Bonjour, ou encore Plop! .__.
En espérant que la lecture ne sera pas trop ardue...
Parfois, je me lance dans des trucs un peu... euh... étrange?
ASHLEY DEARBORN, aka SCYLENCE
Le silence irrite le Diable.
[:PSEUDONYME:] Appelé à la naissance Ashley Dearborn, son surnom est survenu bien plus tard dans sa tendre enfance. Quand Ashley, jusqu'alors surnommé Ash' par ses amis, se vit attribué un corps longiligne et frêle et un visage très efféminé, il n'a pas fallu longtemps pour qu'on le surnomme de tous les surnoms ridicules possibles. Celui qui marqua le plus son enfance fut Sisi. Par la suite, à cause d'un mutisme marqué, on l'appela Silence. Son prénom est resté, et si l'orthographe est écorché, c'est sans doute en hommage à son défunt père, forgeron, dont l'arme de prédilection était la faux, une faux unique qu'il appelait tendrement Pretty Scythe. Scylence, donc.
[:ÂGE:] Il va sur ses dix-neuf printemps.
[:SEXE:] D'un point de vue tout à fait anatomique... masculin. Mais on ne peut pas dire que des années à être traiter comme une fille n'aident pas certains penchants.
[:RACE:] Humain, tout ce qu'il y a plus de normal. A la différence prêt que monsieur est androgyne?
[:RANG:] Civil (futurement pirate).
[:MÉTIER:] Naturaliste (et pas naturiste, merci). Il s'occupe de la faune et de la flore depuis qu'il est tout jeune, ce qui n'arrange pas son association au sexe féminin. Ce n'est pas vraiment viril de dessiner des fleurs quand son père est forgeron, non...? Encore qu'il aurait pu être médecin avec ses connaissances en plante, mais... c'est trop de contact physique pour lui, vous voyez. Il sait écrire et dessiner et travaille donc comme écrivain; il écrit ses reportages et les envoie à différents journaux. C'est une rubrique peu lu, mais au moins, ça passe le temps et ça remplit son estomac... (salaire populaire+train de vie populaire/aventurier populaire*)
[:GROUPE:] Civil (futurement pirate).
[:ÉQUIPAGE:] Plus tard, les Saigneurs (prévu).
[:BUT:] S'affirmer? Ah ah. Non, le grand rêve de Scylence est de finir un jour sa très grande encyclopédie de la faune et de la flore du monde. C'est une utopie, il le sait, mais il répertorie les créatures et les fleurs comme personne d'autre. Son but est de trouver un équipage pour pouvoir voguer sur les mers éloignées et ne pas se cantonnait aux Sept Mers. Mais s'affirmer reste aussi une possibilité de "but" dans la vie...
[:APTITUDES FUTURS:] A très, très, très, très long terme, le Kenbunshoku no Haki me semble la seule réelle aptitude qui puisse être envisageable pour Scy'... Après... Qui sait. Peut-être qu'il trouvera un fruit si l'envie me prends. Mais entre nous, ça ne m'intéresse pas pour le moment.
[:ÉQUIPEMENT:] Vêtements classiques de voyage, repas, sac, plume, encre, livre, un petit couteau "au cas où", un savon. Rien qui ne puisse attirer l'attention, donc.
[:CODE:]
Et aucun parrain. *et ça c'est une note pour pas que j'oublis...[:PHYSIQUE:]
"L'étrangeté est le condiment nécessaire de toute beauté."De très longs cheveux verts pomme qui tombent au creux des reins, des yeux vifs et clairs, deux fines lèvres rose thé et un petit nez mutin, qui pourrait croire que la créature, assise sur le tronc d'arbre là-bas, n'est autre qu'un garçon ? Quand à un éphèbe on reconnaîtrait encore des traits marqués, de la virilité qui cherche à s'effacer, le visage de Scylence, lui, se fait lisse de toutes marques du temps et de guerre, de rides ou de cicatrices. Un sourire parfois ride le coin de sa bouche, un petit sourire timide qui retrousse ses lèvres en une moue adorable. Non, pour sûr, il n'y a rien de son père en lui.
Elle est d'ailleurs risible la comparaison entre Scylence et le Scyther. Quand l'un avait de la force à revendre, capable de soulever une masse énorme pour battre le fer encore chaud sur une enclume, Scylence ne serait pas capable de donner un coup de poing qui fasse mal sans se tordre le poignet. Le beau Ashley Dearborn – dont la beauté se rapprocherait davantage de celle d'un Apollon que d'un Arès – s'affirme sous la couleur de sa mère. Une peau claire, un sourire enfantin cachant une dentition blanche et parfaite, on croirait voir un mignon d'une autre époque, une petite créature frêle, perdue dans la nature.
Voyez sa nuque qui s'allonge comme il tends le cou pour voir au dessus d'une étagère, elle est gracile et fine, si facilement brisée, comme celle d'une femme on dirait. Ses longs cils ombragent ses joues rondes et douces comme une pêche, rendant jusqu'au toucher l'improbable vérité. Un homme, vraiment ? Voyons alors ses chevilles, elles aussi fines elles aussi. Deux longues jambes, finement musclée sous la peau imberbe. La raison donne raison à la vue : ça ne peut pas être un homme, pas avec des articulations si fragiles, pas avec des hanches si étroites. Une femme, c'est sûr ! Alors on découvre son torse, imberbe également, mais pas de seins. Juste un torse d'homme, finement musclé mais rien qui ne soit saillant. Un homme.
Alors c'est ça ? Pas besoin de vérifier sous la ceinture, car aucune femme n'affiche ce grain de peau, ce torse, ses épaules bien droites qui forment avec le creux des reins un triangle parfaitement tracé. Les cheveux lâchés forment une cascade, d'une couleur acidulé, délicieuse et peu commune. Ses yeux couleur de jade se fixent sur vous. Un homme... c'est étrange, n'est-ce pas ? Que la nature puisse à ce point se tromper, et ruiner l'existence d'une vie. Quand on voudrait des muscles, voilà que l'on a des longues mains fines, de celles des pianistes, toutes bonnes à dessiner quand on aimerait frapper.
Le plus étonnant encore est sa voix, claire, douce. Pas une voix rauque et bestiale, pas cette voix chaude qui caresse les femmes de loin. Juste une voix d'ange, un peu aigu c'est vrai, mais de toute façon, pour ce que vous l'entendrez... ! Oh, ne soyez pas moqueur, car si le rougissement de ses pommettes est facile, il a le verbe qui blesse et sait encore blesser là où ça fait mal. Étrange et intriguant, Scylence ne repousse pas. Il n'est pas superficiel ou démesuré, il est dans la candeur et la douceur, avec des gestes exactes et précis, concentré. Parfois une ride du lion se dessine entre ses sourcils froncés quand en plein face à face avec une bête il faut ruser. Ça ne le rends pas plus masculin c'est vrai, mais c'est qu'il est encore humain.
