>> PhysiqueGrande, fine et élancée, lorsqu'on voit Vanni marcher dans la rue, on peut de suite deviner sa force de caractère, rien qu'à sa démarche. De grands pas rapides, tandis que sa tête reste haute, que ses cheveux, eux, se balancent en cadence contre ses épaules et son dos. Et puis, il y a ses yeux. Ils restent toujours fixés sur sa cible, que ça soit un endroit à atteindre ou bien une personne vers qui aller. Elle ne dévie jamais le regard. C'est même devenu comme une manie, chez elle, comme une sorte de tic qui fait qu'elle regarde toujours une personne dans le blanc des yeux, à un point tel qu'elle pourrait rendre mal à l'aise plus d'un en un seul regard, en un seul instant.
D'ailleurs, à propos de ses yeux. En voyant la demoiselle, vous remarquerez très certainement une particularité pour le moins étrange, chez elle, au niveaux de son regard. Vous voyez de quoi je veux parler, n'est-ce pas ? Mais oui, voyons, tandis que d'ordinaire, les yeux se constituent que d'une seule couleur avant la pupille noire, les siens, eux, sont tout d'abord bleus, puis de nouveau blanc, comme si ses iris étaient constitués d'un arc-en-ciel circulaire bicolore. Cela donne à son regard un aspect que certains trouvent assez effrayant. D'autres diront tout simplement que c'est étrange. Et encore d'autres que c'est beau. Beaucoup de réactions se font entendre en voyant cela, ce qui est tout à fait normal. Mais Vanni, à vrai dire, n'y prête pas tant attention.
Son teint, lui, est assez pâle, mêlant couleur porcelaine et couleur pêche. Lorsqu'elle est énervée, la jeune femme peut facilement atteindre le rouge tomate, couleur significative pour elle de la colère. Eh oui, il n'y a que dans cet état d'esprit qu'elle pourra rougir. Jamais vous ne verrez son teint se rosir face à un compliment, une grande gène ou encore une grande joie. Non, à vrai dire, pour tous ces sentiments, son teint restera tel quel, comme si ces émotions n'affectaient pas plus que sa psychologie. En fait, il n'en est rien. Si la demoiselle ne se retenait pas, ne se contrôlerait pas pour garder ce masque de froideur auquel elle tient tant, ça serait différent. Car en temps normal, la moindre émotion forte, qu'elle soit de joie, de tristesse ou de colère, la ferait immédiatement prendre des couleurs. Mais elle n'aime pas. Elle ne supporte pas. Alors elle se contrôle, elle prend sur elle. Par contre, elle n'a toujours pas trouvé comment faire avec la colère...
Ses cheveux, eux, sont longs. Oh, oui, longs, et même très longs, puisqu'ils lui arrivent au niveau de la taille. Fins et rebiquant, ils sont d'un blond des blés ni terne, ni vraiment lumineux. Pas tellement coquette ni pimpante, Vanni ne se coiffe néanmoins jamais d'une manière bien précise, mais adapte néanmoins toujours sa coiffure à son humeur ou à sa tenue. Ainsi, si un jour vous l'apercevez les cheveux lâchés à la sauvageonne, comme si elle ne s'était pas coiffée du tout, cela n'exclue absolument pas la possibilité que vous la voyez à peine quelques heures plus tard affûtée d'un d'une couette haute ou encore d'un chignon. Eh oui, il en va toujours de ses envies.
Et puis il y a son style vestimentaire. Toujours à la pointe de la mode, Vanni essaie tout de même de garder une pointe de fantaisie dans les vêtements qu'elle porte, sois en ajoutant des accessoires diverse à ses tenues, soi même en customisant ces dernières dans l'espoir de rendre ses vêtements uniques. Car si la jeune femme aime être jolie et dans son temps, si il y a bien quelque chose qu'elle n'aime pas, c'est bien de sembler à un de ces moutons qui se ressemblent tous dans les rues. Ainsi, son mot d'ordre est originalité. Sans trop en faire, bien sûr. Préférant les robes à la fois sexy, légères et pratiques aux pantalons larges et sans formes, Vanni adapte sa garde-robe à son côté croqueuse d'homme. Elle veut qu'on la regarde, mais ne veut pas qu'on la voit pour autant, qu'on la prenne pour une garce ou une catin. C'est une tâche ardue, certes, mais Vanni n'est jamais à court d'idées ! >> PsychologieMalgré l'image insouciante que la jeune femme peut parfois donner, il ne faut pas se fier aux apparences. Cette jeune femme est sûrement la plus provocatrice que vous n'ayez jamais vu. Elle est capable de mettre en rogne dix personnes en l'espace de cinq petites secondes, comme une tornade. Et ce, bien sûr, par simple envie d'énerver les autres. Néanmoins, on peut facilement remarquer, rien qu'en croisant ses yeux, la froideur de ses pensées. Craignant sans cesse la trahison, il est vraiment compliqué de lui plaire ou de gagner sa confiance, et si vous arrivez à toucher son cœur, il vaut mieux ne pas la décevoir, ou qui sait comment elle se vengera de vous... Eh oui, grande rancunière, Vanni n'oublie jamais les petites vacheries qu'on peut lui faire, petites ou mauvaises, et la vengeance, mesurée bien sûr à la situation, est son maître mot !
