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Vol à Inu Town [FB]

Cela faisait deux ans que Yuki avait reçu son affectation à la sécurité de la mine de cristal d’Inu Town et de la boutique qui gérait la vente et la valorisation des cristaux. Il vivait maintenant parmi les outils de la mine. En effet, il avait trouvé refuge dans la cabane qui servait à ranger tout le matériel minier. Il s’était fait de la place entre les pioches, les pelles et autres casques. Il occupait désormais un coin du débarra. Ce n’était pas le grand luxe, mais il avait un toit gratuit, ainsi qu’un évier pour se laver. C’était sommaire, mais c’était gratuit et bien mieux que de vivre dehors. Il avait suspendu un hamac dans un coin, à côté se trouvait l’unique chaise qui lui servait à poser ses affaires. Le confort était inexistant, mais ce n’était pas pour cette raison qu’il vivait dans ce logement. En effet, s’il avait choisi de vivre là, c’est que cette cabane était à proximité directe des deux choses qu’il devait surveiller. La demeure de Yuki se trouvait à vingt mètres de la porte de l’arrière-boutique et à cent mètres de l’entrée de la mine. C’était fortement pratique pour les patrouilles qu’il effectuait régulièrement, pour s’assurer que rien d’anormale ne se produisait.

Yuki s’était retrouvé à ce poste de surveillance après être devenu officiellement un membre de la révolution. La mine n’appartenait pas à l’organisation anti-gouvernementale de North Blue, mais elle était surveillée par la révolution pour diverse raison. La principal étant que le patron de la mine était un des seuls patrons de l’île qui était d’accord d’engager des marins lorsqu’ils étaient à terre. De ce fait, beaucoup de membres de la révolution basée sur Inu Town travaillaient dans la mine lorsqu’ils étaient là. Et quand ils partaient avec le soi-disant navire marchand pour faire une mission, ils redevenaient révolutionnaires. C’était l’un des seuls endroits de l’île qui acceptait de faire travailler les gens en fonction de leur disponibilité. En échange, bien sûr, ceux-ci n’était vraiment pas bien payer. Il fallait bien que chacun y trouve son compte. Comme cette entreprise servait de couverture à de nombreux révolutionnaire sans le savoir, il était hors de question qu’une quelconque mafia vienne essayer de s’emparer de ce business juteux. Le transformant par la même occasion en une entreprise dont le gouvernement trouverait des choses à redire. Elle perdrait ainsi son utilité première et attirerait des problèmes aux amis de Yuki. Ils protégeaient par la même occasion la boutique contre les vols des forbans de passage.

C’est que la boutique avait de quoi attiser la convoitise des gens malhonnêtes. La devanture était belle et assez grande. Lorsque l’on pénétrait dans la boutique, on entrait directement dans la partie bijouterie qui expose des bijoux en or, en argent sur lesquels étaient serti les beaux cristaux sortis de la mine. Certes la mine fournissait plus de quartz que d’opale, de rubis et autre diamant. Cependant, même certain quartz n’avait rien à envier aux pierres plus précieuses. Après dans l’arrière-boutique, on pouvait la séparer en deux parties distinctes. A droite, il y avait l’atelier de bijouterie avec une forge pour faire fondre les métaux. Ils s’en servaient à l’occasion pour réparer leurs pioches et leurs pelles. De l’autre côté, il y avait la partie ou l’on stockait les cristaux, les nettoyait et les taillait. Dans cette boutique on trouvait toujours de quoi satisfaire un petit vol. Autant l’avant de la bijouterie était dans une rue assez fréquentée, autant la porte de derrière donnait sur les terrains de la mine. Il n’y avait aucune construction à part la cabane où logeait Yuki. C’était un terrain recouvert d’herbes et bordé par un petit bois qui allait jusqu’à l’entrée de la mine.

Yuki se prépara pour aller faire une de ses rondes habituelles. Il mit son long manteau, prit son sabre et sortit de chez lui, comme il en avait pris l’habitude en deux ans.

*Bouuuuu, fait pas chaud aujourd'hui. Je me vais me dépêcher pour retourner au chaud vite fait.*


Vol à Inu Town [FB] 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Vol à Inu Town [FB] Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Vol à Inu Town [FB] Steamp10
"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2613-fiche-de-yukikurai
  • https://www.onepiece-requiem.net/t2519-bakasaru-yukikurai-presentation-terminee
Inu town. Une grosse ville, un temps clément, des gens normaux… A force de passer son temps à courir les points les plus pourris des blues à la poursuite de criminels et de plans tous plus secrets et foireux les un que les autres Red avait appris à savourer les missions lui permettant une petite pause dans un coin agréable…
Et vu le danger tout à fait mineur de la mission qu’il préparait aujourd’hui, Red se sentait quasiment en vacance…

Actuellement confortablement installé dans un des bains de la principale station thermique de l’ile il trempait paresseusement dans l’eau chaude légèrement soufrée en récapitulant les étapes restantes de sa mission… Mission au demeurant d’une simplicité quasiment enfantine.

Sur Inu se trouvait la ville de Chom, sa cellule révolutionnaire et sa mine de cristal. Qui dit mine de cristal dit tailleurs, et pour un militaire un tant soi peu instruit, la seule chose intéressante qu’on peut tailler dans du cristal c’est une lentille. De visée par exemple…
Dans la technologie de l’armement individuel de la marine, la portée effective des fusils avait depuis un moment dépassée les capacités moyennes de vision des soldats. On pouvait tirer loin, mais on tirait mal et on ne voyait pas grand-chose de la cible. En tout cas jusqu'à la fabrication il y a quelques mois d’une formidable lentille de visée destinés aux tireurs de la marine d’élite. Avec cet appareil un fusilier ne se contentait plus de tirer sur une vague silhouette de pirate à 1000 yard, mais pouvait lui compter les plombages et avec un peu d’adresse, choisir lequel faire sauter…
A n’en pas douter on venait de franchir une étape majeure dans l’art complexe du combat à distance.

Découverte qui ne passionnait pas le Cypher Pol plus que ça, à un détail prés...
Cette nouvelle lentille à peine découverte voila qu’elle était déjà tombée dans les mains de l’ennemi. Via une taupe révolutionnaire pas encore débusquée, on avait dérobé en plein QG de la marine un des prototypes de la nouvelle lunette de visée, on en avait extrait les précieuses lentilles contenant l’essentiel des innovations. Et on avait transmis le tout à la révolution.
Hors si le fait de pouvoir tirer de plus loin n’intéressait que moyennement le Cypher Pol, l’idée que leurs ennemis pourraient eux aussi le faire était tout à fait déplaisante. Quand on a l’habitude de jouer les gardes du corps on voit d’un assez mauvais œil tout ce qui vise à améliorer la façon dont le tireur d’élite d'en face va vous descendre.
Fort de ses conclusions le Cypher Pol s’était donc lancé avec entrain sur les traces de la lentille…

Piste qui avait conduit l’agent Red tout droit sur Inu Town, sa mine, et ses tailleurs révolutionnaires qui, dés la livraison de la lentille s’empresserait probablement de la dupliquer en moult exemplaires pour tout les anarchistes et mécontents des blues.
Red avait œuvré avec sa diligence et son efficacité coutumière, localisant le lieu, une boutique de pierres précieuse liée à la mine, ou le messager remettrait la lentille au type chargé de la transmettre aux tailleurs. Il connaissait la date de la livraison, ainsi que la façon précise dont se déroulerait l’échange. Et s’il n’avait pas déjà liquidé le messager c’est qu’il avait en tête un plan nettement plus porteur d’embêtements pour la révolution.
C’est un classique dans le domaine du renseignement, le plus difficile c’est d’identifier l’ennemi. Une fois qu’on l’a trouvé le tuer est tout à fait idiot, satisfaisant, mais idiot. Si on tue un agent on gagne certes une manche, mais on doit ensuite tout recommencer pour trouver le suivant…Alors qu’il existe de très nombreuses manières d’utiliser un agent que l’on a identifié.

Pour ne pas griller la couverture de ses proies, Red se devait de récupérer la lentille sans qu’à aucun moment on ne puisse soupçonner une action gouvernementale. Une diversion, un échange, et une disparition… L’enfance de l’art pour un agent du calibre de Red…

Et pendant qu’il poireaute comme un légume dans son bouillon Red cherche la dernière pièce qu’il manque à sa diversion. Un acolyte naïf. Acolyte qu’il pense avoir repéré il y a déjà une bonne quinzaine de minutes et qu’il ne reste plus qu’a approcher.

Red sort de l’eau et rejoint le type à l’allure on ne peut plus louche qui s’emploie depuis quelques minutes à forcer plus ou moins discrètement les coffres ou les clients entreposent leurs fringues.
Une peau grise, des yeux rougeâtres, des dents taillées en pointes et une coiffure de type désespéré ou très original. L’étranger est pour l’heure penché sur le coffre de l’agent, et tente avec application de convaincre la serrure de s’ouvrir.

-Pas évident hein ? Essaye avec ça (Passant son bras par-dessus l’épaule d’Ange l’agent Red lui tend un kit de crochetage qu’il a lui même confectionné, absorbé par son boulot Ange récupère machinalement l’outil et continue de triturer la serrure avec…)
-Essaye le numéro 7, non pas celui la il est trop gros, prend la taille en dessous et essaye de le faire basculer dans la serrure… (Suivant les conseils de Red Ange change d’outil, glisse le bout de métal dans la fente du coffre et clic, réussit à l’ouvrir.
-Pas mal, tu me passes mes fringues ? J’te laisse récupérer les berrys dans le fond et ensuite on ira causer dans un coin tranquille…J'ai un boulot bien plus intéréssant que ça à te proposer


Dernière édition par Red le Ven 20 Jan 2012 - 13:58, édité 1 fois
    - Bon sang, ce qu’il fait froid ici !

