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Represailles, douces represailles...


North Blue, Royaume de Luvneel.


Trois heures du matin. Traversant par moment l’épaisse couche de nuages argenté, la lune poursuit sa course au dessus de Luvneelgraad, gratifiant l’immense cité de ces reflets métalliques. Paisibles, la grande majorité de ses habitants profitent de l’heure tardive pour jouir d’un repos mérité, dormant à poings fermés dans le silence des rues désertes. Au centre du quartier populaire, l’auberge du « Doux plumard » ne fait pas exception à la règle, ne laissant échapper pour tout bruit que de rares ronflements et les ronronnements d’un chat allongé devant l’âtre d’une cheminée. Tout est calme... en apparence.

Doucement, prenant milles précautions, deux silhouettes gravissent lentement les marches du grand escalier. Sans un bruit, elles font peser en silence leurs pas sur les épaisses lattes de bois. Tels deux ombres, elles se faufilent ainsi le long des couloirs, s’arrêtant devant chaque porte avant de finalement trouver l’objet de leur quête. Toujours sur le qui-vive, tous les sens en alertes, les deux hommes s’évertuent à crocheter furtivement la serrure, qui coulissent alors sans un bruit. Doucement la porte s’ouvre, laissant à nos deux visiteurs la vision d’une chambre de grand luxe, tout en tapis épais et en mobilier de marque. Au centre, trône l’objet de toute leur attention : un grand lit à baldaquin où est emmitouflée une silhouette massive dans d’épaisses couvertures. Tels deux experts, nos deux tueurs s’avancent lentement, encadrant le lit avant sortir dans le silence le plus total deux fusils à canons sciés. D’un hochement de tête commun, les assassins épaulent leurs armes à l’unisson.

Blam ! Blam !
Blam ! Blam !

Dans un nuage de plumes et de lambeaux de satin, les quatre décharges mortelles de chevrotine soufflent le lit et son occupant, traversant couverture et chair avec la même facilité ! Aussi brutalement qu’elles se sont déchaînées, les détonations laissent de nouveau place au calme de la nuit. Sans les plumes d’édredon cramoisies voletant encore dans les airs, nul ne pourrait dire qu’un terrible carnage vient de se dérouler quelques secondes plus tôt. Un sourire complice aux lèvres, les deux tueurs rajustent alors leur chapeaux mous, avant de se diriger vers le lit à moitié déchiqueté. Consciencieux, ils ne veulent pas faire l’erreur de partir avant d’avoir vu de leur propres eux le cadavre de leur cible. Tout en s’approchant prudemment, aucun d’entre eux ne remarquera l’escargo-phone posé sur le bureau un peu plus loin, le combiné encore décroché. Concentrés à l’extrême, ils ne remarqueront pas non plus la porte qui se referme derrière eux tout aussi silencieusement qu’elle s’est ouverte.

Tandis que son complice le couvre de son arme, l’un d’entre eux tueur saisit pendant ce temps prudemment le coin des draps, avant de les relever soudainement. Ensanglantées et parsemées des impacts de leurs tirs, les cadavres de deux prostituées enlacées leurs font face, déjà aussi pâles que le sang qui inonde le lit est vif. Aux airs effrayés que prennent soudainement les deux hommes, on peut facilement voir que ce n’est pas la vision qu’ils espéraient. Vifs comme l’éclair, ils se retournent alors tous deux en relevants leurs armes... trop tard. Ils ont tout juste le temps de voir une imposante silhouette musclée se jeter sur eux, nue comme ver, les reflets de la lune se reflétant sur les courbes puissantes d’une musculature comme sculptée dans la roche. Avant même que le premier d’entre eux ne puisse pousser un cri, le fil d’un imposant poignard brillera une fraction de seconde dans la lumière onirique, avant de disparaître dans les flots puissants d’une carotide qui s’ouvre. D’un violent coup de pied, la silhouette projette aussitôt le tueur égorgé sur son acolyte, le bloquant juste assez longtemps pour pouvoir se jeter sur lui, et lui enfoncer ses trente centimètres d’acier dans les intestins. Aussi vite que cela a commencé, les deux hommes sont ainsi à terre, impuissants. Johnny, tueur à gage de la mafia depuis plus de dix ans, ne peut que se convulser de douleur tandis qu’on lui ôte tranquillement son arme des mains. A côté de lui, Marcilio est pour sa part déjà mort...

Ils ont failli à leur mission... Il a survécu...




Dernière édition par Toji Arashibourei le Lun 14 Nov 2011 - 23:03, édité 2 fois
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Traitez moi de paranao si vous l’voulez, mais dormir avec un poignard king size sous l’oreiller est loin d’être le truc le plus con que j’ai jamais fait. Quand vous êtes un fumier maudit par plus de la moitié des gens que vous croisez, c’est le genre de précaution qui vous sauve la peau. Et qui troue celle des deux petits salopiauds que j’ai à mes pieds en l’occurrence.
Tandis que celui que j’ai poinçonné se recroqueville dans une litanie gargouillements plaintifs, j’enjambe son collègue à moitié refroidi pour me diriger vers mon bureau. Encore en tenue d’adam, je m’assois confortablement sur la superbe chaise rembourrée, jouant négligemment avec le fusil que je viens de confisquer. De l’autre main, je récupère le combiné de l’escargo-phone, qui éructait jusque là dans l’indifférence la plus totale. Le rapprochant de mon oreille, j’entends de nouveau clairement les cris de l’interlocuteur au bout du fil.


