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[FB 1623]Dernières heures à Inu Town

Une nouvelle journée débutait à Inu town, la ville était sortie de la torpeur nocturne dans laquelle elle était plongée toute la nuit durant. Il ne devait être dans les alentours de onze heures lorsque Drogo émergea de son sommeil torturé par tout l’alcool qu’il avait ingurgité la veille. On pouvait pas faire plus atroce comme réveil, les cris des poissonniers et le brouhaha de la foule lui donnaient atrocement mal au crâne. Il avait l’impression d’avoir l’intégralité du cerveau compressé dans un tube et que chaque son avait tendance à renforcer l’emprise du tube sur celui ci. Il s’était réveillé au fond de la cuisine, allongé dans une étendue de rhum, comme le dernier des poivrots, ses vêtements en étaient totalement imbibés. Mais peu importe, il essaya de se relever, malheureusement non sans peine. La lumière aveuglante de la pièce le força fuir celle ci comme la peste. Il rejoignit le pont sans faire le moindre détour. Il fallait qu’il gagne ses appartements pour se changer, et vite…l’odeur du rhum le dégoutait en cette heure si matinale.

La soirée avait été longue, arrosée d’alcool et de nourriture en tout genre. En quel honneur me direz-vous ? Aucun si ce n’est que l’équipage grossissait petit à petit et qu’avec l’arrivé de Grey ils étaient dorénavant trois sans compter Aio et Maka qui n’avait pas de place encore définit dans l’équipage. Comme à son habituden Drogo avait bu sans la moindre modération, et toujours comme à son habitude il avait fini dans un état pitoyable. Était-ce digne du capitaine qu’il prétendait être ? Surement pas, mais il en avait que faire, maintenant capitaine d’un équipage pirate rien ne pouvait l’empêcher de vivre comme bon lui chantait, dorénavant c’était aux autres de s’y accommodait, amis comme ennemies.

Leur passage n’avait pas été des moins mouvementés, mais il leur avait permis de compter dorénavant parmi leur rang un nouveau tireur d’élite aunom de Grey. Outre l’altercation avec un colonel de la ville ils s’en étaient plutôt bien sorti. Deux journée s'était écoulée entre temps, ils avaient dû se faire discrets, les obligeant à quitter le port pour accoster près d'une baie qui avait pour bénéfice d'être dénué d'habitations. Pour par la suite accoster au port de la seconde ville de l'île. Ils ne leur restaient plus qu’à mettre les voiles et partir loin de cette île où ils s'étaient bien trop fait remarqué pour le moment…mais apparemment, ça allait attendre.

Sur le pont, il croisa Maka qui semblait passer le balai, si elle ne lui avait pas adressé la parole il ne l’aurait surement pas remarqué..


« Salut Drogo ! Alors t’as bien dormi ? »
« J’ai connu mieux…t’as pas vu Galowyr, ou Grey ? »
« Oui, ils sont partis faire le marché, Galowyr m’a dit qu’il manquait quelques petits trucs avant de pouvoir lever l’ancre. »
« Ah… ! Parce que j’ai du mal à me remémorer la soirée d’hier, j’comptais sur eux pour m’éclairer un peu…bah tant pis, dis leur que je retourne dormir, qu’ils nous fassent quittez l’île sans moi, j’ai rendez-vous avec mon pieu. »
« En parlant de la soirée d’hier, je suis désolé de t’embêter avec ça, mais c’est urgent…hier …vous étiez…mal et disons vous persistiez à vous battre. Toi et Aïo…le truc c’est qu’en combattant vous avez fait un trou dans la coque, la cale était infondée, on a réussi à colmater la fuite, mais on ne pourra pas repartir sans réparer ça correctement . »
« Et qu’est ce que tu veux que je fasse ? »
« Trouver un charpentier en ville et le faire venir pour réparer le trou. »
« Je vois…ça ne nous arrange pas d'attendre que j'dorme un peu avant de l'faire j’imagine ? »
« Oui, ça grouille de Marine, ils nous recherchent toujours. »
« Bon ok, j’m’en occupe, ramène moi s’il te plait ma cape, elle est dans ma cabine, faut que je couvre mes cheveux. Et des vêtements propre, j’empeste le rhum, c'est horrible ! »