    Errant dans les rues glacées et battues par le vent de Chom, Ange Del Flo commençait à regretter sérieusement sa petite jungle de South Blue. Cela faisait quelques mois depuis la mort de son maître, et il errait dans la nature, allant ou ses pas le menaient, et profitant de biens mal acquis pour se nourrir. Le hasard l’avait mené sur l’île d’Inu Town, dont le climat tranchait radicalement avec celui de sa terre natale. Il parcourait maintenant la ville à la recherche d’un abri et si possible de quelque chose à rafler.

    ***

    Après s’être fait jeter comme un pouilleux de la taverne sous prétexte qu’il avait l’air d’un voleur, il ne restait plus au sauvage-cambrioleur beaucoup d’endroits ou se rendre pour se mettre au chaud. Autour de lui, les gens étaient pour la plupart couverts par d’épaisses capes ou des manteaux fourrés. Lui-même n’était habillé que de sa veste usée qui ne le protégeait pas du vent, et de ses chaussures abimées qui l’isolaient à peine du sol froid. Des vêtements ! Pour commencer, il lui fallait des vêtements chauds !

    En premier lieu, Ange se rendît chez ce qui semblait être un vendeur de prêt à porter. Bien à l’abri derrière d’épaisses vitres, dans un magasin chauffé par plusieurs poêles bien garnis, s’alignaient des fourrures, des pulls chauds, des écharpes, et tout ce dont peut rêver un sauvage transi de froid. Le voleur entra avec l’intention se subtiliser un manteau avant de sortir discrètement par l’arrière boutique. Son plan fût contrarié par l’arrivée du vendeur, suivi de près par un homme de haute taille dont la seule fonction semblait être d’intimider les indésirables.

    - Veuillez sortir, monsieur : nous n’acceptons pas de mendiants dans notre boutique.

    - Mais non ! Je suis –euh- un riche client excentrique. Mes dents pointues ? Tout le monde ne porte en ce moment, dans les coins chics de South Blue. Euh…oui, les vieilles vestes sales aussi.

    Quelques minutes plus tard, le voleur malchanceux reprenait ses esprits sur le trottoir. Après avoir promis que pour se venger il irait faire des graffitis sur le mur du commerçant, il reprit sa route, titubant et grelottant.
    Chom n’était pas célèbre pour sa station thermale pour rien. Ange en apprît l’existence en entendant deux hommes –probablement des touristes- en discuter. Après s’être fait expliquer la fonction des bains thermaux, le cambrioleur décida qu’il aurait tout intérêt à s’y rendre.

    ***

    La station marchait bien, cela se voyait rien qu’à la devanture : elle avait été aménagée à grand renfort de couleurs criardes pour attirer les touristes, et une immense pancarte représentant un homme et une femme en maillot de bain affichant un sourire niais ornait l’entrée. En plus ce cela, diverses affiches proclamaient l'aspect authentique et vivifiant de la source. Le sauvage ne put s’empêcher de frissonner pour les deux modèles de la photo. Il se présenta au guichet, ou une jeune femme avec un air pincé le considéra longuement avant de le laisser passer, non sans lui avoir signalé qu'on pouvait se doucher avant d'aller dans les bains. Ange avait laissé toutes se économies pour payer l’entrée, mais si son plan marchait il allait pouvoir se refaire.

    Le principe était simple : les clients se déshabillaient dans des cabines individuelles, avant de déposer leurs affaires dans un des nombreux coffres qui étaient disposés dans une grande salle. Ensuite, vêtus simplement d’un maillot de bain et d’une serviette, ils allaient s’entasser en compagnie d’un paquet d’autres crétins comme eux dans des piscines d’eau chaude. Ange avait toujours trouvé ridicule cette manie qu’avaient les gens des villes de vouloir aller la ou se trouvaient déjà tous leur congénères ; cependant, dans le cas présent, il n’aurait pas refusé un bon bain chaud.

    Il n’y avait pas de temps à perdre : le voleur se dirigea d’un air qui se voulait nonchalant vers le fond de la pièce aux coffres. Il attendît qu’il n’y ait plus personne pour le voir, puis entreprît de forcer l’une des grandes boîtes. Bien évidemment, la serrure résistât à ses doigts. Il hésitât alors à la forcer à coup de poings, mais se retînt.

    Si tu fais trop de bruit en l’ouvrant, tu vas attirer du monde, et je me vois mal prétendre que je suis le réparateur de serrures. Tant pis, il me reste mon couteau.


    Ange tira un de ses dagues de sa ceinture, et tenta de soulever les gonds du couvercle ; en vain. A ce moment la, une voix derrière lui lui proposa aimablement un trousseau de serrurier. L’air absent, comme s’il ne réalisait pas vraiment que quelqu’un lui parlait, le voleur accepta l’outil, remercia machinalement, puis essaya de comprendre sa fonction : c’était peut-être un ensemble de petits leviers, ou alors une scie miniature à assembler ?

    - La numéro sept, vous dites ? C’est gentil, je vais l’essayer. Ah, dans la serrure ?

    Hola ! Attends une minute : c’est qui ce type ?! Saleté, je me suis fait prendre ! A moins que… il n’a pas appelé de renforts, donc c’est peut-être juste le vrai serrurier qui croit que j’ai un problème avec mon casier ?
    Rassemblant tous les souvenirs qu'il avait à propos des conversations polies, il déclara:

    - C’est très aimable à vous, vraiment ! Je… j’avais cassé ma clé, et je ne pouvais plus ouvrir mon casier pour –hum-reprendre mes affaires. Comment ? Je n’ai rien à y récupérer puisque je suis encore habillé ?


    Cela ne semblait pas choquer plus que ça l’homme au trousseau de serrurier, qui semblait même vouloir l’inciter à se servir en dehors de ses propres vêtements, ce qu’Ange fît sans se faire prier.
    Une fois habillé, l’homme faisait penser à un farfadet : il portait un galurin et un manteau rouges qui devaient avoir toutes les facultés sauf celle de le faire passer inaperçu dans la rue, ainsi qu’une barbe sombre. En oubliant son côté « lutin », il avait la tête du type louche qui vous observe en fumant depuis le fond de la taverne, et un visage au moins aussi honnête que celui du sauvage, même si l’agent ne portait pas de coiffure tribale.

    Une fois prêt, l’homme en rouge l’invita à le suivre. Ange accepta, tout en espérant qu’il oublierait de lui reprendre son trousseau. Il aurait bien aimé continuer son tour des coffres, mais il avait appris à ne jamais abuser de la chance. Avant de suivre l’inconnu, il insista toutefois pour récupérer un manteau chaud dans l’un des coffres.

    - Si, si, c’est mon manteau celui-là. Enfin maintenant, ça l’est. Au fait, monsieur-rouge, tu es un voleur toi aussi ? A moins que tu n’aies vraiment cru à mon histoire de clé cassée ?

    Après ce qu’il a vu, si c’était le cas, cet homme serait vraiment le dernier des abrutis. Mais si c’est un voleur, tu ne trouves pas bizarre qu’il ne se soit pas servi en même temps que toi ? Donc soit ce type est un hurluberlu, soit il a seulement besoin de tes bonnes grâces… ou peut-être les deux.

    ***

    Les deux hommes retournèrent dans la rue. Contrairement à Ange, maintenant emmitouflé dans une fourrure pour femme, le personnage en rouge ne semblait pas souffrir du froid. Puisqu’il faut bien se plier aux coutumes les deux hommes se rendirent dans un de ces bistrots enfumés ou se trouvent toujours les habituels marins amateurs de boissons, pour comploter ; si l’endroit est rempli de monde, il y a tellement de vacarme que personne ne peut y entendre la conversation de son voisin, et tellement de fumée et de personnes qui passent qu’il est très difficile d’y reconnaitre quelqu’un.

    Après lui avoir offert une bière, Red lui annonça ce qu’il attendait de lui. Ou en tout cas, il lui racontât le minimum qu’il avait besoin de savoir sur le « travail » qu’il lui proposait. Le cambrioleur ne savait pas si l’autre était bon pour voler, mais il avait du bon matériel, et de toute façon il était trop dans la dèche pour refuser son travail, quel qu’il soit. Après s’être renseigné sur sa rémunération, et sans faire attention à sa pensée qui lui criait : ce type est au moins aussi louche que toi, demandes des garanties !, Ange qui s’était présenté comme tel à l’agent, décida -mais avait-il vraiment le choix ?- que si l'histoire l'avait poussé jusqu’à cette ville du nord ou il n'avait aucune raison d'aller, et si le hasard avait mis sur son chemin ce type qui avait justement besoin d'un voleur, il valait mieux accepter de suivre son plan: celui de l'homme en rouge comme celui du destin. De toute façon, quand la destinée vous pousse gentiment sur une voie, il vaut mieux ne pas trop la contrarier.


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      Les pérégrinations du navire de marine d’élite sur lequel œuvrait Charles le menaient dans toutes les Blues. Mais le bateau avait besoin de quelques réparations suite à un combat mal négocié avec un bâtiment ennemi. Les marines s’étaient donc dirigés en hâte vers l’île la plus proche afin d’effectuer une réfection compète du vaisseau. Cette île, c’était Inu Town. Arrivé sur place, des charpentiers malins ou tout du moins peu compétent exigèrent une somme colossale et annonçaient des délais faramineux. Les marines d’élite, n’étant pas particulièrement généreux, tentèrent de réaliser des transactions plus intéressantes ailleurs. Mais tout cela prenait du temps, beaucoup de temps. Le pont était donc rempli d’oisifs qui attendaient avec mauvaise humeur la nouvelle du démarrage des réparations. Le capitaine, sentant qu’un ennui profond accablait ses hommes, s’attarda à les occuper. Pour se faire chacun se voyait octroyer une tâche digne de ses compétences. Lorsque vint le tour de Charles, la question fut plus complexe. Si l’épéiste était un bon combattant et, il faut l’avouer, un solide tueur ; il n’avait en aucun cas des dispositions particulières susceptibles d’êtres mises en œuvre durant un temps de paix. Le capitaine le congédia mollement lui indiquant qu’il devait traquer des éventuels criminels au sein de la ville de Chom. L’officier pensait ainsi occuper Charles et il pensait également que l’errance de son subalterne ne causerait pas trop de problèmes. Au final, quelle était la chance pour que le bretteur tombe sur un criminel au détour d’une rue ?