« Toji ?! Toji bon sang réponds moi ! J’ai entendu des coups de feux ! Toji qu’est ce qu’il se passe ?! Toji ?! »
Hurle une voix féminine, visiblement en pleine inquiétude.

« Ça va c’est bon j’suis là. Calme toi Tan. » Réponds-je calmement.

« Mais tu vas me dire ce qu’il se passe ! J’étais en train de te parler quand tout à coup plus rien... puis ces détonations ! Tu n’as rien au moins ?! »

« T’inquiète. Deux guss qui ont essayé de m’faire la peau...
Si tu ne m’avais pas réveillé en pleine nuit avec ton coup de fil, y a des chances que ces p’tits fumiers aient réussi.»


« J’dois prendre ça pour des remerciements ? En tout cas tu n’as rien mon biquet ? »

« Non c’est bon impec’... aucun soucis » réponde-je tout en évitant de regarder les cadavres des deux prostituées. Pauv’ filles... Bah, c’est toujours ça d’économisé. « Sinon, on en était où ?... »


Ma chère Tan se fait alors un plaisir de reprendre notre conversation nocturne, celle-là même qui vient de me sauver la mise. Visiblement, un petit fumier a trouvé malin d’essayer de la racketter en début de soirée, continuant sur sa lancée en saccageant il y a moins d’une heure la vitrine de la toute nouvelle échoppe « La Fumerie de Mlle Tan », inaugurée depuis même pas 24 heures. Une façon de montrer qu’elle va devoir payer pour une « protection » d’entrée de jeu. Pas d’bol, une protection elle en a déjà une... moi. Mais là où sa se corse, c’est que le gars semble suffisamment informé et prudent pour prendre les devants en tentant de me buter avant même que j’sois au courant de l’affaire. Une attaque coordonnée au timing redoutable en quelque sorte. Mais ce n’était pas mon destin que de mourir ce soir... Jolie tentative cela dit, mais vite transformée en déclaration de guerre. J’en connais qui auraient mieux fait de fermer les yeux sur ma boutique. En tout cas il est grand temps de montrer qu’on ne s’attaque pas à mes biens, à mon personnel et encore moins à ma putain d’vie ! Va y avoir de la viande tiède au menu ce soir, et pas du genre gastronomie fine... Nan, plutôt du genre tartares sanguinolents et plats de tripes ! J’vais faire un exemple de ce petit connard de Don Marchialo et de ses sbires !

« ... ok Tan, je prends les choses en mains. Mets toi à l’abris avec les p’tiottes, je gère la crise. Juste le temps de trouver où se planque cette crevure... et pour ça j’me suis gardé un joker. huhuhu» Ricane-je tout en raccrochant le combiné, mes yeux se braquant alors sur le mafieux blessé.



Tout en m’accroupissant à ses côtés, je lui relève le visage au niveau du mien, afin qu’il ne perde pas une miette des sombres menaces que je vais faire planer sur lui, ainsi que de la petite porte de sortie que je lui lance apercevoir. Le deal est simple mais efficace : la planque de son boss, contre sa vie. Y a rien de plus classique, mais quand on a la moitié de la tripaille qui rêve de foutre le camp on sait apprécier les choses simples. Pourtant, le tueur semble me connaître de réputation, tandis que la loyauté envers son boss augmente encore un peu plus sa méfiance.

«Keuf... comment je sais que vous allez pas me tuer quand j’vous aurai tout dit ? Keuf Keuf... aaarh... »

«Pfff... Et comment j’ferai alors pour revenir te buter si tu m’as menti ? » Soupire-je d’un air mauvais.

Bien sûr, il en faut pas plus que pour que Mister « tripes en cavales » se mette à table, m’offrant la planque dans un simulacre de remords. Mon cul, il pense à sa gueule et puis c’est tout. En tout cas, j’ai tout ce qu’il me faut pour mener à bien mes représailles, ce qui est l’essentiel. Je me relève donc tranquillement, avant de fouiller dans les poches du cadavre pour en tirer une poignée de cartouches. Quelques secondes plus tard, l’arme que j’ai entre les mains se voit réarmée, puis pointée vers le crâne du mafieux trop bavard. Dans mes yeux, l’on peut voir tout le sadisme qui monte en moi, comme un prélude au grand carnage que je me promets. Lui par contre... terreur et incompréhension jouent des coudes dans sa p’tite tête.

« Mais... mais... vous aviez dis que*... »
« Tu sais quoi ? J’crois que j’vais t’faire confiance huhuhu. » BLAM !


(...)


