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Good Marine Vietnam!

A ceux que je n'ai pas encore vu, merci d'avoir pu rejoindre au plus vite le Passeur. Une mission de dernière minute m'a été communiquée et j'avais besoin d'une équipe solide pour en remplir les objectifs.

La Nouvelle Ohara a bénéficié d'un statut spécial au cours des dernières décennies. Le Gouvernement a personnellement investi dans sa reconstruction après avoir déblayé les ruines du jour le plus funeste de l'île. Aujourd'hui, l'endroit sert de sanctuaire de la connaissance et nombre de livres y sont à nouveau stockés. Mais si plus aucune trace du massacre perpétré par nos ancêtres ne subsiste, la mémoire des indigènes se transmet de génération en génération et il est très délicat pour un équipage de la marine d'aller y passer une inspection. Voilà pourquoi on a fait appel à nous. On compte sur la discrétion et le tact des Ghost Dogs pour mener à bien une reconnaissance sur deux terrains, le village habité et sa périphérie.

Officiellement, nous venons vérifier que la bibliothèque ne recèle aucun ouvrage prohibé et livrons même quelques ouvrages pour augmenter la richesse du lieu. Officieusement, nous savons qu'il y a des objets interdits sur l'île et des révolutionnaires implantés au sein de la population. combien sont-ils, quel armement possèdent-ils, ont-il des intensions nuisibles pour la sécurité d'Etat ? A nous de le déterminer et d'intervenir en cas de menace directe.

C'est une mission à risque. Vous n'êtes pas sans savoir que la population ne sera qu'un minimum coopérative et qu'à leurs yeux nous sommes des ennemis. Nous devons éviter toute bavure alors caressez le chien d'une main rassurante, mais prompte à éviter ses crocs. Inutile de dépêcher l'équipage complet sur la terre ferme, il faut éviter de mettre sous pression les civils et permettre un repliement immédiat. Seules deux équipes de trois partiront sur le terrain.

Je dirigerai l'une de ces équipes. Tales et Kogaku, vous m'accompagnerez. Notre objectif sera d'enquêter directement au village. De son côté, le Commandant Trovahechnik cherchera des traces suspectes en milieu rural avec le Lieurtenant-Colonel Lawblood et le Caporal Achilia. Le Passeur est sous la responsabilité du Sous-Lieutenant (Judge) pendant la mission.

Préparez-vous, soyez vigilants et faites honneur à votre division. Protéger et sévir.


A l'heure du briefing, Nouvelle Ohara n'est qu'une mouche assoupie sur l'horizon. Le Passeur, rapide, laisse juste aux hommes le temps de bien se préparer à l'expédition. Hadoc s'équipe de ses effets personnels, de ses armes et de deux jours de vivres. Il prend aussi une corde, du poivre, du sucre et un peu de poudre dans une poire. Plume a droit à une ration épaisse de pousses de bambou, mais une des tiges sera emportée par son maître. Une prière est adressé aux dieux avant de rejoindre le pont supérieur. Quand le Navire se s'immobilise, une rapide vérification des escargophone donne aux deux équipes un moyen de se tenir informer, ainsi que de donner des nouvelles au vaisseau. Hadoc prévient qu'une fois hors du Passeur, l'escargophone blanc ne crypte plus les fréquences et qu'il est tout à fait possible que les communications soient piratées. Il faudra employer ce système en cas de nécessité uniquement.

Les trios rejoignent la terre chacun de leur côté, l'habituel silence règne chez les fantômes en marche.
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Je regardai les vêtements et les armes entassée dans ma cabine.Je connaissais pas vraiment le coin,j'en connaissais pas le climat donc une tenue peu adaptée pouvait poser problèmes.
Je massai inconsciemment la cicatrice que m'avais laissé shoma l'air pensif enfin je me décidai.
J'enfilai un akama au dessus d'un pantalon noir pour que je puise l'enlever sans problème.et un haut de kimono en tissu bleu, le tous n'offrait que peu de protection c'est pourquoi j'enroulai des bandages autour des poignets et de mon torse(faut aussi dire que certaines blessures avaient pas cicatrisé).Je posai ma veste de marin sur mes épaules. ainsi je combinais un style de samouraï et mon style.

Je débalai ma nouvelle arme et mis ma brassière.c'étaient deux katana pouvant s'assembler et donner une épée a deux main.l'un s'appelait uzamalu l'autre gostudoggu
Je positionnai Uza à gauche et gostu a droite, étant ambidextre cela me facilitait la tache pour les dégainer.Mon poignard était attaché en bandoulière le long de mon flanc droit pour que je puise le dégainer rapidement de n'importe qu'elle main.Je vérifiai que mon pistolet (faudrait que je m'en fasse un nouveau)était bien chargé et dans mon holster sous l’aisselle.Mon coteau de lancer était bien dans ma manche et mes sacoches de bombes et de balles bien présent a ma ceinture.J'en rajoutai une avec deux trois outils:un petit marteau une tenaille et un burin ca pouvait toujours servir.

Je mis mon sac en bandoulière du coté droit . de la nourriture pour une semaine,pour un humain normal je précise,un morceau de fer, un rouleau de bandage, une torche en bois,mon briquet et une flasque d’huile.

Ainsi arnaché je rejoignais silencieusement le capitaine le saluai et tapotai la tête de plume.

-mignon ce chien...quand partons nous ,

Le vent jouait avec mon manteaux et et mes cheveux donnant un caractère irréaliste a la scène




Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Dim 6 Nov 2011 - 17:57, édité 1 fois
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Depuis combien de temps ne lui avait-il pas été donné que de fouler la terre du pied? Bien trop longtemps. La jeunette ayant passée la majeure partie de son temps, depuis son intégration à l'équipage des Ghost Dogs, à aménager la cuisine à sa propre sauce. Passant la seconde à cuisiner pour les membres de son peloton. Ses derniers mois se résumaient donc à un aménagement de son espace de vie et très peu de contacts humains. Aujourd'hui, peut-être, cela allait-il changer? Le capitaine avait convoqué tout le monde pour un court briefing. S'en était suivit le charivari. Plusieurs membres de leur petites escouades avaient été choisis pour remplir une mission sur la Nouvelle Ohara. Tammy en faisait partie. Comme il s'agissait d'une première véritable sortie de sa petite cuisine depuis une éternité, la jeune fille ne ménageait pas les efforts pour se préparer et être à l'heure pour le rassemblement sur le pont. Chargeant rapidement se qui s'apparentait à un sac de voyage de tout le nécessaire à l'accomplissement de cette quête. Quelques ingrédients diverses, un arsenal de cuistot, son rouleau à pâtisserie, une bonne demi-douzaine de peluches, une ration d'eau et surtout, des berrys. Pourquoi des berrys? Ils allaient vers une île peuplée non? Alors, se serait simplement stupide de ne pas en prendre quand on peut se servir directement sur place et diminuer les rations à transportées. Idée brillante? Non, c'était simplement une réflexion de flemmarde.

Question vêtements, la jeune fille ne s'était cassée la tête bien bien longtemps. Sa jupe bleue avec son haut blanc de gentille matelot, un joli ensemble qui était compléter par une veste blanche. Ça faisait très couleurs de la marine tout ça, mais comme le logo de la célèbre armée ne s'y trouvait pas, ça ne signifiait pas tout. Être habillée en civil serait probablement plus simple pour passer dans le village si besoin est, bien que ce ne fut pas une réflexion de ce genre qui amenait se choix vestimentaire. C'était simplement son ensemble préféré. Hé puis, ce n'était pas comme si elle avait des connaissances bien bien approfondis de la situation sur la Nouvelle Ohara. Loin d'être historienne ou d'avoir eut une vie pouvant s'y prêter, Tammy ne savait de cette île que ce dont le capitaine leur en avait fait part. La jeune fille serait peut-être même à surveillée sur ce point. Pâtissière polie, l'adolescente avait toutefois une faible conscience des relations humaines et, par définition, du tact lui-même. Mais ça, ses équipiers en auraient-ils seulement la moindre idée. Bref, Tales - dernière du nom, n'avait pas tarder à rejoindre le pont. S'en suivirent les explicatifs supplémentaires avant.

Maintenant, dans le présent, les trios prenaient chacun leur direction. Tammy? Elle se trouve avec son capitaine et un type du nom de Yama... Yama... Yama... a puis flute, il finira bien par se re-présenter un moment où un autre. Tandis que les hommes entament un semblant de discussion, la gamine traine un peu de la patte en regardant le paysage les entourant à gauche et à droite. Le monde est vaste et, malgré ses diverses ressemblances avec les autres parties du globe, il y a toujours un petit quelque chose de distrayant à regarder défiler le décor au rythme de ses pas. Un sourire étampé aux lèvres, tout ce que je trouve à dire à mes deux comparses c'est :


-Vous voulez manger à quel heure?

Bah quoi? On est cuisinière ou on l'est pas.
    Les livres rassemblés en offrande dans un grand sac de toile épaisse devront plaire au peuple sur place. Tous récents, la probabilité de doublon est inexistante. Ouvrage d'Antonius D Maximus sur ses voyages improvisés chez l'habitant des blues, le nouveau lexique des plantes utiles pour l'apprenti herboriste, les articles du Mondial qui n'ont, par manque de place, jamais été édités, etc. Hadoc protège le sommet de la pile de livres d'une couverture et y place Plume qui a délaissé sa nourriture pour observer son maître sur le départ. L'animal a toujours été curieux, avide de découvertes. La forêt de la Nouvelle Ohara serait un bon lieu d'apprentissage pour lui, alors le Capitaine accepte de l'emmener. Au contentement de l'animal s'ajoute la douce caresse du forgeron, lui aussi prêt à découvrir.

    Mignon ce chien...quand partons-nous ?

    Peut-être parce que c'est un panda, troque Hadoc avec un sourire compatissant au lapsus du marin. Dès que notre Maître Coq sera prête, nous pourrons y aller.

    La petite chose susmentionnée apparaît comme elle est évoquée, donc invoquée. La Maître Coq Tales porte bien son nom. Petite comme un elf, pétillante comme un gnome, gourmette comme un hobbit, Tammy contraste singulièrement avec nombre de membres de l'équipage, plus âgés et plus durs qu'elle. Quiconque ne la connait pas jurerait qu'elle est une bleue, une recrue trop fraîche pour couler sur la réputation sinistre de l'équipage. Mais tout Thriller Bark a sa Perona et Tammy remplit allègrement ce rôle.

    Vous voulez manger à quelle heure?

    Celui de cuisinier aussi.

    Merci soldat Tales, mais nous dînerons probablement chez l'habitant aujourd'hui. Vous pourrez en profiter pour rester à table, pour une fois.

    Et le groupe part. Ohara est à moins d'un kilomètre de la côte, cinq minutes pour la Marine. Il en faut bien moins pour que le sixième sens du Capitaine sente qu'ils sont observés. Chose attendue et à feindre, l'équipe rejoint le village à l'arbre millénaire planté il y a moins d'un siècle.

    Nouvelle Ohara ressemble à une zone en voie de développement, un mélange de moderne et de précaire, cicatrice d'un génocide que chacun retient, prêtant à demain la répétition d'hier. A côté d'une maison où entre et sort un cyborg avec des caisses entières de débris et pièces détachées, fument et discutent des milicens armés de lances. Les enfants jouent à "Docteur Maboul" à quelques pas d'un gaillard qui remplit ses magasins de cartouches. Le savoir et la guerre copulent dans ce cocon où la loi est locale et la présence d'autorités officielles semblable à une colonisation. Nombre de villageois toisent le trio. Des volets se ferment, des voix disparaissent. On ne menace pas les envahisseurs venus en paix, mais on leur donne le visage des mauvais, des responsables directes de malheurs qu'ils n'ont pu personnellement vivre. La haine imbécile qui se drape du devoir de mémoire pour subsister confirme officieusement qu'il y a bien des rebelles ici et qu'Ohara est encore plus subversive qu'avant.

    De la marée de méfiance sans défiance, un être sort du lot. Il est petit, mûr et sans aucune crainte dans le regard, pas plus que de colère. Son visage est celui des êtres sévères envers tout, impartiaux devant les uniformes. Dur mais serein, il rencontre le groupe détaché par le Gouvernement et les accueille à sa manière.
    Spoiler:

    Je suis en plein cours, alors nous serons brefs. Je me nomme Calchas et je suis à la tete de ce village. Vous êtes là pour inspecter la salle du Savoir, fort bien. Laissez-moi terminer ce que j'ai à faire et je vous y guiderai moi-même.

    Gharr salue respectueusement le guide.

    Capitaine Hadoc, à la tête des Ghost Dogs. Nous ne sommes pas là pour vous empêcher de travailler, nos propres obligations peuvent attendre.

    Le dernier équipage que nous avons subi était gouverné par un imbécile de Colonel sans aucun savoir-vivre, ironise Calchas en plissant les yeux qui se marquent fort à cause des froncés. Il me reste un quart d'heure, essayez de vous fondre en attendant.