Parce que c'est aussi cela Scylence, un grand garçon – qui affiche le mètre soixante dix-neuf – avec une posture altière et noble, qui court à travers la forêt à rechercher des espèces jamais découvertes ou jamais dessinées, à les observer jour et nuit, avec patience et discrétion, mais toujours à la figure froide et sans le moindre sentiment. Scylence est un traqueur dans l'âme, et ses cheveux verts, bien des fois, lui a donné l'avantage du camouflage sur d'autres blondinets arrogants.
Une banalité ? Non. Scylence est un joyeux de la génétique, un de ces rares éphèbes que vous croiserez une fois dans votre vie, si troublant qu'à la vérité vous ne pourrez que rarement ne pas vous arrêtez pour le lui demander. Garçon ou fille ? C'est tellement banale qu'il haussera doucement les épaules et repartira. Le Scylence s'impose toujours.[:PSYCHOLOGIE:]
"La vanité déteste le silence."Mutisme : « le fait de rester volontairement muet ». Quand Scylence eut l'âge de comprendre que les gentilles moqueries de ses amis étaient devenues plus corrosives, plus violentes, moins amicales finalement, il se referma peu à peu sur lui-même jusqu'à devenir totalement imperméable à ce qui l'entourait jusqu'alors. Tout d'abord sourd aux paroles des autres, bientôt aveugle, il finit même par couper jusqu'à sa voix. Un cadavre aurait eut plus de réaction que Scylence. C'est ainsi qu'il grandit, dans le silence le plus complet, avec ce regard un peu méprisant et lointain du garçon qui de toute façon n'accordera jamais de l'importance à quiconque. Petite créature méfiante et farouche, le jeune Scylence sait qu'il ne peut pas faire confiance à grand monde et que plus grave que ça, il n'est pas en mesure de faire face à des dangers qui le surpassent, et c'est sans doute une des raisons pour lesquelles il a développé une intelligence hors-norme, une rapidité de réflexion afin de le tirer des difficultés dans lesquelles il se plonge parfois. Aventurier aguerri, Scylence marche à travers le monde à la recherche d'animaux et de fleurs divers et variés."Les dieux de la vengeance exercent en silence."
Sa mémoire, entraînée depuis qu'il est tout jeune, lui permet généralement de se débrouiller et de manger ce qui se trouve à porter de main mais ce n'est pas toujours le cas, alors dans ces cas là il paye. Scylence n'est pas dépensier. Il mange peu, vit selon la nature, et ce n'est qu'en de rares occasions qu'il se laisse aller au plaisir d'acheter un ouvrage de grande valeur. Sa passion ? Les livres. En général de biologie, à propos de la faune ou de la flore aussi, mais parfois tout simplement des croquis de bateaux, de grands navires, ou de galiotes, des biographie également ! C'est en lisant que Scylence a appris à écrire et à dessiner. Cartographe par la force des choses (quand on voyage seul, on est bien obligé de savoir manier une boussole et une carte, croyez-moi), Scylence excelle dans tout ce qu'il entreprend pour une seule raison : sa persévérance.
S'il n'est pas bavard, c'est parce que le jeune homme est concentré, et quand il est concentré, il pourrait passer des heures sur une seule petite chose. Minutieux, rigoureux, il a de cette patience dont on dit qu'elle est « olympienne », tant elle pourrait être mise à l'épreuve. Il s'est déjà vu tapis sous une fourrée pendant quatre jours, sans boire ni manger, pour juste esquisser sur le papier la forme d'une nouvelle espèce découverte. Son silence parfait et facile lui permet bien souvent de se tirer de situation dangereuse, comme on le croit muet, qui irait le tuer puisqu'il ne peut rien dire ? Et quand bien même il parlerait, n'est-il pas fils de pirate ? Oui. Fils de pirate...En effet, avant d'être un aventurier et un explorateur, un visionnaire de son époque, Scylence n'est autre que fils de pirates. Ses parents, la belle Mercy Dearborn, et son père, Percy Clapton, furent à leur époque deux bandits de la pire espèce. Mercy n'avait aucune pitié, et Percy quant à lui était aussi redoutable au corps à corps que derrière une enclume. Vous vous demandez sans doute alors comment deux créatures de la mer ont pu accouché d'un ange de modestie et de silence ? Car il existe une autre face, plus sombre, plus... terrible. Et c'est une face que l'on ne donnerait pas à Scylence, bien qu'elle existe.
Du Code d'Honneur des Pirates jusqu'à la haine de la marine, Scylence a tout gardé de son enfance. Quand il s'affichait dernier à frapper et à se battre, il a développé son don pour le dessin afin de cartographier, recopiant tout jeune les cartes au trésor de ses parents. Quand il ne pouvait pas tenir une arme sans courber le dos à cause du poids, il s'est mis à retenir des choses, tout un tas de choses. Fonctionnement des armes, à en dessiner les plans, les artifices. Scylence a cette fierté et cet honneur de pirate qui lui est cher, et plus que tout il ne veut pas être un fuyard ni un raté. Soit, c'est vrai, il n'excelle pas dans la force et dans les combats, mais au moins, il est de ces personnes indispensables sur un bateau.
Derrière cette tignasse verte pomme et son air candide, derrière ce silence dont on dit qu'il « approuve sans cesse », se cache une autre vérité. Scylence n'est pas... gentil. Pas réellement. S'il a le choix entre sauver un officier de la marine et un chat qui se noie, croyez-moi, il sauvera le chat. Un être humain à peu de valeur à ses yeux. Derrière ce visage impassible se cache des mots que le jeune homme ne dit pas, mais pas des mots gentils ou agréables à entendre, non, de véritables armes. Quand Scylence parle, ses mots résonnent comme un éclat de verre sur le sol, une assiette cassée. C'est fracassant, ça brise quelque chose quelque part, pour finalement laisser saigner.
Aussi, par l'honneur du jeune homme, il ne sera jamais question de se faire asservir, de se prostituer, et pire encore, la pire insulte serait encore de l'insulter de fille. De fille ? Plutôt crever ! Alors oui il ne peut pas frapper, oui il ne peut pas non plus se battre, mais le regard noir et méprisant de Scylence a de quoi rappeler celui de son père. Un regard terrible.
BIOGRAPHIE.
"Le silence est l'expression la plus parfaite du mépris."
MERCY DEARBORN
dite NO MERCY
(1572-1619)
PIRATE - NAVIGATRICE
" DANAÏDE "PERCY CLAPTON
dit THE SCYTHER
(1569-1611)
PIRATE - FORGERON
SANS FLOTTEUne vieille légende raconte que quarante épouses tuèrent leur quarante époux et s'enfuirent sur un bateau, devenant pirates, ne voulant plus jamais se soumettre aux hommes. Farouches et sauvages, elles se surnommaient elles-même les Danaïdes et voguaient sur les Sept Mers, sur le vaisseau Cara, luttant pour la sauvegarde des droits des femmes, jamais ne baissant la tête devant un homme. Quarante femmes, aux allures d'amazones, de ces femmes indomptables, de vraies lionnes des mers... Mercy Dearborn en était une. Navigatrice expérimentée, l’œil vif mais encore trop jeune pour se rendre seulement compte de ses capacités, elle avait échappé toute jeune à un père violent avec l'aide des pirates qui s'étaient arrêtés sur son île. Une fois sur la belle Cara, elle avait appris à lire une carte, puis à se repérer, et enfin à en faire une. Avide de liberté, personne n'aurait jamais pu croire qu'elle tomberait folle amoureuse d'un autre pirate, un mâle qui plus est.
