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Mayday ! Mayday !

Pludbus courrait à en perdre haleine. Il courait comme il n'avait jamais couru auparavant. Son cœur battait la chamade tandis qu'il traversait nombre de fourrés et de buissons sur terrain en pente douce. Derrière lui, l'un de ces derniers marines le suivait difficilement, trainant la jambe qu'il avait, blessée. Lui aussi haletait tel un chien. La peur se lisait sur son visage. Les sueurs de la terreur se mêlaient à celle due à ses efforts. Le souffle court, il appelait à l'aide. Il implorait le secours de Pludbus. Derrière lui, quelque chose d'énorme s'approchait. Il sentait une chose volumineuse marchait lourdement. Il ne savait pas ce que c'était, mais il savait que les autres avaient disparu à cause de cette chose. Les cris d'agonies qu'ils avaient entendus en avaient dit long sur leur destin funeste. Pousser en avant par leur envie de survivre, les deux hommes détalaient comme ils le pouvaient.
Mais le marine qui accompagnait Pludbus ne courrait pas assez vite. Il tenta une dernière fois d'appeler à l'aide, d'implorer le soutien de l'ex-Amiral en chef, mais ce dernier fit la sourde oreille. Il continua de fuir en avant, faisant abstraction des cris horribles qui résonnèrent sur l'ile quand le dernier de ses camarades fut rattrapé par la chose.

Pauvre gars. Il avait pourtant du potentiel. C'était ce qu'il s’était dit Pludbus quand il avait alors fini sur la plage. Avec la mer en face de lui et la forêt verte derrière lui, il ne se sentait plus en sécurité, mais il ne pouvait faire mieux. La chose restait surement tapie dans l'obscurité, attendant son heure, ou bien dégustant son dernier repas.
Comment en était-il arrivé là ?

Cela faisait deux jours qu'ils étaient sur l'ile. À l'origine, Pludbus était à bord d'un navire de la marine. Un capitaine de bas étage avait défié sa chance en acceptant le vieux débris à son bord. Deux tempêtes essuyées et une avarie sévère eurent raisons de son optimisme initial. Personne n'était mort, mais les blessés s'accumulaient dans l'infirmerie du bateau. L'équipage grondait et Pludbus tapait sur le système du pauvre Capitaine. En passant près de l'ile verdoyante qui semblait déserte, il décida de faire une escale. En prétextant que l'ile était inhabité, on lui proposa de débarquer afin de la découvrir. Le vioc, ravi de pouvoir se dégourdir les jambes, accepta. La joie fut difficilement dissimulable. Toutefois, il força la main au Capitaine pour que plusieurs marines le suivent dans son excursion. C'est avec une grande tristesse que les marines abandonnèrent leurs camarades à l'hostile ile. Pour le salut d'un équipage, le capitaine avait sacrifié plusieurs éléments. C'était dur, mais c'était à ça aussi qu'on voyait un bon officier.
Plus tard, Pludbus et ces hommes étant revenus à la plage qui les avait vu débarquer, ils eurent la surprise de trouver un horizon vide de navire. L'incompréhension et la stupeur avaient laissé place à la colère et la terreur. Heureusement que Pludbus avait été là.

Dans les heures qui avaient suivi, il avait organisé la petite équipe en donnant des ordres inutiles, ce qui avait permis de cristalliser les instincts de survie de chacun autour de l'idée que le vieux leur serait inutile. Le bois coupé, le feu allumé et le ventre vide, les marines avaient passé une nuit de tourmente. Car la chose les avait repérés. Dans la nuit, l'un d'entre eux avait disparu. Puis, pendant les 24 heures suivantes, les hommes disparurent un à un alors que des cris terrifiants se faisaient entendre dans la forêt. Pludbus tentait de rassurer, mais il cachait le fait qu'il se faisait dessus de peur plus que par la faute de son système d'élimination en mauvais état. Au final, il n'avait rien réussi du tout et les autres marines avaient disparu.

Que faire ? Il n'en avait aucune idée. Était-ce la fin du légendaire Pludbus ? Il est pourtant encore trop jeune pour ça !


Dernière édition par Pludbus Céldèborde le Sam 12 Nov 2011 - 17:22, édité 1 fois
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Un bon moment. Cela faisait un bon moment qu’il n’avait plus vu tous les autres membres de l’équipage. Le capitaine n’avait pas changé. Toujours sa belle barbe virile qui inspirait un mélange de crainte et de respect.
Ils étaient trois à devoir arpenter les forêts pas si hospitalières de la Nouvelle Ohara. Au-delà de la mission, Soren était ravi de pouvoir passer plus de temps avec deux de ses compagnons, Riki le posé, enfin la plupart du temps, et Lou le… Lou.

La mission n’avait cependant rien d’une promenade de santé. Débusquer des révolutionnaires dans un milieu difficile, voilà la modeste tâche que le sieur Hadoc leur avait confié. S’il était le plus gradé des trois et le plus ancien de l’équipage, Soren savait qu’étant le plus jeune il ne servait à rien de se la jouer frimeur et que rien ne valait la convivialité d'une bonne pinte entre amis Chez Tonton, THE bar of South Blue.

La Nouvelle Ohara avait grâce à ses habitants rapidement retrouvé l’éclat de son passé. Les anciennes ruines avaient été balayées et déblayées. Par-dessus on avait reconstruit quasiment à l’identique. Les locaux avaient fermement l’occasion de poursuivre le travail de leurs ancêtres, et n’avaient pas hésité pour cela à organiser un Retour vers le futur architectural.
Les marines, anciens bourreaux et destructeurs de savoir, n’avaient pas la côte ici. Les révolutionnaires s’étaient donc naturellement tournés vers cette île pour en faire un point stratégique de leur plan.

Sur le pont, les trois gaillards se préparaient à se mettre en route. Soren, égal à lui-même essayait de trouver de nouveaux adeptes :

« Allons Riki laisse toi tenter ! s’exclama-t-il. Notre culte est très vénérable tu sais. Il t’offriras le réconfort et la joie que chacun de nous recherche. Je te le dis encore une fois : Aie confiaaaaaaaaance, crois en moi. »

Le succès restait mitigé. Les préparatifs s’achevèrent et le petit groupe fut prêt à partir. Mais avant le départ, une petite prière fut adressée à la Nature par le lieutenant-colonel :

« Notre Mère, qui êtes dans la Terre,
Que votre sol soit épuré,
Que votre éclosion arrive,
Que votre volonté soit faite sur la Terre comme sous nos pieds
Donnez-nous aujourd’hui notre jouissance de ce jour,
Libérez-nous de nos offenses, comme nous libérons ceux qui ont péché.
Ne nous laissez pas succomber à la Tentation Fatale, les autres, elles, nous font du bien.
Mais délivrez-nous du Mal.
Ainsi fut-il.
Anem. »


Cette prière n’avait certes pas le pouvoir d’éviter les mauvaises rencontres, comme le célèbre « Mon beau paladin illumine mon chemin », néanmoins elle donnait du baume au cœur et encourageait à redoubler d’efforts.
Sur ces paroles encourageantes le groupe se lança dans son périlleux périple avec bravoure, opiniâtreté, courage, entrain ainsi qu’avec beaucoup d’autres adjectifs renforçant la grandeur de cette future épopée.
    Il faut croire qu'Hadoc m'en veut pour quelque chose. Ce serait irrationnel. Je fais tout parfaitement. Mais pourtant, il s'acharne à me mettre en compagnie détestable pour les missions de terrain. Lorsqu'il nous a convoqué, nous annonçant que nous partions à la poursuite d'un révolutionnaire bien connu, j'étais pour. Totalement pour. Les révolutionnaires sont de loin la pire plaie que porte ce monde. Pire que les pirates, qui se fichent des lois, les révolutionnaires les COMBATTENT ! Hérésie! Crime de lèse-majesté! Ils méritent tous de finir à Impel Down.

    J'étais donc de bonne contenance, en départ de mission. Mais tout a basculer. Hadoc à prononcé les mots:
    "avec le Lieurtenant-Colonel Lawblood et le Caporal Achilia."

    Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi le sort, et Hadoc, s'acharne-t-il sur le pauvre moi que je suis. Ne fais-je pourtant pas montre d'une ponctualité irréprochable? D'un perfectionnisme délicieux? D'une rigueur à toute épreuve? D'une foi inébranlable en cette grande institution qu'est la marine? La réponse est oui. Bien entendu. Mais je suis le seul à l'entendre en fin de compte.

    Ainsi me voilà sur le pont du Passeur, à supporter les pitreries. La palme est pour l'instant attribuée à au lieutenant-colonel Lawblood et à sa prière païenne ridicule. Mais je n'ai aucun doute quant au fait qu'Achilia ne tardera pas à ce placer comme outsider dans la course à la fantaisie déplacée. Un gredin reste un gredin.

    Nous descendons sur Terre. La nouvelle Ohara. Symbole de la toute puissance du gouvernement. Rappel inexorable d'un fait simple: suis le règlement ou paye en les conséquences. Tout le monde fait tout un ramdam à propos de ce qui s'est passé. A propos du Buster Call qui l'a détruite il y a bine longtemps. Bandes d'anarchistes! Ni le gouvernement, ni la marine n'a à s'excuser de ce qui s'y est passé. Si les indigènes avaient respectés les lois, ils auraient pu continuer à lire des livres en faisant semblant de travailler longtemps encore. Mais il a fallu qu'ils remettent en compte les sacro-saintes lois. Tout est de leur fautes. CQFD. MOI, je suis fier de ce qui s'est passé à la nouvelle Ohara, parole de Commandant.

    Hadoc prend le chemin de la ville, où il tentera d'amadouer tous ces primates. Moi et mes deux "amis", nous fouillerons les alentours. Les villages et campagnes. Notre cible: toute trace pouvant mener à la découverte d'informations sur les groupes révolutionnaires en présence ici. Sur ça, il n'y a pas de doute possible. Ils sont présents. L'endroit est toujours un centre actif de délinquance. De décadence donc. Qui sait, si ce que nous faisons de probantes découvertes, peut-être pourront offrir nous indirectement à cette île, que dis-je, ce ramassis de terre impie, un nouveau Buster Call. Gné hé hé.

    Alors que le groupe du Capitaine s'éloigne, je déplie ma carte de l'île. Le premier lieu susceptible de me combler se trouve à deux lieux d'ici. C'est un minuscule hameau en bord de mer, qui fait office de port de pêche. Port de pêche... Mon oeil en loupe oui! Je parierais plus sur un débarcadère déguisé servant à livrer des objets prohibés à des fins illégaux. Malgré tout le dégout que provoque en moi le fait de leur parler, j'informe donc mon supérieur hiérarchique Lawblood et mon inférieur tout court Achilia.

    Messieurs. Le "hameau" de Wathora, première de nos cibles d'enquêtes, est à quinze minutes de marche. Je suggère que nous nous y rendions sur le champ, si bien sûr vous n'avez plus d'imprécations ésotériques et autres manifestations simiesques à déballer.