    Les deux hommes se saluent et l'acariâtre chef file dans une maison où se sont scotchées des têtes juvéniles jusqu'au retour de leur professeur. Une école à côté d'une tour de bois remplie de connaissance, de quoi créer des têtes pensantes, de quoi former de bons soldats gris. Hormis l'école, Nouvelle ohara est dotée de quelques comptoirs commerciaux. Un bar à cocktails, un salon de tatouages, un armurier, un cordier, un tailleur spécialisé dans les motifs de camouflage rural, tout pour donner à une zone militaire un semblant de civil. Le Capitaine laisse à son équipe un quartier libre de quinze minutes.
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    Nous attendions,le capitaine, son panda (si on s’appelle les Gosth dogs pourquoi avoir un panda ?).La cuistot étais la dernière du groupe.
    Enfin elle arriva,elle avait mon age on on était les deux nouveaux au Gd,j'espère qu'on s'entendrai bien
    Les deux autres paraissait être d'un caractère totalement opposé et cela me fit sourire (intérieurement je précise).

    Nous arrivâmes à la capitale où d'un coté de la rue marchait un cyborg rassemblant les dernières technologie et de l'autre des gens ne connaissant pas la roue (je veux dire par là que la citée se développe mais que ce développement n'as pas encore tous atteint).Des hommes armé jusqu'au dents et regardant en tous sens l'air anxieux la ville était sous un sentiment d’insécurités:à cause des révolutionnaire ?
    Les gens nous lançaient des regards haineux, je les comprenais des salopards de la marine avaient détruits ce pays, les rapports que j'avais lu étais incomplet et confus mais la rumeur disait que c'était l'état qui avait peur d'ancien secrets.
    J'hésitai à enlever ma veste de marine mais de toute façon ça changerait rien pour améliorer l'atmosphère pesant je lâchai avec un sourire.


    -Je pense que je vais prendre aussi un animal de compagnie...peut-être un chien,ou un félin ou un oiseau.


    Nous arrivâmes à la place de l'arbre millénaire qui n'as qu'un siècle ( hé mec ,je fais un art martial qui se transmet de génération en génération que j'ai crée l'an passé. y'as vraiment des tordus parfois).

    Un petit vieux (pour moi tous ceux au dessus de 35 ans le sont),il nous dit d'attendre 15 minutes qu'il finisse son cour et le capt'ain nous donna un quart d'heure libre.

    sachant que les 3/4 de la ville voulait nous tomber dessus je fis un tour de l'édifice l’air de rien en demandant le chemin vers la forge,si on devais fuir ca serait chaud,je sortis une pochette servant habituellement aux porte bonheurs que je remplis de plusieurs bombes et d'une allumette et l'attacha autour de mon cou avec une lanière si on devait se désarmer je ne serais pas sans défense et je désarmerai un de nos ennemis.

    Il me restait dix grosse bonne minutes où je me rendis (vraiment) à la forge.c'était un petit batiment,des lames que je ne connaisais pas étaient suspendue aux râteliers. EJ papoptai quelques minutes avec le forgeron qui m'apprit quelque uns de se trucs et la manière de forger des lames de sa région,en échange je lui donnait mes trucs.

    Je revins au point de rassemblement et attendit les autres.






    Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Lun 28 Nov 2011 - 17:23, édité 1 fois
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    -D'accord, mais vous ne savez pas ce que vous manquez!

    Tammy ne mangeait pas souvent chez les autres. Son nombre de bonnes connaissances en étant peut-être bien une des principales sources, mais au-delà de ça, l'adolescente préférait largement préparer la nourriture qui lui était permis d'ingurgiter. Question de principe et peut-être bien d'habitude aussi. Toutefois, ses petits caprices allaient prendre la porte pour ce soir. Pas question de gâcher sa première sortie en plusieurs semaines pour une telle futilité. Hé puis, se serait l'occasion de goûter des trucs nouveaux! Avec un peu de chance, il y aurait même des recettes à échanger à la clé! Une note bien plus plaisante déjà pour l'esprit de ce petit numéro humain.

    Si le paysage était plutôt plaisant à l'oeil, les gens de la bourgade l'étaient déjà un peu moins. Pas qu'ils soient hideux ou repoussants, mais ses grands airs vous disant physiquement "allez-vous en, vous n'êtes pas les bienvenus" n'étaient pas des plus... invitants. Très rapidement, le petit détachement d'hommes... et femme, avait fait la rencontre d'un homme prénommé Calchas. Un visage qui aurait presque pu paraitre accueillant en comparaison avec ses confrères. Ensuite, il leur exposa la situation d'un empressement non feint. Le capitaine, dans sa grande bonté, lui octroyait alors un délais supplémentaire. Désirait-il se montrer poli ou simplement avoir le chef du village à sa pleine disposition? Allez savoir. Quoi qu'il en soit, il en avait résulté un premier cas d'attente pour cause d'enseignement. La suite de l'expédition ne pouvant être entamée avant le retour de cet homme aussi sombre que distant, les Ghost Dogs sur les lieux bénéficiaient donc d'un peu de temps pour profiter de l'endroit. Quinze minutes, ce n'était pas grand chose, mais c'était mieux que rien pour une première sortie. C'est ainsi que le groupe connu une première séparation.

    L'un allant vers la forge du coin, l'autre, en l'occurence Tammy, ne savant trop que faire. Encore plantée en piquet à l'endroit où leur capitaine leur avait adressé la parole, elle regardait simplement les alentours. Cette notion de liberté lui avait toujours parue un peu contraignante. Un objet n'avait normalement pour seule volonté que celle de son propriétaire. Bien qu'elle eut souvent prouvée qu'elle était à même de prendre des décisions en direction d'aider les maîtres de par elle-même. Ce congé ne lui plaisait pas... Il lui donnait cette horrible impression d'être inutile et cela la dérangeait. Un objet inutile est un objet au terme de sa vie. Puis, c'était à ce moment qu'elle l'avait aperçu. Ce vieil homme, sale et pourtant fier, qui déchargeait un chariot emplit d'énormes poches. Peut-être du grain? Ou de la farine? Quoi qu'il en soit, le pauvre homme semblait bien mal aisé lorsque venait le temps de décharger seul ses articles à la main. Regard pétillant, sourire retrouvé, la jeune fille s'élança alors dans la direction du vieillard. Le faisant sursauté dans un premier temps, grommeler dans un second, il fut difficile de lui faire accepter une quelconque aide, encore plus de la part d'une jeune fille appartenant à la marine, et pourtant il céda. Probablement à cause de la charge de travail qui l'attendait.

    Désormais occupée, notre héroïne ne semble plus voir le temps passer. Sa seule pensée étant que de déchargement la marchandise jusqu'à ce que mort s'en suive. Si son apparence laisse croire à une fragilité évidente, la gamine n'a pourtant que peu de compétiteur au niveau de l'endurance. Sans se plaindre, ni se taire, Tammy aide donc le paysan à décharger. D'un entrain inexplicable, le travail s'accomplit à bonne vitesse. La petite damoiselle parlant de divers voyages en mer alors que son interlocuteur lui narre ses plus folles péripéties aux champs. Le temps défilant plus rapidement qu'elle ne l'aurait envisagée, la jeune fille dû laisser le reste du travail en plan en s'excusant auprès de l'homme qu'elle aide. Toujours méfiant à son égard, ce dernier la chasse dans un remerciement comparable à un grognement, véritablement mécontent de devoir couper net à la conversation. Lorsque Tammy rejoint les autres membres de l'équipage, cela faisait déjà près de vingt minutes que la séparation s'était produite. Néanmoins souriante, cette dernière agite joyeusement une main en déclarant:


    -Re-bonjour tout le monde! Désolée du retard! Alors, le cours est fini?

    Ahhhhh... Tammy...

    HJ:[Je m'excuse du long retard. Je tâcherai de faire plus vite pour ne pas ralentir l'allure du topic.]
      Les autochtones, tous belliqueux qu'ils soient en présence Marine, se laissent séduire par la connaissance que leurs apportent les indésirables. Kogaku partage son savoir à la forge, Tales transmet des histoires orales. Gharr observe les visages des gens. Les civils purs, ceux qui savent que des rebelles sont parmi eux sans avoir eux-mêmes une participation active, retournent à leurs tâches et raréfient la distraction. Les autres, soldats de la révolution, continuent leur réaction allergique en présence de ceux qu'ils considèrent comme des ennemis. On leur apprend probablement à se battre et à se fondre dans le décor, mais pas à duper les assassins. L'oeil du Capitaine est celui qu'il a développé pour survivre à une époque, et pour faire mourir les autres. Les cibles s'identifient. Pas toutes, pas précisément, mais les visages et leur nombre potentiel se gravent dans l'esprit du guerrier. S'il avait été l'un d'eux, il en serait probablement un atout considérable. S'il avait été parmi eux, les Marines venus ne l'auraient pas décelés.

      Est-ce que c'est un ours polaire ?

      Gharr baisse le regard et découvre une enfant qui le fixe de ses grands yeux ronds. Comme de nombreux habitants, ses vêtements adoptent des tons kaki et elle parfait le look jungle avec ses longs dreads qu'elle devait déjà porter à la naissance pour les avoir si longs. Sous l'un de ses bras, des livres. Une élève de Calchas.

      C'est un panda, répond Gharr en trouvant un peu étrange que tout le monde veuille changer la nature de son familier.

      Est-ce que ça mord ?

      Il ne mord pas, et il n'est pas "ça".

      Oh...

      Elle ose une main vers l'animal, la retire quand il lui chatouille les doigts avec les poils de son museau, puis il prend l'initiative en filant comme une tête chercheuse le bras de la petite. Un peu forcée, elle lui cède de la confiance et le caresse plusieurs fois sur le dos avant d'oser remonter près du crâne.

      Comment il s'appelle ?

      Plume.

      Hi hi, Plume. C'est drôle? Bonjour Plume!


      Elle sourit de toutes ses dents au Capitaine qui le lui rend de façon un peu plus sobre. Un instant de pause, voilà qui le surprend. Malgré les missions, malgré les pressions, malgré les risques, il y a des instants où on doit prendre son temps, profiter des choses uniques. Hadoc profite.

      Ma maman dit que tous les officiers de la Marine sont des fascistes.


      Et sais-tu ce que cela signifie?

      Elle fait signe que non, puis tente. Ce sont des gens qui sont méchants avec les autres, non ?

      Ca peut, oui.

      Mais est-ce que c'est vrai ?

      ... Est-ce que je suis méchant avec toi ?

      Elle retourne aux caresses du panda.

      Non.

      Un léger moment de silence s'installe. Un peu de gêne aussi.

      Tu n'as pas école ?

      Hmm hmm, non, pas aujourd'hui. Je suis venue rendre des bouquins à la bibliothèque, tu veux voir ?

      Bien sûr.

      La petite pose ses livres sur le rebord le rebord d'une fenêtre et les prend l'un après l'autre pour les montrer à Gharr.

      "Le vent dans les saules", j'ai lu ça.

      C'est vrai ? Demande-t-elle, dubitative.

      Oui. L'histoire du manoir crapaud est très bonne.

      C'est vrai que tu l'as lu.


      "Les âmes d'Ohara". Qui t'a donné ça ?

      Mon professeur, maître Calchas. Je n'ai pas tout compris en le lisant, mais je le relirai.

      Tu as le temps. "One Piece". Tu as lu ça ?

      Non, mais j'aime bien les dessins.

      Mmh, oui. Tu as lu ceci ? Hadoc a sorti un petit livre si usé aux bords et attaqué par le sel que la couverture de cuir se déloge et craquèle. L'enfant ne grimace pas, il connait la valeur des pages inexplorées.

      "Hagakure". Je ne l'ai jamais vu.

      Dans ce cas, je te l'offre, mais à une condition. Quand tu l'auras entièrement compris, tu l'offriras à quelqu'un d'autre. Tu es d'accord ?

      Elle acquiesce. Gharr lui donne l'une des pièces du puzzle qui fera d'elle l'émérite Jungle Julia vingt ans plus tard. La porte de la classe s'ouvre et les enfants se déversent avec une joie excentrique qui leur est propre. Le Marine récupère Plume et le pose sur son épaule comme les pirates arborent leurs perroquets. Julia, elle, récupère ses livres et se tient un court instant immobile face à l'adulte, jeune et fragile, mais déjà charismatique.

      Je m'appelle Julia, mais on m'appelle Jungle.

      Gharr Hadoc. Tout le monde m'appelle Capitaine. Tu peux m'appeler Gharr.

