>> Lowford Chance
une image | Pseudonyme : Aucun qui ne mérite d'être écrit ici. Age: 25 ans. Sexe : Homme Race : 100 % pur humain. Rang : Caporal One Two. Métier : Menuisier / Charpentier de Marine. Groupe : Marine. Déjà un équipage : Ghost dog. But : Aucun qui ne mérite d'être écrit ici. Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Bonne question ! Équipements : - Deux tonfas ouvragés et sculptés, en bois d'adam. - Un paquet de clope souple "Lucky Hit" et un briquet "Bac" dans la pochette de sa chemise. - Mitaines en cuir type "Motor-men". Codes du règlement (2) : Parrain :// |
https://www.youtube.com/watch?v=MRBQqhL3wmg >> Physique La foule est compacte, impénétrable et tumultueuse. Elle fait partie de ce genre d’artifice à double tranchant. De ceux qui influent dans le sens qu’on veut bien lui donner. Rien n’est inéluctable, le monde est en perpétuel changement. Elle te cachera ou te révèlera. L’ombre se fond dans son anonymat, comme d’autres enfileraient un costume, un déguisement. Touts ses mouvements ne sont qu’harmonie, calme et contrôle. Aucun geste superflu afin d’esquiver le flot discontinu de corps qui se trouvent entre lui et la sortie. Glissant sur le sol, il se laisse aller à la contemplation des boutiques sur son chemin. La meilleure manière de suivre quelqu’un, c’est de ne jamais le regarder directement. De toujours se trouver dans son angle mort. De ne faire aucun bruit, aucun geste qui pourraient laisser deviner de sa présence, et de ses activités. La traque peut commencer. L’objectif n’est pas d’alpaguer l’homme seul, pour un motif dérisoire. C’est de trouver la planque dans laquelle sont terrés ses camarades. Des voleurs de bijoux, ratés et sans avenir, qui n’ont réussis qu’à emporter un maigre tribut. Seulement ils ont fait huit morts et six blessés dans leur fuite. Et la marine ne transige pas avec ce genre d’individus. Chance non plus. Il a vingt cinq ans dont six au compteur de son gouvernement. Un gaillard calquant son mètre soixante dix huit à quatre vingt kilos bien tassés. Le genre de mec à la dent longue et la peau dure. Sa mâchoire se contracte. Saillante, planquée par une barbe éparse datant de trois jours à peine. Son homme vient d’entrer dans un bâtiment. C’est bientôt l’heure. Se dessine un fin sourire translucide sur ses lèvres pâles. Dick est un truand de bas étage. Il n’a jamais vraiment réfléchi à ce qu’il pourrait faire de sa vie. De constructif, j’entends. Une calvitie vorace et précoce a ruinée toutes ses chances de plaire à une femme, et les trois dents perdues n’arrangent pas le portrait. Il s’est convaincu qu’il n’arriverait jamais à rentrer dans le droit chemin. La justice n’a pas pour habitude de laisser ce genre de malfrat gamberger en dehors de ses murs. D’abords la main droite, toujours. Une mitaine en cuir, un simple bout de tissu qui fait pourtant toute la différence. Puis la main gauche, toujours. Une mitaine en cuir, noire et trouée, vieillie par le temps. Son outil de travail, autant sur le chantier ou dans une cale qu’avec des criminels. Attrapant la clope qui traine à son bec, il la jette négligemment sur le sol. L’écrase du talon. Un sourire pas aussi franc du collier qu’il le voudrait, luit dans l’obscurité. La nuit prend son bon droit. Chance aussi. Une sentinelle. Un pas, une prise qui le prend à la mâchoire et au poing qu'il a tendu. Son pied passe derrière le genou du pauvre type qui s’écrase au sol sans bruit. Un coup violemment porté à sa tempe, le tour est joué. Chance attrape un bout de veste et une jambe, soulève, tourne et lance. La vitre se brise, le bois cède sous le poids de l’homme inconscient… Révélant quatre abrutis, l’air surpris, manifestement en train de se demander ce qu’il se passe. Posant une de ses bottes sur le rebord, attrapant une clope entre ses lèvres, le briquet illumine son visage d’ombres inquiétantes. Son cuir claque lorsqu’il descend dans la pièce. Réajustant sa chemise, le gardien de la