Et elle partit, quelques instants pour revenir avec sa cape beige et son Kimono des grandes occasions, le blanc. Lui s’était posé contre le bord du navire près de la parcelle qui mener au port où l’activité était semblable à une fourmilière en pleine effervescence. Tout ce bruit lui faisait un mal de chien, si ça ne tenait qu’à lui il irait directement dormir et confier la tâche à un autre, mais à tout moment quelqu’un risque’ait de prévenir la Marine qu’ils étaient de retour en ville. Ils avaient déjà eu beaucoup de chance d'avoir pu passer la nuit au port après avoir fait ce qu’ils avaient fait.

Peu importe, la cape et son kimono enfiler, la capuche soigneusement mise sur la tête il s’engouffra dans la foule qui faisait face à lui. Très vite il quitta les docks pour se trouver face à une petite galerie marchande où des centaines de boutiques touristiques exposaient leurs attrapes gogo. Ce n’était pas là qu’il allait trouver des charpentiers. Il emprunta une rue perpendiculaire aux boutiques à touriste pour se retrouver dans un boulevard adjacent. Il le franchissait d’un pas assuré tout en regardant autour de lui dans l'espoir de trouver un endroit qui pourrait satisfaire ses besoins. Il lui fallut près d’un quart d’heure pour trouver une boutique spécialisée en réparation de meuble en bois. L'ébéniste qui tenait la boutique était tout à fait désagréable. Il ne put lui proposer qu’une expertise qu’il pouvait effectuer d'ici deux jours, ce qui ne lui convenait absolument pas. Pourtant il avait beau répéter que c’était urgent et qu’il était près à payer la somme nécessaire –ce qui était faux- mais rien…


« Quel enfoiré... »


Dernière édition par Drogo le Lun 27 Fév 2012 - 19:31, édité 4 fois
    Cela faisait maintenant un bon moment où je n'avais pas eu l'occasion de dormir dans un lieu, qui arborait des murs, qui supportait un toit et dégageait un peu de chaleur. Alors que je sortais de la forêt dans laquelle j'avais trouvé abris pour la nuit je me disais qu'il y en avait marre, il me fallait chercher de quoi gagner un peu d'argent. A cette allure, mangeant très peu, dormant très peu ma durée de vie allait se raccourcir à vue d'oeil. Alors que je franchissais la lisère de l'étendue de bois je me retrouvais les pieds dans le sable, le bruit des vagues et le soleil me tapant sur le visage m'aidaient aisément à me réveiller. C'était le meilleur moment de la journée, enfin chaque matin j'espérais pouvoir assister au même spectacle le lendemain.

    Le temps d'évoluer sur la plage j'avais ôté mes chaussures, des bottines style « rangers », pour prendre la direction du village le plus proche dans lequel j'étais arrivé il y a déjà quatre jours. Je m'y rendais tous les jours afin de trouver un peu de travail afin de remplir ma bourse et pouvoir rester à plein temps dans les lieux. Cela faisait plusieurs mois que j'allais d'île en île sans trop savoir quoi faire et où aller, ça me permit d'acquérir un petit vécu et une certaine expérience mais rien sur mon avenir futur. J'avais donc décidé de tenter ma chance ici. A mon arrivée je m'étais rendu immédiatement dans la boutique du charpentier pour trouver du travail, mais ce dernier m'avait informé, de manière peu aimable d'ailleurs, qu'il ne pouvait rien pour moi. Je m'étais ensuite dirigé vers d'autres corps de métiers, bûcheron, forgeron, maçon, tout était bon à prendre, mais malheureusement rien. Même pas un contrat d'assassin...

