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Un pirate à la rescousse ! [PV Higan]

Ca y est ! Enfin ! Grey était finalement arrivé sur une île, après deux jours en mer qui durèrent une éternité. Le jeune homme se soupçonnait d'avoir tourné en rond une demi journée, ce qui expliquait sans doute son retard. Il fallait avouer que se déplacer sur l'eau n'était pas son point fort, à peine avait-il manié un petit bateau dans sa jeunesse, mais depuis, il était resté sur la terre ferme. Peut-être qu'il aurait dû emmener avec lui quelqu'un d'adroit à la barre, au moins pour la première île. Du coup, ses vivres en avaient pris un coup, il ne lui restait que de quoi manger pour une journée encore. Mais il fallait positiver ! Grey allait enfin pouvoir se dégourdir les jambes, parce que rester assis à dériver sur les vagues n'était pas la meilleure manière de se maintenir en forme.

Le jeune homme aux cheveux écarlates posa un pied à terre, attachant son moyen de transport à une bite d'amarrage. Où avait-il atterrit ? Il n'en savait trop rien, mais c'était ça, partir à l'aventure. En parlant d'aventure, il allait lui falloir trouver un équipage pirate, pour naviguer avec eux. Déjà, ça résoudrait les problèmes de navigation de Grey, et puis ça lui permettrait de commencer sa quête. Son île ne pourrait pas attendre vingt ans une quelconque protection.

Mais pour l'heure, il fallait se renseigner. Le jeune homme avait suivi la route principale qui reliait le port au coeur de la ville. Les bâtiments étaient joliment décorés, les habitants semblaient joyeux, et le soleil venait renforcer cette impression. Les pirates ne devaient pas souvent attaquer ici. Et Grey comprit rapidement pourquoi. Une troupe composée de dix marines armés patrouillait dans la rue. Sans vraiment s'en rendre compte, un élan de colère monta à la tête du garçon. Ici, la Marine avait des officiers qui veillaient à la sécurité des citoyens, ce qui n'était pas le cas partout. Mais n'étant pas en position de force, Grey ne chercha pas à provoquer les soldats. Une base militaire se trouvait donc sur l'île. Une information à ne pas oublier.

Mais d'ailleurs, où se trouvait-il ? Il se baladait depuis une demi-heure maintenant, et il n'avait toujours pas trouvé sur quelle île il avait posé le pied. Comme il s'était perdu dans ses pensées un moment, il avait dû passer à côté de cette information. Pour rectifier le tir, il aborda un passant, qui l'évita soigneusement, après avoir jeté un oeil aux cheveux rouges de l'étranger. Décidément, cette couleur de cheveux n'était pas bien vue. Une conclusion basée sur plusieurs années d'expériences au contact de voyageurs souvent apeurés. Tant pis, il fallait ré-essayer. Cette fois, une jeune femme, qui ne fit presque pas attention à la couleur primaire des cheveux lui répondit. Grey apprit qu'il se trouvait dans la ville de Chom, une des deux villes qui composaient Inu Town. Un peu compliqué... Quand il fit remarqué qu'il aurait été plus simple de donner un nom pour les deux, la jeune femme rigola et s'en alla.


- Pourquoi elle a rit ? Bon, reprenons notre recherche...

Si il voulait trouver des pirates, il faudra aller voir voir dans un coin que la Marine ne surveillait pas, ou peu, une zone oubliée. En général, il y en avait toujours une, et en général, c'était là-bas qu'on trouvait les gens peu fréquentables, les forbans... Etrangement, ce genre d'endroit se situait souvent dans les zones sombres. Grey marcha donc le long des murs, cherchant les petites ruelles où un établissement pourrait s'y dissimuler. Le jeune homme entendit des bruits de pas, et quand il se retourna, il découvrit une troupe en train de foncer. Il crut qu'ils venaient pour lui, mais ils lui passèrent à côté sans même lui jeter un regard. Normal après tout, personne ne savait qu'il était pirate. Ils devaient pourchasser un plus dangereux criminel que lui, qui n'avait encore rien fait d'ailleurs.

Grey reprit sa route, et entendit de nouveau courir. Ce devait être un soldat à la traîne. Sauf que ce n'en était pas un. Déjà, il bouscula le jeune homme en passant, sans s'excuser, ce qui n'était pas digne des soldats, mais surtout, il avait un gamin sous le bras, en pleurs, réclamant son papa. A voir la tenue du type qui courrait, il n'avait rien de respectable. Lui, ce n'était pas un brave type. Grey entendit un autre homme, assez loin, criant "Mon fils !". Au ton de sa voix, il était blessé. Notre jeune pirate crut comprendre la scène, et se mit à courir derrière le kidnappeur. Ce n'étaient peut-être pas les affaires d'un pirate nous dirons-nous, mais pour ce genre de cas, Grey se sentait obligé d'intervenir.

Il y avait du monde dans les rues, mais les années passées à zigzaguer en forêt permirent au poursuivant de ne pas avoir de problème. Alors que le poursuivis, lui, bousculait personne sur personne, et devant porter l'enfant, sa vitesse diminuait de plus en plus. Quelques mètres plus tard, Grey réussit à attraper le col du voleur, et à le tirer en arrière. il s'étala sur le dos, lâchant l'enfant au passage, que notre pirate récupéra immédiatement. Il n'avait pas plus de cing ans. Le poussant à l'écart, il reporta son attention sur le sale type, qui se relevait, à bout de souffle. Lui, il manquait carrément d'entraînement. Prévisible, il sortit un long couteau. Grey se mit en garde.


- Qu'est-ce que tu as fait connard ?!

- Ce que j'ai fait ?, s'étonna Grey. Ce de toi dont il s'agit. Tu as commis deux erreurs aujourd'hui. La première, m'avoir bousculé. La seconde, avoir retiré ce gosse à sa famille.