      A nouveau la gamine rigole, flattée d'un privilège qu'elle sous-estime pourtant. En repartant, elle salue l'ennemi d'un "au revoir Monsieur Gharr et au revoir Plume" et court vers la bibliothèque. Un acteur en chasse un autre, Calchas apparaît à l'entrée de sa porte et convie le Capitaine. Ils entrent et discutent, francs et froids, mais sans futilité. Assuré des offrandes pour sa bibliothèque, Calchas invite le Marine à faire son travail. Il refuse, son équipe n'est pas encore là. Alors, ils attendant. Kogaku arrive à l'heure et surprend les deux aînés en train de se fixer, comme s'ils communiquaient par les yeux uniquement. le silence est total et long, Tammy met du temps à revenir. Quand le Capitaine constate que la cuisinière a plus d'une minute de retard, il se lève et prie l'hôte de l'excuser. Yamamoto et lui regagnent l'extérieur. Hadoc pose une seule question à l'autre Ghost, quel homme il penserait être s'il avait pas été à la Marine. Le temps de sa réponse, l'élément manquant apparaît.

      Re-bonjour tout le monde! Désolée du retard! Alors, le cours est fini?

      Hadoc la fixe et pas d'un air qui mette à l'aise.

      Soldat Tales, pensez-vous que nous sommes dans un club sunalandien ? Vous avez volé cinq minutes et négligé le salut à un officier, votre sanction tombera dès que nous rejoindrons le navire. Maintenant, je vais présenter mes excuses à notre guide parce que nous lui avons montré que nous n'étions pas disciplinés.

      Le Capitaine disparait dans la classe et soumet ses excuses pour l'attente. Calchas ne réagit pas, sage homme. A la place, il se lève et emmène le trio vers l'arbre. La porte s'ouvre quand il précise à l'équipe un chose qui le rend plus loquace que d'habitude.

      La tradition veut qu'on ne laisse entrer personne gratuitement, il faut une offrande à la salle du savoir pour profiter de ce qu'elle conserve. Capitaine Hadoc, vous avez instruit l'une des nôtres et apporté des livres. Votre place est à l'intérieur. Soldat Kogaku, vous avez aidé notre forgeron à perfectionner son affûtage des lames orientales. Votre place est à l'intérieur. Soldat Tales, vous avez instruit un ouvrier à force d'histoires qui lui ont permis de voyager. Votre place est à l'intérieur.

      La salle du savoir monte jusqu'en haut de l'arbre et contient des milliers d'ouvrages, dont plusieurs sont uniques au monde. Je vous laisse y ajouter vos livres, mais veillez à ne rien détériorer à l'intérieur et à respecter l'étude de nos apprentis. En cas de besoin, vous me trouverez au rez-de-chaussée.


      Et il laisse la Marine entrer.
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      Alors que je me rendais au point de rendez-vous, je croisai une fillette qui m'interpella.

      -dis monsieur t'es l'ami de ghar ?

      -ha ha oui on peut dire ca


      -il es gentil avec tous le monde ?


      -Je ne le connais pas depuis longtemps mais je pense que oui....pourquoi tu me demande ca ?

      -Mamam elle dit que tous les marines sont fasciste

      -ce n'es pas par ce qu'il y a certains déch ... méchants que nos le sommes tous, tous les pirates ne sont pas mauvais et tous les marines ne sont pas tous gentils...allez je dois y aller salut


      -au revoir messieur

      -Yama

      J'arrivai devant machin (pas moyen de me souvenir du nom du vieux) et le cap'tain, les deux qui se fixaient et semblait communiquer par cette voie furnet surpris de me voir (je suis pas le dernier ouf).
      Les deux hommes continuèrent a se regarder les yeux dans les yeux tandis que j’essayai de loucher pour qu'on soit à trois a faire ce petit jeu (c'est vraiment pas facile). Ghar m'indiqua que nous sortons d'un signe de la main pour attendre tamy et me demanda ce que je serai si je n'étais pas marins.

      -Si je n'étais pas marin ha ha ha bonne question je dirai que tous es possible, le monde n'est'il pas composé de "et si" si j'étais mort de la même que mes maladie que mes parents, un cadavre si il n'étais pas mort fermier ou autre chose. Si je n'avais pas été recueilli par un forgeron autre chose si les marines ne m'avait pas sauvé la vie ou étais mauvais forgeron, pirate révolutionnaire casseur de prime.
      J'aurai pu tous être tous dépendais de ma vie, mais depuis que je suis petit petit je rêve de justice donc marin. Avec ce raisonnement je pourrais aller plus loin: si on n'avais ou pas exécuté Gol D Roger.
      Vous ne pensez pas... Ghar (si un fillette pouvait l'appeler comme ca pourquoi pas moi) ?


      J'omis de dire que je trouvai que le pouvoir en place était pourris et que je voulais en prendre le contrôle en progressant dans les grades et rendre le monde meilleur. Les pirates et les révos ne sont que des moustiques pour le gouvernement.

      la poule (la femelle du coq c'est quoi ?)arriva en retard et se fit gronder par le Ghar, elle sera punie, je lui soufflai.

      -t'inquiète pas fais lui un steak frite et il oubliera tous

      Calvitie (ou un truc du genre) nous invita à entrer pour déposer nos livres,en expliquent que vus que nous avions partagé nos connaissance nous pouvions rentrer (comment il sait que j'ai parler au forgeron il es pas humain ce gars et pis je suis pas un soldat).

      Arrivé dans la bibliothèque je remarquai un rayon sur la forge, j'en oubliai notre mission et ayant dévalisé le rayon je m'assis à une table avec une montagne de bouquin à coté de moi.
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      Capitaine Hadoc! Sur le Passeur comme en mission, nous sommes uniformes blancs avant les hommes gris qui les porte. Veillez à votre rigueur, Adjudant Chef Kogaku.

      Avait achevé sa phrase en voyant arriver Tales et son retard. La journée marquait remontrances en chaîne, mais c'était symbole d'une génération en manque de repères. Yamamoto est jeune, Tammy davantage. Certaines recrues ne vouvoient même plus leurs supérieurs dans les bases les plus négligeantes. Nouvelle pédagogie, époque du bien pensant et de l'individualisme anticontraintes, voilà la seule cause qui pourrait motiver le Commodore à virer révolutionnaire. Chez les Ghosts Dogs, on maintient les traditions essentielles et l'image de la discipline. Les deux subordonnés apprendront, comme les autres.

      Entrés en salle de lecture, chacun se met au travail. Ou presque. L'Adjudant Chef vide un rayon dont les lettres FOR- entaillent une plaquette dorée. A moins qu'il ne s'intéresse aux forces vitales ou aux formations d'Alabasta, il s'agit bien des éditions "je bouquine ma passion pendant mes heures de service". Le lieu réclame le silence, alors Hadoc ne dit rien. Il est For- probable que le bretteur connaissent une autre période de silence un peu plus loin dans la journée, dans le bureau du Commodore pendant que ce dernier lui demandera si son but est juste de se foutre de lui ou s'il ambitionne carrément d'être muté là où il ne jurera pas, comme chez les glandeurs assumés de West Blue. Hadoc est patient, compatissant et bienveillant, mais aussi très blessant et intransigeant quand on n'honore pas les privilèges qu'il accorde à tout membre de son équipage.

      Le rendez-vous noté dans sa tête, il est enfin temps de se mettre au travail. Hadoc descend les escaliers pour aller quérir le registre d'entrées. Calchas demande pourquoi. L'autre répond que tout livre présent peut-être vu par la marine et qu'un registre est un livre. Le professeur le lui fournit et le marine le feuillette. Ce ne sont pas les noms qui l'intéressent, c'est l'encre. Uniforme, monochrome, la même personnalité dans la forme de la plume qui trace les lettres. Il ne demeure qu'un doute aussi fin qu'une feuille de cigarette d'Achilia quant au fait que tous ces noms ont été ajoutés le même jour par seulement quelques personnes qui se sont relayées pour diversifier les écritures. Hadoc retourne auprès de l'hôte et lui demande le véritable registre. L'homme trouble n'est pas troublé et ne prend pas la peine de feindre complètement, il dit que les entrées et sorties se font aussi par l'oral avec les gens de confiance. D'où la mise à jour du registre d'une traite en fin de journée . Hadoc souligne alors que Jungle Julia n'apparait nulle part alors qu'elle vient régulièrement. Elle ne le lui a pas dit, mais il le sait grâce au niveau de ce qu'elle emprunte. Difficile pour l'érudit de mentir, alors il ne dit rien. Tous deux se fixent une nouvelle fois, une guerre invisible fait rage. L'esprit du professeur est fort, mais davantage armé d'un bouclier que d'une épée. Gharr le perce de son esprit trempé dans les métaux des guerriers. Son esprit surplombe celui du savant qui le ressent et plie face à lui. L'odeur de mort du Commodore réveille l'instinct du bien trop pacifiste savant. Il s'apprête à détourner le regard et avouer que certains noms ne doivent pas être lus par les forces de l'ordre quand c'est le marine qui quitte le duel. Un bruit, lointain, mais important. Sec comme un claquement à l'écho étouffé par l'épaisseur de l'arbre. Le silence total des lieux transforme l'arbre en gigantesque oreille tournée vers l'extérieur. un nouveau claquement ressemblant encore plus à un tir retentit et sitôt des musiciens en répétition soudaine jouent un bruyant air dans la paisible place. Le Capitaine somme Tales de prévenir le Passeur de la présence de coups de feux et Kogaku de veiller à ce que personne n'entre ni ne sorte d'ici. Avec Calchas en détention passive et des ouvrages précieux à ne pas abîmer partout autour d'eux, il y a très peu de risque pour qu'on veuille tenter un combat à cet endroit. Gharr rage, l'autre groupe est en danger.

      Sorti de l'arbre, seul, il découvre un arc de fusils tenus par des hommes d'armes. Braqué comme un condamné à être fusillé, l'absence du sanguin Adjudant Chef est plutôt opportune, l'angle est trop bon aux rebelles pour faire louche à tous les coups. Epées toujours au fourreau, mains le long du corps et bras détendus, le marine ne montre aucune crainte. Sa mort causera celle de ses assassins.

      Je dis souvent à mes hommes qu'il ne faut sortir son arme que quand on compte s'en servir. Voilà une leçon que vous pourrez consigner dans l'un de vos nombreux ouvrages.

      Si le trait d'humour ne déride pas les militaires, il leur soumet l'idée que le marine n'est pas là pour employer la force. Il ne dégaine pas, pas plus qu'il ne lève les mains quand on le lui demande. A la place, il fixe les tireurs, puis les civils. Des gens qui masquent leur peur comme ils peuvent, les yeux encore trop peu gorgés du sang de leurs ennemis. Des enfants aussi.

      Ils lisent votre passé, un passé où le Gouvernement où le Gouvernement a sacrifié vos ancêtres et brûlé votre peuple impuissant. Il l'a fait pour des raisons à l'époque illégitimes et a payé pour ça. Aujourd'hui, ceux qui vous ont condamnés sont morts et maudits, vous ne les atteindrez plus en vous en prenant aux fils et filles de civils qui ont gardé la conviction qu'il faut qu'il existe des marines pour contribuer à l'ordre de ce monde. Bien sûr, vous ne leur enseignez pas cette dernière partie. Leur haine vous sert et vous protège, en plus de vous donner un but chaque matin.

      Après leur avoir fait lire et comprendre ce que vous voulez, comptez-vous les empêcher de réfléchir face à ça aussi ? Un groupe humain armé qui tue de sang froid un homme sans aucun esprit combattif ?


      L'hésitation se marque. Aucun ne parle, comme si leur chef était absent. Sacré Calchas. Hadoc peut faire deux pas avant que les canons ne redoublent de menace. Cette fois, Hadoc hausse le ton.

      Les percussions que ne couvrent pas vos instruments signifient que vos guérilleros et mon équipe sont en train de se battre. Je ne peux pas les abandonner, mon serment et mon devoir m'obligent à aller les aider contre vos frères. Mais je ne compte pas sur votre empathie pour me laisser aller me battre, je compte sur votre fidélité envers votre propre chef.

      Hadoc sort son escargophone et joint Kogaku.

      Adjudant Chef, ici le Commodore Hadoc. Si jamais quelqu'un tente d'entrer dans l'arbre sans posséder ma voix et un détail que seuls nous connaissons, vous avez pour ordre d'exécuter Calchas et de vivre assez longtemps pour mettre le feu à la bibliothèque. Vous pourrez alors voir combien d'humains vous pouvez éviscérer avant de nous rejoindre sur le sentier des morts.

      Si Gharr a l'air si convaincant, c'est qu'il ne bluffe pas. Plus que de l’hésitation, c'est une franche angoisse qui s'empare des tirailleurs. Ils savent ce qu'il va se passer s'ils tirent, reste à leur dire ce qu'il se passera s'ils ne tirent pas.

