« Picky Island, une heure d’arrêt à quai ! Merci ! »
Les mains sur son veston et la trogne en poire, le professeur de superstition descendait parmi la foule depuis l’embarcadère. Il toisa un instant la poche intérieur de son costume, sa nouvelle arme ainsi que quatre fioles y valdinguaient. Une merveille de flingue fraichement commandée aux frais du gouvernement, elle est belle la vie de retraité. Jinx humait l’air frais que la tramontane impétueuse de South Blue soufflait jusqu’aux montagnes enneigées de Picky Island. Afin de donner un avant gout des reliefs de l’île aux passagers du bateau de transport, les hôtesses s’étaient empressées de donner un petit prospectus narrant les voluptés de son paysage.
« En posant les pieds sur la terre de Picky Island, vous jouirais d’un paysage à couper le souffle. Surplombant l’île de ses 2600 mètres et faisait du nez aux dieux, l’imposante Verge de Jones vous donnera des vertiges. Si vous aimez les longues balades à travers les pics rocheux, pensez à faire le plein de provisions et d’équipements dans la sympathique bourgade de Picky Town. Seul village de l’île, ses cent soixante âmes vous accueilleront avec une chaleur rare en ce monde. »
Les mains calleuses de notre homme chiffonnèrent le papelard avant de l’envoyer dans la première poubelle venue. Ce que les autres passagers firent dans le même élan, la dure loi des prospectus.
« Mon bon ami, il fait terriblement frisquet »
Donor grelotait comme un vieux à qui on n’a pas donné sa dose de tisane, il renifla bruyamment, propulsant une glaire fugitive au fond de ses cavités olfactives. Il lorgnait la fumée qui s’échappait des cheminées de la cité Pickyènne, esquivant les congères qui commençaient à se multiplier, il prit le large d’un groupe de touristes afin de plonger en plein cœur du centre. Une multitude de chaumières délabrées s’offrait à lui ainsi qu’une foule de villageois aux sourires démesurés. Le tas de badauds qu’il avait quitté précédemment étaient déjà sollicités de toutes parts par les commerçants locaux. Le vieux ne tarda pas à se faire aguicher par des vendeurs sympathiques, ce fut un bric à braque de souvenirs locaux qui passa sous son pif dégoulinant.
« Une jolie boule de neige en cristal étranger ? »
« … Ou bien une écharpe « I ♥ Picky » monsieur ? »
« Tout cela n’est rien, prenez donc un beignet de neiges chaudes toute droite sortie de la Verge de Jones ! »
Fronçant les sourcilles devant la pâtisserie d’où une neige miraculeusement fumante dégoulinait, Jinx renifla bruyamment puis racla sa gorge de la plus libérale des manières avant d’expédier un glaviot verdâtre sur les pavés blanchis par le froid. Ce n’était peut être pas d’une étouffante politesse, mais ca avait le mérite de laisser les commerçants dans l’attente d’une réponse. Réponse qui ne se fit pas prier car c’est une gros bonhomme à la bedaine imposante et à la moustache arabesque qui dispersa les vendeurs.
« Allons allons messieurs, ne voyez-vous pas que notre hôte meurt de froid ?’ »
Le bonhomme était, en plus de sa bonne condition physique, pourvu d’une large écharpe de soie signifiant son statut de maire ainsi qu’un haut-de-forme blanchâtre qui octroyait à sa tignasse grisonnante une parfaite mise en valeur. Sa veste de laine couleur neige et ses boots en poils de yaks rehaussaient d’un niveau encore la corpulence du politicien. Il tendit sa main gantée vers le vieux braquemart de l’éducation.
« Mr Valakut, maire de Picky Town et votre hôte pour vos vacances… Monsieur ? »
Tout en se raclant une nouvelle fois l’organe vocal, Jinx sortit un cigare de sa poche extérieure avant de se le fourrer dans le bec. Il fit mine de chercher dans ses poches quelques instants avant de se voir proposer une flamme par monsieur le maire. Après une large bouffée, il dérida enfin sa mine de pruneau et serra la main de son interlocuteur.