La foule tout autour formait un large cercle pour ne pas risquer de blessure. L'home chargea, brassant de l'air avec son arme, car Grey avait déjà esquivé. Le point fort du pirate était la vitesse, ce qui faisait cruellement défaut au kidnappeur. Puis il chargea encore, cette fois, le jeune homme attrapa la main au vol, et donna un coup dans la mâchoire du type, qui recula, mais ne fut pas ko du tout. Oui, il était trop costaud pour se laisser avoir d'un coup. Alors le pirate sortit sa lame cachée qui était sur son bras gauche. Un "ooh" retentit dans l'assistance. Le type hésita à attaquer cette fois, mais il finit par s'y résoudre. Précisons quand même que pas un seul soldat ne s'était pointé pour arrêter cet homme. Comme d'habitude, ils n'étaient jamais là quand il fallait. Qu'importe, après cette charge, le voleur ne respirerait plus...
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    Le soleil était harassant sur l’île d’Inu Town. La ville de Chom était en effervescence par cette chaleur qui avivait les envies de sorties des habitants. Il était difficile de trouver un coin paisible au sein de ce hameau vivifié par les rayons solaires. Higan avait été dépêché sur places afin d’éclaircir la situation de l’île vis-à-vis de la présence des révolutionnaires. Plus particulièrement il devait trouver un mystérieux révolutionnaire qui venait de débarquer et qui était susceptible de ragaillardir les défenseurs d’une pseudo-liberté. L’épéiste agissait pour le coup seul, ses hommes s’entrainant laborieusement sur le navire.

    Le premier réflexe fut de se rendre à la caserne de la marine. Là bas, Charles trouva un corps d’une taille plus que respectable. Les officiers étaient polis mais semblaient profondément agacer devant la présence d’un marine d’élite venu s’intéresser à leurs affaires. Comme souvent l’ingérence du corps d’élite dans les affaires des marines « normaux » constituait une nécessité pour les uns et une véritable insulte pour les autres. Charles, véritable pro-élite, considérait évidemment que sa présence était obligatoire. Son orgueil naturel était revenu au grand galop et il considérait donc le corps auquel il appartenait comme bien supérieur aux autres. Les petites remarques acerbes des officiers de la caserne glissèrent donc sur lui sans réellement le toucher. Il obtint les dernières mises à prix et reprit son chemin.

    Les marines s’étaient montrés très peu coopératifs et Charles se devait donc de chercher par lui-même des informations. Alors qu’il se baladait au gré des ruelles, il fut interpellé par une situation singulière. Un homme d’un certain âge, l’air effrayé et anéanti, hurlait à la mort au beau milieu d’une ruelle marchande bondée. Ces cris attiraient les regards désapprobateurs des vendeurs qui voyaient là une gêne pour leurs transactions en cours. Le soldat d’élite fronça pourtant les sourcils et son teint devint blanchâtre. En effet, l’homme sujet de toutes les attentions signifiaient à qui voulait l’entendre que l’on venait d’enlever son enfant. Charles, lui-même victime d’un enlèvement qui fut pour lui dramatique, ne put s’empêcher d’intervenir. Il quitta donc sa mission première pour s’élancer vers le père esseulé. Celui-ci, trop heureux de voir un marine venir à lui, s’empressa d’indiquer la direction prise par le kidnappeur. Le sang du bretteur ne fit qu’un tour et il s’élança vers la direction indiquée, fendant la foule ou plutôt poussant violement les imbéciles qui se mettaient en travers de sa route. Dans la précipitation, Charles oublia de quérir quelques informations sur la physionomie du kidnappeur. Un oubli fâcheux qui allait lui poser problèmes dans un futur proche.

    En effet, doté d’une condition physique excellente, le soldat d’élite avala les mètres et traversa de nombreuses ruelles. Il arriva finalement au carrefour de deux rues où une scène particulière l’interpella, nous dirons même le stoppa net ! Deux hommes étaient en train de lutter dans une ruelle pourtant animée où des civils avaient déjà prit place à respectable distance. L’idée étant probablement de profiter d’un petit spectacle. Mais il ne s’agissait pas d’une banale dispute. L’un des hommes tenaient un enfant en main. C’était probablement le kidnappeur qui venait de trouver un adversaire voulant sauver l’enfant. Le combat était encore en train de se dérouler devant les yeux de tout un chacun. Charles poussa les personnes massées devant lui et dégaina lentement son épée. La lame brillait maintenant au soleil et provoqua de nouveaux cris de stupeur dans l’assistance. La voix du borgne s’éleva alors, couvrant l’intégralité du tumulte.

      -«Messieurs ! Je vous conseille de poser vos armes séance tenante...»

    La situation allait forcément évolué devant un Higan à l'expression agressive. Néanmoins difficile de reconnaitre en lui un marine. Il ne portait pas à ce moment la tenue normale d'un soldat du gouvernement. Il était affublé d'un pantalon bleu foncé, d'un maillot noir comme l'ébène extrêmement serré, et de bottes de cuir noir.


Dernière édition par Charles Higan le Lun 24 Oct 2011 - 17:40, édité 1 fois
    Le voleur chargeait pour sa dernière fois. Grey attendait le moment idéal pour passer sa garde et frapper, mais avant qu'un des combattants puisse porter le moindre coup, quelqu'un fit irruption. Grey avait gardé sa position défensive, et son adversaire s'était arrêté net dans son élan, il avait parcourus la moitié de la distance qui le séparait du pirate. Grey tourna la tête une seconde pour vérifier que le gamin était encore derrière lui. Oui il était là, pleurnichant, mais à bonne distance de la foule. Cela aurait été trop bête qu'il se fasse kidnapper de nouveau par un complice tandis que son sauveur était aux prises avec celui qui servait désormais d'appât. Le vrai problème était le nouvel intervenant. Il avait dégainé une épée qui reflétait les rayons du soleil, c'était vraiment une belle lame. Par contre, il ne portait pas de tenue militaire. Donc qui était-ce ? Un pote de l'autre qui ferait semblant de ne pas connaître son compère ? Son chef peut-être ? Il avait l'air d'avoir déjà vécu pas mal d'années, ça ne pouvait pas être un simple troufion. En tout cas, si ils s'y mettaient à deux, cela deviendrait plus compliqué. Car si cet homme possédait l'expérience qu'on attribue en général à une personne de son âge, ajouté à sa musculature, il y aurait un problème en deux contre un.

