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[FB 1623]Petites emmerdes avec un Colonel

Difficile de savoir comment ils en étaient arrivés là, le tout juste promu Capitaine courrait en perdre haleine. L’air se faisait de plus en plus rare, mais rien ne semblait l’arrêter, ni même les obstacles qui lui bloquait la route et encore moins le Colonel aux tendances psychopathes qui avait juré sa perte…Ce foutu Aïo, il était pire qu’une gosse, si par malheur il lui arrivait de le laisser seul une seule petite minute, on pouvait être sur qu’il allait être à l’origine d’une catastrophe. Quoiqu’il avait aussi sa part de responsabilité ce coup là, si il avait su garder son calme peut être que les choses se seraient mieux passées.

Il sauta au-dessus d’un muret et s’y arrêta pendant quelques instants. Il en profita pour voir s’il était toujours suivi, mais apparemment ce n’était plus le cas. Tout ce qu’il pouvait dire c’était que le Colonel ne lui collait plus aux godilles, mais le bougre ne devait pas être bien loin, surement à farfouiller dans l’une des ruelles du quartier. Heureusement la ville de Shom était assez vaste pour que Drogo puisse le perdre. Enfin pour l’instant il avait besoin de reprendre son souffle.

Puis le jeune homme aux cheveux rouges ressurgit de nulle part, comme une fleur. Il se trouvait de l’autre côté du muret et semblait marcher dans sa direction. Tout lui revenait, le pourquoi du comment…

Quelques heures plus tôt, tard dans la nuit, ils avaient accosté sur l’île d’Inu Town, lui, les jumeaux et Galowyr. Le balafré dormait toujours tandis que lui était sorti faire le marché accompagné d’Aïo. La faim avait pris le dessus sur le pauvre pirate qu’il était il y avait des jours de cela, expliquant cette soudaine prise de responsabilité de la part du jeune capitaine. Galowyr aurait pu s’en occuper, mais l’ivrogne l’avait envoyé chier prétendant que ça pouvait bien attendre que sa gueule de bois passe. Peu convaincant, surtout que son ventre lui ne pouvait pas attendre que le cuistot se sente mieux. Stimulé par sa gourmandise, il prit avec lui Aïo et avait déboulé dans la ville, avide de nourriture locale. Ce qui ne fut guère le cas du jeune homme aux cheveux roses qui tout le long du chemin jusqu’au marché n’eut de cesse de se plaindre, répétant sans cesse qu’il voulait retourner pioncer. Il avait du le trainer de force jusqu’à ce que la vue des centaines de couleurs différentes et des odeurs alléchantes qu’offrait le marché de la ville à ses humbles consommateurs attise son intérêt…Il l’envoya acheter diverses courses, de quoi constituer des provisions pour une poignée de jours. Lui pendant ce temps là devait faire changer les lames de ses Last Word qui depuis le temps qu’ils les possédaient semblaient s’être salement émoussées, il l’avait constaté lors de sa dernière utilisation. Pour ça il s’arrêta chez un forgeron qui lui proposa pour un prix raisonnable de les remplacer …il n‘avait plus qu’à revenir les chercher le lendemain.

Voyant qu’il avait encore un peu de temps avant le retour d’Aïo, Drogo décida de faire un tour et de trouver ces standes aux odeurs si alléchantes. Bien évidemment c’était trop en demander, surtout quand on se coltinait une tête brulée avec soi. Très vite il interrompit sa recherche pour se diriger vers une foule de gens qui semblaient tous regarder la même chose. Rien de tout n'était bon présage pour lui. Tout en avançant il priait pour qu’Aïo ne soit pas mêlé à cette histoire, mais rien, plus il s’approchait plus il était convaincu que le pirate avait encore fait des siennes. Il entendait un homme en insulter un autre.

Il arriva enfin au sein de la foule, le pirate se fraya un passage à force de coude jusqu’à se retrouver bloquer par deux marines qui empêchaient quiconque d’approcher davantage. Devant lui un jeune homme se faisait rosser par un Marine à la carrure imposante,se trimbalant avec une immense hache sur l’épaule . La tête dégarnie, le visage recouvert de cicatrice, l’homme semblaient terrifier la plupart des civils et marines compris. En ce qui concernait le jeune homme, comme il l’avait prédit il s’agissait de son compagnon aux cheveux roses. Il n’y avait pas de doute là-dedans, c’était bien lui et il s’était foutu dans un sacré pétrin. Il essaya de passer sous les fusils croisés des deux marines, mais ceux-ci les abaissèrent immédiatement, ne lui laissant pas le temps de se faufiler.


« C’est un ami à moi, je vais m’occuper de lui. » Dit-il calmement.

« Ton arme, tu ne passe pas avec . » Répondit le marine en tendant sa main libre.

Son arme ? Il parlait du Dragon Wing. Pourquoi pas, mais hors de question de la passer à un de ces marines. Sa confiance en la marine frôlait le néant. Il se retourna et vu un jeune homme, aux cheveux rouges, un peu comme lui, ce n’était pas courant en sachant l’importance qu’avait l’écarlate de ses cheveux dans son passé, son présent et probablement son futur. L’homme ne devait pas être bien plus âgé que lui. Clair, il avait un bon million de fois plus confiance en cet inconnu qu’en l’homme de loi.

Il s’approcha et lui mit son bâton de combat entrelses mains.

« Garde moi ça, j’reviens. »

Aussitôt fait, il passa les deux marines et s’approcha du gradé et de son camarade. Comment réagir ? Il ne s’avait pas encore, il était capitaine depuis peu, mais son instinct lui ne lui avait à ce qu’il ne sache jamais défaut -…ou pas-, Aïo était un membre de son équipage et en tant que Capitaine il ne pouvait pas laisser une telle chose se produire devant ses yeux. Il était déterminé, le regard enflammé, il était prêt à rentrer dedans. Quoi qu’Aïo ait fait, sachant que ça n’avait aucune importance aux yeux du pirate, le marine allait payer le prix pour s’en être pris à un membre de son équipage, aussi stupide soit-il.

Mais le marine avait été plus rapide, alors qu’il n’était plus qu’à deux ou trois mètres de lui, celui-ci brandit sa hache en direction du Pirate. Celle-ci s’arrêta pile devant son visage. Le représentant de la loi le toisa d’un regard sévère qui en aurait fait craquer plus d’un.


« Tu veux quoi vermine ? Tu ne vois pas que je suis occupé ? À moins qu’il te plairai de prendre sa place Kiakiakia.»

« Tu le retouches et t’es un homme mort, quiconque levra le doigt sur un membre de mon équipage courre à sa perte, Larbin du gouvernement ou non ! »

Il n’avait pas tremblé, sa voix était restée ferme et autoritaire, montrant que son joujou ne lui faisait pas peur. Et puis si l’homme venait à vouloir l’attaquer, il devait d’abord retrousser son arme avant de la rabattre sur lui, laissant au pirate tout le temps d’esquiver le coup.

« Kiakiakia t’es bien téméraire, pour avoir osé menacer le Colonel Daniels je t’ac…Argh…petit enfoiré »

Son visage était devenu aussi rouge que ne l’était ses cheveux, à la plus grande surprise de Drogo il lâcha même son arme pour attraper l’ensemble de ses castagnes à pleine main. Le pirate resta bouche bée devant la scène pendant de nombreuses secondes alors que les marines présentes autour de lui avaient tous crier d’une même voix « Colonel ! », lui ne savait pas trop s’il devait en rire ou en profitait, mais Aïo le tira de ses pensées.

« Drogo, viens on s’casse ! »

C’était lui, à l’aide de sa matraque il lui avait asséné un coup droit entre les deux valseuses. Le pirate était couvert de blessure, mais s’emblait s’en foutre royalement, pour preuve, il le regardait avec un large sourire ornant son visage…il était fier de ce qu’il avait fait l’idiot. Mais le jeune homme avait encore à faire ses preuves, pour l’instant il était trop faible pour se frotter à un gradé de la Marine. À vrai dire lui aussi, il ne s’était encore jamais frité avec un colonel et si ça pouvait attendre encore un peu, il en serait comblé.

« On se sépare, prend ce chemin je vais l’attirer de l’autre côté, rentre au bateau, préviens Galowyr et reste y pour soigner tes blessures. »

Le colonel qui semblait se remettre de ses émotions donnait ses ordres, il avait envoyé une vingtaine de marines à leurs trousses, lui en tête, déterminé à se venger de la manière la plus cruelle qui soit.

La suite des événements coule de source, Drogo a couru, sans cesse, en rond, l’important était de les semer pour se perdre dans les méandres qu’offrait la ville. Son arme pouvait attendre, de toute manière il avait une journée encore à passer afin de récupérer ses Last Words. Le colonel lui l’avait suivi à la trace, jusqu’à ce qu’il réussisse à le semer au tournant d’une ruelle qui lui avait permis d’aboutir sur ce muret, là où il trouva le même jeune homme à qui il avait confié son arme.

Drogo sauta de l’autre côté du muret et se tint devant le jeune homme, le sourire aux lèvres. Était-ce un hasard ? Il n’en savait rien.


Dernière édition par Drogo le Jeu 9 Fév 2012 - 18:18, édité 2 fois
    Non mais c'est pas croyable ça ! Grey était de retour à Inu Town ! Comment il le savait ? Parce qu'il n'y avait pas un mois qu'il avait quitté cette île pour partir ailleurs, trouver d'autres contrées à découvrir ! Il avait voyagé sur d'autres îles, rencontré des gens, des pirates pour certains, mais sans jamais trouver un équipage encore ! C'était vrai, il fallait avouer que la plupart de ses arrêts sur les îles étaient dû au hasard, qu'il avait réussis à mener sa barque tant bien que mal en mer, cherchant à l'horizon un petit coin où se poser. Il avait trouvé plusieurs ports, mais jusque là, il n'avait jamais re-accosté sur une île déjà visitée ! Si il avait pu, Grey aurait choisi de continuer son voyage en mer, mais il commençait à faire faim, et vu ce qui lui restait de provisions, à savoir pas grand chose, il ne tiendrait pas deux jours de plus. De toute façon, il en avait marre de ne voir défiler que des vagues, il avait besoin de mettre pied à terre aujourd'hui, et l'occasion se présentait ! Mouiller quelques temps à Inu Town était donc la meilleure décision à prendre, ou la seule pour être exact.

    Après avoir enroulé la corde à une bitte d'amarrage, dans un coin mal fréquenté du port, et emmené avec lui son dernier morceau de viande, et sa pomme, le Pirate put se dégourdir les jambes dans la ville, qu'il connaissait à présent. Après tout, il avait déjà parcourus ces rues. Il y avait un peu moins de monde que la dernière fois d'ailleurs, sans doute dû au fait que la nuit était tombée depuis un moment. Le petit vent frais ne donnait pas trop envie de s'aventurer dehors, mais les plus courageux circulaient, déambulaient dans les rues, à la recherche d'animations nocturnes. Tout en grignotant ce qui lui restait de provisions, Grey regardaient à droite, à gauche, ceux qui se proposaient de divertir les gens. Des musiciens, pas très bons, par-ci, des jongleurs somme toute pas mauvais par là. Il fallait avouer qu'on pouvait passer un bon quart d'heure dans le coin. Attaquant sa pomme à belles dents, le jeune homme restait malgré tout prudent. Après tout, sa dernière visite lui avait valu un combat contre un Marine fort, et une belle blessure à l'épaule. Rien que d'y penser, cela le tirait dans les muscles. Si il rencontrait à nouveau ce soldat, personne ne savait ce qui se produirait.

    Mais un cracheur de feu eut vite fait de changer les idées du garçon. Cet homme arrivait à donner de drôles de formes à ses flammes, et en impressionnait plus d'un ! Cela lui rappelait une fille sur son île natale, qui avait toujours voulu jouer avec le feu. Elle n'était pas morte lors du dernier raid pirate, mais si Grey ne se bougeait pas, le prochain pourrait être fatal. Il fallait vraiment qu'il devienne un pirate à part entière, avec un équipage serait un plus. Mais il avait déjà cherché dans les environs, et n'était tombé sur personne qui possédait ce petit truc en plus, capable de répondre aux attentes du jeune homme. Vraiment, que des petites frappes...

    La nuit se retirait peu à peu à présent, laissant place à son confrère le soleil. Ayant dormi un bout moment dans sa barque la veille, le sommeil n'était pas venu trouver Grey. Il ne pouvait que marcher dans la ville, attendant que quelque chose se passe, ou que le jour soit complètement levé. Et ce fut comme si la providence lui souriait. Un petit groupe de villageois était amassé autour de quelque chose. Intrigué, Grey avança jusqu'au lieu de tous les regards. Il se fraya un chemin dans la foule, mais avant d'arriver aux premières loges, il remarqua que les soldats contrôlaient le périmètre. Mieux valait ne pas trop s'avancer. Au moins, il voyait la scène à présent. Un personne, aux cheveux roses, était en train de recevoir des coups de la part d'un homme en uniforme, une hache négligemment posée sur son épaule. Le pauvre homme finirait bientôt en morceaux. Sauf que quelqu'un d'autre, dans la foule, voulut intervenir. C'était son ami à ce que cru comprendre Grey. Au moins, ce n'était pas un lâche qui s'enfuyait à la première occasion en laissant son compagnon, et ce malgré les soldats. Il devait remettre son arme pour passer, mais à la place, il préféra les remettre... à Grey !


    - Mais qu'est-ce que..., s'entendit-il dire en attrapant l'arme de l'inconnu.

    Il n'en fallut pas plus pour que les soldats le regardent d'un oeil suspect. C'était bien sa veine ! Lui qui pensait pouvoir se la couler douce cette fois, rester loin de tous les problèmes de la ville, c'était râpé ! Ses cheveux rouges le distinguant bien du reste de la foule, comme l'étranger qui lui avait filé son truc, il ne pouvait pas vraiment se défiler. Mais il y avait un point positif à tout ça ! Le type qui allait aider son pote venait de se décrire comme Capitaine d'équipage ! Il était même prêt à se battre contre... un Colonel ! Hé bien, ça ne rigolait pas. Enfin des pirates qui en avaient un peu plus que les autres. Grey était curieux de voir où ça les mènerait ces mecs-là. Il ne fallut pas trois secondes supplémentaires pour que ça parte en sucette. le gars au sol venait d'envoyer un bon coup bas au Colonel qui en cria de surprise. Les deux pirates prirent la fuite, sans prendre le temps de reprendre des bras de Grey les armes. Enfin, vu ce qu'ils avaient aux trousses, ce n'était pas étonnant.

    Evidemment, les soldats qui avaient vu le pirate remettre à Grey son arme se dirigèrent vers lui. Levant les yeux au ciel, et soufflant d'exaspération, le jeune homme se mit à courir à son tour, suivis par les deux hommes qui le sommaient de d'arrêter. Prenant une petite rue, il attendit que les soldats le rejoigne pour leur donner une petite correction. Surpris de voir le pirate au coin de la rue, les Marines ne réagirent pas assez rapidement. Le premier se prit le coude de Grey en pleine face, tombant au sol immédiatement. L'autre brandit son fusil mais le jeune homme le prit d'une main, le détourna de sa cible, et donna un coup avec l'espèce de bâton du Capitaine Pirate. Le soldat tomba à genoux, mais Grey ne lui laissa pas le temps de se relever. Il donna un autre coup avec le bâton, sur la nuque, l'envoyant rêver. Les tuer ne lui apporterait que plus d'ennuis. Si l'autre soldat d'élite était dans le coin, ça tournerait mal. Le jeune homme examina le bâton. Drôle de truc pour se battre. Est-ce que ça résistait aux épées ce machin ?

    Qu'importe, il fallait retrouver son propriétaire, ou alors... le vendre. Après tout, il y avait des chances pour que les pirates se soient fait capturer. Mais où effectuer la transaction ? Il fallait trouver un endroit qui ne poserait pas trop de questions, comme ça on pouvait négocier peinard. Ayant vécu sur île commerciale, Grey connaissait deux ou trois petits trucs dans le domaine. Il fallait une petit boutique pas trop exposée, le genre d'endroit ouvert à toute heure. Le Pirate se fraya un chemin dans les petites ruelles moins éclairées, à l'abri du vent en plus, la chance, et tourna à un coin où il avait cru avoir vu auparavant une boutique d'armes. Manque de bol, ce n'était pas là. Il n'y avait qu'un muret ici, et... le type de tout à l'heure. Grey en sourit. Ainsi, il avait échappé au Colonel de la Marine. Ce mec était intéressant. Mais il était seul. Avait-il abandonné son pote finalement ?


    - Tu as réussis à lâcher la Marine alors. Mais où est ton membre d'équipage ? Tu avais bien dit être Capitaine non ? Tu l'as laissé à son sort ?

    Se rappelant qu'il avait toujours le bâton en main, et ne pouvant plus le vendre maintenant que son propriétaire était là, il ne restait plus qu'à le lui rendre. Grey le lui lança sans douceur. Il avait eu quelques ennuis à cause de ça !

    - Je te signale que la Marine m'a envoyé deux grouillos parce que j'avais ton jouet. J'avais pas prévu de me faire courser ce soir, pour une fois que j'avais rien fait...

    Oui, parce que sur Inu Town, il avait combattu, mais sur d'autres îles également, il avait côtoyé d'un peu trop près la Marine, et à chaque fois, il avait été impliqué d'une façon ou d'une autre. Alors pour une fois qu'il était calme, en mode "touriste", c'était vraiment pas de bol de se faire prendre en chasse avec un équipage qui n'était même pas le sien !


    Dernière édition par Grey le Ven 11 Nov 2011 - 18:59, édité 1 fois
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    "Tu as réussi à lâcher la Marine alors. Mais où est ton membre d'équipage ? Tu avais bien dit être Capitaine non ? Tu l'as laissé à son sort "

    Ahahah c’était beaucoup de questions d’un coup ! Mais ce qu’il l’étonnait le plus c’était qu’il en sache autant sur lui. Le pauvre idiot de pirate qu’il était avait oublié qu’il s’était dévoilé face au Colonel et que le gars aux cheveux rouges était présent.

    « Comment tu sais ça toi ? » Dit-il en réceptionnant son arme à la volée.

    "Je te signale que la Marine m'a envoyé deux grouillots parce que j'avais ton jouet. Je n’avais pas prévu de me faire courser ce matin, pour une fois que je n’avais rien fait..."