« Pfff…. Donor Jinx, patron de la firme « Legs Of Rabbits » et chercheur pour le gouvernement. »
Une chose qui est toujours intéressante lorsque ce bon vieux Donor nous offre une présentation de sa personne, c’est l’enfantillage dont il fait preuve pour mettre en avant sa condition sociale. Chez les anciens, être encore actif pour payer sa retraite, c’est classe. De toutes manières, ce n’est pas les jeunes qui travailleront pour cotiser leur fin de vie. Ca serait bien drôle qu’une société puisse fonctionner de cette manière d’ailleurs.
Toujours est-il que cette petite présentation devant le haut dignitaire des lieux fit son petit effet et Jinx se retrouva autour d’une jolie table en dentelles dans le petit salon de thé du coin.
« Un thé monsieur Donor ? »
« Ma foi jeune homme, pourquoi pas, une verveine. »
« Jeune homme ? Ahaha ! Vous me flatter monsieur Donor ! Je n’ai pas loin de soixante années maintenant, dont trente aux services de ma bourgade et de ses habitants ! »
« Vous êtes un homme dévoué mon cher ami. »
« Je vous en prie. Mais dîtes moi, que nous vaut la venue d’une gouvernemental sur notre paisible île ? C’est qu’il est de plus en plus rare de voir des marines au-delà des quelques navires qui escortent les bâtiments de tourismes maritimes. »
Bonne question. C’est d’ailleurs ce que l’auditorat de lecteurs assidus des leçons du professeur cherche à mettre en lumières. Un court aparté dans cet échange de politesses pour vous faire étendue de la quête. Cela fait maintenant une dizaine d’années que cette rumeur lui était parvenue aux esgourdes. En effet, dans la profession très fermée des profs de superstitions, des dires sur l’existence d’un vieillard se jouant des affres de la vie par une chance insolente tiennent lieux de légendes de couloirs. L’homme serait insensible aux traits des années notamment grâce à un cul de cocu à toutes épreuves. Après quelques recherches et querelles en salle des profs, lui et ses collègues avaient objecté que le supposé chanceux vivait sur l’île de Picky. Maintenant que Jinx était à son compte et retraité, il s’était mis dans la caboche qu’un homme de plus à ses cotés serait de bonne compagnie. Après moult réflexions, il était apparu que démanteler une rumeur était dans ses cordes et que seul un homme tenant lieu de mythe serait à la hauteur de la troupe d’anciens qu’il était désireux de mettre sur béquille.
« Eh bien, disons que je cherche quelqu’un, un homme, vieux, peut être…Hmmm. Cent années, il… »
« L’ermite ? Il semblerait que votre description corresponde à Garou, un vieil homme qui vit au sommet de la Verge, un individu terrifiant qui massacre nos enfants et égorge nos troupeaux. Si vous venez pour y mettre un terme, vous avez mon soutien monsieur Donor ! »
La verve du maire avait fait place nette dans les discussions animant le salon de thé. Voilà tout l’intérêt de prendre le temps de ne pas finir ses phrases, le maire venait de prendre le parti de son interlocuteur avant même que celui-ci ne témoigne ses motivations. La tasse en porcelaine s’entrechoqua avec le bois de la table, Jinx but goulûment sa gorgée de verveine et esquissa un sourire commercial.
« … Et votre crédit ? »
♦♦♦♦♦♦♦
Trente minutes plus tard, c’était un Donor chaudement vêtu qui arpentait la ruelle principale aux cotés du maire. Sa tignasse explosive s’était vue enfermée sous un bonnet de laine, une écharpe « I ♥ Picky » lui entourait le calumet et une doudoune grise triplait sa stature.
« Je me charge de vous trouver un traineau et une carte avec une approximation de son logis, mais les temps sont dures même pour nous, ne me demandez pas plus monsieur Donor. »
« Fort bien cher ami, fort bien. »
Jinx observait les touristes qu’il avait vu descendre en même temps que lui, les zouaves semblaient n’avoir déboursé un seul Berrys dans les commerces locaux. Ils reprenaient le chemin du port en pestant contre l’arnaque ventée par l’agence de voyage, puis c’est une troupe de jeunes gens en tenue de trappeurs qui déboulèrent, un peu plus loin, de la plus discrète des façons de la zone montagneuse. Balançant la fin de son cigare dans la neige, notre vieux toisa le dirlo.