    Mais Grey jeta un coup d'oeil à son adversaire. Il semblait aussi surpris que lui de l'arrivée inopinée de cet intrus. Alors, ils n'était pas ensemble. Bon, de toute façon la décision du jeune était prise, pas question de risquer un deux versus un. Il était temps d'agir.


    - T'es qui toi ? Casses-t...

    Il n'eut pas le loisir de finir sa phrase. Grey avait profité de son inattention pour le trancher au niveau de la taille ! Il n'était pas coupé en deux bien sûr, mais l'entaille était profonde, et du sang gicla sur le sol. Le liquide rouge recouvrait également une bonne partie de la lame gauche, dont les gouttes perlaient par terre. Les bras le long du corps, le jeune homme ne faisait déjà plus attention au voleur. Il était entièrement concentré sur cet homme à l'épée dégainée, qui avait l'air bien plus sérieux et entraîné que le précédent adversaire.

    Dans la foule, des gens, principalement des filles, hurlaient de terreur. Elles ne devaient pas souvent voir d'hommes blessées de la sorte. C'était ce qui arrivait quand on avait vécu toute sa vie dans une douce quiétude de paix, quand la Marine vous protégeait jour et nuit. Mais quand personne n'était là pour vous défendre, et que le malheur frappait, la conscience évoluait à un niveau bien supérieur, au point qu'on en devenait difficilement impressionnable. Pourtant, cet homme face à Grey avait un côté peu rassurant. Et en plus, il avait l'air d'avoir envie d'en découdre.


    - Excuses-moi, je n'écoutais pas. Tu disais ?

    C'était un peu de la provocation, il faut l'avouer. Mais comme il sentait que quoi qu'il puisse se passer, il y aurait un combat, autant faire le spectacle, il y avait un publique réactif en plus. Les murmures allaient bon train d'un passant à l'autre. Grey en captait quelques bribes, du genre "il est fou ce petit jeune, le borgne va le mettre en bouillie " ou encore "c'est un enragé ce gamin, l'autre ferait mieux de partir !". Grosso modo, c'était du cinquante-cinquante de l'avis urbain, mais on pouvait relever une légère tendance à penser que le borgne allait gagner. Bah ! On ne pouvait pas savoir avant de tester de toute façon !

    Grey se mit de nouveau en garde, faisant cette fois face à l'homme mature et sûrement expérimenté qui se dressait sur sa route pour rejoindre le père du petit. La lame rouge de sang était prête à trancher une fois encore si c'était nécessaire. L'adversaire n'avait encore rien fait d'autre qu'avoir son arme à la main, mais il était confiant, c'était sûr. Aucun tremblement, donc pas de peur. Avec un peu de chance, il sous-estimerait Grey du fait de sa jeunesse, et dans ce cas, le jeune homme profiterait des moments adéquates pour frapper. Un nouveau coup d'oeil rapide à l'enfant lui apprit que rien n'avait bougé de son côté. Parfait. Le deuxième round de Grey pouvait commencer.
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      Charles tenait toujours son épée à la main regardant les deux combattants avec rudesse. Il n’y avait aucun doute, devant lui les deux hommes allaient évidemment se stopper net et le suivre jusqu’à un bâtiment officiel de la marine. Fort de ses propres constatations il attendait donc que les deux hommes se présentent devant lui. Mais de toute évidence l’épéiste d’élite de la marine n’avait pas un talent de persuasion aussi aiguisé qu’il ne le pensait. En effet, les deux hommes détournèrent bien le regard devant lui mais reprirent rapidement leur petit duel. Tant est si bien que l’un d’eux fut rapidement mit au sol et laissé ainsi pataugeant dans une mare de son propre sang. Charles perdit alors toute réserve quant à la situation, l’homme qui venait de blesser son adversaire ne pouvait être pétri de bonnes intentions. Il fallait donc le livrer aux autorités avant qu’il ne fasse plus de victimes. L’ennemi d’Higan était jeune et disposait d’une chevelure flamboyante d’un mauvais gout certain. Charles, en ancien gladiateur, ne se fiait jamais à l’impression que donnait un combattant. Sans écouter ce que marmonnait « cheveux de feu » il s’élança donc à sa rencontre avec la ferme intention d’en découdre.

      Ses pas étaient lents et calculés, il ne se précipitait pas sur son adversaire, il le jaugeait du regard. Le silence c’était maintenant fait dans les environs. Les civils silencieux se collaient les uns les autres considérant peut être que cette position les protégeraient d’un mauvais coup. Un cercle parfaitement défini constituait la zone de combat. Pour Charles il fallait prendre en compte plusieurs choses, tout d’abord attaquer son adversaire mais également prendre garde à ne blesser aucun des spectateurs inconscients présent non loin. Pire encore, l’épéiste devait travailler son ennemi tout en tentant de récupérer le jeune garçon kidnappé. Car au final son principal but n’est pas de se battre mais bien de sauver l’enfant et éventuellement d’arrêter l’adversaire en face de lui.

      L’épéiste ne quittait plus des yeux son adversaire. Sa rapière, fermement maintenue dans sa main droite, semblait faire corps avec son manieur. Comme les aiguilles sur une horloge, l’épée et Charles représentaient un tout. A voir ainsi le marine il était difficilement concevable de l’imaginer sans épée. Après quelques minutes pesantes, il prit la parole d’une voix froide et impersonnelle.

        -«Depuis que ta lame est entrée en contact avec ton adversaire. Tu n’es plus un simple civil, tu es un criminel. Je puis te livrer à la marine dès à présent, mais si tu résistes... Je ne réponds plus de ton intégrité physique.»

      Les muscles du corps de Charles se contractèrent, son œil se durcit, sa mâchoire se ferma, puis... Sans attendre une réponse du jeune homme, il se précipita à sa rencontre. Il attaqua de son épée avec justesse en direction du torse de son adversaire. Il n’était plus l’heure de parler, mais bien de combattre.