Percy Clapton, lui, était un loup solitaire. La démarche lourde, le regard incisif promettant milles souffrances à qui oserait ne serais-ce que révéler le visage devant lui, sa galiote avait été attaqué par la Marine, et coulée. Seul survivant du naufrage, il avait été ramassé sur une planche de bois par le vaisseau des Danaïdes. Une fois sur Cara, le choix se posa : soit on tuait l'intrus, soit on le lâchait dans la nature, soit même on s'en servait pour former du sang neuf pour le navire. La troisième solution causa troubles et désordres, aussi les Danaïdes décidèrent de le laisser s'échouer sur la prochaine île que le navire croiserait. Durant le voyage, attaché au mat comme un esclave, ce fut Mercy qui tous les soirs venaient à sa rencontre, le nourrissant. Les jours se faisant, l'attachement se fit plus fort, peut-être même trop...
On déposa Percy sur une île ; Mercy y descendit également.
Plus tard dans l'histoire, le ventre de Mercy devint rond comme on y avait déposer le seul et unique héritier de la lignée des Clapton, une lignée de forgeron maniant l'art de la faux. Quand il vint le moment d'accoucher, pourtant, Mercy et Percy se fâchèrent violemment. Il n'était pas question pour la Danaïde que son enfant, fille ou garçon, porte le nom de son père, et il n'était pas question pour Percy de laisser échapper sa seule chance d'avoir un héritier digne de son nom, portant le sien comme un oriflamme. La dispute alla si loin que Percy, un soir, s'en alla sans un mot, furieux, et disparu dans la nature. Deux jours plus tard, un cri résonnait dans la forge froide, vide, se remplissant d'une nouvelle chaleur, celle d'un nouveau né aux cheveux couleur pomme et aux grands yeux bleus : Ashley. L'enfant ne connu pas son père les trois premières années de sa vie et fut élevée par sa mère qui dessinait, pour le journal du village, des affiches, des tableaux et parfois des cartes. Le mal de la mer se fit pressant, et Mercy prit ses affaires et son fils et remonta à bord du Cara, avec ses « sœurs Danaïde ». Entouré de petites filles rebelles, Ashley fut traité de même. Portant une queue de cheval haute, et de longs cheveux, il apprit le métier de cartographe auprès de sa mère, redessinant maladroitement les cartes des Danaïdes, des années durant...
C'est vers ses cinq ans qu'une bataille décisive éclata. Ashley et ses trois seules amies de l'époque, cachées dans la cale, n'entendirent que les canons tirant ici et là dans les airs, et les « ploufs » violents de ces tirs ratés, atterrissant dans la mer froide et profonde. Il n'en fallait pas plus pour que les quatre amies de se serrer un peu plus, tremblotant, cachées derrière plusieurs tonneaux. Puis après plusieurs minutes, revint le silence, et le calme. Quelques pas au dessus d'eux faisaient bien craquer les planches de bois de la vieille Cara, mais plus rien qui ne faisait peur à présent. Aoi descendit chercher les bambins, et les quatre enfants remontèrent, cherchant aussitôt des yeux leurs mères. Seulement le regard de Ashley croisa les prunelles sombres d'un homme qui attendait, bien droit sur le pont du navire, une faux dans la main et un regard brillant. Sa mère lui avait trop bien raconté les cent histoires qui avaient mené Mercy dans les bras de cet homme, et les histoires qui avaient fait que cet homme, un jour, était partit. L'enfant renifla et couru doucement vers sa mère, se cachant derrière elle, tenant fermement sa jupe, l'air apeuré. Que rien n'arrive à maman, suppliait ses grands yeux de jade, brillants de quelques larmes dissimulées.
« C'est donc une fille ? » La voix rauque du loup de mer sonnait, viril, dans le crâne du petit garçon qui baissait aussitôt les yeux, d'un air un peu vexé, boudeur aussi. Une fille ?
« C'est un garçon, Percy... Dis bonjour, Ash'. Dis bonjour à ton père... »
C'était la première fois de toute sa vie que le jeune Ashley se sentait aussi ridiculement petit, lui qui dépassait d'une bonne tête les fillettes qui jouaient avec lui. En voyant ce géant, ce colosse même ! descendre vers lui, il rentra doucement la tête dans les épaules, de cet air sage qu'ont les bambins intimidés, et sentit deux bras, forts et puissants, le serraient chaudement contre un torse sentant la sueur . La large main de son géniteur lui tenait la nuque et la tête. Ashley jeta un regard à sa mère qui souriait tendrement, et finalement se détendit et passa ses bras autour de la nuque de Percy, rendant à ce dernier son étreinte.
Bien sûr, Percy ne resta pas plus de quelques heures sur le bateau des Danaïdes. Il resta juste assez de temps pour demander une sorte de garde partagée avec Mercy, une façon de se rapprocher de son fils, et de lui léguer, à défaut d'un nom, un savoir faire. La mère accepta, car si son honneur voulait qu'elle ne lui pardonne pas, son cœur en faisait tout autrement. Ils se quittèrent ainsi, et les années passèrent, rythmées par les batailles et les dessins, les changements de bateau – quand Ashley passait du Cara à la galiote de son père – et c'est dans le meilleur des mondes que son enfance filait, au fil de l'eau et des paysages.
Les fillettes avec lesquelles il avait pris l'habitude de parler se mirent à le nommer Sisi, puis plus tard Silence... La différence entre lui et elles n'avait rien de frappant, et si Percy s'en désolait, il le prenait finalement avec un sourire un peu moqueur, disant à son garçon qu'au moins il aurait toujours meilleur figure que bien des ivrognes et des taulards. Et si le surnom de Silence ne lui plaisait pas, alors il n'avait qu'à dire qu'il s'appelait Scylence, et que ce n'était rien d'autre qu'un surnom donné par son père, parce que ce dernier s'appelait Scyther, et que c'était de tradition... et parce que ça faisait toujours davantage plaisir de se dire que son prénom vous a été donné par votre père plutôt que par des fillettes moqueuses. Ses plus belles années se passèrent auprès du Scyther. Pirate et bandit solitaire, il raconta à son fils la magie du passé, l'époque où il avait des amis, une petite flotte, et où leur seul rêve était de parcourir la Red Line et plus loin encore, aussi loin qu'ils le pouvaient, mais que cette époque était révolue. Un à un ils avaient été arrêtés, jetés en prison, d'autres avaient même été condamné à mort. Au final, il ne restait plus que lui, le Scyther, le Manieur de Faux, et que c'était pour cette seule et unique raison qu'il devait reprendre le marteau et l'enclume de son père. Si sa force ne le lui permettait pas, Scylence s’exerça rapidement à être utile à son père ; aussi il dessinait de temps à autre des armes sur du papier froissé et le lui tendait, admiratif quand Percy Clapton battait le fer pour donner vie à ses créations d'enfants.
