« J’ai fait un pacte avec le diable. »East Blue - Logue Town - Grande RueMeï Lin s’était réveillée ce matin-là avec une folle envie de chocolat. Ca lui avait pris comme ça, d’un seul coup. Bien qu’elle se nourrissait exclusivement de sucreries le matin et qu’elle grignotait entre les repas, le vrai chocolat à l’état pur n’avait pas trouvé refuge dans le placard de son deux-pièces, ou du moins, pas assez longtemps avant que la tigresse affamée le dévore. Oui, elle voulait du vrai chocolat. Une bonne tablette croquante et odorante, de quoi lui faire passer son envie passagère. C’est ainsi qu’en deux temps-trois mouvements, elle se retrouva dans les rues de Logue Town, chaussée de ses bottines à talons impeccablement cirées.
En la voyant arriver, la boulangère ne put s’empêcher d’esquisser un sourire. Si mademoiselle Lin était déjà debout à cette heure si matinale (onze heures du matin), c’était soit qu’elle avait besoin de sa dose de glucides, soit qu’elle voulait marcher un peu. Elle opta pour la première solution en la voyant entrer dans la boutique. Et elle ne s’était pas trompée. Meï se dirigea immédiatement vers le rayon des confiseries et son regard se posa sur un étalage de tablettes chocolatées, recouvertes d’un papier violet, évoquant la pourpre cardinalice. Son regard brilla et elle n’attendit pas que la vendeuse alla à sa rencontre pour en saisir une. La jeune femme se décida finalement à prendre aussi un cookie, spécialité de la maison. Toute fière de ses achats, elle alla poser ses deux articles sur le comptoir où l’attendait la boulangère, le sourire aux lèvres.
— Bonjour mademoiselle Lin ! Comment allez-vous ?
— Et bien ma foi… Je vais plutôt bien ! répondit Meï en dévorant des yeux un étalage de viennoiseries.
— Ah ! Tant mieux… ! …Tiens ?!
Meï releva les yeux, alertée par la vendeuse qui semblait elle-même étonnée. Mais de quoi ?
— Il y a un problème ?
— Mademoiselle Lin, vous avez fait des achats ici au nombre de cent-vingt, et aujourd’hui, vous ne payez pas, c’est la maison qui offre !
La jeune femme eut envie de sauter de joie mais les quelques clients patientant derrière elle, auraient vite fait de penser qu’une folle se présentait devant eux. Elle se ravisa et se contenta de sourire nerveusement. En vérité, elle était très contente de ne pas payer. Emportée, elle se décida finalement à prendre un deuxième cookie. Tant qu’à faire !
— Merci beaucoup ! A bientôt !
— A bientôt mademoiselle Lin !
Et mademoiselle Lin sortit de la boutique, un air épanoui sur le visage, heureuse de pouvoir faire un déjeuner sucré. Elle observa la rue bondée de monde puis se faufila à travers la foule. Enfants excités, voyageurs de passage, vendeurs ambulants, adultes pressés étaient autant de gens qui peuplait Logue Town et qui faisaient vivre la capitale chaque jour. Au milieu de la rue, elle sortit son cookie du sachet et mordit à pleines dents. C’était excellent. Elle remordit dedans. Puis encore une fois. Elle se régalait. Après quelques minutes, elle rangea son trésor puis décida de rentrer chez elle. Seulement, on se sait comment, elle percuta quelque chose… ou quelqu’un. Elle perdit l’équilibre mais se rattrapa à un stand d’objets traditionnels sur le côté. Elle releva la tête puis chercha ce qui l’avait fait tomber. Il était à un mètre d’elle.
« J’ai fait un pacte avec le diable. »
Onze heure de la matinée. C'était une très bonne heure pour la chasse aux potentielles nouvelles recrues. En effet, c'était une heure où les marché était ultra-fréquentés, une heure où lève-tard et lève tôt se rentrouvaient pour préparer le repas du midi, ou le petit déjeuner. C'était la meilleur heure possible pour un recruteur de la pègre comme l'était Grichkof Rushianovsky de se promener dans les rues.
Il avait déjà repéré au moins deux picpoket, et un arnaqueur. Hélas pour ces trois hommes, ils avait le charisme d'un poulet frit, et autant de talent pour la criminalité qu'un gorille attardé mental. C'était rédibitoire. Pour rentrer dans la famille Tempiesta, il fallait obligatoirement avoir plus de 14 en charisme, et 50% dans une compétence criminelle.
Mais bon, il ne désepérait pas. La patience était la clé si on voulait se montrer efficace.
Puis d'après le patron, il y avait plus important à l'heure actuelle que chercher des nouvelles recrues. Les moustachus étaient en mouvement, et cela voudrait dire qu'il faudrait très vite trouver un moyen de se sécuriser. D'ailleurs pourquoi avoir choisit le quartier marchand pour sa traque à votre avis?
Paf!
Qu'était-ce que ça?
Voilà qu'un projectile lui arrivant à la poitrine avait eu la mauvaise idée de le percuter. Bien sur, il était assez massif pour encaisser le choc sans s'effondrer et se ridiculiser, mais que quelqu'un ose le percuter ainsi, c'était pas noble du tout. Il fallait absolument corriger ça, et si possible par un duel dans les règles. Il commença a enlever son gant.
C'est alors qu'il apperçut que son agresseur était une vile agresseuse.
Qui plus est, cette agresseuse était manifestement, si l'on en jugeait par ses vètements, une femme de la plèbe. Voilà qui était fort embêtant. On ne défiait pas un être inférieur. Surtout que celui là était deux fois inférieur vu qu'en plus d'être paysan, c'était une femelle.
Et puis cet obscène biscuit d'une taille tout simplement prohibitive qu'elle avait sur elle. Tout chez cette gueuse était repoussant. Et au lieu de se mettre instantanément à genou pour présenter ses plus plates excuses, elle le regardait fixement.
Il tenait énormément à son snobisme le monsieur, et du coup la situation grotesque dans laquelle il était plongé était très problématique.
D'un côté, il ne pouvait pas se permettre de laisser passé un tel acte, un individus des classes inférieures qui osait prendre d'assaut son intégrité physique, c'était impardonnable. Le problèmes était que vu le sexe et la condition de la victime, il ne pouvait pas non plus se permettre de la faire égorgée vive sur la voix publique par les hommes de mains du patron.
Non pas que cela pose un problèmes aux hommes de mains sus-nommés, mais pour une vulgaire histoire de bousculade, il lui semblait que c'était un peu éxagéré. Et Rushianovsky Grichkof était un homme mesuré en tout points. Bon bien sur, il avait aussi envisagé la prostitution, mais c'était un sujet que Don Tempiesta refusait dans son groupe.
Etrange quand on considérait le tempéremment sulfureux du garçon, mais bon...
J'espère que vous aller me trouver une excellente excuse pour expliquer ce geste déplacer mademoiselle!
Et pam dans les dents! Et attends un peu de voir ce qui va te tomber dessus si t'es vilaine!