      Je vais à présent partir. Considérez que mes deux subordonnés sont vos otages autant que Calchas est le nôtre. Lorsque je reviendrai avec les miens, vous aurez tous déposés vos armes et resterez mains ouvertes et visibles pendant que nous évacuons la zone avec les coupables encore en vie de la fusillade. Je veillerai alors à vous éviter une pendaison assurée en défendant les innocents. Ou bien, vous pouvez garder l'arme à la main. En ce cas, organisez-vous, réveillez tous vos volontaires et tenez-vous embusqués dans les meilleures cachettes pour nous surprendre, parce que toute personne qui ne sera pas dehors et dans les conditions que j'ai donné sera considérée comme coupable d'une tentative de meurtre multiple et crime contre l'Etat. Et vos descendants auront une seconde excellente raison de craindre la marine.

      Ils comprennent. Hadoc s'évade et file là où les tirs se poursuivent. Il finit par trouver facilement tant Achilia déverse la fureur de sa magie sur les chasseurs devenus proie. Ca a d'ailleurs un certain côté comique, le joueur en costume qui canarde des militaires avec des armes infernales. Les cibles se font rares, les gueules d'acier se taisent assez longtemps pour entretenir un petit dialogue.

      Jolis tirs Caporal, mon rapport stipulera que je vous ai vu faire ça avec des armes aux calibres réglementaires. Et parlant rapport, j'ai besoin du vôtre, surtout s'il m'apprend où est le reste de votre unité, ainsi que son Commandant.
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      Quelle exquise sensation. Ils misent le tout pour le tout en comptant sur le nombre pour faire chuter la banque. Équilibré en apparence, mais j'ai une paire d'arguments en main qui surpassent tous les leurs réunis. Quand claquent les premières détonations, quand mes bazookas crachent le premier feu, on sait. Inutile pour eux d'attendre la river, animés d'un fol espoir, tous fuient.

      Je peux me targuer de n'avoir jamais refroidi définitivement qui que ce soit, et c'est pas l'uniforme qui changera ma ligne de conduite d'un yota. Alors je vise – autant que faire se peut avec un engin de ce calibre – de sorte à neutraliser mes pigeons, sans plus. Ils peuvent remercier leur bonne étoile, eux aussi. Trois trébuchent, les jambes ensanglantées. Trois autres se dissipent dans la nature. Je poursuis le tir pour le principe, histoire de leur passer ce goût prononcé pour les attaques surprises. L'un d'eux en redemande, on dirait. Il avance dans mon champ de vision, stoïque, sûr de lui. Mazette.

      Quand la distance nous séparant diminue, l'explication m'apparait d'elle-même. Un uniforme bardé des épaulettes caractéristique aux hauts officiers, une barbe soignée, un air grave enfouie derrière elle. C'est Hadoc. Lui s'approche, je repère derrière des bosquets les trois derniers révolutionnaires indécis sur la marche à suivre. Un dernier et retentissent tir en leur direction les aide à faire leur choix. À grand renfort de cris, ils décampent vers les hauteurs. Et le Capitaine arrive à mon niveau.

      Derrière une touche de cet humour si particulier et non moins plaisant dont il sait faire preuve, le Marine s'enquiert de la situation. Celle-là même qui à ma connaissance a totalement échappé à notre contrôle. Je pourrais prendre le soin d'enrober la vérité pour la rendre moins amère, de fignoler mon discours pour me laver de toute erreur. Seulement Hadoc a mon estime, et si le bluff vaut pour un temps, un peu de franchise ne serait pas de trop en ces circonstances.


      Trop aimable Capitaine. Mon rapport est qu'on est dans de fichus beaux draps. Le Lieutenant Lawblood et le Commandant Trovahechnick, capturés par un contingent d'insurgés. Avec eux à ma connaissance un otage, marine lui aussi. Et au moins un soldat d'un autre régiment mort, sa dépouille trouvée aux abords de Wathora. Cela dit, les trois autres ont pas besoin d'une nourrice pour le moment, ils ont de la ressource, pour autant que je sache.

      Pour ma part, j'ai pris du recul quand ça a commencé à sentir trop mauvais pour moi là-bas. Et ça a pas été de tout repos avec ces gusses qui me filaient le train.


      J'annonce ça sans afficher une mine contrite, juste un rictus d'embarras. On gagne ainsi un temps précieux. Si remontrances il devait y avoir, elles attendront qu'une accalmie nous offre ce loisir. Pour l'heure, le bretteur semble soucieux, à moins que ce ne soit qu'un air plus grave qu'à l'accoutumée, et toujours aussi déterminé. En deux mots, il me briefe des dernières nouvelles en provenance du village. On est bel et bien tombés dans un guêpier, dont on ne soupçonnait sans doute pas l'ampleur. Scénario critique, mais qui permet d'éprouver la valeur des hommes. Pour ma part, j'ai les reins solides et la tête froide. Et cela va sans dire que mon supérieur également.

      On discute de la suite. D'égal à égal. Face aux conjonctures, grâce à la clairvoyance de Hadoc, les grades s'effacent. La conclusion nous vient rapidement. En l'état actuel des choses, il s'avèrerait difficile de localiser le Commandant Trovahechnik ou le Lieutenant-Colonel Lawblood. Autant s'orienter vers ceux dont on sait qu'ils nécessitent un coup de main. Rapidement, les trois hommes mis hors combat sont assommés. Pas de quoi les ligoter, et avec un peu de chance, il sera toujours temps de venir les récupérer lorsque nous aurons le contrôle de la situation. Cette précaution prise, nous mettons le cap vers l'arbre.

      Manifestement, on a deux collègues coincés seuls là-dedans. On peut décemment pas les livrer en pâtures à leurss bourreaux. Il faut leur apporter notre soutien. Mais pour qu'il soit efficace, va falloir la jouer finaude. Une idée germe dans mon esprit, à mesure que l'on approche de Ohara. J'en fais part à Hadoc tout en roulant une clope. J'ajoute malicieusement qu'elle fera partie du plan. Pas pour m'esquiver d'une réprimande qui ne viendrait de toute façon pas. C'est simplement vrai. Pour parfaire mon personnage.

      Si l'on veut éviter l'affrontement, il va vous être difficile de montrer votre visage. Ces mecs ne vous laisseront pas revenir avec des renforts sans agir. Seulement moi, personne ne me connait. On peut pas dire que j'ai la gueule de l'emploi, ni plus l'uniforme. Ça m'offrira au moins le bénéfice du doute. Le reste, ça se jouera au verbe, et je suis pas le plus mauvais sur ce plan là. De la sorte, je devrais offrir une belle diversion pour vous laisser une certaine marge de manœuvre.

      Qu'il veuille pénétrer dans l'Arbre ou mettre hors combat discrètement quelques uns des ennemis – après tout, c'est la patte des Ghost Dogs – mon rôle l'aidera. Il y a un risque, mais pas plus que tout à l'heure, alors pourquoi pas ? Hadoc convient rapidement du caractère judicieux du plan. Arrivé à distance respectable de Ohara, nos chemins se séparent. Un dernier signe de main en guise de bonne chance et je me lance dans mon interprétation.

      D'abord, soigner son entrée en scène. Très important. J'aligne un furieux coup de bazooka vers la montagne, de sorte à attirer l'attention des hommes sur moi. Inutile de dire que lorsque je débaroule sur la place principale, toutes les armes sont fichées sur moi. On me somme de lâcher mes engins, de décliner mon identité. Puis une série de questions m'assaillent. Parfait. On va voir maintenant si je suis aussi fin acteur que je le prétends.

      Qui je suis ? La politesse vous sommerait de vous présenter avant de me poser la question, mais soit. Le monde m'appelle The Magician. J'échappe présentement aux griffes des marines qui m'avaient emprisonné à bord de leur vaisseau. Le séjour en cellule était plaisant mais pas au point d'y moisir jusqu'à Impel Down.

      On hésite. Les mines soupçonneuses de certains se teintent de crainte. Les pirates ne sont pas beaucoup plus appréciés que les marines par ici. Mais qu'importe, le tout est de ne pas leur laisser le temps de recouvrir leur sang-froid. Il faut les maintenir dans un état de stress.

      Sans vous commander, je ramène à mes basques un bataillon de marines. Et ils ne sont pas de bonne humeur. J'ai cru comprendre que vous les affrontiez. Nos intérêts peuvent converger pour l'heure. Si vous suivez mes instructions, nous ne laisserons à la vermine bleue aucune chance.

      Et comment tu comptes t'y prendre beau parleur ?

      Allons, gentlemen, faites confiance au Magician. Admirez plutôt.

      Mon dé roule en l'air, retombe au sol. Mes armes reprennent leur forme originelle sous les yeux de tous. Rien d'exceptionnel là dedans, le simple contrecoup de mon lancer précédent, mais suffisant pourtant face à ce public manipulable.

      Simple aperçu de mes talents, je laisse votre imagination faire le reste.

      On se méfie toujours de l'inconnu qui se prétend messie, mais l'opinion tend à se fier à moi. Si je suis réellement venu en allié, laisser passer telle aubaine serait une hérésie.

      Hm. Tu possèdes des dons qui pourraient s'avérer utiles... Mais d'abord, il y a à l'intérieur un officier de la marine qui retient captif notre chef. Libère le et nous consentirons à t'écouter plus amplement.

      À votre service.

      Confiant, le moindre de mes gestes ausculté de tous, j'approche de l'arbre. Entrouvre la porte. Le tour est joué. Pour sortir, il suffira d'un peu d'improvisation là encore. Mais à ce moment là, Hadoc pourra favoriser notre sortie en créant une nouvelle diversion. L'affaire est dans le sac. Je me retourne, manière d'afficher un dernier regard empreint d'optimisme à mes nouveaux meilleurs amis.

      Bang.

      Hey, on m'a tiré dessus. Qui ça ?

      Abattez cet homme ! Il est avec eux.

      Merde. C'est un de mes chasseurs ça. Un de ceux qui ont tâté du Bazooka. Il a failli me transformer en passoire. La panique gagne à nouveau la meute.

      Allons, messieurs, un peu de calme, voulez-vous...

      Feu à volonté ! Tuez-le !

      Wooow !

      Ce coup-ci c'est moi le pigeon. Fine idée que j'ai eu de dissiper les deux Bazookas. Un plongeon, je pénètre dans l'Arbre. Puis referme précipitamment.

      Petit rappel : le mot d'ordre a pas changé. Vous approchez, on descend votre pote. Avis aux amateurs les gars.

      Ça devrait suffire à gagner un peu de répit. Le temps pour moi de me rendre compte par moi-même de la situation dans la Bibliothèque. Pour le reste, il sera toujours temps de s'alarmer plus tard.
        J'espère que ce "camouflage" marcherait d'un coté je masquai l'apparence d'un marin aux aguets prêts à écraser des vagues de révolutionnaire par un forgeron voulant étudier, j'apprenais et me camouflais c'était surement l'une des meilleurs stratégie que l'on puisse trouver, n'étions nous pas des ghots..Hé ca serait sympa d'avoir un loup...qui parle, le cap'tain a bien un panda.I je verse du métal comme ca j'obtiendrai une lame plus fine intéressant, et si je reproduisait des katanas comme gostu a tous l'équipage chacun aurait un sabre silencieux comme un fantôme, léger comme la mort, virevoltant comme mille shishibukai...Je crois que je vais arrêtez avec le macabre la, en tout cas ca me couterait cher.

        Je fus réveillé de ma réflexion de camouflage, par la sonnerie de mon den den, je décrochai.

        -Adjudant Chef, ici le Commodore Hadoc. Si jamais quelqu'un tente d'entrer dans l'arbre sans posséder ma voix et un détail que seuls nous connaissons, vous avez pour ordre d'exécuter Calchas et de vivre assez longtemps pour mettre le feu à la bibliothèque. Vous pourrez alors voir combien d'humains vous pouvez éviscérer avant de nous rejoindre sur le sentier des morts.


        Que me demandait il exactement y'vait il un message caché dans cette phrase, je préféré le prendre au premier degré le temps que je trouve une autre signification, je jetai un coups d’œil par la fenêtre et vis une ligne de gars armé.En me rendant vers le bureau du pauvre gus je me dis que je ne pourrais jamais le tuer de sang froid, cet homme était sans doute innocent de tous crimes et ni moi ni gharounet n'étions assez sage ou quoi que soit d'autre pour décider de la vie d'autrui, tuer pendant un combat (ce que j'évitais toujours et tuer de sang froid est quelque chose de totalement différent.

        Je rentrais dans le bureau du gars, dégainai mon poignard et le déposai devant l'homme.

        -vous savez vous servir de ca ?

        -hein quoi qque..je n'ai jamais touché a aucune arme que voulez vous vous voulez éssayer de m’interroger ou un truc du genre ?(dans l’étonnement et la peur il semblait perdre son latin...amusant.Mais surtout il avait passé mon test improvisé soit c'était un bon menteur expert dans le maniement des armes et ayant eu une bonne formation ou un homme n'ayant jamais touché à une arme)

        -Il ne s'agit pas de cela, Hadoc m'as ordonné de vous tuer et d'incendier le feu au bâtiment si jamais des brigands rentrait dans le bâtiment.Il a dit cela pour nous protéger (je lui répétai le message mot pour mot mais en ommetant les partier qui risquerait de révéler notre vraie raison d’être sur l'ile...c'est plus mot pour mot en fait) ayant plus d'expérience que moi vous pourriez peu être y trouvé un sens caché.