      Mais la conscience professionnelle de Charles Higan n’était plus à démontrer. Il quitta donc le navire aussitôt qu’on lui intima l’ordre de se mettre au service de la communauté. Mais réaliser une traque d’un ennemi invisible, dans un lieu que l’on ne connait pas, est une tâche bien ardue même pour le plus perspicace et chanceux des hommes. Ainsi le marine d’élite se contenta d’une promenade dans les rues de la ville. Certaines de celles-ci étaient bondées de monde, d’autres étaient vides. Il s’intéressa à la spécialité locale. Il semblait que le fleuron de l’île était une mine dans laquelle recélait bon nombre de pierres précieuses. La confection et la vente de produits extraits de la mine était donc l’activité principale. Il semblait y avoir une forte présence révolutionnaire au sein de la ville qui n’était pas endiguée par la marine. Au final la ville était donc bien propice à des exactions de toutes sortes. La question principale était donc de trouver la solution miracle pour dénicher les mauvais coups.

      Charles se dirigea donc vers le centre névralgique des informations suspectes de la ville, le quartier de la marine ! Là-bas il fut reçu par des officiers dédaigneux et hautains. La présence des marines d’élite étaient, comme d’accoutumée, mal vue par les soldats affectés à l’île. Mais cette fois-ci aucune ingérence n’avait lieu, les marines d’élites se contentant de remplir les troquets et de dépenser leur argent dans les boutiques d’armes et de vêtements. Charles se vit donc accorder quelques informations utiles. Il apprit la localisation des différents points chauds de la ville. Ils étaient fichtrement nombreux et certains semblaient même être délaissés par la marine. Charles s’enquit également d’une éventuelle mise à jour des mises à prix des pirates et autres révolutionnaires. Visiblement rien de spécial n’avait changé. Il était donc temps de se lancer dans une investigation plus poussée.

      Le bretteur se dirigea donc vers l’un des quartiers douteux de la ville. Il portait comme d’habitude une tenue typée commando. Un pantalon bleu, des bottes de cuir noir, un haut cintré de la même couleur que les chaussures et des gants marron. Et évidemment, ce qui choquait le plus, Charles portait une rapière qui battait régulièrement l’arrière de sa chambre gauche.

      Après quelques minutes de marche il attint finalement le quartier en question. Au final rien de suspect, on eut pu traverser l’endroit une centaine de fois sans trouver l’endroit louche ni même dangereux. Pourtant une taverne à la façade discrète attira l’attention du marine d’élite. Il décida, curieux, de pousser la porte. Il se trouva alors directement placé dans une salle de bonne taille enfumée et bruyante où siégeait un nombre incalculable de personne. Charles souffla bruyamment en voyant cette scène, il ne trouverait rien ici. Il se rappela alors le sourire niais des marines de la ville qui semblaient le prendre pour un naïf en affirmant chercher la présence de criminels. Il y avait en effet peu de chance de trouver une personne ici même en ayant son identité...

      N’ayant aucune solution pour l’instant, Charles décida de s’attabler et de tenter de découvrir quelque chose. Dans le pire des cas il suivrait les premières personnes louches qu’il verrait...


    Dernière édition par Charles Higan le Sam 29 Oct 2011 - 11:26, édité 1 fois
      -Bon, le plan est simple. Il y a cette boutique de cristaux à deux pas d’ici. Cristaux, cailloux et bijoux en tous genres. La garde est ridicule, un type qui tient la caisse avec rien de plus gros qu’un flingue à un coup, deux gonzesses qui vendent, un vieux complètement sourd qui taille la caillasse dans l’arrière boutique. En plus de ça on n’a un gamin qui joue les vigiles, il a un joli sabre et passe sa journée à roder autour de la boutique mais ça m’étonnerait qu’il soit méchant…

      Red était plutôt satisfait de son nouveau contact, Ange était parfait, il avait l’air complètement barré, à la rue, dans la dèche la plus complète et absolument pas en phase avec le monde qui l’entourait. A coté de ça il avait l’air suffisamment adroit pour le boulot prévu, et relativement malin. Et son look allié à son absence totale de contact dans le coin était amplement suffisant pour lui ôter toute crédibilité en cas de capture et d’interrogation…
      Un bouc émissaire parfait en somme, c’était presque marqué coupable sur son front.

      -Tu rentres dans cette boutique. Tu fermes la porte, panneau fermé et tout. Ensuite tu vas droit vers le vendeur, tu le sèches, sonné hein ? Pas mort. Tu te retournes vers les deux filles et tu les emmènes dans l’arrière boutique, il y a un chiotte, tu enfermes tout le monde à l’intérieur. Ils pourront crier il n’y a personne autour. Inutile de les attacher on perdrait du temps… Ensuite tu reviens dans la boutique, et tu rafles tout ce qui ressemble à des bijoux et à des pierres précieuses.
      Pendant ce temps la moi je suis dehors et je m’assure que personne ne te dérange. Si le gamin se pointe je m’en occupe. Si un officiel se pointe je te préviens et tu files par derrière pendant que je fais diversion… Capiche ?


      Le plan est de toute façon on peut plus simple… Même un enfant pourrait l’exécuter, un enfant avec un minimum de sang froid et de brutalité évidemment.

      -Maintenant on en vient à la question que tu vas surement me poser si tu es moitié aussi malin que tu en as l’air. Pourquoi je ne fais pas ça tout seul ? Deux raisons. D’abord je me moque complètement du pognon qu’il y a dans cette boutique, du coup tout ce que tu sors de la est pour toi. Juste pour toi.
      Et ensuite parce que j’ai quelque chose à faire dans cette boutique et qu’il est primordial que je le fasse sans y mettre les pieds. Ou plutôt sans que quiconque me voit y mettre les pieds. Tu me suis toujours ? Parce que c’est à ce moment la que j’ai besoin de toi.


      Red laisse passer un moment de silence pour qu’Ange prenne bien le temps de tout assimiler. Il va faire le braquage tout seul avec le soutien de Red, il aura un truc précis à faire pendant le braquage, et tout le butin sera pour lui. Probablement plus d’argent qu’il n’en a volé depuis qu’il a quitté son ile.

      -Le boulot est aussi très simple… (Red sort un paquet de sa poche, et le déballe soigneusement exhibant un gros bout de cristal taillé) Pendant le braquage tu devras poser ce morceau de cristal dans la boutique. A la place d’un autre qui est déjà en place. La seule difficulté c’est l’endroit ou se trouve le cristal…. Dis moi que tu sais lire ?
        La boutique de cristaux, Ange l’avait vue sauf qu’il l’avait prise pour un atelier sans intérêt. Il savait voler, et même s’il n’avait que quelques mois d’expérience dans le domaine, dévaliser une boutique ne serait pas une tâche très compliquée. Brutaliser les gens, il savait faire, et cela ne lui causerait aucun remord. Si en plus ce n’était pas à lui de s’occuper du seul garde, alors la vie était belle ! En revanche…

        Son plan à l’air plutôt compliqué : c’est bien, ça veut dire que ce gars est un professionnel et que ça va surement marcher, mais… je te laisse tout retenir, d’accord ?
        Hum.


        Le voleur écouta Red déballer tout son plan, tout en laissant sa mémoire analyser et prendre en note les détails ; elle recracherait tout au moment venu.

        Bon, c’est simple : tu rentres, tu tapes, tu enfermes tout le monde, tu t’en mets plein les poches, et tu files. C’est très clair. Reste à voir le partage du butin, je suppose.


        - […] Capiche ?
        - C’est très clair, répondit Ange avec un grand sourire carnassier pour montrer qu’il était d’accord et qu’il entrait bien dans le rôle du méchant conspirateur, mais tout en pensant qu’il aurait acquiescé même s’il n’avait pas compris, juste pour ne pas passer pour un crétin.

        Après, il ne serait probablement pas venu à l’esprit du sauvage de demander au farfadet la raison de leur association : 1) parce qu’elle lui semblait évidente, l’homme en rouge était une espèce de mécène du banditisme, et 2) parce qu’il aurait eu l’air fin si l’autre lui avait répondu « ah oui tiens, tu as raison : en fait je vais faire ça tout seul ».

        La première solution semblait être la bonne, monsieur-rouge était un mécène du banditisme : il lui offrait un plan sur un plateau, le butin pour lui tout seul, et il s’occupait des difficultés. Pour sauver les apparences, Ange ajouta toutefois :

        - Hum, oui, je me posais la question justement,… ahem ! Enfin je te suis, tu peux compter sur moi monsieur-rouge !

        Eh bien moi je dis que je suis vraiment chanceux. Si je réussis ce boulot, je suis assuré de pouvoir quitter cette île et je vais pouvoir manger sans me soucier de l’avenir pendant des semaines.
        Tu parles ! La, c’est le moment ou il va t’annoncer la petite clause en bas du contrat, et s’il ne le fait pas maintenant il la dira une fois le cambriolage terminé ! Tiens, le voila d’ailleurs, un boulot très simple dit-il …


        […]

        Tu vois, ce n’est pas si méchant, il veut juste que je lui remplace un morceau de verre par un autre. Il n’a donc aucune raison de me trahir s’il veut voir la couleur de son cristal, et ça lui fait un mobile !
        Damned, ma théorie du mécène tombe à l’eau.


        - On m’a appris à lire avec des contes pour enfants et de histoires de lutins. Je sais aussi faire des ourlets de pantalon si ça t’intéresse ? Non ?