Cinq minutes plus tard, me voilà rhabillé et équipé pour la guerre, descendant les escalier d’un air mauvais, la tête profondément enfoncée dans le grand col de mon imper’civil. Par tous les enfers d’Impel Down, j’connais des mafieux qui vont regretter de s’être attaqués à mon biseness.




Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 19 Nov 2011 - 9:27, édité 2 fois
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Luvneelgraad by night... it’s a wonderful plaaaaaace.
Bon sang… quand j’commence à chantonner comme ça sans raison, c’est qu’il y a du grabuge dans l’air. Ma petite façon à moi d’exprimer subtilement mon excitation à l’idée de botter un bon nombre de culs. Faut dire que pour le coup, ce Don Marchialo s’est clairement posé dans le genre « future victime d’une vendetta aussi sanglante que brève ». Aussi prudent et malin soit-il, ce gars vient de faire trois erreurs : Primo s’attaquer à une de mes boutiques. Deusio, tenter de m’buter. Tercio... ne pas y parvenir. Des trois j’vous cache pas que c’est la dernière la pire de toute... Alors j’ai beau avoir un caractère facile, j’vais tâcher de lui apprendre la vie à cette petite raclure de mafieux de mes trois couilles !

Me voilà donc arpentant à grand pas les rues les plus sombres de la capitale, avalant les pavés sous mes grosse rangers, tel un bulldozer avançant inexorablement vers sa cible. Les rares membres de la faune locale ont la bonne idée de s’écarter au plus vite de ma route, essayant au mieux de ne pas se faire remarquer. Thunder F, est de sortie ce soir, avec tout ce que cela implique. Rapidement, je me rapproche de plus en plus de ma destination : un ancien entrepôt transformé en hôtel particulier par la mafia.


« Hey m’sieur ! »


Hum... quoi ? Quiqui m’parle ? Bordel, c’est quoi ce con d’môme qui m’interpelle en essayant tant bien que mal de suivre la cadence de mes pas en marchant à mes côtés. Il est suicidaire ou juste aveugle ? En tout cas c’est pas avec son sourire de faux cul que j’vais diminuer la cadence... pas d’humeur à m’soucier d’un morveux.

« Hey M’sieur ! Vous auriez pas 100 berrys ? c’est pour m’acheter des livres de classe m’sieur. Allez soyez cool quoi ! »

Des livres de classes ?! C’est ça, à 3 heures du matin ? Prends moi pour un con aussi tant que t’y es. Mais bon, on va pas dire que j’aiderai pas la jeunesse en favorisant l’illettrisme. J’vais faire un geste pour la culture tiens.

« Écoute moi bien l’moutard. J’sais très bien que toi et tes potes vous vous amusez à faire les vandales en fracassant quelques portes à l’occaz’. Ça te dirait de t’faire 1000 berrys ? Pour tes livres. »

« Pour sûr m’sieur ! Où est-ce que j’dois faire ça ? » S’égaille le gamin, sûr de sa chance.



Du bout de l’index, je lui indique la porte de derrière de l’entrepôt secret de la mafia, un grand sourire sur le visage. Moins d’une minutes plus tard, nous seront tous les deux devant son encadrure, tout au fond d’une impasse tout sauf accueillante. J’encourage le gamin d’un signe de tête, tout en le gratifiant d’un sourire des plus hypocrite. Tout excité, il se prépare alors à défoncer la porte d’un bon coup d’épaule, visiblement maître dans cet art malgré sa carrure d’asticot. Pour ma part, je profite de ce moment d’accalmie pour m’allumer paisiblement un cigare, tout en me décalant l’air de rien d’un bon pas sur le côté, hors de l’encadrure de la porte.

Le gamin court... le gamin heurte de tout son poids la porte... la porte cède d’un seul coup !... Le gamin poursuit son mouvement, porté par l’inertie... La dizaine de mafieux en embuscade derrière l’ouverture ouvrent le feu sur cette forme mouvante !... Le gamin est fauché par la mitraille... Le gamin meurt.

Pfiuuuu... Bon comme je m’y attendais, ces truands sont loin d’être bêtes huhuhu. Le cadavre du morveux -transformé en passoire- qui me passe sous le nez à grand coups d’impact de balle me confirmera que ma méfiance a une fois de plus été salutaire. Petit con héhéhé, bien fait pour ta gueule ! Bien à l’abri sur le côté, je n’ai pour ma part à déplorer le moindre dommage, si ce n’est quelques éclaboussures de sang juvénile sur mon imper’... Bah, de toute façon ça sera pas les dernières de la soirée.
Paranos au dernier degré, les mafieux ont déchargé leurs armes dans un feu d’enfer, afin de s’assurer qu’ils ne ratent pas le grand monstre qu’ils attendaient. Pas d’bol, ils m’ont raté huhuhu. Le doux son du cliquetis de leurs armes vides m’arrache ainsi un sourire de pure sadisme, dont je les gratifie en passant lentement le seuil de la porte. Bonjours mes agneaux... Tonton Thunder est dans la place huhuhu.