        -Je ...vous êtes étranges comme marins... pourquoi me raconter vous cela ?

        -Je n'ai aucune envie de vous tuer, je ne suis rien pour pouvoir prétendre prendre la vie des autres si ce n'est pour en sauver d'autres, donc si je vous suate dessus vous blesse superficiellement à la gorge vous devez vous effondrez et faire le mort...Voyez vous un autre sens ?

        -Non malheureusement...

        -connaissez vous un moyen de faire un faux feu ou de mettre feux au batiment sans que celui ci ne sois vraiment endommagé après tous si votre précédente bibliothèque a disparu dans les flammes vous devriez trouver des moyens de vous protéger.

        Je me levai et ouvrit un petit frigo qui trônai dans un coin de la pièce (non ce terme n'est pas exagéré), l'ouvrit et cherchai un truc a grignoter.

        -Hum...vous estes vraiment spécial vous me poser et vous précipitez vers le frigo.

        J’engloutis une brochette "c'est quoi" "euh une brochette de poulpe mais que...""faudrait que vous passiez la recette au cuistot"et englouti ne autre brochette.

        -Je vous laisse digérer (quel jeux de mots)l’information et y réfléchir...ca doit faire beaucoups pour vous.

        -En effet mais vous voulez que je fasse quoi un tour de magie vous m’annoncer que je risque de mourir et vous ne me donnez rien de concret ... désolé je me suis laissé emporté.

        -Ce n'es rien c'est dur pour vous

        -Je vous hurle dessus et vous ne régissez pas vous etes vraiment étranges un homme moin gradé que vous a tabassé un de mes étudiants pour moins que ca.


        -C'est votre droit de vous énerver,je ne suis plus civil mais j'en reste humain et puis les grades ne sont ils pas que des titres pour montrer le pouvoir et le salaire des gens


        -Pourtant si vous avez ce grade c'est par ce que vous avez fais en sorte de l'avoir non ?

        -Ca me permet juste d'avoir plus de de pouvoir et d'argent pour mieux aider le monde...dite vous pourriez recopier quelques ouvrages sur la forge et l'histoire l'en entourant je vous l'ordonne ... non je déconne ...sil vous plait

        Je souriais en disant cette dernière phrase,soudain je crus discerner le bruit d'une porte qui se ferme, je mis un doigts sur ma lèvres pour lui intimer le silence, posai mon poignard sur la gorge, le contournai pour me retrouver dans son dos, sortis mon couteau de lancer et le pointai vers l'entrée du bureau.

        -ce coté n'est pas coupant.


        -Le sauront ils ?


        Dernière édition par Yamamoto Kogaku le Mer 8 Fév 2012 - 15:19, édité 1 fois
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        [Hrp: En provenance directe et rapide de "Mayday Mayday"]


        Un nouveau paysage se profilait. On pouvait apercevoir un gigantesque arbre, Soren sut alors qu’il ne s’était pas trompé, ils étaient sur le bon chemin.
        A cet instant, il entendit un grondement sourd, un de ceux que font des boulets quand ils percutent une énorme cible. Et il le vit. Le sieur Achilia, près de l’arbre au loin, discutant avec des…il ne savait pas. Enfin pas des alliés vu que quelques secondes plus tard il était pris pour cible et se réfugiait… dans le tronc ! Quel farceur ce Riki, quel magicien.

        Impossible de le rejoindre sans devenir une cible évidente. Le ball-trap n’était définitivement pas son sport favori. Son compagnon de fortune sur les talons il tenta de contourner la scène à l’abri des arbres et des bosquets. Mission en partie réussie, le seul homme à les avoir repéré avait eu droit à une « spéciale » avec Rita et Mél, ses deux dagues les plus…folichonnes. Immobilisé au sol, les tendons des pieds et des mains sectionnés, incapable de crier grâce au poison, il ressemblait presque à un bébé endormi.

        Un peu plus loin, il croisa un autre bandit, de dos qui semblait avancer silencieusement vers sa proie. Au moment où il bandait son arc (L’ARC, Arme Régulière Chromée est un fusil de précision singulier qui nécessite de tirer sur un dispositif pour assurer la puissance de l’engin. Loin du narrateur l’idée de vouloir expliquer une formulation désuète), Soren reconnut la cible. C’était son capitaine ! Sans réfléchir il brandit aussitôt Edmund et la lança avec force sur le malotru dont le dos n’en demandait pas tant. Dans ces moments là le marine était aussi rapide que précis, à défaut d’être totalement réfléchi.

        « Capitaine, capitaine ! Vous allez bien ? Ce malfrat voulait votre peau ! »

        Règle de combat numéro 1 : s’assurer de l’immobilisation d’une victime.

        Le bruit d’une détonation fendit l’air. Avant de tomber, le méchant bonhomme avait fait son baroud d’honneur. Une épaule gauche trouée n’allait pas faciliter les choses.
          Hadoc écoute le rapport du Caporal. Très bon. Un brin moins glorieux concernant la fuite, mais c'était pour l'informer du grabuge. Le commodore sait maintenant qu'un ancien équipage de la mouette a été attaqué, la situation devient très critiques pour les autochtones qui risquent bien de pâtir dans l'ensemble des actes d'une partie d'entre eux. Si viciée que soit cette île, une nouvelle razzia n'arrangerait pas les choses. Par ailleurs, l'île avait du potentiel, de l'utilité même. Pourquoi supprimer tous les révolutionnaires quand il est possible de traiter avec eux ? New Ohara est un symbole, un berceaux de la prétendue liberté. Les révolutionnaires continueront d'aimer cet endroit, il a tout ce qui peut les séduire entre son puits de connaissance et son aura. Mieux valait les savoir là que les traquer ailleurs. L'idée parcourt la tête de Gharr qui donne à Rik le bilan de son côté. Yamamoto est toujours avec Calchas et Hadoc ne manque pas de souligner la fraicheur du soldat. Retourner auprès de lui est une priorité car en cas de perte de Calchas, toute capture de l'autre groupe pourrait aboutir à une exécution directe.

          Le plan se décide. Gharr a déjà grillé sa carte négoce, son retour ne fera qu'échauffer les esprits. Achilia souligne qu'il leur est inconnu et suggère un bluff. l'idée plait immédiatement au Commodore qui veillera à parcourir les alentours en furtif. La seule instrcution qu'Ahdco donne au Gambler est de bien veiller à capter toute l'attention. Il sait ce qu'il a à faire, les deux se séparent.

          Tandis que le joueur s'applique à son grand spectacle en sons et lumières, le samouraï saute d'un arbre à l'autre. Il utilise la technique du pas du chien, aucune branche, si petite soit elle, ne tangue à son passage. Aucune feuille ne se frotte aux autres ni ne tombe, le silence est total. De sa hauteur, Hadoc guette les guetteurs. Sept. Ils tiennent le Caporal en joue, juste au cas où il s'avérait être là pour leur jouer un mauvais tour. Mieux vaut prévenir que guérir, le furtif trace un itinéraire allant d'une vigie à l'autre. Lorsqu'il s'élance, tout est propre. La sabre encore dans le fourreau heurte les cervelets. Le temps de les stabiliser pour éviter de perdre l'atout discrétion et on passe au suivant. L'opération est grandement facilitée par le Gambler qui monopolise leur oeil de visée. tous vagues et clos au moment des tirs. Achilia se précipite vers l'arbre. Hadoc invoque le dieu de la chance pour qu'il ne prenne aucun tir, son petit travail n'a permis que d'annuler l'assaut sniper. Il descend des arbres et fond sur le poursuivant délateur et cette fois la lame n'est plus à l'abri de l'air. Ils visent l'un de ses hommes, leur sécurité n'est plus prioritaire. L'être s'effondre sans que Gharr ne soit repéré. Il virevolte en direction de la porte et ne voit plus Rik. Quelques tirs arrosent la porte, il a dû s'en tirer. Un gémissement bref provient de derrière. Hadoc se retourne et constate qu'un renfort marine s'est occupé d'un renfort révolutionnaire.

          Oui, Gharr va bien, mais le tir dans le bras du Lieutenant-Colonel offre un nouveau centre d'attention aux guérilleros. Hadoc ordonne un rapide "pas du chien
          " et court vers les arbres. Les tirs se succèdent et cette fois, les branchent abandonnent leur feuillage. Gharr saute sur l'une, puis l'autre et accomplit une fausse danse de l'air en employant les feuilles comme plateformes. La trajectoire anarchique qu'emprunte le Commodore le rend difficile à ajuster. Si le dieu de la Chance avait été profitable à Achilia, il avait offert ses servies au Capitaine sur le chemin du retour. Aucun tir ne porte, il quitte leur ligne de vue sans une égratignure et a assez canalisé les cpups de feu pour permettre à Soren de se replier de son côté. S'il a lui aussi employé la technique du pas du chien, il est possible qu'il se soit réfugié très vite dans les hauteurs. La chasse sera donnée sous peu, quand ils organiseront une battue. Tout chavire.

          Profitant de son silence, Gharr se risque à passer sur l'arbre millénaire d'Ohara. Il gagne en altitude, dépasse largement la forêt et s'arrête une seconde pour faire le point. Au moins, personne ne viendrait le chercher ici. Mieux encore, il n'est qu'à une couche de bois de son équipe. Puisque l'infiltration avait raté, autant prévenir le central. L'endroit est idéal pour émettre.

          Capitaine Hadoc au Passeur. Vous me recevez ?


          Affirmatif Capitaine, quelles sont les ordres ?


          Prévenez la Marine que l'île d'Ohara est infestée de révolutionnaires. Plusieurs marines sont tombés, leur bande est organisée. Nous n'avons plus le choix, demandez en mon nom les renforts de cinq Amiraux en vue d'un Buster Call. Seul moi peux annuler cet ordre au sein de mon équipage, même si Trovahechnik ou Lawblood protestent et me soutiennent mort, vous poursuivez mes instructions. Et dites à ma fille que je l'aime.


          Hadoc n'a pas de fille, mais quand il en parle, c'est qu'il a menti sur toute la ligne. Le Passeur ne passera donc pas l'ordre, il n'est destiné qu'à convaincre les révolutionnaires présents que leur temps est compté. Il devient donc le seul être capable d'annuler cet ordre et avant que les Amiraux soient présents. Sitôt fait, en toute logique, la parole d'un Commodore ne passe plus qu'au second plan. Si les révolutionnaires pensaient avoir le temps pour eux, voilà qui leur démontre le contraire. Et puisqu'il faut profiter de cet avantage, Gharr perce un trou d'écureuil dans l'arbre et s'y engouffre. Il est très haut, plus haut que la bibliothèque. Dans ce genre de grenier, il n'y voit pas grand chose. Plusieurs objets s'entassent bien autour de lui, mais il est très difficile de les identifier. Des livres et des parchemins bien souvent. Des objets en métal assez sophistiqués et un coffre. Un coffre très lourd. De l'or ? Si c'est la trésorerie des révolutionnaires, il doit y en avoir pour un bon tas de berries.

          Gharr l'ouvre mais ne voit pas ce qu'il y a dedans. Juste des formes abstraites. il tente le tactile et retire immédiatement sa main. C'est rugueux et piquant, comme une carapace mêlée au cactus. Il évite d'allumer son briquet car quelque chose pourrait brûler. Plus le choix, il tire le coffre pour l'exposer à la lumière, histoire de voir ce qu'il contient et son poids ajoué à celui du meuble le fait passer à travers le sol. A une endroit de la pièce, il y avait une trappe qui ne fermait pas. Elle était camouflée d'en bas parce que Gharr passe à travers une sorte de tapis doublé d'un mince feuillet de bois. La technique du pas du chien ne lui est pas venue à l'esprit assez vite, il tombe dans le vide du centre de l’immense arbre. Le voilà enfin au niveau de la bibliothèque, mais les fourbes avaient leur cachette à plus de dix mètres de haut au-delà du dernier étage du dernier rayon de la bibliothèque. Difficile de contrôler un faux plafond quand il n'a aucun accès. Celui qui se rend là doit d'ailleurs être capable de voler, ou de marcher sur l'air. Autre découverte, le contenu du coffre. en tombant, Hadoc n'est pas seul. Des fruits du démon chutent avec lui. Ils les collectionnent en vue d'une attaque, à moins que ce soit juste pour agrandir la valeur de leur centre du Savoir. Toujours est-il qu'il ne faut pas les laisser s'écraser, le Samouraï profite de la chute libre pour les récupérer dans sa veste qui sert de panier improvisé. Le sauvetage des trésors, c'est fait. Reste à ne pas se tuer à l'atterrissage.