Vanni est une fille aux facettes biens différentes. Enfin, "lunatique" serait plutôt le bon mot. En effet, si avec ses amis la jeune femme pourra être fêtarde, adorant la rigolade et se donner en spectacle pour faire rire ses proches, rien ne garantira que vous ne la trouverez pas quelques heures plus tard - voire même une petite demie-heure après, en pleine dispute avec un parfait inconnu... Méfiante, il est impossible de l'obliger à lui faire faire quelque chose, ou encore de la faire parler sans complexe à une première rencontre. Il y aura toujours un moment où elle restera silencieuse, afin de vous analyser. Néanmoins, pas de panique : Si votre tête lui semblera sympathique, elle ne restera de la sorte qu'une minute au plus. Par contre, si vous ne lui revenez pas... Il est possible - et même très probable que cela dur un peu plus longtemps.
Narcissique, Vanni connait son charme, sait quels sont ses atouts physiques et surtout : Elle comment en jouer. Ainsi, messieurs, prenez garde ! Si Vanni a besoin de vous d'une quelconque manière, elle n'hésitera pas à vous séduire pour arriver à ses fins. Aussi, ne vous essayez pas d'atteindre son cœur à l'aide d'un compliment par son physique avantageux, ou vous recevriez très certainement comme réponse un « Je sais. » froid et distant.
Impulsive, il ne suffit que d'une seule pique pour faire perdre à la jeune femme tout son sang-froid. En une seule fraction de seconde, si elle est vexée, Vanni peut passer d'un calme olympien à un état de colère tout aussi grand. Et ça malheureusement, personne, ni même elle, ne peut contrôler ses réactions. Réactions qui, en général, sont toujours pleines de cynisme et de sarcasmes, rendant la jeune femme très arrogante. D'ailleurs, c'est à cause de ce trait de caractère particulier que la jeune femme s'est mise à la musique. Au piano, pour être plus exacte. Et oui, lorsqu'elle s’assoie sur le tabouret d'un piano, lorsque ses doigts effleurent les délicates touches de l'instrument, elle est transportée dans un tout autre univers, elle vous paraîtra très douce. C'est la seule chose qui lui permet de se calmer, malheureusement. Même les beaux yeux de sa petite sœur, Fay, ne lui feraient aucun effet, pouvant se montrer très froide envers elle, paraissant comme sans cœur. N'essayez jamais de la couper lorsqu'elle est en pleine osmose avec son instrument à corde, car elle pourrait agir comme une furie si jamais elle se sens dérangée...
Vanni vous semble être une jeune femme dure comme de la pierre ? Eh bien détrompez vous, il n'en est pourtant rien. En effet, la gentillesse non-assumée de la jeune femme, bien qu'elle soit cachée sous une carapace d'amertume, reste bien la, et très souvent bien présente malgré elle. Son courage et son sens de la justice la pousse à toujours défendre qui en a besoin, et gare à celui ou celle qui osera s'en prendre à plus petit que soi avec la belle blonde dans les parages, car elle vivante, elle ne laissera certainement pas se faire cela sans intervenir ! Sa générosité exacerbée la poussera également à développer un altruisme sans pareil, la rendant toujours prête à aider les autre sans rien attendre en retour... Étant même prête à risquer sa vie pour venir en aide à celle d'un total inconnu !
Vanni, Elle aime la vie à sa manière, tout en provocation et avec charme. Elle est en fait semblable à une femme fatale. Forte, belle et aussi provocatrice que charmeuse et manipulatrice. Mais au fond, sa fragilité est bien plus présente en elle que tous ses autres traits de caractère... >> BiographieAct I▬ Childhood~ « Moi et Fay, ma petite soeur, sommes nées à South Blue, dans une famille de bourgeois. Si riche que même dans vos rêves les plus fous, vous n'arriveriez pas à imaginer le quart de la fortune et du prestige de notre famille. Ca vous semble formidable ? Vous pensez que ça nous a fait prendre la grosse tête ? Eh bien pas du tout. Et pour une seule raison : Fay et moi, nous sommes différentes du reste de notre famille. Tout simplement parce que ce n'est pas elle qui nous a élevées, mais nos gouvernantes. Nos parents, écœurés de la couleur de nos yeux, nous ont laissées aux mains de nos nourrices. Oui, parce que si la famille Milly possède une particularité, celle-ci est bien le vairon des yeux de tous ses membres. Tous ? Non. Fay et moi faisons exception. Et même si ça va vous paraître fou, stupide et inhumain, et bien c'est cela qui a fait que nos parents nous ont en quelques sortes abandonnées. Eh oui. Nos yeux sont tout à fait normaux, les miens sont bleus, et les siens sont verts. A la particularité près que ils ont une sorte d'anneau blanc entourant la pupille. Et c'est à cause de cela, que nous ne sommes pas considérées comme des filles de chapelain, mais au contraire comme de simples filles de domestiques.