    Aujourd'hui ayant déjà fait le tour de tous les commerçants je repartais pour un nouveau cycle, direction donc la boutique du charpentier. A proximité de la civilisation, quittant le sable, je m'équipais de mes chaussures puis je pénétrais dans la ville par le port. J'aimais bien observer les architectures des navires présents. Mon petit tour terminé je m'avançais vers la zone commerçante, je faisais rapidement une pause chez le boulanger pour récupérer un croûton de pain de la veille, ensuite d'un pas fatigué et lourd j'avançais vers ma cible du jour.

    En quelques minutes j'arrivais devant la boutique, j'entreprenais de pénétrer à l'intérieur ouvrant pour cela la porte de bois massif servant d'entrée. Une fois à l'intérieur je remarquais la présence d'un client qui discutait avec le patron, la conversation semblait terminé puisque ce dernier s'apprêtait à repartir. Sans hésitation je m'approchais du gérant.


    - Bonjour ! Je reviens vers vous pour savoir si vous avez besoin de main d'oeuvre ?

    Alors que je prononçais tranquillement ces paroles, je priais qu'il me réponde que oui. Je le regardais droit dans les yeux montrant ainsi ma détermination, mon envie de travailler. J'étais épuisé, j'étais fatigué, j'étais désorienté et surtout j'en avais marre de tourner en rond sans rien voir arriver. Pourtant, ce n'était pas faute d'essayer. Mais le couperet tomba très vite avec la voix du commerçant, toujours aussi aimable, sans mâcher ses mots. Il me traita de gueux et m'invita ardemment à quitter sa boutique.


    Dernière édition par Gjallahorn Heimdall le Ven 25 Nov 2011 - 11:00, édité 1 fois
      Que pouvait-il faire ? Si ça ne tenait qu’à lui, il emploierait la force, ce qui permettrait à ses neurones endoloris de faire l’impasse sur l’activité grouillante qu’imposait un tel dilemme. Dans les heures qui allaient suivre, ils devaient avoir quitté l’île et lui se farcissait la pire des gueules de bois. La faute à cet enfoiré de charpentier, se plier à de telles conditions n’était pas digne d’un pirate, mais il n’y avait aucun moyen de le faire travailler par la force…il n’avait pas besoin d’un travail bâclé, mais il restait au même point : que pouvait-il y faire ?

      C’était décidé, il allait profiter des services du charpentier, qu’il lui en convienne ou non. Ça n’avait pas d’importance. Alors qu’il tournait le dos au comptoir, il pivota de nouveau vers le propriétaire de la boutique. Il posa avec rage ses poings devant lui et s’apprêta à lui vociférer quelques insulltes, mais un homme pour le moins étrange l’avait devancé.

      « Bonjour ! Je reviens vers vous pour savoir si vous avez besoin de main d'oeuvre ? »

      Il avait peine à y croire. Il était vrai que ces derniers temps il s’était remis à prier les Dieux, mais de là à être le témoin d'une intervention divine..Ça serait trop beau, il préféra croire en sa bonne fortune. À moins qu’il ait une fée marraine ? Bouah il en s’avait rien, et aucune de ces hypothèses ne semblait avoir de sens ! Quoi qu’il en soit son visage s’illumina à l’écoute de la requête du jeune homme. C’était exactement ce dont il avait besoin sans compter que le besoin était réciproque, le gars cherchait du boulot. Les événements ne pouvaient pas mieux s’enchevêtrer.