    Ce faisant, et sans attendre une quelconque réponse de ces deux énergumènes, je me tourne, et me met en chemin. Gné. Cela va être pénible, je le sens


    Dernière édition par Lou Trovahechnik le Lun 12 Déc 2011 - 11:39, édité 1 fois
      L'agitation sur le pont me tire de mon repos. Tant mieux, je dormais mal. Pas une sinécure d'être convalescent. Même le sommeil parait être une corvée. Un œil s'entrouvre, puis l'autre. Soupir. Par l'entrebâillement de la porte de l'infirmerie, je croise la frimousse de Junior qui passe en coup de vent. Je le hèle juste à temps pour lui demander quelques explications. Le gamin revient et me donne la raison du remue-ménage.

      Oh, c'est que le Capitaine a fait demander l'ensemble de l'équipage, Caporal.

      Il a précisé si les blessés aussi ?

      C'est que ... nous sommes arrivés à La Nouvelle Ohara, Caporal.

      Le gamin me tire une moue embarrassée, que je lui rends. Il ose pas me commander, mais compte tout de même réveiller ma bonne volonté par sa mimique. Sacré gosse. Sa diligence fait plaisir à voir. D'un signe de tête, je le libère, le voilà qui file sans se faire prier. Junior a réussi, je crois. J'vais reprendre du service, on dirait. Hadoc s'est fait assez mystérieux quant aux raisons amenant l'équipage sur ce lopin de terre, mais nul doute qu'il ne s'agit en aucun cas d'une simple escapade touristique. Après tout, si les Ghost Dogs ont été convoqués expressément pour cette mission, c'est qu'il y a anguille sous roche. Soit, allons aux nouvelles. Et puis, un peu d'exercice participera peut-être à accélérer mon rétablissement.

      Après un long soupir, je me décide à m'extirper du matelas moelleux que j'ai monopolisé toute la traversée durant. Boutonner ma chemise me prend pas moins d'une minute, avec ce bras en écharpe. Enfiler ma veste relève de l'impossible. C'en est trop. Le couteau dans ma botte à tôt fait de couper l'étoffe de tissu. Mieux. On est déjà plus à l'aise, on a moins l'air d'un infirme. J'attrape mon costard, que j'enfile sur le chemin me séparant du pont. Jm'en serais bien passé, mais y'a mes clopes et tout mon arsenal dedans. Et on va pas partir au front complètement à poil non plus, ça serait fâcheux.

      Quand j'arrive, le speech de Hadoc est déjà entamé. Je m'adosse dans un coin en fond d'audience, et me fait discret manière de pas troubler le Capitaine dans son discours. Ce brave Garnett me met au parfum de ce que j'ai loupé tout en s'enquérant rapidement de mon état de santé. Un clin d'œil rassurant clos la discussion, je reporte toute mon attention sur le briefing. Quand arrive le moment déterminant de la répartition des groupes, j'en viens à regretter de ne pas avoir été plus grièvement blessé que cela. Quoi que ça aurait été difficile. Mais tout de même. Trovahechnik.

      Commandant Trovahechnik, qu'il reprendrait lèvres pincées. L'exécrable supérieur. Celui dont le nom brandi résonne comme une menace auprès des enfants les lugubres soirs d'hiver. Si t'es pas sage, j'appelle Trovahechnik pour te faire réciter tes devoirs. Les révos à côté, c'est du gâteau. Ça promet. Seul réconfort, l'enthousiasme doit être au moins aussi débordant de son côté. Et puis, s'il y a le méchant supérieur, y'a aussi le gentil. Lawblood. Un peu allumé du ciboulot, jlui refilerai jamais une bouteille quand tu vois à quelles excentricités il s'adonne déjà sobre, mais sympa. Le chapelet qu'il me débite pour que je rejoigne sa paroisse me redonne le sourire.

      Bien essayé Lieutenant.

      Dernières vérifs, flingues là, tabac aussi. J'suis prêt. On descend du bateau et touche terre une demi-minute plus tard. Rien ne va plus.

      Le Commandant dispense une sorte de directive en vitupérant presque. Manière de prévenir l'incurie dont il me sait adepte sans doute. Ou juste par habitude. Mais sur le coup, j'ai rien à rétorquer. Si l'on s'accorde à dire que la suite risque d'être elle aussi bien corsée, on va éviter de rajouter du piment pour relever l'ensemble. Et de toute façon, j'vais pas gaspiller mon énergie en futiles sarcasmes quand marcher sans boiter accapare déjà toutes mon énergie.

      Alors on avance, vigilants. J'ouvre la marche, un peu détaché des deux autres. Ce qui m'évite d'avoir à faire la conversation. Un peu plus haut sur la colline que nous foulons, on peut apercevoir Wathora. Autrement dit, va pas falloir tabler sur une arrivée discrète. Sur notre flanc droit, nous apercevons une zone à végétation plus dense pour tout arranger. Si des petits malins devaient s'abriter quelque part sur ce bout de terre, ou entreprendre une quelconque embuscade, ce serait l'endroit idéal. Bah, on inspectera ce coin comme les autres.

      Dans cinq minutes tout au plus, nous serons arrivés au hameau. Seulement, entre les quelques chaumières et nous, un étrange point vermeil déteint sur l'ensemble aux tons verts. J'en réfère d'un signe de main aux deux autres avant d'approcher; le point grossi, se dessine plus précisément pour révéler sa vraie nature quand je n'en suis plus distant que de quelques mètres.

      Du sang, presque frais. Et pas celui d'un singe, Commandant.

      Main gauche, je présente un foulard bleu, caractéristique des uniformes marines, largement entaché de sang. Ça va être pénible ? Non, bien plus encore.
      Spoiler:
        Combien de temps était passé ? Il ne savait plus. La situation était dramatique ; il était seul, abandonné sur une ile déserte à la merci d'un dangereux prédateur ayant déjà dégusté le reste de ses hommes. La dernière nuit avait été cauchemardesque ; il n'avait pas dormi, immobilisé par l'inquiétude de voir surgir du néant une créature à poil et à dent qui aurait décidé de finir son festin. Le réveil matinal l'avait laissé fatigué et pas plus rassurer qu'avant. Certes, depuis que le dernier de ses hommes s'était fait attraper, il n'avait plus eu aucun signe de la créature. C'est à croire que le monstre était parti au même moment que les autres marines. Étrange. Enfin, Plud' n'était pas difficile. C'était au moins un signe positif dans cet océan de pessimiste dans laquelle il était plongé. Comble de l'ironie, son fruit qui l'avait mangé dernièrement ne lui était d'aucune utilité dans cette situation. Étrangement, ses hommes avaient refusé de s'abriter à l'intérieur du vieil homme. Un moment, Plud' avait cru qu'ils cachaient quelque chose, mais il devait se faire des idées. Impossible que ses propres hommes mijotent quelques choses dans son dos. Impensable même ! Il était Pludbus le Magnifique ! On ne cache rien à son illustre personne !

        Pendant quelque temps, l'indécision l'avait contrôlé. Que faire ? Rester ou chercher un éventuel secours ? La première option ne l'avait pas grandement aidé. La deuxième était dangereuse, mais pas plus que la première. Motivé par un élan d'assurance venu de nulle part, il se décida à explorer les environs. Sur un sol difficile et au milieu d'une végétation dense, il passa une moitié de journée à se fatiguer lentement. La présence de nourriture à portée de main fut la bienvenue tandis que l'absence de signe de dangerosité de la part d'un prédateur continuait. Pourtant, Pludbus avait l'oreille au taquet. Enfin, au maximum de ses capacités.

        Après plusieurs heures d'explorations, la végétation s'éclaircit et, sous un soleil dominateur, Pludbus eut l'incroyable surprise de découvrir un village non loin, près de la côte. Le plaisir de savoir cette ile habitée fut grand. La perspective d'un repas bien chaud et d'un lit douillet donna des ailes à Pludbus qui entreprit une rapide course en direction de la vingtaine de chaumières. Maintenant qu'il était en plein soleil, celui-ci cognait fort sur sa petite caboche. Pludbus haletait et sa vue se troublait tandis qu'il s'approchait lentement de son oasis du moment. Il ne voyait pas grand monde aux alentours. Un moment, il craignait que le village soit abandonné. Perdu pour perdu, il continuait de se fatiguer sans voir les deux humanoïdes qui le suivaient discrètement, une centaine de mètres dernière. L'un était armé d'une épée et l'autre d'un pistolet. Il se contentait de suivre Pludbus sans faire de mouvement précipité ; le marine n'allait pas très vite en même temps.

        Une fois arrivé au village, il découvrit que les ruelles étaient désertes. Pas une âme qui vit à la ronde. Un silence étrange semblait s'être installé. Pourtant, si Pludbus avait eu une once d'efficacité, il se serait aperçu de signes qui prouvait que le village était habité : quelques sauts remplis d'eau, une certaine propreté et des constructions en bon état. Non, il ne vit rien. Il se contenta d'accourir vers un seau d'eau et de le vider ; une moitié dans la gorge, l'autre sur la tête. C'est alors qu'il se retourna d'un coup, plus par hasard que pour le fait d'avoir senti quelqu'un derrière lui. Ses deux poursuivants se tenaient là, à cinq pas de lui, leurs armes brandies. Pludbus adopta un air ahuri de ceux qui ne savent pas ce qui se passe et qui n'ont rien à se reprocher.


        Encore un marine ? Lui, plus le groupe qu'on a chopé hier, ça fait déjà du monde ! Il se passe quelque chose de pas net ! On devrait faire pareil que pour les autres. Faisons-le disparaître.


        Pludbus déplaça son regard de celui qui avait dit ça à l'autre qui le tenait en joue avec son pistolet. L'idée ne semblait pas lui déplaire. Pludbus ne pouvait rien faire. Il était fatigué et usé par ses précédents efforts. D'autres marines étaient sur l'ile, cela le rassurait, mais la perspective de les rejoindre à l'état de cadavre l'avait quand même effleuré. Brusquement, il leva bien haut les mains et adopta une attitude de fier marin.

        Pitié ! Me tuez pas ! Je suis vraiment trop jeune pour mourir !
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        « Mais enfin commandant, je sais bien que c’est vous le chef d’équipe ! Non, je n’insiste pas sur votre grade techniquement inférieur au mien. Non je ne méprise pas votre vécu sensationnel. Non je n’oublie pas que vous êtes le second chez les Ghost Dogs et que je ne mérite que votre pitié. Et non enfin je ne joue pas sur les mots actuellement en continuant ma tirade sans ciller, je vous assure ! »

        La compagnie du cher Lou était fort intéressante. Non pas qu’il fut extrêmement bienveillant dans ses paroles, mais Soren savait qu’au fond de lui l’étincelle du bien resplendissait. Que cela devait être difficile pour lui de faire semblant d’être austère et déplaisant ! Que de souffrances il devait endurer pour ne pas laisser dépasser de sa petite carapace l’explosion d’une douceur immense et légitime !

        Les deux copains (dans le fond) marchaient côte à côte alors que le séduisant Riki jouait l’éclaireur. Son costume sombre, vu de dos, était coupé parfaitement et il ne pouvait subsister aucun doute quant à l’identité de son créateur, le célèbre Dolce & Guevara, fournisseur officiel du lieutenant-colonel lui-même.

        Ils s’approchèrent du village situé en hauteur quand le caporal leur fit un signe. Une tâche couleur vermeil luisait dans le champ poétique jonché de marguerites et de violettes.
        Les trois copains (comme cochon) eurent le malheur de constater qu’un marine s’était fait attaquer ici même quelques temps plus tôt. On ne touchait pas à la famille. Un camarade, un compagnon, un ami, avait peut être péri ici même. L’acte impie ne resterait pas impuni. Le gradé eut du mal à garder son sourire naturel et charmeur inchangé :

        « Certains vont payer ce blasphème. Et très cher. »

        Ils repartirent méfiants. Soren paraissait comme possédé, comme s’il se préparait à toute éventualité, embuscades ou pièges compris.

