leur dos, pose sa main sur l’abdomen et pousse lentement quand la respiration fait défaut. Lui-même en état de concentration, ses gestes semblent légers. Le corps des autres ne réagit pas au contact, Hadoc passe comme un être imaginaire le long des membres amenés recevoir l'effet hypnotique que sa voix produit.

Ecoutez tout ce que votre corps peut vous dire. Si l'air que vous inspirez semble directement pénétrer votre sang, si si vous avez l'impression qu'une boule de vide grandit en vous ou si plusieurs excroissances semblent jaillir de votre peau, laissez-les faire et intensifiez votre concentration. Chacun laisse son esprit s'exprimer à sa façon, elle ne peut être ridicule pour vous appartenir exclusivement. Lorsque vous aurez un étrange sentiment que vous êtes prêt, qu'une voix vous donne le départ, vous pourrez marcher tout doucement, comme sur un fil, pour ne pas déséquilibrer votre esprit. Si vous ne sentez plus votre pied se poser sur le sol, vous serez sur la bonne voix. Si une série de sensations se rappellent à vous, c'est que vous aurez fait chuter votre esprit de votre corps. Il vous faudra le reprendre, respirer calmement pour le laisser s'agripper à vous et reprendre la méditation sitôt que vous le sentirez à nouveau prêt à vous laisser une chance.
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Ce n’était pas une mince affaire. Jamais le prêtre n’avait songé à prendre ses leçons auprès de quelqu’un d’autre, mais il était assez sage pour reconnaître qu’il avait à apprendre d’hommes tels que Gharr. C’était donc en toute humilité qu’il se prêtait à ce petit entraînement. L’esprit de l’équipage n’en serait que renforcé, et il fallait reconnaître que ces derniers temps, Alexander avait quelque négligé l’entretient de ses propres aptitudes en faveur de quelques prières ou encore fonctions à accomplir. C’était dommage, mais il n’y pouvait pas grande chose, ses devoirs religieux étaient plus important que le reste et il ne pouvait se soustraire à l’entretient de son âme. C’est pourquoi se diversifier devenait important. Il progressait dans sa propre voie sans même penser une seule seconde à regarder autour de lui. Et pour une fois qu’il en avait l’occasion, il ne s’y soustrairait pas. Il écoutait son Capitaine d’une oreille attentive et accueillait ses démonstrations avec une sagacité qui lui était propre. Il avait entendu parler de ce fluide, ce Haki comme on l’appelait, mais jamais il n’aurait pensé qu’il se matérialisait en chacun. Pour lui, ce n’était que l’expression de l’âme d’un homme, la personnification de la bonté du Seigneur, qui avait ainsi doté les esprits forts. C’était une aptitude exceptionnelle qui pourtant ne l’intéressait pas car dénuée de morale. Il trouvait que la Foi qui coulait en lui était la chose la plus importante à avoir en ces terres, mais ne négligeait pas pour autant ceux qui ne la portaient pas en eux. Pour lui, le désir de faire le bien à tout prix prévalait sur ces traits, et chaque crime était l’œuvre du démon. Ainsi, ses camarades servaient le Seigneur sans qu’ils ne s’en rendent vraiment compte. De toute manière, il adressait souvent ses prières au Seigneur à bord du Passeur et venait qui le voulait, chacun avait prouvé cent fois sa valeur aux yeux du Paladin.

Le Père Aegirson s’accroupit et ôta ses chaussures d’un geste, puis il les lança à quelques mètres de façon à ne pas gêner l’exercice. Il s’éloigna du bastingage et se rapprocha du tapis de papier qui se dessinait devant lui. Puis il décroisa ses bras, et laissa Gharr lui fermer doucement les yeux. Les dernières paroles qu’il avait proférées étaient bien curieuses à ses yeux. Une sorte de transe, de méditation ? Non, il s’agissait d’autre chose. Quelque chose qui différait de cet état transcendantal qu’il atteignait lorsqu’il s’ouvrait pleinement à sa Foi. Pareil que ce phénomène que décrivait Gharr, elle était palpable lorsqu’elle émanait de lui. Ainsi, le Paladin ne négligeait en rien ce phénomène étonnant qui permettait à son Capitaine de se mouvoir ainsi. Après tout, cela ne ressemblait-il pas à une certaine histoire ? Tel le Christ marchant sur les eaux, il passerait sans mal cette épreuve, car l’ampleur était moindre. Le Prêtre laissa un frisson parcourir le long de son échine, alors que la plante de ses pieds s’habituait au contact rêche du bois. Le grain du navire était fin, mais il était néanmoins inhabituel au contact de la peau nue d’Alexander. Puis il se rappela qu’il ne devait en aucun cas s’attarder sur ce genre de sensation, aux dires de Gharr. Il inspira donc un grand coup et chassa toute pensée de son esprit. Mais ce n’était pas ainsi qu’il arriverait à dompter son esprit et à le plier à cette contrainte, comme le conseillait le Capitaine. Il expira doucement puis, instinctivement, sa main vint frôler le pendentif en forme de croix qui était accroché à sa ceinture. Elle frémit au contact de l’objet puis les lèvres du Paladin commencèrent à s’agiter dans le vide. En ce sens, il ne respectait pas vraiment les consignes mais il faisait là ce qu’il faisait de mieux. À l’instar de ses moments de folie fanatique, une voile doré commença à émaner de lui et auréola sa peau. Un léger vent s’agita autour de lui, et une chaleur réconfortante émana de lui. Son esprit était vidé de toute substance, et il laissait les mécanismes de ses années de prières se mettre en place tous seuls.