A l’instant où les plus proches poussent à l’unisson un grand cri de panique, je me rue comme un éclair dans leur formation, tailladant avec un plaisir affiché dans cette masse vivante. Mon poignard virevolte dans tous les sens, mes coudes et mes genoux fauchent sans distinction tout ce qui se trouve à portée ! Ca gicle, ça hurle, ça implore ! Putain que j’aime ça ! Rapidement il n’y a déjà plus âme qui vive à proximité, juste des petits bouts sanguinolents éparpillés un peu partout... Mais c’est loin de m’suffire ! J’ai faim de violence ! Raaah je m’enfonce donc à grands pas dans les couloirs, éviscérant à la volée trois guss arrivés trop tard en renfort ! Ça m’a pris deux secondes, bon sang j’en veux plus ! Tel un loup lâché dans la bergerie, je m'élance ainsi au fil des couloirs, prêt à mettre en pièce toute personne ayant la malchance de m’y croiser. Mon rire puissant commence alors à raisonner dans les coursives, parfois entrecoupé de hurlements de douleur et de bruits d’os brisés.

« Mwouahahahahahah ! »

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Ce que j'aime chez les mafieux, c'est qu'ils sont toujours fidèles à eux-mêmes. Rusés, fourbes... mais fidèles à certaines traditions. Parmi mes classiques préférés, leur aptitude à toujours se planquer dans leurs QG, entourés de sbires. Du coup, pas besoin de chercher bien loin, il suffit systématiquement de monter les étages en trucidant tout ce qui passe à portée d'la main, pour remonter la chaine hiérarchique. Un classique j'vous dis... les gars disséminent leurs lieutenants par ordre croissant de force, plutôt que de les concentrer d'entrée de jeu. Perso ça m'fait comme une sorte d'échauffement, voir plutôt d'amuse-gueule. Vous savez, ce genre de p'tits gâteaux qu'on croque par lots de douze en attendant que les vrais plats arrivent... Ben là c'est pareils, sauf que les p'tits fours se débattent. Boarf, vous remarquerez qu'en général ça n'change pas grand chose au final, bien que ceux-ci se soient visiblement préparés à mon arrivée prévisible ; le trucs c'est juste qu'ils ont pas l'niveau quoi...

Me voilà donc arpentant les couloirs, à moitié couvert de sang et d'esquilles d'os, pour ma plus grande joie. N'allez pas croire que j'suis de meilleurs humeur pour autant non... bien au contraire, cet avant goût de massacre ne fait qu'augmenter à vitesse grand V l'adrénaline qui me transporte, me mettant dans un état de plus en plus proche de l'illumination guerrière. J'commence à me sentir à la frontière entre l'artiste et le guerrier furieux. Putain que j'aime cet état ! Un vrai panard de tous les diables ! Bien mieux que la partie de jambes en l'air que jm'étais promis avec mes deux copines fraîch'ment assassinées. Pour un peu j'devrais remercier cette bande de glandus avant d'les buter huhuhu. En attendant je remonte étage après étage, clouant des gens au sol, au mur, voir au plafond si j'trouve l'outil adapté. Bon, j'avoue qu'un gabarit de ma taille, dans des corridors étroits face à des fusils en embuscades, c'est loin de m'porter avantage... Ça m'oblige pas mal de fois à jouer les athlètes, me collant aux murs ou au sol au dernier moment, passant d'angles en angles jusqu'à mes victimes histoire de ne pas me manger de pruneaux avant l'heure du dessert. A plusieurs moment je suis même obligé d'improviser un peu, me servant d'une porte dégondée voir d'un cadavre comme bouclier, ou passant carrément au travers de cloisons, afin de prendre au dépourvu des embuscades un peu trop bien organisées pour être prise de front. Toujours est-il que jn'avais pas commis de bons massacres depuis un certain temps et que celui là tombe à pics. J'avais un sacré quota de cadavre à faire dans l'année, et j'peux vous dire qu'avec tous ceux là j'ai rattrapé mon retard, huhuhu.



Au bout du compte, je me retrouve au dernier étage de l'immense bâtisse, prêt pour un final haut en couleur. Tout en nuances de rouge pour la plus grosse part huhuhu. Mais à peine ai-je explosé la porte menant au bureau principal, que je me rends compte d'une couille dans l'potage... Nulle trace de Don Marchialo. A la place, j'ai devant moi une dernière dizaine de larbins terrifiés, se recroquevillant en une pyramide humaine faite de costards et de chapeaux mous, le tout planqué tant bien que mal devant un homme à la stature imposante. Lui, affiche pour sa part un calme suffisant, les deux bras croisés sur la poitrine, mâchonnant un cure dents au coin des lèvres. Tout le mobilier a été précipitamment poussé contre les murs, afin de dégager un espace sans couverture... Les quatre étranges holster qui pendent à ses flancs sont comme autant de signatures que sa fine barbiche en pointe... « Don Felony dè la Poudra », tueur à gage émérite que je croyais opérant à North Blue. L'aurait on fait venir spécialement pour moi au cas où les premiers assassins manqueraient à leur mission ? Comme c'est aimable de leur part ! Pour un peu j'me sentirais flatté huhuhu. En tout cas le gars m'attendait, ultime rempart entre moi et son boss qui se cache je n'sais où.