          Ce dernier point, ça ne dépend plus de lui.

          HRP: C'est dans cette scène que Rik aura son FDD. Je préconise de le laisser s'occuper de réceptionner Hadoc, il pourra mettre en scène sa prise du fruit comme ça.
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          Précédemment

          Aaaah ! La nature ! Rien de mieux qu'une formidable balade en son sein pour se remettre les idées en place. Les douces odeurs des fleurs, les flagrances lourdes des arbres transportés par une brise aussi légère que discrète ; c'est comme plongé dans un bain de pureté pour en sortir grandi. Paix et tranquillité sont les mots d'ordre. Plud' se souvenait de ses vertes années. Alors qu'il n'était pas encore marine, il passait de nombreuses heures à se promener, parfois seul, parfois avec un ami, au milieu de cette généreuse mère Nature qui fait que ce monde est bien beau. Il aurait bien voulu s'arrêter, se rouler dans l'herbe et rire comme lors de cette époque révolue depuis des décennies de son rire cristallin de l'enfant joyeux qu'il était. Encore plus loin dans son passé, c'était les souvenirs de l'exploration du monde qui lui revenaient. Une main dans celle de sa mère, l'autre dans celle de son père dans l'un des rares moments où il pouvait le voir, il explorait les alentours de demeure campagnarde des Céldéborde. L'exploration du monde, la découverte de la faune et de la flore, les odeurs agréables des bois, le florilège de couleur chaude pendant l'été, le goût des fruits à peine pur, tout juste décroché de leurs arbres : tout cela, Pludbus se le revoyait. Cela faisait bien longtemps. Pour la peine, ça lui fit quelque chose dans son corps.
          Un bruit long et disgracieux se fit entendre alors qu'une odeur nauséabonde commença à flotter dans l'atmosphère.


          Meeeerde. Je me suis fais dessus. Ça faisait longtemps…


          Hélas, Plud' n'avait pas d'affaires de rechange. Le marine devant lui mit un peu plus de distance entre eux ; étonnant. Dire qu'il avait déjà du mal à avancer, il n’allait quand même pas l'abandonner ?! Saloperie de nature de merde. Pourquoi c'était si dur d'avancer pour lui ? Il avait les jambes en feu. Il souffrait depuis un moment, il s'étonnait même de ne pas déjà avoir abandonné. Peut-être qu'il ne voulait pas se faire abandonner à nouveau sur cette ile ? Il y avait de cela. Il avait trouvé un marine qui ne se faisait pas attraper comme un demeuré, il n’allait pas le lâcher. Il avait en plus parlé d'un capitaine, c'était bien la chose dont il avait besoin. Un capitaine avait un bateau, Plud' veut ce bateau. Il n'y a plus rien à dire.

          En route, il eut l'occasion d'échanger un peu avec le lieutenant-colonel Lawblood. L'équipage de marine en question était celui des Ghost Dogs. Plud' en avait entendu parler. En même temps, il connaissait tout. Il n'en avait entendu que du bien. Plutôt discret, il n'en demeurait pas moins efficace. C'était une bonne chose qu'il soit là pour le sauver, ou, plutôt, pour accueillir solennellement l'inestimable Pludbus. Autre information de poids ; il était sur Ohara. Pas exactement le genre d'ile complètement sauvage. Pas exactement, non plus, le genre d'ile a aimé les marines. Le capitaine qui l'avait débarqué était vraiment un salaud ! Si seulement Plud' ne s'était pas retenu, il aurait pu détruire accidentellement un haut lieu de la sauvegarde de la culture. L'ignare, il finirait surement seul et abandonner de tous avec son cœur de pierre. Pour le reste, Pludbus voulut signaler à Soren qu'il accompagnait une légende vivante du monde en l'abreuvant d'anecdotes et d'autocongratulations diverses, mais il ne semblait pas le remarquer. Il devait être gêné. Pludbus comprenait ça. Il lui signerait un autographe plus tard.

          Plus que le long trajet et la nature naturelle de la Nature à être particulièrement embêtante pour la marche à pieds, le passage de plusieurs en patrouilles était assez gênant, quoique des pauses bienvenues pour les jambes du vieillard. Ils approchaient du grand arbre. Au bout d'un moment, Soren se mit à approcher discrètement au travers des arbres. Pourquoi se cacher ? On n’est quand même pas là pour déclencher une guerre non ? On ne va pas lancer un Buster Call ! Ah ah ! Ça serait con… Du coup, Plud' suivit Soren sans se faire discret. Toute façon, marcher courbé, il le faisait déjà. Il affronta un type sans même qu'il le sache. Il découvrit la chose en trouvant le corps à terre ; il faillit s'exclamer de stupeur, ce qui aurait été particulièrement méchant pour tout le travail de discrétion fait jusque-là par le lieutenant-colonel. Juste après, il élimina un autre type qui voulut s'attaquer à une une espère de marine primitif avec une barbe fournie et franchement moche comparée à celle de l'honorable Pludbus. Dans l'opération, son guide se fit zigouiller un bras. Il avait eu son grade dans une pochette surprise ? Pludbus pesta contre ces marines qui se prenaient pour des durs, mais qui n'avaient rien dans le ventre. L'autre barbu avait disparu. Temps pis. Il enguirlanda l'officier sans lui laissant le temps de répondre


          Ah bah voilà ! Elle est belle, la marine ! Même pas capable de sortir indemne d'un affrontement avec un seul type ! J'te jure. J'ai d'jà bouffer mon chapeau à ce rythme. Et c'quoi tout ces types qui se combattent sans discuter ? J'vais m'arrêter c'te bataille avec mon charisme. Reste là à appeler ta moman, j'vais les enguirlander, eux.


          Sans aucune hésitation, Pludbus s'avança à découvert vers les types qui squattaient devant l'arbre qui était maintenant tout proche. Crénondjeu ! C'est qu'il était vachement grand ! Il ne se souvenait pas d'une telle taille. Il faillit se perdre dans sa contemplation, mais Pludbus l'honorable ne tombe jamais dans ce genre de piège. Saloperie de Nature. Après ses jambes, elle voulait aussi sa vie ! En face, les types le virent approcher. Avec sa cape de la marine, ils oscillaient à le viser pour sa nature de marine et à le laisser s'avancer du fait de son semblant d'âge avancé.

          Ne tirez pas, je viens en paix !

          Quelqu'un lui dit de reculer. On ne donne pas d'ordres à Pludbus. Il continua à avancer, mais quelqu'un lui tira dessus. La balle le frôla, ou bien a t'elle subi l'effet de ses étranges pouvoirs ? On ne pouvait pas le savoir. Pludbus s'arrêta. Il avait les chocottes sur le coup.

          Il était arrivé à leur portée. Il adopta une attitude qu'il aurait qualifiée de classe, tendit une main autoritaire vers les types armés et déclara d'une voix pompeuse.


          Je suis celui que vous attendez tous ! Je suis l'ex Amiral en chef Pludbus Céldéborde ! Pludbus l'invincible ! Je vous le dis de tout d'suite ! Vous ne pouvez rien me faire ! Je suis invincible… je l'ai déjà dit, non ? Arrêtez vos exactions tout de suite ou j'vous mets au trou ! C'criminel ce que vous faites… mais vous faites quoi en fait ?


          Bonne question. Blague ou pas, les soldats ne savaient pas trop quoi faire. Pludbus sortit son flingue pour donner un peu de consistances à son impressionnante personne. Ils eurent « peur ». Pludbus commença à se faire mitrailler. Il avait grave les chocottes, mais il ne sentait pas grand-chose. Ça avait vraiment du bon, c'te fruit.
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          Pas le temps de réfléchir, Soren fit comme son capitaine et se servit de la technique du pas du chien pour maximiser ses chances de fuite. Petit hasard béni la blessure était superficielle, la balle avait entaillé le haut du bras pour finir sa course plus loin.
          Qu’il s’en voulait ! Laisser un simple soldat de base le blesser et au passage griller la couverture de son capitaine. Quel déshonneur. Le marine se jura de se rattraper en temps voulu. En temps voulu oui parce qu’actuellement il fallait réagir vite, instinctivement. Gharr avait monopolisé l’attention de la plupart des gardes. Même dans la tourmente son cher capitaine le protégeait encore. Certes, en six ans ils avaient eu le temps de se sauver la vie mutuellement un bon nombre de fois, mais pour le coup il se sentait plus endetté qu’autre chose.

          Après plusieurs pérégrinations rapides dans les arbres il parvint à se cacher à nouveau. Il était un Ghost Dog ou bien ! Les arbres avoisinants resteraient marqués par la précédente fusillade tout le reste de leur existence terrestre. Quel malheur. Soren tenta de les apaiser quelque peu en leur murmurant une ode bienfaitrice, baume de la vie et de l’âme.

          A présent, il fallait trouver un nouveau plan. Lentement il revint non loin de l’orée de la forêt. Les sentinelles étaient toujours là, nombreuses et armées jusqu’aux dents. Entre lui et l’arbre sacré, une centaine de mètres se dressait. Un couloir de la mort. Même en le traversant en 9.58 secondes il ne pourrait s’en sortir indemne. Que faire ?

          Il s’aperçut alors que l’attention des vilains garnements s’était reporté sur quelque chose d’autre. Mais…mais quel idiot ! En plein milieu du chemin, le vieux Céldèborde s’était montré à visage découvert et faisait à présent une proie aussi facile qu’inoffensive. Il ne pouvait le sauver en l’état actuel des choses, tant pis il devait recourir à sa force la plus dangereuse. Argos, sa cinquième dague, la ténébreuse, la maudite. Elle lui permettait d’aiguiser tous ses sens, de renforcer considérablement sa vitesse et sa force et d’annihiler sa propre peur. Grâce à elle il pourrait peut être sauver la peau du vieillard en déviant les balles comme dans une partie de tennis, chose possible avec ce nouvel atout. Certes une fois, à la sortie du pub « Aux Trois Lianes (Open Bar) » sur South Blue il avait survécu à une rixe qui avait duré cinq heures cinquante deux minutes. Mais à l’époque il avait eu beaucoup de chance. Et puis l’arme aspirait son énergie vitale à une vitesse folle.

          Trop tard, les malfrats avaient tiré. Et l’ancien amiral en chef… ne paraissait pas souffrir ! Un pouvoir secret ? Un fruit du démon ? Diantre cet individu regorgeait de surprises (et de senteurs incongrues aussi).
          Il fallait à tout prix profiter de cette occasion inespérée. En un éclair, Soren dégaina sa lame noire. Aussitôt la pulsion significative qui caractérisait la venue d’un pouvoir immense se déclencha. Le lieutenant-colonel, dont les deux orifices oculaires entiers viraient au rouge vif, se lança tel un cavalier de l’apocalypse, ce qu’il n’était décemment pas. Il parcourut une trentaine de mètres avant que certains ennemis ne le remarquèrent.

          « Il y en a un autre ! C’est, c’est un démon ! »

          Un coup, deux coups, deux victimes au sol, un trou entre les deux yeux. Instinctivement il sortit Edmund à son tour pour l’aider à repousser les balles. Les révolutionnaires semblaient bouger à une vitesse considérablement amoindrie. Mais les billes de plomb, elles, restaient dangereuses. Quelques secondes de trop et il ne pourrait plus les arrêter toutes.
          Plus que vingt mètres. Il renvoya un projectile à son émetteur, le sang coula. Il envoya des hommes rejoindre la mère Nature par trois ou quatre fois supplémentaires, il ne put compter avec précision. Il courait en zigzag afin de rester une cible difficile à atteindre. Heureusement une certaine partie de l’adversité était restée concentrée sur le bon Pludbus.
          Il ne pouvait se permettre d’échouer, que dirait le capitaine s’il sacrifiait sa vie inutilement ? Et Riki et l’équipage et même Lou ? Sa blessure ne lui faisait temporairement plus mal, il se sentait calme, serein. Un moment de sérénité au milieu d’un océan de souffrance. Dépêchons !

          Il arriva près de la porte. Ouvre toi, ouvre toi ! Plus vite ! Il crut d’abord qu’elle était coincée avant de forcer au maximum sur son bras droit pour l’entrouvrir. Plusieurs projectiles le frôlèrent. Il s’engouffra dans l’interstice, espérant que son ami blindé avait eu autant de chance que lui. Sans plus attendre il rangea Argos. Ses yeux cessèrent de ressembler à des phares démoniaques pour reprendre leur délicieuse couleur d’origine.

