Depuis sa dernière mission qui avait eu lieue à Las Camp, il avait été muté sur un commando très modeste. Un équipage de vingt matelots, des sous-officiers, un autre sous-lieutenant et un vice-lieutenant devenant par la même occasion son supérieur. En somme, une équipe basique dont la plupart des membres lui étaient inconnus. En fait, seul un caporal lui paraissait vaguement familier. De ce qu’il se souvenait, cette brute l’avait suivi lorsque sa mutation avait été effectuée. Hélas, ayant une mémoire très insuffisante pour retenir les noms, celui du sous-officier ne lui revenait pas malgré que tout deux aient été complices sur nombre d’opérations. Là, résidait l’unique défaut de sa matière grise ; elle n’était, décidément, pas conçue pour pouvoir remettre une identité sur un visage bien connu. Ainsi, même les Amiraux semblaient n’être que de vulgaires supérieurs. Cela pouvait être préjudiciable dans bon nombre de situations, mais heureusement aucune de ses précédentes actions n’avaient requis de se souvenir de qui que ce soit pour les mener à bien. Et lorsqu’on lui demandait de traquer quelqu’un, l’avis de recherche dudit traqué restait perpétuellement à portée de main afin de ne pas commettre de méprises et également dans le but de ne pas perdre la face devant ses sous-fifres. De cette façon, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Cependant, en arrivant à sa nouvelle affectation, prendre ses marques s’était avéré nécessaire afin d’acquérir de suite le respect de ses hommes dû à son grade. Effectivement, ici sa place n’était plus la numéro une mais la deuxième qu’un autre s’entêtait à convoiter soit disant parce que leur rang était identique. Une chose futile en soi, cet incompétent croyait encore que leur position hiérarchique déterminait forcément le rapport de force entre eux et d’autres. Avec une pareille mentalité, ce garçon n’allait certainement pas faire long feu, c’était certain. Rien qu’en l’observant, il pouvait lui prédire un destin funeste très prochainement. Néanmoins, force était de constater que le simplet bonhomme possédait tout de même une force intéressante, quoique tout indiquait que lui-même en possédait une bien plus considérable, et quelque talent notable. Ainsi, selon lui, le classement était établi comme suit : le vice-lieutenant en premier, puis l’héritier des Dark et ensuite le second sous-lieutenant. Voilà la partie qui intéressait. Les places suivantes étant de trop puisqu’elles étaient occupées par des matelots insignifiants, des incapables, des bons-à-rien, ne méritant aucunement la moindre once de son attention. Dans l’ordre, la deuxième place lui revenait. C’était suffisant pour obtenir le respect mérité de la part des matelots et des bas-gradés. Il ne restait plus qu’à s’en assurer. Les présentations furent très sommaires comme toujours dans les formations d’élite. À peine son identité et son expérience. Le reste était inutile. Dans cette partie méconnue de la Marine, seule l’efficacité comptait. Les sentiments n’avaient, pour ainsi dire, pas leur place et étaient même considérés comme nuisant à la réussite de leurs objectifs. En définitive, il n’y avait que les capacités physiques et mentales qui importaient. Tout le reste était superflu. C’était bien peu de choses par rapport à ce que les marins normaux prenaient en considération, mais qu’importe puisque les élites primaient.
Après l’introduction dans l’équipage assez brève, on li montra son logis et les différentes pièces du navire avant que l’escargophone ne sonne. Apparemment, une mission allait déjà leur tomber dessus. Celui qui décrocha le combiné ne fut autre qu’un simple matelot de bas-étage qui appela ensuite le capitaine du vaisseau. Ce dernier, non loin, arriva bien vite et pris l’appareil qui lui tendait le deuxième classe. Quelques secondes plus tard, après un " bien ", le chef de section raccrocha, remis l’objet en place sur la petite table près de la poutre du mât central puis réunit l’entièreté de l’escouade pour donner ses ordres et expliquer la situation. Son supérieur lui paraissait avoir un bon fond et ne pas être totalement dénué d’émotions. Que pouvait-il alors bien faire dans l’élitisme ? C’était un mystère supplémentaire à élucider que la tâche allait dévoiler. Ce haut gradé, aux cheveux blonds mi-longs bien coiffés, arborant un faciès inspirant la sympathie et un sourire bienveillant, plutôt musclé, semblait posséder l’expérience de ses trente-deux ans, doté d’un cerveau suffisamment développé pour mettre en place quelque stratégie pouvant s’avérer payante, prit son temps à parler afin d’être certain que tous aient compris. Que de futilités ! N’était-ce pas plutôt aux hommes de tout mettre en œuvre pour parfaitement exécuter les ordres donnés par leur supérieur ? Beaucoup de choses semblaient devoir être améliorées ici. Et, évidemment, c’était à lui qu’incombait cela puisque tous ici ne paraissaient pas vouloir réagir et se complaisaient dans ce système. Enfin, pour l’instant mieux valait savoir ce qui nous attendait si on voulait ne commettre aucune erreur. Le capitaine leur annonça donc qu’ils allaient faire route jusqu’au Royaume de Gayô, une île de West Blue, où ils devront tuer le dirigeant récemment monté sur le trône suite à un coup d’état avec comme couverture : une bande de mercenaires ayant pour mission de veiller à la sécurité du despote. L’étrange personnage continua en disant que tous devront donc revêtir les habits de camouflage qui leurs permettraient de mener à bien ce petit boulot. En soi, cela ne semblait pas être particulièrement compliqué à accomplir. Cependant, une courte discussion avec son supérieur était de mise pour en savoir plus sur l’affaire qui leur avait été confié. En effet, c’était l’unique personne qui pouvait en savoir davantage là-dessus. Mais avant, il fallait d’abord attendre que tous sachent ce qu’ils doivent faire. En commençant par les sous-fifres qui avaient la mauvaise habitude de toujours oublier ce qu’on leur disait. Pour les officiers, la distribution des tâches allait vite de par leur faible nombre et surtout grâce à leur efficacité qui surpassait de loin celle des vulgaires matelots de bas-étages. C’est ainsi qu’après quelques minutes le capitaine vint près de lui et lui confia sa première tâche qui consistait à être son bras droit durant cette mission puisqu’il semblait plus expérimenté que l’autre sous-lieutenant qui était là depuis plus longtemps que lui. C’était tout à fait compréhensible, il ne suffisait que de regarder ce marine pour s’en persuader. Un homme aux cheveux brun foncé coupés très court, avec une tête à peu de choses près ovale, un faciès d’ahuri, un regard perdu dans le lointain et absent, une tenue on ne peut plus mauvaise, le dos presque voûté, une élégance tout relative et portant un uniforme type comme la plupart des marins. En bref, rien n’inspirait la confiance chez cet homme, cependant son grade lui permit d’avoir un poste assez important dans la mission puisqu’il s’agissait d’un soutien. Lorsque tous eurent reçu leur ordre, la voie fut enfin dégagée pour qu’une conversation puisse avoir lieu entre son supérieur et lui-même. Il s’approcha donc et commença directement à parler de la mission tout en n’évoquant que des banalités comme le fait que cela est bien vite arrivé ou encore qu’elle ne paraissait pas être trop difficile puis embraya sur des choses plus intéressantes pour finalement obtenir l’information que des navires de la marine viendraient reconstruire leur base le troisième jour après leur arrivée sur l’île et que donc le temps leur était compté. Soudain, entre deux phrases, le vice-lieutenant lui demanda ce qu’il en avait été de ce coup de fil et si l’équipage lui avait bien plu pour l’instant. D’abord étonné de cette question, le noble ne laissa cependant rien paraître et se ressaisit vite en formulant une réponse toute prête ressemblant à s’y méprendre à une réponse par l’affirmative. Rencontrer quelqu’un ressemblant autant à un marine normal dans l’élite, cela avait perturbé ses sens.