      Drogo l’observa de la tête au pied, on l’avait oublié pour l'instant, mais ça n’allait pas durer puisqu’en toute logique le charpentier allait le rediriger vers lui. Il n’avait plus qu'à laisser les choses se faire d'elle même..
      Le blanc devait être sa couleur de prédilection, à coup sûr. Le jeune homme avait le teint d’un blanc si pâle qu’il ne semblait dissimuler aucune trace de vie, il portait également un pantalon et une veste d’un blanc tout aussi immaculé. Un crane d’origine animale ornait sa chevelure, blanc également. Le reste faisait par contre office de contraste, des yeux verts, profonds, mais dénués de sentiment, vide et des cheveux bruns. Drogo ne sut dire si le jeune homme était quelqu’un de sympathique ou désagréable. Juste froid…ça, c’était incontestable. Mais lui était plutôt doué pour chauffer les gens, dans tous les sens du terme, ce n’était pas ça qui allait l’effrayer...par contre ce qui était certain c’était que ça ne devait pas être évident de se trimballer une bouille pareille.

      La réponse négative du Charpentier tira Drogo de ses pensées. Comment ça il n’avait rien pour le jeune homme ? Et lui, il sentait trop la merde pour qu’on le considère, c’est ça ? C’était d’une présomption telle qu’il en avait eu envie de lui éclater le crâne contre le comptoir. Surtout que Drogo n’avait pas bougé de telle sorte à bien lui rappeler qu’il était là et que ses besoins n’avaient guère changé.

      Toujours accoudé au comptoir, Drogo fit glisser son bras en direction du charpentier et lui appliqua un coup aussi vif que l’éclair au niveau de la pomme d’Adam du bout des doigts. Le commerçant suite au choc asphyxia. Pendant quelques secondes sa trachée allait être comprimée par le choc l’empêchant ainsi de respirer à son aise.
      L’homme tomba au sol. C'était amplement mérité.


      « Non, mais quel enfoiré, j’étais juste devant lui… »

      Il tourna la tête en direction du jeune homme.

      « Salut, moi c’est Drogo et justement j’ai besoin d’un charpentier et disons que ça urge un peu. » Dit-il tout sourire, en plaçant sa main gauche sur le dos du jeune homme, l’invitant à sortir de la boutique. « Le hasard fait bien les choses, je payerai grassement ton travail, il n’y a pas à s’inquiéter vis-à-vis de ça. » Ahh l’appât du gain, il était heureux de n’être guère enclin à ce vice, de la bouffe et l’alcool par contre…

      Ils continuèrent à marcher jusqu’à la sortie tandis que quelques clients, voyant le charpentier en lutte pour respirer, commencèrent à s’inquiéter. Lui ? Il était sur un petit nuage. Il allait enfin pouvoir quitter cette île merdique.


      Dernière édition par Drogo le Lun 6 Fév 2012 - 15:56, édité 3 fois
        Alors que la réponse négative du gérant de l'établissement parvenait à mon cerveau pour analyse après un passage par mes oreilles, l'autre client, toujours présent, regardé mon interlocuteur de façon... Comment dire... Plutôt énervé. D'ailleurs j'observais l'individu, de taille moyenne avec une corpulence équivalente il arborait des longs cheveux rouges, des yeux clairs et il était vêtu tout de noir que ce soit son pantalon, son haut ainsi que ses gants. Alors que je le regardais toujours ce dernier, toujours accoudé au comptoir, propulsa son bras libre en direction de la gorge du vendeur qui sans un cri s'effondra sur le sol.

        Si je n'avais pas été à la recherche d'un boulot de façon urgent voilà quelque chose que j'aurais peut-être fait, par curiosité je passais ma tête par-dessus le comptoir pour ainsi observer le charpentier, à quatre pattes, se tenant fermement la gorge, cherchant un deuxième souffle. En le regardant ainsi se mouvoir je n'éprouvais aucun sentiment, pas de soulagement, de haine, de rage, de joie, rien, le néant, mais une voix vint me tirer rapidement de cette réflexion. Me retournant vers le client, mécontent, je remarquais que c'était lui qui s'adressait à moi. Il m'indiqua se nommer Drogo, mais aussi qu'il cherchait avec urgence un charpentier qui serait bien payé et je peux dire aisément que ces paroles ne tombèrent pas dans l'oreille d'un sourd.