        « Nous ferions mieux de nous séparer commandant non ? Pas trop pour rester en vue les uns des autres, mais assez pour baliser tout le terrain. »

        Sans attendre de réponse il commença à contourner le village par la droite, vers les fourrés, sans réellement faire attention aux éventuelles protestations de ses équipiers.
        Après quelques minutes il aperçut plus distinctement le hameau. Wathora était apparemment habité, mais les habitants demeuraient invisibles. Tout ça sentait le piège qui pouvait aboutir à une mort certaine. Après une approche discrète -il faisait partie des Ghost Dogs tout de même-, il put se cacher derrière une maison et avoir une vue correcte du centre de la bourgade.

        Une scène incongrue se déroulait ici-bas. Un vieillard était en train de se faire ligoter les mains par deux âmes armées. Il lui sembla reconnaître le visage de l’ancêtre mais n’arriva décemment pas à mettre un nom sur son front. Toujours était-il que celui-ci était en bien mauvaise posture. Un assaillant tenait encore son arme quand l’autre l’avait rangée afin de mieux attacher leur victime.

        Ses deux camarades n’étaient plus en vue, mais nul doute qu’après ce qui allait se passer ils connaîtraient au moins la position de l’officier.
        Il saisit Edmund et Rita, ses deux lames chéries. Si Ed était « simplement » tranchante et résistante, sa petite sœur, elle, possédait un atout indéniable. Elle paralysait assez rapidement la zone touchée avant de s’étendre lentement au reste du corps. Un bon Pétrificus Totalus en somme qui pouvait même se révéler mortel si la blessure était profonde.

        Les deux dagues fusèrent rapidement. La première perfora la main de l’homme armé, comme prévu, l’autre dévia un peu trop et se logea dans la jambe du deuxième. Des cris de douleur s’échappèrent de leur orifice buccal peu entretenu.
        Le marine bondit de sa cachette et courut vers les hommes à bonne vitesse. En dégainant Mél, sa minuscule dagounette, il trancha les liens du vieil homme avec vigueur. Un des ennemis, le moins touché, empoigna son arme et tira. Le coup passa à un cheveu de la tempe de Soren.
        Il arracha de la cuisse Rita et s’en servit pour désarmer le brigand. Son compère était toujours à genoux et se tenait la main en hurlant. Edmund gisait à côté. Il frappa le premier avec le dos de sa lame, le contraignant à tomber au sol. Il tint alors en joue les blessés avec deux de ses lames.
        Sans lâcher ses petites il sortit de sa poche le foulard bleu encore rougeoyant trouvé plus tôt et le jeta par terre :

        « Les gars, je sens que vous allez vite me dire si vous savez quelque chose à propos de ceci. »

        Pendant la brève bagarre il avait pris un crochet au foie. Qu’il était ardu de conserver son air dur et invincible quand on souffrait ! Décidément il aurait dû faire plus d’abdos ces dernières semaines au lieu de conter fleurette et de se reposer sur ses lauriers.
          Une preuve. Évidente.Un linge ensanglanté, appartenant à un marine. Ça en est presque trop évident. Qui laisserait un signe si visible. C'est probablement un piège. Restons donc sur nos gardes. Lawblood nous propose une dispersion, pour couvrir plus de terrain. L'idée n'est pas mauvaise. Et tout le monde s'exécute, même ce fainéant d'Achilia.

          Je m'avance entre les petites cahutes. Discrètement. Mais il ne faut pas longtemps pour qu'un cri, puis deux, résonnent au milieu de l'ambiance marine. Je me précipite vers la source. Pour ensuite stopper. Méfiance. Ne courrons pas dans la gueule du loup. Je ne suis sûrement pas le seul à avoir entendu la plainte. Me faufilant tel un invisible faufilant, je me cache derrière un baril rassi et puant, et observe la scène qui se passe à une vingtaine de mètres de moi. C'est Lawblood. Victorieux. A son coté, deux hommes hors d'état de nuire et ... une silhouette qui se relève péniblement. Je n'en crois pas mes yeux. Cette silhouette, c'est ... Pludbus Céldèborde! Tout marine le connait! L'incompatibilité de ses capacités avec son ancien statut d'Amiral en Chef ont fait couler beaucoup d'encre. Que fait donc cet usurpateur ici?

          Je n'ai point le temps de me poser plus longtemps cette question. Car du sol apparaissent tout à coup des hommes crasseux mais armés! Tout droit sortis de trappes dissimulées sous la terre. Ils encerclent les deux hommes, les pointant du bout de leur canon. Ils ne m'ont pas vu. Et Achilia n'est pas là. Caché comme moi sûrement. Vu leur nombre, il me sera difficile de les mettre hors d'état de nuire. Non. Faisons autrement. Il sera plus malin de les laisser officier, et de les suivre ensuite. Ils nous mèneront à notre but. C'est certain.

          Je me tasse donc derrière mon tonneau. Bien caché. Personne ne peut me voir. Puis, un bruit. Celui d'une arme qu'on charge. Dans mon dos.

          J'en ai trouvé un autre, ici! Lève tes mains bien hauts!

          Argh.
            Devant une situation qui rappelle chacun à son devoir, les différents sont mis de côté, les remarques acrimonieuses cessent. On a le possible macchabée d'un collègue à trouver, et surtout un guet-apens potentiel à déjouer. Fini les semblants de distractions. Place à l'action, la vraie. Fougueux et déterminé, Lawblood s'oriente vers le cœur du patelin d'où nous parviennent des cris désespérés; le Lieutenant disparait rapidement à ma vue tandis que Trovahechnick progresse à allure modéré, plus méfiant, vers la gauche par rapport à l'épicentre des bruits.

            Le temps pour moi de contourner la zone pour sécuriser le périmètre, la situation évolue. En bien. Après de brefs échanges, les deux forcenés ont été neutralisés, leur otage libéré, sain et sauf. Finalement pas de quoi en faire une montagne. Tant mieux, je sens mon bras meurtri me lancer de nouveau, procéder à une intervention musclé dans ces conditions serait une véritable gageure. Et comme ma présence n'est pas requise dans la minute, j'ai le temps pour m'administrer le meilleur des remèdes contre ce type de douleur. Et contre à peu près tous les maux qui soient, à la réflexion.

            De la poche intérieure de mon costard, je retire une flasque. Son contenu ? Un précieux whisky douze ans d'âge, héroïquement remporté au terme d'une vieille partie de poker face à un contrebandier de West Blue donnant dans l'alcool et les armes. Le bon vieux temps, quoi. Ses hommes de main étaient d'avis de me brancher jme souviens, mais lui me trouvait sympathique et jugeait que ma témérité méritait digne récompense. Le saint homme. Il me sauve la mise sur ce coup. Deux gorgées. Plus une troisième dans le doute, manière de. Il ne faut pas plaisanter avec la santé. On a l'impression que ça va et un beau matin...

            Un soudain raffut me tire de mes rêveries. Sans doute mes supérieurs aux prises avec leurs nouveaux captifs. Tout en approchant, je fourre mon sirop pour la toux maison dans une poche et cherche de loin à deviner si mon absence est déjà devenue sujet à controverse. Ce que je vois manque de me faire lâcher un juron. Une quinzaine de hors-la-loi aux looks dépravés tiennent en respect et surtout en joue Lawblood et l'infortuné qui devait se croire tiré d'affaire. Un vieil illuminé à la voix qui porte; bien la peine de vouloir se la jouer discret. Immédiatement, je me tapis derrière l'une des chaumières en périphérie de Wathora. À peine le temps de vérifier que personne ne m'a encore repéré, une nouvelle voix s'élève, depuis l'opposé du village.


            J'en ai trouvé un autre, ici! Lève tes mains bien hauts!

            Il ne s'agit pas de moi. Ce ne peut donc être qu'un seul individu bien précis. Trovahechnick. Lui aussi ? Ah elle est belle la marine... Mon malheureux Commandant débarque, menacé par le canon d'un fusil, ses mains levées aussi haut que ses petits bras le lui permettent. Ça en serait carrément risible si j'étais pas moi-même dans la panade. Pendant notre fugace randonnée, on a gravi le versent à découvert. Et ces mecs ont bien repéré trois marines. N'en ont attrapé que deux pour l'instant. Et ils sont fermement décidés à dénicher le manquant à l'appel, si j'en crois les directives du chef de la bande qui parviennent à mes oreilles. Autrement dit, ça va commencer à sentir le gaz pour le brave Rik dans le coin.

            Cinq secondes passent, je reste figé. Choisir, vite. Je vais pour tenter un pile ou face quand les révolutionnaires m'aident à prendre une décision en commençant à battre les alentours. Dix bougres qui commencent à fouiller minutieusement la zone; ça fait beaucoup à gérer pour un malheureux Caporal. Convalescent de surcroit. Bah, ils se sont fait prendre, tant pis pour eux. Et puis, ils ont de la ressource, sont pas nés de la dernière pluie ces mecs. Moi non plus d'ailleurs, je trouverai bien un moyen de retrouver leurs traces. On se carapate, ça vaut mieux.

            À pas de loup, je commence à partir à reculons, toujours vigilant aux faits et gestes de tous. Pour le moment, ça me cherche, et ça ligote comme il faut les trois captifs. Ils ne leur feront rien avant d'avoir statué sur leur sort. Autrement dit, avant d'avoir ramené les prisonniers à leur planque. En attendant que ça se calme, il suffit de prendre ses distances avec ...

            Kling.

            Je connais ce bruit. C'est une bouteille de verre qu'on a mal rangée dans sa poche et qui se brise en tombant ça.

            Là-bas, un bruit !

            Hmm ?

            Des index pointent dans ma direction, des voix s'élèvent et déjà des détonations retentissent. Pour la discrétion, on repassera. Rapidement, ce sont pas moins de cinq ou six mecs beuglant bien fort et brandissant haut leurs coupes choux qui s'élancent à mes basques. Une nouvelle salve manque de peu de me transformer en passoire. Je jette un regard à feu mon whisky ...

            C'est maintenant qu'on va savoir si t'en valais vraiment la peine, mon pote...

            ... et m'élance, sans prêter ce coup-ci gare à mes membres endoloris. Si j'entraine une partie de ces révolutionnaires à ma poursuite, ça offrira peut-être l'opportunité à Lawblood et Trovahechnik de se libérer d'eux-mêmes de leur côté. À partir de maintenant, mieux vaut ne compter que sur soi. On serre les dents. Cap vers les cimes.
              Plud' était en danger. C'est sûr, ils allaient l'exécuter. C’en était fini du célébrissime Céldéborde. Le monde allait connaître la tristesse de sa mort. Les gens verseront un torrent de larmes lors de son enterrement. Ça sera un moment dramatique et intense comme il n'y en a pas dans une décennie. Sur le papier, ça sonnait bien, si le destin pouvait intervenir à ce moment-là pour lui éviter de crever, ça lui ferait sacrément plaisir au vieux Pludbus. Discrètement, les fils de ce même destin se tendaient. L'instant s'apprêtait à être témoin de l'un de ces miracles qui font de ses hommes des légendes vivantes. En dernier recours, Plud' expulsa férocement l'air de ses poumons dans un cri qui ne se voulut pas terrifié.