    « Ah je suis désolé pour ça, si ça peut te consoler moi aussi je n’avais pas prévu de jouer au chat et à la souris avec des Marines eheh »

    Il se gratta le menton, il espérait vraiment qu’Aïo s’en était sorti. Lorsqu’il s’agissait de glander, tuer le temps, le garçon aux cheveux roses était un excellent compagnon.

    « J’ai fait diversion pour qu’il puisse s’échapper et appeler du renfort…il n’a pas l’intention de lâcher l’affaire ce foutu colonel…va falloir que j’le bute…mais tout seul … ? Je ne pense pas y arriver. Faut que Galowyr se pointe… » Dit-il en finissant ses mots en pensant à voix haute, les dernières phrases lui étant lui-même destiné, et non au jeune homme qu’il avait en face de lui. Drogo rigola en constatant qu’il avait parlé tout seul « Désolé pour ça aussi, je crois qu’il est tout près d’ici, je l’ai semé il y a à peine une minute et faut que je trouve une solution…tu comprends, c’est un colonel ! »

    Il aurait bien perdu son temps en présence du jeune homme, mais ça urgeait. C’était difficile pour lui de rester totalement sérieux dans des situations de la sorte, il y avait toujours quelque chose qui avait tendance à le divertir alors qu’il était en pleine urgence. Pour l’instant il fallait qu’il pense à fuir, et maintenant que son arme était de nouveau en sa possession c'était chose faisable. Après tout il n’avait qu’à s’échapper par les airs et rejoindre le Susanoo afin de s’y cacher jusqu’à ce que ses lames soient prêtes.

    Mais avant même qu’il ait eu le temps de réagir le mur qui se trouvait derrière eux tomba en morceau, si subitement que Drogo se retrouva même à sursauter. L’origine de la chute du mur était évidente. Un rire machiavélique confirma les doutes qu’avait eu le pirate. Le Colonel l’avait retrouvé, au pire moment qu’il puisse espérer. La seconde qui s’en suivit, l’homme de loi déboula de l’écran de poussière qu’il avait créé pour les attaquer de front, lui, ce garçon ou bien les deux, il n’en savait rien..Mais les finalités étaient les mêmes, il fallait éviter ce coup.

    Il s’en était fallu de peu, le marine avait rasé le sol à l’aide de sa hache, mais Drogo eut tout juste le temps de sauter, cependant le marine n’en avait pas fini avec lui. Déboulant de nulle part, son bras droit s’abattit sur lui comme une masse le propulsant droit dans le mur de gauche. Il n’avait pas vu venir le coup et celui-ci était d’une puissance telle qu’il s’en retrouva encastrer dans le mur, totalement sonné. Il profita qu’il soit occupé avec l'inconnu pour essayer de se dégager du mur de brique dans lequel il était coincé. Il lui fallut plusieurs secondes pour s’en détacher complètement.

    Tant pis pour Galowyr ils allaient se le faire sans plus attendre, car c’était lui ou eux, il n’y avait plus d’échappatoire possible –la rue étant trop étroite-. Il espérait au moins que le jeune homme aux cheveux rouges savait se battre…


    /*HRP : Il y'a une petite confusion, dans mon premier RP je dis qu'on est tôt dans la matinée et non pas le soir ;)*/


    Dernière édition par Drogo le Jeu 9 Fév 2012 - 18:26, édité 1 fois
      Oh oh, alors finalement, il n'avait pas essayé de s'enfuir pour sauver sa peau ? Mieux encore, il avait tenté une diversion pour son compagnon. Et elle avait fonctionné, puisque qu'il avait été poursuivis. Que Grey se soit fait poursuivre ne l'inquiétait pas vraiment, il était plutôt dans ses pensées. Il n'était pas paniqué du tout, il réfléchissait simplement à voix haute, tout en se grattouillant le menton. Visiblement, il attendait des renforts, particulièrement un mec au nom compliqué que le jeune homme ne put se rappeler. Au moins, il était réaliste sur sa situation. Un Colonel le recherchait dans toute la ville, pour lui faire la peau. Et ça, c'était pas cool pour lui. Grey se souvenait de sa petite passe d'armes avec le Marine d'élite il y avait quelques temps, sur cette île. Il n'avait pas le grade de Colonel, mais à ce qu'avait compris le jeune homme, il y avait une différence entre un Marine normal et un élitiste, qui se retrouvait dans les grades et le niveau. Quoi qu'il en soit, un Colonel, c'était pas de la rigolade... Grey le plaignait sincèrement. Le problème pour ce mec c'était que ses potes ne pourraient pas le rejoindre facilement. Après tout, ils ne savaient pas où était planqué leur Capitaine ! Et si le type aux cheveux roses sortait sa tronche dans la rue, et que le gradé de la Marine était dans le coin, il le reconnaîtrait et le démolirait en moins de deux.

      La question semblait insoluble, le Capitaine était vraiment mal barré. Dans tous les cas, ça ne concernait pas le jeune pirate solitaire. Il avait déjà été bien assez impliqué dans cette affaire. Il ne lui restait plus qu'à aller voir ailleurs. Si seulement... Il fallut qu'à ce moment précis le mur se fasse défoncer pour laisser apparaître une silhouette menaçante. La bonne nouvelle, c'était que le Capitaine avait bel et bien attiré le Colonel vers eux, pas sur l'autre. La mauvaise, c'était que le Capitaine avait bel et bien attiré le Colonel vers eux ! Et ce dernier ne tarda pas à passer à l'attaque. Sa hache fendit l'air sur les pirates qui esquivèrent du mieux qu'ils purent. L'instant d'après, le Capitaine était envoyé contre un mur. Puis le Marine reporta son attention sur Grey.


      - Mmmh ? J'me rappelle de toi. Il t'avait filé son arme tout à l'heure. T'es son complice c'est ça ?

      Grey n'eut même pas le loisir de pouvoir défendre sa position, car il avait plus urgent à sauver. Sa vie ! Le Colonel était repassé à l'attaque, hache prête à découper. Mais une hache ne se maniait pas si aisément ! Vouloir taper avec le rendait plus lent, et donc, plus facilement esquivable. Ensuite il tenta d'envoyer le pirate seul à son tour dans le mur, encore une fois avec sa main droite. La même attaque basique ne marcherait pas deux fois. Grey se mit en position pour bloquer le coup de son bras. Le poing tapa dans l'avant bras du jeune homme, qui était protégé par la lame cachée. Le choc fut bien amortis, Grey ne fut pas projeté dans les briques, mais la force du coup en lui-même suffit à envoyer une douleur qui se répercuta dans tout le bras. C'était presque comme si Grey n'avait eu aucune protection face au Marine. Le Capitaine avait raison. Seul, c'était impossible de le battre. Vu que les deux jeunes gens étaient tout deux pirates, ils pourraient sûrement arriver à quelque chose. Grey partit en arrière, pour rejoindre son compagnon d'infortune. Une fois à côté de lui, il lui fit part de son idée.

      - On est dans la merde tous les deux maintenant. On va devoir s'allier pour le battre. Drogo, c'est bien ton nom c'est ça ? Moi c'est Grey.

      Le pirate sortit ses deux lames cachées sur ses avant bras. Il fallait y aller à fond pour affronter un Colonel, pas de demi mesure ! Le seul avantage que Grey se trouvait par rapport à son adversaire, c'était sa vitesse quand le Colonel balançait sa hache. A ce moment-là, la différence était la plus importante. Mais il fallait rester prudent, par rapport à l'autre main du Marine. Quand au plan physique, Grey perdait à plate couture. Se laisser toucher trop souvent lui coûterait la vie. En réalité, trois ou quatre coups bien placés seraient déjà très désagréable. Il faudrait que chaque pirate couvre l'autre autant que possible. Car la fin de l'un signifierait la fin de l'autre, à moins qu'une possibilité de fuite s'ouvre à un moment opportun. Sauf que là, tout de suite, il n'y en avait pas. Faire confiance étai tune chose difficile pour Grey, mais sa survie en dépendait. En espérant que Drogo serait efficace, le jeune homme se lança à l'attaque.

      Se déplaçant aussi vite que possible pour augmenter la différence de vitesse, Grey fonça sur le Colonel, qui comme prévu, envoya sa hache fracasser son adversaire, ou du moins, c'est ce qui aurait dû se passer. Le jeune homme avait souplement évité l'arme de mort, et se retrouvait à présent près du corps du Marine. Encore une fois, l'attaque fut prévisible. Sauf que ce coup-ci, Grey opposa ses deux bras à son ennemi, pour encaisser sans trop de mal le choc. Du coup, il ne pouvait pas attaquer, mais d'un autre côté, le Colonel ne pouvait rien faire non plus. Il restait cependant une personne pouvant agir. Et cet instant montrerait si les pirates pourraient collaborer. Car si l'attaque était placée, une forme de synchronisation les unirait, et décuplerait leurs chances de victoire. Parce que oui, il fallait être réaliste, battre le Colonel en un seul coup n'était qu'un doux rêve. En plus, il ne prendrait plus ses adversaires pour des pirates de pacotille après cela. Il arrêterait de jouer au con et passerait aux choses sérieuses.
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      Daniel Douglas n'était pas furax. Furax c'était son état habituel. Déséquilibre hormonal y parait. Comme si ces muscles hypertrophiés ne trahissaient pas cette évidence. Non, là, il a en fait carrément la rage: bave aux lèvres, rage au coeur et hache en main. On faisait difficilement plus rageux que lui à cet instant. Le coup d'pied dans ses bijoux de famille c'était un coup, très bas, qu'il ne comptait pas pardonner. Un coup d'épée dans le pied, une balle dans le dos, passe encore, ça fait partie de la baston. Mais pas les bijoux de famille merde ! Le colonel avait des principes (le minimum vital certes) et là il vient de les mettre au placard pour un bon bout de temps. Il grogna alors qu'il n'arrivait pas à passer outre la position défensive de Grey. Comme c'est mignon ce petit bonhomme qui aide un parfait inconnu. IL DETÈSTE CE QUI EST MIGNON !

      Il ramena sa hache en haut de sa tête et frappa une nouvelle fois, avec une force démentielle, sur Grey qui ne pu qu'essayer d'amortir une nouvelle fois l'attaque. Peine perdu. Le coup l'envoya valser contre le mur à à peine quelques mètres de son nouveau pote. Autant vouloir arrêter un train lancé à pleine vitesse.
      NiarkNiarkNiark, vous deux, vous allez crever lentement. Morceaux par morceaux, comme qui dirait...
      Il donna un puissant coup de poing dans le mur où était incrusté les deux pirates. Le mur trembla. Des fissures rayonnèrent depuis le poing du colonel profondément incrusté dans les briques. Il y eu des craquements. Le fissures devinrent carrément des brêches, de la poussière tomba avant que le mur tout entier ne s'écroule carrément, ensevelissant les deux humains qui avait la soudaine et irrépréssible envie de fusionner avec. Douglas a beaucoup de points communs avec un ours. Comme ces gros plantigrade facilement irritable il a prit l'habitude de prendre son temps avec ses proies. Histoire d'avoir le temps de trouver ce qui pourrait faire le plus mal: un gentille ptite famille, une belle boutique, un nounours en peluche. C'est toujours si agréable de voir la tête des gens lorsqu'ils voient ce qu'ils ont de plus préciens s'envoler en fumée. D'habitude il laisse ses victimes pourrir dans des geôles mais là il n'en pas pas sous la patte, il a donc choisit de les enterrer vivant, comme l'ours le fait avec les morceaux les plus goutus de son repas. La viande faisandée à plus de goût. Ou comme l'écureil avec ses noisettes. Mais lui il n'oublie jamais le sombre endroit où il a laissé ses...noisettes. Calmé pour un temps, il prit le Den Den Mushi dans sa poche.

      - Jenkins. Trouves-moi d'où venaient ces deux gogols steplé. TOUT D'SUITE ! Et envoie-moi Burns pour les amener où tu sais
      - Ay !

      Il rangea l'appareil-gastéropode et se rendit compte qu'on l'observait

      Le pan de mur écroulé révéla l'intérieur d'une boutique de porcelaine. Un de ces magasins où tout est empilé sans logique apparente, où on heurte quelque chose à chaque pas et où le proprio est invariablement malingre et binoclard. Ce qui était effectivement le cas ici, à part que c'était une femme (procelaine oblige). Le cerveau fossilisé du Colonel ouvrit le tiroir "Taxe de Protection Non-Payée" et n'y trouva pas ce qu'il cherchait. Tout le monde devait payer la TA-P, c'est une sorte de taxe continuelle, à payer dès que le Colon est en manque de fric. Tout le monde doit donc potentiellement payer la taxe, tout le monde doit donc être dans la liste "Taxe de Protection Non-Payée". Logique. Et ce magasin n'y était pas. Ce qui voulait dire deux choses. Premièrement que le tenancier avait réussit à passer entre les fines mailles du racket. Et deuxièment il lui devait un paquet de ponyon. Dans le genre...plein. Le Hacheur s'avança dans le magasin par l'énorme trop qu'il avait créé, ses pas martelant le sol comme ceux d'un d'un éléphant mâle. Un éléphant mâle en rogne. Les marchandises fragiles tremblèrent au fur et à mesure de son inexorable cheminement. Il s'arrêta devant le comptoir, se pencha vers le petit bout de femme qui essayait de se cacher derrière.

      Toi, tu m'dois du fric

      HRP:
        « Eh t’es pas mort ? Hey l’gars aux ch’veux comme moi, tu m’entends ? Hey ! Bon s’pas grave , prend ton temps pour te bouger de là, mais écoute moi bien, ne te mêles pas d’ça si tu tiens à la vie…écoute, je sais que tu penses qu’on a une chance et tout et tout, mais tu va faire qu’me déranger si tu traines dans mes pattes…et puis ces histoires, c’est pas fait pour des civils comme toi, non vraiment alors tend bien l’oreille, je m’occupe de lui et dès que j’te dis de filer de sors de la d’sous et tu files ! »

        Drogo parlait au jeune homme embarqué contre sa guise dans toutes ces merdes. Le pirate était penché au dessus de ce qui restait du mur de la boutique. Lui avait réussi à se dégager du mur avant de se retrouver enseveli dessous et profitait de la distraction du colonel pour chercher du regard le civil qui avait auparavant conservé son arme. Il tenta le diable et parla sans vraiment savoir s’il y avait des chances qu’il soit entendu.
        Le pirate était loin d’imaginer que le garçon aux cheveux rouges avait quelques compétences au combat qui aurait pu lui être utile. Non, il était persuadé d’être tout seul sur ce coup, il avait prié pour que l’autre sache se battre, mais il avait vite conclu que non…Le pirate risquait d’être surpris en apprenant qu’il en était un également, et de surcroit un pas mauvais du tout ! Le genre de gars dont il avait besoin pour son équipage. Mais pour l’instant c’était ce maudit colonel qui lui préoccupât l’esprit.Et puis il n’appréciait guère qu’on l’ignore de la sorte, ou que même encore on puisse le sous-estimer. Quoi qu’il en soit, le Colonel réussissait les deux avec brio.

        Il dépoussiéra d’un passage de la main son kimono avant de franchir le pas et entrer dans la boutique, par un passage pour le moins inhabituel ! Mais il faisait avec ce qu’on lui donnait, toujours et encore ! Et pour le coup il avait le droit à un colonel relativement coriace, le fuir ne fut pas de tout repos, alors le battre…imaginez l’effort à fournir…mais il s’agissait d’un challenge, un challenge qu’il tentera avec joie. Rien qu’imaginer l’effet que pouvait lui procuré le fait de trancher la gorge d'un colonel lui en donnait des frissons de la tête au pied. La fuite n’était plus imaginable dorénavant, sans compter que le Marine ne risquait plus de faire preuve de suffisance à son égard, pas après ça. Quit à jouer le jeu à fond, autant qu’il en soit de même pour son adversaire. Ça rajoutait du piment au défi.

        Dans regard enflammé, Drogo interpella le soldat.


        « Hey toi ! La boule de billard là ! Ah maintenant tu m’vois c’est ça ? Bien parc’que j’suis la dernière personne que tu auras le loisir de regarder pauvre tache ! J’vais t’apprendre à me tourner l’dos comme ça ! Colonel de mes deux... » brailla le pirate tout en continuant à marcher vers le colonel.

        La seconde d’après il bondissait dans les airs et venait caler sa jambe contre la tête de son adversaire, mais le coup fut sans effet, la manière dont le colonel avait paré le coup déstabilisa le pirate..d’une facilité si déconcertante. Il resta quelques secondes suspendues dans les airs avant de se réceptionner juste devant l'hideux colonel. Un pas rapide sur le côté lui suffit à éviter l’attaque qui suivit, puis toutes les autres. Malheureusement le Marine ne lui laissait pas la chance de riposter, Drogo avait tout juste le temps d’éviter les coups, les uns après les autres.

        La boutique elle par contre subissait toute les attaques, le gigantesque homme contre qui il se battait détruisez tout sur son passage. Encore un peu et il n’y avait plus aucun article à vendre.
        Ce court moment de réflexion permit au colonel d’enfin pouvoir toucher sa proie. L’attaque survint de nulle part, il n’eut guère le temps de voir d’où est-ce quelle provenait.Drogo sentait uniquement une douleur atroce au niveau de la mâchoire et un liquide chaud qui coulait à torrent de son nez. Ce ne fut guère pour autant qu’il bougea de sa place. Il se contenta d’encaisser l’attaque du mieux qu’il le put, puis la seconde qui ne tarda pas à venir dans un éclat de rire machiavélique sans fin.

        Le deuxième était moins rude, il allait surement en être de même pour le prochain et ainsi de suite. Le premier coup était toujours le plus dur à encaisser. En agissant de la sorte, il n’avait plus qu’à attendre qu’une ouverture s’offre à lui. C’était clair maintenant, pour qu’il espère l’atteindre une fois, il devait se résoudre à être touché au moins cinq fois. C’était un rapport de force qu’il jugea correct. Le tout était ne pas laisser passer sa chance, non ? Comme celle-ci…

        Cette fois, il allait être victime de sa hache, mais là était son point faible. Il lui fallait plus de temps pour frapper avec sa hache qu’avec ses poings.
        Toujours sur ses appuis, il daigna enfin riposter. Pendant que le Marine armait son bras, Drogo plaqua sa tête par-dessous, droit dans la mâchoire du chauve dans l’espoir de le déséquilibrer ne serait ce qu’un peu. Ce qu’il accomplit avec brio. Il l’avait fait reculer d’un ou deux centimètres. Sans attendre qu’il ne recule davantage, Drogo le mitrailla au niveau du ventre de ses deux mimines. Il lui appliquait les coups les plus vifs et les plus fermes qu’ils pouvaient faire en si peu de temps. C’était loin d’être suffisant, mais c’était un début.

