« Putain Waka, t’es censée me coiffer, pas m’arracher les cheveux ! »
Dans une chambre d’hôtel de Las Camp, cela faisaient maintenant un moment que plaintes et jérémiades retentissaient.
« Si tu t’occupais un peu plus de tes cheveux, j’aurai moins de problème à te coiffer ! »
Oui, en cet après-midi, c’était atelier coiffure chez les SM. Et comme on pouvait le constater, ce n’était pas une mince affaire pour Wakajini que de dompter la tignasse de Louise. On ne pouvait pas dire que la blonde avait pour habitude de faire grand cas de ses cheveux, contrairement à sa partenaire qui en prenait soin presque religieusement.
« Aïe, putain, arrête de tirer ! On n’est pas au lit ! Aïe ! T’as bientôt fini, oui ? »
La seule réponse qui parvint à Louise fut une épingle à cheveux qui s’enfonça un peu trop brutalement dans son crâne. Putain, si elle tenait l’imbécile qui avait un jour osé déclarer qu’il fallait souffrir pour être belle…
***
***
Dans un bar sordide, quelques heures plus tôt…
« Comment veux-tu qu'on fasse ? À deux, on ne pourra jamais porter un coup si dur au gouvernement ! »
« Et je t'explique quoi depuis une heure ? »
« Il nous faudrait de l'aide pour y arriver ! On n'est pas la Révolution je te rappelle ! »
Les deux jeunes femmes, attablées, discutaient avec véhémence et une discrétion toute relative. Visiblement, elles étaient très occupées à comploter dans leur coin quelque projet contre le gouvernement. Projet qui paraissait pourtant bien difficile à mettre en place, si bien qu’elles ne pouvaient s’empêcher de hausser le ton régulièrement et de se crêper le chignon sur la marche à suivre. Niveau terroristes, on aura fait plus efficace, c’est certain. Mais ça, les deux chasseuses de prime s’en moquaient bien. Alors qu’elles allaient à nouveau reprendre leur discussion à coups d’arguments inefficaces, une haute silhouette se dressa devant leur table.
« Pardonnez-moi, mesdemoiselles, mais cela fait un moment maintenant que mon attention est tournée vers vous. »
Les jeunes femmes échangèrent un regard et un imperceptible sourire avant de se tourner, mine prétendument inquiète, vers leur interlocuteur. Grand et bien bâti, son regard d’acier et son maintien inspiraient la confiance. Malgré ses longs cheveux blancs retenus en catogan, il ne semblait pas tellement âgé et la manière qu’il avait de s’exprimer attestait d’une certaine noblesse. Curieux personnage qui conforta les SM dans l’idée qu’elles étaient sur la bonne voie.
« N’ayez crainte, je ne vous veux aucun mal et je ne répéterais pas un mot de ce que j’ai entendu. Mais je crains que vous ne soyez en mesure de réaliser votre… projet. »
Le visage impénétrable, elles le laissèrent continuer. Se méprenant sur leur silence, l’homme eut un sourire rassurant et poursuivit en sortant deux cartons de la poche intérieure de son manteau.
« Voici deux cartons d’invitation pour un bal privé. Il aura lieu ce soir dans ma demeure et je crois que vous y trouverez le soutien que vous recherchez. Bien sûr, je compte sur votre discrétion. »
« Evidemment. »
L’unique mot prononcé par Louise scella l’accord et avec un clin d’œil, l’homme les laissa seules et quitta le bar. Les deux femmes échangèrent un large sourire : l’infiltration chez les révolutionnaires pouvait commencer.