« Ca marche pas fort les affaires hmmm ? Vous faites du braconnage pour arrondir les fins de mois ? »
« Du braconnage ? Seigneur non ! Les hommes font juste des tours de gardes dans le coin. Nous n’avons pas de marines pour assurer notre sécurité comme vous avez pu le constater. Concernant l’économie locale, il est vrai que nous connaissons une crise. Notre population n’est pas jeune, nous avons tous la trentaine par ici et le commerce avec les touristes nous prévoyait à tous une belle vie de famille. Malheureusement, cela fait beaucoup de temps que les gens se lassent de nos produits et que nos femmes sont parties avec les enfants. Mais vous connaissez tout cela fort bien, vous êtes aussi à votre compte monsieur Donor. »
Dans le même temps, un traineau tirait par un yak glissa vers les deux protagonistes, sous une couverture, quelques vivres dépassaient. Jinx prit place derrière les rennes et esquissa un large sourire à l’intention de son hôte.
« Je n’ai jamais était marié mon bon ami avec autre chose que les craies de l’enseignement. »
Le maire semblait quelque peu désappointé, mais ce moment de doutes ne dura pas longtemps, une carte de la région montagneuse lui vint en mains. Il tendit aussitôt le papelard givré au professeur.
« Tenez ! Suivez la carte jusqu’au point rouge, vous devrez passer par le Col des Bourses et la Crête de la Couronne Perlée, mais soyez prudent face aux dangers du hors pistes. »
« Rassurez-vous, je suis en veine ces temps-ci jeune homme ! »
D’un coup de poignet, Jinx fouetta le dos du yak et l’animal avança d’un pas sec. Après être tombé sur le cul et s’être fait assister pour se remettre debout, le prof était parti à l’assaut de la Verge de Jones par le Col des Bourses. Joyeux programme.
Les mains sur son veston et la trogne en poire, le professeur de superstition descendait parmi la foule depuis l’embarcadère. Il toisa un instant la poche intérieur de son costume, sa nouvelle arme ainsi que quatre fioles y valdinguaient. Une merveille de flingue fraichement commandée aux frais du gouvernement, elle est belle la vie de retraité. Jinx humait l’air frais que la tramontane impétueuse de South Blue soufflait jusqu’aux montagnes enneigées de Picky Island. Afin de donner un avant gout des reliefs de l’île aux passagers du bateau de transport, les hôtesses s’étaient empressées de donner un petit prospectus narrant les voluptés de son paysage.
« En posant les pieds sur la terre de Picky Island, vous jouirais d’un paysage à couper le souffle. Surplombant l’île de ses 2600 mètres et faisait du nez aux dieux, l’imposante Verge de Jones vous donnera des vertiges. Si vous aimez les longues balades à travers les pics rocheux, pensez à faire le plein de provisions et d’équipements dans la sympathique bourgade de Picky Town. Seul village de l’île, ses cent soixante âmes vous accueilleront avec une chaleur rare en ce monde. »
Les mains calleuses de notre homme chiffonnèrent le papelard avant de l’envoyer dans la première poubelle venue. Ce que les autres passagers firent dans le même élan, la dure loi des prospectus.
« Mon bon ami, il fait terriblement frisquet »
Donor grelotait comme un vieux à qui on n’a pas donné sa dose de tisane, il renifla bruyamment, propulsant une glaire fugitive au fond de ses cavités olfactives. Il lorgnait la fumée qui s’échappait des cheminées de la cité Pickyènne, esquivant les congères qui commençaient à se multiplier, il prit le large d’un groupe de touristes afin de plonger en plein cœur du centre. Une multitude de chaumières délabrées s’offrait à lui ainsi qu’une foule de villageois aux sourires démesurés. Le tas de badauds qu’il avait quitté précédemment étaient déjà sollicités de toutes parts par les commerçants locaux. Le vieux ne tarda pas à se faire aguicher par des vendeurs sympathiques, ce fut un bric à braque de souvenirs locaux qui passa sous son pif dégoulinant.
