Le commandant Elvis Naeilson savait depuis le début que cette journée allait particulièrement être désagréable. Tout d'abord, il s'était réveillé plus tôt que d'habitude signe pour le paresseux qu'il était que des catastrophes allaient arriver ce jour-là. Au bureau, plusieurs dossiers importants devaient être traités en urgence. Dans ce cas-là, il fallait vraiment le faire rapidement et non pas attendre une heure que la flemme laisse place à une once de soucis pour son travail. Autre chose, un peloton entier de jeune recrue de la marine était arrivé ce jour-là à la base. Plusieurs erreurs dans la chaine commandement les avaient faits changé de direction, passant de North Blue à West Blue. Une petite erreur suffisamment ennuyeuse pour que Naeilson doive s'en occuper, car seul lui pouvait s'en occuper. En une dizaine de minutes, il les avait fait attendre dans un coin de la base en attendant qu'une solution lui vienne à l'idée. Pour l'heure, tous les bateaux étaient occupés et celui sur lequel ils étaient venus n'était plus en état de reprendre la route suite à une avarie importante au niveau de la coque. Les circonstances de l'avarie lui étaient passées par-dessus la tête. Les détails, il n'en avait rien à faire. Alors qu'il se trouvait dans son bureau, son seul désir était de pouvoir taper un petit roupillon, mais la montagne de papier qui recouvrait son lieu de travail le forçait à tenir son rôle de chef du Quartier Général de West Blue.
Une autre épine était venue se figer dans son pied. Le genre d'épine longue et pointue qui fait un mal de chien et qu'on abreuve de juron dès qu'elle s'enfonce d'un millimètre dans la peau. La Plaie avait débarqué un peu plus tôt. Il faisait ce qui lui plaisait, comme d'habitude. Il avait dû accueillir un capitaine de navire au bord de la dépression et un équipage prêt à choisir entre la mutinerie et le suicide collectif. L'odieux personnage l'avait salué d'un signe de main amical et d'un sourire jovial lui parlant de ses hémorroïdes comme on parle du beau temps. Ce qu'il faisait là ne l'importer que très peu, à la différence de Naeilson, qui voulait déjà s'en débarrasser. Les pieds sur son bureau, un dossier dans une main, il ne faisait que bâiller tandis que le vieillard lui faisait la causette, soudé à sa chaise. Il ne l'écoutait pas et Pludbus ne le remarquait même pas, trop heureux de pouvoir raconter pour une énième fois ses histoires de vétérans ridicules.
Pludbus Céldéborde était vraiment pire que dans les « on-dit ». Naeilson comprenait les propos désespérés du capitaine qui devait arriver à North Blue. Pludbus avait un talent inné pour être chiant. Pour le commandant qui avait tellement de choses à faire alors qu'il était tellement fatigué, se débarrasser du chieur était nécessaire. Il ne savait que faire pour le faire bouger de là. Il semblait prêt à raconter son inutile vie tout la journée coller sur sa chaise. Comme Pludbus ne semblait pas l'écouter tout comme lui ne l'écoutait pas, il ne pouvait que parler à lui même. Dans le flot de mots prononcés sur un ton las, il eut cela.
Ah. Il faut que je trouve une occupation pour les recrues…
Ces mots anodins suffirent à éveiller la curiosité de Pludbus. Son oreille sélective lui permit de réagir rapidement et de questionner instantanément Naeilson sur le problème évoqué. Ce dernier y vit l'occasion de se débarrasser du Chieur, quitte à perdre quelques nouvelles recrues. Après que Pludbus soit partie, il eut quelques remords pour les pauvres marines qui allaient devoir survivre à la pire des créatures qu'ils devront rencontrer au cours de leur carrière. La culpabilité laissa bien rapidement place à l'ennui que lui donnait son travail.
Une heure plus tard, c'est un Pludbus ravi de pouvoir à nouveau former des bleus qui se trouvait face aux bleus en question. Fièrement alignés, la trentaine d'hommes et femmes faisaient les fiers biens qu'ils étaient inquiets par la présence du vieillard. Que faisait-il là ? Pourquoi lui ? Qu'allait-il faire ? Autant de questions qui allaient trouver sa solution pour leur plus grand malheur. Sans transition, Pludbus l'ouvrit pour s'exposer aux jeunes.
Vous tous ! Vous m'connaissez surement ! J'suis le célébrissime marine, la légende des mers, l'idole du Nouveau Monde, la perle de nos forces armées, le bras libérateur de la justice vengeresse, le valeureux ex-amiral en chef, le toujours aussi crains Pludbus Céldéborde ! J'suis là pour faire de vous de valeureux marine ! Avec moi, z'êtes assuré de finir Vice-Amiral, si ce n'est plus ! J'vais faire de vous des forts ! Pour l'instant, z'êtes des cailloux. Demain, vous serez des diamants ! J'vais vous façonner ! Vous serez comme moi. Grand, Beau, Fort, Valeureux… et j'en passe, j'suis pas là pour raconter ma vie.
Sauf que l'un d'entre vous va avoir une chance unique. J'vais le former personnellement. Les autres, il suivront mes ordres, mais ils auront pas d'cours particulier. Z'inquiétez pas, vous serez tout de même vice-amiral si vous suivez mes instructions, mais pour l'heureux élu, il sera assurément Amiral en chef ! C'est certain !
