Notre ile est sauvée !
Chers compatriotes, c’est avec la joie au cœur et une chanson aux lèvres que je prends la plume en ce jour pour écrire mon article. Comme je vous le dit plus haut, notre ile est sauvée. Notre calvaire enfin fini. Le joug étouffant de la peur que faisait peser sur nous l’infâme révolutionnaire est enfin levé. Plus de bombes, plus d’attentats sauvages et d’explosions quotidiennes vaporisant nos bâtiments publics. Finie la peur qui nous prenait au matin alors que nous attendions anxieusement la première explosion de la journée. Finie l’angoisse qui nous tiraillait le ventre quand nous marchions dans les rues. Finie enfin cette menace omniprésente qui gâchait nos vies tranquilles et ôtait toute saveur à nos joies les plus simples.
Hier soir donc, les courageux hommes d’élites de la marine, menés par le non moins héroïque lieutenant Choucas ont localisé, attaqué et, après un formidable affrontement ont réussi à kidnapper le monstrueux Okama qui nous tenait en son pouvoir.
La bête est donc enfin vaincue. A l’heure ou je couche ses mots sur le papier la dénommée Silva est couverte de chaines et enfermée dans le fourgon blindé qui l’emmène ra dés ce soir en prison sous la garde vigilante et attentive du lieutenant Choucas et de ses hommes, qu’ils en soient éternellement remerciés.
Et, je vous le demande chers concitoyens ? Comment mieux les assurer de notre immense gratitude qu’en les épaulant du mieux que nous pouvons lors de la dernière phase de leur lourde tache ?
Resterons nous sans agir ce soir, alors qu’ils continueront leur labeur sans trêve ni répit ? Aurons-nous à cœur de fêter leur victoire pendant qu’ils quitteront notre ile sans même avoir pris une nuit de repos ? Moi je ne le pourrais pas.
Aussi j’invite tous mes frères citoyens à faire enfin acte de courage et à soutenir dans la mesure de leurs moyens ces marines courageux qui, sans demander aucunes contreparties sont venus à notre secours. Ce soir, quand le convoi traversera nos rues, je vous invite à rester chez vous pour ne pas risquer d’inquiéter nos sauveurs. Et s’il s’avérait que l’infâme Silva ait encore des complices parmi nous qui tenterait de l’aider. Je vous exhorte à prendre les armes et à tout faire pour empêcher sa libération…
Extrait du cri de Matipalboa. South Blue. 1620
-Chef ? Je coche quoi comme case ?
-…
-Euh chef ?
-Ouais quoi encore ?
-Pour le questionnaire. Ici dans la case homme ou femme je coche quoi ?
Red en avait marre, profondément. Cette histoire l’ennuyait de plus en plus. Une mission pourrie, un bled pourri, des gens affreux et un prisonnier à convoyer qui ne lui plaisait pas du tout.
Mais le pire c’était les subordonnés. Surtout le sergent Ralf, son amour des formulaires et ces questions à la con.
Red relève la tête et regarde le prisonnier assis en face de lui. Un physique de culturiste, une perruque blonde, et une poitrine qui rendrait jalouse une vache laitière. L’horreur…
- Ecoute on s’en fout. T’as qu’à cocher les deux. Ils verront bien une fois en taule dans quel bloc le mettre.
-Mais chef ? Il faut cocher une case ou l’autre …
-Ok, ok, c’est comme tu veux. Alors vas y. Vérifie !
Le sergent Ralf réfléchit quelques secondes. Regarde Sylva, Red, Sylva. Puis haussant les épaules il coche les deux cases…
-Bon. Dés que t’as finis de remplir la paperasse on met les bouts. Ras le bol de ce trou, ça me rappelle un peu trop l'ambiance de chez moi.
-C’était pas bien chez vous lieutenant ?
-Tellement bien qu’après en être parti je n’y suis jamais retourné. Ça te plairait bien je pense. Mais c’est pas le sujet. T’as bien tout noté hein ? Le charriot, les chaines, les gardes, le bateau?
-Oui lieutenant j’ai tout fait comme vous l’avez dit.
-Bon, ben tu referas quand même une vérification de plus avant que je redescende. Je vais pioncer une heure et on décanille. Allez sergent dégage.
Dernière édition par Red le Sam 07 Jan 2012, 14:55, édité 1 fois