paix sur mer comme sur terre détache bien toutes les syllabes. « Caporal Chance… Vous connaissez la chanson. Les mains on les lève, la gueule on se la ferme et on m’suit bien gentiment ! » >> Psychologie Chance part du principe qu’en ne demandant rien à personne, personne n’aura rien à lui demander. D’abord rebutant, il devient vite déviant, afin de mieux se protéger, il trompe et use de nombreux artifices pour mettre une distance entre lui et les autres. Ces nombreux subterfuges en font un être singulier, discutable, échangeable. Tantôt la verve facile, tantôt le verbe retors. Ce n’est jamais deux fois la même chanson, et certain s’amusent sans doute de ce paradoxe, de cette particularité. Le Caporal s’en fiche. Personne ne le connaît et c’est mieux ainsi. « Oh, le caporal ? Pourquoi il t’intéresse ? Pas l’genre de type très fréquentable tu sais … ? Enfin, c’est pour ta carrière que j’dis ça gamin. » Chance, c’est un chien fou. Un mec qui une fois les crocs plantés ne lâche plus. Coriace, acariâtre même, il se jette dans la mêlée sans un regard en arrière, sans une once d’hésitation. Le respect, il connaît pas. Il ne connaît rien qui soit dû, juste ce que l’on peut acquérir. C’est pour ça que certains de ses supérieurs –voire même la totalité- ne l’apprécient pas. Tous des pleutres et des incompétents, voilà ce qu’il pense. Il n’est pas entré dans la marine pour se faire mousser, mais pour faire bouger les choses. Qu’on l’aime, qu’on le déteste, c’est pas son problème. Et puis y’a ce foutu règlement. Toutes ces règles, il les enverrait bien au diable. Est-ce que les criminels s’en embarrassent ? Absolument pas. Pourtant, plutôt que d’en faire qu’à sa tête, il l’applique à sa manière, en homme de terrain. « Un bon élément… Dommage qu’il soit aussi con ! » Chance est un type assez débonnaire tout de même. Il prend tout ce qui lui vient avec une facilité déconcertante, et n’a que du dédain pour ce qui ferait peur au premier venu. Un peu trop calme, un peu trop cool, il a tendance à laisser les choses suivre leurs cours, avant de devoir rectifier le tir en quatrième vitesse. Ce n’est pas vraiment intentionnel. Il a toujours eu tendance à laisser son esprit vagabonder, à prendre son temps pour construire ses raisonnements. C’est pour cela qu’il est aussi tenace. Jamais il ne démordra d’une conclusion qu’il a tirée, même si elle est fausse. Il prendra une claque et avancera, c’est comme ça que le Caporal a toujours fonctionné. >> Biographie CHAPITRE 1 : LE DEPOTOIRE « Las camp. Un sale décor, pour de sales types. Sur trois couches de crasses, t’as une couche de sang et une autre de pisse. Les gamins jouent dans les décharges gigantesques qui pullulent sur les côtes. La plupart diraient : des ordures sur des tas d’ordures, et alors ? Et alors on est humain, on ne devrait pas laisser les gens dans une telle misère. La solidarité ? A Las camp, on connaît pas. » Il porte son regard sur le paysage. Des sacs. Toujours des sacs. Tantôt troués, tantôt intacts. Parfois emplis de verre, souvent puants. C’est le pire ici, l’odeur. Ça vous prend les narines, vous claque le cerveau et donne la gerbe. Chance à cinq ans, et il voit la décharge pour la première fois. Première fois que son ivrogne de père le met à la porte. Pourtant le ciel est bleu. Les mouettes se battent pour un morceau de thon, les enfants jouent, qui du chat et de la souris, qui du gouvernement et du pirate, qui de la marelle. Dans les vagues, ses yeux voient déjà le monde d’une autre manière. C’est Genji qui le sort de sa rêverie. Lui bourrant l’épaule d’un coup de poing, il lui tire la grimace, lui gueule dessus et s’enfuit en riant. Chance lui court après, un large sourire sur ses lèvres. Après tout, roulez jeunesse. C’est la force de cet âge, outrepasser les difficultés, se fiche des absurdités, et jouer, encore, toujours. Aujourd’hui, il a dix ans. Pour son anniversaire, son père lui offre une raclée. A coup de ceinture, parce