Doc, faut qu’on parle. Qu’on parle urgemment tu vois.
De quoi ? Si j’ai des états d’âme ? Ah non mais reste poli quand même. Est-ce que je me moque de tes initiales moi ? J-B, franchement, on a vu plus original. Non, j’ai juste, comment dire, un peu de mal dernièrement. Avec mon boulot, la vie, tout ça. Je suis… ouais, plus gentil, plus mou, plus faible.
Oui, je sais bien que y a la crise de la quarantaine en approche et tout, mais justement il faudrait, mh, m’aider à la traverser si tu vois ce que je veux dire. Qu’au final ça se fasse sans trop de mal. J’y tiens à ce que j’ai fait de moi-même depuis que j’ai vingt ans, tu sais. Ma réputation mais pas seulement : ma vie, ma vigueur, ma vision, et tout plein d’autres trucs en vi- Que j’aie pas honte de mes dernières années de carrière en y repensant depuis ma retraite dorée de quand j’aurai trouvé un coin sympa où me poser et avoir des mômes, en gros…
Putain, tu vois de quoi je parle ? Je devrais même pas penser à ce genre de trucs. C’est pas moi, ça. Penser avec plus de deux jours de perspectives, prévoir, préméditer… C’pas moi, merde !
Non mais je sais bien que ça me ressemble pas, c’est ce que je viens de te dire. T’imaginais pas non plus que j’avais réussi à prendre le temps de venir te voir juste parce que ma mère était morte ? Ou alors ta réputation c’est du flanc et t’essaies de guérir les gens avec des poncifs que même ton collègue le professeur Poojhad renierait ?
Ouais, c’est ça, attaquons-nous au problème. Je t’écoute. Je bois des paroles, même. Non ? T’as pas de solution miracle ? Des ? Thérapies ? Essayer jusqu’à trouver la bonne ? Bon, si tu le dis… C’toi le Doc après tout, je te fais confiance… Et là encore tu noteras que je suis pas moi-même, à dire ça. Et qu’il faut faire quelque chose. Vite. Très vite.
J’ai des hommes qui comptent sur moi, maintenant, tu comprends. Et je le sens bien que je commence à me créer des obligations dans ma tête comme quoi il faut que je réponde à leurs attentes et tout et tout. Et ça non plus c’est pas bien, je le sais, je le sens, raahhh.
Oui je me calme. Vas-y, je bois encore, calme-moi.
De quoi ? Solutions radicales vu l’ampleur du problème ? Oui je me doutais bien. Mais si t’as des trucs en tête, c’est déjà un début, non ? A quoi tu penses ? Je prends tout, hein. La douleur me fait pas peur et moi, ce qu’il faut, c’est que je guérisse. C’est de moins en moins tenable je te jure.
Un exemple ? Laisse-moi voir... Ben, tiens : l’autre jour j’ai carrément dit à Hope que sa bouffe était achtement bonne. Achtement bonne, tu te rends compte ? Et tout ça sans arrière-pensées hein. Suis toujours dans ma phase Sonja, là. Alors, bon, l’Afro-girl on verra plus tard. Donc c’était pas ça. Juste, spontanément, j’ai fait un putain de sincère compliment. Moi, bordel ! Moi ! Je te dis pas comme j’ai senti un truc se déchirer à l’intérieur quand j’ai vu les points de karma qui se rajoutaient au-dessus de ma tête juste après ce moment-là… Putain, rien que d’y repenser ça me retourne à nouveau.
Bref. Tu veux que je te signe une décharge comme quoi j’assume l’entièreté des risques inhérents à tes soins ? Qu’est-ce que je risque ? Paralysie ? Mort cérébrale ? Cancer du foie ?
Suis déjà bien parti pour les deux dernières, ça me va. Promets-moi juste un truc : si c’est la première, tu m’achèves. T’es mon Doc, t’as une obligation non ? Non ? Bon. Alors, si tu m’achèves pas, moi je te promets un truc : je sors de ma paralysie juste pour te casser la tête. T’as compris ? Bien. T’assumeras… Allez, aboule tes propositions maintenant…
Cap’tain ! Y a Legault et l’ptit Josh qu’veulent se la mettre, rapport à la Marisa qu’aurait fait d’l’œil au premier alors qu’en fait non. Jfais quoi ? Tu veux que j’les balance à la baille ou tu t’en…
…
Euh, Cap’tain, tu vas bien ?
…
Euh bon, ouais, donc je te laisse avec, euh… ta bouteille de truc pas net. Et jvais voir ça avec le Jack, hein ? Allez, à plus, héhé. D’solé pour l’dérangement et tout ça.