              Au secours !

              Le destin aurait pu décider de tuer le Sieur Pludbus, mais, une énième fois, il lui envoya quelqu'un le sortir de ce mauvais passage. Ce quelqu'un se révéla être un marine. Plus qu'une aide, c'était un sauveur. En quelques mouvements que l'ancêtre ne put suivre, l'age sans doute, il désarma les deux adversaires de Plud'. Ils mordirent la poussière, le vieux était bien content. Il se releva aussi vite que lui permit son corps afin de railler ses ex-adversaires.


              Ah ah ! Ça vous apprendra à vouloir affronter Pludbus Céldéborde le victorieux ! Personne n'est capable de me vaincre et ce n'est pas vous qui pourrez avoir une chance de me faire du mal !


              Il faisait pitié à faire ainsi le malin alors qu'il avait été à deux doigts de frôler la mort. Encore une fois, le destin était avec lui, mais il oubliait souvent que le destin pouvait lui jouer aussi de vilain tour. Il allait l'apprendre, une nouvelle fois, pour l'oublier cinq minutes après. Déjà, il aurait dû remarquer que ce même destin lui avait envoyé un type plutôt étrange. Beau gosse, il faisait de l'ombre à Pludbus. Il avait un regard à ne pas être très net. Le genre de type un peu fanatisé pour une certaine cause. Même si celle-ci allait de pair avec les buts de la marine, ça n'allait pas forcément faire bon ménage. Le vieux de la vieille aurait bien voulu cerner un peu la psychologie du type avant de retomber dans un nouveau problème, mais ce dernier se révéla plus tôt que prévu.

              Plus d'une dizaine d'hommes apparus du sol par des trappes sournoisement aménager. Une de ces trappes s'ouvrit Pludbus et l'envoya valdinguer en arrière. Avant même qu'il n'est pu se relever, les fesses endolories, on le tenait à nouveau en joue. Plutôt sales, les inconnus ne semblaient pas très ravis de la présence des marines. Pludbus jura qu'ils devaient être de mèche avec ceux dont le jeune marine s'était occupé. Une déduction assez simple, mais que Pludbus avait fait comme si elle était bien plus complexe. En parlant du jeune marine, celui-ci était battu. Elle est belle, la jeunesse ! Pludbus pesta contre ce blanc-bec qui s'était plongé au milieu du piège sans préparation. Pludbus n'aurait pas fait en d'autres circonstances. Il aurait flairé le piège. Il l'avait flairé ici aussi. C'est évident. Il avait juste fait une erreur d'appréciation. On ne trompe pas si facilement la légende des mers qu'est Pludbus !

              C'est alors que d'autres types louches amenèrent un autre marine. À côté de ses gardiens, il paraissait encore plus louche. Rabougri, moche et vieux, il semblait encore plus décrépi que Pludbus, c'était dire le phénomène ! Il ressemblait à quelqu'un dont Plud' avait entendu parler ces dernières années. Une créature qui faisait couler beaucoup d'encre, ou bien il en coulait beaucoup lui-même. Enfin, il ne savait plus. Il en avait entendu parler de ceux qui voulaient se reposer leur conscience en se souvenant qu'ils n'étaient pas les seuls à se coltiner les cas spéciaux tels que Pludbus. En gros, c'était une sacrée épine. La guigne ! Voilà qu'on lui donnait un type inutile. Comment il allait se débrouiller ?! Le destin était vraiment de mauvaise humeur ce jour-là. Un instant plus tard et c'était plusieurs hommes qui fichait le camp pour poursuivre un inconnu. Un autre marine ? S'il était du même niveau que le chiffon humain d'à côté, Pludbus n'allait pas s'en tirer sans aucune égratignure !

              Heureusement, un inconnu en liberté eut un certain effet sur la bande de méchants messieurs. Les deux tiers partirent à la chasse à l'homme laissant le reste garder les trois marines. En même temps, entre le vieux, le truc moche et la tête brulée, qu'est ce qu'il pouvait craindre ? C'était surement ce qu'ils se disaient. Ils allaient surement les tuer. Forcément ! Ils n'allaient pas s'embarrasser de prisonniers. Pour être aussi organisé, il n'en réchapperait pas ! Pludbus devait fuir ! Les deux autres comprendront. Ils allaient devoir se sacrifier pour le bien de l'ex-Amiral en chef. Il était bien trop précieux à la marine. Leur courage sera inscrit au panthéon des héros. Il en faisait le serment !
              Dans un premier temps, il contracta ses intestins afin de lâcher un de ses gaz très malodorants dont il avait le secret. Pour patienter, il désigna les deux marines et lança d'une voix qui se voulait assurer.


              Allez ! Les mecs ! Lancer l'embuscade ! Lâcher vos pouvoirs des fruits du démon !

              Les têtes se tournèrent dans la direction des deux visées. Pludbus lâcha alors son gaz vicié. La petite brise suffit à diffuser le gaz tandis que les types ne savaient que faire après la révélation du vieillard. L'odeur nauséabonde fit du mal à tout le monde. À son tour, Pludbus utilisa son petit pouvoir à lui. Il attrapa un type et sauta sur lui. Les effets de la gravité le firent tomber en arrière. Les effets du démon le firent rétrécir énormément. À nouveau, l'effet de la gravité agit et fit écraser la personne par le corps devenu massif, à son échelle, de Pludbus. Sprotch. Le marine roula sur lui même, cherchant à fuir et laissant les deux autres bleus dans l'incident qu'il venait de causer. Courage ! La mort n'est qu'un mauvais moment à passer ! Pludbus savait se montrer compatissant envers ses hommes.
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              Oups ! La tactique un peu brutale du lieutenant-colonel s’était retournée contre lui. Pour deux malandrins désarmés, dix autres surgirent du sol, où plutôt du sous-sol.
              Entre nous, ils n’étaient pas jojo. Surement du menu fretin bon pour faire le guet et pour arrêter les intrus les moins organisés. Comme lui en ce moment même.
              Zut ! Ses vieux démons l’avaient rattrapés. Il n’eut même pas l’occasion de ranger Rita et Edmund dans leurs délicats fourreaux. En levant les mains, il les laissa choir et reposer sur un sol bien trop inhospitalier pour elles.
              Les pauvres ! Pour se rattraper Soren se jura de leur faire un massage spécial dès qu’il en aurait l’occasion. Enfin s’il survivait.

              Bon il fallait s’organiser. Analyse de la situation. Une dizaine de gardes qui les tenait en respect lui et le… l’auguste gentleman qui se tenait à ses côtés. Mauvais mauvais. Heureusement qu’il pouvait compter sur Lou et Riki pour rattraper sa légère poussée d’imprudence.

              J'en ai trouvé un autre, ici! Lève tes mains bien hauts!

              Heureusement qu’il pouvait compter sur Riki pour rattraper sa légère poussée d’imprudence.

              Le loustic était lui aussi tombé dans la gueule du loup. Sa propre entrée éblouissante était cependant bien plus louable que celle du commandant, se rapprochant d’un pas lourd et claudiquant.

              Désolé pour mon entrée mais vous comprendrez que j’avais une faim de loup, Lou.

              Le regard noir de son supérieur d’équipage en dit long sur son sens de l’humour au vu de la situation. De sons sens de l’humour tout court, même.
              Il fallait gagner du temps. Riki ne pourrait pas les sauver tout seul. Etrangement dans une situation si délicate, Soren se prit à sourire. Même en se faisant attacher il se permit quelques facéties.

              Soyez gentil mon cher, adressa-t-il à un des gardes, si vous serrez trop mes poignets je ne pourrais plus prier convenablement. Vous n’oseriez pas priver un pauvre hère de sa réjouissance quotidienne tout de même ?

              Les nœuds furent redoublés. Décidément rien n’allait aujourd’hui. Ses pauvres supplications tombaient dans les oreilles crasseuses de ces cabotins sans les marquer. Demain, tout irait mieux, simple principe d’équivalence. Après tout, Demain ne meurt jamais.
              Tout de même, heureusement qu’il pouvait compter sur Riki pour rattraper sa légère poussée d’imprudence.

              Là-bas, un bruit !

              Heureusement qu’il pouvait… qu’il pouvait encore prier. Riki s’était fait repérer, et ce n’était pas moins d’une demi-douzaine d’hommes qui se mettaient à sa poursuite. Finalement ils n’en restait plus beaucoup sur place. Enfin six ou douze, quand on avait des fusils cela ne faisait pas beaucoup de différence.
              Le prisonnier, étrangement en profita pour s’adresser à eux d’une voix puissante. Il les incitait à… utiliser leurs pouvoirs ? Oh non il avait bien trop de chance de ne jamais avoir eu à manger un de ces fruits démoniaques qui symbolisaient à eux seuls tout le vice et toute la cruauté de ce monde. Et quand bien même comment aurait-il pu savoir qu’ils en avaient mangé ? Mais alors, se pouvait-il qu’il ait un plan ? Un de ceux qui font ressortir toute la grandeur et toute la bonté d’une âme ? Un de ceux qui laissent une trace, une senteur magnifique derrière eux ?
              Mais… mais quelle était cette odeur ? Cette vague soudaine ? Oh c’était insupportable. Impossible de se boucher le nez ! Il plissa les yeux de dégoût, avant de regarder tant bien que mal la scène. Le vieillard, qui ne l’était apparemment pas tant que ça, venait de faire disparaître un ennemi et s’enfuyait ! Pas de temps à perdre, il fallait sauter sur l’occasion.
              L’officier plongea au sol et entreprit de trancher ses liens avec Edmund qui y gisait, abandonné et malheureux. Plus vite plus vite !

              Le temps que les adversaires se remettent de leurs émotions, Soren dégaina à vitesse grand v Carlyle, sa lame illusoire. Bien utilisée elle pouvait leur donner le petit laps de temps dont ils avaient besoin pour trouver une échappatoire. Il brisa sa morale, se signa brièvement avant pour se pardonner cette future impolitesse, et tutoya son chef.

              Lou, ne regarde pas la lame, murmura-t-il. Eh, messieurs, on regarde ce que votre serviteur a dans la main ! rajouta-t-il.

              Se faisant il avança son protégé qui luit à la lumière. Les victimes, prises sans aucun doute de visions sympathiques, restèrent hébétées un moment. Sans attendre, Soren ramassa ses autres armes, coupa les liens de son commandant et détala sans demander son reste.
              Il courut au détour des ruelles, tentant de semer les hommes qui devaient s’être remis à leur poursuite. Leur poursuite? Mais, mais où était-donc passé son commandant? Il était pourtant sûr de l'avoir libéré. Il se serait fait reprendre? La poisse! Il fallait vite trouver un moyen de le récupérer. Mais comment faire? Foncer se jeter à nouveau dans un piège fumeux? Non il devait plutôt essayer de retrouver Riki, histoire de ne pas opérer seul. Ah si seulement ses petits hommes chéris étaient là. Laona aurait encore essayé en plein combat de séduire Cormak sans succès. Les pauvres n'avaient pas pu l'accompagner ici.
              Mais il ne pouvait se permettre de se lamenter. Les méchants vilains se rapprochaient, il fallait fuir pour le moment. Sa cavalcade se pousuivit à travers les entrelacements de ruelles curieusements sombres et vides. Quand tout à coup, à un croisement opportun…

              BOUM !