Une forme incertaine émana alors du néant de ses pensées, prenant peu à peu couleur. Elle était composée d’une nuance infinie de blanc et d’or et se découpait sur un fond noir. Une figure divine se tenait là, face à lui. Elle était auréolée d’un anneau de lumière incandescent. Il irradiait de façon régulière et apaisait Alexander, tout en le rendant étrangement confus. Les contours de cette icône étaient encore flous, mais il distingua une main qui implorait pitié, tandis que l’autre était agrippée à ce qui semblait être une lance faite d’argent. Les vêtements opulents de l’apparition ondulaient tout autour, et le saint symbole de la croix reposait sur sa poitrine. C’était une vision des plus délectables, un fragment d’Eden pour Alexander. Lorsque, soudain, celle-ci prit feu et se transforma en un brasier gigantesque. Les flammes se regroupèrent alors en un bouquet immaculé et l’or se mêla à l’ocre. Les flammes s’avancèrent vers le Paladin puis lui pourléchèrent les doigts, comme en une timide invitation. D’un pas en avant, le Prêtre accepta l’invitation et s’avança au cœur de ce tumulte. Curieusement, il ne sentit là qu’une douce chaleur qui l’enveloppa et il revint à lui, haletant.

Il se tenait au milieu du tapis de papier, pieds nus. Il écrasait les feuilles, mais tout autour de lui, aucune trace ne résidait. Il suait à grosses gouttes et sentait la fatigue s’abattre sur lui comme une chape de plomb. Il ne savait pas réellement comment il était arrivé ici, si ce n’était ce qu’il avait vu en son esprit. Il avait cherché à dompter son esprit et sa Foi avait pris le dessus. Il y avait tant de temps qu’il comptait sur ce lien intangible au Seigneur pour mener le combat par sa main qu’il avait depuis longtemps franchi la limite de l’esprit sur le corps. Il n’agissait pas en temps qu’Alexander Aegirson, mais en temps que serviteur de Dieu. Ainsi, c’était Dieu qui l’avait guidé ici ? Maintenir une connexion aussi intime avec la force du Tout-Puissant était chose éreintante, mais il avait atteint un état très différent de ce qu’il faisait d’habitude. Il établissait ce lien par la force, auparavant, mais cette fois, il l’avait laissé venir tout seul. Il n’avait cherché qu’à apaiser son esprit et il l’avait trouvé, comme une nouvelle façon d’appréhender le monde, une douceur qu’il ne se connaissait pas. Il avait passé temps de temps à prier que c’était dérisoire de penser qu’il était si proche d’une nouvelle conception de sa relation au Seigneur, mais jamais il n’avait tenté de le prendre sous cet angle. Il parcouru le navire d’un œil étonné et entrouvrit la bouche, délivrant un regard interrogateur à Gharr. Aucune trace de son passage jusque là … avait-il réussi ?

« Je … Comment je suis arrivé là ? » marmonna-t-il, tout en comprenant qu’il s’était simplement laissé guidé et avait écarté son esprit en dehors de toute relation à son environnement.

Une chose était sûre, ce n’était pas Alexander qui avait fait bouger ce corps. Il sentait tout son corps frémir à cette pensée. Ces flammes, étaient-elles la matérialisation du Feu purificateur qui l’habitait ? La représentation de sa destinée ? C’était un phénomène assez étrange, et le Paladin ne savait pas combien de temps il était resté immobile avant de se mettre à bouger et à marcher ainsi. Ce qui était certain, c’était que sa façon d’appréhender la chose avait différé de celle de Gharr, en un sens, pour finalement aboutir au même résultat, du moins en apparence. Il attendait impatiemment l’analyse du Capitaine, afin de savoir ce qu’il s’était passé du point de vue d’un œil extérieur.
    Le capitaine parlait d’une voix lente et rassurante. Qu’il était agréable de voir un homme bon prodiguer ses conseils à ses fiers disciples ! Si l’équipage ne comportait pas encore beaucoup de membres, la confiance que ceux-ci (y compris Soren) avaient en leur instructeur était sans faille.