Bon. Qui veut bénéficier de mon incroyable connaissance et devenir mon élève ?! Ne vous bousculez pas !
Personne ne bougea. Pire, la trentaine de marines avait reculé de plusieurs pas pendant le discours. Rares étaient encore ceux à vouloir ne serait-ce que rester une minute de plus sur cette ile. Les plus pessimistes faisaient déjà leur prière. Au bord de cette marée d'inquiétude, Pludbus se trouvait là, jovial et souriant, tel un papy adorable.
Une autre épine était venue se figer dans son pied. Le genre d'épine longue et pointue qui fait un mal de chien et qu'on abreuve de juron dès qu'elle s'enfonce d'un millimètre dans la peau. La Plaie avait débarqué un peu plus tôt. Il faisait ce qui lui plaisait, comme d'habitude. Il avait dû accueillir un capitaine de navire au bord de la dépression et un équipage prêt à choisir entre la mutinerie et le suicide collectif. L'odieux personnage l'avait salué d'un signe de main amical et d'un sourire jovial lui parlant de ses hémorroïdes comme on parle du beau temps. Ce qu'il faisait là ne l'importer que très peu, à la différence de Naeilson, qui voulait déjà s'en débarrasser. Les pieds sur son bureau, un dossier dans une main, il ne faisait que bâiller tandis que le vieillard lui faisait la causette, soudé à sa chaise. Il ne l'écoutait pas et Pludbus ne le remarquait même pas, trop heureux de pouvoir raconter pour une énième fois ses histoires de vétérans ridicules.
Pludbus Céldéborde était vraiment pire que dans les « on-dit ». Naeilson comprenait les propos désespérés du capitaine qui devait arriver à North Blue. Pludbus avait un talent inné pour être chiant. Pour le commandant qui avait tellement de choses à faire alors qu'il était tellement fatigué, se débarrasser du chieur était nécessaire. Il ne savait que faire pour le faire bouger de là. Il semblait prêt à raconter son inutile vie tout la journée coller sur sa chaise. Comme Pludbus ne semblait pas l'écouter tout comme lui ne l'écoutait pas, il ne pouvait que parler à lui même. Dans le flot de mots prononcés sur un ton las, il eut cela.
Ah. Il faut que je trouve une occupation pour les recrues…
Ces mots anodins suffirent à éveiller la curiosité de Pludbus. Son oreille sélective lui permit de réagir rapidement et de questionner instantanément Naeilson sur le problème évoqué. Ce dernier y vit l'occasion de se débarrasser du Chieur, quitte à perdre quelques nouvelles recrues. Après que Pludbus soit partie, il eut quelques remords pour les pauvres marines qui allaient devoir survivre à la pire des créatures qu'ils devront rencontrer au cours de leur carrière. La culpabilité laissa bien rapidement place à l'ennui que lui donnait son travail.
Une heure plus tard, c'est un Pludbus ravi de pouvoir à nouveau former des bleus qui se trouvait face aux bleus en question. Fièrement alignés, la trentaine d'hommes et femmes faisaient les fiers biens qu'ils étaient inquiets par la présence du vieillard. Que faisait-il là ? Pourquoi lui ? Qu'allait-il faire ? Autant de questions qui allaient trouver sa solution pour leur plus grand malheur. Sans transition, Pludbus l'ouvrit pour s'exposer aux jeunes.
Vous tous ! Vous m'connaissez surement ! J'suis le célébrissime marine, la légende des mers, l'idole du Nouveau Monde, la perle de nos forces armées, le bras libérateur de la justice vengeresse, le valeureux ex-amiral en chef, le toujours aussi crains Pludbus Céldéborde ! J'suis là pour faire de vous de valeureux marine ! Avec moi, z'êtes assuré de finir Vice-Amiral, si ce n'est plus ! J'vais faire de vous des forts ! Pour l'instant, z'êtes des cailloux. Demain, vous serez des diamants ! J'vais vous façonner ! Vous serez comme moi. Grand, Beau, Fort, Valeureux… et j'en passe, j'suis pas là pour raconter ma vie.
Sauf que l'un d'entre vous va avoir une chance unique. J'vais le former personnellement. Les autres, il suivront mes ordres, mais ils auront pas d'cours particulier. Z'inquiétez pas, vous serez tout de même vice-amiral si vous suivez mes instructions, mais pour l'heureux élu, il sera assurément Amiral en chef ! C'est certain !
Bon. Qui veut bénéficier de mon incroyable connaissance et devenir mon élève ?! Ne vous bousculez pas !
Personne ne bougea. Pire, la trentaine de marines avait reculé de plusieurs pas pendant le discours. Rares étaient encore ceux à vouloir ne serait-ce que rester une minute de plus sur cette ile. Les plus pessimistes faisaient déjà leur prière. Au bord de cette marée d'inquiétude, Pludbus se trouvait là, jovial et souriant, tel un papy adorable.
Dernière édition par Pludbus Céldèborde le Sam 12 Nov 2011 - 2:43, édité 1 fois