***
***
« J’ai terminé. »
« Je sens plus mes cheveux mais le résultat est pas mal… »
Derrière le ‘pas mal’ se devinait plutôt un ‘carrément miraculeux vu mes cheveux’, mais ça, la blonde était un peu trop fière pour l’avouer. Waka venait de prouver qu’il n’y avait pas que les fouets qu’elle savait manier avec brio. L’idée tira un sourire à Louise alors qu’elle s’affairait à se maquiller, laissant sa compagne se débrouiller seule avec sa propre tignasse. Heureusement pour la blonde, elle maitrisait bien mieux les produits cosmétiques que les brosses à cheveux. Aussi ne lui fallut-il que quelques minutes pour rehausser l’intensité de ses yeux vairons ainsi que parer ses lèvres d’un rouge soutenu et provocateur. Satisfaite, elle mit en place la jarretière qui lui permettrait de conserver sa dague à portée et attacha son masque. Ce dernier ne consistait qu’en un simple bandeau de tissu noir, mais il n’entachait en rien l’élégance de la tenue de Louise. Elle n’avait plus qu’à attendre Waka et les festivités débuteraient.
***
***
Une vague de murmure parcourut la salle lorsque les jeunes femmes entrèrent. Dans leurs robes élégantes – qui leur avaient coûtées une fortune –, elles semblaient presque sorties d’un conte. L’une écarlate et éclatante, l’autre sombre et envoûtante, elles attirèrent les regards pendant de longues minutes après leur arrivée. Inconnues de la société mondaine de Las Camp, Wakajini et Louise faisaient office de curiosité dans la somptueuse salle de bal. Ce soir, la discrétion n’était plus de mise. Elles étaient là pour entrer en contact avec les révolutionnaires, elles s’assureraient qu’ils viendraient à elles.
« Bonsoir mesdemoiselles. »
D’un même mouvement, les chasseuses de prime se retournèrent pour tomber sur leur mystérieux hôte. Vêtu d’un costume noir et de grande qualité, il avait une toute autre allure que plus tôt dans la journée. Son masque simple dissimulait à peine son visage mais ne diminuait en rien son charme naturel. Il était vraiment bel homme pour un révolutionnaire. Dommage que son camp le rende si répugnant.
« Bonsoir. »
« Votre entrée a fait sensation. Je ne m’attendais guère à vous trouver dans de tels atours, mais j’en suis le premier ravi. Laissez-moi le privilège de vous présenter à mes amis ici présents, je ne doute pas un instant que votre présence parmi nous les comblera de joie. »
Dans une chambre d’hôtel de Las Camp, cela faisaient maintenant un moment que plaintes et jérémiades retentissaient.
« Si tu t’occupais un peu plus de tes cheveux, j’aurai moins de problème à te coiffer ! »
Oui, en cet après-midi, c’était atelier coiffure chez les SM. Et comme on pouvait le constater, ce n’était pas une mince affaire pour Wakajini que de dompter la tignasse de Louise. On ne pouvait pas dire que la blonde avait pour habitude de faire grand cas de ses cheveux, contrairement à sa partenaire qui en prenait soin presque religieusement.
« Aïe, putain, arrête de tirer ! On n’est pas au lit ! Aïe ! T’as bientôt fini, oui ? »
La seule réponse qui parvint à Louise fut une épingle à cheveux qui s’enfonça un peu trop brutalement dans son crâne. Putain, si elle tenait l’imbécile qui avait un jour osé déclarer qu’il fallait souffrir pour être belle…
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Dans un bar sordide, quelques heures plus tôt…
« Comment veux-tu qu'on fasse ? À deux, on ne pourra jamais porter un coup si dur au gouvernement ! »
« Et je t'explique quoi depuis une heure ? »
« Il nous faudrait de l'aide pour y arriver ! On n'est pas la Révolution je te rappelle ! »
Les deux jeunes femmes, attablées, discutaient avec véhémence et une discrétion toute relative. Visiblement, elles étaient très occupées à comploter dans leur coin quelque projet contre le gouvernement. Projet qui paraissait pourtant bien difficile à mettre en place, si bien qu’elles ne pouvaient s’empêcher de hausser le ton régulièrement et de se crêper le chignon sur la marche à suivre. Niveau terroristes, on aura fait plus efficace, c’est certain. Mais ça, les deux chasseuses de prime s’en moquaient bien. Alors qu’elles allaient à nouveau reprendre leur discussion à coups d’arguments inefficaces, une haute silhouette se dressa devant leur table.