    Ecoutez tout ce que votre corps peut vous dire. Si l'air que vous inspirez semble directement pénétrer votre sang, si vous avez l'impression qu'une boule de vide grandit en vous ou si plusieurs excroissances semblent jaillir de votre peau, laissez-les faire et intensifiez votre concentration. Chacun laisse son esprit s'exprimer à sa façon, elle ne peut être ridicule pour vous appartenir exclusivement. Lorsque vous aurez un étrange sentiment que vous êtes prêt, qu'une voix vous donne le départ, vous pourrez marcher tout doucement, comme sur un fil, pour ne pas déséquilibrer votre esprit. Si vous ne sentez plus votre pied se poser sur le sol, vous serez sur la bonne voix. Si une série de sensations se rappellent à vous, c'est que vous aurez fait chuter votre esprit de votre corps. Il vous faudra le reprendre, respirer calmement pour le laisser s'agripper à vous et reprendre la méditation sitôt que vous le sentirez à nouveau prêt à vous laisser une chance.

    Ces paroles fluides semblaient ruisseler à l’intérieur même de l’âme du marine, comme le miel sur les biscottes du matin. Précédemment il s’était déchaussé et grâce à Dieu ses souliers gardaient un fumet délicat. Merci Jeroxx, le mocassin qui respire !
    Un long silence s’installa, tous les membres présents commençaient à se concentrer afin de relever ce nouveau défi. Pour Soren, ce n’était pas bien compliqué, il avait l’habitude de s’abandonner totalement lorsqu’il psalmodiait ses quantiques le soir, juste après son feuilleton. A nouveau il laissa son esprit partir, glisser sur une pente douce sans soucis.
    Il se sentit subitement connecté à de nombreux champs extérieurs, comme s’il devenait le récepteur humain d’ondes venues d’ailleurs. Des voix commencèrent à résonner dans sa tête :

    *C’est, c’est… je vois des chiffres… et des lettres.* pensa-t-il intensément.

    « Le compte est bon » annonça une voix lointaine, suivie de près par de nombreux applaudissements polis.

    La fréquence changea et dans son inconscient un grésillement transitoire se fit entendre. Il se demanda ce que signifiait tout ceci et eut du mal à entrevoir le lien avec sa formation avant de se rendre compte qu’il ne devait pas lutter contre ses propres évasions.
    Une image se forma alors dans sa tête. Il se retrouvait dans un cimetière, affublé d’une veste de cuir rouge et de gants immaculés. Un rythme endiablé le saisissait et il se mettait alors à danser accompagné d’âmes damnées. Toutes les personnes qu’il avait pu libérer dans le passé revenaient pour l’accompagner. S’ensuivait une chorégraphie psychédélique qui faisait frissonner, comme un bon thriller peut le faire les soirs d’été.

    Il arriva alors au plus profond de lui-même, au cœur même de sa foi, près de ses pensées les plus sombres et de ses idées noires refoulées. Une statue majestueuse trônait au milieu de tout ce chaos et on pouvait y déchiffrer l’inscription « Sigmund avait bigrement raison ». La mère Nature veillait néanmoins sur lui et il se sentit plus apaisé que jamais.
    Le rideau de pluie grisâtre de ce monde s’ouvrit et tout fut brillant comme l’argent.
    Alors il les vit. Les rivages blancs. Et au-delà la lointaine contrée verdoyante sous un fugace lever de soleil. Finalement ça n’allait pas si mal.

    Il posa son pied droit sur la boulette de papier et sentit qu’il pouvait prendre appui sur elle comme sur une poutre bien sèche. Il ouvrit ses yeux et tenta de croiser le regard de son capitaine afin d’y trouver la reconnaissance naïve mais pure du jeune premier qui réussissait pour la première fois à arpenter le chemin de son maître.

    « Fastoche ! » s’exclama-t-il subitement.

    Et en prononçant ces paroles il se précipita sur les débris de verre, suintant une confiance digne d’un joueur de tennis remportant les trois-quarts des tournois mondiaux. Sa voûte plantaire fut transpercée comme du beurre, les morceaux s’enfoncèrent profondément dans sa chair sans lui laisser le temps d’esquisser le moindre autre geste de prévention. Une seule pensée lui vint alors à l’esprit et il ne se priva pas d’en faire profiter les autres.

    « OUUUUUUAAAAIIIIIIEEEEEEEEEEEEEEEE !!! »

      Un instant de silence supplémentaire gagne l'équipage fantôme. Chacun se tait, se concentre, s'efforce d'oublier qu'ils doivent le faire pour y parvenir. L'exercice n'est pas nouveau, nombre de matelots ont déjà eu droit à plusieurs séances pour parvenir à l'éveil, trop tôt pour la plupart. Ce n'est pas une question d'âge ni de dorikis, l'être le plus faible du monde peut gagner la puissance de l'esprit. Mais appliquer le pas du chien, c'est oublier le paraître pour n'offrir au monde qu'un soi souvent protégé d'apparences. Le visage de la vérité qu'aiment la nature et le divin se tapisse d'un prude masque à la moindre faiblesse. Pour transcender le réel, il faut épouser le monde. Peu de gens possèdent la paix intérieure nécessaire à cette fusion.