Quelques instants après avoir pris congé de son capitaine, l’homme aux cheveux noir de jais se dirigea vers sa cabine située pratiquement à la poupe du navire juste à côté de celle d’un simple adjudant-chef. À l’intérieur, il ouvrit ses valises et rangea ses effets personnels aux places qui leurs étaient destinées ainsi ses nombreux livres trouvèrent refuge sur les quelques étagères de la pièce et aussi sur la petite table en hêtre disposée dans un coin en angle droit à un décimètre du hublot. Lorsque son rapide rangement fut terminé, le noble prit au hasard un des ouvrages entreposés et entama immédiatement la première page. Voilà de quoi s’occuper en attendant d’arriver sur l’île en question. Cependant, un seul bouquin ne suffirait certainement pas jusqu’à leur destination. Ainsi, une autre activité allait devoir être trouvée pour l’occuper afin que son ennui ne se retourne pas contre ses coéquipiers qui n’en étaient pas selon lui, juste des gênes à l’accomplissement de ses missions en particulier de celle qui venait de lui être assignée par les hautes instances de ce monde. Et étrangement, à ce même moment le sous-lieutenant crut savoir ce que serait ce prochain passe-temps. À peine, fut-il certain de cela que l’alerte retentit dans tout le navire. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Rien de bon, évidemment, mais sûrement une occupation. C’est en pensant à cela que le noble sortit de ses logis et se dirigea vers la proue afin de connaître le motif de tout ce remue-ménage qui l’indisposait grandement pour continuer sa lecture tranquille d’un traité de médecine. Là, à sa grande stupéfaction, tout l’équipage était sur le qui-vive comme si on venait juste d’être attaqué par un bateau ennemi. D’ailleurs, peut-être cela était le cas. On ne pouvait être certain de rien et pour obtenir une certitude, il fallait bien aller constater soi-même ce qui pouvait être la cause de cette agitation post-introduction dans l’équipage. Ainsi, ses katanas pris et après être arrivé à l’endroit désiré, un spectacle s’offrit à lui. Son supérieur n’avait de cesse de donner des ordres à tout un chacun et tous s’activaient comme en cas d’attaque, ce qui se révéla être le cas puisque deux vaisseaux arborant un fanion à tête de mort sur fond noir se rapprochaient dangereusement du leur en tentant vraisemblablement un abordage improvisé pour prendre possession du bateau marine et subtiliser l’entièreté des biens s’y trouvant. Manque de chance pour les marins, il n’y avait aucun canon sur la petite caravelle accueillant l’équipage de vingt élites. On ne pouvait donc qu’attendre l’assaut pirate pour enfin commencer à se défendre. Hélas, au niveau numérique les forbans gagnaient largement avec, en comptant les gens des deux navires, plus de cent amateurs de sang et d’aventures rocambolesques. Cependant, même si les défenseurs de la Justice n’étaient qu’une poignée, leur expérience comblait l’écart creusé par les effectifs. Mais, cela serait-il suffisant ? Seules les minutes suivantes le diront. Arrivé à cette conclusion, il considéra donc comme inutile de faire quoi que ce soit et attendit patiemment que la bataille ait lieue pendant que les matelots s’agitaient et répondaient aux ordres donnés par le blond vice-lieutenant, apparemment très stressé pour quelqu’un de son rang. Qu’est-ce qui pouvait le rendre aussi nerveux ? Connaissait-il les capitaines pirates dirigeant ces équipages ennemis ? La réponse vint immédiatement avec un deuxième classe qui apportait deux avis de recherche à son chef de section qui lut alors à voix basse les inscriptions avant d’en redire le contenu : « les frères De Calvos, tout deux primés à cinq millions de berry’s soit un total de dix millions pour avoir pillé plusieurs navires marine en plus d’avoir tué la quasi-totalité des équipages «. Deux primes à empocher détenues par des adversaires potentiellement prometteurs, c’était un assez bon présage.