        Alors que mon nouveau futur patron tournait les talons vers la sortie je ne mettais pas deux ans à réfléchir et je lui emboîtais ainsi très vite le pas. A sa hauteur, forcé de constater que je ne m'étais pas présenté à lui je prenais brièvement la parole.


        - Je m'appelle Heimdall !!!

        Nous allions franchir le pallier du magasin pour sortir, direction le lieu où l'on avait besoin de moi, lorsque d'autres clients venant de pénétrer dans l'établissement s'inquiétèrent de l'état du tenancier. Deux d'entre eux firent volte face afin surement de prévenir les autorités pour les alerter de l'agression, malheureusement pour l'un d'eux, il eut le malheur de me heurter l'épaule gauche en voulant sortir. Ma réaction fut immédiate, malgré la faim, la fatigue, le fait de savoir que j'avais un boulot me redonna de la vigueur, j'attrapais l'un des hommes parle col puis le retournant face à moi j'envoyais mon poing droit à la rencontre de son visage. La victime de mon coup étant inanimée pour le moment je ne me préoccupais plus d'elle franchissant ainsi la boutique pour me retrouver à l'extérieur.


        Dernière édition par Gjallahorn Heimdall le Ven 25 Nov 2011 - 11:00, édité 1 fois
          Il éclata de rire ! Que c’était inattendu de la part de ce charpentier ! Le pirate se demanda ce qui avait pu le mettre en rogne comme ça. Quoi qu’à y regarder de plus près, l’expression sur son visage n’avait guère changé. Quel curieux personnage ! Ça tombait bien, Drogo était du genre à attirer les gens qui sortaient de l’ordinaire et il s’en accommodait très bien. Après tout il en était de même pour lui, il était ce qu’on pouvait appeler un joyeux luron. Le jeune homme dans un de ses éclats de rire lui fit une révérence tout en prenant soin de lui ouvrir la porte de la boutique.

          « Après vous, Siiir » lui dit-il en rigolant à moitié. Après lui avoir emboité le pas, il s’adressa de nouveau à lui. « J’sais pas c’qu’il a fait pour mériter ça lui, mais c’t’ait une jolie droite ! Mes respects ahah»

          Gueule de bois, quand tu nous tiens ! Rire lui faisait horriblement mal aux côtes, ces foutues courbatures n’avaient rien d’agréable. Sans compter la lumière du jour qui ne faisait qu’intensifier la migraine qu’il se trainait depuis son réveil. Cependant la compagnie d’Heimdall le fit relativiser, sans raison particulière. Il s’était levé du pied gauche, mais sa bonne humeur quotidienne semblait revenir petit à petit. Paraîtrait qu’rire rallongeait la vie ! Encore fallait-il qu’il ait la chance de mourir vieux. Il avait franchi la rue principale du village, le port n’était plus qu’à une centaine de mètres, ils n’avaient plus qu’à se farcir la dizaine de boutiques touristique avant de tomber sur le navire. Le pirate reporta son attention sur Heimdall.

          « T’as l’air de savoir te battre, j’me trompe ? […] Ahah j’m’en doutais, j’suis curieux de voir ton style de combat ! »

          Curieux non, mais désireux de tâter des poings oui ! Mais l’heure n’était pas à la baston, du moins pas encore. Comment était-il supposé réparer la coque de son navire s’il mettait en pièce le seul charpentier disponible de tout le village ? Sans compter qu’il ne devait pas se faire remarqué, d’où la cape en cette journée ensoleillée, si ça devait se faire ce n’était pas avant d’avoir rejoint le navire.

          Le Susanoo n’était plus très loin, il pouvait voir de là où il était son mat principal.


          « Tu t’y connais un peu en navire ? »

          Il se souvint qu’il ne lui avait toujours pas indiqué la nature du travail…si ça se trouve il y avait plusieurs types de charpentier et que lui n’en était pas un capable de retaper un navire. Qui sait, il allait bientôt le savoir…

          Enfin..lui et ses réflexions à la con.