              Il percuta une masse. Une masse bien compacte. C’était… c’était le vieil homme ! Comment s’était-il retrouvé au même endroit qu’eux ? Il devait avoir couru au hasard lui aussi. Voilà qui pouvait s'avérer bénéfique pour la suite...à condition de pouvoir boucher ses narines délicates sur commande.
                Nous voilà pris. Cerner par le crime, par la mal. Les infects nous ligotent comme si nous étions du bétail. des infects nombreux, qui nous tiennent en joue. Mais qui n'ont aucune idée de qui leur fait face. Où peut-être que si. Il ont sûrement entendu parler de l'amarrage au port d'un bateau de la marine. Et peut-être ont-ils identifié Hadoc. Ils auront dès lors cristallisé leurs peurs sur ce dernier, nous reléguant au rang de stupides laquais. Grave erreur. Tout comme le nœud enfantin qu'ils font pour nouer nos liens. Gné hé hé. C'est du tout cuit. Ils vont probablement nous menés à une succursale de leur "QG", pour nous interroger. Là, nous les prendrons par surprise, nous fouillerons leur cache qui nous mènera à leur base. Gné hé hé. Génial Commandant Trovahchnik. Sisi c'est bien de moi que je parle.

                Je tente de capter le regard de Lawblood, pour lui communiquer mentalement mon plan. Mais hélas, l'impulsif en a décidé autrement. Vil jeunesse irréfléchie. L'impudent lance un mouvement d'escapade et... m'appelle par mon prénom! Mais enfin! Nous n'avons pas élevé les cochons ensemble que je sache. Mais ni une, ni deux, mes liens sont défaits. Arg. Comment se dépêtrer de cette situation. Paraître naturel, naturellement. J'emboîte donc le pas du fou, de mes petites jambes fébriles! Pour m'écraser au sol, quelques mètres plus loin. Oh, un caillou. Quel dommage. Gné hé hé.

                Regardez! Celui-ci est trop petit pour savoir courir! Gya hahaha!

                Cause toujours. trop petit pour courir, mais assez grand pour te mettre au trou pour la fin de tes jours gredins! Et on me repasse mes liens. Même nœud. Plus serré. Mais inutile pour quelqu'un qui possède deux bras télescopiques. Cette donnée là, dommage pour eux, ils ne l'ont pas. Évidemment. Un gros homme me charge sur son épaule, et nous partons avec un petit contingent de révolutionnaires. Les autres restent pour retrouver la traces des évadés. Séparant ainsi les troupes. En fin de compte, l'escapade de Soren Lawblood aura servi à quelque chose! Nous avons fait quelques mètres, et un des brigands me bande les yeux. Le tissu utilisé à cette fin pue la transpiration rance. Beurk.

                Et nous continuons notre route. Eux, rigolard. Moi aveugle. Mais on ne trompe pas si facilement un éminent membre de la marine! Gauche à la sortie du village, une demi lieue, puis à droite. Un petit tour inutile et on reprend. Deux lieues vers l'Est, puis on descend. Je souris.Il n'ont pas remarqué les tâches d'encre que j'ai laissées derrière moi, intentionnellement. J'aime mon corps. Gné hé hé. Notre plongée nous mène dans une cave humide, comme en témoigne l'air renfermé qui l’habite. Je suis posé à terre, puis ligoté sur une chaise. On me laisse mon bandeau. Et une voix grave et sérieuse résonne à mes grandes oreilles.


                Je n'ai pas de temps à perdre, je serai donc bref. Quelle est la véritable raison de votre présence ici, toi et tes camarades du gouvernement? Réponds moi et tu auras la vie sauve.
                Un interrogatoire. Il va falloir gagner du temps. Je connais un moyen tout à fait valable. Et me mets à pleurer. Chaudement. A grosses larmes de crocodile.



                Dernière édition par Lou Trovahechnik le Mer 29 Fév 2012 - 13:27, édité 1 fois
                  Tu es brillant, Caporal Achilia, y'a pas à dire. Très brillant. Pour t'embarquer dans des coups fourrés pas possible, t'es le meilleur. Mais t'aurais mieux fait de rester jouer les tires-au-flanc sur Le Passeur. Au lieu de ça, me voilà à jouer au chat et à la souris avec la canaille révolutionnaire. Vous parlez d'une veine. Mais j'ai pas la gueule du gibier résigné. Loin de là. Aussi vite que mes jambes le peuvent, je gravis la colline, en regrettant amèrement mon damné whisky mort au combat. C'est moche la guerre, mais faut savoir établir des priorités. Je cavale, à en perdre haleine. Les fous furieux sont tout près. C'est pas le moment de trainer en route.

                  [...]

                  Dix minutes que je cours. Je sens mon souffle se faire de plus en plus fort, irrégulier; mon cœur bat de plus en plus vite dans ma poitrine. Si je comptais larguer mes poursuivants au cardio, c'est mal embarqué. Ils sont pas convalescents derrière, et ils font pas semblant d'avancer non plus. Je les entends régulièrement brailler, signe que je ne gagne pas de terrain, quand je jette un coup d'œil par dessus mon épaule, c'est pour constater la faible distance qui nous sépare. Cinquante mètres maximum. Parfois, une balle siffle à mes oreilles. Plus ou moins forte, plus ou moins stridente. Une chose de sûre, ils visent pas les jambes. Et si je trouve pas bien vite un abri, aussi mauvais tireurs soient mes chasseurs, l'un d'eux va finir par faire mouche.

                  Tout le sérieux d'une situation qui n'en manquait déjà pas m'a explosé à la gueule d'un coup. Si j'avais su, je me serais fait neutraliser gentiment plutôt que de prendre la fuite. Les joies de l'uniforme. Me faire trouer la panse pour une bande de révolutionnaires sans envergure...

                  J'veux une augmentation. Une prime de risque. J'vais aller gueuler chez les supérieurs. J'va...

                  Gueuler ? Bruit ? Et là, je percute. Les tirs se sont estompés il y a un petit moment déjà. Les cris aussi. Comme si j'avais enfin un moment de répit. Mieux, comme si on abandonnait la poursuite. Je n'y prête attention que maintenant, sous la pression, j'ai juste penser à me carapater au loin; et on dirait bien que ça a porté ses fruits. Ce serait trop beau pour être vrai, mais ça mérite que je vérifie. J'ai peine à y croire, mes yeux ne me mentent pourtant pas. Derrière moi, le terrain est dégagé. Aucun individu à proximité. Une simple et paisible végétation. Juste ce fourré empli de ronces où j'ai malencontreusement déchiré une manche. Mais finalement, rien de cassé. Je vais pouvoir repartir vers le village principal de l'île, reprendre mon souffle et mes esprits.

                  Héhé, trop facil...

                  Un pas. J'ai fait un pas avant de me figer, le temps de voir surgir du diable vauvert mes chasseurs. Ils m'ont contourné pour me prendre à revers. Surtout, deux d'entre eux pointent vers moi leur tromblon de manière un peu trop menaçante.

                  Feu !!

                  Et merde.

                  Je plonge. Un mélange de billes de plomb, de fragments de métal et de débris de verre vient me fouetter aux jambes. Encore heureux qu'ils aient pas de vraies munitions sous la main. Mais ça risque de pas changer grand chose au décompte final. Eux arrosent sec, moi je rampe précipitamment vers le premier retranchement naturel à proximité, une espèce de gros caillou à peine assez grand pour me servir d'abri provisoirement.

                  S'en suit un échange de politesses dont personne ne sort gagnant. Ils allument le malheureux rocher, j'empoigne mes pétoires pour répliquer à l'aveuglette. Ils me cernent, je vérifie de pas avoir trop morflé. Je suis pas mourant mais je suis dans de sales draps tout de même. J'en ai traversé, des situations foireuses dans ma vie, mais celle-là se place pas mal, parole. Une voix forte s'élève, me somme de me rendre. Ils sont conscient d'être en position de force, mais ont tout de même la décence de m'offrir un échappatoire. Bons gars. Trop aimable de proposer. C'est peut-être la seule alternative potable. Enfin, presque. J'ai encore La Surprise. Reste à savoir si ça va suffire. On va être vite fixé.

                  Ok. Tirez pas, les gars, tirez pas.

                  Flingues tenus par le canon, je me montre. Sans geste brusque, coopératif. Évidemment, s'ils m'allument maintenant comme à la parade, c'est une fin assez pitoyable... Mais non. Ils s'approchent, vigilants, leurs armes rivées sur moi, pas trop pressés de me descendre manifestement. Trois sur ma gauche, trois sur ma droite. Du sur-mesure. C'est à mon brave Berry de jouer. Vole, mon grand.

                  Bazooka or Water pistol ?

                  Qu'est ce que ... ?

                  Pile, ça passe. Encore une victoire brillante pour ma belle étoile. J'ai deux engins capables de souffler leur groupe entier en main désormais. Et de leur côté, les tromblons se retrouvent transformés en arrosoir. Littéralement. Beau retournement de situation. Si j'arrive à neutraliser le groupe entier pacifiquement, je pourrai même me targuer d'avoir ramené des prisonniers à bord.

                  Sauf que. Certains ont encore leurs armes. Et la surprise passée, ils ont pas l'air de trop apprécier le tour. On se toise un instant; je leur rends un regard fermé. S'agit de leur montrer qui est le patron. Un pur bluff comme on en fait rarement. Jouable cela dit. Ils sentent le danger que j'incarne pour eux; presque palpable. Les rapports de force se sont inversés. Et pourtant. Malgré une tremblotte évidente, malgré mon numéro de mec implacable; l'un d'eux fait tout de même mine de dégainer, dents serrées, à la recherche du courage qui lui fait défaut.

                  Si j'étais vous...

                  Bang.

                  Trop tard. On pourra pas me reprocher de pas avoir essayé de l'avertir. Sa balle vient s'écraser contre mon Bazooka avant de ricocher au loin.

                  ...j'aurais pas fait ça.

                  Grimace menaçante. Les négociations sont rompues; définitivement. Pendant une demi-seconde, seuls nos regards s'agitent. Et puis, toute la meute dégaine simultanément. C'est sans doute une grosse connerie de faire front mais qu'importe. Même pas peur. Le dénouement reste indécis, je m'en voudrais de ne pas jouer cette main, si parfaite. Hardi Rik, tu vas venger ton défunt Whisky.

