« Jour. Nuit. Jour. Nuit. Jour… »
Menton posé contre le bureau de sa cabine, les yeux vides, la voix lasse, Unwin tirait à un rythme régulier sur la gâchette de son pistolet-briquet tout juste fabriqué.
« Jour. Nuit. Jour. Nuit… »
La flamme allait et venait, illuminant furtivement le visage du jeune homme.
« Nuit. Jour. »
Un soupir.
« Putain, j’me fais chier. »
Avec agacement, Vail envoya l’objet valser dans un coin de la chambre, avec une multitude de ses semblables. La dernière fois qu’il avait produit autant de briquets, il avait douze ans et c’était un exercice imposé par son père afin qu’il se fasse la main pour le jour où il produirait de vraies armes à feu de qualité. Il fallait vraiment qu’il n’ait pas beaucoup de matériaux et du temps à perdre pour renouveler l’exercice.
Cela faisait trois mois qu’il avait combattu Buntaro. Trois mois qu’il avait perdu de manière ridicule. Depuis ce jour, il avait à peine mis pied à terre, passant plus de temps à se reposer et à panser ses blessures qu’à réellement s’occuper de son avenir. Les premiers temps, il avait même craint d’avoir la marine à ses trousses, mais visiblement, cette dernière n’avait même pas pris en compte son existence. Tu parles d’un chasseur de prime ! Ce combat avorté lui avait vraiment mis une sacrée claque. A quoi bon se battre contre des types plus balaises que vous si vous êtes même pas sûrs de toucher quoique ce soit ? C’était ridicule. Dans le fond, quitte à castagner des gens pour se faire du fric, autant taper sur du civil et devenir pirate…
Devenir pirate… Au début, l’idée avait paru complètement stupide à Unwin. Il avait d’abord songé que ce n’était qu’un petit coup de blues qui le faisait penser ainsi, que sa fierté entachée le faisait dériver. Mais l’idée s’était fait persistante, se dessinant de jour en jour un peu plus : un bateau, une dizaine d’hommes à son service, un large pavillon noir et son nom dans tous les journaux… Vraiment, c’était séduisant comme vie. Mais pouvait-on réellement devenir pirate du jour au lendemain ? Un claquement de doigt et hop ! Le voilà capitaine ? Ne serait-il pas plus logique de rejoindre d’abord un autre équipage avant de forger le sien ? Là, c’était tout de suite moins attirant… Rejoindre un équipage signifiait abandonner le Big Bang Joe et ça, Unwin n’était pas prêt à le faire. Il n’était pas du genre à s’accrocher sentimentalement à des objets, mais le Joe… Le Joe c’était autre chose ! C’était quand même un fier navire construit pour lui. Un navire qu’il emmènerait jusqu’à la gloire.
« Unwin Vail, le capitaine pirate. »
Les mots résonnèrent un instant dans la cabine.
« Putain, ça sonne bien. »
Etait-ce vraiment le bon choix ? La meilleure manière de le savoir était d’essayer. Après tout, qu’avait-il à perdre ? S’il se plantait, il changerait de voie et puis basta ! Les blues étaient suffisamment grandes pour qu’il trouve de quoi faire.
Ragaillardi, Unwin se leva et quitta sa cabine d’un pas précipité, un tas de cartes en main. Cela faisait plusieurs jours qu’il dérivait sans but, mais maintenant, il savait quoi faire ! Le nouveau capitaine repéra une île proche d’ici et se décida à s’y rendre afin de recruter des membres pour son équipage. Une fois cela fait, il pourrait envisager des actions d’une plus grande envergure pour récupérer de l’argent, puis avec de l’argent du matériel et ainsi pousser l’équipage toujours plus loin. Le jeune homme avait déjà dans la tête l’image d’un bateau regorgeant d’un attirail d’inventions, d’armes innovantes et d’hommes prêts à tout pour mener leur équipage à la gloire. Le tout sous un même drapeau : des fusils croisés derrière un crâne. Le tout sous un même nom : les… Les… Merde. Comment appeler son équipage ? Une moue contrariée se peignit sur le visage d’Unwin. Les noms, ça n’avait jamais été son truc. Il avait toujours appelé un chat, un chat, un fusil, un fusil. Le délire de baptiser ses armes, ça l’avait jamais vraiment pris. Un gun reste un gun, peu importe le nom. Un gun ? Oh…
« Les Guns N’Guns. »
Un sourire satisfait se dessina sur le visage de Vail tandis que son regard se posait sur l’horizon. Maintenant il allait s’amuser !