Après avoir patienté durant deux ou trois minutes, les pirates eurent pris le navire de la marine en sandwich et passaient désormais à l’abordage. Une tactique plutôt bonne pour empêcher toute fuite indésirable. De suite, le vice-lieutenant ordonna qu’une contre-offensive se mette en place et pour cela dit aux tireurs de viser chaque pirate tentant de passer sur le pont puisqu’en l’air ceux-ci sont bien plus vulnérables qu’au sol. Un bon début de stratégie, vraisemblablement, selon le noble. Cependant, lui préférait passer directement à une offensive massive et sauta alors sur le pont ennemi, rapidement suivi de l’adjudant-chef, un homme aux yeux vert clair, au teint légèrement pâle, aux cheveux auburn coupés relativement courts, devant mesurer environ un mètre quatre-vingt sept pour certainement septante-trois kilogrammes et visiblement attiré par l’idée du sous-lieutenant, et du caporal baraqué qui ne ratait jamais l’occasion de brutaliser des hors-la-loi. Arrivant au milieu d’une foule de pirates ricanant et armés chacun d’un poignard, l’homme aux cheveux noir de jais décida qu’une percée serait préférable afin d’en arriver au capitaine de cet équipage. Il s’exécuta donc et d’un coup de sabre transperça le cœur d’un ennemi situé juste devant lui avant de pousser le mort pour se sortir du groupe et en même temps percer la pompe cardiaque de trois autres ayant eu la malchance de se trouver derrière le défunt. Cependant, comme il l’avait prévu, les flibustiers ne restèrent pas immobiles et passèrent à l’offensive, tentant maintes fois d’enfoncer leur arme dans le corps de l’officier qui les trancha au hasard de son autre katana de libre. A peine deux secondes plus tard, sorti de la mêlée, la personne en costume tomba nez à nez avec les sous-officiers venus lui prêter main forte ou juste là pour dégommer des criminels en tout genre. L’armoire à glace envoya un sévère coup de poing sur le groupe de pirate en faisant ainsi voler une dizaine tandis que les cinq restants se prirent un violent coup de pied en pleine figure. Pendant ce temps, lui se dirigea toujours plus loin dans les lignes ennemies tout en tuant chaque forban vu. Ainsi, lorsqu’une quinzaine fut tuée en plus de la dizaine d’avant, il dut se rendre à l’évidence que le frère De Calvos n’était pas ici et se retourna alors pour constater les dégâts occasionnés pas le groupe de trois élites, mais fut attiré par le combat engagé sur le bateau marine où son supérieur combattait une sorte d’homme-bête tandis qu’un clone arrivait en provenance du second vaisseau pirate. A son avis, ce devait être les deux primés. Ainsi donc, sa percée n’avait servie qu’à tuer les faibles tandis que le meilleur livrait bataille autre part. Quelle déveine ! Mais, qu’à cela ne tienne, sa force allait être très bientôt éprouvée. Les deux autres le suivant, tout trois revinrent sur leur caravelle et se mêlèrent aux confrontations qui avaient lieue. Lui, alla évidemment dans la direction des primés mais se retrouva confronté à quatre pirates, certainement les bras droits des frères, qui, armés de rapières, essayèrent de lui faire la peau. A sa grande surprise, débarqua alors l’adjudant-chef qui s’en prit un à lui seul et l’autre sous-lieutenant qui s’en occupa également d’un. Le groupe ennemi pareillement affaibli, cela allait être bien plus aisé de les vaincre quoique ses deux adversaires ne seront pas facilement battus. Dégainant ses armes, il passa de suite à l’offensive en chargeant les deux hommes avec ses lames. Ceux-ci, bloquant le coup avec leur arme tentèrent une contre-attaque en repoussant le marine qui en profita alors pour se mouvoir sur le côté et retenir l’un des deux d’une lame tandis que sa deuxième transperçait alors la pompe de l’ennemi. Voulant faire d’une pierre deux coups en retirant sa lame rapidement du corps pour faucher les cervicales de l’autre, il ne s’attendit pas à ce que le seul encore en vie se relève aussi vite après avoir chuté suite à l’absence de résistance de la part du marine à sa pression qu’avait simultanément exercée le mort au début et rata de peu sa cible qui se défendit au moyen de sa rapière édentée.
Cet adversaire semblait posséder un peu plus d’expérience pour avoir réussi à échapper à la mort. Cependant, cela restait insuffisant pour vaincre le marine qui avait déjà gagné à moitié le combat en ayant tué l’autre pirate. D’ailleurs, on pouvait clairement voir que le survivant n’était guère enchanté d’avoir perdu son compagnon d’arme. Hélas, c’était des choses qui arrivaient fréquemment en temps de guerre, les pertes faisaient partie intégrante de ces joutes entre belligérants. Les accepter était indispensable à tout bon soldat. Énervé, le forban donna de furieux coups de rapières que para l’officier marine sans grande peine avant de passer à l’attaque. Avec son arme de libre, il trancha la poitrine adverse de bas en haut avant d’écarter son ennemi d’un coup de pied dans le ventre. Constatant avec regret que le combat touchait déjà à sa fin, il s’approcha de son ennemi étalé de tout son long le dos au sol et s’apprêta alors à lui asséner le coup fatal. Après tout, à quoi bon perdre plus de temps si son ennemi était incapable de poursuivre le combat ? Mieux valait en finir tout de suite pour pouvoir s’occuper des meilleurs combattants. À ces mots, l’exécuteur planta sa lame dans le corps du blessé qui expira alors en un râle sordide. Ne se préoccupant pas des deux autres marins qui semblaient avoir quelques difficultés avec leur adversaire, il continua à marcher vers son supérieur bien mal prit face aux frères De Calvos qui n’en faisaient qu’une bouchée. Rétablir l’équilibre des forces était donc primordial pour ne pas perdre la bataille engagée. Constatant que son supérieur était bien mal en point comparé aux forbans dont seul un était blessé au genou, le sous-lieutenant pensa devoir combattre les deux hommes-bêtes puisque le blond officier ne pouvait guère correctement se battre, mais à sa surprise celui se releva et tenta à nouveau de faire face aux criminels. Finalement, peut-être pouvait-il lui en laisser un si son capitaine ne faiblissait pas. Arrivé près des trois combattants, le noble prit place derrière les deux monstres et essaya d’attirer l’attention du plus en forme en cherchant à le transpercer d’un coup de lame. Évidemment, le capitaine pirate vit venir l’attaque et esquiva sans mal le coup pour ensuite se retourner et faire face en ricanant et en se moquant. Préférant éviter d’être trop près de l’autre combat, il recula de quelques mètres pour ensuite se mettre en garde et se préparer à l’assaut de cet énergumène armé d’une rapière et ayant le bras gauche ressemblant en tout point à celui d’un tigre en plus d’avoir des griffes acérées et d’une longueur suffisante pour déchiqueter en un coup le corps du jeune noble. Le combat s’annonçait bien plus palpitant que le dernier en date qui s’était achevé trop tôt à ses yeux. Laissant la première attaque à son ennemi dans le but d’analyser son style de combat, le frère partit comme une furie et de sa rapière tenta de trancher le torse de l’homme aux cheveux noir de jais avant de donner un coup de sa patte gauche visant à perforer la poitrine. Bloquant le coup de rapière d’un seul katana, qu’il regretta aussitôt en sentant une douleur parcourir son bras et résultant de la puissance du coup de la brute, il dut, par contre, croiser ses armes pour que les griffes ne l’atteignent pas, du moins jusqu’à ce que le pirate ne les déploient pour ensuite les retirer de la chair. Blessé, heureusement pas assez profondément pour que son poumon ait été touché, quelques gouttes de sang s’échappèrent de la plaie tandis que son costume prenait une teinte rougeâtre aux abords de la blessure. Décidément, la victoire ne serait pas aisée.