        Sans attendre plus, car plus il le faisait plus les chances de ripostes du colonel étaient grandes. Et il fallait absolument qu’il reprenne son souffle, il ne demandait que quelques secondes de répit . Mais c’était à lui de se procurer ce privilège.

        Il sauta en arrière, de telles sortes à se poser sur ses deux mains au sol. Au même moment, il glissa ses deux jambes autour du buste de son adversaire. Drogo se laissa tomber sur le dos, l’entrainant avec lui et puis hop, la seconde d’après le Colonel valsait dans les airs. Il avait rapproché ses jambes de son corps et avait fait rouler le poids du colonel sur son dos pour l’instant d’après le propulseur derrière lui après une impulsion à la force de ses bars qui lui permit de mettre à nouveau en garde. C’est là qu’il constata sa connerie, il l’avait envoyé vers le « civil ».





        Dernière édition par Drogo le Jeu 9 Fév 2012 - 18:34, édité 1 fois
          Ainsi, ça n'avait pas marché comme prévu. Ce Colonel avait du répondant, pas de doute là-dessus. Dommage que Drogo n'ait pas suivis Grey dans sa première tentative, ou alors, il avait tout de suite compris que ça ne fonctionnerait pas ? Que le Marine serait assez vif pour contre-carrer les plans du Pirate ? Peu importe au final, car ce même Marine avait non seulement paré, mais en plus contre-attaqué de façon brutale. Car quand on défonçait un mur pour qu'il retombe sur ses ennemis, c'était forcément brutal !Grey n'avait pas eu de bol, il avait pris les gravas sur la tronche. Enfin, pas exactement. Un pan de mur s'était écroulé presque sur Grey, mais il avait été retenu par un autre morceau, donc la pierre n'avait pas écrasé le jeune homme. Et ensuite, tout les autres gravas étaient restés par-dessus. De l'extérieur, on voyait un tas, mais à l'intérieur, une petite cavité avait permis à Grey de s'en sortir. Sauf que le choc dû au lancement contre les briques par le soldat avait causé son effet. Le jeune Pirate avait mal aux côtes. Il pouvait bouger, mais il n'était pas impossible qu'une ou deux soient fêlées. C'était problématique compte tenu des circonstances.

          A travers les débris, le jeune homme entendait Drogo débiter son monologue, sûrement destiné à Grey. Il le prenait pour un civil alors ? Bah, après tout, il n'avait pas souvent arboré le titre de Pirate, alors c'était compréhensible. Mais que Grey soit pris pour un incapable, catalogué comme inutile ? Ca, ça ne passait pas. Il essaya de se dégager tant bien que mal, mais sans avoir beaucoup d'espace pour manoeuvrer. Il poussa une pierre, lourde, qui fit bouger d'autres gravas par-dessus, ce qui libéra un espace, sauf que ce n'était pas suffisant. Le jeune homme poussa alors avec ses pieds, faisant entrer un peu plus de lumière dans sa petite cavité. Il entendait des sons provenant de dehors. Plusieurs objets se brisaient, et on percevait également des coups maravant un autre corps. Qui frappait qui ? Aucune idée... Pour le moment, il fallait sortir ! Poussant de toutes ses forces, le jeune homme parvînt à dégager suffisamment d'espace pour pouvoir sortir. Il rampa jusqu'à l'air libre, et se releva. En s'étirant, il sentit la douleur le traverser dans les côtés. Ce n'était vraiment pas bon signe.


          Le pirate jeta un oeil à Drogo, qui se battait avec le Colonel. Il était en train de lui envoyer des coups là où il pouvait, mais Grey doutait de leur efficacité réelle. Une masse comme ce Marine ne se laissait pas si facilement avoir. Quoi qu'il en soit, le jeune homme se dépoussiéra le pantalon, puis les bras. Il n'osait pas imaginer l'état de ses cheveux. Enfin, peut-être que leur flamboyance serait atténuée par la poussière et les divers composants blanchâtres du béton. Avec un peu de chance, il pourrait passer inaperçu !

          Maintenant, la question était : s'enfuir ou pas ? Une personne sensée le ferait, mais plusieurs arguments votaient contre. Premièrement, Drogo l'avait jugé inutile. Deuxièmement, le Colonel avait envoyé son sbire chercher des infos sur lui. Il ne serait donc pas tranquille quoi qu'il arrive. Et enfin troisièmement, ce même Colonel était propulsé sur lui ! A sa manière d'arriver tête la première, on l'avait projeté sans son accord. Et par "on", ça voulait dire Drogo. Grey ne pouvait plus esquiver, il n'avait pas le choix. Il brandit son poing et l'envoya rencontrer la face du soldat quand il fut à portée. Le Marine se stoppa net au sol, devant les pieds du pirate. Mais ça risquait de ne pas suffire. Il serait même en pétard ! Au moins, les pirates avaient quelques secondes de répit, le temps que l'autre se remette. Grey choisit donc son moment pour rejoindre son compagnon de combat. Au passage, il tomba sur l'arme de Drogo. Se baissant rapidement, il la ramassa et l'envoya au Capitaine Pirate.


          - Dis donc, toi. Tu crois vraiment que je vais en rester là après m'avoir entraîné là-dedans ? Maintenant on n'a pas d'autre choix que de l'éclater, sinon, il nous fichera jamais la paix, et c'est pas sûr que tu y arrives tout seul.

          Ca remuait du côté du Colonel. Il allait bientôt revenir à la charge, juste le temps d'être opérationnel à nouveau. Et le temps jouait contre eux ! D'ici peu, les soldats sous ses ordres rappliqueraient aussi, prêts à canarder quiconque s'en prendrait à leur Supérieur. Alors qu'au fond de la boutique, la propriétaire criait et leur ordonnait de se battre ailleurs, Grey sortit sa lame cachée du bras gauche, et se mit en position de défense, paré pour recevoir ce foutu soldat de la Marine. Qu'il y vienne. A deux, coordonnés, ça ne serait pas la même chose qu'au début. Ils ne se laisseraient plus faire. Ce qu'il avait reçu juste avant n'était qu'un avant-goût.

          - Je vais t'aider. Je m'appelle Grey, et je suis un pirate !
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          Vous m'faites marrer avec vos ptits poings, bande d'avortons

          Le Colonel se releva. On aurait dit une montagne qui grossissait à vue d'oeil. Il y eu une petite avalanche de morceaux de porcelaine lorsque qu'il se remit en position verticale, sa main droite tenant toujours son énorme hache. La lame brilla de milles feux lorsque les rayons du soleil se reflétèrent dessus. Son propriétaire n'avait même pas eu un oeil au beurre noir suite à son arrête brutal face au poing de Grey. Cent cinquante kilos de muscles contre soixante kilos de pekno, y a vraiment pas photo. En plus de sa masse musculaire il pouvait compter sur une peau épaisse pour amortir les coups de ses deux adversaires. Autant vouloir arrêter la charge d'un rhinocéros avec une petite cuillière. La question qui taraude le Colonel en ce moment c'est "par lequel je commence ?". Le moins proche, qui l'avait balancé en l'air ? Il déteste être balancé en l'air, il a le vertige. Ou l'autre ptit con qui avait surgit d'on ne sait où pour lui mettre une mandale au coin de la machoire ? Il avait envie de buter quelqu'un, vite. Mais il avait un choix à faire. Une haine, deux cibles. Y avait de quoi lui donner un ptit mal de crâne.

          Il choisit le type qui lui avait filé un coup d'boule suivit d'une avalanche de coup façon "tapette excitée". Il payera le premier.

          Axe Crux !


          Il fendit l'air avec sa hache, y créant un espèce de "X" bleuté. Son arme était tellement aiguisée qu'elle pouvait aussi bien fendre l'air qu'un chêne bi-centenaire, ce qui donnait dans le cas présent une attaque ultra-coupante projetée vers Drogo à la vitesse d'une balle de fusil. Axe Crux détruisit des piles et des piles de produits fragiles sur son passage mais le Colonel s'en foutait royalement. Si le gagne pain de l'autre troglodyte partait en morceaux ben ça lui servira de leçon pour pas l'avoir spontanément payé. Le truc c'est juste de pas atomiser les billets de berrys, là ça deviendrait vraiment chiant. Mais bon pas dramatique non-plus. L'une des deux tartifioles qui lui tenaient tête devaient bien avoir une prime sur leur tête. Même en étant divisée par trois une prime de la Marine ça reste quand même un revenu substentiel. Il y eu un bruit dans son dos. Forcément, en attaquant Drogo il avait tourné le dos à Grey, il peut pas faire deux trucs en même temps. Il allait se prendre une attaque-surprise-par derrière sous peu. Quoique. Un bruit de course se fit entendre dans la rue. Des dizaines de bottes qui martelaient le pavé au pas cadencé. Bizarrement les renforts n'entrèrent ni par la porte ni par le trou déjà perforé dans le mur. Ils créèrent leur propre entrée.

          ON ARRIVE COLONEL !

          Il y eu un bruit de moteur, le genre de bruit de moteur qui fait bien comprendre au public qu'il fait fonctionner une machine composée de lames bien aiguisées. Comme de juste, une lame traversa de part en part un mur de brique dans le dos de Grey, et le fendit verticalement sur un peu près deux mètres de hauteur. La lame se retira. Recommença l'opération un mètre plus loin. Finalement elle donna un grand coup horizontale en haut des deux premières "coupures", créant une parodie de porte. Il y eu un grognement à l'extérieur puis le mur découpé vola carrément en éclat. Un Marine de deux mètres, aussi large qu'une barique et armée d'une tronçonneuse fit son entrée dans le magasin. Le Colonel répprouvait ce genre de technologie moderne, cependant il devait bien avouer qu'une entrée pareil ça l'faisait un max. Le bâtiment ne tenait plus que par son crépit à force de forrer des trous dedans. Mais tout le monde s'en foutait.

          ON VA TOUT PETEEEEEEEEEEER !!!
          Sergent Burns, j'croyais vous avoir dit de chercher d'où ils venaient bordel !
          On a lâché les chiens m'sieur ! Si ils ont un bateau on le trouvera. Et si y a des gens dedans ça économisera la bouffe des chiens !

          Il l'aimait bien ce sergent. Toujours plein de bonnes idées. C'est juste casse-boule de causer avec lui parce qu'il hurle tout l'temps.

          hrp:
            « Pirate, tu dis ? Tu parles d’un hasard ! J’en suis un aussi, c’quoi ton équipage ? »

            Ses propos étaient hors contexte, tout comme lui l’était à l’instant présent. Il tournait dorénavant le dos au colonel et semblait n’avoir d’yeux que pour Grey. Son attention frivole s’était de nouveau fait la malle. Il s'était mépris sur toute la ligne, déjà le gars était loin d’être le civil que Drogo pensait qu’il était et pour couronner le tout il se battait plutôt bien. La pèche qu’il avait dégoté au Marine avait fait son effet ! Le vol plané du Barraqué avait été spectaculaire, il n’aurait su trouver d’autres mots pour la décrire, ce qui avait eu pour conséquence d’éveiller l’enthousiasme du pirate. Mais pour changer, la joie ne fut que de courte durée…il fallait toujours qu’un rabat-joie casse l’ambiance, non ?

            « Axe Crux », des mots étranges pour le moins inquiétant. Il s’en était douté, c’était l’genre de locution qui annonçait une grosse attaque de bourrin, pour le bourrin qu’il était. Et pour cause, par Dieu sait quel tour de passe-passe le damné colonel avait créé une croix bleue dans l’air qui s’était dirigé droit vers lui, fendant à peu près tout ce que contenait la boutique sur son passage. C’était clair, le colonel n’était pas du genre à faire dans la dentelle. Cependant, il ne pouvait que le remercier de l’avoir mis au courant de ses intentions. Était-il stupide ? Non c’était l’inverse, ce n’était pas la peine de chercher, si y’avait bien un abruti ici c’était lui. Il n’aurait jamais dû au préalable baisser sa garde de la sorte, mais peu importe puisque l’abrutie était à présent en train d’éviter l’attaque. À Grey de faire la même, mais ça, ce n’était pas son problème. À la vu de la croix filant dans sa direction, Drogo plaqua ses deux mains au sol, s’accroupit par la même occasion pour prendre appui sur ses membres et sauter de tout son corps en l’air quelques secondes avant l’impacte.

            Ça avait fait du grabuge, beaucoup de grabuge, mais au moins il était sauf. Il avait beau eu être capable d'encaissé une bonne partie des coups donnés par le Colonel, c’coup ci ce n’était pas le genre d’attaque qu’on pouvait se permettre de se prendre en pleine gueule. En y réfléchissant bien, il n’avait pas, lui, de technique imparable, le genre de tricks dont il aurait bien besoin pour vaincre le gradé. C’était à méditer...

            Il rejoignit à nouveau le sol, sur une montagne de débris où il eut le plaisir d’assister à l’entrée fracassante d’une nouvelle mouette. Tous aussi farfelu les uns comme les autres il semblerait. L’homme avait découpé le mur qui lui faisait face comme il l’aurait fait avec du gruyère. Pourquoi ? C’était ahurissant de voir le nombre d’abrutis finis que pouvait compter les rangs de la Marine, ajouter y le Pirate, ça en faisait trois. Y’avait-il simplement le moindre saint d’esprit dans la boutique ? Grey peut-être. Lui restait plus qu’à le prouver.

            Ce nouveau tas de muscle, accompagné de son joli joujou avait accaparé toute l’attention ce qui eu pour désagrément de déplaire à Drogo. En voilà un deuxième qui s’était mis à l’ignorer. Il ne se savait pas si susceptible, mais ce coup-ci c’était trop. Encore une fois, si il avait eu un peu plus de renommée peut-être qu’on l’aurait respecté un peu plus ? Il avait hâte que ce jour arrive, en attendant il devait à nouveau faire ses preuves, acquérir ce fameux respect qu’il espérait tant, de ses propres mains. Remonté à bloc le pirate, il était déterminé à leur montrer, à leur montrer à quel point ils allaient le payer cher pour s’être montré si présomptueux envers sa personne.


            « Distrait l’colonel, j’éclate celui-ci, j’ai un plan qui germe là, c’parfait ! » dit-il précipitament à son acolyte pirate, pris dans l'effervescence des évènements. La machine qui faisait des vroum vroum avait eu tendance à exciter le pirate, ça faisait du bruit, ça détruisait tout sur son passage, c’était imposant, la classe en d’autre termes. Le rugissement de la bête le transformait lui-même en animal assoiffé de sang. Il n’avait plus rien en tête autre que l’image des deux marines éventrés gisant à ses pieds, une fois de plus. Et le machin qui faisait des vroum allait lui être utile à défaut d’attaque fatale.

            "ON VA TOUT PETEEEEEEEEEEER !!!"

            Alors comme ça il voulait crier ? Ils allaient voir qui criait le plus fort des deux !

            « C’EST TA GUEULE QUE J’VAIS PETER ENFOIRE ! » cria le jeune pirate à plein poumon. Ah ce coup-ci il le voyait ! Ce n’était pas du navire qu’il devait s’inquiéter, mais bien de son capitaine. « Viens là mon gros que j’te refasse le portrait, y’a clairement quelqu’chose qui ne va pas avec ta face, hinhin »

            Entre idiots finis, on s’comprend. La preuve, le marine avait parfaitement saisi son message et s’était mis à faire rouler les moteurs de sa machine.

            « Tu l’auras cherché minus ! » « J’t’attends gros-lard ! » Il n’en fallut pas plus pour que le combat s’engage.


            Spoiler:


            Dernière édition par Drogo le Jeu 9 Fév 2012 - 18:43, édité 1 fois
              Drogo cherchait à savoir de quel équipage il était. Grey aurait été ravi de lui répondre qu'il appartenait à un équipage trop classe super réputé, et tout, et tout, sauf qu'il n'avait rien d'impressionnant à dire. Il était même dans la position inverse. Il n'avait pas trouvé de compagnons pirates avec qui voyager, et en plein coeur de la bataille, ça la foutait mal. Autant que le Colonel, qui se préparait à la contre-attaque, n'entende rien le concernant. Il lui serait de ce fait bien plus difficile de rassembler des informations sur lui. Moins Grey était concerné, mieux c'était. Sauf qu'à présent il était dans les ennuis jusqu'au cou, voir au-delà, et à moins de battre cet adversaire, le voyage s'annonçait prématurément interrompu. Bien entendu, le Marine n'avait pas l'air de vouloir lâcher l'affaire. Non, cela aurait été trop facile, hein ? Pire même, les deux pirates l'avaient énervé ! Cette fois, il y allait pour de bon, avec une drôle de technique.

              « Axe Crux », tel était le nom de cette attaque. Déjà le nom en jetait pas mal, mais la voir en vrai était encore mieux. C'était comme si un "X" s'était formé dans l'air, adoptant une couleur bleutée, pour ensuite aller s'écraser contre sa cible. Quand Grey déplora les possibilités destructrices de ce coup, il en resta bouche bée. Jamais il n'avait vu une attaque tranchante prendre forme dans l'air. C'était vraiment un gros coup de hache à distance ! C'était permis ce genre de tour ? La projection avait laissé une croix dans le bâtiment, et tout un tas de gravas derrière elle. Ce mec n'en avait rien à faire de détruire le magasin d'un citoyen, citoyen censé être sous sa protection ! Dans un sens, le Colonel était pire que ses adversaires. Quelqu'un avait-il jamais osé se rebeller contre lui ? Non, à moins de risquer sa peau sans doute. C'était donc aux hors-la-loi de faire le sale boulot.