        ***

        Une fois la mise au point effectuée, les deux hommes quittèrent la taverne, séparément. En sortant, Ange bouscula un borgne moustachu attablé tout seul, et qui attirait la majorité des regards antipathiques des clients. Dans ce repère de malfrats en tous genres, cela était sans doute du à son uniforme bleu des commandos de la marine pour ceux qui s’y connaissaient un peu, ou juste pour imiter les premiers dans le cas de la majorité des personnes présentes. Ange appartenant à la troisième catégorie (à savoir ceux qui ne l’ont même pas calculé et qui de toute façon s’en fichent pas mal), il se contenta de marmonner un « ‘scusez-moi » avant de disparaitre par l’embrasure de la porte.

        ***

        Après une magnifique ellipse, le sauvage-cambrioleur avait fait le tour du propriétaire. Il avait observé dans les détails la structure de la boutique de cristaux, il savait exactement ou se trouvaient toutes les issues, ce que l’on pouvait voir de l’extérieur, et le tout avec autant de discrétion qu’une poule dans un poulailler, ou que… hum, eh bien disons qu’un voleur discret s’apprêtant à faire un gros coup.

        Le moment était venu. La foule se faisait rare, autant à cause du climat nordique qu’à cause de la station thermale qui attirait la majorité des touristes et des tavernes qui retenaient la plupart des marines de la base du coin (à quoi bon se geler dehors quand on peut déguster une bonne bière au chaud ?) et il n’y aurait donc que peu de témoins.

        Le garde faisait des rondes autour de la boutique de valorisation et de vente des cristaux, et passait régulièrement devant l’entrée. Si on ne l’avait pas mis au courant de sa présence, le voleur ne l’aurait sans doute même pas remarqué. C’était le genre de gars « transparent », que l’on considère habituellement comme faisant partie du décor et qu’il faut nous coller sous le nez pour qu’on le remarque. Je n’invente rien. Et pourtant… Ange se demandait comment il avait fait pour remarquer un type qui osait sortir dans la rue avec les cheveux teints en bleu ! C’était d’un mauvais goût déplorable, pensait le sauvage sans se rendre compte qu’il était lui-même très mal placé pour critiquer la chevelure des gens.
        Quoi qu’il en soit, il savait que désormais il ne pourrait plus ne pas voir le garde. Dès que « cheveux bleus » eut tourné le dos, Ange sortît de l’ombre d’une ruelle, se modula un air qui se voulait nonchalant (mais qui en réalité aurait suffit à terroriser n’importe quel enfant en bas âge), et se dirigea vers le bâtiment. Il allait se faire passer pour un client ; après tout, les clients ont le droit d’avoir une apparence… atypique, non ?

        [ Ici, je suppose que même si Yukikurai tende de m'empêcher de passer, Red me couvre ]
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        Yuki commença sa ronde, comme il le faisait toujours, en commençant par allez vérifier les abords de la boutique. Il marchait d’un bon pas, se reprochant de la porte de derrière. Tout en marchand son regard balayait les lieux, mais, comme d’habitude, il n’y avait rien. Arrivé à hauteur de la boutique, il pénétra dans l’allée qui mène à la rue. Au bout de celle-ci, il sortit rapidement la tête de l’ombre pour vérifier que personne ne rodait dans le coin avec un air louche. Si seulement Yuki avait su que ceux qu’il était chargé de repérer étaient en train d’attendre son passage et que c’était lui qui avait été repéré, il aurait eu honte. S’il avait été plus fort et beaucoup plus attentif, peut-être aurait-il perçu qu’on l’observait. Quoi qu’il en soit, il fit demi-tour et reprit son chemin à l’arrière de la boutique. Il alla vérifier le bosquet à proximité et les quelques zones d’ombres propice à la cachette. Il n’avait vu personne. En même temps, aujourd’hui, il n’était pas à ce qu’il faisait et il avait déjà décidé qu’il n’y avait personne. C'est dans cette état d'esprit qu'il continua sur sa lancée vers la mine.

        *Pffffffffff. Encore un jour où je fais ma ronde et rien. Pas même un gosse qui joue dans le bois. Cette mission commence vraiment à être chiante. Quand est-ce qu’il y a de l’action un peu là…
        …Ha, ça y est, je suis à l’entrée de la mine. Vu l’heure qu’il est, y a encore des mineurs dans la mine. Je vais juste leur demander s’ils ont rien vu de louche.*

        « Salut les gars ! Ça va ? Un peu frisquet aujourd’hui vous trouvez pas ? Sinon tout est normal ? Il n’y a pas eu de personnes bizarres qui sont venues ? »


        Yuki continua une discussion sans intérêt pendant encore deux minutes avec les mineurs qui n’avaient rien eu à signaler aujourd’hui non plus. Bakasaru repris ensuite le chemin de sa cabane pour se remettre à l’abri.

        * Tiens je n’ai pas encore vu Ryu aujourd’hui. Je me demande où il a bien pu passer.*

        Sur ce, il siffla trois fois comme il en avait l’habitude pour l’appeler. Il dut attendre un petit moment devant son domicile, mais il put bientôt distinguer la silhouette fine de l’oiseau de proie. Son faucon vint se poser sur son épaule et Yuki lui donna une friandise.

        « Et bien mon grand, qu’est-ce que tu as bien pu faire de beau pour que je ne te voie pas aujourd’hui? ..... Oui tu as sans doute trouvé de quoi manger et de quoi t’occupé.
        .....Allez soit gentil, garde toujours un œil par ici et si quelque chose de louche se passe tu me préviens avec ton cri persan. »


        Une fois cette drôle de conversation finie, l’oiseau reprit son envol. Un spectateur extérieur n’aurait pas su dire si la conversation était totalement à sens unique tant Yuki avait eu l’air vivant durant cet échange. Lors de cet échange avec la nature, on aurait pu dire qu’il s’était rematérialisé, brisant sa discrétion habituelle. Il regarda son ami qui l’avait accompagné depuis son île natale rejoindre le ciel en direction de son nid et surement de sa famille. Yuki se retourna, mais il n’eut pas le temps de franchir le seuil de sa porte qu’il entendit le cri de Ryu. Il leva les yeux et le vit en vol stationnaire à proximité de la boutique. C’était mauvais signe. Il se décida donc de retourner jeter un œil, cette fois-ci plus persan. Il se concentra et augmenta légèrement son acuité visuelle.
        Spoiler:


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          Charles avait prit place à une table au centre de la pièce. Il n’était pas réellement discret mais ne cherchait pas fondamentalement à se fondre dans la masse. Tout le monde semblait jeter des regards mauvais aux voisins et personne n’avait l’air véritablement honnête dans cette taverne si singulière. Un homme grassouillet au crâne rasé et à l’air mauvais s’intéressa à la commande du moustachu. Charles demanda un alcool fort qui sembla être un choix plus que satisfaisant pour le tenancier qui repartit rapidement avec un air approbateur. Il revint rapidement avec une bouteille poussiéreuse qu’il posa sur la table avec un verre aux reflets suspects. Charles ne s’intéressa pas réellement à la propreté du lieu, il avait bu de l’eau croupie à même le sol pendant plusieurs années. Ce bouge avait donc des airs de paradis. Les conversations allaient bon train mais personne ne semblait réellement disposer à faire part de ces remarques aux voisins. Ainsi l’épéiste ne captait strictement rien des conversations proches. Il se contenta donc de dévisager chaque personne avec insistance, espérant par là trouver un spasme musculaire qui trahirait une mauvaise intention.

          Inutile de dire qu’une fois la bouteille vidée Charles semblait être encore à son point de départ. Il y avait bien des têtes plus sordides que les autres mais rien de bien significatif. Le marine d’élite souffla donc mollement devant sa table en songeant qu’il serait complexe de trouver quelque chose d’intéressant ici. Il se borna pourtant et commanda une seconde bouteille. Dans le même temps des hommes venaient d’entrer dans la salle. C’était Red et Ange deux hommes que Charles ne connaissait pas et qu’il n’avait même pas remarqué dans la taverne. Il continuait à siroter son verre avec nonchalance espérant que l’affaire lui tomberait dessus plutôt que l’inverse. Après de longues minutes d’attentes et de nombreux verres d’alcool, Charles s’apprêtait à repartir bredouille. C’est alors qu’un homme qu’il n’avait pas encore vu, et qui n’était autre qu’Ange, le bouscula quelque peu. Bien que s’excusant déjà le mal était fait. L’orgueilleux marine jeta un air réprobateur vers l’homme qui avait eu l’audace de le malmener.

          Ne se retournant pas et disparaissant rapidement par la portée d’entrée, le malotru laissa Charles complètement circonspect. Sans attendre il se leva avec force et jeta quelques berrys sur la table. Il se dirigea ensuite vers la porte de la taverne tout en bousculant lui-même une bonne demi douzaine de personnes. Il reconnut de loin la silhouette de son homme, celui là même qui pensait qu’une simple excuse était suffisante pour se voir octroyer le pardon du borgne. Charles décida de le suivre, il ne voulait pas réellement le rattraper mais juste le filer. Il espérait secrètement le voir commettre un acte répréhensible, voir même le coincer dans une ruelle discrète pour lui faire une démonstration de la justice maison...

          Ainsi Charles le suivit discrètement en espérant lui mettre rapidement la main dessus. Malheureusement l’homme se dirigea vers une boutique de bijou et y entra. C’était un sacré contre temps car le bretteur ne pouvait vraiment pas se permettre de rudoyer un homme qui n’avait rien fait. Tout du moins il ne pouvait pas le faire devant témoins...
          Contrairement à son nouveau copain, Red avait repéré le marine. Dans ce genre de bar un marin solitaire ça se remarque, parce que c’est le genre d’endroits qui les attire plutôt par paquet. Instinct de survie normal, on à moins de chance de mourir bêtement en groupe. Ne serait ce que parce ça offre d’autres cibles à l’ennemi.
          A partir de la, soit on a affaire à un type tellement soul qu’il pourrait boire absolument n’ importe où, soit c’est un inconscient qui cherche la bagarre. Le type à l’air tout à fait sobre. Et il n’a pas l’air particulièrement taré… Ce qui ouvre une troisième possibilité, on ne peut plus déplaisante.