Mais en un sens, je crois que ça nous a été bénéfique. Parce qu'en voyant toutes ces autres filles à papas qui nous regardaient de haut alors que nous partagions exactement le même sang, on se rend bien compte à quoi on a échappé. Nous avons eut une éducation simple, baignée dans la bonne humeur, dans les rires, la joie, et l'esprit d'équipe des domestiques. C'était si différent de ce à quoi nous aurions eut si la génétique en avait décidé autrement. Même notre école était totalement différente. Car nous sommes allées dans un établissement on ne peut plus normal, et non pour les familles de riches. Toutes ces années, j'ai tenté de ne pas flancher, ne pas montrer ma tristesse, ou mes autres sentiments négatifs. Je me suis toujours montrée gaie, enjouée, et à l'écoute des autres. Tout simplement parce que je voyais à quel point Fay souffrait du choix de nos parents. Et je me disais sans cesse que la grande sœur, c'était moi. J'étais la seule sur qui elle pouvait compter. Alors si moi-même je faiblissais, sur qui pourrait-elle s'épancher ? C'est pour ça qu'à cette époque, je me suis toujours efforcée d'être la parfaite grande sœur pour elle. Tenez, par exemple, aujourd'hui encore, malgré tout, elle ne se sépare jamais de cette peluche que je lui ai gagnée à notre toute première fête foraine, alors que nous n'étions que des enfants. Elle continue même à l’appeler par le nom que je lui avais donné à l'époque ; Pan.
Et puis, un jour, alors que je faisais je ne sais plus trop quoi à l'intérieur de la résidence familiale, j'ai entendu.... Un son. Un son si beau, si pur, si mélodieux, qu'il m'a de suite ému. Il exprimait tant de sentiments à la fois. Et bien que me trouvant très loin de celui ou celle qui produisait cette merveille, rien qu'en fermant les yeux, je pouvais ressentir tout ce qu'il ressentait lui aussi à cet instant. Alors j'ai suivi le son de la mélodie. Et c'est là que j'ai vu, dans la salle de musique de la résidence, le majordome de mon Oncle et de ma Tante, en train de jouer au piano. C'était un vieil homme très sage et propre sur lui. Je l'aimais déjà beaucoup pour son esprit d'intelligence. Mais quand j'ai vu à quel point cet homme à l'apparence si stoïque pouvait se montrer si expressif avec ses émotions... Je crois que j'ai du l'apprécier encore plus. C'est alors que je suis allée à sa rencontre, avec une idée toute particulière en tête : Qu'il m'apprenne l'art du Piano. Évidemment, lorsqu'il entendit ma demande, le vieux majordome fut très surprit, mais très content de mon enthousiasme face à cela. Il accepta alors ma requête, et il devint mon professeur. Au début, je dois dire que mes progrès étaient très minces, et je devais casser les oreilles à quiconque m'entendait jouer. Mais j'aimais déjà le piano. Et j'étais bien décidée à devenir douée. C'est d'ailleurs grâce à cette volonté que je n'ai jamais abandonné cet objectif de savoir jouer aussi bien que mon professeur. Et heureusement, plus les années passèrent, plus je m'améliorais. Et aujourd'hui, je me trouve plutôt douée. Ah, bien sûr, je ne suis pas une professionnelle, et je suis même loin de l'être, mais... Je suis quand même fière et contente de moi.
Et puis, je n'étais pas la seule à être heureuse de ma soudaine passion pour cet instrument. Eh oui, Fay aussi, en a été ravie. Et pas seulement pour moi. Elle, en fait, c'est le chant, qu'elle aime pratiquer. Malgré sa fragilité aux bronches, dû à une maladie qu'elle transporte depuis sa plus tendre enfance, la rendant très vulnérable à toutes sortes de maux divers, elle continuait et continue encore de faire vibrer mélodieusement ses cordes vocales. A vrai dire, je n'ai jamais aimé la voir chanter. Ah, bien sûr, je ne nie pas le fait qu'elle a une très belle voix. Mais... Je ne sais pas. D'un côté, j'ai toujours eut peur que cela aggrave son état. Mais je ne lui en ai jamais fait part. Tout simplement parce que je sais à quel point elle-même à peur de ça. Alors je n'allais tout de même pas lui ajouter ma propre peur sur ses frêles épaules, ça ne serait pas digne d'une grande sœur. Alors quand elle chante, et ce depuis toujours, je me contente de sourire. Et puis, je l'accompagne au piano, quelques fois... »
Act II▬ Fucking Teens~ « Toutes ces années d'enfance, et même de préadolescence ainsi que d'adolescence, je ne rêvais que d'une chose. Et cette chose, eh bien, haha, comme tous enfants et grands enfants qui se respectent, ce n'était autre que l'aventure. Très banal, je sais, mais bon. Si vous saviez ô combien j'en ai rêvé. Il fut même un temps où je ne pensais qu'à ça, les nuits. A cette époque, je pensais que jamais je ne n'entamerais dans ma vie la grande aventure avec un grand « A ». Ou alors, que si je les vivrais, ça serait de grandes péripéties dignes des plus grands romans de capes et d'épées. Eh ben. Sur ces deux points, j'avais tout faux. Vraiiiiiiiiiment tout faux.