      Sauf un Colonel, peut-être. La main d'Hadoc avait bloqué plus d'un buste faussement sûr de ne pas piétiner l'obstacle, mais il n'en n'est rien concernant Aegirson qui n'est plus qu'un corps vidé du poids d'un esprit parti en croisades. Les gestes de l'enveloppe sont nets, fluides et sans humanité. Le corps tiré par des fils avance doucement sur le pont comme si les yeux voyaient à travers les paupières closes, il anticipe même la présence de l'obstacle en levant sereinement la jambe de dessus. Un pas, puis deux. L'esprit signale au corps qu'il a accompli son travail. Le corps range l'information dans le subconscient et demande à l'esprit de considérer que le réveil est hasardeux, opportun. Alexander récupère son poids, son odeur et sa réflexion. Surpris de ce que sa spiritualité a été capable de lui faire faire, il interroge. Gharr lui répond du sourire de la satisfaction ainsi que de celui de la réussite. Il l'invite ensuite, muet, à quitter l'obstacle pour laisser place à un second candidat transcendé. Un ecclésiaste, lui aussi. Le Lieutenant-Colonel n'a pas la même nature que son prédécesseur, son corps est éprouvé et transpire, même s'il ne semble pas s'en rendre compte. Le Capitaine hésite entre le bloquer ou le laisser continuer, mais l'homme qui fait un cauchemar n'en reste pas moins endormi. Quand vient son tour d'affronter le papier, il réussit lui aussi l'étape. Fait étrange, ouvrir les yeux le maintient dans le monde des chimères, il n'écrase rien malgré sa conscience. Lawblood doit avoir une connexion spéciale avec son dieu, Hadoc voudra en parler avec lui pour découvrir l'essence de cette force qu'il emploie d'une façon trop innée pour être volontaire.

      On dirait que les êtres de foi ont une facilité naturelle à cet exercice. La prière n'est finalement pas si éloignée de la méditation.

      Malheureusement, l'orgueil des dieux est également un don qu'il a reçu et le voilà prêt à défier les restrictions du Capitaine pour accomplir un acte que son corps n'est pas formé à entreprendre. Le verre pénètre la chaire et cette fois le corps commande à l'esprit pour lui faire hurler un inutile signal de détresse. La quasi totalité des élèves quittent leur sommeil. Gharr aide le docteur Aegirson à soigner le pied de l'autre médecin blessé.

      Lieutenant-Colonel Lawblood, acquérir la technique des shinobis n'est pas enfantin. L'étape que je veux vous faire atteindre aujourd'hui est nettement moins complexe que son application pratique sur le terrain. Ici, vous fermez les yeux,, vous respirez calmement, vous prenez votre temps. Il n'y a ni vacarme, ni ennemi pour saturer votre corps d'adrénaline ou de signaux nerveux. Le mètre à sauter au-dessus d'une marre n'est pas le même que celui qui sépare deux bords de précipice. Quand la situation embourbera la moindre fibre de concentration dans la violence des batailles, ce que vous venez de réussir n'aura plus rien de facile.

      Laissant le reste des soins à l'homme dont c'est la spécialité, le Capitaine se relève et conclut pour tout le monde.

      La technique du pas du chien est une leçon de la vie, un moyen concret de s'attirer les faveurs d'un univers qui se fiche de votre volonté de bien faire, seul votre talent paie. Si vous brusquez le divin, il ne vous obéira pas. Reprenez l'exercice. Vous aussi Lieutenant-Colonel.

      La douleur du pied écorché sera une difficulté à franchir pour Soren, chaque pas sera une tentative acharnée du corps à le rappeler au monde commun et à l'échec.

      Colonel Aegirson, votre technique était parfaitement appliquée. Rechaussez-vous et préparez-vous à dépasser votre performance. je vous apporte votre prochain obstacle.

      Hadoc s'efface du pont quelques instants. A son retour, il tient entre ses bras l'épreuve de renforcement d'Alexander et la pose à proximité des boulettes. Plusieurs membres de l'équipage s'étonnent tandis que d'autres sentent un frémissement les parcourir, signe de pitié. La difficulté est nettement rehaussée. L'obstacle est plus haut, plus instable et il respire. Plume ne résistera pas au poids d'un homme sur son dos. La crainte de faire du mal à une innocent, de blesser un bébé (panda) ne devra pas entacher la force spirituelle de l'homme de foi. Face à la difficulté de la tâche, Hadoc se permet un petit conseil.

      Le faire avec des chaussures faussera votre perception tactile. Soyez sûr de vous au moment où vous reporterez votre charge sur les épaules de mon périssable familier.
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      Le capitaine,nous avait expliqué le principe et les origine d'une des ses techniques.Elle me serait utile dans un de mes style je pourrais trancher un homme sans le moindre bruit et partir sans qu'on ne se rend compte de rien sauf si je me met à siffloter. JE me dis aussi qu'il serait possible avec une concentration suffisante de voler, en effet si on pouvait marcher sur un solide sans qu'il ne fasse de bruit ou blesse.Théoriquement on pourrait marcher sur les gaz et les liquides.