              Fatalement, lancer ce genre d'attaque sur un pirate laissait le champ libre à l'autre, pour attaquer de dos. En principe, Grey n'aimait pas ce genre de basse méthode, mais là, pour en sortir vivant, il ne voyait pas d'autre moyen, ou plutôt, tout les coups étaient permis. Le Marine ne s'en priverait sûrement pas si il pouvait. Ce n'était qu'un juste retour des choses. Grey se plaça donc de sorte à pouvoir frapper un bon coup, le bras gauche en arrière, en train de prendre son élan. Mais au moment de lâcher la bride à son attaque, un bruit de moteur se fit entendre en-dehors du magasin, ce qui arrêta net le pirate. Une seconde après, une machine vraiment bruyante découpait comme du beurre un pan de mur qui, jusque là, avait été épargné. L'action se répéta sur une autre partie du même mur, et quelques secondes plus tard, il volait en éclats. Cette fois, un autre colosse rejoignait la partie, côté Marine. Il possédait le même genre d'instrument que le Colonel, mais en plus moderne. C'était la norme sur cette île ? Des géants armés de choses démesurément destructrices ? Parce qu'avec l'un qui balançait des coups de hache dans l'air, et l'autre qui maniait une tronçonneuse comme un couteau, c'était vraiment pas la joie ! Pire encore, Grey avait peut-être loupé l'occasion de porter un coup mortel à son adversaire. Et c'était trop tard maintenant.


              A la place de risquer sa vie inutilement dans une attaque qui n'avait pas la moindre chance de se concrétiser, Grey préféra retourner auprès de Drogo, qui sortait de sous les gravas. Le « Axe Crux » était passé par là. Du point de vue du jeune homme, leurs chances de survie étaient un poil plus élevées en restant côte à côté. Sauf que Drogo n'avait pas l'air de partager cette opinion. Dès qu'il put, il fonça dans le tas, en ne laissant que quelques mots à son équipier.

              « Distrait l’colonel, j’éclate celui-ci, j’ai un plan qui germe là, c’parfait ! »

              En d'autres termes, on en revenait à du un contre un. Sauf que le pirate sans équipage aurait du mal à tenir le rythme contre la montagne face à lui. Un gros balèze aussi musclé que vif, qui trimbalait une hache capable de trancher l'air ! Décidément, Grey n'était vraiment pas avantagé. Il opta pour un petit pas de recul, mais se retrouva dos à une sorte de comptoir, ou des soucoupes de porcelaines empilées, juste à côté de tasses, se tenaient. Elles avaient miraculeusement survécus à tout le tintouin ! Ne voyant pas comment affronter de face le Colonel, le pirate décida d'improviser avec ce qu'il avait sous la main. Pour être sûr de capter l'attention de son adversaire, il attrapa les tasses qui lui tombaient sous la main, et les lui balança sur la figure. Expert en tir, aucune ne raterait la cible, à moins qu'il ne finisse par esquiver ou parer. Après tout, si la Marine détruisait les biens des citoyens, pourquoi pas un pirate ? Il enchaîna en saisissant les soucoupes de porcelaines, et les envoya comme des disques. Asses fines, les soucoupes seraient plus difficiles à bloquer. Leur potentiel destructeur était quasi-nul, alors pourquoi s'acharner ? En fait, Grey avait élaboré un mini plan. Les soucoupes n'étaient qu'une diversion, car au fur et à mesure qu'il lançait, de plus en plus vite, les projectiles, il attrapait dans son dos ses couteaux de jets qui passaient inaperçus au milieu du reste. Si Colonel était convaincu de n'avoir rien à craindre, il relâcherait sa vigilance un petit peu. Dans le doute, Grey ne se contenta pas de balancer ses attaques dans la figure, mais sur tout le corps. Ainsi, les lames auraient plus de chances de pénétrer la peau, et de causer des dommages.

              Quand il ne resta plus que quelques soucoupes, le jeune homme s'élança lui-même au contact. Son bras gauche avec sa lame cachée parée, il ne lui restait plus qu'à porter un coup. Si jamais il y arrivait. Parce qu'en réalité, il n'y avait aucun moyen de savoir si oui ou non la petite mascarade des soucoupes avait fonctionné. Dans le meilleur des cas, le Colonel était blessé et il aurait du mal à bouger, donc du mal à riposter. Cela laisserait une chance à Grey, dans le pire, le Colonel avait tout compris, et le pirate courrait à l'abatoire. Il restait toutefois une dernière chose à faire, pour laisser un petit espoir de plus de toucher la cible. Juste avant de rentrer en collision avec son adversaire, Grey balançait au hasard les dernières soucoupes de porcelaines qui lui restait en main, histoire de tenter la distraction ultime. Plusieurs objets en mouvements, dont le jeune homme, pouvaient perturber le Marine. A présent, il fallait frapper !


              Dernière édition par Grey le Mar 10 Jan 2012 - 18:00, édité 1 fois
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              A bord du Susanoo.

              Galowyr dormait sur le pont. Ou plutôt il ne voulait pas se lever. La soirée d’hier avait été bien arrosée, et pour être honnête il ne souvenait plus véritablement de tous les détails. La seule chose qui lui restait ce matin là c’était un sacré mal de tête. Enfin le matin, il devait déjà être tard. Personne n’avait osé déranger le borgne ce qui était loin d’être une mauvaise idée. Fatigué il était encore plus caractériel qu’à l’habitué. Il se demandait si il fallait qu’il se lève ou non … Oh la flemme, il avait bien le droit de glander de temps en temps. C’était quand même lui qui se faisait chier à faire la bouffe toujours les jours pendant qu’Aïo et Drogo n’en foutaient pas une, ou ne faisait que des conneries. C’était décidé, il allait dormir toute la journée. Ce qui n’avait pas empêché son capitaine de venir l’emmerder. Mais bon Drogo s’était fait sèchement rembarré, et il n’avait pas insisté. Le balafré s’était alors de nouveau endormi. C’était tellement agréable de dormir, rien à faire, rien à penser et personne pour vous emmerder. Enfin ça c’était la théorie. Alors qu’il était en train de rêver de lui entouré de somptueuses créatures dansant dans des tenues légères alors qu’il fumait un immense cigare, il fut soudain dérangé par des aboiements et autres cris. Qu’est ce que c’était que ce bordel ? Oh ça ne le regardait pas. Puis c’était quoi ces types qui lassaient leurs clébards japper comme ça alors que les gens dormaient. Et c’était lui le criminel ? Pff quelle connerie. Soudain il lui sembla entendre la voix d’Aïo qui demandait de l’aide en courant sur le pont. Oh mais qu’il aille se faire voir, il dormait point barre. Soudain, il sentit un liquide nauséabond qui lui gouttait sur le visage. Non mais qui s’amusait à l’empêcher de dormir. Il ouvrit les yeux, un immense molosse se tenait au dessus de lui et semblait décider à faire du balafré son petit déjeuner.

              D’une humeur massacrante, s'était le cas de le dire, le pirate planta son crochet à trois reprises dans le cou du chien qui poussa un couinement avant de s’écrouler sur Galowyr. Le dégageant de sa main valide, il se leva et hurla :


              Aïo t’es où bordel, je vais te faire regretter d’avoir déranger ma sieste.

              La réponse provint d’une voix qu’il ne connaissait pas.

              Il est là !

              Il se tourna dans la direction d’où provenait la voix. Un groupe d’une quinzaine de marine se tenait sur le pont, ils tenaient en laisse trois chiens semblables à celui qu’avait tué Galowyr. L’un d’eux tenait fermement Aïo, Maka était toujours à l’intérieur du navire et n’avait pas été attrapé par les marines. Si elle pouvait rester encore à l’intérieur … S’il l’avait dans les pattes, elle le gênerait.

              Et vous, vous êtes qui les guignols ?

              Nous sommes les hommes du colonel Douglas. Vous êtes en état d’arrestation. Au moindre mouvement nous lâcherons les chiens.

              « Vous êtes en état d’arrestation ». Ils disaient tous ça avant de se prendre un bon coup de crochet dans le ventre ces abrutis. Il ne répondit pas, il n’était pas d’humeur à jouer. Il ne souriait même pas d’ailleurs, il fit un pas en avant pour montrer qu’il n’était pas décidé à se rendre. Les marines lâchèrent les chiens. Utiliser des bêtes pour se battre, c’était bien des marines pour faire ce genre de conneries. Les combats s’étaient une affaire d’homme pas de chien. Il ramassa une bouteille qui trainait et l’écrasa sur la tête du premier chien, d’un revers de crochet il repoussa le second qui se jetait sur lui pour le mordre à la gorge. Il attrapa de son autre main le troisième canidé à la gorge, et sans autre forme de procès il le lança contre le mat, sur lequel le molosse s’écrasa.
              Les marines s’avancèrent, seul celui qui semblait être le chef tenait toujours fermement Aïo. Un des marines ouvrit le feu à l’aide de son pistolet. Galowyr esquiva la balle qui ne fit qu’érafler sa joue puis il bondit. Deux marines armés d’épée firent de même. Il entama alors une rotation sur lui-même et vint loger un coup de pied dans la côte de l’un d’eux. La force du coup de pied envoya le marine frappé contre son camarade. L’impact les mit tout les deux hors d’état de nuire. Observer Drogo, lui avait appris quelques coups d’arts martiaux bien pratiques. Plus que treize emmerdeurs. Il frappa l’un des treize encore debout avec son crochet au moment de toucher le sol. Déjà trois de moins ça partaient vite ces choses là. Comprenant que leur adversaire n’était pas un manchot au sens figuré du terme, les marines encore debout se jetèrent tous sur le pirate.
              Au terme d’une courte mêlée, les militaires étaient vaincus. Galowyr lui s’en était sortit avec deux trois entailles au visage, sur la jambe droite et sur le flanc. Mais rien de vraiment grave, ça picotait juste un peu. Il courut en direction du marine qui tenait toujours Aïo en otage. Le preneur d’otage lança le gosse aux cheveux roses vers Galowyr. Bien trop énervé, pour prendre des gants avec le gamin il l’écarta violement. Le marine avait profité de cette distraction pour sauter. Il était armé de poings hamairikains, il lui semblait que ça s’appelait comme ça, comme ce type à Tanuki. Mais la comparaison s’arrêtait là, il était affreusement lent. D’un bond en arrière, il esquiva le coup, le poing du marine vint percuter le pont. Sans perdre de temps, le marin enchaina une série de coup de coup de poing en direction du borgne. Esquivant un coup de poing provenant de sa gauche, Galowyr attrapa son adversaire au visage, le poussant au sol. La botte du borgne écrasa sa gorge. C’était fini. Il sentit alors les progrès qu’il avait faits depuis qu’il avait rencontré Seido à Tanuki.


              C’était qui ces types Aïo ?

              Le boulet officiel de l’équipage lui expliqua tout, le colonel furibard, l’altercation avec lui, Drogo qui vint à son secours et le bordel qui en suivit. Non mais quelle bande de bras cassés, il les laissait une matinée tout seul et ils se faisaient déjà taper dessus. Bon bah il allait venir en aide au rouquin. Il avait vraiment l’impression d’être la mère de Drogo des fois … Soudain un hurlement bestial dans son dos le fit se retourner. L’un des chiens n’était pas mort. Et il était trop près pour que Galowyr puisse l’éviter. Un coup de feu retentit. C’était Maka, alertée par les bruits sur le pont elle s’était armée et était venue voir ce qu’il se passait. Cela aurait d’habitude fait sourire le pirate, mais là il allait mettre une raclée à ce colonel pour l’avoir empêcher de dormir.


              Bon les gamins vous me nettoyez tout ça parce que ça fait mauvais genre autant des types inanimés sur un navire. Moi je vais aider Drogo. Et si t’as des questions petites demande à ton boulet de frère.

              Il fonça vers la ville pour retrouver Drogo où pouvait-il être cet abruti ?


              Dernière édition par Galowyr Dyrian le Ven 13 Jan 2012 - 20:24, édité 1 fois
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              *KLINK*
              Gnurf ?
              *KLINK KLINK KLINK KLINK*
              BORDEL QUI C'EST QUI...
              *SBAF*
              RAAAAAAAAAAH !

              Douglas n'avait jamais fait la vaisselle de sa vie, mais là il avait soudainement envie de la faire. Avec un putain de marteau. Faut dire que c'est elle qui a commencé à l'attaquer: la première assiette avait percuté son oreille, l'escadron de tasses suivant s'était lui explosé sur son nez, et pour finir une theillière non identifiée lui a défoncé le visage. Allez savoir ce qu'une theillière en fonte faisait dans un magasin de porcelaine, ça devait être le vilain petit canard du lot. Un vilain petit canard qui faisait vachement mal. Pas difficile de savoir d'où venaient ces projectiles improvisés, même pour son cerveau fossilisé, et il se tourna vers l'aut' rouquin qu'il avait envoyé valser tout à l'heure. La dernière chose qu'il vit c'est une assiette: vingt centimètres de diamètre, blanche, avec des dessins bleus (des vignes), Mad In Marijoa d'après l'inscription sur sa tranche. Par réflexe il ferma les yeux, histoire de pas avoir des débris à retirer de ses yeux à la pince à épiler. Fatale erreur. Soixante kilos de motivation concentrée lui percuta l'estomac avec la force d'un boulet de canon. Ses poumons se vidèrent d'un seul coup mais il ne céda pas. Pas tout de suite. Il resta statique une poignée de seconde puis fut propulsé en dehors du magasin, renversant au passage une partie des Marines qui attendaient dehors. Une voix off cru bon de gueuler " Striiiiiiiiiike !!! "

              Ouch...Chavais pas qu'on pouvait avoir mal là...

              Le colonel, assis par terre, se cramponna l'estomac. Son diaphragme avait dégusté sur ce coup là, même si Douglas aurait eu du mal à se dire ce qu'était un "difrakme". Ses hommes l'entourèrent:

              - COLONEL ! Ça va mon colonel ???
              - Tout baigne. Faisait longtemps que quelqu'un avait pas osé me frapper. Le temps de ... reprendre mon souffle. Pfiou...Vais ptêt même avoir un bleu... haha...
              - Monsieur nous avons eu un rapport de nos maître-chiens. Nous avons repéré le bateau monsieur. Il y a eu de lourdes pertes.
              - Bien...hahahaha bien !
              - Chez nous monsieur. Les chiens...
              - Kwargl ?

              Le Hacheur aimait bien les chiens. Ils étaient francs, peu portés sur la nouvelle mode de l"hygiène corporel" et c'était surtout des vrais tueurs. Comme lui quoi. Bêtes, méchants, et très doués dans ces deux domaines qui plus est. Le seuil de rage de Douglas venait d'être dépassé. C'était la goutte d'eau qui mettait le feu aux poudres. Il connaissait la colère. La colère c'était son état normal. La rage aussi il connaissait, quand on oubliait de mettre deux sucres dans son café ou quand, aussi incroyable que ça paraisse, un petit con martyrisait ses attributs masculins. Il venait d'atteindre le stade suivant. Il se sentait calme et pourtant de la lave lui coulait dans les veines. Les chiens. Que des hommes crèvent, ce n'étaient que des hommes. Mais les chiens.... LES CHIENS !... c'était...inhumain. On oublie la torture physique. On oublie la torture mentale. Il n'y avait plus que le meurtre, pur et simple. D'une manière ou d'une autre les deux gamins étaient responsables. Responsables de tout. Et ils allaient payer. Ho oui ils allaient payer. On avait mis dix an à apprendre à Douglas à se retenir. Il a fallu dix secondes aux gamins pour qu'il oublie. Le corps du colonel commença à produire de la fumée, ses muscles se tendirent, semblèrent doubler de volume. Il devint tout rouge. De la vapeur jaillit de ses narines.

              Wholavacheonsereplihilvalerefaire ! Du calme Colonel du calme ! Sergeeeeent Buuuuurns !

              Le sergent, jusque là très occupé à éviter les coups d'un adversaire bien plus rapide que prévu, jeta un coup d'oeil par dessus son épaule. Le sang de son visage décida d'aller se réfugier dans ses chaussettes. La dernière fois que le Colon' avait été comme ça on avait officiellement dit que c'était un convoi de munition qui avait sauté dans le centre-ville. Il rompit le combat et prit les jambe à son cou, y avait une différence entre le courage militaire et le courage suicidaire, et Burns n'était pas pressé de découvrir par lui-même de quoi il s'agissait. Le colonel, de son côté, prit une grande inspiration. Il arma sa hache en arrière, le regard fixé bien au delà de sa cible. Ce fut la débandade dans son dos alors que les soldats se montaient dessus pour mettre le plus de distance entre eux et leur chef méga-furax. Le Hacheur commença à tourner sur lui-même comme un toupie, son arme fermement tenue à l'horizontal. Bientôt il devint une véritable ouragan humain. Depuis l'oeil du cyclone on entendit:

              HEEEEELL....STEEEEEELL !!!

              Un lame de vent partit de la tempête de lames. Puis une autre, dans la direction opposée, et d'autres encore devant, derrière, vers le magasin, vers les Marines, en l'air, une pluie d'attaque tranchantes tout azimut qui n'épargna rien ni personnes dans les environs. Les portes furent défoncés, les poutres explosèrent, la rue fut parsemée de cratères, des Marines trop lents volèrent en tout sens, le magasin de porcelaine, qui ne tenait déjà plus que par le crépis, fut proprement oblitéré. Rasé. Des dépris pleuvèrent partout dans le quartier, et pourtant le Colonel n'arrêtait pas de tourner. Une maison fut carrément coupée en deux par une lame particulièrement imposante. Des façades s'effondrèrent, des meubles s'écrasèrent sur les pavés telle une pluie de météorite. Comme dans toute apocalypse digne de ce nom des incendies se déclarèrent sans raison apparente un peu partout. On aurait dit qu'un poing divin venait de s'abattre sur ce quartier de Inu Town, l'onde de chaque prenant de plus en plus de d'ampleur, son cercle de destruction s'agrandissant encore et encore. Puis tout cessa. Le colonel ralentit progressivement, puis s'arrêta complètement. Il fixa le nuage de fumée qui se tenait en lieu et place de l'échoppe de la petite vieille. Ils étaient là. Ils étaient ENCORE là. Il le SENTAIT.

              COMBIEN DE FOIS FAUT QUE JE VOUS ENTERRE HEIN ? COMBIEN ??? JE SERAI VOTRE FOSSOYEUR, PIRATES, PEUT IMPORTE LE TEMPS QUE ÇA METTRA ! VOUS ÊTES ENCORE VIVANTS, HEIN ? LES PARASITES COMME VOUS ÇA MEURT PAS COMME ÇA, HEIN ? JE SAIS QUE VOUS ÊTES VIVANTS ! MAIS...PLUS...POUR...LONG...TEMPS.