          Dernière édition par Drogo le Lun 6 Fév 2012 - 16:01, édité 1 fois
            Mon nouveau patron m'avait laissé franchir la portes du commerce en premier puis nous avions emprunté la rue principale du village, la direction que l'on suivait, je la connaissais pour l'avoir parcouru à de nombreuses reprises. Nous allions droit vers le port. Alors que nous avancions d'un pas rapide, le garçon à la tresse me félicita pour mon coup de poing mais semblait interloqué sur ce geste d'humeur, c'est pas moi qui ai éclaté la gorge du gérant du magasin... Il enchaîna avec des questions affirmatives sur le fait de savoir me battre et autres.
            Je regardais mon interlocuteur, il respirait la joie de vivre celui là. Il était bavard, souriant et apparemment il aimait bien rigoler, voilà une personne fort sympathique et intéressante pensais je en l'observant attentivement.

            Je marchais rapidement dans ses pas, je n'avais toujours pas dit un mot depuis que je lui avais donné mon nom. Est ce que je savais me battre, bien sur que oui. J'avais pas eu trop le choix. De là où je viens seul les hommes d'un âge avancé ne se battent pas, pour les autres il vaut mieux savoir se défendre. Je descends d'un peuple de guerriers, d'envahisseurs et d'explorateurs, certes nos plus belles années sont derrières nous et aujourd'hui nous avons disparu des discussions, nous n'apparaissons plus que dans les livres et les histoires que raconte les vieux marins.
            Viking!!! Voilà ce que je suis... Un des derniers d'ailleurs puisque tous ceux demeurant sur l'île où je suis né sont mort où le seront bientôt.

            Je reportais mon attention sur mon compagnon de marche.

            - Je sais me défendre!

            Cela ne servait à rien de m'étendre sur le sujet, de toute façon il n'avait pas embauché un guerrier mais un charpentier, de plus je ne le reverrais sans doute jamais alors qu'est ce que cela pouvait faire que je parle de moi. Cela étant il ne m'avait toujours pas expliqué en quoi allait consister le travail pour lequel il venait de me recruter. Tout ce que je remarquais c'est que ça allait se dérouler au port.
            Qui dit port dit bateau... Qui dit bateau dit coque... Qui dit coque dit bois... Je vais surement devoir calfeutrer des trous sur un navire.
            Mais bon du moment que je suis payé peu importe ce qu'il y a à faire, je prends.

            Ma réflexion avait précédé les paroles du rouquin puisque ce dernier venait de prendre la parole pour me demander si je m'y connaissais en navire. Il en avait de la chance, j'avais fabriqué moi même mon embarcation quand il avait fallu que je quitte mon île natale donc je touchais un peu. Toujours en avançant, regardant au loin, j'entrepris de lui répondre.

            - Un peu...

            Ma réponse, pas trop expressive et encore moins parsemée de détails. Cela étant je ne connaissais pas la taille du bateau, ni l'ampleur du travail à faire, alors avant de dire que j'étais un pro je préférais voir de mes yeux ce qui m'attendait. Je continuais d'avancer, regardant au loin, je remarquais la présence des plus hauts mats des navires encrés dans le port. J'allais très vite savoir à quoi j'allais avoir à faire.
              C’était pas un grand bavard c’gaillard, le genre de plan à se retrouver coincé avec un Drogo en mode moulin à parole, c’était tant pis pour lui dans un sens. Si on ne l’interrompait pas, il pouvait parler seul pendant des heures sans s’en lasser, persuadé bien évidemment qu’il réussissait à captiver son auditoire.

              « Ca tombe bien c’est sur un bateau que j’t’emmène. Des p’tites bricoles qu’on a essayé de faire, mais qui auraient bien besoin d’être retapé avant qu’on lève l'ancre de s’bled paumé…sans vouloir t’offenser, enfin si t’es un autochtone hein..Enfin v'là, tu ne le croiras surement pas, mais on s’est même retrouvé avec un morceau d’dent provenant d’une Baleine géante encastrée dans la muraille du rafiot, j’te raconte pas l’ampleur des dégâts, et pis moi j’suis du genre à pas savoir clouer une planche sur une autre.…Ah, mais on est arrivé, ouais bah c’est celui-là.» Avait-il balancé d’une traite, il reprit son souffle et pointa du doigt le Susanoo.