« Don Thunder F... j'ai beaucoup entendu parler de vous. Permettez moi de v*... » BANG !

Sans préavis et en pleine introduction, le gars dégaine deux de ses revolvers à la vitesse de l'éclair, avant de m'en décharger un directement vers la tête. Petit fumier ! Des coups comme ça c'est moi qui les fait normalement ! Heureusement que j'ai les réflexes faciles et la prudence de nature, ce qui me permets en l'occurrence de voir la bille de plomb me passer au raz de l'oreille. Figés dans nos positions respectives, nous échangeons deux sourires malveillants... avant qu'une deuxième détonation ne vienne faire éclater la scène ! Cette balle-ci m'arrachera un bout de chemise tandis que je serais en pleine roulade. Tout en me relevant, je saisis dans le même geste le pied d'un imposant fauteuil renversé, que j'envoie avec force en direction de mon assaillant. Raté ! Tant pis, j'en profite tout de même pour raccourcir la distance aussi vite que j'le peux... pour finalement reculer précipitamment dans une esquive de dernière seconde ! Bordel elle n'est pas passé loin celle là ! Il est bon cette enflure... suffisamment pour prévoir mes mouvements et réagir en conséquence, mais heureusement pas assez pour faire mouche jusqu'à présent. Feintes, bouclier, rien n'y fait... nous jouons au chat et à la souris un bon moment, sans savoir qui est l'un et qui est l'autre. Un vrai duel de nerf où j'espère avoir l'avantage du temps... ses munitions étant comptées et il le sait.

Du coup, il profitera d'une seconde de répits pour jeter ses deux armes vidées à l'instant, afin de prendre dans le même mouvement ses deux autres pistolets. Rien qu'au look, ceux-ci ne me disent rien qui vaille... pourquoi il a accroché deux espèces de coquillages sur les côtés ? Putain j'le sens pas ce truc... Accroupis à moitié -telle une panthère prête à bondir- je m'apprête à réagir au moindre de ses mouvements, tous les sens en éveilles et les nerfs à fleur de peau... pourquoi des putains de coquill*...



« Fulguro Dials ! »
Sous mes yeux écarquillés, deux éclairs miniatures jaillissent des coquillages, me frappant en pleine poitrine à ma plus grande surprise ! Profitant que mon corps se contracte sous l'effet des décharges, le tueur me gratifie au même moment de deux balles, l'une dans la poitrine et l'autre dans la masse de mon épaule droite. Aaaargh ! L'enfoiré il m'a eu ! Putain, j'ai la rage que ce gland ose me faire ça... à moi ?! Putain mais il m'a pris pour qui là ?! Raaaah ! Surtout que derrière lui, j'ai dix putains de groupies qui l'acclament comme des pucelles en chaleur.

« Vos gueules bande de moules ! »
Leur hurle je de toute mes forces, comme pour briser ma tétanie.
Ça marche plutôt bien : moi j'peux bouger, eux n'osent plus.
Par contre, le petit sourire que cet enfoiré de Felony affiche... oh oui celui là j'vais m'faire un plaisir de l'encadrer dans mon bureau. C'est alors que, dans le calme qui a pris possession des lieux un instant, je capte le son d'une musique endiablée. Le pire c'est qu'elle était là depuis le début, mais en fond, comme pour l'ambiance. Du coin de l'œil, je remarque donc maintenant un quatuor de chats, tout en costard blanc à bretelles sur chemise noire, lunette de soleil sur le pif et chapeau blanc sur la tête. Jouant au fil du combat, je me rends compte maintenant qu'ils adaptaient leur rythme à chaque coup de l'affrontement, dans une musique latine frénétique. Balèzes les matous... Surtout qu'ils ont l'air bien loin de la réalité de la mêlée, totalement à leur musique. Enfin bref ! Ils sont bien sympa de gérer l'ambiance, mais c'est pas ça qui va me sortir le cul des ronces... J'ai pris deux bastos et ça serait bien que ce soient les dernières de la soirée. Mon médecin a été catégorique, c'est mauvais pour ma santé.



C'est alors que me vient tout naturellement en tête un plan subtil. Le genre de plan qui vous met tellement en joie que vous ne pouvez vous empêcher de sourire comme un damné, ce qui a tendance à énerver votre adversaire. Bon ok, j'avoue y a moins risqué comme plan... Toujours est-il que le mafieux décide de continuer à prendre les devants en me déchargeant deux nouveaux éclairs que je ne parviens qu'à esquiver à moitié, vite suivis deux deux balles, une dans le gros de la cuisse et l'autre ne faisant qu'effleurer mon bras gauche. C'est déjà ça... Me voilà donc m'écrasant sous ces impacts contre un mur, avant de me relever précipitamment. L'autre me sait en difficulté tant que je serai incapable de me mettre à l'abri de ces dials-machinchoses. Il est confiant avec ça l'enfoiré... trop. Alors il décide d'en finir, assuré que les deux dernières décharges me seront fatales. Une balle en plein cœur, l'autre dans la tête, je connais sa signature. Il braque ses deux armes vers moi, toujours immobile dans l'attente de cette mort que j'ai de plus en plus de mal à retarder. Il sourit... puis appuie sur les deux gâchettes.