              Le sergent Burns sortit de sa cachette. Le regard toujours fixé sur la fumée, Douglas l'attrapa par la gorge et lui dit sur un ton aussi neutre que terrifiant:
              - Si il reste un seul morceau plus gros qu'un dé à coudre je vous butte, c'est clair ?
              - Gargl ?
              - On commence par eux. Puis leur bateau. Puis son équipage. Et à la fin, tout à la fin, je charcute le type qui s'en est prit aux chiens
              - Gargl !
              - Compris ?
              - Gwarp !

              Les soldats derrière eux se regardèrent. Ils devaient bien être cinquante maintenant, renforcés par les Marines accourus aux nouvelles. Ils dégainèrent leurs sabres. En ce moment il était aussi dangereux d'avoir Douglas comme allié que l'avoir comme ennemi. Plus en fait. Il valait mieux avoir à faire aux pirates qu'au Colonel Douglas quand il parlait calmement. Le Hacheur lacha le sergent et tourna lentement, très lentement, sa tête vers eux. Ils chargèrent immédiatement, sabres au clair, sans se soucier d'une quelconque stratégie, comptant plus sur le poid du nombre que sur leur valeur martiale pour réduire l'adversaire en charpies. Burns ramassa sa tronçonneuse et s'élança à leur suite en criant un cri de guerre peu convainquant. Le Hacheur resta sur place, au milieu de son océan de destruction. Il attendait. Son instinct de prédateur lui disait qu'ils allaient sortir de la fumée, c'est jamais agréable de se balader en aveugle avec cinquante épées qui vous chatouillent les côtes. Il attendait donc que ça Proie sorte de sa cachette. Ou que le Tueur de Chien vienne prendre part aux festivités. Parfois c'est plus agréable de commencer par le dessert.

                "COMBIEN DE FOIS FAUT QUE JE VOUS ENTERRE HEIN ? COMBIEN ??? JE SERAI VOTRE FOSSOYEUR, PIRATES, PEU IMPORTE LE TEMPS QUE ÇA METTRA ! VOUS ÊTES ENCORE VIVANTS, HEIN ? LES PARASITES COMME VOUS ÇA NE MEURT PAS COMME ÇA, HEIN ? JE SAIS QUE VOUS ÊTES VIVANTS ! MAIS...PLUS...POUR...LONG...TEMPS."

                C’est le Round 2 qui était lancé, il n’avait pas eu le temps de mettre sa pâtée au pauvre gars qui s’baladait avec une tronçonneuse de merde, celle qui faisait un vacarme pas possible…la faute à ce Colonel aux nerfs fragile. Non, mais qu'est-ce qui avait bien pu le pousser à faire ce bordel monstre ? Plus important encore, comment est-ce qu’il avait réussi à faire un truc pareil ? Certes, c’était inéluctable, ce Colonel de malheur le surpassait, en puissance…et en taille, mais de là à raser une portion de village en un coup. Il s’était fourvoyé, l’gars était d’un tout autre niveau que lui. Encore un peu et Drogo piquait sa crise de jalousie, non vraiment il aurait tant voulu être la source de cette apocalypse…Il aurait pu se réjouir d’en être sortit vivant, mais c’était mal le connaitre, il se sentait humilier…déjà par ce colonel, et par son larbin qui refusait de clamser.

                Ils avaient échangé rapidement des coups, il lui semblait avoir eu l’avantage, mais le duel fut interrompu par le chauve. C’coup ci il avait bien l’intention d’en finir avec lui, et ce Colonel...il s’était laissé aller à la colère sans que ça ne l’aide dans son combat. Il était peut-être temps d’enfiler le costume d’Assassin qui lui réussissait en général plutôt bien. Bon, il n’avait pas ses Last Words avec lui, mais son Dragon-Wing était à disposition. Il se sentait plus à l’aise le bâton à la main, davantage lorsqu'il pouvait se fondre dans un épais nuage de poussière du style que l’attaque du Colonel avait créé. Son épaule était touchée, un bordel qu’il ne sut nommer issu de la tuyauterie du bâtiment lui était rentré dans l’épaule, ce n’était pas bien gros, mais c’était rentrer à la surface.Heureusement pour lui la blessure n'était pas profonde. Cependant, s'il venait à le retirer, c’était l’hémorragie assurée, mais se battre avec un truc comme ça dans l’épaule ce n’était pas des plus évident…il n’allait pas tenir longtemps dans un état pareil, surtout s’il devait continuer à faire des pirouettes à droite à gauche. Il se donnait une dizaine de minutes, maximum.

                La douleur le stimulait, lui faisait voir les choses plus clairement en vue de la gravité de sa situation…c’était les rares moments où Drogo était sérieux, les seuls moments où il était efficace. Il était grand temps d’entamer les choses sérieuses.

                Il ne voyait pas Grey, dans ce large écran de fumée, mais le moment était venu pour eux de commencer à se battre ensemble. Mais avant ça, le larbin !


                *Souviens-toi de ce que te disait la vielle…*

                "Fond toi dans les décors, ne fait qu’un avec l’environnement qui t’entoure, soit vif comme le chat, malin comme le singe et rusé comme le renard, ne perd jamais ta cible de l’œil, et frappe au moment le plus opportun, le moment où tu seras sur que ta proie n’ai aucune chance de s’en sortir." Rien de plus simple, non ? Drogo ferma les yeux et retint sa respiration…se fondre dans le décor, rien de plus simple avec le large nuage de poussière qu’avait créé ce foutu marine…et si le besoin était, il pouvait toujours nourrir le nuage d’encore plus de poussière à l’aide des ailes de son planeur.

                Une trentaine, voir plus, de marines étaient déployés…il pouvait discerner avec difficulté leurs pas. Ils avançaient comme un troupeau, effrayé par ce qui pouvait les attendre, avec le Sergent en tête de marche…

                Ça ne l’arrangea guère que celui-ci se trouve entouré par ses Marines, il devait réduire les forces qui l’accompagnaient avant de se lancer dans un duel avec lui...enfin duel, pas sûr qu’on pouvait nommer ainsi ce qu’il lui préparait ;

                À ses pieds, un tas de gravats, il allait jouer à son jeu favori, dégomme le Marine. Il jetait en l’air un projectile et à l’aide de son bâton de combat il tapait de toute ses forces dans celui-ci afin de l’envoyer contre les Marines partis à leur recherche. Le premier tir ne conclut pas, le second par contre oui, il cru entendre un Marine étouffé un cri de surprise suivit d’un bruit sourd présageant probablement la chute de l’un de ses camarades ; il renouvela ainsi la manœuvre une vingtaine de fois avec difficulté en raison de sa blessure, mais tout en veillant à changer de place après chaque tir. Ils ne le voyaient pas, mais lui savait approximativement où ils se trouvaient ; chaque chute apportait son lot de satisfaction personnelle, sans compter les cris de terreurs que poussaient les mouettes, ouais Drogo était comblé…ce qu’il cherchait à faire ? Pousser le sergent à perdre patience et à se détacher du troupeau, ce qui risquait d’être synonyme de panique chez les Marines. Il y’en avait toujours un ou deux plus téméraires que les autres dans le lot, mais tous ceux qui osait s’éloigner du troupeau étaient mis au tapis l’instant d’après soit par Grey soit par Drogo, allez savoir. Tout en faisant son petit manège, le pirate veilla à créer quelques rafales à l'aide de son arme afin les laisser patauger dans le nuage de poussière. Tant qu’on ne le voyait pas il était un vrai danger pour le marine, qui de manière assez naturelle, ne comptaient que sur leurs yeux pour se repérer ou se battre…là était l’avantage qu’il possédait, en tant que qualité d’Assassin on lui avait appris à éliminer ses cibles sans même qu’il soit vu.

                Le prochain sur sa liste, après avoir fait plonger plus d’une dizaine de soldats dans les vapes, était le sergent. Il venait de pousser un cri d’exaspération puis de rage suivi d’une charge à l’aveuglette, laissant les agneaux seuls à leur sort. Mais plus important, il avait un berger à chasser.

                Le Pirate, plus sérieux que jamais, se laissa guider par les grognements de sa machine et ses cris, se déplaçant en toute discrétion derrière lui.


                « BORDEEEL ! Sors de ta putain de cachette sale gosse, j’vais t’apprendre à agresser mes hommes…j’vais…ARGH....Aa-arre.. »

                Drogo s'était perché sur ses épaules, s’était accroupi et avait fait passer le fin tissu qui servait à retenir son Kimono fermé autour de son coup pour le tirer par les deux extrémités de toutes ses forces. Il lui fallut deux longues minutes avant que le sergent ne tombe dans une mort par suffocation. Sa grosse tête était devenue bleu, il avait essayé de se débattre, il avait lâché son joujou, il avait essayé de crier, mais en vain, rien n’avait suffi à faire lâcher prise Drogo.

                Il laissa le corps du sergent s’écrouler au sol avant de se saisir de son arme. Elle était lourde, mais maniable, elle faisait du bruit, il sentait la puissance de la machine dans ses bras…à moins que ce soit les vibrations qu’elle provoquait.

                Puis à sa gauche quelqu’un déboula, il l’avait reconnu c’était Grey et allez savoir pourquoi celui-ci avait l'intention de lui dégoté une pêche en pleine gueule. Drogo aurait pu l’esquiver, mais il préféra saisir son bras avant de le menacer de la tronçonneuse ; enfin menacer, il lui foutta sous le nez.



                « Hé c’est moi…t’as vu c’t’engin, ça claque hein ? J’suis sûr qu’on pourrait s’en débarrasser avec. »

                Un marine qui l’entendant parler avait surgi par la droite, un pas en arrière avait suffit a esquiver le coup d’épée, puis un coup de pied pour l’envoyer valser plus loin et il reprit là où il en était. Le nuage de poussière lui ne désépaississait pas.

                « Il m’aura donné du fil à retordre, mais il nous f’ra plus chier maintenant. Tiens. » Finit-il par lui dire en lui tendant la lourde tronçonneuse. « J’espère que tu vises bien, on n’aura pas deux fois la même chance. Quand j’te l’dis, tu l’envoies de toutes tes forces vers lui…mais pas avant, faut pas qu’il ait idée de ta présence. J’vais trouver un truc pour l’immobiliser, le truc c’est que ça ne sera pas long. »

                Son truc, c’était le Dim mak Scratch, il ne voyait pas d’autre solution d’immobiliser cette montagne de muscle…sans compter que la technique marchait plus particulièrement sur les gars de son gabarit, il pouvait se permettre d’être moins précis et l’immobiliser en deux-trois coups maximum, le reste ne tenait qu’à Grey. S’il arrivait à atteindre le Colonel, l’issu du combat serait bouclé.

                Mais en attendant ils avaient besoin de toujours plus de poussière, et la présence des Marines qui rodait n’arrangeaient pas…chaque mouvement devait être fait avec précaution par risque de se faire repérer et qu’ils se fassent passer le mot.

                La position du colonel, il l’avait gardé en tête depuis le début. il sentait l’aura négatif qu’il dégageait,chaque mouvement était accentué par un frisson le long du dos…mais il prit une grande respiration, serra les poings et cria à plein poumon.


                « J’vais te buter ! Comment t’as osé buter mon compagnon ?! On ne touche pas aux Bloody Sorrow sans en payer les conséquences enfoiré ! Viens là que j’te défonce colonel de mes deux ! »

                Si tôt dit si tôt fait. À travers le nuage de poussière qui les entourait, il put apercevoir l’immense silhouette du Colonel qui fondait vers lui. Drogo armé de son bâton de combat l’attendait de pied ferme, déterminé à en découdre une bonne fois pour toutes.



                Dernière édition par Drogo le Jeu 9 Fév 2012 - 18:56, édité 2 fois
                  Grey avait réussis ! Il était parvenu à envoyer valser le Colonel et sa hache à l'extérieur du bâtiment, grâce à une ruse assez simpliste, il fallait l'avouer. Mais le résultat était là ! Le chef était passé à travers le mur, bien qu'en réalité, il n'en restait plus beaucoup, des murs... Et dire que c'était la faute de la Marine, et non celle des pirates. Ils devraient avoir honte. Mais qui devrait avoir honte ? La Marine pour dégradation de bien d'un citoyen, ou les pirates pour ne pas l'avoir fait eux-même ? Ca, c'est à vous de juger. Toujours était-il que les représentants de la loi étaient à l'extérieur, ce qui laissait un peu de répit au jeune homme aux cheveux rouges. Le problème, c'était leur nombre. Beaucoup trop pour deux pirates de leur niveaux ! Alors qu'il cherchait un moyen de s'en tirer vivant, Grey entendait au-dehors les cris plaintifs des soldats qui s'agitaient dans tout les sens. Qu'es-ce qui pouvait bien leur arriver ? En passant la tête par un trou de mur, le jeune homme admira le Colonel faire la toupie armé de sa hache. Il perdait les boulons ? Tant mieux, ça n'en serait que plus facile ! Sauf que c'était une erreur de penser ainsi. Et Grey le réalisa bien assez tôt. Il avait commencé à sourire de la situation quand une lame d'air lui érafla la joue en détruisant un pan de mur à côté de lui. Les yeux ronds, il n'osa pas bouger, tellement il ne s'y attendait pas. Ses yeux fixés sur le Colonel, il comprit deux choses. La première, le bougre avait vraiment pété son câble, et la seconde, il s'apprêtait à lâcher une attaque beaucoup plus dévastatrice que le simple "Axe Crux" qui venait de le frôler. Un tir de chauffe, lancé sans réelle maîtrise, qui annonçait la tempête. Là, ça allait faire mal.

                  Grey se précipita au fond de la pièce, aussi vite qu'il put, au moment même où le déluge de lames d'air commença. Il en arrivait dans tout les recoins du petit bâtiments, tandis que dehors, le cinglé criait à s'en écorcher la voix "HEEEELLLLL STEEELLLL". C'était ça le nom de son attaque ? Bah c'était bien trouvé ! Par réflexe, le pirate mit ses mains sur la tête, comme pour se protéger, mais ça ne servait à rien, il y avait bien plus à craindre les lames d'air que les morceaux de toit qui se décrochaient. A peine avait-il rejoint le fond du magasin qu'une lame d'air lui trancha le flanc gauche, déchirant sa veste et faisant jaillir le sang. Le jeune homme tomba au sol, à la fois à cause de la douleur et pour rester en vie. Une attaque d'un tel impact, et à distance ! Qu'est-ce qui se passait si on la prenait au corps à corps ? Cette fois, se protéger la tête avait un intérêt. Vu comme c'était parti, le commerce de porcelaine ne tiendrait pas longtemps. Et finalement, le bâtiment finit bien par s'effondrer. Mais le déluge de lames était tel qu'il détruisait tout ce qui tombait, il était donc peu probable qu'une grosse poutre finisse sur le pirate, elle serait hachée menu avant.

                  Quand la tempête sembla être passée, Grey ouvrit les yeux. Il n'y voyait quasiment rien ! La poussière était trop épaisse, de couleur blanchâtre. Avec ça, ses cheveux avaient sûrement perdu tout leur éclat. Mais ce n'était pas le plus important. Il ne restait plus grand chose de ce qui avait été encore quelques minutes auparavant un magasin. Incroyable qu'un seul homme ait pu faire autant de dégâts avec une hache. On aurait dit qu'un canon avait fait le boulot ! Il existait donc des hommes de ce niveau dans le monde. Et quelque chose disait à Grey qu'il y avait encore plus fort ! Il avait toujours su qu'il n'était pas le meilleur, mais voir une telle différence faisait un choc. Le pirate se releva tant bien que mal, en poussant ici et là des morceaux de bois qui le recouvraient. Se dépoussiérer n'aurait eu aucun sens, il en aurait repris autant trois secondes plus tard. La blessure au flanc le brûlait méchamment, mais il ne pouvait pas se laisser aller, pas encore. Il entendait les cris de guerre et le tintement des épées des soldats, qui fonçaient sur le magasin. Ils estimaient donc encore en vie Grey et Drogo. Un bon raisonnement, pour Grey en tout cas, mais se lancer tête baissée dans le brouillard de poussière était, par contre, assez stupide. Déjà, ils auraient du mal à tous investir la place ensemble, et ensuite, ils n'y voyaient rien. C'était pareil pour le pirate, bien entendu, sauf que lui, il avait subi un entraînement dans la forêt étant gosse. Il avait appris à repérer les présences autour de lui dans le noir, suivant les bruits de pas, les mouvements d'air, etc... Là, il ne faisait pas noir, mais c'était tout comme. Il fallait profiter de cet avantage.

                  Grey se fondit donc dans le décors, ou ce qu'il en restait, et sortit ses lames cachées. Les soldats faisaient tellement de bruits avec leurs pieds qu'il était facile de se dissimuler parmi eux. Rapidement, d'un coup de lame à chaque fois, trois soldats tombèrent au sol, suivis par deux autres. Les combattants restants comprirent que quelque chose ne tournait pas rond. Ils essayèrent de se mettre en formations militaires diverses suivant les petits groupes, mais comme ils n'y voyaient pas grand chose, il restait des espaces. Un croche pied fit basculer un soldat, qui se raccrocha à celui d'à côté. L'un tenant l'autre, il fut assez simple de prendre chaque tête pour les cogner entre elles. Un des leurs eut l'intuition de placer son épée dans la direction de Grey, mais il le loupa d'une bonne quinzaine de centimètres. Heureusement, car sinon, le jeune homme se serait retrouvé avec une belle cicatrice dans la gorge. Le pirate ne perdit pas de temps pour contre-attaquer. Déviant le sabre d'une de ses lames, Grey arriva jusqu'à son adversaire et lui flanqua une belle taillade dans le lard. Il ne devrait pas en mourir si il était traité d'ici quelques heures, autrement... dommage.

                  Dans les minutes qui suivirent, Grey fit tomber quatre soldats de plus, avant qu'on ne commence à y voir plus clair. Après quoi deux soldats le prirent en chasse. Le pirate avait plus de mal à bouger, à cause de sa blessure au ventre.