que ses poings débiles ne peuvent plus grand chose, à force de porter une bouteille. Le cuir entame sa peau, la marque de rouge, la zèbre et la craquèle. Chance s’en fiche, ce n’est ni la première ni la dernière. Tout le monde a déjà pris une correction. Lui est habitué. CHAPITRE 2 : LE PLACARD « Ici, si t'ouvres ta gueule on te colle dans un coin, jusqu'à ce que plus personne n’se souvienne ni de qui a parlé, ni de quoi il a jacté. » - Caporal Miyagi, veuillez faire entrer le suspect, Mr Lowford, accusé d’avoir porté atteinte à la vie d’autrui sur le territoire du gouvernement mondial. Des chaines aux poignets, des chaines aux chevilles. Chance sent qu’on le soulève un peu, qu’on le presse et qu’on le pousse. Il lève des yeux à moitié tuméfiés, son œil noir se plantant dans ceux du juge. Aujourd’hui, il a dix sept ans. Et il vient d’être condamné à l’emprisonnement en centre pour jeunes criminels, proche de Las camp. - Caporal, veuillez emmener l’accusé, qu’il disparaisse de ma vue. Un rire le prend, le soulève, il montre les dents. Deux minutes à peine, pour une année de labeur et de sueur dans un centre pénitentiaire. Ce serait presque drôle… Pas de bol, Chance. ***
Des murs blancs à perte de vue, entourés d’un no man's land de près de quatre kilomètres, c’est ça Arizona Max. Une immense structure cyclique avoisinant les 2 hectares, séparée en deux par un mur d’enceinte de trois mètre de haut, pour huit de large. Des baies vitrées en plexiglas le traverse, et des miradors sont montés tout les dix mètres. Le mur d’enceinte principal, situé quelques mètres en deçà d’une barrière électrifiée et surmontée de barbelés, mesure près de quinze mètres. Et toujours ces miradors. Le bâtiment des « Juniors » est séparé en quatre sections de 100 cellules, profitant de tout le confort possible dans une prison. Un lit – une simple couchette en métal fichée dans le mur, quelques étagères – elles aussi fichées dans la pierre, une toilette –guère plus qu’un trou disposant de l’eau courante, et un petit lavabo. Vingt par vingt, conçue pour une personne. Ici ce n’est pas la quantité qui compte, mais la qualité. Enfin, c’est ce qu’on dit, entre les douches communes qui crachent de l’eau glacée plus souvent que le ciel, les lits aussi durs que la pierre auquel ils sont accrochés et les toilettes bouchées plus souvent que les bouteilles de "Vinasse " (Dix berrys quatre vingt dix neuf dans toutes vos épiceries "Garfour")... C'est pas franchement le grand luxe. *** C’est l’arrêt brutal du fourgon qui le réveille. Son front heurte les barreaux qui le séparent des autres détenus. Les bracelets qu’il a aux mains sont reliés à ceux qui enserrent ses pieds par une longue chaine. Elle tinte a chacun des mouvements de la charrette. Elle tinte a chacun de ses pas. Elle tinte et lui colle un sacré mal au crâne. On le tire de son luxueux moyen de transport. Sans ménagement, on le pousse vers l’entrée d’une sorte de grillage. Sur un panneau accroché aux fils de fer, un message portant la motion « Haut voltage, ne pas toucher » lui tire un soupir désespéré. Lui qui avait espéré faire suer ses geôliers en s’y accrochant. C’est dommage. On le fait entrer par une petite porte, qui se referme derrière lui. Dans la cour, des jeunes, pas plus âgés que lui, jouent une partie avec une sorte de ballon orange. Orange qui se retrouve dans cette tenue informe qu’on leur oblige à porter. Il tourne la tête. Aperçoit un nouveau mur d’une sacrée hauteur, troué sur presque toute sa longueur. Dubitatif, il s’arrête. On le tire avec violence, et il se prend dans les chaînes à ses pieds. Tombe, roule et se retrouve accroupi. Levant un sourcil, il tend un bras à un des ses braves et aimables gardes du corps. L’ignorance est la pire des insultes. Chance serre les dents. On l’emmène vers une des enceintes extérieures. Quinze mètres de bétons qui lui en mettent plein la vue. Il retient un sifflement d’admiration pour les mecs ayant mené ce