Rappel du premier message :
Difficile de savoir comment ils en étaient arrivés là, le tout juste promu Capitaine courrait en perdre haleine. L’air se faisait de plus en plus rare, mais rien ne semblait l’arrêter, ni même les obstacles qui lui bloquait la route et encore moins le Colonel aux tendances psychopathes qui avait juré sa perte…Ce foutu Aïo, il était pire qu’une gosse, si par malheur il lui arrivait de le laisser seul une seule petite minute, on pouvait être sur qu’il allait être à l’origine d’une catastrophe. Quoiqu’il avait aussi sa part de responsabilité ce coup là, si il avait su garder son calme peut être que les choses se seraient mieux passées.
Il sauta au-dessus d’un muret et s’y arrêta pendant quelques instants. Il en profita pour voir s’il était toujours suivi, mais apparemment ce n’était plus le cas. Tout ce qu’il pouvait dire c’était que le Colonel ne lui collait plus aux godilles, mais le bougre ne devait pas être bien loin, surement à farfouiller dans l’une des ruelles du quartier. Heureusement la ville de Shom était assez vaste pour que Drogo puisse le perdre. Enfin pour l’instant il avait besoin de reprendre son souffle.
Puis le jeune homme aux cheveux rouges ressurgit de nulle part, comme une fleur. Il se trouvait de l’autre côté du muret et semblait marcher dans sa direction. Tout lui revenait, le pourquoi du comment…
Quelques heures plus tôt, tard dans la nuit, ils avaient accosté sur l’île d’Inu Town, lui, les jumeaux et Galowyr. Le balafré dormait toujours tandis que lui était sorti faire le marché accompagné d’Aïo. La faim avait pris le dessus sur le pauvre pirate qu’il était il y avait des jours de cela, expliquant cette soudaine prise de responsabilité de la part du jeune capitaine. Galowyr aurait pu s’en occuper, mais l’ivrogne l’avait envoyé chier prétendant que ça pouvait bien attendre que sa gueule de bois passe. Peu convaincant, surtout que son ventre lui ne pouvait pas attendre que le cuistot se sente mieux. Stimulé par sa gourmandise, il prit avec lui Aïo et avait déboulé dans la ville, avide de nourriture locale. Ce qui ne fut guère le cas du jeune homme aux cheveux roses qui tout le long du chemin jusqu’au marché n’eut de cesse de se plaindre, répétant sans cesse qu’il voulait retourner pioncer. Il avait du le trainer de force jusqu’à ce que la vue des centaines de couleurs différentes et des odeurs alléchantes qu’offrait le marché de la ville à ses humbles consommateurs attise son intérêt…Il l’envoya acheter diverses courses, de quoi constituer des provisions pour une poignée de jours. Lui pendant ce temps là devait faire changer les lames de ses Last Word qui depuis le temps qu’ils les possédaient semblaient s’être salement émoussées, il l’avait constaté lors de sa dernière utilisation. Pour ça il s’arrêta chez un forgeron qui lui proposa pour un prix raisonnable de les remplacer …il n‘avait plus qu’à revenir les chercher le lendemain.
Voyant qu’il avait encore un peu de temps avant le retour d’Aïo, Drogo décida de faire un tour et de trouver ces standes aux odeurs si alléchantes. Bien évidemment c’était trop en demander, surtout quand on se coltinait une tête brulée avec soi. Très vite il interrompit sa recherche pour se diriger vers une foule de gens qui semblaient tous regarder la même chose. Rien de tout n'était bon présage pour lui. Tout en avançant il priait pour qu’Aïo ne soit pas mêlé à cette histoire, mais rien, plus il s’approchait plus il était convaincu que le pirate avait encore fait des siennes. Il entendait un homme en insulter un autre.
Il arriva enfin au sein de la foule, le pirate se fraya un passage à force de coude jusqu’à se retrouver bloquer par deux marines qui empêchaient quiconque d’approcher davantage. Devant lui un jeune homme se faisait rosser par un Marine à la carrure imposante,se trimbalant avec une immense hache sur l’épaule . La tête dégarnie, le visage recouvert de cicatrice, l’homme semblaient terrifier la plupart des civils et marines compris. En ce qui concernait le jeune homme, comme il l’avait prédit il s’agissait de son compagnon aux cheveux roses. Il n’y avait pas de doute là-dedans, c’était bien lui et il s’était foutu dans un sacré pétrin. Il essaya de passer sous les fusils croisés des deux marines, mais ceux-ci les abaissèrent immédiatement, ne lui laissant pas le temps de se faufiler.
« C’est un ami à moi, je vais m’occuper de lui. » Dit-il calmement.