          Possibilité qui se confirme rapidement quand le marine emboite le pas d’Ange et entame une filature discrète de l’acolyte de Red …

          Franchement ces types de la marine d’élite sont vraiment lourds. La ou tout bon marin profiterait de sa perm et de ses rares moments de congé pour se murger la gueule tranquille avant de se trouver une poule fan de l’uniforme, eux restent service service, même au repos. A croire qu’ils débandent jamais.
          Franchement, qui a part un marine d’élite irait traquer le truand sur son temps de repos ? Surtout en se contentant de suivre les mecs louches dans la rue en espérant tomber sur quelque chose. Ces types sont vraiment désespérants.

          Mais en attendant maintenant qu’Ange en a appâté un, tout se complique… Dans cinq minutes il va faire irruption dans la boutique et tout faire foirer. Et le gardien va faire pareil.

          Red n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour prendre une décision, le marine est surement le plus dangereux des deux, il s’en occupe, et il ne restera qu’a espérer que le gardien ne se repointe pas trop vite à la boutique, ou qu’Ange arrive à le gérer tout seul…

          Prenant la suite du marin qui file le train d’Ange Red se glisse dans son sillage, plus discret qu’une ombre, jusqu'à ce qu’il soit suffisamment prés pour que le canon de son flingue vienne se coller dans le creux de la colonne vertébrale du marines.

          -Mec, le truc dur et froid que tu sens dans ton dos, c’est mon flingue. Alors j’te déconseille de bouger d'un pouce si tu veux pas que je troue ton joli gilet…

          Mais au fond de lui Red sait très bien que ça ne suffira pas. Les types dans ce genre la ils bougent toujours. Putain de héros à la con...


          Dernière édition par Red le Mar 1 Nov 2011 - 0:00, édité 1 fois
            Tout comme la devanture, l’intérieur du magasin en mettait plein la vue aux visiteurs. Des bijoux accompagnés d’étiquettes affichant de très gros chiffres s’étalaient un peu partout sur des présentoirs, couverts par de grandes boites en verre épais. L’homme à la caisse lui jeta immédiatement un regard accusateur. Les deux vendeuses, occupées l’une à faire de jolis sourires à un jeune client qui pourtant n’achètera rien, l’autre à vanter les mérites de l’une de ses nouveautés à une veille femme, ne le remarquèrent pas.

            Jack, l’homme chargé de tenir la caisse, n’était pas de très bonne humeur. Tout d’abord, cet abruti de client s’amusait à faire du charme à Éva la jeune vendeuse. En bon homme (même déjà marié) amateur de femmes, Jack pouvait difficilement laisser passer une telle chose. Ses collègues étaient sa propriété privée, quoi ! Il était le seul à avoir le droit de leur faire des commentaires osés et des petites claques sur les fesses, mais voila que ce freluquet osait leur sourire. Pour ajouter à son mécontentement, un zazou vêtu d’un manteau en fourrure venait de pénétrer dans la boutique, et avait entrepris de déplacer un des présentoirs à bijoux contre la porte d’entrée.

            - Hé, mais qu’est-ce qu’il fait celui-là ?! J’avais bien dit à Yuki’ de ne plus laisser rentrer de clochards. Il va m’entendre celui-là !

            Avant que le pauvre Jack ne puisse dire quoi que ce soit, le nouveau venu s’avança vers lui avec un sourire qui, bien que se voulant comme tel, était tout sauf avenant, et lui empoigna vivement le cou avec les deux mains.

            Tu entres dans la boutique : c’est fait. Tu bloques la porte pour que personne n’entre : c’est fait aussi, j’ai mis un des présentoirs devant, et vu son poids… . Maintenant, je vais vers le vendeur et je lui tords la nuque.

            - On peut savoir ce que vous êtes en train de faire ? Et retirez vos mains de mon cou !
            - Je… je suis un client et je -hum- voulais vous faire un massage.

            Promis, c’est la dernière fois que je te laisse improviser une excuse ! Bon, il ne va pas m’embêter plus longtemps ce type: assommes-le.

            Tandis que Jack essayait de se dégager de l’emprise de son agresseur, celui-ci lui donna un violent coup de tête dans le visage. Le caissier recula en titubant, le nez en sang ; des étoiles tournaient autour de lui.
            Son pistolet, il lui fallait son pistolet !

            - Hé, ho ! ‘Bouge pas ! Monsieur rouge ne veut pas que tu me gènes.


            Emporté par la crainte que l’homme de la caisse ne fasse une bêtise Ange lui envoya un coup de poing au visage, puis lui empoigna les cheveux et alla fracasser sa tête sur le comptoir.

            - Ça va, t’es pas mort ?

            Tandis que le pauvre Jack se faisait rouer de coups, les deux caissières et la vieille dame avaient poussé le « iiih » habituel des femmes en danger. Poussé par un élan d’héroïsme, le jeune client s’était interposé entre elles et le voleur.

            L’homme sonné mais pas mort : c’est fait. Maintenant, tu emmènes les deux filles dans l’arrière boutique.
            Oui, mais je fais quoi des deux clients qui ne devraient pas être la ? Je les tue ? Je les renvoie dans la rue ?


            Ange dégaina son pistolet, le pointa au hasard en direction de ses victimes ; il avait répété son texte, et savait exactement ce qu’il devait dire :

            - Mettez tous les mains sur la tête, et montrez-moi ou sont les toilettes !

            ***

            Finalement, Ange enferma les quatre civils dans les commodités. C’était cruel dans le sens ou la petite pièce n’était prévue pour accueillir qu’une personne à la fois. Ne sachant pas que faire des deux clients, il les avait assommés tout comme le caissier (qu’il avait laissé trainer, baignant dans son sang, dans un coin de la boutique) et les avait enfermés. Devant la menace du pistolet, le jeune homme n'avait pas fait de difficultés. La vieille femme, en revanche, lui avait fait tout un discours indigné sur le traitement que l'on devrait infliger aux gens de son espèce. Il avait ensuite bloqué la porte avec un meuble.

            Tu te retournes vers les filles : c’est fait. Tu les enfermes dans les chiottes : c’est bon aussi. Maintenant, tu dois rafler tout ce qui te passe sous la main ; hum, ça c’est la partie amusante !

            Ange passa machinalement la main dans sa poche, et caressa la lentille en verre que Monsieur-Rouge lui avait donné (je suis sûr que vous trouverez ça choquant vous aussi : c’est très mal de mettre ses paluches sales sur du verre !). Il ne faudrait pas qu’il l’oublie, celle-là. Bah, il y penserait plus tard !
            Tout en continuant à laisser de vilaines traces de doigts sur le morceau de verre, notre truand revînt dans le magasin et tira les rideaux de métal qui servaient habituellement à protéger les grandes vitres qui permettaient aux passants d’admirer la marchandise ; cela fait, il chercha avec un air avide des objets faciles à transporter qui auraient le plus de valeur.
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            Yuki marcha d’un bon pas en direction de l’arrière-boutique. Il scrutait l’ombre pour essayer de discerner ce qui avait alerté son faucon. Il avait les yeux qui faisait des va et vient incessant entre le bosquet et la porte de derrière. Il gardait sa main droite au contact de son wakizashi afin de pouvoir réagir en toute circonstance. Pourtant, Yuki n’arrivait pas à comprendre ce qui avait bien pu alerter Ryu. La porte de derrière n’était pas forcée et aucune personne ne courait dans le bois en tentant de fuir. Sur ce coup là, c’est l’orgueil de Yuki qui l’empêchait de comprendre ce qu’il se passait. Pour lui, il était improbable que quelqu’un ait pu s’introduire dans la boutique dans les entrefaites de sa ronde. Pour lui ce qu’il cherchait était à l’extérieur et se cachait. Il fit alors ce qu’il fait toujours lorsque sa vision est mise en défaut.

            *Karyūdo Ouïe*

            *Je ne comprends pas ce qu’il se passe ici. Je ne vois personne dans les environs. Et s’il y a quelqu’un de cacher je devrais pouvoir l’entendre. Or là, je n’entends absolument rien.*


            C’est à ce moment qu’il comprit un peu mieux ce qu’il se passait. Il régnait toujours dans la boutique un bruit de fond avec ces deux jeunes vendeuses à la langue bien pendue. Ce n’était pas normal du tout ce silence. D’ailleurs, dans la nature le silence complet voulait dire que quelque chose d’anormale avait brisé le quotidien des animaux. Ce qui avait dû attirer l’attention de Ryu, c’était les cris qui avaient précédé ce silence.

            C’est avec l’impression d’avoir été bien bête qu’il retira son manteau et le jeta à côté de l’entrée de service. S’il avait retiré son manteau, c’est parce que tu as beau avoir la classe dans un grand manteau de voyage, tu as quand même l’air bien bête lorsque tu te faits repérer à cause du froissement de ce dernier. De plus, ici c’était lui le gentil et pour une fois que ça se présentait autant que ça se sache. Il ouvrit donc la porte de derrière en faisant le moins de bruit possible, la main bien campée sur le manche de sa lame. Arrivé dans l’arrière-boutique, Yuki jeta un œil inquiet dans les coins et recoins ne sachant à combien de personne il avait à faire.

            * Bon, il y a personne ici. Tiens j’entends du bruit qui provient des toilettes. Bizarre ! Surement pas le voleur qui est la dedans, j’irai voir plus tard. Tiens j’entends des bruits de bijoux que l’on agite. Il y a quelqu’un dans la boutique. J’y vais.