      Il parlât aussi du Haki je m'y connaissais un peu dans la matière j'avais fais quelques rechercher pour voir si il existait un rapport entre le Haki et les Meitous mes recherches étaient loin d’être finie.Mais à la tête des autres je sus que c'était totalement nouveaux pour eux.

      Je regardai les autres réussir l’exercice et un certain Soren pensant qu'il avait compris se coupa les pieds.
      Je notai aussi qu'ils fermaient les yeux pour faire faire le vide et méditer et passer,mais si il fallait fermer les yeux si on ne voyait rien c'était problématique.Quand ce fus mon Je me mis face au tas voulant imiter le capitaine dans son entrainement j'étais venu pied nu.

      Je laissai mon regard se vider,une drôle de sensation l'impression de voir sans voir mais non j’améliorai ca.
      J'avais méditer quelques fois (dont une fois sous une cascade j'en ai tiré un bronchite et une migraine) et ce n'était pas si difficile que ca .faire un avec le bois,qui vient de la terre et le papier venant du bois.
      j'étais habitué à faire un avec mes sabres qui était en acier (et d'autres trucs)et tous venaient de la terre ca ne serait pas difficile,en se concentrant sur les minéraux qui compose tous, peut etre même le secret des meitous ...je m'égare la.

      Je me lançai,mon premier pas ne fis aucun bruit mais j’essayai d'en faire abstraction pour ne pas perdre ma concentration .Je vis un obstacle posé par le maître mais cela me déconcentra un petit peut et j'entendis un froissement je sautai sans bruit au dessus de l'obstacle et atterrit un peu plus loin sans bruit mais mais heureux d'avoir réussit cet exploit je me déconcentrai deuxième froissent.
      Je terminai le trajet sans bruit et revint dans la réalités, faudrait que je m’entraine encore mais ça ira.

      je vis Plume prendre la place de l'obstacle et si oui je vais le caresser pendant mon prochain passage.JE filai cherchait mes chaussure et attendit avec le groupe.
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      Quelques heures plus tôt, The Judge regardait le capitaine Hadoc installer tout son matériel. Les séances d'entraînement du gradé n'étaient jamais dépourvues d'intérêt. Le vieil homme, toujours un peu bougon en quelque circonstance que ce soit, regardait Hadoc froisser du papier pour le répartir en boulettes au sol. Il ne comprenait pas les explications que le samouraï lui déballait mais hochait tout de même la tête, pour la forme. Il sortit machinalement une flasque de son whisky de sa poche intérieure et la déboucha. Il avala une lampée puis proposa la boisson à son supérieur avant de se souvenir que le bonhomme n'était pas porté sur la bibine. Il rangea le contenant tout en sentant le contenu glisser le long de son œsophage.
      Pendant qu'il savourait, il essaya de remettre tant bien que mal de l'ordre dans les phrases qui avaient passé le pavillon de son oreille. Il crut comprendre quelques choses et décida de recouper ses informations auprès de son instructeur du jour.

      - Donc, si je comprends, il s'agit avant tout d'essayer de flouer la Nature, juste un instant. Se faire assez discret pour que les lois qu'elle a édictées n'aient plus cours. Vous êtes sûrs que c'est bien prudent, patron ? J'veux dire, elle aime pas trop ça, cette foutue Nature. On croit qu'on l'a bluffée et un beau jour, on se réveille avec un cancer gros comme le poing dans un endroit auquel on aurait jamais fait attention s'il avait pas décidé de vous buter de l'intérieur. C'pas bien prudent, j'trouve. Enfin, on ne risque rien à essayer, pas vrai.

      The Judge déglutit. Il n'avait pas l'habitude de se concentrer sans boire et encore moins sans remuer les lèvres. Il devint tout rouge. Il se souvint qu'il devait respirer. Il avala une grande bouffée d'air marin. Il se concentra. Il regretta aussi de s'être enfilé trois bouteilles ce matin. Il redoubla d'effort pour faire le point. Il enleva ses godasses. Il y eut un imperceptible frémissement des narines du capitaine. Le vieil homme ferma les yeux.
      Il sentit une sensation étrange qui le démangeait au niveau des pieds. Il n'ouvrit pas les yeux. Il ne savait pas très bien s'il trouverait encore la réalité en rouvrant les yeux. Il resta bien campé sur ses deux guibolles. Il sentit les nervures du bois sous lui. Il eut l'impression de s'étendre. Il sentait ses pieds par le biais du bois. C'était assez étrange, en soi. C'est comme si les atomes qui composaient son corps avaient décidé de prendre un peu d'expansion. The Judge devait tout de même faire attention. Il avait la nette impression que s'il les laissait faire, les dits atomes en profiteraient pour aller voir du monde. Et le vieil homme était à peu près sûr qu'il ne voudrait pas voir le résultat.
      Il avança un pied. Il n'était pas sûr que c'était encore son pied. Peut-être était-il en train d'avancer le pied de quelqu'un d'autre, mais il fallait bien faire quelque chose. Se sentant encore vivant, il avança l'autre. Il avait l'impression de flotter sur un petit nuage, sensation qu'il ne connaissait d'habitude qu'après quelques verres d'un alcool bien corsé. Il essayait de fixer un point imaginaire au-dessus de sa ligne d'horizon, ou un truc de méditation à la con dans ce genre mais ça ne marchait pas. Il se dit que tant qu'à faire, il pouvait tout aussi bien essayer de visualiser le nombre de gouttes d'eau dans l'océan et cette vision réussit à le calmer.