          Devant lui, les entrailles de l’arbre l’attendaient. Maintenant, nouvel objectif, chercher Riki dans ce dédale. Le contrecoup de l’effort le frappa alors. Il n’avait utilisé son pouvoir qu’une quinzaine de secondes, mais Argos avait taxé le prix fort. Sacré lascar. Il aurait bien besoin de se reposer avec une ou deux demoiselles respectables après cette mission.
            La majesté du lieu tranche avec la confusion qui règne à l'extérieur. Même son apparence ne laissait pas supposer endroit si solennel. Dehors, le crépitement des tirs sur le bois cesse, le brouhaha se dissipe légèrement, preuve que ma menace est prise au sérieux. À moins qu'il ne se trame une tentative d'assaut sur l'Arbre. Mais que ce soit ou non le cas, j'ai mieux à faire que de rester jouer les guetteurs.

            L'architecture même du monument n'offre guère l'opportunité de s'égarer. En une demi-minute, j'approche de la pièce principale, la Biliothèque, d'où me proviennent les bribes d'une conversation. L'une des voix m'est vaguement familière; celle d'un autre sous-officier du Passeur, l'Adjudant Chef Yamamoto. L'autre occupant de la pièce est sans doute le dénommé Calchas. L'homme à la tête du contingent révolutionnaire. Hadoc le considère à juste titre comme un élément capital dans l'affaire. Ma présence ici est inconnue de l'énigmatique prisonnier pour l'instant, l'occasion est belle d'en profiter pour l'observer.

            J'avance encore de quelques pas en direction de la discussion qui suit son cours. Mon souffle se fait léger, mon pas presque imperceptible. Je suis suffisamment proche pour pouvoir tout entendre, mais toujours hors du champ de vision des deux interlocuteurs. De la voix de Calchas suinte la peur. Une peur qui ne se justifie pas. Un individu capable de se faire admettre comme chef d'un groupe se doit d'afficher un minimum de sang-froid, de lucidité. Ici, il est en position de force. Seul dans une bibliothèque dont il connait les moindres recoins, l'ensemble de ses camarades dehors prêts à lui porter secours, avec pour unique adversaire un sous-officier de la marine. L'évidence s'impose; notre homme joue la comédie.

            J'en sais assez, inutile de laisser cette farce se prolonger. Que Yamamoto soit ou non dupe, le temps ne joue pas en noter faveur. Au plus tôt nous négocierons un cessez-le-feu, au mieux ce sera pour tout le monde. Et si un grade de Caporal peut sembler léger pour endosser cette responsabilité, il tient à moi de persuader Calchas que je ne suis pas n'importe quel trouffion. Sans plus m'embarrasser de discrétion, je fais irruption au cœur de la bibliothèque. Une main dans une poche, l'autre portant ma tige de tabac.

            Navré de couper court à votre réflexion. Calchas, je présume ? Caporal Achilia, Ghost Dogs. Je suis ici pour convenir de l'arrêt des hostilités.

            J'ai dit ça en m'approchant, presque débonnaire. Lui me jauge, curiosité titillée par une entrée trop soignée pour être totalement innocente. Mais il reste dans son rôle, sur la défensive.

            Je ne suis pas sûr de comprendre...

            Dehors, les turbulences regagnent en force.

            La comédie doit prendre fin. Les marines sont à vos portes. Il est plus que temps de convenir d'une reddition. J'ose croire que votre bon sens égale votre jeu d'acteur, épargnez la vie de familles entières dont vous défendez les intérêts.

            Je ne l'ai pas lâché des yeux. Il n'a pas cillé. Les masques tombent. Un silence lourd s'installe. Le calme avant la tempête. S'il décide de forcer son destin, nos chances de réussite face à cet insondable homme restent difficile à déterminer. Nous avons l'avantage du nombre, mais de ce visage fermé se dégage une improbable assurance. Ma main glisse vers ma ceinture. Lentement; simplement pour le dissuader de commettre l'irréparable. Mais soudain...

            Brrr.

            Tout se précipite. Le toit et la porte de l'Arbre s'ouvrent. Du plafond, quelque chose plonge en chute libre. Un coup d'œil, c'est Hadoc, entouré de fruits particuliers. Cet imprévu focalise mon attention, fait vaciller ma concentration, une seconde. Une seconde de trop. Calchas bondit. Je tire, trop tard. Ma balle vient se perdre dans une rangée de livres, tandis que je me porte au secours du Capitaine pour l'aider dans sa chute. Au moment où Hadoc atteint le plancher, je le réceptionne tant bien que mal. Pose même un genou à terre, mais n'en perd pas ma répartie. Maintenant, nous sommes trois pour neutraliser notre opposant.

            On peut dire que vous tombez à pic, Capit'...

            Je ne finis pas ma phrase. Le spectacle qui se joue devant nos yeux me laisse bouche bée. Celui de Calchas, voltigeant dans les airs à la manière de ces agents gouvernementaux, pour récupérer les fruits qui pleuvaient, avant de s'échapper par la trappe encore ouverte. Je me relève, un œil interrogateur vers Hadoc.

            Ces fruits, là, c'était bien c'que je pense ?

            Je connais déjà la réponse, inscrite sur l'air grave du Commodore. Je sors une feuille de tabac. Pas pour la rouler. Au lieu de ça, je prends une dizaine de secondes pour la plier à la manière d'un avion en papier, pendant que mon supérieur dispense les ordres. Puis lance mon dé.

            Bazooka or Water Pistol.

            Ma feuille de tabac se transforme en sommaire planeur. Une paire d'ailes dans le dos, inclinables, et un cadre en bois. Suffisant pour supporter mon poids. Peut-être pas très sophistiqué, ni aussi impressionnant qu'un homme volant dans les airs, mais qu'importe, l'essentiel est ailleurs. Hadoc va se lancer dans la poursuite, mon soutien ne sera pas de trop.

            Que diriez-vous de prendre un peu de hauteur, Capitaine ?
              La technique du pas du chient permet de ne pas déboîter l'épaule du Caporal sous la force de l'impact, mais le tronc du Capitaine continue sa descente et le Gambler supporte tout juste le poids qui lui tombe dessus. Hadoc lui en doit une, c'est vivement noté dans sa tête. Calchas profite de l'événement pour s'envoler comme le font les agent du CP et ça confirme une idée déjà évoquée par le samouraï. Calchas progresse par bonds relativement lents, mais il est déjà haut quand les Ghosts sont préparés à la nouvelle phase du plan. Lawblood et Kogaku sont prévenus que les tirs cesseront bientôt. les révolutionnaires ont probablement capté le faux message de Gharr et ils devront veiller à maintenir la marine en vie et même désamorcer les hostilités s'ils veulent une chance d'éviter le Buster Call. Le Lieutenant-Colonel se voit confié la mission de maintenir la mascarade et de faire croire que son Capitaine est dans l'arbre, blessé mais bien vivant. Il lui appartiendra alors d'apaiser les guérilleros dehors et d'évacuer les civils, s'ils y consentent. Tant qu'ils croiront au subterfuge, ils devront faire attention à leurs offensives. Rik termine un engin volant et Gharr l'inspecte sommairement. Ca vole, mais c'est plutôt un planeur. Pas le choix, il faut prendre de l'altitude pour le faire fonctionner. Hadoc hurle le nom de Calchas et décoche une flèche vers lui. Le fuyard se déporte et esquive le projectile. Ca lui prend du temps pour se remettre dans la direction de fuite, les Ghosts ont encore un chance de le rattraper.

              Achilia et Hadoc entament le marathon le long de la pente en colimaçon qui trace les différents étages de l'arbre. Le joueur tient son engin précieusement pour ne pas l'abîmer sur un rebord de bibliothèque, le samouraï détourne l'attention du fugitif en décochant vers lui. Quand Gharr perd du temps à viser, il la rattrape en bondissant d'un coin à l'autre des bords pour ne pas laisser le Caporal filer seul droit devant. Arrivés au bout du sentier, Calchas s’engouffre dans le trou découvert précédemment. Rik laisse échapper un "monde de merde" en voyant qu'en haut, il n'y a plus aucune prise pour atteindre la trappe. Gharr n'a plus de flèches, perdues dans les étages suite aux assauts de l'ascension. Pas de quoi créer un escalier artificiel empruntable avec la technique du pas léger.

              On n'a plus le choix, si on veut que ça vole.

              Il range son arce et tranche avec regret l'épaisseur de l'arbre pour laisser passer le planeur. C'est haut, mais c'est parfait. Le Commodore prend place derrière la machine de Rik et c'est en espérant ne pas être trop lourds qu'ils s'élancent dans les airs. Ca tient, bonne nouvelle. Le duo parvient malgré tout à stabiliser la direction de l'appareil et ils pointent le bout du nez de bois et de papier vers le dos du professeur qui ne prend plus la peine de regarder derrière lui. Il perd petit à petit de l'altitude, sûrement pour se poser en forêt dans un endroit abritant les autres criminels.

              Dites-moi monsieur Achilia, pendant que je vous tiens. Pourquoi monde de merde ?

              Après avoir écouté et apprécié le discours engagé de l'engagé, Gharr poursuit durant la poursuite.

              Je pense que Calchas n'est pas le commanditaire des attaques envers les marines. Il maîtrise une technique du Cipher Pol. Ces gens ont le pouvoir de fusiller des hommes sans employer de balles, qu'est-ce qui l'empêchait de le faire ? C'est comme cette escapade. Vous trouvez vraiment qu'il semble en position de faiblesse ?

              Je pense que Calchas est un agent du Gouvernement, ou un ex-agent. En tout cas il ne me donne pas l'impression d'un homme qui poserait problème à la marine, il doit avoir des choses à nous dire sur l’organisation révolutionnaire. Essayons de passer au-dessus de lui et je l'attraperai en vol. Je le forcerai alors à se poser. Et si j'échoue, il ne restera plus que vous pour tenter de le stopper Caporal. J'espère que ce n'est pas votre premier baptême de l'air.


              Petit à petit, la machine l'emporte sur l'homme. La distance diminue à vue d'oeil et les marines qui n'ont jamais autant été des mouettes surplombent la cible. Le rapace se prépare à fondre sur sa proie. Hasard, perception d'une ombre ou encore une marque de perspicacité du professeur ? Calchas se retourne et continue de progresser, mais dos vers les arbres et le visage neutre pointé vers les planeurs. Hadoc redoute le shigan, ou tout autre acte imparable pour eux. Surprise de plus, Calchas tend du bout du bras la veste de Hadoc qui avait servi de panier à fruits et le laisse tomber dans la forêt. Suite à quoi il pivote à nouveau et prend une nouvelle vitesse qui pose souci aux poursuivants.

              Caporal, je dois récupérer ces fruits avant qu'ils finissent entre les mains des révolutionnaires. S'ils sont consommés, on va avoir un vrai problème sur les bras. Stabilisez-vous, je vous quitte. Ne laissez pas Calchas filer.

              Hadoc lâche l'appareil au moment où il estime pouvoir se réceptionner dans un arbre. Maintenant lui aussi a bien envie de le dire, monde de merde.
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              Grâce aux tirs répétés de Hadoc, la distance entre nous et notre cible ne croît pas le temps que nous atteignions le sommet de l'Arbre. Un premier exploit qui va nous permettre de maintenir le contact visuel, primordial dans ce genre de situations. Un seul contretemps nous vaut de perdre un peu de terrain, me tirant une réplique sentencieuse; l'accès à la trappe, et donc à l'extérieur est coupé; l'obstacle est écarté au plus vite, le samouraï tranche la paroi d'écorce sans autoriser son respect pour l'endroit à freiner la poursuite, priorités obligent. Nous nous extirpons hors de l'antre majestueuse.

              Un vent frais vient fouetter nos visages. Conditions plus que favorables pour notre modeste engin de vol. Un coup d'œil en contrebas me confirme que l'on a pris de l'altitude. Y'a plus qu'à espérer que tout se passera sans encombre; le moment serait malvenu de vérifier les lois de la pomme et du sol. Bah, on ne vit pas éternellement. L'instant de vérité, notre duo s'engage d'un bond dans les airs. D'abord péniblement, puis gonflé par les courants d'airs qui s'engouffrent dans les ailes, le planeur s'élance. Mission réussie.

              Irrésistiblement, nous refaisons notre retard. Le planeur n'a pas besoin de se relancer inlassablement pour avancer, au contraire de notre homme. Ce n'est qu'une question de temps avant que nous n'opérions la jonction. Profitant d'un dernier instant de répit avant la reprise des hostilités, Hadoc m'interroge sur la signification de " Monde de Merde". Sans me faire plus prier, je me lance dans ma diatribe.

              Vous vous réveillez à quarante cinq ans pour vous demander ce que ça veut dire monde de merde, Capitaine ? En disant monde de merde j'ai voulu dire que le monde allait mal, c'est un cri de révolte que j'ai lancé à mes frères opprimés. Finissons en avec la résignation, l'indifférence, ouvrons les yeux ! Partout, l'injustice, le nationalisme, l'exclusion, ça m'débecte...