Le bonheur, pourtant – et comme on le sait, est toujours de courte durée. Au milieu de sa septième année de vie, on vint frapper à la porte de Percy Clapton. Un affrontement terrible eut lieu, comme Percy ne voulait pas se rendre. Il l'avait trop dit, trop répété avec sa fierté de lion : « Un vrai homme ne plie jamais genoux, un homme véritable ne regarde jamais ses chaussures, un homme, ça avance et ça regarde l'horizon Scy' ! »... Ce jour-là, la tête de Percy Clapton roula sur le sol et son corps tomba du côté opposé. La légende du Manieur de Faux s'éteignit sur la lame d'un Capitaine de la Marine et dans les cris de douleur de son fils. Ce fut la dernière fois, pendant longtemps, que la voix de Scy' résonna. Au village, on envoya un éclaireur pour venir chercher l'enfant ; une semaine plus tard, Mercy revenait et reprenait son fils, l'extirpant de ce qui serait sa première véritable épreuve.
Une fois sur le bateau, les années passant et le corps du jeune garçon ne changeant pas énormément, se montrant même plus gracile et élégant que ses amies d'enfance, on le mit au dessin plutôt qu'à l'épée. Il se posa comme assistant navigateur, cartographe, et biographe. Jeune certes mais attentif, il écrivit les lignes du chemin des Danaïdes. Pour ses neufs ans, on lui offrit « Orphée », un chien. C'est à partir de ce moment que lui prit l'envie d'en savoir davantage sur le monde qui l'entourait. Il commença par répertorier le bois dont était fait le Cara, puis les fleurs que la belle Haiko mettait dans ses cheveux, et plus tard les comportements de son chien. Lentement mais sûrement, jusqu'à ses quinze ans, Scy' grandit au milieu de jeunes femmes sans avoir l'air déplacé, dans un mutisme presque parfait. La mort de son père l'ayant traumatisé, il n'avait plus dit un seul mot depuis. Ça ne dérangeait personne, on se disait qu'au plus, ça ne ferait du tord qu'à lui même... et puis, il n'était pas Vigie.
L'année de ses quinze ans aurait du conclure la fin de sa jeunesse et le propulser dans l'adolescence, au lieu de ça, elle ponctua la fin de son mutisme maladif. Une bataille éclata, comme il y en avait souvent sur les mers, mais au lieu de ça, la bataille fut plus brutale, plus... triste. Haiko mourut, tout comme Aoi, et c'est tout naturellement qu'il fut la proie des pirates d'en face. Alors qu'il courrait pour échapper à un agresseur, Orphée se jeta sur l'inconnu. Un coup de feu retentit, lui perça la boîte crânienne, et la bête mourut, après avoir épancher sa cervelle sur le bois du ponton. Figé sur place par la mort brutale de son chien, Scylence fixait d'un regard ahuris l'homme qui se rapprochait dangereusement de lui. Un frisson plus tard, la main de ce dernier se refermait sur sa gorge et le plaquait contre le mur le plus proche, glissant une autre main sous son t-shirt. Dans la panique, Scylence sortit son couteau et le planta dans le torse de l'homme qui le tenait, et retomba avec lui sur le sol. L'un était mort, l'autre était dans un autre monde. Tout ça ne pouvait être qu'un rêve, un maudit cauchemar, c'était sûr... Et pourtant. Un cri plus tard, de la part d'une fillette qui avait bien grandi, on lui montrait une embarcation sur le flanc du Cara. Deux enjambées plus tard, Scylence, accompagné de deux amies, ramaient au plus vite dans la nuit, s'échouant au large de la première île qu'ils croisèrent.
Quand ils retournèrent au bateau, deux jours plus tard, le Cara avait été honteusement découpé et dépouillé. Seul le mat subsistait, flottant d'un air macabre, et à ce dernier était pendu navigateur, vice-capitaine et capitaine. Les pieds de Mercy pendaient dans le vide, nue, saccagée. Le bateau avait brûlé, prenant une teinte noircie, mais les corps y avaient été attaché plus tard comme ils n'avaient pas été rongé par les flammes. À la vue des bleus et des coups, la bataille avait été perdu très rapidement, mais la torture avait duré longtemps. Ce jour-là, Scylence se jura de ne plus jamais fuir. Quand bien même il faudrait le payer de sa vie.
Que faire finalement quand on a quinze ans et que rien ne nous attache ? Pas grand chose. Scylence quitta les deux dernières Danaïdes et rejoignit une petite île. La population, chaleureuse et accueillante, lui proposa de loger chez une habitante contre un peu d'aide. Les premières années il travailla au champs, puis se proposa pour dessiner et écrire au journal. Quand il eut un peu d'argent de côté, il proposa d'écrire de petits récits de voyage, qu'il enverrait par message à travers les îles, et que l'on publierait contre un peu d'argent dans une rubrique du journal. La chose acceptée, il marchanda avec des navigateurs et se fit inviter sur des cargos de nourriture, voguant d'îles en îles. Avec de l'espoir ? Pas vraiment. On pourrait bien se dire que le but de Scylence est de venger ses parents, ou alors d'oublier, mais rien de tout ça est vrai. La seule chose qui motive aujourd'hui Scylence, c'est « sa bible », son livre épais, commencé quand il n'avait que dix ans, par des cartes recopiées et approximatives, jusqu'à aujourd'hui, bientôt dix-neufs ans, aux schémas de squelettes de créatures extraordinaires. Son rêve ? Le finir, un jour. En attendant ce jour, il ne lui reste plus qu'à voguer, encore et encore... Qui sait, un jour il trouvera peut-être un autre but dans la vie.
TEST RP.
"Il y a beaucoup de gens dont la facilité de parler
ne vient que de l'impuissance de se taire."Je le savais... Je le savais que c'était une idée à la con... Je le savais... Ses pensées, toutes les mêmes, s'orientaient vers son estomac et le déconcentrait. Assis au milieu de nul part, Scylence fixait, l’œil hagard, un mouvement des buissons, mais rien. Il faisait nuit, froid, il avait toutes les chances de tomber sur un félinoïde à grandes dents, et pourtant, il ne bougeait pas. La fatigue, peut-être ? La lassitude, sans doute. Après sept semaines à marcher dans la forêt, dont quatre prévues initialement, il y avait de quoi se lasser de la situation. Scylence savait : c'était trois semaines de trop. Trois semaines de perdues, et maintenant il devait faire face à la faim, parce quand on prévoit quatre semaines, on prévoit cinq semaines avec de quoi manger. Mais jamais sept. Un buisson qui chante, non mais franchement... T'as déjà vu un buisson qui chante ? A part ton estomac et tes courbatures, y a rien qui chante Ash', tu t'es loupé, point barre. Et en plus de t'être trompé, t'es paumé, t'es seul, et t'es au milieu d'une...