      Une main l'attrapa par l'épaule. The Judge rouvrit les yeux. Il était de l'autre côté de l'étendue de papier. Il avait aussi le pied droit à quelques centimètres de l'étendue de verre. Il écarquilla les yeux. Il n'y avait pas la moindre trace de son passage à travers les papiers. Et pourtant, vu le gabarit du bonhomme, il aurait dû laisser un sillon conséquent. Il écouta les explications de Hadoc d'une oreille distraite. Il avait en plus un putain de mal de crâne qu'il était décidé à soigner à grand renfort de whisky. Pendant ce temps, Gharr continuait son exposé et marchait même sur les bris de verre.
      Était-ce la fatigue mentale ? Était-ce le mal de tête ? Était-ce juste parce qu'il arrivait au juge d'être con comme un balais russe ? Toujours est-il que, voyant son supérieur hiérarchique marcher sur les tessons comme s'il s'agissait de coussins, il ne put s'empêcher de vérifier s'il y avait supercherie ou non. Il approcha un orteil de la surface dangereuse. Il dut appuyer un peu pour avoir une réaction potable, à travers la corne, résultat de plusieurs décennies de marche. Il sentit une goutte de sang perler puis tomber au sol. Pas de doute, c'était vraiment du putain de verre. Il allait retourner dans ses grolles lorsque soudain :

      - Mwerf !

      Plume, bébé panda et mascotte, venait de grogner. Ce cri inhabituel fit tressaillir le juge. Sa jambe se crispa. Le pied alla se planter dans le verre. Il hurla.


      Voilà pourquoi The Judge était assis sur le banc, un bandage épais au pied, en train de maugréer contre tout ce qui passait à sa portée ou presque. Étrangement, tout le monde devinait qu'il n'était pas dans un bon jour et une sorte de vide de personne s'installait autour de lui. Il dégageait une sorte d'aura que nul ne pouvait approcher sans tressaillir. C'était peut-être ça, le haki, se disaient les plus impressionnables des soldats...
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      Il acquiesça, simplement. Sa technique était parfaitement appliquée. Oui, mais si seulement cela avait été une technique. Alexander fronça les sourcils et se creusa la tête à savoir ce qu’il avait réellement fait. Ce qui le dérangeait là dedans, c’était tout d’abord le fait qu’il n’en avait pas eu conscience, mais il avait compris le phénomène, du moins la manière dont il l’avait provoqué. Après avoir soigné Soren, il alla donc chercher ses chaussures et les enfila lentement, sondant chacun des Ghost Dogs. Aucun n’avait réellement la même manière d’aborder la chose que le Capitaine Gharr, il faisait ça naturellement et ne laissait rien échapper à son attention, tout en arrivant à dissocier son environnement des perturbations. Peut-être était-ce là la clef, ne rien laisser au hasard et garder un œil clair sur l’objectif. Un léger sourire commença à se dessiner sur les traits d’Alexander, alors qu’il se relevait, prenant appui sur son genou. Il se frotta le bout du nez avec le pouce et contempla Plume qui venait de prendre place. Ainsi Gharr le pensait capable de réaliser telle chose ? Il y avait une très nette différence entre marcher sur un être innocent et … Oh. Oui, c’était ça. Quelle différence y avait-il, au juste ? Il ne marchait pas dessus, mais flouait la réalité de la chose pour servir ses propres desseins. Ainsi, la barrière entre la matière inerte et Plume ne résidait que dans son esprit. Ce constat éclairait sous un jour nouveau la perception de l’exercice aux yeux du Paladin. Il resserra son col blanc autour de sa gorge et repoussa ses lunettes sur l’arête de son nez d’un doigt. Il se recoiffa puis avança au sein de ses camarades d’infortune puis expira bruyamment, chassant toute tension de son corps. En d’autres circonstances, parcourir les pages de sa Bible l’aurait aidé à atteindre son but, mais là, une petite idée commençait à faire son chemin dans son esprit. Alexander posa alors ses deux mains sur son torse et murmura tout bas une bénédiction à l’attention de son Seigneur, tout en fermant les yeux. Quelques secondes passèrent puis, petit à petit, une légère aura dorée commença à s’exhaler du Prêtre. Tout d’abord en de minuscules flammèches, elles s’ordonnèrent en un tout cohérent et finirent par le recouvrir dans son ensemble. Témoin matériel de l’énergie pieuse qui circulait en lui, elles matérialisaient sa volonté implacable en des temps généralement peu opportuns. Soudain, contre toute attente, le Paladin ouvrit les yeux, et révéla ses deux pupilles bleues qui luisaient à présent d’une couleur électrique perturbante. Il inspira profondément et se plongea dans le gouffre qui se dressait face à lui.