chantier à bien. Joli boulot. Il passe au milieu de loubards, certains tatoués, d’autre couturés. L’air et la couleur changent souvent. Tantôt l’un lui jette ce regard sensé lui foutre les jetons, tantôt ce sourire de connivence qui souhaite la bienvenue à un camarade. Dans tout les regards, un sentiment prédomine. Crétins goguenards. Tandis qu’il les dépasse, il sent une balle lui frapper le crâne. Il se démène, jette un coup d’épaule. Se libère de la poigne de son baby-sitter et se retourne. Levant un majeur rageur, il jette un sourire à l’assemblé, avant de rire des têtes stupéfaites qui se retournent vers lui. Un coup derrière le crâne le jette à terre. Des petits points lumineux dansent devant ses yeux. Un voile obscurcit sa vision. Ses oreilles sifflent. Un petit cabinet. Sobre, chic, dans le style « fonctionnaire gratte papelard ». Un secrétaire à sa droite. Un bureau en face de lui, vide. Des dossiers sont rangés avec application sur le bord droit, des stylos dans un pot sur le bord gauche. Une plaque dorée est posée en plein milieu de la table. Ses contusions et le coup qui le sonne toujours à moitié l’empêchent de lire les lettres qui y sont inscrites. Il est installé sur un fauteuil assez confortable, mais des menottes le retiennent fermement à ce siège. Et voilà que le patron débarque. Cheveux gominés, voire huilés, plaqués sur le crâne. Bruns, des lunettes à monture en écaille de tortue de mer lui barre le visage. Un visage quelconque. Une silhouette anonyme. Une cravate rouge à rayures noires sur costume anthracite. Comble du mauvais gout, des bottines cirées et des boutons de manchettes en or –massif ? Mr Birdy, appelé le rapace ou le charognard, selon les rumeurs que l’on veut bien entendre et retenir. « Bien bien bien ! Mr Lowford, c’est un plaisir que de vous recevoir en cette si belle journée ! N’est-ce pas ? » Sa voix est presque fluette. Son ton léger, presque enfantin. Un fin sourire étire ses lèvres molles. « … Va t’faire foutre. » Un sourire s’étend sur les lèvres éclatées de Chance, dégageant son champ de vision des cheveux collés à son front, il plonge ses deux puits sans fonds dans les yeux marron de son interlocuteur. Mr Birdy. L’oiseau magnifique, le salvateur, celui qui fit des prisons un endroit respectable et respecté de ses concitoyens… Enfin de « ses » prisons. Arizona Max a beau être la plus importante, il pullule sur Grand Line une dizaine des prisons estampillées « Birdy ». C’est devenu une véritable industrie, un commerce prenant source des nombreux conflits entre les jeunes et les autorités. Ne vous fiez pas à son timbre mielleux, à ses manières distinguées. C’est un rapace. Il aime son travail, il le fait bien. Il le fait mieux que personne. Et son job, c'est de casser du malfrat. De le faire entrer dans un moule. D'en faire un "citoyen modèle". Mr Birdy. Quarante trois ans, pas un seul cheveux blanc. Pas une seule once de graisse sur son corps en fil de fer. Il s’impose une discipline si drastique, qu’à coté de son hygiène de vie, la prison c’est le paradis. Un homme dur, un négociant sans pitié, un éloquent personnage qui n’a rien de sympathique. « Écoute moi bien petit. Je ne le répèterai pas. Ici, tu es chez moi, dans ma maison, respecte moi et tu t’en tireras bien. Tu auras un job en sortant, une maison et qui sait ? Une famille. Mets à mal ma patience légendaire et je te promets que tu ressortiras les deux pieds devant, dans une petite boite. Compris ? » Il a sorti les crocs. Chance en tremblerait presque… De cette expression féroce, de cette violence contenue, mais qui pourtant déborde. Satisfait de son spitch et de son effet, Mr Birdy reprend son air affable. S’appuyant sur son bureau, les jambes croisées, c’est de son ton mielleux qu’il lui explique le fonctionnement d’Arizona Max. *** Une planche de bois d’un mètre quarante cinq de longueur pour dix de largeur et trente d’épaisseur. Une planche qu’il s’évertue de poncer et de tailler avec