                  La totalité des armes à feu aboie dans un rugissement terrible. Le sang coule. Les masses s'écroulent. Santé.
                    Après avoir échappé à la vue de toute la bande de révolutionnaire et de marine en passant au coin d'une baraque, Plud se releva et courut le plus loin possible de la source d'emmerde potentiel qu'étaient ces types. Rapidement, des cris et des coups de feu se firent entendre, mais Plud était déjà loin. Enfin, il était le plus possible avec ce que lui permettaient ces jambes de vieillard. Après seulement cent mètres et deux virages pris à pleine vitesse, il s'écroula contre un mur de bois, harassé par une fatigue qui l'empêcher de faire un pas de plus. C'était le bon moment pour faire un point sur la situation.
                    Il n'était pas sur une île déserte, mais l'ile grouillait de types qui ressemblaient franchement à des révolutionnaires. Plud' n'avait pas forcément de gros griefs contre ces gens là. Leurs convictions, elles étaient contre le gouvernement Mondial. Ce même gouvernement mondial qui avait tant cherché à discréditer Pludbus. Normal qu'il n'était pas très motivé à leur causer des problèmes. C'est sûr qu'affronter Pludbus le Héros serait très problématique pour ces révolutionnaires. Peu en réchapperait et Pludbus en ressortirait glorieux, même si, en son for intérieur, il ne voulait pas les déranger. Cependant, il n'allait tout de même pas passer sa vie sur cette ile, il fallait bien l'avouer. Le monde avait besoin de ses talents et de sa force. Le monde serait chaos sans lui. Il avait conscient de cette vérité. Ainsi, il devait s'échapper de cette ile en rejoignant soit les révolutionnaires, soit les marines. Pour les premiers, il estimait que ces chances de paraître inoffensive à leurs yeux étaient réduites depuis qu'il avait tué un des leurs et qu'il était reconnu comme un marine appartenant à l'autre groupe de force de l'ordre. Du coup, c'était une option à ne pas prendre. Soit. Va pour rejoindre le groupe de marine.

                    Quoique, ils ont l'air d'être une vraie bande de branquignols. Se faire capturer par quelques révolutionnaires amateurs, c'est ridicule ! L'autre qui s'était fait capturer et qui ne ressemblait à rien ! Le type un peu simplet avec ces couteaux ! C'était ça, la marine ? Pouah ! De son temps, ce n'était pas comme ça. Il était bien parti avec une bande de types comme ça. Enfin, il n'allait tout de même pas faire la fine bouche. Tout le monde ne pouvait pas avoir la force et le talent de Pludbus. Il se demandait qui pouvait être leur capitaine. Un jeune sans expérience qui devait penser être un héros avant même d'avoir quitté ses couches. Rah. C'était criminel d'amener de tels zouaves en mission. Si la légende du merveilleux Pludbus devait prendre fin sur cette ile, ce serait surement la faute de cette bande de marines de seconde zone.
                    Puis, il se rappela qu'ils étaient morts, les types en question. Mort pour lui avoir permis d'effectuer une retraite stratégique pour éviter de dire qu'il avait fui. Pauvres hommes. Dans leur ignorance crasse, ils ont fait quelque chose de leur misérable vie. Plud' saura se souvenir de leur sacrifice. C'est alors que le benêt supposé mort vint le percuter à pleine vitesse. Heureusement, il n'avait pas activé son pouvoir ; il n'y pensait pas. Du coup, le marine ne rapetissa pas. Néanmoins, il propulsa Plud' deux mètres en arrière qui atterrit lourdement sur les fesses. Pour un peu, c'était le coccyx qui péter. Heureusement, il était solide, le Plud'.

                    Il regarda le marine. Il avait l'air entier. Pas de trace de son camarade la chose informe. Il devait être mort. Le pauvre. Avec la tête qu'il avait, c'était ce qu'il avait de mieux à faire, se laisser tuer. L'autre devait être déboussolé de cette mort. Il fallait un peu le réconforter.


                    Ah ! Content que t'aies survécu ! T'es costaud, toi ! J'suis désolé pour ton pote. La mort, c'pas toujours top. J'me présente. Pludbus Céldéborde … ouai … je sais … l'ex-Amiral en chef de la marine. T'auras un autographe quand on sera peinard. T'es de quel équipage ? C'qui ton capitaine ? Z'aviez quoi de prévu ? J'veux bien vous aider ! Ah ah ! C'est que j'suis toujours aussi puissant qu'avant ! Mais … euh … les autres types sont toujours dans le coin ? Faudrait s'faire discret … c'pas qu'j'ai peur ! C'pour l'infiltration ! Non ?


                    Suite
                    ICI


                    Dernière édition par Pludbus Céldèborde le Sam 2 Juin 2012 - 13:39, édité 1 fois
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                    « Chut !! Ils vont nous repérer, je n’ai pas le temps de répondre à vos… vous avez dit ancien amiral en chef ? »

                    Dans cette situation périlleuse et rocambolesque la mémoire lui revint alors. L’histoire de Pludbus Céldèborde, son père la lui avait racontée un bon nombre de fois. L’amiral en chef le plus incompétent de l’histoire de la marine. Il en avait fait des cauchemars. Mais de là à penser qu’il était encore en vie, en os et en os juste devant lui, ça frisait le démentiel.

                    D’autant plus qu’on ne l’arrêtait plus cette pipelette ! Il devait avoir un pouvoir spécial qui l’aider à garder ce débit impressionnant. Impossible d’en placer une. Soren eut la tentation de le faire taire en lui sectionnant les coins des lèvres pour ne pas qu’on puisse les trouver. L’idéal aurait été de rajouter une phrase choc, comme un bon « mets un sourire sur ce visage » mais le lieutenant-colonel n’était pas assez cruel pour faire ça. En plus cela lui rappelait quelque chose et il n’aimait pas du tout le plagiat.
                    A la place il plaqua son doigt sur la bouche de l’ancêtre. Il n’était pas méchant le bougre. Il fallait néanmoins faire quelque chose. Situation : Lou attrapé, Riki en fuite, que faire ?

                    Impossible de les sauver seuls, il fallait trouver de l’aide et élaborer une stratégie. Mais c’était bien sûr ! Il fallait qu’ils rejoignent la deuxième escouade ! Grâce au capitaine ils auraient un capital force sérieusement plus développé. Deuxième problème, vers où aller ? Soren avait la chance d’avoir un bon sens de l’orientation, mais la course labyrinthique précédente l’avait quelque peu chamboulé. Le vent ! Le vent soufflait vers l’est, il fallait donc partir… par là !

                    « Ecoutez très cher, expliqua-t-il à l’ancien fleuron de la marine, nous allons rejoindre mon capitaine, il pourra nous aider à retrouver les autres. Vous êtes un militaire chevronné, vous devriez venir avec moi pour votre sécurité. Et puis, si nous avons des ennuis, prévenez-moi et vous pourrez recommencer votre…attaque… quelque peu nucléaire. C’est d’accord ? Que notre bien aimée Nature nous guide sur le bon chemin, je n’ai malheureusement pas le temps d’invoquer mon quantique protecteur. Pardonnez-moi. »

                    Sous le flot renversant de réponses qui surgirent de la bouche du vieil homme, Soren ne se fit pas prier et entama sa marche.
                    Rapidement et avec un peu de chance ils purent quitter le village par la forêt. Ils longèrent une rivière en restant le plus possible hors de vue. Par deux fois il durent se cacher pour éviter des patrouilles. La zone surveillée était très large, se pouvait-il que d’autres coéquipiers soient dans les parages ?


                    [ Hrp: la suite sur le topic "Good Marine Vietnam]
                      Ils rient bon train. Hilares qu'ils sont. Ils gloussent face à moi, un pauvre petit marine implorant, les yeux bandés d'un linge mouillé de mon imposture lacrymale. Gné hé hé. Ils sont stupides. Ils baissent leur garde. Ils croient aux apparences, aux vertus du physique. Preuve supplémentaire, s'il en faut, qu'ils sont retardés, vulgaires. Qu'ils sont des scélérats.

                      Silence messieurs!

                      La voix du meneur fait taire les sous-fifres crétins, établi un silence solennel.



                      Sortez Messieurs, je dois parler avec cet homme.

                      Une porte grince, des bruits de pas s'en suivent. Il semble que je sois maintenant seul avec le leader. C'est probablement une ruse. Mais je m'en vais l'éventer directement. Je concentre mon oeil droit, focalisant ainsi la loupe télescopique qui y est intégrée. Elle me permet de distinguer au travers du tissu qui me couvre le visage avec plus de netteté. Nous sommes véritablement seul.

                      Je n'avais encore jamais vu un Commandant pleurer...
                      Dit-il, d'un ton neutre.


                      J'ai du mal à y croire. Je crois que vous jouer la comédie. Que vous tentez d'endormir ma vigilance. Cela ne prendra pas Commandant. Même si c'est malin.

                      J'écoute, sans mot dire. Ce barbare est intriguant. Que va-t-il essayer? Est-ce le préambule qu'il réserve aux futurs victimes de ses tortures?

                      Je crois moi-même être quelqu'un de malin. Peut-être est-ce de l'orgueil? Mais un homme dans ma position ne survit pas par orgueil. Alors, puisque nous sommes entre personne d'esprit, je crois qu'une conversation pourrait être enrichissante pour nous deux. Alors, voulez-vous converser?

                      Gné? Cela ne se passe pas comme je m'y attendais... Soit. Jouons son jeu. Il est très certainement piégé, mais je ne suis pas né de la dernière pluie.

                      Je n'ai pas l'habitude de converser en étant ligoté et aveugle. Nous ne sommes pas à égalité il me semble...


                      Vraiment? Je crois que nous sommes totalement à égalité, bien au contraire. Nous sommes sommes deux hommes prêts à mourir pour des principes. Deux hommes liés à une idéologie, à une organisation. Deux hommes parfois aveuglés, aveuglés par leurs principes.


                      Je n'ai rien à voir avec vous. Je vis pour l'Ordre! Pour la Justice! Pour les peuples! Vous vivez pour vous-même.

                      Et vous y croyez sincèrement, je n'en doute pas. Mais cette île est en elle-même la preuve que la Justice peut être aveugle. Que la justice ne sert pas toujours les peuples. C'est là que j'interviens. Lorsque l'organe qui exerce la Justice n'écoute plus ceux qui devraient en jouir.


                      Et c'est vous qui, bien sûr, décider quand on n'écoute plus les peuples? Gné hé hé. Comme c'est conciliant...


                      Je sens du sarcasme. Même s'il est vrai que nous puissions nous tromper, le fait de vivre dans des trous et non dans des palais, des trous que les populations elles-même partagent avec nous, par peur de vous le plus souvent, me conforte dans l'idée que si elle n'est pas justice, notre cause est juste, légitime.


                      Je note mentalement: "1. La population collabore volontairement et sciemment avec les criminels révolutionnaires."

                      Ouvrez les yeux! Regardez autours de vous! La pauvreté! L'oppression! Ce sont les plus faibles qui doivent répondre de leurs crimes! Pendant ce temps, dans leurs palais, respirant un autre air, les dragons célestes ne souffrent de rien, et aucune justice ne s'applique à eux!

                      "2. Les révolutionnaires complotent ouvertement contre l'Ordre Établi, ainsi que contre la noblesse mondial, fondation même du Gouvernement."

                      Je ne reçois pas mes ordres de Dragons Célestes. Seul l'Amiral en chef à ce pouvoir.


                      Et l'Amiral en chef pourrait-il se permettre d'emprisonner les nobles qui, entre autres, s'adonnent à l'esclavage? Ou à ceux qui prennent les vies des innocents pour des caprices futiles?

                      Hmmm... En fin de compte, il n'est qu'un imbécile. Sa logorrhée et sa diction m'avaient interpellées, mais il se révèle enfin sous son vrai jour. Un bonimenteur moraliste et néfaste.

                      Les Nobles sont ce qui tient ce monde en place. Une attaque envers eux signifie une attaque envers toutes personnes du Gouvernement Mondial. Un attaque envers l'Ordre! Vous êtes le chaos! Vous êtes la plaie! Vos actions sont une honte, une atteinte infecte aux règles qui rendent tous les hommes heureux depuis si longtemps! Sans règle, nous se sommes que des animaux!