Les deux éclairs m'enveloppent alors, crépitant de milles flammes ! Déjà les deux balles qui doivent mettre fin à ma vie suivent dans un nuage de poudre... trop précipitamment. Sous ses yeux incrédules, Don Felony a tout juste le temps de me voir me relever en souriant, ses deux éclairs glissant sans mal le long de mes avants bras, tels deux serpents apprivoisés. Huhuhu... rien de plus simple que de m'en protéger avec mes cellules électro-productices. Vouloir électrocuter un poisson-foudre, quelle idée à la con j'vous jure ! Il aurait dû mieux se renseigner sur mes origines le bonhomme héhé. Connaissant leurs cibles et libre de mes mouvements, je n'ai aucun mal à me décaler en un bond hors de la trajectoire des deux balles, profitant de l'occasion pour pénétrer profondément dans sa garde. J'ai bien fait de garder cet atout dans ma manche jusqu'à maintenant... il est fait comme un rat ! Je ne lui laisse donc pas le temps de réagir, lui appliquant violemment mes deux paumes contre le thorax, afin de décharger sur lui ses éclairs, auxquels s'ajoutent mes propres décharges ! La loi de Talion tu connais, connard ?

« Décharge électrique ! »
Mon adversaire se voit donc envahis par une violente décharge, qui parcoure l'ensemble de son corps en brulant sans peine ses chairs et en bloquant ses muscles. Il aura tout juste le temps de peindre sur son visage toute la surprise de la situation. L'instant d'après, je me relève dans un grand mouvement circulaire, la lame de mon grand poignards tenue à l'envers dans une de mes mains. Sa tête -toujours figée dans cet air paniqué- volera ainsi dans les airs, à l'image d'un bouchon de champagne ! Continuant mon tour sur moi même, je la rattrape par les cheveux lors de sa redescende, avant de la tendre vers les derniers mafieux bouches bées. Les pauvres... eux qui voyaient la victoire à portée de main. Huhuhu. L'orchestre pour sa part n'a pas cessé de jouer une seconde, comme imperturbable face au sort des autres mafieux. Seul le rythme a changé, afin de s'adapter à la nouvelle situation.



Je me dirige donc vers les survivants, les acculant dans un angle de la pièce comme autant de petites souris terrifiées. A votre tour mes mignonnes... Mais bon, j'ai eu mon lot de sang et ça serait gâcher mon plaisir que de m'attaquer à des têtards comme eux après un met de choix comme le pistoleros. Je leur indique donc avec un sourire funeste la fenêtre la plus proche, par laquelle ils se défenestreront sans la moindre hésitation dans la seconde. Hop, on gagne du temps et c'est moins salissant, tandis que eux augmentent leurs chances de survie. 2% au lieu de 0, c'est déjà ça d'gagner ! Reste plus que le quatuor félin, dont je me rapproche d'un air circonspect. J'ai pas encore décidé de leur sort... surtout qu'il me reste encore à savoir en ce planque leur foutu patron.

« Alors les matous... Je vous laisse 10 secondes pour m'indiquer où se planque Marchialo et foutre le camp. Un... Deux... Trois... »

Mais à ma plus grande surprise, tandis que je compte les secondes qui leur restent, eux en profitent pour se calquer dessus en claquant des doigts en rythme, avant de relancer leur foutue musique. Nan mais ils sont accrocs ou quoi ?! Jm'apprete alors à leur faire passer l'envie de ne pas m'prendre au sérieux, quand le premier des quatre s'élance d'une voix de ténor, alourdi par un accent andalous du plus bel effet ! Sous fond de guitare sèche, de caisse claire et de saxo, le voilà ainsi en train de chanter un petit morceau bien nerveux, tout à ma gloire. « El Tempestad de sangre » qu'il l'appelle ! Mwouahahahah, ils savent vous prendre dans l'sens du poil ces matous là ! J'adore ! On m'a flatté un bon nombre de fois dans ma chienne de vie, mais comme ça jamais ! Surtout que la chanson raconte la même histoire macabre que celle que j'suis en train vous conter, avec un joli final dans les sous-sols. C'est donc là que se planque Marchialo... Merci les Cats, j'vous laisse la vie sauve à condition que cette foutue chanson s'entende dans toute la Blue dans moins d'une semaine !


En attendant j'dois admettre que j'me suis planté... Y a certains mafieux qui n'ont aucun respect pour les grands classiques.
Les sous-sols... j'vous jure, qu'elle misère.