Mais enfin, ça, ça viendra après. C'est à partir de ce moment là, où j'ai commencé à me passionner pour ces aventures que je ne vivais qu'à l'intérieur de mon esprit, que je me suis mise à écrire. Ecrire quoi, vous demandez-vous ? Eh bien, tout et n'importe quoi, en fait. Tout ce qui me passait par la tête. En fait, c'est un peu venu comme ça. Un jour, j'en avais tellement gros dans le crâne côté rêverie que j'ai eu BESOIN de toutes les mettre sur le papier, parce que sinon, je vous jure que ma tête aurait explosée. Genre dans un gros BOUUUUM quoi. Alors quand j'ai vu ce gros carnet cinq cents pages là, devant moi, à m’appeler silencieusement, j'ai pas pu m'en empêcher. Je l'ai pris. Enfin, "volé" serait sûrement, le terme le plus exacte, en fait, parce qu'à bien y penser, maintenant... C'est vrai que je crois bien qu'il était à un des domestiques, ce carnet. Certes, il était vide, encore tout blanc, mais... Je crois qu'il faisait un peu la collection de ce genre de truc. Haha. Enfin bon, on va dire que c'est pas grave ! Quoi qu'il en soit, c'est à partir de ce moment-là que j'ai eu l'idée : Un jour, j'écrirai le récit de mes aventures, et il deviendra le plus connu de tous les temps ! Un peu ambitieux, mais que voulez-vous, j'ai toujours été comme cela, moi !
Bref. Comme je le disais, je rêvais d'aventures. Mais j'étais bloquée dans les dépendances avec les gouvernantes. C'est que bizarrement, quand je leur disais que je voulais être pirate et parcourir toutes les mers, elles n'étaient pas tellement pour... Si bien qu'elles ont commencées à instaurer dans mon éducation beaucoup plus de règles strictes. Peut-être pensaient-elles que d'être enfermée dans un lieu confiné (si je puis dire...) m’enlèverait mes rêves de grands espaces. Si c'est le cas franchement, je sais pas ce qui leurs est passé par la tête à ce moment-là, car évidemment, c'est l'effet totalement inverse qui est arrivé. Chose me paraissant tout à fait logique mais bon, que voulez-vous, tout le monde n'a pas la même façon de faire fonctionner nos neurones. Quoi qu'il en soit, parce que je me sentais enfermée dans une cage dorée, parce que je chantais et jouais des chansons pirates tous les jours et enfin parce que je pouvais voir la mer de ma chambre (et MON DIEU qu'elle me faisais envie, cette mer), bah je me suis mise à apprendre la navigation. Oui, oui. Et si vous ne voyez pas le rapport avec toutes les raisons énumérées plus haut, beh... Je vous rassure : Moi non plus. Mais, quand je vous disais qu'on avait pas tous la même façon de faire fonctionner ses neurones. Et puis je suis bizarre, aussi. 'Faudra vous y faire, mes poulpes. Mais bon, je rassure les plus septique, il a plutôt été laborieux, cet apprentissage. Ben oui : Allez apprendre tout seul à naviguer juste en lisant des livres, à treize ans à peine, sans aucune possibilité de monter dans le moindre petit rafiot pour s'exercer, vous... Mais bon, on va dire qu'au moins au bout de deux ans, j'avais la théorie acquise sur le bout des doigts. Oui mais voilà : J'en avais ma claque, de la théorie. J'voulais de la pratique, moi. Bah oui, que voulez-vous, j'avais quinze ans, j'étais trop une rebelle de la mort qui tue, quoi. Enfin bref. Donc : j'avais marre de la théorie. Je voulais monter sur un bateau et tester mes connaissance, et je ne voulais plus attendre ! Alors j'ai fugué. J'espère qu'au moins maintenant les raisons du pourquoi du comment seront plus compréhensibles à vos yeux, mes chers.