« Pardonnez-moi, mesdemoiselles, mais cela fait un moment maintenant que mon attention est tournée vers vous. »
Les jeunes femmes échangèrent un regard et un imperceptible sourire avant de se tourner, mine prétendument inquiète, vers leur interlocuteur. Grand et bien bâti, son regard d’acier et son maintien inspiraient la confiance. Malgré ses longs cheveux blancs retenus en catogan, il ne semblait pas tellement âgé et la manière qu’il avait de s’exprimer attestait d’une certaine noblesse. Curieux personnage qui conforta les SM dans l’idée qu’elles étaient sur la bonne voie.
« N’ayez crainte, je ne vous veux aucun mal et je ne répéterais pas un mot de ce que j’ai entendu. Mais je crains que vous ne soyez en mesure de réaliser votre… projet. »
Le visage impénétrable, elles le laissèrent continuer. Se méprenant sur leur silence, l’homme eut un sourire rassurant et poursuivit en sortant deux cartons de la poche intérieure de son manteau.
« Voici deux cartons d’invitation pour un bal privé. Il aura lieu ce soir dans ma demeure et je crois que vous y trouverez le soutien que vous recherchez. Bien sûr, je compte sur votre discrétion. »
« Evidemment. »
L’unique mot prononcé par Louise scella l’accord et avec un clin d’œil, l’homme les laissa seules et quitta le bar. Les deux femmes échangèrent un large sourire : l’infiltration chez les révolutionnaires pouvait commencer.
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« J’ai terminé. »
« Je sens plus mes cheveux mais le résultat est pas mal… »
Derrière le ‘pas mal’ se devinait plutôt un ‘carrément miraculeux vu mes cheveux’, mais ça, la blonde était un peu trop fière pour l’avouer. Waka venait de prouver qu’il n’y avait pas que les fouets qu’elle savait manier avec brio. L’idée tira un sourire à Louise alors qu’elle s’affairait à se maquiller, laissant sa compagne se débrouiller seule avec sa propre tignasse. Heureusement pour la blonde, elle maitrisait bien mieux les produits cosmétiques que les brosses à cheveux. Aussi ne lui fallut-il que quelques minutes pour rehausser l’intensité de ses yeux vairons ainsi que parer ses lèvres d’un rouge soutenu et provocateur. Satisfaite, elle mit en place la jarretière qui lui permettrait de conserver sa dague à portée et attacha son masque. Ce dernier ne consistait qu’en un simple bandeau de tissu noir, mais il n’entachait en rien l’élégance de la tenue de Louise. Elle n’avait plus qu’à attendre Waka et les festivités débuteraient.
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Une vague de murmure parcourut la salle lorsque les jeunes femmes entrèrent. Dans leurs robes élégantes – qui leur avaient coûtées une fortune –, elles semblaient presque sorties d’un conte. L’une écarlate et éclatante, l’autre sombre et envoûtante, elles attirèrent les regards pendant de longues minutes après leur arrivée. Inconnues de la société mondaine de Las Camp, Wakajini et Louise faisaient office de curiosité dans la somptueuse salle de bal. Ce soir, la discrétion n’était plus de mise. Elles étaient là pour entrer en contact avec les révolutionnaires, elles s’assureraient qu’ils viendraient à elles.
« Bonsoir mesdemoiselles. »
D’un même mouvement, les chasseuses de prime se retournèrent pour tomber sur leur mystérieux hôte. Vêtu d’un costume noir et de grande qualité, il avait une toute autre allure que plus tôt dans la journée. Son masque simple dissimulait à peine son visage mais ne diminuait en rien son charme naturel. Il était vraiment bel homme pour un révolutionnaire. Dommage que son camp le rende si répugnant.
« Bonsoir. »
« Votre entrée a fait sensation. Je ne m’attendais guère à vous trouver dans de tels atours, mais j’en suis le premier ravi. Laissez-moi le privilège de vous présenter à mes amis ici présents, je ne doute pas un instant que votre présence parmi nous les comblera de joie. »