« Une jolie boule de neige en cristal étranger ? »
« … Ou bien une écharpe « I ♥ Picky » monsieur ? »
« Tout cela n’est rien, prenez donc un beignet de neiges chaudes toute droite sortie de la Verge de Jones ! »
Fronçant les sourcilles devant la pâtisserie d’où une neige miraculeusement fumante dégoulinait, Jinx renifla bruyamment puis racla sa gorge de la plus libérale des manières avant d’expédier un glaviot verdâtre sur les pavés blanchis par le froid. Ce n’était peut être pas d’une étouffante politesse, mais ca avait le mérite de laisser les commerçants dans l’attente d’une réponse. Réponse qui ne se fit pas prier car c’est une gros bonhomme à la bedaine imposante et à la moustache arabesque qui dispersa les vendeurs.
« Allons allons messieurs, ne voyez-vous pas que notre hôte meurt de froid ?’ »
Le bonhomme était, en plus de sa bonne condition physique, pourvu d’une large écharpe de soie signifiant son statut de maire ainsi qu’un haut-de-forme blanchâtre qui octroyait à sa tignasse grisonnante une parfaite mise en valeur. Sa veste de laine couleur neige et ses boots en poils de yaks rehaussaient d’un niveau encore la corpulence du politicien. Il tendit sa main gantée vers le vieux braquemart de l’éducation.
« Mr Valakut, maire de Picky Town et votre hôte pour vos vacances… Monsieur ? »
Tout en se raclant une nouvelle fois l’organe vocal, Jinx sortit un cigare de sa poche extérieure avant de se le fourrer dans le bec. Il fit mine de chercher dans ses poches quelques instants avant de se voir proposer une flamme par monsieur le maire. Après une large bouffée, il dérida enfin sa mine de pruneau et serra la main de son interlocuteur.
« Pfff…. Donor Jinx, patron de la firme « Legs Of Rabbits » et chercheur pour le gouvernement. »
Une chose qui est toujours intéressante lorsque ce bon vieux Donor nous offre une présentation de sa personne, c’est l’enfantillage dont il fait preuve pour mettre en avant sa condition sociale. Chez les anciens, être encore actif pour payer sa retraite, c’est classe. De toutes manières, ce n’est pas les jeunes qui travailleront pour cotiser leur fin de vie. Ca serait bien drôle qu’une société puisse fonctionner de cette manière d’ailleurs.
Toujours est-il que cette petite présentation devant le haut dignitaire des lieux fit son petit effet et Jinx se retrouva autour d’une jolie table en dentelles dans le petit salon de thé du coin.
« Un thé monsieur Donor ? »
« Ma foi jeune homme, pourquoi pas, une verveine. »
« Jeune homme ? Ahaha ! Vous me flatter monsieur Donor ! Je n’ai pas loin de soixante années maintenant, dont trente aux services de ma bourgade et de ses habitants ! »
« Vous êtes un homme dévoué mon cher ami. »
« Je vous en prie. Mais dîtes moi, que nous vaut la venue d’une gouvernemental sur notre paisible île ? C’est qu’il est de plus en plus rare de voir des marines au-delà des quelques navires qui escortent les bâtiments de tourismes maritimes. »
Bonne question. C’est d’ailleurs ce que l’auditorat de lecteurs assidus des leçons du professeur cherche à mettre en lumières. Un court aparté dans cet échange de politesses pour vous faire étendue de la quête. Cela fait maintenant une dizaine d’années que cette rumeur lui était parvenue aux esgourdes. En effet, dans la profession très fermée des profs de superstitions, des dires sur l’existence d’un vieillard se jouant des affres de la vie par une chance insolente tiennent lieux de légendes de couloirs. L’homme serait insensible aux traits des années notamment grâce à un cul de cocu à toutes épreuves. Après quelques recherches et querelles en salle des profs, lui et ses collègues avaient objecté que le supposé chanceux vivait sur l’île de Picky. Maintenant que Jinx était à son compte et retraité, il s’était mis dans la caboche qu’un homme de plus à ses cotés serait de bonne compagnie. Après moult réflexions, il était apparu que démanteler une rumeur était dans ses cordes et que seul un homme tenant lieu de mythe serait à la hauteur de la troupe d’anciens qu’il était désireux de mettre sur béquille.