            En se rapprochant, l’appréhension de Yuki diminua, car il n’entendit pas de conversation et vu le bruit, il ne devait y avoir qu’une seul personne dans la boutique. Lorsqu’il arriva dans la bijouterie, la scène le fit sourire. Il y avait là, un homme assez étrange avec son manteau de fourrure et ses cheveux excentriques qui était occupé à faire ses emplettes comme si de rien n’était. Il avait l’air de choisir ce qui avait le meilleur rapport prix encombrement. Les yeux de Yuki s’attardèrent aussi quelque seconde sur le corps inanimé du caissier qui gisait à l’endroit même où il était tombé. Cependant, le comique de la situation n’était pas vraiment cela, mais bien le faite que Yuki se tenait devant la seul issue qu’il restait au voleur. Ce dernier avait pris la peine de condamné soigneusement l’entrée et de baisser le volet en fer. Cela lui assurait certes une certaine tranquillité pour faire son larcin, mais ne lui laissait plus qu’une échappatoire, la porte de derrière. Yuki lui coupait toute retraite, fier de cette constatation, il décida de se la jouer théâtrale.

            « Rend tout ce que tu as volé et la justice sera peut-être clémente avec toi. »

            Laisser une alternative pacifique était dans les habitudes de Yuki. Pourtant, ce qu’il venait de prononcer lui ressemblait nettement moins. On aurait dit une grande gueule, celle que Yuki ne porte pas dans son cœur. La seule excuse qu’il pourrait se trouver c’est le manque d’action. Soit, il venait de renoncer à l’effet de surprise et seul l’avenir nous dira si c’était un choix judicieux.


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              Que se passait-il donc à l’intérieur de ce magasin. Tout semblait normal jusqu’à ce qu’un évènement au combien dérangeant survienne. Alors qu’Higan continuait sa pseudo filature, voilà qu’il se retrouva avec une certaine sensation de contact émane de son milieu de dos. Manifestement quelque chose venait d’entrer un contact avec le bretteur d’élite. Il se trouva alors que c’était le canon d’une arme, le tout tenu par un individu inconnu qui semblait prêt à en découdre. Charles afficha une certaine moue dubitative. Il y avait quelques suspicions à avoir dorénavant...

              Quelle était la bonne solution à présent ? De toute façon Charles n’allait pas rester ad vitam aeternam dans cette position insolite. Il songea néanmoins pendant l’espace de quelques secondes à un moyen aisé de s’en sortir. Malheureusement rien ne lui vint, il était confronté à ce que l’on appelle dans le jargon des marines d’élite une situation « putain de délicate sa maman la chevaucheuse de bidet en bois ! ». C’était comme on peut l’imaginer, la crise ! Charles était resté serein, il n’avait pas encore été tué, preuve que l’individu avait une certaine volonté de le laisser en vie.

              L’atmosphère était incroyable pesante. C’était un de ces moments où le temps semble se ralentir, où chaque seconde semble durer des heures. Charles se remémora les formations reçues au ban. Dans une situation de ce genre il n’y avait que trois solutions possibles. Rester sur place, fuir ou combattre. Pour le Ban il n’y a en réalité qu’une seule solution, combattre. Oui cette philosophie hérisse les cheveux de tous les stratèges militaires de l’époque, mais au final les marins d’élite ils s’en contrefichent. Charles fit donc entendre sa voix, calme, assurée mais également glaciale.

                -«Cette situation est assez inconfortable pour moi. Quand à votre requête...»

              Charles ne termina pas sa phrase, d’un habile déplacement latéral il usa de son pied droit comme d’un pivot. Il effectua un tour à 180° le sortant du champ de l’arme, sa main droite repoussait l’avant bras de l’adversaire afin que celui-ci ne puisse tirer dans sa direction. Le mouvement avait été réalisé en quelques secondes, Charles dégaina son épée et recula vivement. Il tendit sa lame dans la direction de son ennemi du moment. Son regard était devenu réellement féroce et sans la présence d’une arme à feu le bretteur aurait probablement déjà décapité l’insolent ! Mais malheureusement l’homme était armé et il ne pouvait donc pas trancher de la tête si aisément.

                -«Bien, maintenant on est a peu près dans la même situation... A priori maintenant je suis un peu plus dangereux pour toi mais vu nos distances respectives. Il y a de fortes chances pour que nous fassions jeu égal. Si je dévie ta balle tu es mort, si je rate la déviation... Et bien je pense que c’est moi qui suis mort. Alors ! Pourquoi s’interposer dans mes petites affaires gaillard mmm ?»

              L’adversaire d’Higan était un homme qu’il n’avait jamais vu et au physique banal. Il ne faisait pas parti des avis de recherches qu’il possédait. Ce n’était donc pas un primé. Une chose était sûre, cet homme n’était pas net. On ne braque pas des armes à feu dans la direction des gens sans avoir certaines choses à dissimuler.

              Le problème principal était de savoir si l’homme avait d’éventuels complices. Déjà que seul il posait de graves problèmes, alors avec des acolytes la situation risquerait de devenir très désagréable. Charles songea à des renforts de son côté. D’autres marines d’élite dans le coin ? Bahhh... Impossible, mais son adversaire le savait il ?

                -«J’appartiens à un groupe de marine d’élite. Je ne suis pas seul ici et plus nous perdons de temps ici, plus tu risques de tomber sur des frères d’armes. Alors ! Parle je te prie. Qu’est ce que tu me veux ?»

              Charles tapota du pied mais se mura, cette fois ci, dans un profond silence. Il lui fallait quelques réponses... Tout en attendant il conservait son épée dans une position défensive, il fallait se préparer à un éventuel coup de feu...


            Dernière édition par Charles Higan le Ven 18 Nov 2011 - 13:33, édité 1 fois
              Le marine ne réfléchit pas longtemps et comme prévu il bouge… Et évidemment Red ne tire pas, à quoi lui servirait un cadavre de marines ? Après tout ils sont dans le même camp… Mais ces marines d’élites sont vraiment assommants. Un vrai tueur aurait liquidé celui-ci avant même qu’il ne soit face au pistolet, et sous prétexte que Red ne le tue pas le voila qui dégaine et pavoise…
              Faire jeu égal tu parles… Et il se croit plus méchant…

              Que faire ? Lui révéler qu’une opération du Cypher Pol est en cours ? Dangereux, ça risquerait de se répandre et de faire échouer le reste de l’opération. Lui ordonner de se tirer ? Inutile, à peine passé le coin de rue le plus proche il n’aura de cesse de revenir immédiatement pour se battre. Le combattre ? Le type n’est probablement qu’un officier subalterne mais il faut se méfier de ces types la, même les plus anodins peuvent parfois s’avérer sacrements coriaces.

              -J’appartiens à un groupe de marine d’élite. Je ne suis pas seul ici et plus nous perdons de temps ici, plus tu risques de tomber sur des frères d’armes. Alors ! Parle je te prie. Qu’est ce que tu me veux ?

              Il bluffe, finalement il ne doit pas être si fort que ça. En tout cas pas encore assez pour se sentir serein en toutes circonstances. Ajouté à son esquive une seconde auparavant c’est plutôt positif. Il devrait être moins efficace que l’agent Red. Au moins un peu…
              Dans la boutique Ange a surement terminé la première partie du boulot et devrait en être au pillage. Le garde ne devrait pas se repointer tout de suite sauf malchance… Autant gagner du temps.

              -Soyons sérieux, Il y a autant de marines d’élites ici que de vermines sur une tête de dragon céleste. Je te suis depuis plus longtemps que tu ne suis l’autre crétin et je peux t’assurer que le seul de nous deux qui ait des amis dans le coin c’est moi.
              Quand à ce que je veux c’est plutôt évident non ? Tu vois cette porte la bas ?


              D’un geste de la tête Red indique la bijouterie… Évidemment le marine ne regarde pas, mais il n’y a de toute façon pas cinquante bâtiments dans le coin.

              -Et ben ce qui me ferait vraiment plaisir ce serait que tu partes trainer ton sabre exactement à l’opposé. Pourquoi tu n’irais pas te détendre aux bains par exemple ? Ce serait tellement plus simple que de m’obliger à te casser la gueule à coups de crosse…

              On parie que le type choisit l'option avec violence ? Ces marines sont tous les mêmes...
                C’est la que je dis « oh, damned ».

                Un homme aux cheveux bleus se tenait devant lui. Affairé comme il était, le cambrioleur ne l’avait même pas entendu venir.
                Ange avait déjà mis la main sur un bon nombre d’objets brillants. Bien que le hasard –mais surtout sa méconnaissance en matière de valeur et de prix- ait voulu qu’il se ramasse un bon paquet de bijoux sans intérêt, entre les colliers en perles de verre qu’il avait enfilé autour du cou, les bagues et les bracelets, ainsi que le diadème posé sur sa tête, il y en avait pour une jolie somme.

                Deux problèmes se posaient, voir trois. Le nouveau venu voulait qu’il rende son butin, et ça c’était hors de question : si on s’embête à pénétrer par effraction dans une boutique, qu’on assomme le caissier et enferme les vendeuses, ce n’est pas pour tout rendre dès qu’on vous le demande, zut quoi !
                Ensuite, le voleur ne l’avait reconnu qu’après plusieurs secondes à l’observer, l’homme aux cheveux bleus n’était autre que le garde dont monsieur-rouge était sensé s’occuper. On pouvait en déduire que cheveux-bleus l’avait battu, et ce sans difficultés puisqu’il se tenait la, en tenue impeccable, peu de temps après le début du cambriolage.
                Ah, et accessoirement, en troisièmement, le garde se tenait devant la seule porte de sortie.

                Tu parles d’un plan, Il vient d’où, ce gars ?! Je n’étais pas sensé avoir d'ennuis moi ! Et si ce type à battu Farfadet, je suis sûr de ne pas faire le poids contre lui... il ma me découper en tranches ! Je suis mal, je suis mal, je suis mal !!
                Non, stop, calmes-toi. Il a peut-être juste gagné par chance. Par exemple, Monsieur-Rouge a glissé sur une peau de banane qui trainait par la pendant qu’ils se battaient, et l’autre en a profité pour le mettre hors combat. Oui, ça doit être ça.
                Pourquoi est-ce que je n’y crois pas ?