le plus grand soin depuis près d’une heure. « Avive moi cette pièce encore une fois, c’pas suffisant gamin. T’crois qu’on fait une baraque avec une planche comme ça ? » La voix claque, sèche. Chance se retourne vers l’origine du son. Yuri était un ancien charpentier, qui avait officié dans la fière marine pendant plus de dix ans. A la suite d’un accident avec un de ses officiers supérieur, il prit sa retraite anticipée. Quand on lui demande ce qui s’était passé, il répond toujours par « Une divergence de point de vue ». Point de vue se situant au niveau des genoux. Convergence qui eut pour résultat l’éclatement partiel des deux rotules de la jambes droite dudit officier. Attrapant une équerre, un rabot et une scie à cheville, le blondin s’exécute. Travailler le bois lui plait, ça le calme. En six mois, le jeune garçon était devenu un expert. Empruntant des bouquins à son professeur, s’épanchant sur le sujet et ne pensant plus qu’à cela. On peut se figurer cette passion comme une fuite de la réalité. Ou comme une façon de se raccrocher à une réalité différente. Maintenant, Chance a un but dans la vie. Se retournant vers l’établi, le jeune homme souffle, sortant du papier de la poche arrière de son uniforme informe. Il attrape une dose de tabac trainant dans un pot près de lui. Il regarde la pièce de bois, comme s’il pouvait imaginer ce qu’il en ferait par la suite. La pièce prend alors vie, elle respire, tout comme lui ou n’importe quel détenu. Roulant sa cigarette, il pose une main sur la planche. Ce n’est pas une simple planche. C’est une partie d’un tout qu’il doit créer. A travers les veines du bois, il peut presque sentir pulser une once de vie. Il attrape une allumette, la craque sur l’établi et inspire une bouffée. Il n’a plus qu’à écouter le bois. C’est encore le mieux placé pour savoir à quoi il pourrait servir, et comment on pourrait le façonner. *** - Détenu 6113, avancez je vous prie. Les menottes aux mains, Chance tend les mains à travers la trouée faite dans les barreaux. Le surveillant attrape une clef à son trousseau, rouge comme l’embout en caoutchouc qui enserre une des mailles de ses pinces. On le libère aujourd’hui. Il a payé sa dette, ça y’est. On lui tend le sac de toile dans lequel ses affaires l’attendent. Attrapant le vieux jeans troué et le débardeur tâché, il s’installe dans une des cabines pour se changer. Enfilant les vieilles bottes qu’il avait piquées à son "père", le jeune homme peut enfin sortir. Par la grande porte. Comme pour dire au monde "Eh regarde, je suis innocent". Il sourit à Yuri, qui l’attend devant, à coté de Genji. Les deux jeunes se jettent l’un sur l’autre, se bourrent de coups de poing et de baffes dans le dos. Yuri lui tend les rênes d’un vieux cheval à la crinière grisonnante. Le vieux charpentier a accepté de le prendre en apprentissage, pour un an. Après cela, lui avait-il dit « tu pourras m’lâcher les basques ». CHAPITRE 3 : LE MONDE. « J’ai découvert un monde incroyable et enchanteur. J’ai découvert un monde aberrant et illusoire. » Yuri était quelqu’un d’atypique. Charpentier de talent, il dirigeait une entreprise florissante. Et pourtant, il prenait de son temps pour aider des jeunes en difficulté. Était-ce pour lui une façon de se racheter ? Aucunement. Ce que ne savait pas notre héros à propos de son mentor, c’est qu’il était un escroc. Un génie dans son genre. Il multipliait les coups les plus audacieux, sans jamais se faire avoir. Il faut dire qu’il était bien entouré. Tout une équipe de maîtres dans leurs domaines : Yumen, ingénieur canonnier, capable de vous construire une machine de mort en quelques jours. Gaston, un artiste raté, mais un copieur talentueux dont l’œil et la mémoire étaient parfaits. Dragonov, un mercenaire redoutable et accompli, qui pouvait résister à une horde de marines déterminés à l’éliminer sans jamais trembler. Sirya, une comédienne qui n’a jamais su s’imposer sur les planches, mais à la faculté