« Eh bien, disons que je cherche quelqu’un, un homme, vieux, peut être…Hmmm. Cent années, il… »
« L’ermite ? Il semblerait que votre description corresponde à Garou, un vieil homme qui vit au sommet de la Verge, un individu terrifiant qui massacre nos enfants et égorge nos troupeaux. Si vous venez pour y mettre un terme, vous avez mon soutien monsieur Donor ! »
La verve du maire avait fait place nette dans les discussions animant le salon de thé. Voilà tout l’intérêt de prendre le temps de ne pas finir ses phrases, le maire venait de prendre le parti de son interlocuteur avant même que celui-ci ne témoigne ses motivations. La tasse en porcelaine s’entrechoqua avec le bois de la table, Jinx but goulûment sa gorgée de verveine et esquissa un sourire commercial.
« … Et votre crédit ? »
♦♦♦♦♦♦♦
Trente minutes plus tard, c’était un Donor chaudement vêtu qui arpentait la ruelle principale aux cotés du maire. Sa tignasse explosive s’était vue enfermée sous un bonnet de laine, une écharpe « I ♥ Picky » lui entourait le calumet et une doudoune grise triplait sa stature.
« Je me charge de vous trouver un traineau et une carte avec une approximation de son logis, mais les temps sont dures même pour nous, ne me demandez pas plus monsieur Donor. »
« Fort bien cher ami, fort bien. »
Jinx observait les touristes qu’il avait vu descendre en même temps que lui, les zouaves semblaient n’avoir déboursé un seul Berrys dans les commerces locaux. Ils reprenaient le chemin du port en pestant contre l’arnaque ventée par l’agence de voyage, puis c’est une troupe de jeunes gens en tenue de trappeurs qui déboulèrent, un peu plus loin, de la plus discrète des façons de la zone montagneuse. Balançant la fin de son cigare dans la neige, notre vieux toisa le dirlo.
« Ca marche pas fort les affaires hmmm ? Vous faites du braconnage pour arrondir les fins de mois ? »
« Du braconnage ? Seigneur non ! Les hommes font juste des tours de gardes dans le coin. Nous n’avons pas de marines pour assurer notre sécurité comme vous avez pu le constater. Concernant l’économie locale, il est vrai que nous connaissons une crise. Notre population n’est pas jeune, nous avons tous la trentaine par ici et le commerce avec les touristes nous prévoyait à tous une belle vie de famille. Malheureusement, cela fait beaucoup de temps que les gens se lassent de nos produits et que nos femmes sont parties avec les enfants. Mais vous connaissez tout cela fort bien, vous êtes aussi à votre compte monsieur Donor. »
Dans le même temps, un traineau tirait par un yak glissa vers les deux protagonistes, sous une couverture, quelques vivres dépassaient. Jinx prit place derrière les rennes et esquissa un large sourire à l’intention de son hôte.
« Je n’ai jamais était marié mon bon ami avec autre chose que les craies de l’enseignement. »
Le maire semblait quelque peu désappointé, mais ce moment de doutes ne dura pas longtemps, une carte de la région montagneuse lui vint en mains. Il tendit aussitôt le papelard givré au professeur.
« Tenez ! Suivez la carte jusqu’au point rouge, vous devrez passer par le Col des Bourses et la Crête de la Couronne Perlée, mais soyez prudent face aux dangers du hors pistes. »
« Rassurez-vous, je suis en veine ces temps-ci jeune homme ! »
D’un coup de poignet, Jinx fouetta le dos du yak et l’animal avança d’un pas sec. Après être tombé sur le cul et s’être fait assister pour se remettre debout, le prof était parti à l’assaut de la Verge de Jones par le Col des Bourses. Joyeux programme.
Un commerçant s’approcha du maire qui faisait le piquet, sur la place de son village, en regardant le chercheur s’éloigner.
« Que fait-on monsieur ? »
« Rien. Nous avons perdu un traineau, voilà tout. Des nouvelles ? »
« C’est pour bientôt.»
« Fort bien. »