                Tout en essayant d’avoir l’air naturel, Ange esquissa un sourire gêné en direction du nouveau venu. Un sourire qui ne mettait pas du tout en confiance, cela dit en passant.

                - Ahem, oh, je suis content qu’il y ait quelqu’un. J…je suis un client et –euh- je voudrais acheter toutes ces choses, mais le vendeur doit –hum- être en train de faire la sieste.

                Aussi sûr de lui soit-il, l’homme-aux-cheveux-bleus aurait ne serais-ce que quelques secondes d’hésitations. Tout en écartant ses bras chargés de joyaux pour montrer qu’il n’avait aucune mauvaise intention, le voleur s’approcha de quelques pas en direction de son interlocuteur.

                - Je… j’étais juste en train d’essayer les objets que je voulais acheter. Non ? C’est juste dans les magasins de vêtements qu’on fait ça ? Enfin tenez, si vous voulez bien me les vendre... Ah, pas ce bracelet, il est trop moche.

                Dit-il en retirant l’un des bijoux de son poignet. C’était un bel anneau assez épais, en métal ouvragé, avec des perles de verre incrustées dedans.

                *regard vers le bracelet* Hum, moche peut-être, *regard vers Yukikurai* mais utile. *Nouveau regard vers le bracelet* Moui, je crois qu’on va faire ça.

                Après un dernier *regard vers Yukikurai*, suivi d’un *sourire qui n’avait plus rien de faussement gentil*, Ange lança le bijou en direction de son adversaire. Sans prendre la peine de vérifier s’il avait touché ou non, il s’élança vers la sortie.

                Pas fou, non ?! Il est hors de question que je me batte contre un type qui est payé pour protéger une boutique d’objets de valeur ! En plus, il a une épée et un marteau à sa ceinture : avec un peu de poisse, il sait s’en servir, donc il est probablement super-fort !

                Mais à peine avait-il fait quelques pas que le voleur Albinos s’arrêta. Il venait de faire trois erreurs.
                La première : il y avait peu de chance qu’une personne un minimum crédible, c'est-à-dire d’un niveau supérieur aux personnages secondaires – c'est-à-dire supérieur au caissier par exemple-, se laisse assommer par un simple bracelet. Cela voudrait dire que même si sa diversion marchait, à peine sorti de la pièce il aurait cheveux-bleus sur les talons, et celui-ci ne manquerait pas de déclencher l’alarme, d’alerter du monde, si bien qu’il se retrouverait rapidement avec toute la ville sur le dos.
                La seconde : la lentille. La fameuse lentille de verre que Monsieur-Rouge lui avait demandé de déposer dans le magasin, et qui se trouvait toujours dans sa poche.
                Et la troisième : il s’était bêtement immobilisé à quelques pas de son adversaire, et le temps qu’il était en train de passer à réfléchir l’autre pouvait largement l’utiliser pour se remettre de l’éventuelle surprise et reprendre l’initiative.

                Ton arme, vite !

                Rapidement, le cambrioleur dégaina une de ses dagues, et la porta instinctivement dans la direction de Yukikurai en position de parade. En admettant que l’autre ait déjà décidé de la frapper, il ne résisterait probablement pas au choc.

                Le combat commençait mal. Mais de toute façon, on ne peut pas mourir dans un flashback, si ?


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                Le voleur n'avait visiblement pas entendu l'arrivée de celui qui gardait la boutique et avait vraiment l'air surpris. Comme si pour lui c'était pas normal que quelqu'un l'empêche de continuer son larcin. Il s'était retourné avec les mains pleines de bijoux. Il avait même mis un diadème sur sa tête. Quel voleur digne de ce nom s'amuserait à essayer les bijoux? Il y avait deux possibilités soit un voleur inexpérimenté qui débute dans le métier et fait encore de bête erreur. Soit un voleur qui aime le combat et qui n'attend qu'une chose se battre, écraser son adversaire avant de partir les poches pleines de son butin. Nwebie ou vieux bourrin? Yuki ne savait vraiment pas quoi penser de cet individu et pour rien arranger il commença avec des propos incohérents à la situation actuelle.

                  « Ahem, oh, je suis content qu’il y ait quelqu’un. J…je suis un client et –euh- je voudrais acheter toutes ces choses, mais le vendeur doit –hum- être en train de faire la sieste. »

                *Hein? Qu'est ce qu'il raconte celui là. Le volet est fermé. Le caissier est assommé le nez en sang. Les vendeuses ont disparue. Un présentoir a été poussé devant la porte. Et il vient me dire qu'il est un client?*

                « Je… j’étais juste en train d’essayer les objets que je voulais acheter. Non ? C’est juste dans les magasins de vêtements qu’on fait ça ? Enfin tenez, si vous voulez bien me les vendre... Ah, pas ce bracelet, il est trop moche. »

                *C'est qu'il continue en plus. Il essaye des bijoux lui et par poignée. Mais c'est quoi ce gusse là.*

                Yuki avait beau être naïf, rien ne ressemble plus à un cambrioleur qu'un type qui a des poignées de bijoux dans les mains. Le cerveau du gardien avait comme un freez. La situation et la réplique que son interlocuteur lui avait sortie était trop grosse pour avoir été inventée. Heureusement, les interrogations de notre ami aux cheveux bleu ne durèrent pas plus longtemps. En effet, après un dernier sourire, dents de requin lança un assez gros bracelet dans sa direction. Le regard de Yuki se fixa instinctivement sur le bijou qu'on lui avait lancé. Il avait ainsi quitté du regard son adversaire qui venait de se confirmer comme telle par cet acte.

                * Reprend toi qu'est-ce que tu fais là. Quitter un ennemi des yeux, c'est lui donné l'avantage. Concentre toi avant d'être mort ou qu'il ait fichu le camps.*

                Le forgeron raffermit alors sa prise sur son sabre, tout en cherchant du regard son opposant. Il allait décidément de surprise en surprise aujourd’hui. Le voleur c'était déplacé, mais il s'était à présent arrêter.

                *Qu'est-ce qu'il fait? Peut importe. C'est ma chance de le mettre hors d'état de nuire rapidement et sans faire plus de dégât dans la boutique.*

                Yuki dégaina son sabre de son fourreau, mais au même moment le bracelet qui lui avait été lancé fut sur le point de le percuter. Ne sachant pas se décider entre attaquer et rattraper le bijou, il fit les deux à la fois. Il avait beau être bon pour faire deux choses différentes de ses mains, attraper de la main gauche un objet qui vous arrive sur la droite tout en frappant de la main droite un ennemi qui se situe légèrement sur votre gauche, ce n'est vraiment pas pratique. En effet sa lame n'eut pas sa vitesse d'attaque habituelle et alla droit vers le torse de l'ennemi. Une attaque peu puissante et horizontal au niveau du torse quoi de plus facile à parer. Ange s'étant mis en garde instinctivement dévia le Wakizashi et celui passa relativement loin de la cible.

                *Imbécile! Comment gâche une première attaque en beauté. Heureusement j'ai bien attrapé le bijou, il n'a rien. Faut que j'enchaine avant de perdre l'avantage. Il semble avoir paré par réflexe. On continue.*

                Bakasaru repassa sa main gauche du bon côté de son corps pour quel ne gêne plus sa prochaine attaque. Il tenait comme à son habitude son sabre court dans le sens opposé à la plupart des gens, c'est-à-dire lame vers le bas. Ayant fini son mouvement avec son bras armé du côté gauche, il en profita pour faire un retour meurtrier. Il avança d'un petit pas en effectuant un mouvement du bras. Il tourna le plus qu'il pu son poignet pour le mettre sa lame dans l'axe de son bras pour gagner en allonge et ainsi tenter de poignarder au torse son adversaire.

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                "C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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                  Charles était serein, il constatait avec plaisir que son adversaire ne semblait pas enclin à engager le combat. Cela signifiait donc deux choses. Soit l’adversaire de l’épéiste était effrayé par la perspective d’un combat ou alors il nourrissait l’espoir de le tenir en respect. Mais le tenir en respect pour quoi ? La réponse vint d’elle-même lorsque l’on au pistolet désigna d’un geste désinvolte un bâtiment se situant non loin. Il y avait donc fort à parier que l’hypothèse la plus probable était la seconde, à savoir celle où le pistolero voulait juste tenir en respect Charles.

                  Mais une bonne nouvelle ne vient jamais seule et des réponses amènent trop souvent de nouvelles questions. Ainsi Charles pesa le pour et le contre. Etait-il préférable de se battre contre un homme qui manifestement avait de mauvaises intentions ? Ou valait-il mieux se diriger prestement vers le bâtiment suspect...

                  Ah cruel dilemme ! Charles commença à hocher fortement la tête, tantôt en direction du bâtiment qu’il venait de qualifier de bijouterie, tantôt vers le visage de son interlocuteur qui n’avait toujours pas bougé. Les lèvres du borgne commencèrent à frémir. La situation devenait clairement de plus en plus complexe pour lui. Non pas qu’il manquât de discernement à ce moment de l’action mais surtout qu’il ne pouvait se résoudre à abandonner un éventuel combat. Pourtant son tempérament justicier lui imposait de se rendre à la bijouterie où, il le sentait, des exactions allaient être perpétrées.

                  Le petit manège dura quelques secondes avant que, n’y pouvant plus, le bretteur prenne la parole d’un air agacé.

                    -«On pourrait pas remettre ce combat ultérieurement ? Il se trouve que j’aimerai bien aller voir cette bijouterie ! Ou alors on se dirige tous les deux là bas et on avise...»

                  Ridicule proposition formulée à la va vite que celle-ci ! Alors qu’il prononçait ses paroles, Charles se rendit compte de sa manifeste erreur d’appréciation. Son jugement, altéré par l’envie d’en découdre, était devenu mauvais. Aussi, à la lumière de ses propres paroles, il en vint à prendre une tout autre décision.

                    -«En fait... Je dois aller voir ce qu’il se passe dans cette foutue bijouterie. Donc... Tu m’excuseras !»