      "Tu es un criminel"... Comme cela sonnait étrange aux oreilles de Grey ! Lui qui jusqu'à présent n'avait vécu que sur son île commerciale à défendre son village venait de passer la limite du gentil défenseur au hors-la-loi. Enfin, de l'avis de son nouvel adversaire, et de personne d'autre. Ou de presque personne ? Parce que la plupart des citoyens ameutés autour du jeune homme devaient en fait être dans la même mentalité que son ennemi. De toute façon, cela ne faisait ni chaud ni froid à Grey. Il y était préparé, depuis qu'il avait choisi d'embrasser la voix du pirate. Il fallait s'attendre à devenir un ennemi aux yeux de tous. Mais le garçon avait un objectif à atteindre, et devenir le méchant était un moyen comme un autre de devenir célèbre, voire craint, pour qu'ainsi, plus personne ne s'en prenne à son île, tremblant de peur en pensant qu'elle était sous la surveillance de Grey. Le jour où cela arriverait, alors le jeune homme aux cheveux de feu pourrait considérer son devoir comme accompli. Mais pour le considérer comme tel, il faudrait être encore vivant !

      Comme prévu, le Borgne avait lancé l'offensive sans attendre plus que nécessaire. L'attaque était censée couper au niveau du torse, une attaque dans le tas, pas dans la finesse donc, qui servait sûrement de test plutôt que de réel coup. Du moins, il valait mieux pour ce vieux, sinon il se ferait avoir rapidement. Mais Grey para de sa lame du bras gauche. Le frottement des lames se répercuta dans l'assistance, où le silence régnait. Le coup était assez puissant, le jeune homme ne s'était pas trompé sur la force de l'adversaire. Ils étaient tout proches l'un de l'autre, assez pour distinguer chaque stigmate du visage d'en face. Pour sa part, Grey aurait pu compter les rides du Borgne, si il n'était pas plus intéressé par le moyen de le battre. Et comme il ne savait pas qui il était par rapport à l'enfant, il ne pouvait pas le laisser s'en approcher.

      Comme dans un combat, la moindre erreur pouvait être fatale, il était plus prudent de sortir ses atouts avant qu'il ne soit trop tard, sinon, ça n'avait plus d'intérêt, une fois mort. Grey repoussa l'épée en même temps qu'il se projetait en arrière, histoire de mettre un peu de distance pour préparer la suite. Quand ce fut fait, il fit légèrement tourner sa main droite en serrant le poing, ce qui eut pour conséquence de faire sortir la lame qu'il cachait sur l'avant-bras. Hé oui, Grey possédait une lame pour chaque bras ! Il aurait pu garder cet atout dans sa manche encore un peu, mais ce n'était pas prudent. Et puis, il était plus à l'aise avec les deux lames pour se battre. Comme d'habitude, la foule cria comme un seul homme le fameux "oooh" de surprise. Pourtant, il était logique de penser que si le bras gauche était équipé, le droit le serait aussi. D'ailleurs, le Borgne n'avait pas l'air étonné lui. Dommage. Si il y en avait bien un sur qui Grey aurait voulu que ça ait de l'impact, c'était lui. Mais peu importe, on ne gagnait pas avec si peu. Le jeune homme fit cliqueter ses armes entre elles, se mit en position, et se lança à l'attaque !

      Il fallait être vif pour que les coups touchent leur cible. Grey prévoyait d'utiliser son bras gauche dans le but de bloquer l'épée du Borgne, car ainsi, il aurait le champ libre pour attaquer avec la lame droite. Et c'est ce qu'il tenta de faire. Utilisant sa vitesse pour obliger l'ennemi à mettre la lame en protection, Grey envoya son bras gauche à la rencontre de l'épée, et comme chaque seconde comptait, il lança presque immédiatement son bras droit qui visait la taille du Borgne. La précision était de rigueur, car si le jeune homme se loupait dans l'endroit à frapper, il pourrait complètement louper sa cible, et se mettre dans une position défavorable, voire dangereuse. En fait, dans le pire des cas, une contre-attaque mortelle surviendrait, et pour la foule, cela signifierait la fin du show.

      Mais quand Grey se lançait dans un combat, ce n'était pas au feeling qu'il agissait, et prévoyant, au cas où son attaque échouerait, il avait placé ses pieds de sorte à pouvoir effectuer une parade pour repartir en arrière. Pour le moment, il n'avait pas mieux. Toutefois, les capacités véritables de l'adversaire demeurant inconnues, c'était la meilleure chose à faire. Titiller l'ennemi, le pousser à se dévoiler, et le battre en mettant à profit les informations récoltées. C'était ce qu'on lui avait appris, et cela avait si souvent marché que le jeune homme ne se lassait pas d'user encore et encore de ce conseil.



      *Montre-moi ce dont tu es capable !*
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        Les lames venaient de s’entrechoquer. Un bruit puissant et net, celui du métal s’affrontant avec orgueil. Charles restait concentrer mais dans son for intérieur il exultait. Ce bruit il l’avait entendu des centaines de fois. A chaque fois c’était le signe d’un affrontement sanglant et mortel au sein d’une arène sordide où le sang et les cris du public étaient les seules compagnes du gladiateur. Ici encore il y avait une arène, c’était un cercle habillement dessiné par un groupe massif de civil de la ville. Cette arène était aussi sordide que les autres, un homme gisait à terre tandis que les combats continuaient. Le public était aussi friand de combat que tous les autres. En définitive rien ne changeait jamais. Charles combattait devant un public, celui-ci en était charmé. Le bretteur avait tué pour sa survie dorénavant il tuait pour la survie des autres. Etait-ce si différent ? Peut-être était ce de l’hypocrisie. Le gladiateur devenu avide de sang et de combat n’avait peut être jamais quitté l’arène sombre dans laquelle il était né...