              Maka, qui depuis son départ semblait n'avoir eu de cesse de se faire du mouron pour lui, ou bien son frère, ou encore Galowyr et Grey ! Rahh il n’en savait fichtre rien, mais il s’étonna de la voir penché contre la rambarde du bateau, se rongeant les ongles désespérément. C’était une fille attentionnée celle-là, à peine deux mois qu’ils naviguaient ensemble que déjà elle s’était prise d’affection pour celui qui avait tué son frère ainé. Drogo était persuadé de connaitre un syndrome courant qui résumait parfaitement la situation, mais le mot ne lui revenait plus, l’genre de truc dont il avait horreur.

              Le pirate accompagné du charpentier franchit la passerelle reliant le port au navire pour arriver sur le pont de celui-ci, au plus grand bonheur de la jeune femme.


              « Dieu merci, ils ne t’ont pas eu. »
              « J’sais pas si les dieux ont quelqu’chose a voir avec ça, mais t’inquiète pas comme ça va ! »
              « Non, mais tu ne comprends pas, une équipe cinq de Marines nous ont retrouvés, ils m’ont forcé à les laisser inspecter le navire, ils ont du faire le lien. Quoi qu’il en soit deux d’entre eux sont restés surveiller le navire pendant que les autres étaient parties chercher du renfort…Je…Je me suis occupée des deux marines qui étaient à bord..Ils ont cru que je voulais, enfin j’ai fait semblant de les…enfin.. Tu m’as compris n'est-ce pas ? » Finit-elle en devenant aussi écarlate que l’étaient ses cheveux.
              « Tout à fait compris, on a juste à s’grouiller et déguerpir ? La situation ne change pas tant qu’ça ahah bien joué pour les soldats, j’aurais voulu être là pour voir ça. » Finit-il en riant, son mal de crâne s’éloignant progressivement. « Sinon, j’te présente Heimdall, il va effectuer les réparations nécessaires avant qu’on mette les voiles. »

              Sur ce ils la quittèrent pendant qu’elle reprenait sa place contre la rambarde du navire. Ils arrivèrent à la trappe qui menait à la cale et les appartements de l’équipage. Il descendit pas à pas les escaliers escarpés avec précaution, il était tombé mainte fois...La dernière marche franchie, il se retrouva au dortoir où étaient disposés des dizaines de hamacs accrochés entre chaque poutre et quelques canons placés à bâbord et à tribord. La lumière du jour se faufilait difficilement par les hublots, éclairant certaine partie de la pièce et en laissant d’autre dans la pénombre. À droite le salon, mais à priori cette partie du navire était restée intacte, ça se passait plus à l’avant de celui-ci, vers les appartements pour les quelques privilégiés qui désirait une chambre meublée d’un lit confortable et tout le bazar qui allait avec. C’est là qu’il emmena Heimdall, il commença par la chambre qu’occupait Aïo, un vrai foutoir, c'était le seul mot qui lui venait à l’esprit en voyant l’état de la chambre du casse-cou. Quoi qu’il en soit, des réparations peu laborieuses avaient été effectuées contre le mur du fond, supposant un trou béant derrière les planches.

              « Cadeau d’la Baleine géante, comme tu peux l’voir les planches partent en cacahuète ça a besoin d’être consolidé, j’crois. Mais c’toi l’expert. »

              Il était curieux de voir comme le jeune homme allait procéder.