Donc, oui, j'ai fugué. Le soir, après le diner, je me suis bien discrètement cachée dans les écuries, puis, une fois que j'étais sûre que tout le monde soit bien couché au chaud dans leurs lits douillets, j'ai filé à l'anglaise en direction du port ! Là-bas, tout était calme, il n'y avait pas un chat. Ce qui, je devais bien l'avouer, arrangeait bien mes affaires. J'ai alors cherché un bateau que je pouvais naviguer. Et voler en toute tranquillité, surtout. Haha. Et donc, le seul dans mes moyens si je puis dire, c'était... Une vieille goélette. Autant dire un navire d'Opérette. Mais bon, j'étais jeune, c'était mon premier, alors j'étais contente. Et donc j'ai réussi à le voler (en même temps je crois bien qu'il était à l'abandon), je suis montée dedans et j'ai commencer à prendre la mer ! Oh, bien sûr, je restais dans le secteur, hein. Surtout que j'peux vous dire que j'ai galéré, alors que la mer était pas tant agitée. Elle était même assez calme. Mais bon, je savais que c'était normal, je manquais de PRA-TIQUE. Ah, il nous en manque toujours, de celle-là. J'aurais voulu pouvoir m'entrainer un peu plus. Oui mais voilà, j'avais un détail : J'ai une petite soeur. Et c'est fourbe, ça, les petite soeurs, j'vous jure, hein. Il faut pas se fier à leur petit minois tout mignon. Et la mienne, c'est la pire. La pire, je vous dis ! Et pour cause : Je sais pas comment, elle a su que j'ai fais le mur et elle a prévenue les domestiques ! Autant vous dire que quand ils m'ont retrouvée sur un bateau au plein milieu de la mer... Un bateau volé, en plus de ça.... Hahahahahaha. J'ai eu mal. J'ai eu très mal. Et dans tous les sens du terme. Mais c'est normal, en un sens, que j'en ai pris pour mon grade : Bah oui, c'était ma toute première fugue. Alors ils étaient pas habitués, les pauvres. Mais heureusement, j'ai très vite remédié à tout ça... » Act III▬ And a bottle of rum~ « AAaah, oui, je peux vous dire qu'ils en ont bavé, ces pauvres domestiques, avec moi. Je leur en ai réellement fais voir des vertes et des pas mûres. Je ne les comptais même plus, toutes ces fugues qu'ont suivi la première. Et à chaque fois, je réussissais à rester plus longtemps sur les mers... Et pas seulement ! Plus le temps passait, et plus je savais que j'allais être pirate. Ma soif de liberté ne faisait que se grandir avec le temps, pour au final être aussi grosse que notre maison. Alors très vite, je me suis rendue compte qu'il ne fallait pas que je stoppe mon entrainement à la navigation. Bah oui, qui dit Pirates, dit combats. Alors, lors d'une de mes fugues, j'ai acheté deux vieux pistolets à Silex. Et puis, je me suis liée d'amitié avec un vieux tireur d'élite qui a bien voulu m'apprendre leur maniement. Là aussi, ça a été dur, évidemment. Surtout qu'il acceptait pas la rigolade, le vieux fou. Quand je me faisais pas disputée par les domestiques, c'était par lui. Heureusement pour sa pomme qu'il était sympa et utile, lui, j'vous le dis. Mais bon. Les années ont passées. Et lorsque j'ai eu vingt ans, au bout de cinq ans d'escapades en tout genre... J'étais prête ! Oh oui, prête, prête et on ne plus prête ! Alors après de déchirants adieux avec les domestiques qui étaient devenu ma famille, ainsi qu'avec ma petite soeur et l'autre vieux fou... J'étais sur le quai. A ma ceinture, mes deux pistolets. Dans mon sac, de la nourriture, à boire, de quoi écrire et de l'argent. Il ne me manquait qu'à prendre le large.
Comme dit plus haut, depuis que j'étais petite, je m'imaginais toujours tout plein d'aventures toutes plus extraordinaires les une que les autres. Alors forcément, face à la réalité, je ne pouvais que être un poil déçue. Mais, il y avait un "mais"... Certes, je ne vivais pas tout ce que j'avais imaginé jusque là, je n'étais la capitaine d'aucun bateau volant, je n'avais pas une dizaine de flottes à mon commandement et j'en passe et des meilleurs. Mais ! J'étais quand même sur les mers. Si je n'étais pas capitaine, j'étais au moins soit navigatrice, soit musicienne, soit tireuse d'élite. Et si je n'avais toujours pas trouvé l'équipage où je me sentirais comme chez moi, je parvenais à me servir des autres en me faisant embaucher ici et là. Je ne restais jamais plus d'un mois dans un équipage, je finissais toujours par les quitter lorsque je sentais que nos chemins devaient se séparer. Eh oui, jamais, je ne suis tombée sur un capitaine et des hommes à la même manière de pensée que moi. Alors évidemment, arrivait toujours le moment fatidique où nos opinions divergeaient trop, tellement que je finis par ne plus vouloir rester parmi eux.
En général, lorsque je quittais un équipage, je n'en trouvais jamais directement un tout de suite après. Non, non, pensez-vous, ça serait trop facile, ça. Non, en fait, il y a toujours eu quelques jours ou semaines où j'étais toute seule, que ça soit sur mer ou sur terre. Et si vous voulez mon avis, c'est toujours ce laps de temps là qui est le plus dur, et pour cause : Pas de nourriture, pas forcément d'argent, juste de quoi écrire et me défendre. Alors quand mon ventre se mettait à crier famine, je vous raconte même pas l'horreur de la galère. Et du choix à faire pour s'en sortir, surtout. Parce que voler le pain des autres m'a toujours un peu dérangé - sans doute à cause de l'éducation que j'ai reçue, mais je me voyais mal, moi, Vanni la Carnassière, aller demander du boulot à un commerçant. Quant à carrément jouer les mendiantes, n'en parlons même pas ! Alors que faisais-je, me demanderez-vous ? Eh bien simple : Je volais de l'argent à des brigands, n'importe lesquels. Après tout, voler de l'argent déjà sale à l'origine, ce n'est pas tellement un crime. Du moins, pour mon esprit tordu. C'était pour moi la seule solution, mais autant dire que ce n'était pas non plus la plus facile. Je peux vous dire que beaucoup de fois, ça me mettait dans des situations vraiment impossibles ! Après tout, on ne peut pas vraiment dire que je suis de nature discrète, alors je me faisais beaucoup de fois prendre la main dans le sac. Heureusement que j'ai toujours su me sortir de ces traquenards. J'ose même pas imaginer ce qu'il me serait arrivé, sinon !