De quoi ? Si j’ai des états d’âme ? Ah non mais reste poli quand même. Est-ce que je me moque de tes initiales moi ? J-B, franchement, on a vu plus original. Non, j’ai juste, comment dire, un peu de mal dernièrement. Avec mon boulot, la vie, tout ça. Je suis… ouais, plus gentil, plus mou, plus faible.
Oui, je sais bien que y a la crise de la quarantaine en approche et tout, mais justement il faudrait, mh, m’aider à la traverser si tu vois ce que je veux dire. Qu’au final ça se fasse sans trop de mal. J’y tiens à ce que j’ai fait de moi-même depuis que j’ai vingt ans, tu sais. Ma réputation mais pas seulement : ma vie, ma vigueur, ma vision, et tout plein d’autres trucs en vi- Que j’aie pas honte de mes dernières années de carrière en y repensant depuis ma retraite dorée de quand j’aurai trouvé un coin sympa où me poser et avoir des mômes, en gros…
Putain, tu vois de quoi je parle ? Je devrais même pas penser à ce genre de trucs. C’est pas moi, ça. Penser avec plus de deux jours de perspectives, prévoir, préméditer… C’pas moi, merde !
Non mais je sais bien que ça me ressemble pas, c’est ce que je viens de te dire. T’imaginais pas non plus que j’avais réussi à prendre le temps de venir te voir juste parce que ma mère était morte ? Ou alors ta réputation c’est du flanc et t’essaies de guérir les gens avec des poncifs que même ton collègue le professeur Poojhad renierait ?
Ouais, c’est ça, attaquons-nous au problème. Je t’écoute. Je bois des paroles, même. Non ? T’as pas de solution miracle ? Des ? Thérapies ? Essayer jusqu’à trouver la bonne ? Bon, si tu le dis… C’toi le Doc après tout, je te fais confiance… Et là encore tu noteras que je suis pas moi-même, à dire ça. Et qu’il faut faire quelque chose. Vite. Très vite.
J’ai des hommes qui comptent sur moi, maintenant, tu comprends. Et je le sens bien que je commence à me créer des obligations dans ma tête comme quoi il faut que je réponde à leurs attentes et tout et tout. Et ça non plus c’est pas bien, je le sais, je le sens, raahhh.
Oui je me calme. Vas-y, je bois encore, calme-moi.
De quoi ? Solutions radicales vu l’ampleur du problème ? Oui je me doutais bien. Mais si t’as des trucs en tête, c’est déjà un début, non ? A quoi tu penses ? Je prends tout, hein. La douleur me fait pas peur et moi, ce qu’il faut, c’est que je guérisse. C’est de moins en moins tenable je te jure.
Un exemple ? Laisse-moi voir... Ben, tiens : l’autre jour j’ai carrément dit à Hope que sa bouffe était achtement bonne. Achtement bonne, tu te rends compte ? Et tout ça sans arrière-pensées hein. Suis toujours dans ma phase Sonja, là. Alors, bon, l’Afro-girl on verra plus tard. Donc c’était pas ça. Juste, spontanément, j’ai fait un putain de sincère compliment. Moi, bordel ! Moi ! Je te dis pas comme j’ai senti un truc se déchirer à l’intérieur quand j’ai vu les points de karma qui se rajoutaient au-dessus de ma tête juste après ce moment-là… Putain, rien que d’y repenser ça me retourne à nouveau.
Bref. Tu veux que je te signe une décharge comme quoi j’assume l’entièreté des risques inhérents à tes soins ? Qu’est-ce que je risque ? Paralysie ? Mort cérébrale ? Cancer du foie ?
Suis déjà bien parti pour les deux dernières, ça me va. Promets-moi juste un truc : si c’est la première, tu m’achèves. T’es mon Doc, t’as une obligation non ? Non ? Bon. Alors, si tu m’achèves pas, moi je te promets un truc : je sors de ma paralysie juste pour te casser la tête. T’as compris ? Bien. T’assumeras… Allez, aboule tes propositions maintenant…
Cap’tain ! Y a Legault et l’ptit Josh qu’veulent se la mettre, rapport à la Marisa qu’aurait fait d’l’œil au premier alors qu’en fait non. Jfais quoi ? Tu veux que j’les balance à la baille ou tu t’en…
…
Euh, Cap’tain, tu vas bien ?
…
Euh bon, ouais, donc je te laisse avec, euh… ta bouteille de truc pas net. Et jvais voir ça avec le Jack, hein ? Allez, à plus, héhé. D’solé pour l’dérangement et tout ça.
Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 17 Oct 2014 - 8:28, édité 2 fois