                      Il souffle. Il est vaincu. Mes capacités intellectuelles hors du commun l'ont mis à terre, éventant sans difficulté son pauvre argumentaire de paille. Gné hé hé.

                      Je ne croyais pas pouvoir dire cela un jour mais...

                      En fin de compte, ce sera encore plus facile que prévu. De ma bouche, la vérité s'est répandue, l'emplissant en fin d'un peu de bon sens, au point que le criminel, séduit, risque bien de me libérer de lui même. Gné hé hé.

                      Je vais prendre plaisir à vous torturer. Vous êtes un être abject. Abject et dangereux.



                      ...
                      Gné?
                        Précédemment ICI


                        Pludbus et le révolutionnaire parcoururent quelques dizaines de mètres dans une obscurité relative, puisque de petites bougies donnaient une faible clarté aux lieux. Ce n'était pas la grande joie niveau visibilité, mais on pouvait éviter de se casser la figure. Enfin, quand on était doué. Pludbus se cassa la figure deux fois en trébuchant sur divers objets épars. Il était doué, c'est juste qu'il faisait exprès de tomber en lâchant à chaque fois un gros « Meeeeerde » de circonstance. Le pourquoi ? Il ne fallait pas y penser. La relation entre sauver l'autre marine et tomber par terre devait être suffisamment étrange pour qu'on s'y attarde. Le révolutionnaire se posait bien la question, mais il avait d'autres choses à penser, comme éviter une troisième fois ; avoir les fesses de Plud' en gros plan n'est pas un spectacle apprécier de tous, généralement. Heureusement, quelques potes au zigoto déboulèrent d'un passage transverse. Quelques mots échangés suffirent à convaincre deux nouveaux venus à prendre Pludbus sous les épaules, là où l'humidité Pludienne est la plus forte. C'est crade. Les pauvres. Ils regrettèrent rapidement d'avoir accepté. Pour le vieux, se faire porter par deux révolutionnaires n'était pas vraiment le pied. Un court instant, il se débattit, agitant ses frêles jambes dans tous les sens et se faisant mal à chaque fois qu'elles tapaient contre une jeune jambe. Il aurait pu faire son malin avec son fruit du démon, mais, s'il écrasait ses adversaires trop rapidement, il ne pourrait jamais trouver le marine prisonnier. Enfin, grâce à son sens de l'observation et son brillant instinct, il finirait par le trouver, mais ça serait tout de suite plus lent. Et puis, il n’aimait pas qu'on le porte ainsi. Ce n’était pas digne de son rang de légende des mers.

                        Un canon de pistolet revenant dans ses omoplates avait suffi à faire cesser sa petite comédie. Il redevint aussi mou qu'un pantin ; non, ce n'est pas comme d'habitude. Un homme derrière Plud', deux sur les côtés, un devant ; il était encerclé. Autant se laisser faire. Ils continuèrent leur bonhomme de chemin. Au bout d'un moment, le type derrière semblait s'agiter. Il jeta plusieurs regards derrière lui comme s'il se sentait surveiller. Un moment, il fit arrêter tout le monde. Les autres commençaient à s'inquiéter, pas Plud'. Si ça les inquiétait, c'était bon pour lui. Et puis, il n’entendait rien de suspect, sa vieille ouïe lui jouait-elle des tours ? Son sixième sens ne détectait rien. Ni le septième. La situation était clean. En son for intérieur, il se moqua de ses jeunots qui voyaient le mal partout. Personne ne pouvait duper le grand Marine qu'il était et, s'il ne ressentait rien, il n'allait rien se passer. La brusque disparition des faibles flammes éclairant le couloir ne présageait rien de bon. Plud' s'écroula par terre aussitôt que ces deux supports le lâchèrent, surpris par le fait d'être plongé dans le noir. Le murmure d'un affrontement rapide et à sens unique se fit entendre. Plud' resta immobile, essayant de passer pour un mur de pierre, mur de pierre qui aurait alors été en plein milieu du passage ; l'espoir fait vivre. Puis la rumeur du combat cessa avant de laisser place, peu après, au visage bourru d'un marine éclairé par une allumette. Plud' en fut heureux : un marine ! Il était sauvé ! Puis, il pensa à l'autre type qu'il voulait sauver. C'était moins cool.


                        Adjudant-chef ? Gnéh ? Faut pas m'abaisser à c'titre, nan mais oh ! J'suis plus que ça ! Je suis une légende ! Je suis merveilleux ! Je suis grandiose ! J'ai parcouru toutes les mers du globe et j'ai capturer de grands qui ont pourri à Impel Down ! On me surnommait l'Invincible ! Le Victorieux ! Le Magnifique. Je suis l'Ex-Amiral en chef Pludbus Céldéborde ! Le seul ! L'unique ! Je réclame le respect dû à ma brillante personne !

                        J'allais justement libérer votre Commandant grâce à mes talents surhumains ! J'ai réussi à duper ces hommes, mais vous avez tout fait foirer ! J'allais rejoindre votre marine et le libérer si vous n'étiez pas intervenu. C'te jeunesse. D'mon temps, on respectait mes plans à la lettre ! Même pas la peine de me laisser derrière, c'moi qui va le libérer. J'suis le plus capable ici, Ksé. Si près du but. Par la barrique de Sandhu l'alcoolique, montrez-moi un peu ce que vous valez pour le retrouver maintenant que vous avez cassé mon plan. Allez. Pas de chichi. Faites comme si j'étais pas là et j'vous sauverai vos fesses quand vous en aurez besoin. T'façon, dans dix minutes, faudra bien que je reprenne la main.


                        Pludbus se mit derrière le capitaine, les bras croisés, boudant à moitié comme s'il était un grand gosse, persuadé de l'échec futur de c'te marine. Hadoc ? Jamais entendu parlé. Il songeait à un branquignol. Il était bien dans la mouise avec un handicap pareil.
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                        Cette menace m'a faite tremblée! Je l'avoue! Quelle sauvagerie pour un sous-homme, aussi révolutionnaire qu'il soit, que de s'adonner à la torture! Quelle barbarie, faire du mal à un être si innocent et inoffensif que moi! Ces monstres n'ont donc aucune limite! Ils ne sont pas humains, ils sont... nuisibles! Nuisibles et fourbes! Oh, pauvre, pauvre Trovahechnik! Qu'as-tu fais au monde pour qu'il t'en veuille à ce point? . . . Rien! Rien, c'est bien ça le problème! Je veux retourner dans mon bureauuuuuu!

                        Expire Commandant, expire! Tu es un brave et fier marine! Tu es même plus que ça: tu es le seul et unique prototype, tu es le CYBUREAUCRATE !! Gné hé hé! Les menaces m'ont faites perdre mes moyens, mais me voilà à nouveau en pleine possession de mes extraordinaires capacités. Il est temps de mettre à profit mon corps sublime. Ma loupe oculaire se focalise, me permettant de distinguer l'extérieur au travers du bandeau sensé m'aveugler. J'entrevois le monstre. Le révolutionnaire violent. Et cruel. Le rustre. Il.. il ouvre ce qui ressemble à une glacière. Que mijote-t-il?


                        Nous commencerons pas le tisonnier brûlant, Commandant. C'est efficace, vous verrez.

                        Un tisonnier? Dans un glacière? Il est fou? Certainement. Ses gestes sont appliqués. Lentement, il extirpe ce qui semble être ... un morceau de glace? Je focalise ma lentille. c'est bien ça! c'est un glaçon! Gné hé hé! Je comprends tout maintenant! Il me menace, mais il n'ose pas assumer ses dires. C'est en totale adéquation avec son caractère de lâche, je présume. Et bien, tant mieux. Je le vois, qui approche, glaçon en main, prêt pour sa farce. Mais je ne suis pas blagueur, ordure révolutionnaire. Lentement, mon bras droit télescopique s'allonge, doucement. Sans qu'il puisse s'en rendre compte. Ma main serpente, entre les bâtons de ma chaise. Lui s'avance toujours, imposteur. Sa cheville est maintenant à portée de main! Rapide comme l'administration, je m'en saisis, pour tirer brutalement! Ensuite, tout va très vite. Je fais un tour de 362° avec mon torse (il faut que je m'habitue à ces fonctions étonnantes) non sans lâcher le vil. Il s'en retrouve projeté sur le mur, sur lequel il s'écrase avec fracas. Mais il est solide. Déjà, le révolutionnaire se remet de choc, et lutte pour ce relever, groggy.

                        Sans tarder, je sors les coupes papiers rétractables de mes avants-bras. Ils sectionnent mes liens et me voilà libre, et debout. J'arrache mon bandeau. L'autre a totalement retrouvé ses esprits, et tire de sa ceinture son arme. Il veux m'allumer! Tentative de meurtre sur un officier de la marine, ça va bien chercher dans la perpétuité ça! Gné hé hé. Avec un petit bruit déshumanisé des plus délicieux, mon distributeur à crayons sort de mon épaule. Vitesse Maximum. Huit tirs. Il ne s'y attendait pas, mais le voilà fixé au mur par huit crayons d'une taille irréprochable, qui retiennent ses vêtements. Le bougre se débat, mais c'est trop tard. J'allonge ma main droite, et l'index bien tendu, lui expulse de l'encre dans les yeux.

                        Échec et mat, cafard. J'ai gagné. La Justice a gagné! Mais surtout moi en fait. Cela dit pas le temps de s'attarder. Me saisissant de mes anciens liens, je ligote le révolutionnaire. Il est maintenant tout à fait disposé à entendre mon procès verbal. Gné hé hé. Je sors mon calepin.

                        Vil anarchiste, tu as le droit de te taire et d'écouter consciencieusement. Toute parole inutile ou superflue sera retenue contre toi, doublement si elle présente une offense, une menace ou une faute de grammaire. Tu es accusé des faits suivants: association de malfaiteurs, attaque contre le Gouvernement Mondial et la Marine, offense à officier, torture et tentative de meurtre contre ce même officier, avec circonstance aggravante: l'officier, c'est moi. J'en reviens donc: non respect des règles de sécurités élémentaires en installation souterraine, à charge d'absence d'extincteurs, de sorties de secours, ascen..
                        'Héhé je devrais me hâter, on pourrait avoir entendu les bruits de notre lutte, mais c'est la règle. En plus d'être presque agréable'
                        ..oubles de l'ordre publique, non-assistance à personne en danger, violation de domicile, mauvais goût, attaque personne cont...