Dernière édition par Toji Arashibourei le Sam 19 Nov 2011 - 9:30, édité 2 fois
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Crangl ! Bling Blang Blung !
Dans un bruit d'enfer, l'imposante porte métallique menant au sous-sol se dégonde, avant de rebondir dans un vacarme assourdissant le long des marches qui se perdent dans le noir. Quelques secondes plus tard, l'écho métallique hantera les ténèbres, avant de bien vouloir laisser place au silence. Dans le noir,on pourra entendre après une courte pause pleine de tension, un murmure précipité :

« C'est lui ! Oh madré dé dios, Il arrive ! »



Sitôt dit, la voix disparait derrière le Clong solennel d'une épaisse cloison blindée se refermant. De tout ceci, je n'en raterait pas une miette, patientant à l'affut tout en haut des marches, laissant ainsi ma silhouette se découper dans le contre-jour du rez de chaussé. C'est pas très prudent, mais au cas où un mec me zieute d'en bas... quelle classe ! Une fois assuré par un temps de latence que nulle embuscade ne se prépare en contre-bas, je me mets à descendre lentement les marches de l'escalier menant aux sous-sol, faisant peser mes pas sur le bois, afin que leur écho annonce ma venu, tel les douze coups d'une horloge funèbre. Non content de tous les égorger, je veux qu'ils mouillent leurs p'tites culottes ces fumiers de mafiosis de mes trois c*. Je veux que la mort soit presque pour eux une délivrance lorsqu'elle les saisira. Et pour ça, en imposer en devient presque un art de vivre.

Ceci dit, j'ai encore du mal à comprendre pourquoi ce Don Marchialo s'est planqué dans ses caves... Jusqu'ici il m'avait paru plutôt malin, échafaudant pas mal d'entourloupes et de traquenards. Y a encore un détail qui me chiffonne... allez savoir quoi. En tout cas il est là, je s'rais presque prêt à le parier ! La moindre des fibres de mon corps hurlantes de vengeance me le soufflent, ma victime se terre ici... Pauvre de elle... Rien ne saurait maintenant arrêter la terrible machine de guerre qu'elle a mise en branle. Rien, sauf peu être un porte blindé Mark and Sons modèle X-23 renforcée... Petit enfoiré de fils de...



Tout au fond de la pièce où je me trouve, se reflète péniblement sur le métal de cette porte le rayon de lumière venant de l'étage. Maintenant que mes yeux se sont adaptés à la pénombre, je la voix clairement. Ce petit salopiaud a transformé sa cave en bunker... Des murs de briques surement renforcés à l'intérieur ; et une porte à même de résister à un Buster Call à bout portant. Fait chier ! Si y a bien un truc qui m'énerve, c'est qu'on se soustrait à ma vengeance ! Tandis que se ravive en moi la flamme de la frustration et donc de la colère, je me rapproche lentement de cette muraille d'acier. Maintenant à quelques centimètres de la porte, je n'ai aucun mal à jeter un œil à travers le petit hublot blindé qui trône en son centre. Derrière se trouve le visage de Don Marchialo, bouffis par un sentiment soudain d'invulnérabilité, alors qu'il devait encore douter de sa survie quelques minutes plus tôt... Les gouttes de sueurs qui perlent sur son visage en attestent encore. Ouvrant une petite grille sur le dessus, cet enfoiré va ainsi se permettre l'irréparable : se foutre de ma gueule.

« Ahahaha ! Bienvenue chez moi Thunder F. ! J'espère que tu trouves mes petites installations à ton goût ? Voilà qui devrait te retenir suffisamment, le temps que Felony dé la Poudra et tous mes hommes descendent te faire la peau ! Tu aurais mieux fait de crever dans ton lit comme prévu, Kishkishkish. »

Perso, j'en moufte pas une. J'encaisse, j'encaisse... patiemment, comme un orage enflant avant que la tempête ne se déchaine... Pourtant, on doit pouvoir mater dans mes yeux toute la colère et la haine que je suis capable de ressentir dans ces moments là. Une situation verrouillée, une impasse... putain que j'aime pas les impasses...

« Te réjouis pas trop vite... » Le murmure-je entre mes dents. « Toutes tes copines sont déjà mortes. Felony comprise. »

« Kheu ?! Ce ce... ce n'est pas possible ?! Comment as tu pu massacrer tous mes hommes à toi seul ?! »

« Tsss... tu oublies un truc têtard... Je suis Thunder F. »

«  Aaaargl... Peu importe ! Tu ne pourras jamais pénétrer dans ma cave blindée... et bientôt la marine arrivera, alerté par les bruits du combat. Même toi ne pourras rien contre elle ! »



Chier. Ça m'fais mal de l'admettre... mais il a pas tord. Hors de question que je poireaute suffisamment longtemps pour voir rappliquer les collèges, qui auront alors vite fait de faire le rapprochement entre mes deux identités. Inacceptable ! Pourtant, il est hors de question de le laisser s'en tirer comme ça.... Intolérable ! Réfléchis Toji, réfléchis ! Il est temps de s'creuser les méninges en vitesse sinon c'est la trêve obligatoire... Hors de question qu'il ai sa putain de trêve après avoir oser s'attaquer à Tan et à moi ! Aaaarh j'enrage. Aller mon grand, réfléchis ! Des yeux, je scrute chaque recoin autour de moi, échafaudant alors milles plans dans ma têtes, tous irréalisables pour ma plus grande frustration. Le pire c'est que j'ai sa face de demeuré en train de faire la fête derrière son hublot, dansant la samba avec les quelques sbires qu'il a pu sauver avec lui.