Bref. Heureusement, ce n'est pas tout le temps que je me retrouvais seule. La plus part du temps, je réussissais à me faire engager dans des équipages, comme je vous l'ai déjà expliqué. En général, c'est tout bonnement en draguant le capitaine que j'arrivais à mes fins. Enfin... Ca, ce n'était que pour les plus idiots. A chaque fois, lorsqu'ils me prenaient sur leur bâtiment, ils ne me prenaient pour pour une banale fille de joie. En gros, je vous laisse imaginer ce qu'ils attendaient de moi. C'est ça, qui finissait par créer des divergences, en général. Eh oui, parce que jamais je ne me suis abaissée à jouer les catins. Mais évidemment, mes talents de navigatrice, musicienne et tireuse d'élite ne leur suffisaient pas. Je peux vous dire que c'est frustrant, ce genre de situation. Enfin. D'accord, en un sens, on peut dire que je l'ai bien cherché, vu que je me faisais engager en draguant, mais... Tout de même ! Heureusement, parfois, je n'étais pas sur un bateau où j'étais la catin de service. Non, quelques fois, c'est par simple intérêts communs que je faisais voyage avec d'autres pirates. C'est dans ceux-là que je restais le plus souvent, à vrai dire. Parce que là, au moins, on me respectait un minimum.
Enfin. C'est près de quatre ans que j'ai passé ma vie de la sorte. Oh, bien sûr, à présent, la situation a vraiment changée, pour moi, on peut dire. Mais ça, mes poulpes, c'est un tout autre chapitre ! » >> Test RP« Yohohoho... hohoho ho~... Yohohoho... Hohoho ho~ ♫ »
Je pense qu'il n'y a que moi pour agir comme ça. Me trouver là, au milieu de la foule, une bouteille de rhum à la main, titubant légèrement, et chantant à tue-tête cette chanson pirate. Oui, enfin, en fait non, il n'y a pas que moi pour faire ça, puisque que n'importe quel homme saoul tenant aussi bien l'alcool que moi - autrement dit ne tenant pas du tout cette magnifique boisson, en serait capable, aussi. Je ne sais pas trop pourquoi je vous ai dit ça. Mais bon. Quoi qu'il en soit, en ce moment précis en tout cas, je suis la seule à agir de la sorte. Mais ça, c'est très certainement parce que je suis la seule à être complètement ivre.
« J'suis une PIRATE je passe mon temps à dompter l'océan~ ♪ »
Oui, enfin là, en l’occurrence, tout ce que je réussis à dompter, c'est la bouteille que je tiens à la main. Et encore. A bien y regarder, c'est en fait plutôt elle, qui me dompte, en ce moment. C'est fou comme je ne tiens pas l'alcool. Pourtant, les pirates, ça boit, alors ça doit tenir ! Mais moi pas. Pourtant, je suis bel et bien pirate. C'est étrange, vous ne trouvez pas ? Enfin, en fait, non, c'est pas si étrange que ça, je dirais que c'est juste mon organisme qui est aussi énervant que moi, à en faire qu'à sa tête.
En tout cas, si mon capitaine du moment me voyait... Il essayerait très certainement de me peloter. Ha ha, le malotru. Le méchant capitaine. Dire que j'ai rejoins son équipage. Si lui est méchant, moi, je suis folle, et pas qu'une fois. Euh, non. C'est quoi, l'expression, déjà ? Deux fois truc je sais pas quoi. Ah ! Oui : Plutôt deux fois qu'une. Haha, oui, voilà, c'est ça. Expression très débile et ne voulant absolument rien dire si vous voulez mon avis - et je sais que vous le voulez, mais bon. C'est pas ça l'important. Pour pas dire qu'on s'en fout carrément. De l'expression, hein, pas de mon avis ! Quoi qu'il en soit, je crois que je vais très bientôt quitter cet équipage pourri. J'ai séduis le capitaine parce que j'avais plus d'argent et que je crevais la dalle, mais j'en ai un peu marre de me faire héberger gratis en temps que catin de service. Surtout que je baffe le premier qui essaie de toucher mes nibards et autre chose. Haha ! Plutôt rebelle, comme catin, vous trouvez pas ? C'est que c'est super humiliant, vous vous imaginez même pas à quel point. Et eux, ça les énerve. Et de les voir énervés, ça m'énerve. Et j'vous épargne de la chaine qui s'en suit parce que ça pourrait aller très loin, et ça serait bête d'embrouiller vos jolis cerveaux. Donc comme je le disais, ils me prennent pour une... une... Une voilà, quoi ! Et j'en ai marre. C'est tout le temps pareil. Peut-être que c'est vrai que je le cherche peut-être un petit chouilla (peut-être) mais... c'est pas une raison, nom de Dieu ! Alors, c'est décidé. J'irais les voir. Je leur foutrais à tous un beau coup de pied là où je pense. Ca leur fera pas de mal, de se retrouver eunuques, ces pervers. Ouaip. Je le ferais.