Comment cette sorte d’homme-bête avait-elle pu le blesser au point de faire couler quelques gouttes de son précieux sang ? Se ressaisir était impératif afin de ne pas succomber sous les coups de ce capitaine pirate d’une force impressionnante. Mais pour contre-attaquer efficacement, le marin devait d’abord avoir compris le style de combat de son adversaire et une seule attaque était insuffisante pour arriver à cela, ce qui signifiait que d’autres coups allaient devoir être encaissés pour pouvoir par la suite répliquer et c’est ce qui poserait quelques soucis. Au vu des dommages causés par ce premier coup, la suite risquait d’être assez tendue voire même extrême. Pour le défenseur de la Justice, les prochains échanges seraient peut-être les derniers. Cependant, rester passif n’était pas, en soi, une solution potable pour se défendre correctement mieux valait ainsi prévoir les défenses et esquives ennemies pour pouvoir par la suite les outrepasser. Pour en arriver à cela, le noble décida de faire quelques offensives types dans le but évident de tester son ennemi qui semblait lui être supérieur dans bien des domaines hormis en stratégie et commença par vouloir transpercer le cœur d’un coup de lame qui fut esquivé brillamment par un déplacement sur le côté avant qu’une contre-attaque au moyen de la rapière ne se fasse et ne tente de lui couper le bras ayant brandi l’arme en avant. Tout en parant difficilement l’assaut de sa deuxième lame, le sous-lieutenant d’élite continua ses phases d’attaque en déplaçant son bras brandit sur le côté pour lacérer l’estomac du forban, en vain puisque celui-ci s’écarta à temps et répliqua avec une série de coups de sa rapière visant à affaiblir les défenses du marine, probablement, avant d’essayer de le déchiqueter avec sa patte qui réussit, contrairement aux précédents coups, à faire couler un mince filet de sang du bras de l’escrimeur. Le duel commençait à prendre une tournure assez désagréable pour le vertueux homme qui se devait pourtant de repousser ces hors-la-loi. Le seul point positif de ces divers échanges était que maintenant le style de combat adverse lui était pour ainsi dire connu, mais les deux plaies allaient certainement amoindrir ses capacités de combat. En finir rapidement était donc primordial. Reprenant impulsion suite à ces pensées, le bretteur retenta un coup d’estoc comme précédemment à la simple différence que la riposte adverse lui était connue. Cependant, là où cela faisait la différence était qu’en sachant ça, ce n’était guère compliqué de frapper dans les zones à découvertes. C’est en appliquant cela , que le marin baissa de peu son arme au dernier moment lorsqu’elle allait être bloquée par la rapière ennemie et perça le ventre du capitaine pirate. Celui-ci, n’ayant vraisemblablement pas compris ce qui venait de se produire ne fit qu’exprimer sa douleur avant e vouloir contre-attaquer vainement avec sa patte en essayant cette fois-ci de crever les yeux du marin. Ce fut, hélas, futile puisqu’ayant analysé la façon de se battre du forban, l’escrimeur n’avait aucun mal à savoir ses mouvements alors qu’ils ne venaient que de commencer. C’était un avantage indéniable de bénéficier de quelques fractions de secondes supplémentaires voire même de secondes en plus pour esquiver, parer ou bloquer une attaque. Ce faisant, il s’écarta de la trajectoire des griffes et donna un autre coup de katana au futur mort qui transperça le rein de gauche avant de lui trancher la poitrine de son autre lame puis de l’éjecter d’un coup pied dans la poitrine.
L’un des chefs, rétamé, venait de perdre son combat et avait dès lors de bonnes chances de périr très prochainement. Se rapprochant de sa victime, l’épéiste souleva alors un de ses sabres pour ensuite percer le cœur. Mais tandis que l’arme s’abaissait, une vive douleur s’empara de l’élite et le fit retenir son geste, laissant par la même occasion un peu de répit à la personne qui avait bien cru que c’en était fini d’elle. Malheureusement, un soucis n’arrivant que rarement seul, un imprévu le contraint à remettre à plus tard l’exécution. Effectivement, le second frère De Calvos, ayant vu son frangin au bord de la mort, avait foncé en direction de l’homme aux cheveux noir de jais, laissant là-bas le vice-lieutenant épuisé, avec la ferme intention de réduire l’officier en bouillie. Esquivant de justesse le coup de griffe venant de la patte droite pour ce gars-ci, il recula de quelques mètres afin de voir arriver ce nouvel adversaire déjà blessé au genou, mais qui semblait posséder encore bon nombre de ressources même après avoir combattu le capitaine de ce vaisseau marine. Décidément, les choses allaient de mal en pis pour le marine. Après avoir battu dans les règles un membre de la famille, voilà que le deuxième arrivait pour en découdre et l’obliger à ployer devant eux. Comble de la malchance, celui debout aida l’autre à se relever pour ainsi pouvoir combattre en duo contre l’homme aux cheveux noir de jais qui n’était pas décidé à recevoir l’aide de qui que ce soit. Et ce caractère à ne jamais accepter d’être aidé avait de grandes chances d’être la cause de sa mort prochaine même si tout serait mis en œuvre pour éviter ce drame. Les deux adversaires prêts, autant qu’on pouvait en juger, attaquèrent alors en binôme en complétant chacun le style de son coéquipier créant ainsi des techniques parfaites selon eux. Cependant, malgré le fait que cela lui faisait du mal de le reconnaître, leurs attaques prenaient une ampleur considérable en se battant de cette façon et cela lui compliquait sérieusement la tâche voire la lui rendait impossible. Bloquant comme il pouvait les coups adverses, le noble ne put tout de même pas tous les bloquer et s’en pris quelques-uns comme des coups de rapières synchrones le blessant aux bras ou encore leur attaque spéciale comme ils aimaient l’appeler qui consistait à donner un double coup de patte et qui réussit à briser la garde du marin, le projetant au sol. Durant tous ces échanges, le sous-lieutenant n’avait fait que rester la victime et était sur le point de connaître le sort funeste que l’un des De Calvos aurait dû connaître plus tôt. La situation ne pouvait être plus critique, affaibli par ses blessures et les attaques bestiales ennemies, c’est à peine s’il était capable de continuer l’affrontement. Soudain, alors que les capitaines pirates avançaient vers lui, ceux-ci se stoppèrent net et regardèrent autour d’eux. Une dizaine de tireurs de la marine d’élite venait de les encercler alors que le reste terminait de se battre contre les derniers forbans présents. Visiblement, les pertes pirates étaient bien plus considérables et handicapantes que celles des représentants de la Justice. Se relevant, l’officier constata les dégâts causés par cet assaut et surtout le nombre de morts qui s’élevait à pratiquement nonante avant de clarifier aux bestiaux la situation dans laquelle ils se trouvaient. C’est alors qu’à sa grande stupéfaction, ceux-ci ordonnèrent au restant de leurs équipages de retourner sur leur vaisseau et firent de même tandis que le vice-lieutenant, dit aux marins de les laisser partir pour cette fois.