Menton posé contre le bureau de sa cabine, les yeux vides, la voix lasse, Unwin tirait à un rythme régulier sur la gâchette de son pistolet-briquet tout juste fabriqué.
« Jour. Nuit. Jour. Nuit… »
La flamme allait et venait, illuminant furtivement le visage du jeune homme.
« Nuit. Jour. »
Un soupir.
« Putain, j’me fais chier. »
Avec agacement, Vail envoya l’objet valser dans un coin de la chambre, avec une multitude de ses semblables. La dernière fois qu’il avait produit autant de briquets, il avait douze ans et c’était un exercice imposé par son père afin qu’il se fasse la main pour le jour où il produirait de vraies armes à feu de qualité. Il fallait vraiment qu’il n’ait pas beaucoup de matériaux et du temps à perdre pour renouveler l’exercice.
Cela faisait trois mois qu’il avait combattu Buntaro. Trois mois qu’il avait perdu de manière ridicule. Depuis ce jour, il avait à peine mis pied à terre, passant plus de temps à se reposer et à panser ses blessures qu’à réellement s’occuper de son avenir. Les premiers temps, il avait même craint d’avoir la marine à ses trousses, mais visiblement, cette dernière n’avait même pas pris en compte son existence. Tu parles d’un chasseur de prime ! Ce combat avorté lui avait vraiment mis une sacrée claque. A quoi bon se battre contre des types plus balaises que vous si vous êtes même pas sûrs de toucher quoique ce soit ? C’était ridicule. Dans le fond, quitte à castagner des gens pour se faire du fric, autant taper sur du civil et devenir pirate…
Devenir pirate… Au début, l’idée avait paru complètement stupide à Unwin. Il avait d’abord songé que ce n’était qu’un petit coup de blues qui le faisait penser ainsi, que sa fierté entachée le faisait dériver. Mais l’idée s’était fait persistante, se dessinant de jour en jour un peu plus : un bateau, une dizaine d’hommes à son service, un large pavillon noir et son nom dans tous les journaux… Vraiment, c’était séduisant comme vie. Mais pouvait-on réellement devenir pirate du jour au lendemain ? Un claquement de doigt et hop ! Le voilà capitaine ? Ne serait-il pas plus logique de rejoindre d’abord un autre équipage avant de forger le sien ? Là, c’était tout de suite moins attirant… Rejoindre un équipage signifiait abandonner le Big Bang Joe et ça, Unwin n’était pas prêt à le faire. Il n’était pas du genre à s’accrocher sentimentalement à des objets, mais le Joe… Le Joe c’était autre chose ! C’était quand même un fier navire construit pour lui. Un navire qu’il emmènerait jusqu’à la gloire.
« Unwin Vail, le capitaine pirate. »
Les mots résonnèrent un instant dans la cabine.
« Putain, ça sonne bien. »
Etait-ce vraiment le bon choix ? La meilleure manière de le savoir était d’essayer. Après tout, qu’avait-il à perdre ? S’il se plantait, il changerait de voie et puis basta ! Les blues étaient suffisamment grandes pour qu’il trouve de quoi faire.
Ragaillardi, Unwin se leva et quitta sa cabine d’un pas précipité, un tas de cartes en main. Cela faisait plusieurs jours qu’il dérivait sans but, mais maintenant, il savait quoi faire ! Le nouveau capitaine repéra une île proche d’ici et se décida à s’y rendre afin de recruter des membres pour son équipage. Une fois cela fait, il pourrait envisager des actions d’une plus grande envergure pour récupérer de l’argent, puis avec de l’argent du matériel et ainsi pousser l’équipage toujours plus loin. Le jeune homme avait déjà dans la tête l’image d’un bateau regorgeant d’un attirail d’inventions, d’armes innovantes et d’hommes prêts à tout pour mener leur équipage à la gloire. Le tout sous un même drapeau : des fusils croisés derrière un crâne. Le tout sous un même nom : les… Les… Merde. Comment appeler son équipage ? Une moue contrariée se peignit sur le visage d’Unwin. Les noms, ça n’avait jamais été son truc. Il avait toujours appelé un chat, un chat, un fusil, un fusil. Le délire de baptiser ses armes, ça l’avait jamais vraiment pris. Un gun reste un gun, peu importe le nom. Un gun ? Oh…
« Les Guns N’Guns. »
Un sourire satisfait se dessina sur le visage de Vail tandis que son regard se posait sur l’horizon. Maintenant il allait s’amuser !
Dernière édition par Unwin Vail le Lun 14 Nov 2011 - 12:39, édité 1 fois