« POURQUOI PLEURER, LA LUNE BRILLERA A NOUVEAU DEMAIN SOIIIIIIIR ♪ »
Euuuuh. Dès que je serais de retour à mon état normal. Non mais c'est vrai, je vais pas bien, hein. Je suis complètement folle, une fois que je suis dans cet état. Et le PIRE (le pire)... C'est que je chante même pas les paroles dans l'ordre ! Pourtant, je la connais, cette chanson, alors qu'est-ce qu'il me prend de foutre une phrase de l'avant dernier couplet ICI ?! Non, c'est vrai... J'ai un problème. ET PLUTÔT DEUX FOIS QU'UNE ! Haha, je l'ai bien placé, cette fois, cette expression qui veut rien dire et que personne n'a jamais compris mais que tout le monde utilise quand même comme des idiots, vous trouvez pas ? Moi, je trouve. Oui, oui.
Maiiiis ! Là n'est pas le sujet. La question est : Mais quel est le sujet, alors ?! Et bien je vais vous le dire : Le sujet, c'est que je suis saoule, en plein milieu de la rue, et que je chante à tue-tête. Et que les gens me regardent assez bizarrement. Et le pire : C'est que la moi-saoul (autrement dis le démon qui s'empare de mon corps dès que mon bras s'empare d'une bouteille) l'a aussi remarqué. Et encore, si j'aurais pu remarquer qu'une petite vieille me faisait des remontrances dans sa barbe, ça aurait été tranquille (sauf pour la grand-mère, évidement)... Mais non. Moi, Milly Vanni, la grande pas douée de service, il a fallu que ça soit une grande armoire à glace que je remarque. Le genre qui fout les jetons aux p'tits enfants. Vous voyez un peu le portrait ?
Oh, bien sûr, il me fait pas peur, ce gars là. Bah oui, j'ai dépassé le stade « petit enfant » depuis longtemps, moi (quoi que). Ce qu'il y a, c'est que quand je suis saoul, ben... Je suis comme qui dirais très ouverte aux gens. Disons que je ne suis pas du tout timide, avec ces mauvais grammes dans le sang. Oh, bien sûr, je le suis pas non plus lorsque mon sang est tout ce qu'il y a de plus normal, mais... Là, c'est différent. J’atteins un grade de « non-timidité » tellement haut qu'il fait très peur. Si peur que je me fais peur à moi-même, quelques fois. Comme là, par exemple. Oh, oui, là je peux vous dire que je n'ai jamais eut aussi peur de moi-même et de ma non-timidité. Pourquoi ? Eh bien ! C'est très simple, mon jeune ami ! Vous vous souvenez, de l’armoire à glace, qui me regardait bizarrement, et que j'ai remarqué qu'il me regardait bizarrement ? Ouiii, celui-là, oui. Eh bien figurez-vous que d'un seul coup, je me suis dirigée vers lui. Que je l'ai lorgné la tête haute (normal, pour que mon regard atteigne sa tête), et que je me suis mise... A le disputer... Oui, oui, vous avez bien entendu. Je l'ai disputé. Et pas n'importe comment...
« EH, DIS-QUE-DONC, toi ! je lâche au gros monsieur-muscles. Qu'est-ce que t'as ? Pourquoi que tu me regardes ? Tu sais pas que c'est mal poli ? Mal poli ! Tu veux la ba-bagarre ? Tu l-la veux ? HAHA ! Bah viens, je t'attends, moi ! Je t'attends ! Je t'attends ! Je t'attends ! Je t'attends ! »
Vous l'aurez donc compris, je l'attends. Mais ce n'est pas tellement une bonne chose, si vous voulez mon avis. OOoooh non. Parce que quand je suis ivre, bah mes attaques aussi, deviennent ivres. Et autant dire que je suis plus tellement très forte. Alors que lui, il a l'air fort. Faites donc le calcul, haha. Surtout qu'en plus d'avoir l'air fort, il a pas tellement l'air de bonne humeur. Et ça, ça se voit rien qu'à sa tête de singe grimaçant. Mais grimaçant comme un gorille enragé, hein, pas comme un macaque malicieux. Haha. Je suis mal. Mais où est-ce que je vais me fourrer, moi, quand je bois trop ?! Je vous l'demande ! En plus, à bien y regarder, c'est vrai qu'il fait un tout petit chouilla peur, le grand monsieur. Surtout qu'il me regarde bizarrement... Pour ensuite finalement me lancer dans un ton et d'une voix concordant parfaitement à sa carrure...