                  Sans plus attendre il fit volte face et s’élança en direction du magasin, centre de tant d’intérêts !
                  La pour le coup Red est sur le cul. Il s’attendait à un sacré paquet de réactions, de possibles à improbables, mais celle la il ne l’avait pas prévu. Pas prévu du tout.
                  C’est dingue non ? Voila un marine qu’on menace d’un flingue, qu’on braque pour qu’il foute le camp ou au moins pour le pousser à se battre. Et voila que le mec vous tourne le dos et part tranquillement se balader ailleurs…

                  Qu’est ce qu’il croit que l’agent Red a dans la main ? Un pistolet à bouchon ? C’est hallucinant ! Si on ne leur apprend même plus l’instinct de survie aux marines d’élite il va y avoir un sacré paquets de médaillés posthumes dans les prochaines promos du corps.

                  En tout cas nouveau dilemme pour l’agent qui cette fois ci tranche très vite, il n’est pas la pour tabasser du marines, mais la mission est d’importance. Et si il faut abimer le sous off pour la réussir, et bien ce n’est surement pas Red qui aura le plus mal des deux.

                  Le marine n’a pas fait cinq pas en direction du magasin que Red à déjà son flingue braqué sur sa cible, un demi souffle de plus et il lui tire une balle dans la jambe… La jambe gauche. Histoire de pouvoir le laisser trainer dans la rue avec éventuellement un gentil garrot pour lui tenir compagnie pendant que la haut le copain finit le boulot…Enfin devrait être en train de finir le boulot …

                  Et comme l’agent pressent que cette affaire semble partie pour nécessiter une implication nettement plus importante que prévue de sa part, il sort une lame et emboite le pas du marines…
                  C'est le probléme quand on bosse en solitaire... On finit par tout faire soi même.
                    Ange n’en revenait pas alors que l’attaque de Yukikurai rebondissait contre sa lame. Il était sans doute plus chanceux qu’il ne l’imaginait !

                    Ce n’est peut-être pas un combat perdu d’avance, finalement, alors reste concentré et prépare-toi à sa prochaine attaque. S’il se rate comme à la première, je ne le louperai pas, moi !
                    On tente un petit coup de bluff ?


                    Ange n’était pas un habitué des palabres en pleine bataille ; il était même convaincu que c’était ce genre d’erreur qui causait la défaite de combattants puissants ; cette-fois cependant, cheveux-bleus lui tendait une perche. Et puis les mensonges ce n’était pas pareil. Tout en sortant sa seconde dague, il déclara :

                    - Héhé, on dirait que je t’ai largement surestimé ! J’espère que ce n’était pas une attaque sérieuse, parce que sinon tu aurais plutôt intérêt à prendre tes jambes à ton coup tout de suite et à aller chercher du renfort, car tu ne fais pas le poids mon pauvre !

                    Il compléta sa déclaration par un sourire gourmand mettant bien en valeur ses dents parce qu'il sentait que l'on attendait ça de lui. Un personnage lambda aurait peut-être pris la fuite, mais le garde de la bijouterie ne semblait pas en être un. Il se ressaisit magnifiquement en reprenant le mouvement de son attaque manquée et en l’enchainant avec un nouvel assaut.
                    De part sa manière particulière de tenir son arme, il ne présentait pas de partie vulnérable. Puisque l’autre avait une meilleure allonge que lui, le voleur se mît en position de parade, ses deux dagues en « ciseaux ». Il n’allait pas prendre le risque d’attaquer en premier, mais il voulait être sur de se protéger.

                    Lorsque la lame de Yukikurai fût sur lui, Ange serra ses armes autant qu’il le pût et donna un coup de biais au sabre, de manière à le repousser vers le haut et le côté afin de le dévier de sa trajectoire. La différence de force et de vitesse avec la première attaque le prît au dépourvu et l’arme, continuant sa lancée, rebondit sur sa joue ou elle dessina une entaille rouge sombre.

                    Aïe ! I… il m’a touché !
                    Ce n’est rien, calme-toi. Une attaque de pointe ce n’est pas si difficile à parer et maintenant tu le tiens,… oh ! Fais ce que je te dis et tu t’en sortiras vainqueur : sa position bizarre va causer sa perte !



                    Un détail avait sauté aux yeux du sauvage, et même s’il ne tint pas la réflexion aussi précisément, l’autre tenait son épée à bout de bras, dans une position inconfortable, tandis que lui-même avait les deux bras pliés près de lui. Avec une dague par-dessus et l'autre croisée par-dessous, il immobilisait le sabre de son adversaire en l’empêchant d’écarter son bras.
                    La deuxième main de cheveux-bleus était rangée, inutile, contre son corps tandis que la sienne, celle du dessus… tenait une dague qu’il pouvait écarter sans danger afin de frapper !

                    Sans plus se poser de questions, l’albinos fît glisser l’arme qu’il tenait dans sa main gauche vers le bras tendu de son adversaire, en direction duquel il donna un coup sec avec la ferme intention de le trancher, ou au moins de l’entailler sérieusement.

                    Ange… j’ai mal ! J’ai mal à la joue !

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                    * Ça c'est une vraie attaque... Hein, mais qu'est ce qu'il fait. Il a dévié mon attaque. Je n'ai fait que lui érafler la joue. Au moins son sourire qui me narguait après mon attaque ratée a disparu. Bon on se remet en position maintenant. Mais hé ! C'est quoi cette défense, il veut pas me rendre mon sabre. Allez bouge mon petit Mizuseisaku. C'est pas confortable comme position là.*

                    L'homme aux cheveux bleus essayait de récupérer son arme, mais la garde adverse l'avait mis dans une position où il ne disposait pas de beaucoup de force. Comme son arme restait coincée, il mit rapidement ce qu'il tenait dans sa main gauche en poche pour avoir plus de possibilités de mouvement. Au moment où il arriva enfin à se dégager c'était déjà trop tard, dents de requin avait lancé une attaque en direction de son bras droit. Instinctivement son bras armé ce dégagea dans le seul sens qui lui était possible en faisant un arc de cercle vers la gauche. Cependant, la lame entailla son avant bras avant que ce dernier ne soit hors de portée.

                    * Aïe, je me prends toujours de bête attaque c'est pas possible. Faut que je fasse plus attention. On va remettre un peu de distance et on est repartit à fond. Wow non pas à fond, il faut pas que j'abîme ce que je suis censé protéger.*

                    L'entaille n'était pas vraiment profonde, mais elle risquait de le gêner pour la suite du combat. Lorsqu'il avait senti l'impact de la lame, il avait automatiquement fait un pas de retrait de manière à se remettre face à l'ennemi. Il avait aussi levé sa garde un peu à la manière d'un boxeur à part qu'il avait plaqué le dos de son sabre sur son avant bras. Il se trouvait maintenant avec le pied droit en retrait par rapport au pied gauche. Voulant continuer à garder l'avantage il fit un petit pas de fixation à gauche et se dirigea sur la gauche d'Ange. Il planta son pied gauche sur la même ligne que celui de son adversaire et pivota sur celui-ci pour venir lui mettre une pèche de la main droite. Dans son mouvement, il avait armé son poing gauche prêt à frapper au foie en cas de besoin.

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                      Une violente douleur traversa la jambe de Higan. Manifestement son pseudo-adversaire se voulait plus agressif que dissuasif. L’épéiste regarda son mollet avec un profond air de dégout, il reporta ensuite son attention sur le tireur. Charles avait le visage marqué d’un singulier air de pitié. En effet, l’épéiste avait conservé les principes de bases de son art. Pour lui être bretteur signifiait avant tout être un combat loyal. Cette loyauté passait par l’absence totale d’attaques basses se basant sur des coups bas. Il ne lui était donc pas venu à l’idée qu’un homme puisse ainsi l’attaquer avec tant d’aplomb alors qu’il lui tournait le dos.

                        -«J’ai combattu dans des arènes où le plus fourbe des adversaires avait davantage d’honneur que toi... J’imagine que nous allons devoir revoir notre situation tous les deux...»

                      Charles, toujours épée en main, se plaça de telle sorte qu’il se trouvait une nouvelle fois face à son adversaire. Sa jambe le faisait toujours souffrir mais il devrait faire avec, après tout cette situation il l’avait lui-même créé et devait dorénavant en assumer les conséquences. Son adversaire était-il uniquement un pistolero ? Difficile à dire ! Néanmoins ce ne pouvait être un épéiste de grande renommée attendu qu’il attaquait par derrière et utilisait des armes à feu. L’avantage résidait donc dans des attaques au corps à corps. Le seul problème est que sa jambe ne lui permettait plus de se déplacer avec sa vivacité habituelle. La situation semblait bien compromise.

                      Pire encore ! Charles s’intéressait très fortement à la boutique non loin de lui, qui semblait selon toute vraisemblance le point central de toute cette sombre histoire. Son adversaire désirait sans nul doute l’empêcher d’intervenir dans quelque chose, mais quoi ? Cette situation devenait de plus en plus déplaisante...

                      Le marine d’élite désirait ardemment connaitre le fin mot de cette histoire, mais il ne pouvait se résoudre à tourner une nouvelle fois le dos à un ennemi capable de lui tirer dessus. Cette réflexion en amena une seconde. Tournant le dos au tireur, Charles ne représentait aucune menace pourtant le tir toucha une jambe et non pas une partie plus mortelle de l’épéiste. Deux hypothèses pouvaient être prises en compte. La première était que le tireur était extraordinairement mauvais, la seconde était que le tir avait volontairement été dirigé vers une zone non dangereuse mais handicapante. La situation semblait devenir de plus en plus complexe.

                      Charles fronça les sourcils devant une avalanche de questions personnelles qui restaient sans réponses. N’y tenant plus il interpella de nouveau son vis-à-vis.

                        -«Hey ! Tu tires toujours aussi mal pour ne viser que ma jambe ? Je dois considérer ça comment ? Une invitation à combattre ?»

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