Une patte de velours, au loin, étouffa un craquement. Une branche pliée, au loin. Les yeux de Scylence, qui brillaient dans la nuit en deux lunes vertes, cherchèrent la source du bruit, mais rien. Son esprit le jouait-il des tours ? Pas sûr. Il se releva doucement, sans faire de bruit. Sa main doucement glissa le long de sa cuisse jusqu'à sa botte et en sortit très lentement un couteau. L'éclat métallique brilla un instant, comme un rayon de lune frappait dessus. Mais toujours rien que le silence, et rien à l'horizon qui n'annonçait un danger. Rien, sauf son instinct. Tu perds les pédales mon pauvre. Tu vois bien qu'il n'y a que dalle ! C'est juste ton esprit qui t'joue des tours... C'est sûr. T'as juste envie d'te faire manger parce que t'as la dalle, c'est tout... Mais rien à faire, il restait persuadé de quelque chose. Un long frisson lui remonta l'échine comme il se sentait épier. La moindre goutte de sueur était un repère pour une créature nocturne quand lui était aussi aveugle qu'un chaton qui vient de naître. Il n'avait aucune chance. Aucune, à moins de repérer la créature avant qu'elle n'attaque. Ne pas trop bouger, se tapir, se rétracter. Ne jamais offrir sa gorge. Il connaissait par cœur les branches, les familles de bête, et il n'allait pas être si facile que ça à abattre. Pas qu'il frappait fort : mais parfois, le cerveau était un poil plus utile qu'un muscle.
Lentement il fit pivoter la lame entre ses doigts et la sera davantage. Ses doigts tremblaient un peu, du manque de sucre et de nourriture de cette dernière semaine. Manger des feuilles ça n'était bon qu'un temps. Si la faim était grande, l'instinct de survie l'était davantage. Il serra les dents et recula doucement son pieds, se pencha en avant et poussa doucement sur ses chevilles pour s'accroupir sans bruit, sans mouvement. Il fallait qu'il puisse courir sans perdre de temps au cas où il se retrouverait contre bien plus gros que lui. Ses yeux cherchaient, et plus le silence se faisait pesant, plus il paniquait. Il y avait bien une chose qu'il fallait savoir, c'était qu'une forêt n'est jamais silencieuse. Il y a toujours le bruit des moustiques ou encore des insectes rampant, mais jamais, jamais elle n'est silencieuse. Auquel cas, c'est que vous êtes déjà morts. Il détourna à peine le regard qu'une chose sortit de derrière un buisson. Première réaction, parer. Ses bras se croisèrent devant lui alors qu'une patte énorme le fit reculer de trois bons mètres en arrière, glissant sur la mousse, pour finalement s'écraser contre un arbre. Il rouvrit les yeux, et la bête était là, aplatit au sol, les yeux brillant d'une lueur joueuse et malsaine à la fois. Un gros chat... putain, un gros chat !*
Son couteau était loin de lui, resté sous le ventre du monstre. Son esprit lui criait de courir... mais ça aurait été inutile, et en plus, il en serait mort. Il fronça légèrement les sourcils. La bête n'avait pas faim, elle avait juste envie de jouer. Le sang séchait sur ses moustaches et son poitrail montrait qu'elle avait déjà eut un bon repas, aussi elle n'allait pas, peut-être pas s'acharner sur lui. Les tâches sur son dos, en forme de lune et de cercle, lui montraient qu'il n'avait aucun intérêt à grimper à l'arbre : c'était le domaine privilégié de la bête. Ses yeux la fixaient, la détaillaient, rapidement. C'était une question de vie ou de mort. De vie ou de mort. Cela dit, il fallait faire quelque chose, et vite.
Joueur. Un Chat. Il fixa l'immense tas de poil qui mouvait ses omoplates saillantes, et ces dernières faisaient des vagues sous sa peau. Un Chat... Il fallait le tuer. Il n'y aurait pas d'autre moyen de s'en sortir. Elle le suivrait, et … et il n'y avait pas besoin de vous faire un dessin de ce qu'il adviendrait de lui quand la bête aurait faim. L'analyse finie, Scylence se rembrunit, se calmant aussitôt avec un sang-froid à toutes épreuves. Il regarda autour de lui, et ses yeux se posèrent dans les yeux de la créature. Un gros Chat... Il eut un sourire fin, presque arrogant, alors que le félin se redressait, penchant la tête sur le côté, intrigué. Allez, tu vas pas te laisser faire par un matou pas vrai ? Courage. Tu sais que tu peux le faire. Un p'tit coup dans la truffe, et il gambadera loin de toi... Juste un p'tit coup dans la truffe...
Les pulsations du cœur de l'humain avaient changé, bien plus lent à présent, trop régulier. Quelque chose clochait, la bête le savait. Une chose était sûr : ça n'allait pas plaire à tout le monde. Scylence eut un fin sourire et se mit à courir en direction du chat. Les oreilles de la bête se levèrent, droites en haut de son crâne, et il eut un mouvement de recul ne comprenant pas la situation. Il comprit une demi-seconde plus tard qu'on l'attaquait, alors sa patte s'étira, toutes griffes dehors, et il la balança vers l'humain. Scylence se jeta à même le sol, glissant sur son flanc, évitant de peur la patte mais pas le sol, les cailloux entamant son épiderme jusqu'à le faire saigner légèrement. Il siffla, attrape son couteau, et... MERDE ! fut balayé. L'avantage quand on est un chat de deux bons mètres de haut et aux dents de trente centimètres de long, c'est qu'on a également une queue de un bon mètre avec de sacrés muscles à l'intérieur.
Il glissa jusqu'à une fourrée, entré de force. Ses joues se firent égratignés par les ronces et il couina, sentant les épines du buisson lui rentrait à même la peau. Chaque mouvement, chaque moindre frisson, lui arrachait davantage le visage. Il ferma les yeux, mais du les rouvrir, ses paupières s'écorchant. Qu'importe, il n'était pas question de laisser le chat le dévorer sans rien faire. Il siffla comme il voyait que le chat s'approchait doucement de la fourrée. Il leva la patte, la tendit, joueur, la tâta du bout des griffes, mais les épines lui firent mal alors il recula aussitôt, effarouché et cracha. Son poil tout hérissé formait une auréole sombre tout autour de lui. Scylence eut un sourire comme il commençait à comprendre que l'animal n'irait pas se frotter davantage au buisson, ou tout du moins pas aujourd'hui. Le chat s'étira, fit le tour du buisson deux bonnes fois, puis finalement s'en alla en feulant de douleur, les coussinets bien attaqués par les toutes petites épines du buisson.