incroyable de se faire passer pour qui elle voulait… Et enfin, Charles, beau parleur, embobineur de la pire espèce et bel homme. Cette équipe, connue sous le nom des "Cols blancs", sévissait sur toutes les Blues depuis la démission de Yuri, mais jamais elle ne se fit attraper. Depuis qu’il était son élève, Chance multipliait les voyages et ça lui plaisait. Découvrir le monde, découvrir d’autre civilisation, voir du paysage magnifique sur paysages magnifiques. Après son enfermement d’un an, il se reconstruisait petit à petit grâce aux découvertes qu’il faisait. Et il apprenait toujours plus, encore et toujours. La charpenterie, au départ passe temps qui lui faisait oublier la vie carcérale, devint une véritable passion. Une sorte de noyau autour duquel il se développait, sous la tutelle d’un virtuose. Oui, Yuri, même s’il avait un mauvais fond et passait son temps à faire des sales coups était un excellent menuisier doublé d’un charpentier hors pairs : C’étaient les bénéfices d’un talent inné et d’une expérience interminable. Il avait passé plus de dix ans à construire des navires pour l’EMM, et maintenant c’était pour les particuliers. En fait, la couverture qu’il utilisait pour commettre ses méfaits était ingénieuse, voire même idéale : Il avait eu la bonne idée de construire des navires de luxe pour de riches bourgeois. Il profitait de cette occasion pour les soulager de quelques œuvres d’arts ou riches bibelots, tout en menant à bien son chantier. Résultat ? Personne ne le soupçonnait et sa réputation était florissante. En plus d’apprendre de son maître, Chance profita de l’expérience de ses compères… Grâce à Dragonov, il apprit à se défendre d’une manière exceptionnelle et inédite. Le mercenaire était un professeur patient mais sévère dans l’art du Sambo. Un art de combat méconnu, venant d’une région polaire de North blue, presque à la limite de la route de tous les périls. Il est conçu pour donner une impression de telle fluidité, de telle aisance que personne ne se rend compte que l'on se bat. Bien sûr, la « Kalashnikov » comme on l’appelait dans le temps, lui avait apporté sa petite touche personnelle : Des prises au sol et des soumissions presque cruelles tant elles étaient efficaces. Auprès de Gaston, il fit une découverte incroyable, tant elle était surprenante : Il avait un fabuleux coup de pinceau, et un goût artistique prononcé. La culture qu’il gagna à fréquenter le copieur lui était très utile pour ses travaux de menuiserie. Et puis il lui donnait quelques Berrys pour ses reproductions… Il disait que c’était pour l’encourager. En vérité, la petite troupe l’utilisait pour gagner du temps. Commettre un vol est aisé… C’est disparaître sans laisser de traces qui l’est moins. Un criminel rencontre toujours cette difficulté, celle de passer inaperçu et de berner ceux qui le poursuivent. Seulement, la machine des Cols blancs était fantastiquement bien huilée. Ils dérobaient un objet ou une toile, et les remplaçaient par une reproduction plus vraie que nature. Ainsi, personne –sauf un expert, ne pouvait se rendre compte du larcin. Ce n’était pas leurs seules façons de gagner malhonnêtement leurs vies… Façons que nous tairons, pour ne pas mettre Chance dans l’embarras. *** Chance a vingt ans aujourd’hui. Pour son anniversaire, Yuri l’invite au restaurant. Un restaurant classe, quelque chose qui devrait être au dessus de leurs moyens. Le charpentier ne sait rien du commerce illicite de Yuri, qui est comme un père pour lui. Impressionné par les efforts de son professeur, il a des étoiles dans les yeux en entrant dans le "Bartholdi" , cinq étoiles au compteur, cinq zéro au tarif. Ils s’installent à une table très bien située, proche des fenêtres. Chance le remercie chaudement, comme un fils. La générosité de Yuri avait transformé le jeune homme aigri et rebelle en un modèle d’honnêteté et de volonté : Celle de travailler dur pour obtenir ce qu’il veut. Et ce qu’il veut, c’est une vie