                        Blablablablbablbalbalablabalbalba.
                          Le vieil homme présente un tempérament que n'attendait pas le samouraï. Lui qui pensait avoir sauvé un Adjudant-Chef, le voilà sermonné par ce qui s'avèrerait être en réalité un personnage légendaire, dont il n'avait entendu parler que lors de ses cours d'Histoire et qui présentaient l'illustré personnage dont on peut reconnaître le portrait dans la plus lugubre des pénombres. Le vétéran qui avait parlé de l'Amiral en Chef Céldèborde affirmait qu'il était le plus grand génie du siècle, tant au niveau tactique que martial. Céldèborde était visiblement un visionnaire avant-gardiste, et c'est parce qu'il était bien trop en avance sur les siens qu'un odieux complot mis fin à son règne.On invoqua l'âge de la retraite et les blessures de guerre pour écarter le vénérable, mais Gharr constate aujourd'hui que rien n'aura finalement eu raison de cet infatigable limier. Honoré et confus, Hadoc réalise qu'il a peut-être commis sa première erreur militaire de la décennie en faisant capoter une opération d'envergure. Oui mais, où est l'équipe du tacticien en ce moment? Pludbus semble être le dernier homme debout de son unité, comptait-il malgré le désavantage d'être seul contre tous accomplir sa mission? L'effort est louable, admirable, mais aussi téméraire. Qu'importe sa force, ll est du devoir d'un marine de porter secours à une unité en sous-effectif. Le Commodore vérifie les barrettes de l'Adjudant qui voulait se faire aussi gros qu'un Amiral et se rappelle juste avant de prendre la parole que son professeur d'Histoire affirmait également que le Buster Call était un lobby révolutionnaire fait pour diaboliser l'imperfectible Gouvernement.

                          Pardonnez-moi, mais il serait inconvenant pour moi de trahir votre couverture en vous prétendant supérieur hiérarchique. Votre subterfuge en tant qu' Adjudant-Chef est parfait, je me suis laissé duper.

                          Ces révolutionnaires viseront le plus haut gradé, il est de mon devoir de veiller sur vous en attirant le feu ennemi. Restez bien derrière-moi, il me faut m'assurer que vous ne soyez pas blessé.


                          L'ancêtre semble consentir à ce soin de sa personne. S'il possède une arme secrète, ce n'est pas celle de se déplacer silencieusement dans le noir, entre les dérapages d'un sol qui n'a rien de meuble et les appels pour vérifier si le samouraï est toujours là, Gharr finit par abandonner l'idée d'éteindre les bougies des couloirs et ils progressent enfin à un rythme acceptable.

                          Au bout d'une poignée de minutes, un éclair traverse l'esprit de Hadoc. Il s'arrête et bloque l'Adjudant-Chef.

                          Vous sentez?

                          Gharr se concentre et vérifie ses craintes.

                          Cette absence de vie, ce jugement du décor, cette pression qui nous rend cible d'un ennemi intangible. Il y a comme une odeur d'administration dans les environs et je pense qu'elle provient du Commandant. Dépêchons-nous.

                          Le binôme accélère. Cette sensation désagréable d'entrer dans le bureau de Trovahechnik augmente, la roche qui se régularise tant dans sa composition que ses reliefs ne peut mentir. Une porte en bois sans rouille ni échardes apparaît. De l'autre côté, un murmure monocorde rempli de nombres et alinéas fait barrage. Hadoc n'ayant enfreint aucune loi, il parvient à pénétrer dans cette sphère répulsive et ouvre la porte pour constater que le petit Commandant torture un révolutionnaire d'une façon qui ne laisse aucune trace: à coup de codes juridiques.

                          Adjudant-Chef Céldèborde, je vous présente le Commandant Trovahechnik. Commandant, vous lirez leurs chefs d'accusations lorsqu'ils seront tous rassemblés sur le Passeur, en attendant nous devons stopper cette bataille. Le Caporal Achilia est aux trousses de la tête pensante et le trésor des révolutionnaires en notre possession. Faisons bonne prise avec les survivants et évacuons l'île. Notre mission est terminée.
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                          La mine de l'officier avait changé. Il avait surement reconnu l'illustre personne qu'il avait importunée lors de sa mission spéciale pour vaincre la révolution, le crime et le mal. Il devait se sentir complètement confus de son erreur. Ça se voyait sur son visage. Ou pas. Enfin, Pludbus le devinait sur l'impassibilité de son visage ; il avait honte de son erreur. Le vieil homme allait le pardonner. Ces jeunes, ils oublient souvent l'essentiel. Il allait ouvrir la bouche. Pour s'excuser, évidemment. Se mettre à genou et implorer sa divine clémence pour cette erreur, ce crime de lest majesté. Et dans sa grande bonté, Pludbus le fera relever afin qu'il puisse remarcher dignement dans son ombre et apprendre du maitre incontesté des arts de la marine. Il écouta donc.

                          Ce n'était pas exactement ce qu'il attendait. Un moment, il sentit comme une insulte. Il faillit bouder encore plus, mais il se ravisa. Derrière le beau parler de l'homme, il y avait le miel du compliment. Un très bon plan qu'il menait à bien ? Exactement ! C'était digne de lui ! Et il avouait son erreur ! Ahah ! Pludbus se sentit réconforter. Le marine s'effaçait naturellement face à Pludbus dans l'ordre des gens intelligents et futés. Enfin, il annonça son irrésistible envie de protéger l'ex-officier quand lui permit sans sourciller. Qu'il est bon d'avoir des hommes prêts à se sacrifier pour le protéger, lui, l'idole des jeunes. En d'autres temps, il aurait refusé. Évidemment. Prêt à se sacrifier, c'est bien, mais sacrifier vraiment, c'est mal. Avoir des morts sur la conscience, ça rend difficile les nuits. Et Pludbus a besoin d'un sommeil calme et reposant pour être aussi efficace qu'une armée.


                          J'y consens le jeunot. Faites gaffe à pas nous planter.


                          Ils se mirent en mouvement. Le marine se déplaçait en silence, tout comme Pludbus, mais ce dernier était encore plus silencieux du fait de ses septante dernières années. À ses oreilles, Gharr Hadoc faisait autant de bruit qu'un contingent de buffle sur des œufs. Mais il savait que c'était pas grand-chose pour le quidam du coin. Il ne le réprimanda donc pas. Il ne voulait pas lui faire subir une dépression si rapidement en lui mettant en face ses erreurs grossières et inacceptables. Les galeries défilèrent dans l'obscurité, puis dans la lumière, révélant des détails annonçant que l'on s'approchait des parties « habités » des galeries. Des couloirs plus larges, des murs taillés plus proprement, du matériel rangé et non plus abandonné au sol. Le capitaine avait fini par abandonner l'idée d'éteindre les bougies, révélant ainsi l'un de ces autres défauts évidents ; il voyait mal dans le noir. Ce n'était pas comme Pludbus, qui avait marché le pas confiant dans cette obscurité, ne devant ses chutes qu'au hasard.

                          Un moment, l'homme l'arrêta, blablatant un truc incompréhensible à propos d'une odeur spéciale. Pludbus n'avait rien senti, si ce n'est l'évidente peur de l'homme qui, malgré ses beaux discours, devait être proche de l'évanouissement pour concevoir cette idée si saugrenue d'odeur spéciale afin de s'aménager une pause dans la marche. Le vieillard sentit son sixième sens s'agiter, toutefois. Il pointa dans une direction où Gharr s'y engagea presque immédiatement. On aurait pu croire qu'il avait aussi senti quelque chose, mais ça ne pouvait pas être possible. Il n'était pas assez expérimenté. Il obéissait juste rapidement aux ordres. Un bon chien... Ghost Dog ! Ahah ! Pludbus rigola quelques instants dans sa barbe. Il ne fallut pas longtemps pour que le marine ouvrît une porte menant à une pièce où un commandant de la marine s'occupait bien étrangement. Il reconnut la chose informe de tantôt. Trovachnik ! Évidemment ! Il se souvenait de ce nom. Connu pour son amour immense de la paperasserie. Pludbus avait eu la vie dure à cause de quelques-unes de ses infâmes règles. Ce chieur administratif n'était guère apprécié par l'ancêtre.


                          Oui. J'ai déjà rencontré plus tôt alors qu'il s'est facilement fait attraper.

                          Il s'avança dans la pièce, passant à côté de Lou sans le regarder, les mains dans le dos, écoutant le résumé de Gharr Hadoc. À son terme, il ricana un instant avant de murmurer.

                          Comme je l'avais prédit. Tout s'est déroulé comme prévu.

                          Quel plan allez-vous dire ? Mais c'est évident que toute cette situation a été rondement menée par Pludbus. Il avait tout prévu. C'est certain. Le succès de l'opération lui revenait de droit. Le capitaine Hadoc allait peut-être avoir quelques honneurs, mais il ferait tout pour que le commandant n’en ait rien. Faut pas déconner.

                          J'propose de remonter à la sortie alors. La résistance révolutionnaire a été sévèrement entamée à l'extérieur de l'arbre. J'les ai matés. 'Doit pas rester grand-chose qui peut s'opposer à nous sur c't'ile.

                          D'un pas triomphant, il s'avança vers la sortie. Bien vite, il dut laisser la place à un autre, car il ne connaissait pas le moyen de sortir ; il déléguait pour leur donner un peu de gloire dans cette affaire, c'tout. Le grand esprit stratège devait maintenant se reposer après avoir réussi cette brillante mission. Le talent de Pludbus est toujours aussi vivace.
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                          Ils arrivent enfin. Ils ont pris le temps. Venant du Capitaine, c'est étonnant, mais l'explication est vite trouvée. Pludbus Céldèborde. La plus grande escroquerie que la Marine ait jamais connue. Un homme qui a la réputation de transformer tout ce qu'il touche en catastrophe, de pourrir tout ce dans quoi il s'investit. Réputation vérifiée par mes soins il y a plusieurs années de cela, par un calcul statistique dont le résultat fut criant: en analysant la participation aux missions de l'ex amiral en chef corrélée au taux de réussite des dites missions, j'ai obtenu une valeur absolue des plus effrayantes. Sa traduction était des plus simples: impliquer Céldèborde dans une mission augmente de 400 % les chances d'échecs de celle-ci.

                          Alors que le vieillard gâteux et stupide s'engage dans le couloir, je préviens Hadoc.

                          La présence révolutionnaire ici ne fait plus de doutes. J'ai maintenant de quoi constituer un dossier suffisant pour commander un nouveau Buster Call gné hé hé. Cela dit Capitaine, j'aimerais vous entretenir de la nature de notre "invité". Il s'est sûrement présenté à vous, mais vous ignorez probablement la vrai nature de cet énergumène. La meilleure qualification qui soit pour cet homme est la suivante: c'est un pire que rien. En plus d'être incompétent, il est dangereux et favorise les catastrophes de toutes sortes, sa seule présence a déjà provoqué 2394 morts dans nos rangs, sur toute sa carrière. Je serais vous, je l'oublierais ici ou même je le noierais. Croyez-moi, pour une action de ce type, vous obtiendrez une médaille.


                          Hadoc reste imperturbable, et m'invite à le suivre. Mon prisonnier sera récupéré par nos effectifs plus tard. Soit, la parole du Capitaine est loi. Je m'exécute. Nous arrivons dans le couloir, où Pludbus propose une retraite. Stupidité, nous avons mis la main sur un repère révolutionnaire, nous nous devons de le fouiller.

                          Céldèborde, comme si l'incompétence ne vous suffisait pas, il faut que vous y ajoutiez la sénilité. Je ne me suis pas laisser trainer ici de gré pour abandonner cet endroit et les preuves accablantes qu'il contient pour abandonner tout ça aussi sec du fait de vôtre couardise.


                          L'ancêtre se tourne, il semble ne pas avoir apprécier. Gné hé hé. Tant mieux, ça lui fera les pieds à ce déchet. Il est temps de lui rappeler son statut hiérarchique si faible, non mais. Cela dit, comme toujours, c'est à Hadoc qu'il reviendra de trancher. L'homme à du discernement, il fera ce qu'il faut. J'espère.