Le naturaliste eut un petit sourire, mais son sourire se perdit aussitôt qu'il bougea la tête et sentit les épines plantées dans sa nuque bougeaient elles-aussi. Quelque chose qui avait fait fuir le Chat allait le retardait lui aussi dans sa quête. Il grommela, soupira, et se rendit à la seule solution qu'il pouvait dès lors envisager : tout arracher. Il inspira bien fort, se mordit la langue pour ne pas hurler, et finalement repoussa brutalement les branches de la fourrée. Les épines s'arrachèrent de la peur du jeune homme d'elles-même alors qu'il étouffait un gémissement de douleur, emportant ici et là des morceaux d'épidermes. Il se débattit quelques secondes, rampa à même le sol, et s'extirpa finalement des ronces en couinant de douleur, sauvé.
C'était déjà un combat de gagner. Il se mit sur le dos, inspira profondément, le visage, la nuque, les mains et les cuisses en sang à cause des ronces, et soupira. La prochaine fois que t'as une idée de génie, genre entrer sur un territoire de Gros Chat, j'te tue Ash', compris ? J'te tue... Il fixa le ciel et eut un petit rire. Au moins il était vivant. La fatigue, elle, l'emporta. Il s'endormit à même le sol, épuisé, et se réveilla le matin suivant. L'aube perçant la canopée, les quelques rares rayons qui allaient jusqu'à lui frappaient de pleine fouet son front. Il se réveilla en sueur, aveuglé aussitôt les yeux ouverts, et roula sur le côté, tête face au sol. Son corps n'était plus qu'une charpie de muscle mal entretenus et mal menés ces derniers temps. Il fallait qu'il mange, et vite. Mais pas une pomme, pas juste une pomme. Il lui fallait de quoi manger un vrai repas, avec de la viande et des nouilles, et ce genre de truc qui faisait gueuler un peu plus fort son estomac rien qu'à s'imaginer.. oh non, surtout ne pas s'imaginer. Il ferma les yeux, l'air ailleurs un instant, un sourire bête sur les lèvres, puis se réveilla en sursaut. Le chat ! Il se redressa aussi sec et posa ses yeux sur ses jambes ; encore là. Il leva les mains, toucha son visage, et mis à part le sang coagulé qui lui collait à la figure et les possibles hématomes, rien.
Génial. Le chat n'était pas repassé pour venir lui piquer le muscle de ses joues ou un morceau de sa jambe droite. C'était déjà ça de gagner. Il se redressa tant bien que mal, à l'aide de ses bras, et ramassa son couteau un peu plus loin. Maintenant, la mission n'était plus de chercher la fleur, mais de trouver à manger et de sortir de cette maudite forêt. Et pour ta fleur, t'auras qu'à acheter une marguerite, fais pas chier avec tes buissons qui chantent, merde ! L'instinct de survie vaincra toujours.
Il renifla un bon coup, sentit ses jambes toutes frêles sous lui qui lui faisaient un mal de chien, mais ne dit rien. Il eut un petit sourire pour lui même, parce que c'était toujours bon signe de sentir quelque chose – ça ne l'était jamais de ne plus rien sentir du tout. Il se mit à marcher finalement, reniflant l'air. Il marcha de longues minutes, puis plusieurs heures. Il tomba sur un petit buisson recouvert de baie rouge. Il se jeta dessus, comme un affamé, mais s'arrêta juste avant de les mettre en bouche. Ses yeux se posèrent sur eux, il haussa un sourcil et les jeta aussi sec. Baie rouge à cœur ulcérant. Un coup à mourir d'une hémorragie en plein milieu de la forêt et finir dévorer par les charognards... Non merci. Il préférait encore souffrir de la faim. Il soupira, déçu, et reprit sa marche. La forêt était dense, comme dans la plus part des forêts qu'il avait traversé. De gros arbres, immenses, s'étendaient à perte de vue. Généralement, au loin, il ne pouvait plus voir que des troncs épais aux écorces attaqués ; le passage des « Gros Chats » laissait ici et là leur trace, plus ou moins visible pour le commun des mortels.
Il haussa un sourcil alors qu'une toute petite boule de poil attendait au pieds d'une fleur et la reniflait tout amoureusement, émettant un petit ronronnement. Un ronronnement ? Vraiment ? Il eut un petit rire, et remarqua nombre de petites autres boules de poil – de la taille d'un poing – qui s'enroulaient autour de ces fleurs... Herbe à chat, pensa t-il, amusé. Il se pencha, et en attrapa une touffe, sortit de son sac une poche hermétique et l'y enferma. Ça peut toujours servir si tu croises encore un gros chat, pas vrai Ash' ? Règle numéro trois, être prévoyant, c'est bien... t'as rien oublié ? Il se retourne, regarde autour de lui, vérifie, mais il n'y a rien. Alors il passa par dessus les petites boules de poil, les esquive, et traverse ainsi le champ. Prochaine étape, la douche. Si tu t'endors avec de l'herbe à chat sur le pantalon, t'es mort mec, tu le sais, alors trouve toi une putain de rivière, et vite...
Le jeune homme détourna le regard et continua tout droit. Tout devant, il y avait une falaise, et plus en bas, la rivière. Il grimaça. Mais qu'importe. Après tout la nuit n'allait pas tardé à tomber, alors... Alors il verrait demain. Il n'était plus à ça près. Il déposa son sac derrière un rocher et, avec son couteau, découpa trois grandes feuilles d'un bananier immense et s'en fit une cabane improvisée. Il déposa sur le sol un tas de feuilles diverses et variées ; s'il pleuvait, il serait au moins à l’abri de dix centimètres. Il se coucha alors, n'ayant rien avaler, mais non moins content d'être heureux. Il ferma les yeux, et s'endormit difficilement. Il se réveilla en sursauts, deux fois, et finalement ne se rendormit pas. Amorphe, allongé sur le flanc gauche, ses yeux verts fixaient droit devant lui. Son ventre lui faisait tellement mal, et sa bouche était tellement sèche qu'il aurait presque supplié pour qu'il y ait une bonne averse. Il ferma les yeux, la tête lourde, et appuya sur son ventre. Une crampe vint tordre son diaphragme, ou le tendre il n'en savait rien – tout ce qu'il savait, c'était que la douleur était de plus en plus insupportable. Il avait bien réussi à manger deux fruits il y avait deux jours, mais deux autre jours sans manger, c'était dur. Il soupira lourdement alors que la crampe se calmait jusqu'à disparaître entièrement. Il relâcha l'air de ses poumons et eut une mine apaisée, un sourire calme sur les lèvres.
Il referma les yeux, doucement, mais les rouvrit aussitôt.