normale… Faite de joie, de bonheur, de simplicité. Oui, elle lui plairait, cette vie. Ce qu’il ne sait pas, c’est que Yuri est sur le point de se faire attraper pour ses activités secrètes. Ce qu’il ne sait pas c’est que l’homme ne l’avait choisi que pour s’en servir, et non par bonté d’âme. Ce soir, Yuri a peur. Il est tendu et sait que le piège se referme sur lui. Brusque, presque agressif, il déconcerte Chance qui pourtant ne fait que lui marquer son affection. Quelque chose cloche, l’instinct de l’ancien taulard se réveille peu à peu. Chance sera surpris. Surpris et peiné, lorsqu’au dessert, deux hommes sortiront un badge du Cipher pole. Surpris car il n’en voit pas la raison. Peiné, lorsque Yuri prit la fuite en défonçant la vitre d’un grand coup d’épaule, le laissant sur place. Ses yeux restèrent secs. Son cœur éclata en morceaux. Finalement ce grand homme n’avait jamais été un être exceptionnel. Il est comme les autres, un criminel sans foi, sans loi, sans pitié. Un père spirituel ? Un profiteur qui avait utilisé ses talents pour gagner sa vie d’une façon détestable. De rage, Chance éclate la table sous un poing rageur. Il saigne mais n’en a que faire. La plus profonde des blessures se trouve dans sa poitrine. Le croyant violent et dangereux, on lui passe les menottes. Pour la deuxième fois de sa vie. Privation de liberté, barreaux, geôliers. Ce qu’il avait cru ne jamais revoir. Et pourtant, c’est bien là qu’il se trouve. Dans une cellule du QG de West Blue. Les bruits des autres prisonniers ne lui parviennent plus. Il voit flou. Il a perdu ce goût qu’il avait retrouvé. Celui pour une vie simple et tranquille. Un inspecteur vient le voir, en tout cas, c’est ce qu’on vient lui dire. On l’emmène dans une petite salle pourvue d’un bureau et de deux chaises en fer. Un miroir prend toute la largeur du mur, à sa droite. On l’amène menotté. On l’attache à une boucle fixée sous la table. - Bonjour Mr Lowford, vous vous souvenez de moi ? Dévisageant l’agent Garret, Chance opine du chef. Comment l'oublier ? Il reconnaît ces yeux mordorés si singuliers, où danse la fougue d’un opportuniste. Cette bague frappée d’un aigle, passée à son index, qu’il avait entrevue lorsqu’on lui passa les pinces. Cheveux roux, tâches de rousseur et un bob tout c’qu’il y a de plus banal. Frederik Garret. Un nouveau venu dans sa brigade, farouchement décidé à réussir sa carrière. - Bien sûr, Agent Garret si j’me souviens bien ? Répond Chance, presque affable, sachant que cette entrevue est stratégique. - Souhaitez vous un verre d’eau ou un café avant que nous ne commencions ? le sollicite l’agent, qui souhaite le mettre en de bonnes conditions. - Non, merci. J’aimerais plutôt savoir de quoi on m’accuse … répond franchement notre jeune héros. L’agent lui explique alors tout depuis le départ. Son implication dans les crimes perpétrés par son ancien professeur avait été prouvée, et même s’il l’avait fait de manière inconsciente, cela n’avait pas réglé le problème. On l’inculpe pour complicité d’escroquerie, et grâce à la loi "Trovahechnik", de dix huit autres chefs d’inculpation de cette veine. Chance croit défaillir en entendant ces paroles. Il lui est impossible d’imaginer retourner en prison. Inconcevable même. Il préfèrerait crever que de revoir les remparts d’Arizona. C’est alors qu’on lui proposera la solution : Tirer ses cinq années dans un corps de l'EMM en tant que charpentier. Il accepte. >> Test RP Le Test rp est obligatoire, il vous sera donné par le modérateur responsable de la section présentation. Faire un test rp avant l'intervention sera totalement inutile : il ne comptera pas. |
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Informations IRL
Voilà posté malgré mon ralentissement, histoire que je me sorte les doigts pour la terminer ahah. Pour l'ancien compte, le perso' sera oublié dans un coin de Manshon et basta.
Dernière édition par Chance Lowford le Lun 5 Déc 2011 - 1:22, édité 14 fois