      Une forme incertaine émergea de son esprit et recouvrit l’essence de Plume d’un linceul doré qui magnifiait sa beauté. Comme une fumée d’or qui luisait et émanait de lui, aux yeux seuls du Paladin. Un léger frémissement trahissait un vent puissant mais Alexander n’entendait plus rien, son regard était rivé sur la pauvre créature. Pourtant, alors qu’il avançait d’un pas, il sembla s’élever de quelques centimètres. Un sourire enfantin se dessina devant lui, il rêvait éveillé. Il laissait cette force, affluant vers lui lors des moments de douleurs et de deuil, le submerger et lui rappeler qu’elle pouvait aussi être grandiose et magnifique. L’aura autour d’Alexander s’intensifia aux yeux des autres, et sa peau se teinta d’une couleur cuivrée, alors qu’il avançait d’un pas déterminé, les yeux ouverts. Puis vinrent les sensation, cette dualité infime qui animait la consistance du navire. Le bois, sa texture et sa chaleur. La sensation disparaissait peu à peu pour ne plus laisser que ce décor en proie aux flammes dorées. Des flammes indolores parmi lesquelles le Prêtre marchait, comme un spectre parmi le sombres. Il avait l’impression de flotter, libéré de toute contrainte et ne percevait que ce ses yeux lui transmettait. Il crut voir un homme au bandage et se rappela soudain qu’il avait une bouche, une voix propre. Il ferma les yeux puis les rouvrit avant de se tourner vers Gharr.

      « C’est … magnifique. » dit-il, presque étonné.

      Puis d’un pas, il s’avança vers Plume. Il était un esprit libéré de toute contrainte, libéré de tous ses maux ! Contenant son euphorie, Alexander posa un pied juste devant le petit panda, et se lança dans l’exercice.

      Le Paladin posa un genou par terre, profondément fatigué par l’exercice. Derrière lui, la nappe de verre scintillait de mille feux, et Plume baillait allègrement sous le Soleil de l’océan. Un large sourire se dessinait sur les traits du Prêtre, alors qu’il émergeait de son monde flamboyant. Il était passé là comme un spectre et dans un état si transcendant qu’il était persuadé de s’être encore plus approché du divin qu’il ne l’avait jamais fait. Il adressa un signe de la tête au Capitaine, lui faisant signe que tout allait bien, malgré qu’il soit essoufflé, puis se releva, tout en chassant la sueur de son front. C’était une expérience incroyable, qui exploitait ses propre prédispositions au mieux, et dans un domaine inexploré. Il se rapprocha du professeur improvisé et éclata d’un rire franc.

      « Une fois la barrière de l’esprit pulvérisée, tout devient possible … c’est troublant. Jamais je n’aurais pensé pouvoir utiliser mes capacité ainsi, Dieu est présent en tout et pour tout. Vous venez de me le prouver, Gharr. Je ne pensais pas que cet entraînement se transformerait en une leçon de Foi pour moi, à croire que Ses desseins sont impénétrables. » commenta le Paladin, un sourire amusé sur les lèvres.

      « Mais je m’interroge. L’inverse est possible, non ? Donner plus de poids à notre corps. Influer plus durement sur la matière, et vous appelez ça Haki ? C’est étrange. Car à mon sens, c’est la Dieu qui nous donne cette force, et transforme l’Homme en quelque chose de meilleur qu’il ne l’était à l’origine, par le pouvoir de la Foi. »
        L'exercice s'accomplit chez Kogaku vers la fin du cours. Il n'a pas tenté la résolution du problème avant d'être certain d'en posséder les secrets, attitude sage et appréciable chez cet être doté d'une belle part de patience. La forge en requiert, tout comme de la précision. Yamamoto faisait un bon apprenti qui ne brûlait aucune étape et tôt ou tard il ne faisait aucun dout que la technique du pas du chien allait lui être acquise. Une bonne chose.

        Bonne gestuelle Adjudant Chef, l'épreuve est réussie pour vous.

        Le regard su senseï se détournent vers un homme qu'il se surprend à voir à son cours. Roy The Judge, un élément aussi brillant que bruyant, mais bien moins pour le spirituel que spiritueux. L'outre humanoïde propose un échantillon de son breuvage, qu'Hadoc décline poliment d'un signe de tête. C'est une forme de sympathie pour le vieil homme, pas de la provocation. De plus, il est là et veut comprends, interroge et écoute. L'ouverture d'autre chose qu'une embouchure encourage le Capitaine à aider son aîné.