Pas assez d'espace pour faire levier avec cette barre... Pas de bélier assez solide pour forcer les murs... Rien pour débloquer la porte... Ch'uis bel et bien dans une foutue impasse... Grrrr... A moins.... Ouuuuui huhuhu... Lentement, un sourire plein de mauvais présages se dessine sur mon visage, tandis que mes yeux s'éveillent à la vision des grilles blindés qui permettent l'aération entre les deux pièces. Ce con n'a pas pu faire installer une ventilation autonome dans son coffre perso. Huhuhu. Bah , j'me fais pas d'illusion, c'est pas par là que je passerais... Mais ça me laisse d'autres possibilités huhuhu. Après un clin d'œil de rigueur, je me rapproche donc des parois de la pièce, et plus particulièrement des tuyaux massifs qui percent la cave de parts en parts. Saisis à pleines mains, ils ne m'offriront aucune résistance quand je les tordrais de toutes mes forces, se déchirant comme des feuilles de papier. Aussitôt, un puissant geyser d'eau saumâtre en jaillit, m'éclaboussant à grande écume avant de se rependre sur le fond de la cave ! Bâtis sur d'anciens marais, ce quartier de la ville est constamment soumis à un drainage des eaux du sous sol, charriées tout comme les eaux usées par ce genre de canalisation. C'est donc des hectolitres d'eau qui se déversent sans retenue dans les sous-sols du bâtiment. Je me redirige alors vers le hublot de nouveau, avant de me camper face à mon ennemi du jours, qui ne comprend toujours pas. Le temps qu'il réalise, je m'allume un de mes précieux cigare : un Toji Num. 13, aux algues marines. Un vrai délice pour les hommes poissons comme moi huhuhu.

Quelle joie lorsque je peux voir au travers de la vitre les visages angoissés des mafieux, tandis qu'il réalisent le niveau de l'eau qui monte progressivement dans la cave, charriée par les grilles. Inéluctablement, l'eau envahit chaque centimètre carré des deux pièces, connectés par ces fameuses grilles. De chaque côté de la porte blindée, nous avons de l'eau jusqu'aux chevilles... Personnellement je souris, eux s'efforcent de trouver un plan de secours. Pas d'bol, la seule sortie, j'suis devant. Nous avons de l'eau jusqu'aux genoux... Ils commencent à paniquer. L'eau en est à la taille... Je ricane tandis qu'ils s'affolent littéralement, grimpant sur les murs et griffant les cloisons. Alors que nous avons de l'eau jusqu'au buste, ils commenceront à m'implorer... Au cou, ce sera les supplications... Les plus petits nagent déjà pour ne pas s'enfoncer dans l'eau. Au menton, la panique les pousseront à me maudire, me traitant de tous les noms. Perso, j'en savourerai chaque image et chaque son. Arrive un moment où l'eau est arrivée au dessus de nos têtes, immergeant la braise de mon cigare dans un crépitement qui ne s'éteindra pas pour autant. Num. 13 , le seul cigare à pouvoir être fumé sous l'eau... une perle pour les hybrides j'vous dis. Pour ma part je ne ferais aucun effort pour me maintenir à la surface, préférant rester sous l'eau face au hublot, fier de ma condition d'homme-poisson. Je ne rate alors rien du spectacle désopilant de ces mafieux qui pataugent à la surface, espérant naïvement survivre en aspirant les dernières poches d'oxygènes. Poches vites noyées par cette eau qui ne cessera de monter. Leurs hurlements a quelque chose d'apaisant au travers de la cloison et du liquide huhuhu...
Je les vois ensuite, dans un silence reposant, gesticuler dans l'eau tels des pantins, comme dansant un dernier sabbat au milieu des bulles. Plus ou moins rapidement, les moins vigoureux s'immobilisent... vite suivie par les autres. Seul Don Marchialo résiste encore, le visage cramoisi par le manque d'air, me suppliant une dernière fois à la vitre pour que je le laisse sortir... Héhéhé... Mon bonjour à Davy Jones... Connard ! Après une dernière grimace d'adieu et une ultime malédiction, le pauvre mafieux fini par se convulser à son tour, victime de cette eau qui n'a eu de cesse de vouloir pénétrer dans ces poumons. Victorieuse, elle s'engouffre avec précipitation dans la gorge et les bronches de l'humain, lui ôtant la vie par la même occasion. Pour rien au monde je n'aurais rater ce spectacle huhuhu.



Quelques minutes plus tard, je sortirai donc trempé de la cave qui déborde sans fin de cette eau purificatrice, avant de m'enfoncer dans la nuit tel le démon vengeur que je me suis appliqué à être ce soir là. Je laisse ainsi à mes collèges arrivés sur les lieux peu après le soin du nettoyage et de l'enquête, qui je ne le doute pas finira en une énième affaire sans suite sur le dos de Thunder F. En tout cas, la leçon aura eu le mérite d'être claire :
Nul ne s'attaque à lui sans avoir à en payer le prix fort. Qu'on se le dise.
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