« Ton arme, tu ne passe pas avec . » Répondit le marine en tendant sa main libre.
Son arme ? Il parlait du Dragon Wing. Pourquoi pas, mais hors de question de la passer à un de ces marines. Sa confiance en la marine frôlait le néant. Il se retourna et vu un jeune homme, aux cheveux rouges, un peu comme lui, ce n’était pas courant en sachant l’importance qu’avait l’écarlate de ses cheveux dans son passé, son présent et probablement son futur. L’homme ne devait pas être bien plus âgé que lui. Clair, il avait un bon million de fois plus confiance en cet inconnu qu’en l’homme de loi.
Il s’approcha et lui mit son bâton de combat entrelses mains.
« Garde moi ça, j’reviens. »
Aussitôt fait, il passa les deux marines et s’approcha du gradé et de son camarade. Comment réagir ? Il ne s’avait pas encore, il était capitaine depuis peu, mais son instinct lui ne lui avait à ce qu’il ne sache jamais défaut -…ou pas-, Aïo était un membre de son équipage et en tant que Capitaine il ne pouvait pas laisser une telle chose se produire devant ses yeux. Il était déterminé, le regard enflammé, il était prêt à rentrer dedans. Quoi qu’Aïo ait fait, sachant que ça n’avait aucune importance aux yeux du pirate, le marine allait payer le prix pour s’en être pris à un membre de son équipage, aussi stupide soit-il.
Mais le marine avait été plus rapide, alors qu’il n’était plus qu’à deux ou trois mètres de lui, celui-ci brandit sa hache en direction du Pirate. Celle-ci s’arrêta pile devant son visage. Le représentant de la loi le toisa d’un regard sévère qui en aurait fait craquer plus d’un.
« Tu veux quoi vermine ? Tu ne vois pas que je suis occupé ? À moins qu’il te plairai de prendre sa place Kiakiakia.»
« Tu le retouches et t’es un homme mort, quiconque levra le doigt sur un membre de mon équipage courre à sa perte, Larbin du gouvernement ou non ! »
Il n’avait pas tremblé, sa voix était restée ferme et autoritaire, montrant que son joujou ne lui faisait pas peur. Et puis si l’homme venait à vouloir l’attaquer, il devait d’abord retrousser son arme avant de la rabattre sur lui, laissant au pirate tout le temps d’esquiver le coup.
« Kiakiakia t’es bien téméraire, pour avoir osé menacer le Colonel Daniels je t’ac…Argh…petit enfoiré »
Son visage était devenu aussi rouge que ne l’était ses cheveux, à la plus grande surprise de Drogo il lâcha même son arme pour attraper l’ensemble de ses castagnes à pleine main. Le pirate resta bouche bée devant la scène pendant de nombreuses secondes alors que les marines présentes autour de lui avaient tous crier d’une même voix « Colonel ! », lui ne savait pas trop s’il devait en rire ou en profitait, mais Aïo le tira de ses pensées.
« Drogo, viens on s’casse ! »
C’était lui, à l’aide de sa matraque il lui avait asséné un coup droit entre les deux valseuses. Le pirate était couvert de blessure, mais s’emblait s’en foutre royalement, pour preuve, il le regardait avec un large sourire ornant son visage…il était fier de ce qu’il avait fait l’idiot. Mais le jeune homme avait encore à faire ses preuves, pour l’instant il était trop faible pour se frotter à un gradé de la Marine. À vrai dire lui aussi, il ne s’était encore jamais frité avec un colonel et si ça pouvait attendre encore un peu, il en serait comblé.
« On se sépare, prend ce chemin je vais l’attirer de l’autre côté, rentre au bateau, préviens Galowyr et reste y pour soigner tes blessures. »
Le colonel qui semblait se remettre de ses émotions donnait ses ordres, il avait envoyé une vingtaine de marines à leurs trousses, lui en tête, déterminé à se venger de la manière la plus cruelle qui soit.
La suite des événements coule de source, Drogo a couru, sans cesse, en rond, l’important était de les semer pour se perdre dans les méandres qu’offrait la ville. Son arme pouvait attendre, de toute manière il avait une journée encore à passer afin de récupérer ses Last Words. Le colonel lui l’avait suivi à la trace, jusqu’à ce qu’il réussisse à le semer au tournant d’une ruelle qui lui avait permis d’aboutir sur ce muret, là où il trouva le même jeune homme à qui il avait confié son arme.
Drogo sauta de l’autre côté du muret et se tint devant le jeune homme, le sourire aux lèvres. Était-ce un hasard ? Il n’en savait rien.
Dernière édition par Drogo le Jeu 9 Fév 2012 - 18:18, édité 2 fois