Après l’introduction dans l’équipage assez brève, on li montra son logis et les différentes pièces du navire avant que l’escargophone ne sonne. Apparemment, une mission allait déjà leur tomber dessus. Celui qui décrocha le combiné ne fut autre qu’un simple matelot de bas-étage qui appela ensuite le capitaine du vaisseau. Ce dernier, non loin, arriva bien vite et pris l’appareil qui lui tendait le deuxième classe. Quelques secondes plus tard, après un " bien ", le chef de section raccrocha, remis l’objet en place sur la petite table près de la poutre du mât central puis réunit l’entièreté de l’escouade pour donner ses ordres et expliquer la situation. Son supérieur lui paraissait avoir un bon fond et ne pas être totalement dénué d’émotions. Que pouvait-il alors bien faire dans l’élitisme ? C’était un mystère supplémentaire à élucider que la tâche allait dévoiler. Ce haut gradé, aux cheveux blonds mi-longs bien coiffés, arborant un faciès inspirant la sympathie et un sourire bienveillant, plutôt musclé, semblait posséder l’expérience de ses trente-deux ans, doté d’un cerveau suffisamment développé pour mettre en place quelque stratégie pouvant s’avérer payante, prit son temps à parler afin d’être certain que tous aient compris. Que de futilités ! N’était-ce pas plutôt aux hommes de tout mettre en œuvre pour parfaitement exécuter les ordres donnés par leur supérieur ? Beaucoup de choses semblaient devoir être améliorées ici. Et, évidemment, c’était à lui qu’incombait cela puisque tous ici ne paraissaient pas vouloir réagir et se complaisaient dans ce système. Enfin, pour l’instant mieux valait savoir ce qui nous attendait si on voulait ne commettre aucune erreur. Le capitaine leur annonça donc qu’ils allaient faire route jusqu’au Royaume de Gayô, une île de West Blue, où ils devront tuer le dirigeant récemment monté sur le trône suite à un coup d’état avec comme couverture : une bande de mercenaires ayant pour mission de veiller à la sécurité du despote. L’étrange personnage continua en disant que tous devront donc revêtir les habits de camouflage qui leurs permettraient de mener à bien ce petit boulot. En soi, cela ne semblait pas être particulièrement compliqué à accomplir. Cependant, une courte discussion avec son supérieur était de mise pour en savoir plus sur l’affaire qui leur avait été confié. En effet, c’était l’unique personne qui pouvait en savoir davantage là-dessus. Mais avant, il fallait d’abord attendre que tous sachent ce qu’ils doivent faire. En commençant par les sous-fifres qui avaient la mauvaise habitude de toujours oublier ce qu’on leur disait. Pour les officiers, la distribution des tâches allait vite de par leur faible nombre et surtout grâce à leur efficacité qui surpassait de loin celle des vulgaires matelots de bas-étages. C’est ainsi qu’après quelques minutes le capitaine vint près de lui et lui confia sa première tâche qui consistait à être son bras droit durant cette mission puisqu’il semblait plus expérimenté que l’autre sous-lieutenant qui était là depuis plus longtemps que lui. C’était tout à fait compréhensible, il ne suffisait que de regarder ce marine pour s’en persuader. Un homme aux cheveux brun foncé coupés très court, avec une tête à peu de choses près ovale, un faciès d’ahuri, un regard perdu dans le lointain et absent, une tenue on ne peut plus mauvaise, le dos presque voûté, une élégance tout relative et portant un uniforme type comme la plupart des marins. En bref, rien n’inspirait la confiance chez cet homme, cependant son grade lui permit d’avoir un poste assez important dans la mission puisqu’il s’agissait d’un soutien. Lorsque tous eurent reçu leur ordre, la voie fut enfin dégagée pour qu’une conversation puisse avoir lieu entre son supérieur et lui-même. Il s’approcha donc et commença directement à parler de la mission tout en n’évoquant que des banalités comme le fait que cela est bien vite arrivé ou encore qu’elle ne paraissait pas être trop difficile puis embraya sur des choses plus intéressantes pour finalement obtenir l’information que des navires de la marine viendraient reconstruire leur base le troisième jour après leur arrivée sur l’île et que donc le temps leur était compté. Soudain, entre deux phrases, le vice-lieutenant lui demanda ce qu’il en avait été de ce coup de fil et si l’équipage lui avait bien plu pour l’instant. D’abord étonné de cette question, le noble ne laissa cependant rien paraître et se ressaisit vite en formulant une réponse toute prête ressemblant à s’y méprendre à une réponse par l’affirmative. Rencontrer quelqu’un ressemblant autant à un marine normal dans l’élite, cela avait perturbé ses sens.