Un bruit... Il y avait un bruit. Tu tombes dingue, Ash'... T'es dingue... Il pinça les lèvres, ses yeux cherchèrent quelque chose, mais là encore il n'y avait rien. Il fronça doucement les sourcils et se redressa, repoussant les feuilles qui le couvraient pour le cacher. Il marcha doucement à travers les roches et la prairie. Il retourna doucement sur ses bras et se mit bien vite à genoux en voyant une silhouette au loin. Il se mit à avancer très lentement, en rampant. Plus il avançait, plus la chanson sonnait à ses oreilles. Était-ce un sifflement ? Il n'en avait pas l'impression. Il avança, se coula sous un buisson de baie empoisonnée, chassa de la main un bousier et posa ses yeux sur le champ d'herbe à chat. En plein milieu, il y avait un gros chat. Endormi, enroulé en boule, la barbe rougie, c'était le chat qu'il avait croisé la toute dernière fois. Il eut un petit sourire en apercevant une petite chose à côté du félin, de la broussaille frottant ses feuilles, se secouant en une musique étrange mais douce et symphonique. Le buisson qui chante. Tu l'as trouvé ! Tu l'as Ash' ! T'as juste à détourner l'attention du gros chat, et tout est bon ! C'est...c'est...
Les sourcils du jeune homme se froncèrent. Dans l'ombre, un bretteur approchait. À sa ceinture, un fourreau long de deux mètres... Son regard lorgnait le buisson, et juste à côté le chat. Scylence serra les dents et se tendit. T'es vraiment qu'un con, t'es passé devant tout à l'heure, et là, c'est ce pauv' type qui va chopper ton butin... Pour le revendre à un riche... Bravo. Franchement bravo Ash', tu fais de mieux en mieux... Il se maudit intérieurement. Bon. Il n'y avait pas trente six moyens. Il fit claquer sa langue sur son palais, et de sous le buisson, sans bouger, leva la main et siffla fort. Le sifflement réveilla le Gros Chat qui se redressa aussitôt, se sentant en danger. Le bretteur se retourna mais ne vu rien - tout du moins pas de là où venait le sifflement. Un oiseau s'en alla, le bretteur fronça les sourcils; c'était sûrement ce foutu oiseau de malheur! Le sabreur comme le félin se retrouvaient face à face. L'un avec un sabre, l'autre avec des griffes. Scylence fronça doucement les sourcils, se mordillant la lèvre alors que le buisson avait cessé toute mélodie, comme effrayé par tant de remous. Le sabreur fixait le félin, ses doigts serrant nerveusement la garde de son épée.
Le félin s'élança, ouvrant la gueule comme il n'hésiterait pas une seule seconde à mordre son adversaire. Le sabreur, lui, ne bougea pas. Expérimenté, sa lame bougea à peine, et c'est sur l'impulsion de ses jambes que la lame vint se frayer un chemin facile de la gorge à la boîte crânienne de la bête. Les pattes du félin, ouvertes, prêtes à attraper sans ménagement l'humain, se stoppèrent net comme la lame venait de réduire en purée son cerveau et la créature tomba aussi sec, morte nette. Scylence fixa le spectacle, et fit tomber sa tête contre le sol, d'un air désespéré. En plus il a fallu que tu tombes sur un chat handicapé et un sabreur expérimenté... Franchement, t'as tout gagné Ash'. T'as la dalle, t'as pas ta fleur, t'es paumé, t'es entouré de félins qui veulent ta peau et... … c'est une super idée.
Les yeux du fils de pirate brillèrent comme il se relevait sur le sabreur. Ce dernier se penchait et plongeait sa main à travers ses branches. Il arracha net quelque chose, et ressortit sa main des branchages. Au creux de sa paume, une toute petite fleur blanche, une marguerite à première vue, émettant un petit bruit strident et aigu, comme un pleurs... Mais un pleurs de fleur. C'était ça ! La fleur qui chante. Le buisson n'était qu'une vulgaire couverture. Scylence siffla, et se frappa à nouveau le front contre le sol.. C'était ridicule. Il releva le nez, mais le regard du sabreur était vers lui. Il se tendit, planta sa face contre le sol. Sa longue tignasse verte ferait l'affaire. Tout du moins il l'espérait. Il ferma les yeux, puis les releva. Le sabreur n'était plus là.
Scylence resta quelques longues secondes immobiles, puis se redressa doucement. Après tout il n'avait aucun intérêt à traîner, maintenant qu'il avait la fleur... Le naturaliste fit la moue et retourna à son campement, récupérant son sac. Sans cette dernière, son encyclopédie allait être incomplète, et il n'était pas question de revenir sur ses pas d'ici un ou deux ans. C'était maintenant, ou jamais... Il prit la direction du champ d'herbe à chat, le traversa à la va vite, mais s'arrête devant l'immense bête morte. Il la regarda du coin de l'oeil, et son estomac cria un peu plus fort. Il sortit de son fourreau son couteau, le plongea dans les entrailles de la créature et en coupa une longue lamelle. Il la rangea dans une nouvelle poche puis dans son sac et reprit la route. Il n'avait pas le temps ni le loisir d'allumer un feu. Pas maintenant.
Une petite trotte plus tard, alors que l'aube se levait, la trace du sabreur lui était toujours inconnue. Les arbres se ressemblaient tellement que c'en était agaçant. Il dévia, sembla reconnaître la falaise au loin, et soupira. Il avait marcher en rond, c'était bien ça ? Il se frotta la tempe, embêté, et vraiment perdu. Depuis que sa boussole avait été avalé par un petit singe bleu, et que sa carte de l'île avait pris l'eau, il n'avait plus grande chance de retrouver la terme ferme. Il s'arrêta donc près de la falaise, regarda en bas. La rivière était là, mais il y avait quatre mètres de dénivelé abrupte. Pas dit que s'il tombe il ne meurt pas sur le coup. D'ailleurs c'était presque sûr qu'il y resterait s'il tombait. Il se gratta la nuque, embêté. Maintenant que t'es seul, tu pourrais au moins manger... Une bonne idée, en soit. Il ferma les yeux et eut un sourire amusé. Manger. Rien que le verbe lui mettait l'eau à la bouche. L'eau à la bouche... il avait soif aussi. Il rouvrit les yeux, voulu se retourner mais se stoppa aussitôt.
Une sensation froide sur sa gorge le fit grimacer. Il baissa les yeux, et ce fut juste pour apercevoir l'éclat couleur acier d'une arme, et plus précisément, un sabre. Un sabre relié à une main, et une main... une main qui appartenait forcément à quelqu'un.
« Je...Pourquoi tu me suis ? »
Tiens, je m'en serais douté ça... Scylence n'en disait rien. D'ailleurs son corps entier ne disait rien, et restait là, statique, figé dans les airs. Il ravala sa salive, alors que l'homme reculait, le tenant toujours au bout de l'épée, mais tout d'un coup beaucoup plus sceptique. Ah oui, ça fait toujours cet effet. J'aurais presque oublié, ahah... Scylence se retourna doucement. Par chance peut-être ses cheveux étaient détachées et tombaient en cascade sur ses épaules, une cascade sauvage et hirsute qui lui donnait tout l'air d'une amazone. Il le fixa, sans expression, sans un mot.