                  *Oh la vache... j'ai bien dégusté quand même.*

                  Il parlait de sa blessure hein, pas de celui qui lui avait causé. Quoique, ça comprenait peut-être les deux en fait. En tout cas, il devait faire face à l'adversité, peu importe les dommages. Au moins, les soldats n'y voyaient pas encore très bien. Grey shoota dans un morceau de bois pour en distraire un, tandis qu'il s'occuperait de l'autre. Bouger ainsi sa jambe le fit grimacer, car ça tira sur son ventre écorché, mais allant au-delà de la douleur, il attaqua. Il se contenta de n'utiliser que sa main droite pour se battre, préférant garder la gauche appuyée contre son flanc ensanglanté. Il échangea quelques coups avec le soldat avant que l'autre ne revienne à la charge, mais il tomba à terre avant même d'être arrivé devant Grey. Ce dernier ne comprit pas bien pourquoi, mais cela lui facilitait la tâche, car son camarade aussi avait assisté à la chute de son ami, et pensa qu'il serait attaqué de dos. Grey en profita pour décocher un coup de la main sur la nuque du Marine qui tomba à côté de son partenaire. Un autre voulut prendre d'assaut le pirate, mais à son tour, il tomba comme une mouche, comme frappé par quelque chose.

                  *Mais c'est quoi ce bordel ?*

                  Le bruit de la tronçonneuse se répercuta aux alentours. Immédiatement, le jeune homme alla droit en provenance du bruit, pensant à Drogo qui était peut-être en danger, et donc encore en vie ! Moins d'une minute plus tard, Grey était devant le Capitaine Pirate qui lui pointait sous le nez l'appareil du Sergent, le dissuadant d'attaquer. Ca fonctionna sur-le-champ. Il voulait se servir de ce machin pour attaquer le Colonel ? Il avait de drôles d'idées celui-là. Un marine les interrompit par son attaque, mais après l'esquive de Drogo, les deux pirates lui décochèrent un bon coup qui le renvoya illico. Non seulement le Capitaine pirate voulait utiliser l'arme pour vaincre le Colonel, mais en plus, c'était à Grey de lui balancer la chose ? Sans attendre que le jeune homme accepte, ou non, ce plan tordu, Drogo partit vers leur ennemi, à grand coup de provocation. Il fallait attendre maintenant.

                  Pendant ce temps, Grey étudia un peu la bête. Un bouton à part lui fit déduire que c'était la mise en marche, sans toutefois appuyer dessus. Si il attirait l'attention du Colonel en faisant du vacarme, le plan tomberait à l'eau. Mais le problème n'était pas là. Le pirate était blessé, et de toute façon, de base, ce n'était pas une montagne de muscles. Il avait du mal à bien tenir l'appareil assez lourd. Comment faire en sorte de l'envoyer sur un mec capable de démolir une maison en faisant la toupie ? Puis l'idée lui vînt ! Il avait trouvé comment faire ! C'était assez casse-cou comme manière de procéder, et d'une certaine manière, s'accordait bien avec la façon de voir les choses de Drogo. De là où il était, Grey voyait le combat des deux chefs, il ne restait plus qu'à attendre le bon moment. Malgré l'enthousiasme du Capitaine, le jeune homme était quand même un peu tendu. La blessure de Drogo ne lui avait pas échappé, et elle était bien pire que celle de Grey. Est-ce qu'il allait pouvoir tenir jusqu'au bout ?

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                  Le Colonel aurait vraiment aimé que ce soit Tueur-de-Chien qui fasse la première erreur. Vraiment. Mais non, cet enfoiré devait être entrain de maltraiter un pauvre petit bichon maltais qui passait par là. Quelle ordure. Son plan génial avait néanmoins marché: ses ptits gars avaient enfin repéré un de ces pirates aux cheveux couleur tomate. Suffisait d'envoyer un Marine par mètre carré de décombre et il y en avait bien un qui leur aurait marché sur les pieds, c'était logique. Ou leur rentrer dix centimètres de métal effilé dans le torse plus ou moins par accident, c'était bien aussi. D'après le cri désespéré de l'une des deux taffioles son copain devait avoir précisément rencontré ce destin, pauvre petite chose, ça lui apprendra à se mettre en travers de la route de la Marine et du Colonel Daniel "Hacheur" Douglas. Restait un parasit en vie, et pour Daniel c'était déjà de trop. Il repéra plus ou moins d'où venait le cri de Drogo, arma sa hache et bondit dans les airs. Tel un épervier il s'éleva d'une dizaine de mètre dans les cieux avant de fondre sur la position approximative de sa proie. Sa hache heurta le sol avec la puissance d'un petit météore, creusant un impressionnant cratère au point d'impact. Le choc dispersa la poussière environnante, révèlant le paysage chaotique qu'il cachait alors que les participants se regardaient avec des airs plus ou moins surpris.

                  - Ptain Louis arrête de frapper tu vois bien que c'est moi !
                  - Hééééé ils ont eu Yoshi et Mario !
                  - Heu les mecs qu'est-ce que je fais de...
                  - Lâchez-moi sale garnement ! Regardez ce que vous avez fait à ma boutique ! Casseur payeur, c'est ce que j'ai toujours dit, oui monsieur !
                  - Bizarre je vois pas le Sergent Burns...Sergent Buuuuurns ?
                  - Hey les pirates sont là ! Choppez les !

                  Il y eu un moment de confusion. Une vingtaine de Marines étaient au sol avec des blessures diverses et plusieurs de ceux encore debouts étaient entrain de se tapper dessus. Vu qu'ils n'y voyaient rien ils s'étaient attaqué à la première ombre qui passait à leur portée, et avec 50 soldats pour 2 Pirates ils fallaient forcément qu'il y ait une sacré couche de de friendly fire. Pendant que les maladroits se confondaient en excuses avec leurs collègues tabassés un des Marine ne savait pas trop quoi faire de la petite vieille qu'il tenait pas la peau du cou et qui gesticulait au bout de son bras tout en lui donnant des coups de cânne sur le crâne. Son entrainement n'avait jamais inclu ce cas de figure, normalement les civils doivent se montrer amicaux et pacifiques. Il était presque certain d'avoir lu ça dans son manuel. Quant aux pirates...hé bien...le Hacheur n'avait manqué son coup que de peu et le petit effronté aux armes zarbies se tenait à quelques mètres de lui. Il devait se sentir un vulnérable là, bien visible et entouré de Marines inamicaux. Et en face d'un type de deux cents kilos armé d'une hache, évidemment.

                  La soldatesque se réorganisa autour des deux fauteurs de trouble: une demie douzaine de Marines se placèrent dos à Drogo pour l'empêcher de battre en retraite tandis que les douze restant entourèrent Grey avec plus ou moins de bonne volonté. Quand un type avec un épée rencontre un autre type armé d'une tronçonneuse c'est souvent le même qui a le dernier mot. Encore une fois le poids du nombre devra compenser le talent et l'armement de l'adversaire. Le Colonel mit sa hache sur son épaule:

                  Ta carrière de parasite prend fin ici et maintenant, face-de-tomate. Et crois-moi, ça va être un vrai plaisir de participer au dernier acte de tes pitoyables aventures yekyekyek.

                  Douglas n'était pas seulement le Hacheur, un virtuose de la Hache capable de couper un chêne centenaire en un seul coup, il est aussi une montagne de muscle. C'est assez évident quand on le regarde mais l'implication de ce fait l'est moins: le Colonel est aussi connu et reconnu pour la puissance de ses talons. Il sourit. Il n'avait peut être pas le fruit du séisme mais il avait pas mal de moyens de compenser. Avec une lenteur théatrâle il leva sa jambe droite. Puis, avec une vitesse qui rendit le mouvement quasi invisible à l'oeil nu, il l'abattit sur le sol tel un puissant marteau-pilon chargé à bloc. La terre trembla alors que des fissures se propageaient depuis le point d'impact sous la talon de Douglas. Une seconde de silence. Les lèvres de Daniel remuèrent:

                  Angry...EARTH !


                  Le sol vibra sous les pieds de Drogo, comme si une immonde bestiole se taillait un chemin vers la surface pour dévorer l'infortuné bonhomme aux cheveux de feu. Alors que Drogos regardaient ses pieds avec des yeux écarquillés un véritable pilier de terre jaillit par-dessous lui, s'élevant d'une dizaine de mètres vers le ciel et catapultant le jeune capitaine dans les airs. Angy Earth: quand Douglas tapait du pieds ce n'était jamais une menance, c'était une véritable attaque ! Profitant de la surprise de son adversaire le colonel bondit vers le pirate, son arme prête à le transformer en steak tartare. Ça, les enfants, c'est ce qu'on appel de la cuisine de haut vol, et le chef est un adepte des viandes saignantes. Là ledit chef ne souriait plus, il avait un rictus. Un rictus, c'est comme un sourire, mais déformé, comme si la personne impliquée ne savait plus trop comment s'y prendre. Ou qu'elle ne voulait pas vraiment vous montrer qu'elle vous avait à la bonne.

                  Ta tête finira sur ma cheminée, Pirate !

                  Sur la terre ferme les Marines s'entre-regardèrent. C'était à eux de se charger de Grey mais personne n'était vraiment chaud pour se lancer en premier, et se lancer tous en même temps étaient hors de question car ils allaient se gêner mutuellement. Situation complexe. Heureusement, elle se résolut d'elle même. Un ombre se leva dans le dos du criminel roux. Alors que la lumière l'éclairait au et à mesure de son ascension on reconnut la barbe et la carrure du sergent Burns. Il avait le visage bleu et une méchante ligne rouge sur le cou, signe que quelqu'un avait voulu lui faire un calin un peu trop collant au niveau du cou. Ses yeux étaient tout blanc, aussi. Et pour finir il tenant un long tube qui avait dû appartenir à la plomberie du bâtiment avant qu'un cataclysme ambulant ne le rase jusqu'aux fondations. Il leva le tube métalique au dessus de sa tête, prêt à attaquer Grey par surprise.

                  Rends...moi...mon....ARME !

                  Pendant ce temps, quelqu'un tira la manche d'un Marine isolé de ses compères
                  - Dites, je peux rentrer chez moi maintenant ?
                  - Heu...oui...je pense...
                  - D'accord, et n'oubliez pas de payer pour les dégâts, je connais bien vos mère !
                  - Oui madame Irma...

                  Spoiler:
                    Le borgne était toujours d’une humeur détestable, enfin pire que d’habitude. Le moins que l’on pouvait dire c’était qu’être réveillé par les chiens l’avaient mis en rogne et qu’il avait une folle envie de se passer les nerfs, de préférence sur un marine. Cette idée délicate en tête il marchait à travers la ville sous l’œil surpris des habitants. Ce qui valut à certains un regard assassin, ces derniers préfèrent détourner le regard. Grand bien leur en prit, car Galowyr en colère devenait encore plus impulsif qu’à l’habituée. Enfin il fallait les comprendre ces braves gens, un borgne avec un crochet qui se trimballe en fumant un cadavre de chien mort sur l’épaule à travers les rues, ce n’est pas la chose la plus courante à Inu Town. Par contre il avait beau se creuser la tête, il ne voyait pas comment retrouver ce Daniel, sans l’avoir en face impossible de lui mettre un poing dans la figure et il en avait très envie. Alors comment faire ? Il se mit à échafauder une série de plan tout à fait fantastique (à ses yeux), allant d’incendier une partie de la ville jusqu’à frapper le premier marine venu. On ne lui laissa malheureusement pas la chance d’accomplir l’un de ses fantastiques stratagèmes. A peine finissait il d’élaborer les différentes stratégies possibles qu’un véritable tintamarre se fit entendre. Décidément qu’est ce qu’il pouvait être bruyant dans cette maudite île. Puis un léger détail qu’il avait omis lui revint à l’esprit : Drogo était en train de se battre. Quand on se bat, on casse des trucs, quand on casse des trucs ça fait du bruit et bah donc quand ça fait du bruit bah … on l’entend ! Par ce raisonnement dont il n’était pas peu fier, il en déduisit que ça devait être Drogo qui se battait, et en poussant le raisonnement à fond, il considéra que ça ne pouvait être qu’avec des marines parmi lesquels devait bien se trouver le colonel ou sinon ce dernier était un incompétent. Enfin quand on voyait comment ses clébards étaient mal dressés, ça laissait imaginer comment l’étaient ses hommes et lui-même. Un beuglement puissant vint confirmer les déductions du pirate.

                    HEEEEELL....STEEEEEELL !!!

                    La première pensée du borgne alla au nom de ce qu’il comprit comme une technique. C’était vraiment classe comme nom. Court, puissant, facile à retenir … Non ça c’était vraiment du nom d’attaque et pas une attaque de fillette se dit-il en regardant un gigantesque nuage de fumée s’élevait au loin. La populace elle semblait moins sensible au don nominatif du lanceur de l’attaque. Mais étrangement pas surpris, voir même presque habitués. Drôle d’histoire tendant l’oreille, il entendit une femme dire :

                    Voilà encore le colonel Daniel qui fait des siennes.

                    La colère remonta aussitôt chez le pirate. Ah c’était cette ordure. Le pirate était presque déçu que ce soit un marine qui soit à l’origine de l’attaque. Il espérait que ce soit Drogo. Maintenant Daniel devait aussi payer pour avoir brisé ses rêves d’inventer des noms d’attaques en binômes avec Drogo. Galowyr courut à toute vitesse vers le lieu d’où s’élevait le nuage de poussière. Bien décidé à en découdre. Lorsqu’il arriva au lieu de l’affrontement la poussière flottait toujours dans l’air empêchant de voir ce qui s’y passé. Une idée étrange lui vint à l’esprit, quand on ne voit pas on s’éclaire non. Ouais mais avec quoi, ah bah il avait toujours le chien. Pourquoi il l’avait pris d’ailleurs, ah oui pour le balancer à la tronche de son propriétaire. Des poils ça brule bien ? Oh oui surement … Ah merde où il avait bien pu mettre ce maudit briquet. Le temps que de son unique main il fouille les innombrables poches de son manteau le nuage de poussière c’était à peu près dispersé et des bruits de combat et des hurlements se faisaient entendre. Le pirate pris dans ses délires continua de chercher sans remarquer. Une fois son vieux briquet en main, il commença de tenter d’allumer la queue de celui-ci. Lorsque tout d’un coup il leva la tête et s’aperçut qu’un rouquin était entouré de marine. Ah bah voilà il avait retrouvé Drogo. Il était bien entouré. Bon bah son capitaine lui prêterait bien un ou deux marines. Mais trouvant que son chien-torche était une très bonne idée, il voulait réussir à l’allumer. Le problème étant que s’il attendait trop Drogo se farciraient tous les marines … Bon bah il choisissait la baston. Mais bon il allait quand même utiliser ce maudit clébard. Le saisissant à deux mains au-dessus de sa tête, il le balança vers les marines qui lui tournaient le dos.

                    Galo Hot Dog !

                    Bon ok il n’était pas chaud, mais juste parce qu’il n’avait pas eu le temps alors que c'était prévu dans la technique de base. D’ailleurs c’était bon le chien cuit ? Il ne s’était jamais posé la question. Avec du pain et de la sauce … Ah non pas de cuisine ! Baston !

                    Le projectile atypique du borgne faucha un simple marine et n’avait même pas l’effet spectaculaire qu’il aurait eu s’il avait été enflammé. Il fallait des fois mieux prendre son temps avant d’entrer en scène. Quoique … Mais en regardant de plus près le rouquin. Ce n’était pas Drogo ça ! Alors c’était qui ce rouquemoutte ? Bon bah le mieux c'était de demander et après il leur taperait sur la tête.


                    Bon les guignols de la Marine c’est qui Daniel ? Puis t’es qui toi le rouquin ? T’es pas Drogo !
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                    Tout chez ce maudit colonel aspirait à être démesuré, que ce soit sa corpulence, sa force , son néant capillaire, son arme, ses techniques. Il n'y avait guère d'échappatoire pour le jeune Capitaine, l'officier avait juré sa perte, à lui et au petit nouveau. Et il était prêt à tout pour arriver à ses fins.
                    Sans même qu'il ne le voit arriver, Drogo s'était retrouvé propulser dans les airs tandis que le Colonel fondait à toute vitesse sur lui.


                    "Ta tête finira sur ma cheminée, Pirate !"

                    Et il avait l'air sérieux quand il disait ça, probablement qu'il était de ces gens qui par fierté collectionnait chaque preuve de leurs actes afin de se rappeler au quotidien ce dont ils étaient capables. Ou pas, s'agissait surement d'une image, une image que Drogo n'était pas apte à saisir, comme toutes les autres en fait. De même pour les sarcasmes, impossible pour lui de différencier le premier du second degré..Il gobait tout.

                    "Pas moyen, ma tête reste à sa place !"

                    Par la suite, il esquiva d'un cheveu l'attaque du Colonel, évitant de peu la décapitation sommaire qu'avait prévu le Marine pour sa personne. Quoi qu'il en soit, il profita de sa manoeuvre pour y ajouter un coup de bâton droit sur la nuque de toutes ses forces, envoyant valser le chauve un peu plus bas. C'est là qu'il constata réellement l'ampleur des dégâts causés par le Hell Stell. La blessure qu'il s'était faite avait eu beau le maintenir éveiller, conscient de chacun de ses gestes, la douleur commençait finalement par prendre le dessus. En frappant, le pirate avait poussé un cri de douleur atroce...ce combat n'avait pas de sens, lui avait pris une vraie branlé, comme jamais il n'avait connu..Tandis que le Marine s'en sortait quasi indemne dans cet affrontement. Son état s'aggravait de seconde en seconde, sa vision devenait un tantinet flou par moments et ses forces le quittaient. C'était le moment d'en finir, si sa prochaine attaque n'aboutissait pas, c'était la mort assurée. Mais il était prêt à tenter l'coup, c'qu'il lui fallait maintenant c'était une ouverture.

                    Le pirate, à l'aide de son planeur réussi à amortir son atterrissage, évitant ainsi la chute fatale.Une fois au sol, il retira de sa main gauche non sans peine et souffrance la tige en métal qui s'était logé dans son épaule. L'hémorragie débuta et à sa grande surprise celle-ci ne fut pas aussi importante qu'il l'aurait imaginé. Il se sentait même mieux sans ce corps étranger, le tout était d'en finir avant qu'il ne se vide totalement de son sang. Le reste étant du ressort de Maka, même si elle ne possédait pas vraiment les compétences d'un médecin, ses bandages et ses points de suture allaient être d'une grande aide. Mais au risque de se répéter, fallait-il déjà qu'il s'en sorte.

                    L'écran de poussière s’était dissout, en face de lui le Colonel qui l'attendait de pied ferme. Ce que lui ne savait pas c'était que l'ultime technique du pirate avait déjà débuté, en le frappant au niveau de la nuque à l'aide de son bâton, Drogo avait provoqué un relâchement de l'intégralité des muscles du marine. Il pouvait essayé des les contracter autant de fois qu'il le voulait, c'était peine perdue...telle était la première étape du Dim Mak, maintenant que ses muscles étaient suffisamment lâches, Drogo pouvait atteindre plus aisément les points vitaux de son adversaire.