Quelques instants après avoir pris congé de son capitaine, l’homme aux cheveux noir de jais se dirigea vers sa cabine située pratiquement à la poupe du navire juste à côté de celle d’un simple adjudant-chef. À l’intérieur, il ouvrit ses valises et rangea ses effets personnels aux places qui leurs étaient destinées ainsi ses nombreux livres trouvèrent refuge sur les quelques étagères de la pièce et aussi sur la petite table en hêtre disposée dans un coin en angle droit à un décimètre du hublot. Lorsque son rapide rangement fut terminé, le noble prit au hasard un des ouvrages entreposés et entama immédiatement la première page. Voilà de quoi s’occuper en attendant d’arriver sur l’île en question. Cependant, un seul bouquin ne suffirait certainement pas jusqu’à leur destination. Ainsi, une autre activité allait devoir être trouvée pour l’occuper afin que son ennui ne se retourne pas contre ses coéquipiers qui n’en étaient pas selon lui, juste des gênes à l’accomplissement de ses missions en particulier de celle qui venait de lui être assignée par les hautes instances de ce monde. Et étrangement, à ce même moment le sous-lieutenant crut savoir ce que serait ce prochain passe-temps. À peine, fut-il certain de cela que l’alerte retentit dans tout le navire. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? Rien de bon, évidemment, mais sûrement une occupation. C’est en pensant à cela que le noble sortit de ses logis et se dirigea vers la proue afin de connaître le motif de tout ce remue-ménage qui l’indisposait grandement pour continuer sa lecture tranquille d’un traité de médecine. Là, à sa grande stupéfaction, tout l’équipage était sur le qui-vive comme si on venait juste d’être attaqué par un bateau ennemi. D’ailleurs, peut-être cela était le cas. On ne pouvait être certain de rien et pour obtenir une certitude, il fallait bien aller constater soi-même ce qui pouvait être la cause de cette agitation post-introduction dans l’équipage. Ainsi, ses katanas pris et après être arrivé à l’endroit désiré, un spectacle s’offrit à lui. Son supérieur n’avait de cesse de donner des ordres à tout un chacun et tous s’activaient comme en cas d’attaque, ce qui se révéla être le cas puisque deux vaisseaux arborant un fanion à tête de mort sur fond noir se rapprochaient dangereusement du leur en tentant vraisemblablement un abordage improvisé pour prendre possession du bateau marine et subtiliser l’entièreté des biens s’y trouvant. Manque de chance pour les marins, il n’y avait aucun canon sur la petite caravelle accueillant l’équipage de vingt élites. On ne pouvait donc qu’attendre l’assaut pirate pour enfin commencer à se défendre. Hélas, au niveau numérique les forbans gagnaient largement avec, en comptant les gens des deux navires, plus de cent amateurs de sang et d’aventures rocambolesques. Cependant, même si les défenseurs de la Justice n’étaient qu’une poignée, leur expérience comblait l’écart creusé par les effectifs. Mais, cela serait-il suffisant ? Seules les minutes suivantes le diront. Arrivé à cette conclusion, il considéra donc comme inutile de faire quoi que ce soit et attendit patiemment que la bataille ait lieue pendant que les matelots s’agitaient et répondaient aux ordres donnés par le blond vice-lieutenant, apparemment très stressé pour quelqu’un de son rang. Qu’est-ce qui pouvait le rendre aussi nerveux ? Connaissait-il les capitaines pirates dirigeant ces équipages ennemis ? La réponse vint immédiatement avec un deuxième classe qui apportait deux avis de recherche à son chef de section qui lut alors à voix basse les inscriptions avant d’en redire le contenu : « les frères De Calvos, tout deux primés à cinq millions de berry’s soit un total de dix millions pour avoir pillé plusieurs navires marine en plus d’avoir tué la quasi-totalité des équipages «. Deux primes à empocher détenues par des adversaires potentiellement prometteurs, c’était un assez bon présage.
Après avoir patienté durant deux ou trois minutes, les pirates eurent pris le navire de la marine en sandwich et passaient désormais à l’abordage. Une tactique plutôt bonne pour empêcher toute fuite indésirable. De suite, le vice-lieutenant ordonna qu’une contre-offensive se mette en place et pour cela dit aux tireurs de viser chaque pirate tentant de passer sur le pont puisqu’en l’air ceux-ci sont bien plus vulnérables qu’au sol. Un bon début de stratégie, vraisemblablement, selon le noble. Cependant, lui préférait passer directement à une offensive massive et sauta alors sur le pont ennemi, rapidement suivi de l’adjudant-chef, un homme aux yeux vert clair, au teint légèrement pâle, aux cheveux auburn coupés relativement courts, devant mesurer environ un mètre quatre-vingt sept pour certainement septante-trois kilogrammes et visiblement attiré par l’idée du sous-lieutenant, et du caporal baraqué qui ne ratait jamais l’occasion de brutaliser des hors-la-loi. Arrivant au milieu d’une foule de pirates ricanant et armés chacun d’un poignard, l’homme aux cheveux noir de jais décida qu’une percée serait préférable afin d’en arriver au capitaine de cet équipage. Il s’exécuta donc et d’un coup de sabre transperça le cœur d’un ennemi situé juste devant lui avant de pousser le mort pour se sortir du groupe et en même temps percer la pompe cardiaque de trois autres ayant eu la malchance de se trouver derrière le défunt. Cependant, comme il l’avait prévu, les flibustiers ne restèrent pas immobiles et passèrent à l’offensive, tentant maintes fois d’enfoncer leur arme dans le corps de l’officier qui les trancha au hasard de son autre katana de libre. A peine deux secondes plus tard, sorti de la mêlée, la personne en costume tomba nez à nez avec les sous-officiers venus lui prêter main forte ou juste là pour dégommer des criminels en tout genre. L’armoire à glace envoya un sévère coup de poing sur le groupe de pirate en faisant ainsi voler une dizaine tandis que les cinq restants se prirent un violent coup de pied en pleine figure. Pendant ce temps, lui se dirigea toujours plus loin dans les lignes ennemies tout en tuant chaque forban vu. Ainsi, lorsqu’une quinzaine fut tuée en plus de la dizaine d’avant, il dut se rendre à l’évidence que le frère De Calvos n’était pas ici et se retourna alors pour constater les dégâts occasionnés pas le groupe de trois élites, mais fut attiré par le combat engagé sur le bateau marine où son supérieur combattait une sorte d’homme-bête tandis qu’un clone arrivait en provenance du second vaisseau pirate. A son avis, ce devait être les deux primés. Ainsi donc, sa percée n’avait servie qu’à tuer les faibles tandis que le meilleur livrait bataille autre part. Quelle déveine ! Mais, qu’à cela ne tienne, sa force allait être très bientôt éprouvée. Les deux autres le suivant, tout trois revinrent sur leur caravelle et se mêlèrent aux confrontations qui avaient lieue. Lui, alla évidemment dans la direction des primés mais se retrouva confronté à quatre pirates, certainement les bras droits des frères, qui, armés de rapières, essayèrent de lui faire la peau. A sa grande surprise, débarqua alors l’adjudant-chef qui s’en prit un à lui seul et l’autre sous-lieutenant qui s’en occupa également d’un. Le groupe ennemi pareillement affaibli, cela allait être bien plus aisé de les vaincre quoique ses deux adversaires ne seront pas facilement battus. Dégainant ses armes, il passa de suite à l’offensive en chargeant les deux hommes avec ses lames. Ceux-ci, bloquant le coup avec leur arme tentèrent une contre-attaque en repoussant le marine qui en profita alors pour se mouvoir sur le côté et retenir l’un des deux d’une lame tandis que sa deuxième transperçait alors la pompe de l’ennemi. Voulant faire d’une pierre deux coups en retirant sa lame rapidement du corps pour faucher les cervicales de l’autre, il ne s’attendit pas à ce que le seul encore en vie se relève aussi vite après avoir chuté suite à l’absence de résistance de la part du marine à sa pression qu’avait simultanément exercée le mort au début et rata de peu sa cible qui se défendit au moyen de sa rapière édentée.