              Dernière édition par Drogo le Lun 6 Fév 2012 - 16:07, édité 1 fois
                A peine étions nous arrivés au niveau du port que mon interlocuteur me présenta d'un geste de la main le bateau qui avait besoin que je m'emploie à le réparer, cela étant il aurait été difficile de ne pas le remarquer. En effet une personne se tenait sur le pont de ce dernier, elle criait et faisait de grands gestes dans notre direction et plus particulièrement pour Drogo je pense, puisque je ne connaissais personne sur cette île.
                Une fois à bord du navire, qui je l'appris également appartenait à mon employeur du jour, Drogo échangea quelques paroles avec la demoiselle un peu excessive puis il m'emmena dans les tréfonds du navire, plus exactement à la proue de celui - ci dans une cabine d'un membre de son équipage. Dès que nous fûmes à l'intérieur il désigna par le geste et la parole le rafistolage qui certains de ses hommes avaient fait dans le but de couvrir un gros trou dans la bordé. Apparemment c'était le vestige d'un affrontement avec une baleine de taille assez considérable.

                Je m'approchais donc du chantier, je touchais d'abord les planches installées en passant ma main droite dessus, ceci afin de sentir l'air qui passait à travers, cette cabine serait un vrai aquarium lors de la traversée d'une mer agitée si je ne faisais rien pour eux avais je aussitôt pensé. Je tirais ensuite mon marteau, du bout de ce dernier je tapais l'une des planche qui se craquela immédiatement, certes elle n'avait pas explosé mais un petit coup l'avait déjà endommagé alors qu'est ce qu'aurait fait un coup bien plus fort. Après avoir terminé mon examen je savais très bien ce qu'il me restait à faire, je devais enlever toutes les planches de la réparation précédente et refaire un « scarf » afin de combler le trou. Je me tournais vers Drogo aussitôt mon plan d'action établi.


                - Il me faudrait des clous, quatre madriers, pour les planches je réutiliserais celles-ci et il me faudrait également un sceau d'eau mais laissez le sur le pont je vais devoir bosser en extérieur ensuite.

                Rapidement j'avais obtenu ce que je voulais, à l'aide de mon couteau et de mon marteau j'avais aisément fait sauter toutes les planches. Ensuite j'avais taillé les madriers à la dimension que je souhaitais puis je les avais placé de manière verticale devant le trou.

                [FB 1623]Dernières heures à Inu Town  Bordes10

                Une fois ma structure de maintien mise en place il ne me restait plus qu'à bosser de l'autre côté, sans demander l'avis de mon patron je prenais alors la direction du pont puis une fois en haut je me dirigeais à l'arrière du navire. Je passais ma tête par dessus bord, je pouvais constatais de ma position l'emplacement du trou. Après m'être fabriqué une petite balançoire artisanale je descendais le long de la coque, munis de mon sceau d'eau, de mes outils, des clous et quelques planches, vers le lieu des réparations. C'est là que le plus dur du travail allait commencer...

                Cela dura environ deux heures, il m'avait fallu redécouper les planches aux bonnes dimensions, en plus suspendu au dessus de l'eau, puis j'avais dû les clouter à la structure de madriers que j'avais dressée à l'intérieur et ensuite grâce à une mixture spéciale j'avais procédé au calfeutrage de tout ça. Pour terminée j'étais retourné à l'intérieur, dans la cabine, où j'avais ôté la structure de madriers qui ne servait plus à rien, j'avais continué en passant ma main droite à plat sur les planches dans le but de ne pas sentir un seul brin d'air, ce qui fut chose faite... La coque était désormais parfaitement étanche.
                Satisfait de mon boulot, pour le savoir il fallait être dans ma tête car sur mon visage on s'en apercevait guère, je remontais sur le pont pour faire part à mon employeur de la fins des travaux. D'ailleurs, alors que je traversais les dortoirs ainsi que les cales, je pensais déjà au bon plat que je mangerais et à la bonne nuit que je ferais dans une des auberges de la ville. Plus que les quelques marches à grimper, ce que je fis prestement, et je faisais face au capitaine du navire.


                - J'ai fini !