Voler. Dingue comme les humains fantasment à l’idée de se mouvoir dans les airs. Remarquez, il en est plus ou moins de même avec la navigation et le joie de la nage en eau profonde... Ces petites crevettes ont toujours désiré ce que la nature n’avait pas daigné leur donner à la grande loterie de la vie. Alors du coup ils travaillent comme des dingues pour réaliser l’impossible, ce qui contre toute attente à tendance à assez bien marcher par moment. Mettez les devant une barrière naturelle infranchissable, et ils vous pondront une ville entière à l’économie fleurissante dans trois bouts de cailloux qui flottaient dans l’coin... respect les têtards.
Respect, car faut bien avouer que le panorama a de la gueule. Voilà maintenant cinq minutes que nous lévitons dans les airs, gagnant à chaque seconde une altitude qui ne fait qu’amplifier le grandiose du décor. Sous la coque du Fenrir qui s’élève avec grâce, les Crocs d’Hellbertan. Une chaîne de montagnes acérées, déchiquetant les courants en de fins lambeaux de mers, suffisamment imposantes et cruelles pour décourager même les hommes-poissons les plus courageux. La vue plongeante sur la sauvagerie de ses récifs ne fait renforcer le sentiment de fatalité qui englobe ses sombres falaises. Au dessus, les trois allods, déjà majestueux par leur tailles, mais surtout par le surréalisme d’immenses masses de pierre et de terre luxuriante flottant dans les airs. Plus on s’en approche et plus je sens monter l’excitation dans la poitrine des SW ébahis. J’avoue que je ne peux même pas me retenir moi même de sourire à l’idée de ce que l’on est en train de vivre. Sans compter le panorama : Grand Line dans toute sa splendeur, reflétant un flamboyant soleil qui semble enflammer l’océan entier. Putain mes louloups, que j’aime cette vue ! Mwouahahhahah !
Quelques minutes plus tôt, sur les quais de la station d’envol.
« Ca... Ca... Capitain Arashibourei ! C’est un... un honneur de vous accueillir parmi nous ! » me bégaie un jeune lieutenant tandis que nous avalons les couloirs de la base de la marine.
« On nous avait prévenu de votre arrivée, mais le contre amiral Shinji n’est pas actuellement ici, il vous prie de bien vouloir l’excuser. Il repousse actuellement un monstre marin quelque part sous nos pieds. Voulez-vous l’attendre dans ses appartements capitaine ? Glups»
Bon sang, on dirait que j’lui fait peur à ce jeune gaillard... huhuhu, comme quoi les exploits de mes loups commencent à pas mal s’ébruiter. Ca m’plait bien la célébrité, même si pour ça j’dois régulièrement botter des culs et taper des gueulantes. Dommage pour Shinji, les officiers homme-poisson étant plutôt rares, ça m’aurait fait plaisir de bavarder un peu avec un compatriote de talent. Tant pis, on est pressés et c’est pas dans nos habitudes d’attendre.
« Pas grave, nous ne comptons pas rester longtemps, notre mission nous attend au delà de votre île.
Nous n’faisons que passer de toute façon. »
Etrangement la nouvelle semble soulager le marine, bien qu’il ai le tact d’essayer de la cacher. Faut croire que l’idée de 25 vétérans -plus filous que des pirates- traînant dans sa ville, ne semblait pas le réjouir.
« Contentez vous d’enrober le Fenrir de votre gel machin-truc, le plus rapidement possible. »
« Haye Haye Sir ! » Me répond au garde à vous le lieutenant, qui s’empressera de satisfaire nos maigres exigences. Moins d’un quart d’heure plus tard nous nous élèverons dans les cieux, le soulageant de notre présence menaçante. Y a pas à dire, c’est bon l’respect. Huhuhu.
Sur le pont du Fenrir, à quelques minutes de l’accostage à l’atoll d’Akeem.
M’agrippant fermement au bastingage, je ne me lasse pas du panorama environnant, qui ne cesse de vouloir réveiller nos âmes d’aventuriers. Pourtant, parmi les fins nuages que traverse le soleil comme des puits de lumière, une chose m’intrigue. De l’autre côté des Allods, se trouve la zone de descente des navires quittant l’archipel. Ce qui me titille la curiosité, c’est une sorte de petit nuage noir qui plane à mi-distance. Un coup de long vue plus tard, je m’aperçois qu’il s’agit en réalité d’un groupe compact de créature volantes, que je n’arriverais pas malgré tout à discerner avec la distance. Boarf... des piafs locaux sûrement... Mais alors pourquoi ce pressentiment qui me hurle dans les oreilles que ça pue les emmerdes ?...
J’aurai ma réponse moins de dix secondes plus tard, lorsque apparaît à son tour un petit navire, battant le pavillon de la marine. Plongeant à une vitesse des plus déraisonnable, il en faut pas plus pour que j’me dise que, de deux choses l’une : Soit le capitaine est plus que pressé de descendre, ceci au mépris des dangers... Soit on a été chiche sur le gel qu’on lui a fourni. Mon instinct me souffle qu’en tous cas, ce n’est pas parce qu’il est pressé d’aller aux chiottes. Par le verre de ma longue vue, j’observe au mieux le navire, cherchant à desceller d’éventuels indices sur son étrange descente.
C’est ainsi que je serais le témoin d’un macabre spectacle, qui m’arrachera une grimace de mauvaise augure : Arrivé au niveau de la nuée, le navire du gouvernement est impitoyablement déchiqueté par les terribles volatiles, mettant en pièce charpente et marins chutant dans le vide. Une vision d’horreur à peine atténuée par le manque de détail due à la distance. Nul ne saura donc ce qui poussait son capitaine à tant d’audace... En tout cas une chose est sûr, il s'passe des trucs pas net la dessus. Pas net du tout pour être franc.
« Bosco Rachel. Sonnez le brand l’bat d'combat. »
Ordonne-je d’une voix calme mais au combien sérieuse.
Allods d’Akeem... Nous voici !
Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 7 Jan 2012 - 23:45, édité 1 fois