Cet adversaire semblait posséder un peu plus d’expérience pour avoir réussi à échapper à la mort. Cependant, cela restait insuffisant pour vaincre le marine qui avait déjà gagné à moitié le combat en ayant tué l’autre pirate. D’ailleurs, on pouvait clairement voir que le survivant n’était guère enchanté d’avoir perdu son compagnon d’arme. Hélas, c’était des choses qui arrivaient fréquemment en temps de guerre, les pertes faisaient partie intégrante de ces joutes entre belligérants. Les accepter était indispensable à tout bon soldat. Énervé, le forban donna de furieux coups de rapières que para l’officier marine sans grande peine avant de passer à l’attaque. Avec son arme de libre, il trancha la poitrine adverse de bas en haut avant d’écarter son ennemi d’un coup de pied dans le ventre. Constatant avec regret que le combat touchait déjà à sa fin, il s’approcha de son ennemi étalé de tout son long le dos au sol et s’apprêta alors à lui asséner le coup fatal. Après tout, à quoi bon perdre plus de temps si son ennemi était incapable de poursuivre le combat ? Mieux valait en finir tout de suite pour pouvoir s’occuper des meilleurs combattants. À ces mots, l’exécuteur planta sa lame dans le corps du blessé qui expira alors en un râle sordide. Ne se préoccupant pas des deux autres marins qui semblaient avoir quelques difficultés avec leur adversaire, il continua à marcher vers son supérieur bien mal prit face aux frères De Calvos qui n’en faisaient qu’une bouchée. Rétablir l’équilibre des forces était donc primordial pour ne pas perdre la bataille engagée. Constatant que son supérieur était bien mal en point comparé aux forbans dont seul un était blessé au genou, le sous-lieutenant pensa devoir combattre les deux hommes-bêtes puisque le blond officier ne pouvait guère correctement se battre, mais à sa surprise celui se releva et tenta à nouveau de faire face aux criminels. Finalement, peut-être pouvait-il lui en laisser un si son capitaine ne faiblissait pas. Arrivé près des trois combattants, le noble prit place derrière les deux monstres et essaya d’attirer l’attention du plus en forme en cherchant à le transpercer d’un coup de lame. Évidemment, le capitaine pirate vit venir l’attaque et esquiva sans mal le coup pour ensuite se retourner et faire face en ricanant et en se moquant. Préférant éviter d’être trop près de l’autre combat, il recula de quelques mètres pour ensuite se mettre en garde et se préparer à l’assaut de cet énergumène armé d’une rapière et ayant le bras gauche ressemblant en tout point à celui d’un tigre en plus d’avoir des griffes acérées et d’une longueur suffisante pour déchiqueter en un coup le corps du jeune noble. Le combat s’annonçait bien plus palpitant que le dernier en date qui s’était achevé trop tôt à ses yeux. Laissant la première attaque à son ennemi dans le but d’analyser son style de combat, le frère partit comme une furie et de sa rapière tenta de trancher le torse de l’homme aux cheveux noir de jais avant de donner un coup de sa patte gauche visant à perforer la poitrine. Bloquant le coup de rapière d’un seul katana, qu’il regretta aussitôt en sentant une douleur parcourir son bras et résultant de la puissance du coup de la brute, il dut, par contre, croiser ses armes pour que les griffes ne l’atteignent pas, du moins jusqu’à ce que le pirate ne les déploient pour ensuite les retirer de la chair. Blessé, heureusement pas assez profondément pour que son poumon ait été touché, quelques gouttes de sang s’échappèrent de la plaie tandis que son costume prenait une teinte rougeâtre aux abords de la blessure. Décidément, la victoire ne serait pas aisée.