                    Le pirate entreprit sa course, le Colonel sembla en faire de même, prêt à le frapper une fois de plus. Lui devait s'armer de patience et attendre le moment idéal pour passer à l'action. Ainsi il esquiva la première attaque du Colonel, puis la seconde et celles qui suivaient. Son agilité légendaire lui était bien utile, chacun de ses mouvements, tous aussi imprévisible les uns que les autres étaient soigneusement calculé.

                    Le chauve élança son bras dans sa direction, un pas sur le côté suffit au pirate pour l'éviter, sauf que cette fois-ci il n'avait fait ni bond, ni esquive spectaculaire. Il était simplement resté fermement appuyer sur ses appuis pour frapper d'un coup de bâton vif sur le bras désarmé du Colonel. Celui-ci, qui resta sur le cul en voyant son bras s'amollir soudainement...sans compter la sensation d'engourdissement du bras qui devait le prendre à l'instant.

                    C'est là que celui-ci baissa sa garde, s’il voulait le paralyser entièrement il fallait qu'il le frappe successivement à cinq points différents. Il ne l'avait encore jamais tenté, c'était le moment ou jamais de voir s’il avait progresser en un an. Probable.


                    "DIM MAK DRAGOOOOON SCRATCH !!!"

                    Avant qu'il ait eu le temps d'abattre sa hache, Drogo avait en un éclair frapper cinq de ses points vitaux, tous approximativement liés à un de ses membres. Deux coups avaient été assénés au niveau des clavicules, deux autres au bas de la hanche et un dernier. Le dernier avait été effectué à l'aide de sa main gauche, il avait enfoncé son poing dans le marine pour l'instant d'après agripper avec violence un de ses organes internes et le presser comme un citron. Ça, c'était pour la perte de connaissance. Il avait vingt secondes devant lui, voir un peu plus, cela avait tendance à varier selon les individus.

                    "C'est à toi, GREY !!"

                    Le pirate avait intérêt à être prêt, ils n'auraient pas deux fois la même chance...Lui n'avait pas la force nécessaire pour reproduire un tel exploit, il était exténué. Ses jambes flanchèrent soudainement, l'obligeant à chuter au sol...au moment même où l'attaque de Grey atteignit le Colonel..Il s'en était fallu de peu, deux secondes plus tard et il se serait fait happer en même temps que le Marine. C'était le moment de fuir, que l'attaque soit fatale ou non ne l'intéressait pas, il fallait juste fuir au risque d'y perdre la vie. Mais ses jambes ne répondaient plus...

                    Spoiler:
                      Attendre. Juste... attendre encore un peu, que Drogo donne le signal, pour en finir avec tout ça. Grey était concentré sur une seule chose : le Colonel. Il n'aurait qu'un seul essai, alors il s'agissait de pas foirer son tir. Mais à être trop dans sa bulle, on en oubliait le reste. A cause de la poussière, ça n'avait pas été facile à discerner, mais en réalité, le voile étant tombé, une dure réalité s'imposa : il restait encore la moitié des soldats capables de se battre ! Et ils entouraient Grey petit à petit. Le Colonel, quant à lui, en tenait une sacrée couche. Désireux d'en finir rapidement, il avait encore sorti une attaque de malade en tapant des pieds qui avait envoyé Drogo dans les airs. C'était à se demander qui voulait immobiliser qui. Le Capitaine Pirate allait devoir se débrouiller seul pour le moment. Grey n'avait pas encore la force de mettre vingt soldats au tapis en quelques secondes.

                      Le seul petit avantage dans cette histoire, c'était l'arme que Drogo lui avait remis quelques secondes plus tôt. La tronçonneuse. Par son aspect massif et ses capacités tranchantes, sans rien faire d'autres que la porter, Grey tenait en respect tous ses adversaires. Ils étaient des soldats de la Marine, mais ils n'étaient pas frappés comme l'autre cinglé avec sa hache pour ne pas craindre la mort. Ils savaient très bien que le premier qui approcherait risquait de finir tranché en deux, ainsi que le deuxième et éventuellement le troisième. Et aucun d'entre eux n'était prêt à faire ce sacrifice. Pour la plupart, ils n'étaient pas beaucoup plus vieux que le jeune pirate, ils ne voulaient pas déjà mourir. Ce qui laissait la situation s'embourber. Grey n'allait pas se lancer dans la masse comme un psychopathe, hachant menu quiconque se trouverait devant lui. Quoiqu'après ce coup-ci, si il survivait, une réputation de démon lui collerait à la peau assez rapidement. Un bon moyen de se faire connaître et craindre d'un seul coup. Mais cette tactique présentait bien trop de risques. Dommage, il fallait renoncer.


                      *On ne va pas rester là à attendre que Drogo se fasse tuer !*

                      Comme si ses prières venaient d'être exaucées, la situation évolua. Mais pour le bien ou pour le pire ? Il semblerait que c'était pour le pire, car ce ne fut pas n'importe quel troufion qui déboula dans son dos armé d'un... tuyau... C'était le Sergent Burns ! Plus en rage que jamais. Peut-être de la famille du Colonel en fait ? Cette même flamme de folie dans les yeux, ça voulait dire quelque chose, c'était sûr !

                      En tout cas, Grey ne pourrait pas réagir à temps. Il perdait trop de sa vitesse la tronçonneuse en main, et ne pourrait pas se retourner assez vite. Il allait déguster sévère ! Sauf qu'un chien passa entre lui et le Sergent, stoppant net son mouvement. Le pirate put se mettre face à son adversaire, mais tous les yeux présents avaient suivi le même parcours. Chien, marine par terre, le mec qui avait lancé le chien. Un autre drôle de gus, oeil bandé et crochet. On ne pouvait pas faire plus pirate que lui. Ah si, si on lui rajoutait un chapeau. Mais qu'est-ce qu'il venait se fourrer là-dedans lui ?! Il n'avait pas vu le fou furieux dans les airs qui détruisait tout sur son passage ? Etait-ce un de ces abrutis sans cervelle qui, dès qu'ils voyaient une baston, ne pouvaient pas s'empêcher d'y aller ? Sauf que celui-là, il n'était pas la par hasard. Il cherchait Daniels, et il avait pris Grey pour... Drogo ?


                      *Ce serait un de ses compagnons ?*

                      - Drogo, il est là-bas, fit Grey d'un signe de tête en direction du combat de Chef Pirate à Chef Marine. On a un plan, alors aides-moi à me débarrasser de ces mecs pour qu'on puisse l'appliquer.

                      - Ca va, je vous dérange pas trop ?!!

                      Oups. Le Sergent était toujours là. Si il ne l'avait pas ramenée pour rappeler sa présence, il aurait pu porter un coup et en finir avec Grey. Un manque de tactique flagrant. Les soldats autour aussi faisaient du bruit. "Ouais, arrêtez de vous croire trop fort !", "Vous allez payer votre insolence !". Enfin, vous avez compris, avec le retour de Burns, ils étaient galvanisés. Il suffit que Grey leur lance un regard sévère en levant un peu la tronçonneuse pour que le silence revienne. Parfaitement synchronisés, comme un seul homme, ils firent une courbette et lâchèrent à l'unisson un "Désolé". Il n'y eut qu'une personne pour ne pas avoir la même réaction.

                      - MON... ARME !!

                      Il fallait compter sur l'ami de Drogo pour s'occuper du menu-fretin, parce que Grey avait une double charge. De une, il ne devait pas perdre l'arme, et de deux, il fallait la balancer. Les deux conditions étant liées, Grey devait absolument défaire Burns. Au moins, le bourrin n'avait pas sa tronçonneuse ! Quoiqu'un bon coup de tuyau, on le sentait passer aussi. Le désavantage allait donc au pirate. Il n'avait pas l'habitude de manier ce genre d'objet ! Ses mouvements étaient maladroits, ses esquives malhabiles. Et il ne devait faire tourner les lames de l'engin que pour l'envoyer, sinon le Colonel risquait de comprendre quelque chose avec une utilisation prolongée. Et ce genre d'arme n'était pas connu pour sa discrétion. Mais il pouvait toujours parer avec ! Il mit sa super-arme en opposition au tuyau, et le choc eut lieu. Sauf que normalement, l'impact aurait dû être bien plus important, là, c'était à peine si on avait entendu un bruit. A la dernière seconde, le Sergent avait retenu son coup. Pourquoi donc ?

                      Burns enchaîna avec une attaque de côté, avec de nouveau la puissance qu'on attendait de lui. Grey recula de justesse, et se servit encore de la tronçonneuse comme bouclier quand l'assaut suivant visait sa tête. Encore une fois, ce ne fut que l'équivalent d'une caresse. C'était comme si il ne voulait pas casser... son arme ! Depuis le début, il faisait en sorte de ne frapper que des endroits où il était délicat de se protéger avec la tronçonneuse. Donc quand Grey réussissait à parer avec l'engin, il retenait sa force. Cette chose avait l'air d'être son petit bébé... Voilà qui changeait la donne ! Enfin, Burns n'arrêtait pas ses attaques pour autant. Jusqu'à ce qu'il récupère son joujou...

                      Après une nouvelle esquive du tuyau qui lui érafla la joue, Grey posa son pied sur un débris bancal. Le fait qu'il perde son équilibre n'échappa pas au Sergent, qui en profita pour donner un violent coup dans le ventre du pirate, juste sous la tronçonneuse. Le jeune homme en eut le souffle coupé. La douleur, qui le fit contracter tous ses muscles, lui permit de ne pas lâcher l'arme, mais il tomba néanmoins en arrière. Alors qu'il respirait de nouveau, son adversaire posa sa main sur le précieux objet, dans l'intention de l'arracher sec au faux propriétaire. Mais Grey ne lâcha pas prise. Il ne pouvait pas, il ne devait pas ! Cette arme était leur unique chance de victoire, pas question de la laisser filer.

                      Plus ça allait, plus le Sergent tirait fort. Il donna un coup dans le bras de Grey, puis un deuxième, qui se détacha de la tronçonneuse, mais il lui en restait toujours un. Ne pas relâcher la prise ! A aucun prix ! Ce n'était plus de la tolérance à la douleur, c'était une question de volonté, la volonté de vouloir vivre. Et cette volonté-là était plus forte que tout. Grey plia une de ses longues jambes, et l'envoya d'un coup dans celles de l'ennemi. Il le sentit passer, car lui avait enlevé ses mains de son bijou. Le pirate se releva tant bien que mal, faisant encore face au représentant de la loi. Son bras gauche vibrait à cause des coups reçus. Il ne pourrait plus s'en servir beaucoup avant un moment. Il fallait garder cet instant pour plus tard. Battre Burns d'une seule main, il n'y avait que ça. A bien y regarder, le Sergent était mal en point. Il n'en faudrait pas beaucoup plus pour en finir.

                      Les deux adversaires se faisaient face, aussi essoufflés l'un que l'autre. Grey fit un pas en avant, mais Burns, lui, ne bougea pas. Il avait les yeux fixés sur son arme, mais pas sur le pirate. Rien d'autre ne l'intéressait que sa petite merveille. Après tous les coups reçus, Grey allait tenter un pari. Il posa au sol la tronçonneuse, bien délicatement, et recula, en attendant la réaction du Sergent. Le visage du Marine changea d'expression, un sourire plein de malice le faisait rayonner. Puis Burns revînt à un petit sourire sadique, et tout joignant ses doigts les uns aux autres, il lâcha un petit "Excellent".

                      Tout doucement, le Sergent avança vers l'objet de son désir, en tendant une main avide. C'était maintenant ou jamais. De son dos, Grey retira un petit couteau avec la main droite, et l'envoya droit dans la main suspendue. La mini-lame se planta en plein dans le mille. L'adversaire hurla en regardant sa main. Cette main, qui à présent ne pourrait plus se saisir de la tronçonneuse. Mais comme pour Grey, il lui restait un autre membre. Immédiatement, ce bourrin de Marine se servit de son autre main. Le pirate bondit et lui enfonça un autre couteau de jet dans cette nouvelle cible. Le Sergent envoya un gros revers de la main dans la figure de Grey, qui fut projeté en arrière, laissant au passage une giclée de sang. La dureté du sol n'était vraiment pas agréable. Le jeune homme aux cheveux rouges se retourna sur le ventre, cracha un peu plus de sang, et poussa de toutes ses forces sur ses jambes et ses bras pour se relever. Il tituba, mais fit face à l'adversaire.

                      Burns regarda l'état de ses mains, et quand il comprit qu'il ne pourrait pas se saisir de sa belle arme pour massacrer le pirate, il poussa un hurlement, qui n'avait plus rien à voir avec la douleur. C'était de la rage pure. Et dire qu'au début, ce type, bien qu'excentrique, avait l'air d'avoir la tête sur les épaules. Comme quoi, le mental d'un homme tenait à peu de choses. Mieux valait ne pas imaginer ce qu'il aimait faire subir aux gens avec la tronçonneuse. Les yeux du Marine quittèrent l'engin pour se poser sur Grey, sur celui qui l'empêchait de récupérer son dû. Il contempla ses mains, transpercées par des pointes de métal. Grey comprit ce qui allait arriver. Le militaire allait se servir des couteaux plantés en lui comme armes, contre leur propriétaire légitime. Exactement l'inverse de ce qui était arrivé quelques minutes plus tôt, quand c'était Grey qui brandissait la tronçonneuse. D'un geste vif, le pirate fit sortir la lame cachée de son bras droit. Tout se jouerait en un seul assaut.

                      Et ce fut partit ! Les deux ennemis se lancèrent l'un contre l'autre aussi vite qu'ils le purent ! Chacun criait sa volonté, sa hargne, sa force sur celui d'en face. Grey arma son bras, y mettant toute la force dont il disposait. Burns comptait quant à lui écraser dans ses mains épineuses le pirate. Quand ils furent au contact, chacun envoya son ultime attaque, qui se joua en un éclair. L'instant d'après, ils étaient dos l'un contre l'autre, immobiles. Puis le Sergent Burns s'effondra...

                      Grey, plus essoufflé que jamais, continuait de brandir son bras en l'air. Durant le bref moment qui avait servi de joute, le temps avait été comme ralenti. Le jeune homme était arrivé au niveau de l'ennemi, qui avait tenté de le prendre entre ses mains blessées. Mais de peu, le pirate s'était baissé, et avait forcé sur ses jambes pour obtenir un boost de vitesse qui lui avait permis de trancher en plein ventre le Marine avant de lui passer derrière. C'était ainsi que les choses s'étaient passées. Grey avait gagné ! Et dire que son adversaire avait tout fait pour une tronçonneuse...


                      - La tronçonneuse !

                      En finir avec ce duel lui avait presque fait oublier la raison du pourquoi il se battait. Il avait les jambes flageolantes, mais pas question de tomber, il lui restait encore à faire ! Il remit en place sa lame cachée, et attrapa l'arme tant convoitée. Il ne restait plus qu'à attendre le...

                      "C'est à toi, GREY !!"

                      Ah bah voilà... le signal... Daniels ne bougeait pas. Grey se demandait bien pourquoi, mais l'heure n'était plus à la réflexion. Une chance pareille, ça ne devait pas se louper, il fallait profiter de l'ouverture que Drogo avait réussis à lui créer, d'une façon ou d'une autre. Pour envoyer valdinguer un engin pareil, le pirate n'avait pensé qu'à une seule solution. C'était cet ennemi qu'il se préparait à attaquer qui lui avait donné l'idée en plus ! Quand le Colonel avait balancé son Axe Crush, il s'était mis à tourner sur lui-même à bonne vitesse, et relâchait ses attaques qui partaient dans tous les sens. Là, pour la tronçonneuse, un objet pas super léger à la base, Grey allait employer le même système. Mais pour que ça fonctionne, car il n'aurait qu'une seule chance, les conditions devaient être optimales.

                      Il n'y avait pas de vent, c'était déjà un bon point. Pas besoin de se tracasser avec une histoire de visée, de courbe en fonction de vitesse du vent, et j'en passe ! Autre chose à voir, les soldats. Il suffirait qu'un seul d'entre eux vienne attaquer le pirate pendant qu'il lâchait l'arme pour que le tir se foire complètement, et que Drogo y passe. Le jeune homme aux cheveux rouges balaya donc du regard tout autour de lui. Pour ceux qui n'étaient pas à terre, ils étaient occupés contre l'autre avec son crochet. Il était temps d'y aller !

                      Grey commença à faire à la toupie, allant de plus en plus vite. Mentalement, il ne perdait pas de vue sa cible, il savait où lancer. Ne restait plus à présent qu'à lâcher au bon moment. Après quelques tours supplémentaires, Grey se décida sur l'instant exacte pour envoyer son attaque. Il porta la touche finale à sa préparation en appuyant sur le bouton de mise en marche : l'arme tournait à plein régime.


                      *Maintenant !*

                      Enfin, il allait mettre fin à leur combat ! Mais au moment de lâcher la tronçonneuse, un élément vînt jouer les perturbateurs. Grey le remarqua au dernier instant. Un Marine s'était détaché du groupe pour s'en prendre à ce qu'il devait considérer comme "un abruti qui jouait à la tornade sur un champ de bataille". Avait-il compris ce qu'essayait de faire Grey ? Soit il l'avait compris, et dans ce cas son geste était calculé, soit il agissait par instinct, et dans ce cas, il risquait de devenir un dangereux adversaire dans le futur. Quoi qu'il en soit, ce soldat s'était élancé sur Grey en utilisant son épée pour stopper, ou du moins ralentir, la vitesse de rotation du pirate, en bloquant sa lame contre la tronçonneuse.

                      Sauf que l'engin était allumé, les dents de scie tournaient à une vitesse très élevée, et ce n'était pas une simple épée d'un soldat lambda qui pourrait l'arrêter. D'ailleurs, l'épée fut coupée nette en deux, mais c'était au moment où Grey lâchait l'arme ! Est-ce qu'avoir découpé quelque chose en plein lancé n'affecterait pas la trajectoire du tir ? Pour le moment, la tronçonneuse suivait la bonne route, mais plus elle approcherait la cible, et moins cela serait sûr. En attendant, il fallait mettre à terre celui qui avait osé s'interposer. Le Marine regardait son épée brisée, ses yeux se posant à l'occasion sur Grey. Le pirate sortit sa lame cachée, et fit mine de se préparer à le découper. Le Marine en pleurait presque, tant il comprit que le combat était à sens unique. Il balança ce qui lui restait de lame et s'enfuit en courant. Grey ne pouvait pas le laisser s'échapper indemne. Et si il revenait avec une nouvelle épée ? Et des renforts ? Le pirate était trop fatigué pour enchaîner encore et encore les affrontements.