        L’adversaire était un jeune homme. Un garçon aux capacités certaines mais qui en définitive ne pouvait espérer grand-chose de cette situation grotesque. Charles ne céderait pas ou peu de terrain. Le temps jouait pour lui, les marines allaient évidemment arriver d’ici peu. Mais une force implacable forçait Charles à agir. Cette force puissante, c’était la justice. Imprégné de justice l’épéiste ne pouvait se résoudre à laisser partir voir même vivre un criminel. Cette situation lui aurait causé de nombreux soucis dans la marine « normale ». Mais Higan appartenait aux marines d’élite, les officiers fermaient souvent les yeux sur des petits « massacres » qui étaient jugés « acceptables ». Le jeune garçon risquait donc de devenir la nouvelle perte acceptable du marine d’élite. Mais le combat n’était pas encore réalisé. Les lames venaient à peine de se rencontrer. Et le borgne se méfiait de tous ses adversaires. Combien de fois avait-il tué des hommes aux capacités formidables juste parce que ceux-ci étaient trop confiants ?

        Le jeune homme s’élança au combat après avoir fait la démonstration d’une nouvelle capacité. Il était dorénavant affublé d’une lame à chaque main. Une lame ou deux ce n’était pas réellement un changement significatif. Les lames pouvaient être redoutables mais avaient un point faible significatif. Les lames n’étaient pas si longues que cela. Par conséquent certains coups ne pouvaient être mortels car manquant de profondeur lors d’une attaque d’estoc. Higan décida de jouer sur ce point. Il était prêt à se blesser légèrement si son adversaire était tué net. Un compromis plus qu’acceptable selon lui. L’issue du combat allait peut être se jouer sur le prochain assaut. Le jeune homme aux cheveux de feu s’élança vers le borgne. Il attaqua à l’aide de ces deux lames. L’une arrivait du côté gauche tandis que l’autre se dirigeait vers Higan par l’opposé. Le bretteur constata l’attaque avec expertise. Il se plaça de profil avec célérité de telle sorte que les lames toucheraient ses flancs sans nécessairement le blesser mortellement. Dans le même temps il se fendit légèrement dirigeant la pointe de son épée vers la gorge de son adversaire. Dorénavant deux issues possibles, soit l’adversaire reculait soit il continuait son attaque blessant fortement Higan mais mourant par la même occasion.
        Ca allait marcher ! Il dévirait l'épée ennemie avec la lame gauche, et de la droite, il planterait un bon coup décisif qui le ferait gagner. Oui, c'était vraiment ce qu'avait cru Grey. Il fallait, quand on combattait, croire en ses capacités, se persuader qu'on pouvait gagner, et avec un peu d'audace, aller chercher les bons coups bien placés. C'était là-dessus que reposait la manière de combattre du jeune homme, vitesse et précision, trouver la faille. Et en soi, sa tactique n'était pas mauvaise, le coup aurait pu marcher. Seulement, l'homme au bandeau avait réagit d'une manière inhabituelle, par rapport aux anciens adversaires de Grey. La plupart des combattants évitaient les blessures à tout prix, recevoir le moins de dégâts, donc moins de douleur, était une réaction naturelle du corps, en plus d'éviter de se faire tuer pour une blessure empêchant de bouger par la suite. C'était fondamentale : éviter/parer voulait dire vivre.

        Mais cet homme, en face de Grey, n'avait pas bougé de la façon prévue. Il aurait dû vouloir protéger son corps en voyant une lame arriver sur lui. Toutefois, ses réactions furent bien loin de cette prévision. Quand le jeune homme chargea, son opposant se mit de profil, ce qui réduisait déjà pas mal les zones pouvant être touchées en terme de largeur, et vu comme était parti Grey, il ne pouvait plus changer la trajectoire de ses lames désormais. Même de cette façon, il pourrait encore trancher en partie le corps du Borgne. Le problème, c'était la façon dont son épée était positionnée. Il avait fait en sorte d'avoir la pointe de la lame à l'endroit exacte où la gorge de Grey se situerait dans quelques secondes. Le choix était simple, blesser mais mourir, renoncer à cette attaque et vivre. Si cela avait pu sauver un compagnon de son île, alors Grey aurait eu un sacré dilemme, mais puisque pour le moment, il n'y avait rien d'autre en jeu que sa vie, il n'y avait pas à tergiverser.


        *Merde...*


        D'un pas souple, il bondit en arrière, évitant la mort de peu. Il était assez loin pour ne pas recevoir de coup d'épée mortel, mais il restait quand même assez proche de son adversaire, s'éloignant pour le coup du petit garçon. Portant un main à sa gorge, le pirate sentit la chaleur visqueuse du sang. Regardant sa main, il eut confirmation, elle était parsemée de rouge. La pointe du sabre l'avait effleuré. Un instant de plus, et il n'aurait plus été de ce monde. Comme quoi, la vie tenait vraiment à pas grand chose. Combien de personnes étaient mortes pour une ou deux secondes de trop ? Mais Grey ne pouvait pas encore mourir, il avait un devoir envers son île ! Au moins, il en savait plus sur son adversaire. C'était un homme qui avait vécu de nombreuses batailles, avec l'expérience nécessaire pour prendre les décisions qui s'imposaient dans l'instant, quitte à devoir sacrifier son corps pour le but fixé. Un homme digne de respect.

        *C'est surtout un sale borgne !*

        Et puis, d'un coup, il réalisa. Mais oui, c'était évident ! La voilà l'idée ! Il était borgne, il avait un oeil en moins ! Son champ de vision était donc réduit de moitié ! Le jeune homme aurait dû y songer plus tôt. Il fallait l'avouer, Grey avait foncé sur son premier coup, cette fois, il s'agirait d'être un poil plus subtil. Mais malgré tout, il fonça dans le tas ! Quand il fut assez près de son adversaire, il changea alors radicalement de comportement. Avec un pied bien appuyé, ce fut comme si il se stoppait net face au Borgne, mais en réalité, il en profita pour tourner sur le côté gauche de l'ennemi. La rotation associée à la vitesse de Grey le firent passer en un instant dans ce qui devait être l'angle mort de l'adversaire, il ne restait plus qu'à frapper !