        - Donc, si je comprends, il s'agit avant tout d'essayer de flouer la Nature, juste un instant. Se faire assez discret pour que les lois qu'elle a édictées n'aient plus cours. Vous êtes sûrs que c'est bien prudent, patron ? J'veux dire, elle aime pas trop ça, cette foutue Nature. On croit qu'on l'a bluffée et un beau jour, on se réveille avec un cancer gros comme le poing dans un endroit auquel on aurait jamais fait attention s'il avait pas décidé de vous buter de l'intérieur. C'pas bien prudent, j'trouve. Enfin, on ne risque rien à essayer, pas vrai.

        - Vous voulez dire rien à part ce cancer auquel vous faisiez allusion sous-Lieutenant ? N'ayez crainte, la nature ne se vexe pas que vous la sollicitiez au point de vouloir vous fondre en elle. Il ne s'agit pas de vous opposer au monde mais de l'accepter et de vous transcender grâce à lui. Dans cette discipline, votre seul adversaire est vous-même, cette conscience qui ne cesse de se distinguer de ce qui l'entoure.

        Ces mots accompagnent le vieil homme dans son exercice. il met du temps, beaucoup de temps, mais quelque chose commence à venir. L'homme plein parvient à faire le vide, à sa façon. Ce lien avec l'ébriété se casse, Judge avance en homme parfaitement sobre, comme un rappel de son lui du passé qui agirait à sa place. L'effort paie, l'exercice s'accomplit. Revenu au réel, Judge prend une monumentale gueule de bois qu'il n'aurait dû ressentir qu'après son prochain somme. Le corps a consumé l'alcool comme le sang l'oxygène lors des actes éprouvants. Amusant phénomène, Hadoc ne peut en comprendre la raison. Il explique à Roy qu'il semble utiliser l’alcool pour s'élever et qu'il est un bon moyen de lui permettre de le dépasser, même s'il serait préférable qu'il n'en n'aie pas besoin. Toujours pris de sa migraine, Judge offre une action qui le convie à regagner sa place de spectateur. Comme écrit, le cours s'arrête et Alexander est pris à part pour l'exercice difficile et sans permission d'échec.

        Le prêtre prie, sans surprise. Mais il n'est pas le seul à voguer dans le monde des esprits. Le Samouraï aussi invoque les divins, convie l'infini à bord pour aider l'apprenti et protéger l'animal. Aegirson et Hadoc ont un point commun: leur détermination se répand sur les autres. La volonté des deux hommes fondue dans un but commun entre en raisonnance et ces flammes d'or qui paraissent aux yeux du médecin sont jumelles astrales de l'herbe blanche que perçoit le samouraï. Le Passeur devient une extension, un objet que l'on tient en main et donc les vibrations sont si perceptibles qu'on le croirait une extension de son membre. Aegirson avance comme s'il glissait dans un flottement muet. Son pied se pose sur Plume sans que ce dernier ne le remarque, sa fourrure elle-même ignore le poids qu'elle subit et ne se tasse pas au passage de l'esprit enrobé d'une chair qui n'a plus aucune importance. Le prêtre quitte sa transe, il reprend son souffle après avoir triomphé des lois du monde entier dans une application parfaite. A présent, seule la pratique manque. Alexander pourra apprendre de lui-même à développer ce pouvoir qu'il entretien par la foi.

        Si je ne me trompe pas, vous considérez dans votre croyance que Dieu est partout à tout instant. Pourquoi ne serait-il pas dans cette nature que vous exploitez pour repousser vos limites ? La technique du pas du chien n'est pas affaire de dogmes religieux, mais de spiritualité. Si votre foi vous montre que votre dieu vous guide, alors vous avez raison et cette vérité doit continuer à vous enrichir. Si un athée ne laisse aucun dieu l'aider à s'améliorer et qu'il parvient à fusionner avec l'énergie spirituelle, il a également raison de détenir sa vérité. Je suis donc ravi que vous ayez pu obtenir une démonstration concrète de votre conviction.

        Et vous avez raison, il existe un moyen de donner plus de poids à ses gestes, c'est l'essence de l'école au sabre de plomb, une autre école de Shimotsuki. Mais si vous le permettez, nous en discuterons plus tard.

        Je vous remercie d'avoir protégé Plume, à présent il me faut reprendre mon costume de Capitaine et reprendre mes fonctions. Qu tout le monde reprenne son poste.



        HRP: Vous avez maintenant accès à cette technique, demandez-là en zone technique quand vous le voudrez/pourrez:

        # Technique de l'école secrète des poignards volants: One Step By Hound
        Il ne s'agit pas de la technique du Cipher Pol du pas de lune (Geppou), mais il est probable qu'elle puise ses racines du même arbre. OSBH permet à son utilisateur de se mouvoir avec un pas si léger qu'il ne laisse aucune trace. Le pied ne craque pas les branches, ne tasse pas la neige et n'emporte même pas la poudre sur laquelle il se pose. On dit que c'est l'emploi de cette technique qui a valu aux Ghost Dogs la réputation d'équipage fantôme.
        • https://www.onepiece-requiem.net/t1985-le-set-samourai
        • https://www.onepiece-requiem.net/t1888-le-capitaine-hadoc-a-emherge