Comment cette sorte d’homme-bête avait-elle pu le blesser au point de faire couler quelques gouttes de son précieux sang ? Se ressaisir était impératif afin de ne pas succomber sous les coups de ce capitaine pirate d’une force impressionnante. Mais pour contre-attaquer efficacement, le marin devait d’abord avoir compris le style de combat de son adversaire et une seule attaque était insuffisante pour arriver à cela, ce qui signifiait que d’autres coups allaient devoir être encaissés pour pouvoir par la suite répliquer et c’est ce qui poserait quelques soucis. Au vu des dommages causés par ce premier coup, la suite risquait d’être assez tendue voire même extrême. Pour le défenseur de la Justice, les prochains échanges seraient peut-être les derniers. Cependant, rester passif n’était pas, en soi, une solution potable pour se défendre correctement mieux valait ainsi prévoir les défenses et esquives ennemies pour pouvoir par la suite les outrepasser. Pour en arriver à cela, le noble décida de faire quelques offensives types dans le but évident de tester son ennemi qui semblait lui être supérieur dans bien des domaines hormis en stratégie et commença par vouloir transpercer le cœur d’un coup de lame qui fut esquivé brillamment par un déplacement sur le côté avant qu’une contre-attaque au moyen de la rapière ne se fasse et ne tente de lui couper le bras ayant brandi l’arme en avant. Tout en parant difficilement l’assaut de sa deuxième lame, le sous-lieutenant d’élite continua ses phases d’attaque en déplaçant son bras brandit sur le côté pour lacérer l’estomac du forban, en vain puisque celui-ci s’écarta à temps et répliqua avec une série de coups de sa rapière visant à affaiblir les défenses du marine, probablement, avant d’essayer de le déchiqueter avec sa patte qui réussit, contrairement aux précédents coups, à faire couler un mince filet de sang du bras de l’escrimeur. Le duel commençait à prendre une tournure assez désagréable pour le vertueux homme qui se devait pourtant de repousser ces hors-la-loi. Le seul point positif de ces divers échanges était que maintenant le style de combat adverse lui était pour ainsi dire connu, mais les deux plaies allaient certainement amoindrir ses capacités de combat. En finir rapidement était donc primordial. Reprenant impulsion suite à ces pensées, le bretteur retenta un coup d’estoc comme précédemment à la simple différence que la riposte adverse lui était connue. Cependant, là où cela faisait la différence était qu’en sachant ça, ce n’était guère compliqué de frapper dans les zones à découvertes. C’est en appliquant cela , que le marin baissa de peu son arme au dernier moment lorsqu’elle allait être bloquée par la rapière ennemie et perça le ventre du capitaine pirate. Celui-ci, n’ayant vraisemblablement pas compris ce qui venait de se produire ne fit qu’exprimer sa douleur avant e vouloir contre-attaquer vainement avec sa patte en essayant cette fois-ci de crever les yeux du marin. Ce fut, hélas, futile puisqu’ayant analysé la façon de se battre du forban, l’escrimeur n’avait aucun mal à savoir ses mouvements alors qu’ils ne venaient que de commencer. C’était un avantage indéniable de bénéficier de quelques fractions de secondes supplémentaires voire même de secondes en plus pour esquiver, parer ou bloquer une attaque. Ce faisant, il s’écarta de la trajectoire des griffes et donna un autre coup de katana au futur mort qui transperça le rein de gauche avant de lui trancher la poitrine de son autre lame puis de l’éjecter d’un coup pied dans la poitrine.
L’un des chefs, rétamé, venait de perdre son combat et avait dès lors de bonnes chances de périr très prochainement. Se rapprochant de sa victime, l’épéiste souleva alors un de ses sabres pour ensuite percer le cœur. Mais tandis que l’arme s’abaissait, une vive douleur s’empara de l’élite et le fit retenir son geste, laissant par la même occasion un peu de répit à la personne qui avait bien cru que c’en était fini d’elle. Malheureusement, un soucis n’arrivant que rarement seul, un imprévu le contraint à remettre à plus tard l’exécution. Effectivement, le second frère De Calvos, ayant vu son frangin au bord de la mort, avait foncé en direction de l’homme aux cheveux noir de jais, laissant là-bas le vice-lieutenant épuisé, avec la ferme intention de réduire l’officier en bouillie. Esquivant de justesse le coup de griffe venant de la patte droite pour ce gars-ci, il recula de quelques mètres afin de voir arriver ce nouvel adversaire déjà blessé au genou, mais qui semblait posséder encore bon nombre de ressources même après avoir combattu le capitaine de ce vaisseau marine. Décidément, les choses allaient de mal en pis pour le marine. Après avoir battu dans les règles un membre de la famille, voilà que le deuxième arrivait pour en découdre et l’obliger à ployer devant eux. Comble de la malchance, celui debout aida l’autre à se relever pour ainsi pouvoir combattre en duo contre l’homme aux cheveux noir de jais qui n’était pas décidé à recevoir l’aide de qui que ce soit. Et ce caractère à ne jamais accepter d’être aidé avait de grandes chances d’être la cause de sa mort prochaine même si tout serait mis en œuvre pour éviter ce drame. Les deux adversaires prêts, autant qu’on pouvait en juger, attaquèrent alors en binôme en complétant chacun le style de son coéquipier créant ainsi des techniques parfaites selon eux. Cependant, malgré le fait que cela lui faisait du mal de le reconnaître, leurs attaques prenaient une ampleur considérable en se battant de cette façon et cela lui compliquait sérieusement la tâche voire la lui rendait impossible. Bloquant comme il pouvait les coups adverses, le noble ne put tout de même pas tous les bloquer et s’en pris quelques-uns comme des coups de rapières synchrones le blessant aux bras ou encore leur attaque spéciale comme ils aimaient l’appeler qui consistait à donner un double coup de patte et qui réussit à briser la garde du marin, le projetant au sol. Durant tous ces échanges, le sous-lieutenant n’avait fait que rester la victime et était sur le point de connaître le sort funeste que l’un des De Calvos aurait dû connaître plus tôt. La situation ne pouvait être plus critique, affaibli par ses blessures et les attaques bestiales ennemies, c’est à peine s’il était capable de continuer l’affrontement. Soudain, alors que les capitaines pirates avançaient vers lui, ceux-ci se stoppèrent net et regardèrent autour d’eux. Une dizaine de tireurs de la marine d’élite venait de les encercler alors que le reste terminait de se battre contre les derniers forbans présents. Visiblement, les pertes pirates étaient bien plus considérables et handicapantes que celles des représentants de la Justice. Se relevant, l’officier constata les dégâts causés par cet assaut et surtout le nombre de morts qui s’élevait à pratiquement nonante avant de clarifier aux bestiaux la situation dans laquelle ils se trouvaient. C’est alors qu’à sa grande stupéfaction, ceux-ci ordonnèrent au restant de leurs équipages de retourner sur leur vaisseau et firent de même tandis que le vice-lieutenant, dit aux marins de les laisser partir pour cette fois.