« T'es...pas un pirate. T'es une fille... ? »
« Ashley. Je m'appelle Ashley... » Scylence eut un sourire apeuré et recula d'un pas. Jouer la comédie, c'était une chose qu'il fallait parfois savoir faire pour rester en vie.. « Je suis perdu*, alors... je cherchais le chemin, et comme j'ai vu que... »
« Ton visage est griffé. Tu t'es fait attaqué ? » Il semblait inquiet, le fou.
« Oh. Par un chat, et je suis tombé dans des ronces, alors... »
« Je vois. Plus rien à craindre, je l'ai tué. »
Silence entre eux. Pesant. Le sabreur le jaugeait, l'air perplexe. Est-ce qu'il devait seulement le laissait en vie ? Pas possible. Scylence le fixait en retour, regardant autour de lui, et finalement se racla la gorge, d'une voix claire quoi que difficile ; sa bouche était devenue trop sèche. Il se rapprocha d'un pas, ses doigts effleurant la lame.
« Écoutes, ça fait une semaine que je suis perdu dans cette forêt. Si tu m'aides, je veux bien donner quelque chose en retour. Je n'en parlerais à personne, je veux juste sortir d'ici, tu vois, et j'ai beaucoup d'argent... »
Comme il parlait, Scylence avançait toujours, ses doigts remontant sur la lame, l'effleurant de tout son long. Le sabreur jeta un œil à son sabre, puis à la main toute fine de la personne qui était en face de lui. Cette fille était aussi intrigante que gênante. Ça lui faisait quelque chose au cœur, mais ce n'était pas des sentiments, juste une petite pointe quelque part. Difficile de mettre un mot dessus. Scylence renifla, baissant les yeux, ce qui ne lui donnait qu'un air un peu plus misérable et pathétique. Les doigts du sabreur se desserrèrent doucement de sur sa garde, comme il la relâchait lentement. Scylence continua de chuchoter, tout bas, alors que lentement ses pieds se posaient entre ceux de l'homme.
« Aide-moi, s'il te plaît... »
Petite voix pathétique, bien serrée, continues comme ça et il est cuit.
« Il y a un chemin... » soufflait le sabreur tout de suite après, voyant que le nez de la « jeune fille » frôlait son menton. « ...suffit juste de remonter la rivière, vers... la droite, vers... le Nord, et... tu arriveras au... village et...prendre la première embarcation... »
« Je vois... » Les yeux de Scylence brillaient d'une lueur malicieuse, ce qui ne le rendait finalement que plus féminin. Ses doigts touchèrent le revers de la main du sabreur, remontant sur son poignet. « Je dois dire merci, alors... »
Un petit sourire entendu, le sabreur déglutit, ses joues devenant peu à peu rouge. Combien de temps est-ce qu'il était perdu dans la forêt celui-la ? Peut-être autant que lui. Il est puceau, ça se sent à plein nez, regarde sa face Ash', il a une tête de rat. Barre-toi, fais pas ça... Tu fais une connerie, là... Le bretteur jeta un regard à Scylence, puis se tourna, commençant à déboutonner – pudique – sa ceinture. Maintenant! C'est maintenant! Scylence eut un sourire, sortit d'un geste rapide son couteau et le planta dans la gorge du bretteur, le retirant aussitôt et recula. Le sabreur tomba au sol, secouait par des spasmes, les yeux révulsés alors qu'il posait sur sa gorge ses deux mains, surpris mais déjà mort. Scylence releva le visage, recula d'un pas alors que son pantalon de toile était éclaboussé de sang, ses yeux fixant le garçon qui mourrait. Il mit dix bonnes minutes à se vider de son sang et à ne plus tressauter. Le naturaliste grimaça, se pencha, et tapota ses poches. Il tira sur son jeans, arrachant presque le tissu pour en sortir une boîte. Quand il l'ouvrit, la petite fleur était là et émettait toujours ce bruit strident. Il referma aussitôt la boîte et la fourra dans son sac. Son couteau goûtait encore de sang. Il regarda le cadavre, avec un sourire en coin.
« Une chose : on arrache pas une fleur, on la coupe avec un sécateur. Compris ? »
*un "gros chat" = espèce non répertorié/non connu par Scylence, taille d'un cerf, physique d'une lionne, mental d'un chat de 6 mois; espèce dangereuse, qui sera répertorié plus tard, ahah (création).
*buisson chantant = espèce végétale qui ne sert à rien si ce n'est décoré ; pousse très rarement, on dit même qu'il n'en existerait qu'une seule par île ; se cache sous un buisson et ne chante que lorsqu'elle se sent protégée ; une fois arrachée, elle ne fait qu'émettre un son aigu et strident, comme un pleur de petite fille quand on tire sur ses cheveux.
*non conjugaison en -ée du dialogue : Scylence ne se considère pas comme une fille... et puis, il n'a pas mentit.
IRL.Prénom : Mélissa, mais tout le monde m'appelle Sha. (: [feat. N de Pokemon]
Age : 19 ans.
Aime : Awh... One Piece? Le RP, la musique, mon acolyte qui devrait pas trop tarder sur ce forum, et puis sinon... euh... euh... *panique* ... le silence, ah !
N'aime pas : Les débats inutiles, les critiques non constructives, les filles trop..filles... Et... les arrogants. En général.
Personnage préféré de One Piece : Hélas... Ace. Sans réfléchir. Sanji/Zorro me font bien rire, mais Ace est vraiment mon personnage préféré du début à la fin.
Caractère : Les autres me décriraient mieux... euh... Disons que je suis un poil susceptible quand on critique mon travail, que je suis un poil minutieuse et rigoureuse même sur des trucs dérisoires... puis sinon j'suis zen. Très zen.
Fais du RP depuis : Depuis que j'ai 11 ans, et sans aucun interruption. C'est la classe, j'arrête pas de me vanter et tout ! -zbaf- Non, j'aime juste ça. :3
Disponibilité : Passer sur le forum, 7/7. Après, RP... ça varie selon mes cours (L1 Droit ça pardonne pas), même si en général, si la réponse à faire est pas trop longue, sur 2/3jours c'est répondu même si j'ai du boulot. Je devrais pas le dire, mais parfois le RP passe un peu en priorité .__.
Comment avez vous connu le forum ? Je votais pour le forum duquel je suis admin quand j'ai vu le votre en première position. J'aime One Piece, j'ai cliqué, j'ai aimé, j'me suis inscrite et logiquement j'ai même traîné un mousse avec moi... Si un jour il pointe son nez, bien sûr.
Ps : Je m'excuse également du lyrisme dans les descriptifs (surtout celui du physique où là j'ai fait du lourd), mais franchement... les descriptions, quoi. Pour me racheter, y a des jeux de mot sur les parents... *fuit* Mon métier, possible? Et Ashley, avant qu'on me le dise, sachez que c'est mixte (un modèle masculin: Ashley Stymest). :3
Dernière édition par Scylence le Sam 26 Nov 2011 - 22:26, édité 8 fois