        *Et ça, t'en penses quoi ?*

        Cette fois, il était en meilleure position pour porter ses coups. En plus, il bénéficiait de l'effet de surprise avec sa pirouette, ou du moins, il l'espérait. Encore une fois, c'était avec le bras droit qu'il comptait infliger des dommages, faire saigner un peu ce bonhomme plein de confiance. Avec le bras gauche, il allait pouvoir parer un contre-attaque.
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          Le jeune gaillard avait préféré la retraite à une mort certaine. Un choix judicieux mais qui pouvait se discuter. Le garçon ne semblait qu’érafler. Charles restait impassible, il donna un franc coup d’épée afin de faire virevolter dans les airs quelques gouttelettes de sang de son adversaire. Il reprit alors une garde convenable ne quittant pas de son œil valide son adversaire. Il était toujours question d’un combat et le jeune enfant, sujet de ce combat, n’était toujours pas à l’abri. Le combat avait créé un for t engouement auprès des citadins qui regardaient curieux la passe d’armes entre les deux hommes. Mais dans le même temps il était impossible pour l’un des spectateurs de s’avancer pour récupérer l’enfant, Charles trouvait cela d’une lâcheté extraordinaire. La populace était capable de regarder sans broncher deux hommes se combattant mais elle ne pouvait pas pour autant bouger pour venir en aide à un gamin. La situation était des plus détestables. Malheureusement le marine d’élite avait d’autres chats à fouetter il ne pouvait s’occuper de son adversaire et secourir l’enfant. D’ailleurs s’il étalait son ennemi il pourrait, par la même occasion, sauver le kidnappé.

          Le combat sembla reprendre. Le jeune homme se plaça dans l’angle mort de Charles. Cet œil gauche qui lui faisait défaut et qui était la marque d’un destin funeste. Le cache-œil noir ne protégeait pas qu’un orbite béant, il dissimulait aussi la trace laissée par l’un des ennemis les plus fourbes de Charles. Alors qu’il n’était qu’un esclave gladiateur, Higan avait payait son impertinence de son œil gauche. Ce devint un véritable handicap lors de ses combats. Puis ce devint une force. Les plus malins des combattants éprouvant toujours cette faiblesse. Avec le temps il était facile d’interpréter les déplacements des adversaires dans l’angle mort. Il fallait faire abstraction de la vue pour faire confiance à l’ouïe voir à l’odeur. Mais même ainsi un œil droit peut parfois voir une ombre portée plutôt que le corps. En bref, Charles ne souffrait plus réellement de l’absence de cet œil, il avait apprit à palier ce défaut et à en faire une force.

          Le jeune adversaire du sergent chef d’élite n’avait pas conscience de cette faculté. Par conséquent il opta intelligemment pour l’utilisation de l’angle mort durant le combat. Il se présenta dans la position adéquate et disparut donc du champ de vision de Charles. Sans plus attendre l’épéiste rengaina son arme. L’épée avait retrouvé sa place dans le fourreau et attendait d’être de nouveau sortie avec vélocité. La main droite du bretteur ne quittait pas le manche de l’épée, il allait réaliser une technique Ittoryu, style de combat à l’épée qu’il maitrisait à merveille et qui lui avait permis de diriger un commando de marine d’élite et un navire par la même occasion.

          L’atmosphère était tendue, le temps semblait s’être subitement ralenti. Higan avait fermé son œil valide et se concentrait maintenant sur son ouï. Il voulait se concentrer sur son adversaire, faisant abstraction de tous les spectateurs. Il n’y avait plus de murmures avides, de respirations saccadées, il ne restait plus que son adversaire ; sa respiration lente et calculée et ses déplacements dans l’air. Soudain Charles comprit que l’attaque allait survenir, il n’allait pas la parer non ! Il allait attaquer lui-même. En réalisant une rapide technique Ittoryu il diminuait les chances d’être touchées tout en touchant lui-même. Les pas se faisaient plus rapides. Il fallait rester concentrer et laisser place à l’explosivité au moment adéquat. Le moment n’était pas encore venu...

          Puis ! Soudain ! Charles entendit un pas de son adversaire, prenant appui violement sur le sol. L’ancien gladiateur ouvrit aussitôt l’œil et usa de toute la force de ses jambes pour se propulser en avant, en direction de l’ennemi. Dans le même temps son adversaire fit de même. La lame de l’épée d’Higan glissa le long du fourreau jusqu’à sortir complètement de celui-ci. Mue par la force du déplacement elle trancha son adversaire avec violence. Charles venait de porter un coup à son adversaire. Il était maintenant dans son dos et rengainait déjà son épée. Tout c’était passé en l’espace de quelques secondes.

            -«Shishi Sonson !»

          Charles donnait à voix haute le nom de sa technique avec délectation. Il appréciait grandement le côté spectaculaire des combats, un vice de gladiateur sans doute. Mais alors qu’un sentiment de satisfaction l’envahissait quelque peu, il posa son regard sur son épaule droite. Un filet de sang glissait le long de son bras en prenant source au niveau de cette fameuse épaule. Charles fronça les sourcils, la blessure restait superficielle mais ça technique le protégeait habituellement de toute contre-attaque.

            -«Je ne sais pas réellement comment tu es parvenu à ce miracle mais je te félicite. Rares sont ceux qui peuvent se vanter de survivre à cette attaque et encore plus rares sont ceux qui parvinrent à me blesser durant l’exécution de cette technique.

            Quel est ton nom ?»

          S’il y a bien une chose qui imposait le respect, selon Charles Higan, c’était un combattant valeureux.

            -«Je ne sais pas jusqu’à quel point ce combat va durer. Mais je t’annonce clairement que ma blessure ne m’empêchera pas de continuer. Je peux même affirmer que la prochaine attaque sera probablement la dernière... Par conséquent...»

          Le bretteur laissait une porte de sortie à son adversaire. Devant tant de voyeurs le chef de l’escouade bleu ne voulait pas avoir une réputation de terrible marine, c’était mauvais pour lui...