              Le Commodore m'écoute, silencieux, attentif. Quand je me tais, il me fait partager à son tour ses impressions sur l'homme que nous chassons. Je ne peux qu'abonder en son sens. La personnalité et le rôle de Calchas sur cette île recèlent encore bien des mystères. Si nous voulons parvenir à maîtriser la situation sur Nouvelle Ohara, nous devrons à tout prix les percer pour voir clair dans son jeu.

              Je suis pas du genre à aimer les supercheries. Sauf quand j'en suis l'auteur. Quelles que soient les véritables motivations de notre voltigeur, je m'emploierai à les découvrir.

              La poursuite porte à sa fin, Calchas sait qu'il ne pourra ne échapper plus longtemps. Mais l'homme a plus d'une corde à son arc. Au lieu de se lancer dans un baroud désespéré, il se retourne, nous fait face. Audacieux. Dans certains cas, la meilleure défense, c'est encore l'attaque. Il en a parfaitement conscience.

              Quand la veste et son contenu disparaissent dans la végétation dense, Hadoc prend ses responsabilités. Il n'y a pas de place pour l'hésitation ici, l'enjeu que représentent les fruits dépasse tout le reste. Une dernière phrase qui vaut pour un Bonne chance et le Capitaine des Ghost Dogs saute sans plus de cérémonie. Ne reste plus que Calchas et moi. Un face à face excitant qu'il n'a plus aucune raison d'esquiver. Un seul et unique adversaire, pas de quoi faire douter un homme de son envergure.

              Une minute plus tard, le temps de mettre entre moi et d'éventuels renforts une distance suffisante, la proie se déclare chasseur, subitement. Sa trajectoire de vol s'inverse, le voilà qui fond sur moi. C'est pas le moment de laisser transparaitre le moindre signe de faiblesse. Je pourrais sans doute éviter le choc, mais à quoi bon s'éterniser dans un duel en hauteur ? Ce n'est pas pour ça que je suis là. En bonds successifs, Calchas s'approche. Arrivé presque au contact, il m'offre un regard dénué de sentiments, impassible. Puis arme son bras, pour dévoiler une technique qui ne présage rien de bon. Situation critique. Moi accroché à mon planeur, lui près de m'envoyer ad patres.

              Mais il me reste l'effet de surprise. Brouiller les cartes. Mes pognes lâchent le planeur, j'attrape le bras voué à m'exécuter et plonge sur le bourreau. Une lutte s'engage; fermement agrippé à ses poignets, je ne lui offre pas l'opportunité de se défaire de la prise. Calchas suspend son pas de voltigeur, nous tombons à pic. En dessous, une clairière. Dans trente mètres, nous percuterons le sol. On se toise. Vingt mètres.

              Nous allons nous écraser, vous savez ?
              Il ne tient qu'à vous de nous sauver.

              Dix mètres.

              Ne comptez pas trop là dessus.
              Dommage.

              Un mètre.

              Geppou.

              La poussée subite opposée à la vitesse de chute libre me fait lâcher prise. Je m'en vais rouler quelques mètres plus loin, pour me relever au plus vite, pour prévenir toute nouvelle attaque. Mais elle ne vient point. Au contraire, il semblait m'attendre.

              Je dois guetter d'autres surprises ?
              Inutile, je voulais juste savoir à qui j'avais à faire.

              Tournure intéressante. Individu intéressant. J'époussète ma veste chargée de terre, fouille mes poches pour trouver mon tabac. Toujours méfiant, même si je tendrais plutôt à le croire, je réponds, tout en roulant une tige.

              Je vous l'ai dit. Caporal Achilia. Si vous n'avez plus de questions me concernant, peut-être pourriez vous répondre aux miennes ?

              Il n'oppose pas de refus catégorique. Je poursuis.

              'fff...comme en premier lieu, m'expliquer la raison de votre présence ici. Je doute que la lecture soit le passe-temps favori d'un ancien des Cipher Pol...
                Dire qu'ils avaient enfin été réunis! Riki, le capitaine, Yamamoto et le séduisant mais modeste lieutenant-colonel. Des retrouvailles malheureusement trop courtes, la mission passait en effet avant tout et les compères ne pourraient se reposer qu'une fois leur devoir accompli.

                Soren reçut donc les ordres de son supérieur. Il allait falloir jouer de la langue. Pas de la même manière qu'avec les splendides conquêtes du gradé, mais bel et bien pour tromper les ennemis. Les pauvres se trouvaient à présent sur un chemin trop sombre et trop sinueux. Il appartenait à tout bon marine de les ramener sur le sentier de la raison, le sentier fleuri où tout le monde était content et vagabondait joyeusement.

                Alors que le caporal et le sieur Hadoc repartirent à la poursuite du méchant, il ne restait sur place que Yama et notre héros. Soren étant un prêcheur confirmé, il apparaissait logique que ce soit sa propre bouche qui allait tenter d'embobin... de séduire les détracteurs. Il commença alors à réfléchir à un plan. Parler du faux Buster Call serait un argument de poids. Mais combien de temps cette mascarade pouvait-elle durer? Il allait falloir gagner un maximum de temps pour permettre aux civils d'évacuer les lieux sans risques et pour que son équipage soit enfin au grand complet, sain et sauf. Une pression qu'il allait affronter sans faillir, le sourire aux lèvres.

                Kogaku serait parfait pour escorter les innocents loin de ce charnier. Le futur petit speech commençait à s'organiser dans la tête de l'homme de foi. Talonné par l'épéiste, il se rapprocha de la sortie, puis ouvrit la porte à moitié. Avant de sortir il fallait s'assurer qu'ils ne se feraient pas canarder par tous ces soudards. Et il fallait s'enquérir de la santé de ce bon vieux Pludbus. D'une voix forte tout en restant provisoirement caché, Soren commença son interprétation.

                "Que personne ne tire, je vais me montrer à vous pour négocier. Je crois que vous connaissez la gravité des évènements et qu'une entente entre nos deux partis est primordiale. Si quelqu'un m'attaque, vos derniers espoirs de sursis s'évaporeront. Je ne cherche pas la guerre, écoutez moi simplement, au nom de notre chère Mère toute-puissante et des plaisirs terrestres qu'elle nous offre!"

                Après avoir pris une grande inspiration, il ouvrit complètement la porte pour se retrouver à découvert. Si des tirs partaient maintenant, la situation allait devenir vraiment sale.
                Une seconde, deux, dix. Rien, pas de balles logées en pleine tête, pas de long cri rauque prélude d'une charge furieuse. Ils étaient tous là. A bonne distance, les canons braqués sur un costume Dolche&Guevara flamboyant, crispés et attendant une offre digne de ce nom.

                " Mes chers ennemis, reprit-t-il d'une voix assurée mais néanmoins charmeuse, je crois que nous sommes dans une situation délicate. Vous savez tous que le sieur Gharr Hadoc, capitaine valeureux et endurci des Ghost Dogs est actuellement dans cet arbre. Je dois vous annoncer une chose, un nouveau Buster Call menace cette île."

                Ils le savaient déjà tous, mais l'officier préférait leur faire croire qu'ils avaient un semblant de pouvoir dans cette affaire. Un animal affolé et entièrement encerclé avait toujours tendance à organiser un baroud d'honneur, emportant une ultime victime avec lui. Et il ne voulait surtout pas se voir attribuer ce rôle. Il reprit sur la même tonalité.

                "Vous pouvez empêcher cela. Même si vous chargiez, même si vous nous guidiez prématurément vers le paradis sacré blanc et vert, vous ne seriez pas débarrassés de nous. Pire, votre sort serait scellé. Je crois que des présentations s'imposent. Je suis Soren Lawblood, lieutenant-colonel du Qg de la marine, fier bras droit du capitaine Gharr Hadoc. Certains de vous ont peut être entendu parler de moi."

                Soren crut entendre un des brigands s'exclamer "Eh mais c'est le mec qui fait la pub pour le café!"
                Certes il n'était pas le numéro deux de l'équipage, Lou aurait crié au blasphème s'il l'avait entendu, mais il fallait leur montrer qui était le patron.

                " Vous avez pu voir ma puissance. J'ai sans aucune difficulté transpercé vos lignes il y a quelques minutes (Le bluff était vraiment une arme fantastique) et à présent vu l'état de mon capitaine, je suis le maître à bord. N'essayez donc pas de me la faire à l'envers, un ecclésiaste ne se fait jamais doubler. Dans un premier temps j'ai besoin d'un homme qui vienne discuter personnellement avec moi, un homme raisonnable qui pourrait exprimer un avis général et réfléchi sur la situation."

                Dans les rangs adverses plusieurs voix s'élevèrent. Pêle-mêle le gradé entendit des "Tuons-le on verra après", des "Il a l'air puissant qu'est-ce qu'on va devenir?", ou encore des "Vous avez vu ses yeux tout à l'heure? Ce type est un démon!". Au bout du compte, plusieurs hommes se mirent en avant, comme pour se proposer dans cette tache délicate.

                "Je vois que certains d'entre vous sont valeureux, commença le fils Lawblood. Ne vous battez pas, j'ai un moyen très simple de déterminer qui sera l'heureux élu. Si les prétendants veulent bien se mettre en ligne, nous allons commencer. Bien, à mon signal je me retournerai et compterai "1,2,3, Soren!" Vous ne devrez alors plus bouger jusqu'à ce que je me tourne à nouveau sous peine de revenir à votre point de départ. Le premier à arriver près de moi sera promu émissaire! Si quelqu'un me tire dans le dos il sera définitivement éliminé (et moi aussi). Alors ça vous dit?"

                La plupart des guerriers furent hébétés par cette annonce impromptue. Il allait falloir les secouer un peu.

                " Je n'ai rien entendu vous êtes d'accord?

                - OUUUUUI!!!! scandèrent les compétiteurs en chœur."

                Certes cette méthode n'était pas la plus fine, mais après tout il fallait bien gagner du temps non? Et puis réveiller l'âme d'enfant de combattants bien trop tristes était finalement une action charitable. En attendant Pludbus n'était pas en vue. S'il avait pu s'enfuir il reviendrait sans doute quand le calme serait installé. Pas facile comme situation.

                " Attention, 1......2.......3...... SOREN!!!"
                  Calchas a beau avoir la dignité des hommes importants, danser dans l'air l'a fatigué et il profite de ce petit moment de détente du Caporal pour retrousser un peu sa bure et se masser les chevilles en étirant des muscles pour les assouplir après l'effort. Il ne craint pas trop que Rik pense qu'il possède des armes, maintenant qu'il sait que ses simples doigts peuvent avoir l'effet d'un pistolet. Les deux personnes semblent tellement détendues qu'on pourrait douter de la course-poursuite dont ils sortent à peine.

                  Remis de son exercice du jour, le vieil homme se redresse enfin et, après avoir bien replacé les bords de son vêtement au-dessus de son coup de pieds, écoute les paroles du marine. Il se tait et le laisse parler, mais arrivé à la première question, il plisse les yeux comme si c'était lui qui venait d'en poser une et que le silence de Rik l'agaçait.

                  Gharr Hadoc. Achilia. Aucun de vous n'a-t-il décidément envie de se présenter sous son véritable nom ?

                  La voix de Calchas est autant inquisitrice que sa remarque baignée d'une assurance absurde jette un temps de froid dans la scène. Son regard perçant passe dans ceux du Gambler et naît chez cet être mystique un sentiment d'intimidation. Pas de quoi trembler, ni de quoi hésiter, mais juste une forme de force invisible et oppressante invisible, mais tangible. Calchas a le visage de l'inconnu que chacun redoute pour ne pas le connaître.

                  Votre remarque sur le Cipher Pol est avisée. Du temps où j'en faisais partie, je faisais des choses bien moins utiles que lire. Ou instruire. Car c'est là la raison de ma présence, Caporal, je suis ici pour instruire.

                  Les pirates et marines fixent la route des tous les périls et ce que l'on nomme avec imbécilité le Nouveau Monde comme si toutes les réponses s'y trouvaient, ignorant totalement que les endroits les plus insignifiants peuvent receler des richesses inimaginables. Ohara, également prétendue nouvelle par les mêmes crétins payés à l'idée, est le puits du savoir de ce monde et son arbre le sceptre des sages. Mon rôle, puisqu'il vous intéresse, est de protéger un lieu précieux des aficionados de l'ignorance. L'équipe précédent la vôtre, par exemple, était dirigée par un être d'une bêtise si infinie que je me demande s'il ne doit pas son grand âge à l'incompétence de son cerveau pour le faire mourir. Votre supérieur, Hadoc, ou peu importe comment vous l'appelez, est nettement plus apte à m'être utile, tout comme vous. Vous avez même un net avantage sur lui puisque vous avez quelque chose de précieux à perdre d'ici peu et que je vais pouvoir vous marchander pendant que votre Capitaine est à la cueillette.

                  Alors, Caporal, acceptez-vous d'assumer toute la responsabilité de vos décisions face à moi ?


                  Dernière édition par Gharr Hadoc le Sam 14 Avr 2012 - 2:59, édité 1 fois
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