                      De son bras gauche, par réflexe, il saisit un couteau et l'envoya dans une jambe du soldat, histoire de ne plus le croiser. Mais il en avait oublié que ce bras avait pris trop de dégâts pour tirer parfaitement. Le couteau loupa donc la cible de vingt bons centimètres. Il était trop loin à présent pour tirer de l'autre bras. Incroyable à quel point ça courrait vite un Marine apeuré. En tout cas, Grey était vanné. Il était vraiment temps que ça se termine...
                      • https://www.onepiece-requiem.net/t2977-grey-s-abilities
                      • https://www.onepiece-requiem.net/t2811-grey-is-coming-finie
                      Les récents évènements avaient vachement perturbé le colonel Douglas. Tout d'abord sa cible n'était pas censée se défendre: attaquer quelqu'un qui prend des cours de boxe ascentionnelle c'est pas dangereux. Ou ça devrait pas du moins. C'est comme quand on va à la pêche, le poisson a le droit de tenter de s'échapper, à la limite de donner deux trois coups d'queue dans la figure, cependant au final c'est toujours le même qui gagne. C'est pour ça que le pêcheur va pêcher: pour gagner. Et boire une bière, mais Daniel était un peu à cours de bière en ce moment. Or là son poisson, non-content d'esquiver sa meilleur attaque avec une agilité déconcertante, lui avait en plus asséné un coup de baton tellement puissant que sa chute avait créé un profond cratère là où il avait par la suite lamentablement raté son atterrissage. Un rapide check-up lui apprit qu'en prime il avait une bosse sur le crâne format pastèque. Il sortit la tête de son trou et regarda en l'air. Kedal. Puis il jeta rapidement un coup d'oeil à gauche et à droite pour retrouver son poisson rouge volant. Qui était justement au sol, entrain de lui foncer dessus à fond la caisse avec l'air d'éterminé de quelqu'un qui n'était pas prêt de s'arrêter. Lançant un hurlement de rage le Marine sortit du cratère et chargea lui aussi. Il se sentait bizarrement assez faible tout d'un coup, mais il pouvait encore porter sa hache, et ça c'était le plus important !

                      Pas bouger, ça fera pas mal ! Enfin à moi en tout cas, toi tu m'diras après hahahaha !

                      Le pirate avait l'air encore plus amoché que la dernière fois. Cependant c'est quand un poisson agonise à l'air libre qu'il est le plus remuant ! Le premier coup de hache passa largement au dessus d'un Drogo aussi vif que l'éclair, le deuxième visa les mollets mais fut contré par un saut acrobatique, et le troisème se ficha dans les pavées de la rue. Raté raté raté ! Voilà qui ajoutait encore une couche de frustration à son débordement psychotique. Le stade suivant fut donc assez évident pour tout le monde: il se mit à frapper dans tous les sens, telles une moissoneuses batteuses lâchée en pleine ville. Coup de taille, d'estoc, coup d'boule, coup d'poing, coup de pied retourné, rien ne touchait le cap'taine rouquin qui avait sans doute une affiliation génétique avec une anguille. L'instinct de survie c'est extrêmement chiant que vous êtes le prédateur. Finalement son ennemi arriva à passer sous sa défense suite à une attaque un peu trop approximative, ce qui lui permit de lui...toucher les muscles ? Le cerveau de Daniel hurla au viol. Comme tout macho digne de ce nom il déteste qu'un autre homme le touche autrement que via un coup de poing sur l'épaule. Ceux qui faisaient ça c'était les taffioles. Les tapettes. Bref les moins que rien qu'on écrase à coup de botte. Il allait retourner vers le ptit malin qui sautait partout pour lui expliquer son point de vue sur leurs rapports tactiles mais il se figea immédiatemment. Pas de son propre chef. Pas de peur ou de surprise. Son corps arrêta simplement de bouger. Tout seul. Comme un grand.

                      P'tain...mais...c'est quoi ce BORDEL ? Qu'est-ce que tu m'as fait enf'...

                      Doté de l'amplitude gestuelle d'une statue en marbre (particulièrement moche) il tenta quand même de se débattre. Rien à faire, on ne se bat pas contre son propre corps. Puis son regard fut attirer par un mouvement rapide à la périphérie de son regard. Son cerveau droit n'eut que le temps de comprendre les informations occulaires "lame", "vroum" et "c'est la merde !" (cette dernière phrase s'imprimant en rouge sur sa rétine). Dans un ultime effort le colonel banda tous ses muscles. Les muscles, c'est cool, mais c'est l'esprit qui lui dicte ce qu'il doit faire. Douglas était le premier à faire l'apologie du bodybuilding, cependant il savait pertinament qu'avoir des melons à la place des bras ne servait à rien si il n'y avait pas la volonté de s'en servir. Il avait déjà croisé des armoires à glace aussi offensifs que des tortues arthritiques. Il banda donc à la fois sa volonté ET ses muscles. Sa machinerie interne grinça, gémissa, craqua, et pourtant ce n'était pas encore assez pour briser le drôle de sortilège que lui avait lancé Drogo. La tronçonneuse remplissait déjà tout son champ de vision. Et il eu même la curieuse impression qu'elle lui lançait un putain de regard noir. Une ultime poussée d'adrénaline et il se mit enfin en branle...de deux centimètres. Ce faillit être salvateur, néanmoins l'engin vrombissant l'écorcha et le dépassa en lui laissant une large zébrure ensanglantée. Pas une blessure de lopette, non, une vraie bien sanglante, bien impressionnante, qui indiquait à tout bon médecin que pour recoudre il lui faudra un marteau et des clous.

                      RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !

                      La douleur fut telle que la fonction cérébrale qui devait gérer cette sensation ferma immédiatement ses portes et barricada l'entrée avec tout ce qui n'était pas collé au sol. Trop de douleur tue la douleur. Les étranges effets de l'attaque de Drogo prirent alors fin et le Hacheur tomba à genoux, ses bras collés à son torse.

                      RAAAAAAAH BOOORDEL, ça va laisser une marque.....YAAAARGL !

                      Il cracha du sang. SON sang. Intellectuellement il avait toujours plus ou moins admit qu'il pouvait saigner. Là il perd vraiment des fluides vitaux. En prime, le liquide chaud qui inonda sa bouche avait un goût dégeulasse. Vraiment dégeulasse. Un bruit de course attira alors son attention à travers le brouillard sanglant qui semblait avoir envahit ses yeux. Les pirates essayaient déjà de se carapater ! Les lâches ! Les enfoirés ! Le blesser comme ça puis prendre la poudre d'escampette sans demander leur reste. Comme si il était de la merde. Malgré sa blessure dégoulinante d'hémoglobine il se releva sur ses deux jambes. Le Respect. C'est la clé de tout. Si les gens vous respectent plus, vous n'êtes plus rien. Et ces mecs, là bas, non-seulement ils ne le respectent pas en tant que combattant mais en plus ils l'humilient devant ses hommes. C'est...

                      in

                      to



                      rable

                      !!!

                      Le Marine forma Schwarzy n'avait pas d'instinct de survie. Il avait l'instinct du bull dog. Peu importe sa propre sécurité, sa propre intégrité physique, sa propre vie. Il ne craint pas particulièrement la mort. Mais si il doit y aller il compte bien tuer l'enfoiré d'en face dans son agonie. L'emmener au fond du gouffre avec lui. Histoire de continuer encore et encore à lui péter dans les dents dans l'Après, pour lui bien faire piger que même si il avait réussit à le tuer, c'était toujours le plus le fort. Le Respect. De son vivant ou par après, c'était le plus important. Et le Monde respectera à jamais le Colonel Daniel Douglas, celui qui n'abandonne jamais ! Soudainement l'aura du laquet du Gouvernement changea. Elle devint noire, dégoulinante de menaces sans nom, de la promesse d'une mort prochaine pour tous ceux qui posaient le regard sur lui. Le Marine n'avait mangé aucun Zoan pourtant son aura le transformait aux yeux de tous. Il se mit à même à quatre pattes, ce qui accentuait encore la confusion des spectateurs. Imperceptiblement il prit l'apparence d'un chien doté d'une dentition qui n'était pas sans rappeler celle d'un requin, de machoires dégoulinantes de baves, d'yeux rouges sang et de pattes puissantes. Lorsque vous êtes au bout de rouleau, que vous êtes au pied du mur, il vous reste toujours un dernier recours: libérer la bête qui est en vous. Douglas ressemblait déjà à un animal en temps normal, alors quand il utilisa son attaque kamikaze il faisait vraiment peur. Il se dégageait de lui une peur primale, brute, une peur enfoncée dans vos gènes depuis la nuit des temps, alors que vos ancêtres se défendaient contre des bêtes hérissés de crocs à coup de pierre et de batons pointus.

                      Les derniers Marine encore debout décidèrent de déserter sur le champ, sans que leur départ n'ait l'air d'avoir été noté par leur chef. La hache du Colonel rebondit sur le sol lorsqu'il la lacha d'une manière mélodramatique, avec plan rapproché sur l'arme qui tombe, ralentissement, exagération des échos métaliques produit par la lame qui heurtait le sol. Avec ça vous aviez bien compris que le destin qu'il réservait aux Pirates ne demandera pas l'usage d'ustensiles aussi civilisés. Cette fois il y ira avec les dents. La Bête Noire ne pense pas. Ce n'est qu'une boule de nerf parée à tuer. Et les trois peckno qui se retrouvaient soudainement bien seuls offraient une proie aussi alléchante qu'une tranche de lard en face d'un prisonnier politique de Korée du nord. Toujours à quatre pattes, Douglas couru. Droit vers le Manchot. Parce qu'il était le plus près. D'un bond il fut sur lui, et d'un coup de patte (pouvait-on encore parler de main ?) il l'envoya valser dans le décor comme un saint bernard aurait fait valser son jouet en plastique qui fait pouet pouet. C'était l'heure de la Grande Chasse. Plus que deux lardons et on ferme la blamatique...

                      Team...Edward !



                        Bon il avait enfin trouvé Daniel. Ne rester plus qu’à lui faire sa fête. La partie la plus drôle du boulot en réalité. Par contre la situation était un peu trop compliqué à son gout. Dans sa tête il s’attendait à quelque chose de simple, Drogo et cette ordure de colonel face à face, un bon vieux duel comme les aime les puristes. Mais là c’était un bordel sans nom, des dizaines de marines traînaient dans le coin sans compter ceux qui était à terre assommés, le décor était totalement apocalyptique, le coin était un véritable champ de ruine au milieu de la ville. Sans parler du second rouquin qui sortait de nulle part, c’était qui ce type ? Un frère, cousin, oncle, tante ou même alter égo maléfique de Drogo, non parce que depuis qu’il avait rencontré son capitaine il avait rencontré plus de rouquemoutte que dans tout le reste de son existence. Enfin s’il y avait bien une règle qu’il s’était fixée c’était de jamais trop réfléchir au pourquoi d’un combat, sinon il n’en finirait jamais, en réalité il ne avait un paquet de règle, qu’il résumait par de petites phrases qui parlent d’elles même : « bouteille entamée, bouteille terminée » ou « cigarette donnée, cigarette gâchée » ou sa petite préférée « pas de main mais toujours bourrin ». Il y avait quand même quelque chose qui lui restait en travers de la gorge, un détail minuscule, presque insignifiant. Pourquoi ce petit con de Drogo lui piquait sa cible ? Qu’il enlève ses sales pates de rouquin de son petit dej, sinon le capitaine et son vice n’allait pas tarder à faire le match retour de leur précédent duel. Furibard le borgne se dirigea vers le colonel et le capitaine qui se battaient frénétiquement. L’autre rouquin lui avait dit qu’ils avaient un plan hein ? Bah ils allaient se le mettre au …, nom mais oh ! Mais un certain nombre de marines l’encerclait. Décidément ces types ne savaient décidément ne faire qu’une seule chose, l’énerver et ils étaient même incroyablement doués. Il les regarda froidement et d’un ton tout aussi froid.

                        Dégagez les larbins, je veux la tête de votre patron et je le ferais même si je dois piétiner vos misérables cadavres de militaires pour y arriver.

                        Les militaires lui rirent au nez. A côté des deux terreurs rousses, celui-ci avait l’air beaucoup moins dangereux, c’était un borgne et un amputé rien de bien dangereux. Celui-là il allait se le faire, comme ça le colonel serait content enfin moins furax.

                        Ne soit pas si arrogant le manchot, on va te remettre à ta place, nous sommes les hommes du colonel Daniels l’homme le plus fort d’Inu To…

                        Le marine n’avait pas eu le temps de terminer sa phrase, la botte du borgne le percuta au visage. Manchot. Ce type allait le regretter et plutôt amèrement. Les autres marines se joignirent rapidement à la fête dans une mêlée tout aussi bordélique que le champ de ruine dans lequel ils se battaient. Drogo devait n’être occupé aucune chance pour qu’il voie sa nouvelle arme secrète. Puis ces guignols avaient bon être faibles, ils étaient un peu trop nombreux à son gouts. Il appuya sur le bouton de son crochet, c’était le moment. Il commença à exécuter une rotation sur lui-même, ça avait marché la première fois aucune raison que ça ne réussisse pas, c’était une technique simple mais ça c’était montré efficace.

                        Galowyr Tornado.

                        Le borgne tourna sur lui-même dans un bruissement mécanique la chaine se déploya, entamant un mouvement circulaire autour de son porteur, frappant tout ce qui l’entourait, l’extrémité du crochet tranchait et griffait. Il avait déjà bien éclairci les rangs ennemis, mais il y en avait encore trop debout pour qu’il puisse atteindre Daniel tranquillement. La chaine fit siffler l’air avant de venir fouetter un marine en plein visage, plusieurs mouvements de poigné plus tard le reste des marines étaient au sol. Cette arme était redoutable, il n’y avait aucune limite à son utilisation, son manque totale de rigidité lui permettait de frapper de façon librement, les trajectoires en étaient difficilement prévisibles. Il avait fait une bonne acquisition. Mais il avait perdu trop de temps. Il ne put que regarder impuissant la tronçonneuse voler en direction du colonel.

                        A son grand plaisir le coup ne fut pas mortel. Daniel s’en était sorti salement amocher mais vivant. Parfait ça serait encore plus facile de lui faire mordre la poussière. Le manchot assista surpris et curieux à la « crise » du colonel, le colosse se mit à beugler comme un fou ayant un peu trop bu. Pire il se prenait maintenant pour un animal, voilà qu’il se trimbalait à quatre pattes, ce qui fit sourire le borgne. Quel débile ce mec, un vrai marine comme il les aimait. Le borgne aima moins la suite des événements. La bête puisqu’il fallait bien l’appeler ainsi se jeta sur lui comme l’aurais fait un fauve affamé sur sa pauvre proie. D’un puissant coup de patte (ou de poing à vous de voir), Daniel envoya promener le borgne qui alla s’écraser dans un amas de bois. L’attaque le sonna un moment jusqu’à ce que la colère du pirate reprenne le dessus sur sa douleur. Il dégagea les bouts de poutre qui le recouvraient, et fonça sur l’animal en colère en s’adressant à son capitaine.


                        Ce type est à moi t’avise pas de t’en approcher.

                        Il s’éleva dans les airs d’un bond, afin de décrocher un coup de pied dans le visage de son adversaire qui s’était dressé, une des immenses mains de la créature bloqua sa jambe. Le borgne insatisfait voulut frapper le visage de l’homme bête avec son crochet. La seconde patte avant attrapa le crochet, bloquant l’attaque. Agacé par la situation, le pirate envoya un coup de boule à son adversaire, le faisant saigner du front. Ce dernier répliqua lui aussi de la manière la plus simple possible : il fit de même. Sauf que lui enchaina d’un autre puissant coup de patte que Galowyr ne put esquiver qu’en se blessant. Son crochet parvint à griffer le flanc gauche du marine. Le genre de coup plutôt inutile, pas assez dangereux pour blesser, et suffisamment pour énerver l’adversaire. Et ça ne manqua pas, un véritable rugissement jaillit de la bouche du colonel, du genre gros cris de bête effrayant. Daniel frappa de la paume de ses deux mains le torse du manchot l’envoyant de nouveau visiter le décor.

                        Il ne rigolait pas ce type, ces coups faisaient atrocement mal. Si ça ne lui avait pas péter une côte, il pouvait s’estimer heureux. Enfin heureux il le serait lorsqu’il fumerait une clope sur le cadavre de ce mec. Enfin en attendant, il était au sol … Mais oui bien sûr. Une clope ! Le colonel, lui se frappait le torse de ses poings comme l’aurait fait un gorille. Il pensait en avoir fini avec son adversaire et regarder maintenant les deux rouquins blessés avec des yeux de prédateurs. Sa respiration était bruyante, on avait réellement l’impression qu’il bouillonnait de l’intérieur. Après avoir fini de se frapper les pectoraux en mugissant, histoire de montrer aux « tapettes » qui était le mâle dominant dans le coin, il s’apprêtait à reprendre une position quadrupède, pour charger sur ses proies comme le font les taureaux sur les célèbres Toréa d’or des îles de South Blue, lorsqu’un bruit métallique se fit entendre.

                        Une chaîne vint s’enrouler autour de son cou. Le crochet qui en formait l’extrémité s’enfonça dans l’omoplate de Daniel. Le borgne s’était de nouveau dégagé des gravats, et avait de nouveau fait usage de la chaîne cachée dans son crochet. Il aurait voulu la garder secrète, mais s’était laissé dépasser par son impulsivité. Tout ce qui importait c’était d’envoyer l’homme-bête brulé en enfer. Fier de son coup, le borgne, cigarette au bec et les cheveux en bataille affichait un sourire goguenard. Il tenait fermement la chaîne de son unique main, et dis en recrachant sa fumée d’un ton moqueur et menaçant.

                        Je t’ai eu …

                        Il n’avait plus qu’à descendre ce type avec son jolie pistole doré maintenant …
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