          Impossible... Que s'était-il passé ? Il était encore là il n'y avait même pas deux secondes ! Pourquoi ? Tout avait été préparé, l'angle mort en était bien un, et la vitesse d'exécution était bonne aussi. Grey s'était placé de sorte à pouvoir taper dans une zone non-couverte. Mais rien ne s'était déroulé comme prévu. Déjà, au lieu de chercher à se protéger de la nouvelle offensive, le Borgne avait rengainé son épée au dernier moment. On aurait pu penser qu'il s'était résigné à son sort. Mais évidemment, ce n'était pas le cas.

          Quand la lame droite du jeune homme allait rencontrer le corps ennemi, c'était comme si le temps s'était arrêté. Il n'y avait plus aucun son, même pas une respiration, il n'y avait d'ailleurs plus de foule ni de ville autour. Pendant l'instant crucial de la confrontation physique, seuls comptaient Grey et l'épéiste, l'un essayant de blesser l'autre. Et, le temps ralenti, très lentement, la pointe d'une lame arrivait dans la chaire comme pour la mordre. Mais avant qu'elle n'atteigne son but, les positions d'attaquant et d'attaqué s'étaient inversées. Et d'un coup, tout s'était accéléré. Le Borgne avait quitté sa position, dégainé son arme, et tranché Grey d'un coup net et précis. Pendant un instant, les deux opposants n'avaient plus bougé après la joute, chacun montrant son dos à l'autre. Puis le sang gicla du ventre et de l'épaule du jeune homme, qui tomba à genoux.


          *Qu'est-ce que...*

          Il tentait de reprendre son souffle, mais la douleur était forte. Voilà longtemps qu'il n'avait pas reçu une telle blessure, accompagnée de son lot de souffrances. La foule avait crié devant ce qui semblait être la fin du combat. Le Borgne avait tranché le jeune homme, qui lui-même avait abattu un voleur d'enfants. Mais vu le coup reçu, pourquoi Grey était-il encore conscient ? Il le comprit en examinant rapidement sa blessure, qui avait déjà imbibé de rouge sa tenue. Au moins, ses cheveux et le reste de son corps étaient moins contrasté à présent... Mais si il tenait encore debout, façon de parler bien sûr, s'était parce que, sans faire exprès, la lame de gauche l'avait protégé. Où plutôt, avait amorti et dévié l'épée adverse.

          Quand la lame était sortie du fourreau, elle avait tailladé le ventre de Grey, et alors qu'elle remontait pour tout trancher jusqu'à l'épaule gauche, le bras et surtout la lame du jeune homme, collés contre son corps, avaient empêché l'épée de s'enfoncer trop profondément. Mais hélas, elle avait repris sa course jusqu'à l'épaule une fois l'avant-bras passé. Le poumon et le coeur n'étaient donc pas atteints. Sauf que bouger se révélait à présent difficile du côté gauche. Toujours à terre, luttant contre la souffrance, Grey essayait de se relever. Pendant qu'il tentait son exploit de son côté, le Borgne lui parla.

          Alors comme ça, Grey l'avait blessé malgré tout. Il reconnaissait même la valeur du jeune homme ! Au point de lui demander son nom... Mais Grey ne répondit pas tout de suite. Il en était toujours à se relever. Finalement debout, il se mit de nouveau face à son adversaire. Un bref regard vers l'enfant indiqua qu'il était toujours sur place. Sauf que ça s'annonçait mal. Le pirate avait placé sa main sur sa blessure pour éviter une hémorragie plus importante. Il fallait gagner du temps.


          - Je m'appelle Grey. Daisuke Grey...

          Il transpirait un peu le pépère. Il devenait même légèrement pâle. Dans pas longtemps, il devrait s'allonger pour faire un somme. Mais pour l'heure, il restait aussi droit que possible, sa fierté de guerrier plus forte que jamais. Et puis, il y avait encore le môme. Il ne devait pas rester seul. La foule redevenue calme après l'attaque du Borgne attendait le dénouement, et voir si le jeune homme blessé prendrait la fuite, car c'était bien là le choix que lui laissait son adversaire. Fuir, ou reprendre un combat perdu d'avance...

          A vrai dire, Grey ne savait pas quoi faire. Son instinct de survie lui indiquait la voix toute tracée de la sortie, mais un coin de sa tête lui rappelait ce que cela voulait dire d'être un enfant sans parents, et c'était peut-être ce qui attendait le garçon si son sauveur s'en allait. Présentant un bras tremblant à son adversaire, Grey eut un faible sourire. Son choix était fait. Juste quand il allait se préparer à se défendre du mieux qu'il pourrait jusqu'à l'éventuelle arrivée de la Marine, un homme sortit de la foule, et se précipita vers l'enfant. Personne n'eut le temps de réagir qu'il avait attrapé l'enfant dans ses bras. Mais il ne partit pas en courant, au contraire, il restait avec lui. Puis Grey comprit : c'était son père ! Pleurant de joie, il étreignait son fils, ne faisant même pas attention au monde alentour.

          L'enfant essayait de rassurer son père, quand même très content de le retrouver, et lui apprit que le "Monsieur aux cheveux rouge", l'avait sauvé de celui qui l'avait enlevé, et qu'après, le "vieux Monsieur" était intervenu. Et, comme par hasard, c'est ce moment que choisit un groupe de Marines pour débouler au milieu du ring de personnes, les faisant reculer et se disperser. Ca faisait beaucoup de monde d'un seul coup. Mais au moins, ils étaient là ! Sauf que parmi les soldats, qui tentaient de comprendre la scène, certains s'écrièrent en voyant le Borgne qu'ils l'avaient vu à la Caserne ce matin, qu'il appartenait à une groupe spécial, ou quelque chose du genre, Grey ne comprit pas bien. C'était donc un soldat ! Depuis le début, il avait défendu l'enfant contre la Marine ! Les soldats pointèrent fatalement leurs armes vers le pirate, vu que tout le désignait comme l'ennemi du Borgne.


          *Mais quel idiot !*

          Le père se releva et alla remercier, comme si de rien n'était, le soldat d'abord, et le jeune homme ensuite, qui avaient voulu défendre son fils. En voyant les blessures du pirate, le père, pour le dédommager en quelque sorte, lui proposa de l'accompagner chez lui afin d'examiner ses blessures, sa femme étant infirmière. Grey accepta volontiers, mais il fallait d'abord régler la question de la Marine. Il croisa le regard du Borgne, et sans un mot, il y comprit la permission de partir. Ils en avaient terminé tout les deux. En s'en allant, Grey entendit par un soldat le nom du bretteur qui s'était révélé plus fort et plus rapide que lui : Charles Higan. La prochaine fois qu'ils se rencontreraient, il y avait fort à parier qu'il ne le laisserait pas filer, car d'ici là, Grey serait devenu un vrai Pirate, voguant sous un drapeau à tête de mort !
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            Le combat semblait terminer. Manifestement l’adversaire de Charles, tout puissant qu’il soit, ne se remettrait pas instantanément de ses blessures. La technique Shishi Sonson avait probablement choqué quelques peu le jeune homme. Mais il n’était pas mort, ni même blessé au point de s’effondrer. Après quelques secondes d’attente il parvint même à donner son nom. Charles fronça les sourcils devant un adversaire si résistant. Habituellement ses ennemis s’affaissaient dès le premier assaut. Son épée, bien que très commune, avait gouté au sang de nombreuses personnes et rarement les adversaires du « bretteur bleu » pouvaient se vanter de n’être « que blessé ». Mais manifestement le jeune Grey était d’une toute autre trempe. Evidemment il avait perdu son combat mais il l’avait perdu avec panache. L’épéiste observait un code très particulier en matière de combat, il y avait les exactions commises qui méritaient châtiment, mais tout criminel à un honneur est l’on ne déshonore pas ceux-ci s’ils sont des combattants méritants. Charles étaient donc dans l’expectative devant un ennemi à terre qui était coupable de kidnapping, de tentative de meurtres, d’opposition à la justice... Mais ! Qui était également un combattant aux qualités certaines. Alors que le chef de l’escadron bleu s’apprêter à emmener le jeune homme blessé au quartier général de la marine, un événement survint. L’homme s’étant plaint du kidnapping venait de fendre la foule pour rejoindre son enfant. Alors que le père en pleur hurlait sa joie à qui voulait l’entendre, des éclaircissements apparurent. L’enfant enlevé expliqua avec ferveur le périple qu’il venait de vivre ! Pour lui la situation ne semblait pas si grave, il n’avait probablement pas réalisé la dangerosité de l'évènement.

            L’enfant expliqua à son paternel que l’homme gisant non loin l’avait enlevé mais que le garçon aux cheveux rouges était intervenu. Il fit également mention de l’arrivée de Charles mais déjà l’épéiste affichait une moue dubitative. Le garçon qu’il venait de blesser, un autre enfant pour ainsi dire, était le sauveur et non le kidnappeur. Le borgne tapait du pied sur le sol avec agacement. Il venait, semble-t-il, de commettre une grave erreur. Néanmoins ne c’était il pas présenté comme un représentant de la marine ? Bah ! Il ne savait plus ! Mais tout de même quelle idée de le combattre alors que l’on est du même côté ! L’orgueilleux moustachu posa son regard sur son ancien adversaire. Il était blessé mais pas suffisamment pour y rester.

            A ce moment un groupe de militaires fit son apparition au bout de la rue. Des soldats de la marine s’amassèrent bientôt autour des acteurs principaux de la scène. Il y avait là une dizaine de marine du QG mais également un marine vêtu d’un uniforme bleu roi. Celui-ci se dirigea avec célérité vers Charles, l’air passablement affolé.

              -«Capitaine Higan ! J’étais près du QG quand j’ai appris qu’un épéiste borgne de la marine se battait dans les rues ! Vous allez bien ? MAIS ! Qui a fait ça !»

            L’homme venait de constater la présence d’une éraflure sur l’épaule de son chef. La vue du sang d’Higan était chose rare pour un membre de l’escadron bleu. Mais Charles lui demanda le silence d’un signe léger de la main. Aussitôt le subalterne se terra dans un mutisme profond. Les marines en présence s’informèrent des versions différentes propagées par les témoins. On en vint évidemment par recouper les déclarations et demander une confirmation au seul marine présent, à savoir, Charles en personne. Celui-ci expliqua avec patience la situation, il désigna successivement le père, l’enfant kidnappé, le ravisseur et le jeune combattant malchanceux. Il s’attarda sur certains détails et en passa d’autres à la trappe. Les documents officiels spécifient donc que Charles Higan, le chef de l’escadron bleu à rencontrer fortuitement un kidnappeur qu’il a mit hors d’état de nuire. Un autre jeune homme avait été blessé durant l’arrestation celui-ci ayant prit Bradley pour un complice. Le QG, après consultation d’Higan, n’a pas donné suite à cette opposition à un officier de la marine.

            Charles repartit rapidement vers son navire pour rassurer ses hommes qui devaient probablement être en état d’ébullition. Il marchait d’un bon pas songeant avec inquiétude à ses subalternes. Il savait à quel point ils étaient attachés à lui. Il craignait donc que la nouvelle d’une attaque contre leur chef mette l’escadron en furie. Heureusement Charles arriva rapidement jusqu’à l’anonyme, le navire de l’escadron. Il découvrit la presque totalité de son homme s’équipant et s’apprêtant à descendre dans la ville. A la vue des bretteurs, des Hourras se firent entendre sur le pont. Le borgne afficha un large sourire avant de prendre la parole d’une voix forte et assurée.

              -«Et bien ! Depuis quand ai-je besoin de vous pour me materner !? Combien de fois devrais-je vous répéter de ne jamais descendre tous ensemble armés comme si nous étions en chasse ! Allez ! Laissez tomber ses épées ! Que l’on apporte du Rhum, j’ai livré un petit combat qui m’a mit en grand appétit !»

            Les hommes restèrent quelques secondes sans bouger. Du Rhum ? C’était une largesse du sergent-chef qui était peu commune. Chacun fit tomber son épée dans un grand fracas de métal. On fit apparaitre presque aussitôt des futs sortit de l’on ne sait où. Déjà certains hommes s’affairaient à éventrer les tonneaux. Aujourd’hui semblait être une grande journée !