« Qu'est-ce que t'as, fillette ? Lâche l'alcool, ça te va pas ! »
Là, il a raison. Ca me va pas. Pas du tout, même. Mais que voulez-vous, on n'enlève pas l'alcool aux alcooliques ! ... Non pas que je suis alcoolique, hein. Bien sûr que non. Juste que... Ben, voilà, quoi. Haha. Mais bref. Alors que j'allais lui répondre, il s'est passé un truc. Un truc de diiiingue. Un mec s'est interposé. Je crois qu'il m'a pris pour une damoiselle en détresse. Donc en gros, je suis pas la seule personne ayant abusé sur l'alcool, ici. C'est bon à savoir. Non mais c'est qu'en plus il s'est ramené d'un seul coup, comme ça, pouf ! Si bien que j'ai été surprise, moi. Tout comme l'autre grand monsieur, d'ailleurs. Huhu, eh oui, nous sommes tous les deux très surpris. Et nous le regardons tous les deux avec une belle tête commune de merlans-frit.
Mais lui, ça a pas l'air de le déranger. Comme si tout était normal. Bah oui, il faut le comprendre, aussi : Le pauvre petit prince charmant, tout droit sortit de son conte de fée. Il voulais trouver sa princesse pour avoir un beau mariage au bout de deux jours. Et il m'a choisi moi. C'est sûr qu'avec ma tête de folle-dingue, ma bouteille et ma tenue ultra-courte, j'ai vachement l'air d'une princesse. Non, mais je vous l'ai dis, je suis sûre que lui aussi il est bourré. Enfin, j'espère pour lui, le pauvre. Parce que sinon il vit dans le pays des rêves, lui.
Enfin bref. Je peux vous dire qu'un gros blanc s'est installé quand il s'est mit devant l'autre gars dos à moi. 'Faut dire qu'on était surpris d'être interrompus dans cet instant si romantique, aussi. Haha. Et puis, c'est qu'il a duré, ce blanc, je sais pas pourquoi, mais l'autre, il n'a pas ouvert la bouche ! Peut-être est-ce qu'il pensait que ça lui donnait un effet cool. Dommage pour lui que ça lui donne juste un air crétin. Mais bon, je vous rassure, l'ange qui passait, il est pas resté très longtemps. Bah oui, je suis encore ivre, moi. Et vous vous rappelez, quand je suis ivre, je suis encore moins timide que je le suis pas en règle générale. Alors bien sûr, c'est moi qui a ouvert ma bouche la première.
« Euuuuh, tu fais quoi, toi, là ? Tu sais que tu t'es mis entre nous ? »
Oui, je sais, quelle réplique très pertinente que voilà. Mais 'faut pas m'en vouloir, mes poulpes, n'oubliez pas que je suis pas dans mon état normal, moi. Et déjà que d'ordinaire me retrouver dans cette situation m'aurait (je pense) un peu beaucoup coupé l'usage de la parole, là, alors que mes neurones font la fiesta à l’intérieur de ma caboche... J'vous raconte même pas comme j'ai rien trouvé d'intelligent à dire ! Alors il se contentera de ça, le prince. Non, et puis, j'aurais bien voulu vous y voir, vous. Qu'est-ce que vous voulez sortir à un boulet plongé en plein rêve éveillé ? Hein ? Haha, vous voyez que c'est pas si facile, la répartie ! Bande de poulpes, va.
Enfin bon. Heureusement pour moi, l'homme a enfin consenti à nous faire entendre sa jolie voix. Et toujours avec classe, attention ! Eh oui, en effet mes poulpes, dès qu'il m'a entendu, ce jeune brun - parce que voilà sa couleur de cheveux, s'est retourné vers moi pour me regarder, euh. Bizarrement. Et puis, il m'a dit, toujours en se donnant un air cool :
« T'en fais pas, chérie, j'vais te sortir de là. »
Ché... Chérie. Haha. Ha, bah oui, je vois. Je vois je vois. Le diagnostic est pire que ce que je pensais, en fait. C'est vraiment un taré, lui. Et moi, bah je suis pas sa chérie ! Je suis la chérie de personne, d'ailleurs, de per-sonne. Personne, okay ? Personne. Non, mais c'est vrai, quoi, déjà qu'on me traite tout les jours comme une catin, voilà qu'un inconnu m'appelle "chérie". Je suis née sous quelle étoile, au juste ? Parce que c'est à se demander, hein. Ah, pis je suis pas la seule surprise, hein ! L'autre gorille aussi, il en crois pas ses mirettes ! Et d'ailleurs, c'est lui qui prit la parole suite à tout ça.
« Ta chérie, je lui faisais rien du tout, gamin, c'est elle qui est venue me trouver pour qu'on s'batte. »
ET VLAN ! Dans tes dents, le dragueur ! Haha, vu que t'es de dos, je vois pas ta tête, mais même, je suis contente, parce que j'suis sur que t'en tires une de six pieds de long ! Eh ouais, c'est une dure à cuire, ta chérie, elle se laisse pas faire, c'est elle qui vient chercher les bagarres ! Bon, okay, tout ça c'est surtout parce qu'elle est bourrée, mais... Mais... Mais... Mais même. Voilà. Uhm. D'ailleurs, en parlant de bourrés, ben toute cette histoire ça m'a pas refroidie, hein. D'ailleurs, je les entends même plus, les deux zigotos en face, et pourtant, je sais qu'il parlent de moi. Enfin, je suppose, tout du moins.
Restant là, légèrement vacillante, les regardant d'un air las et buvant quelques gorgées par-ci par-là, et tout en me demandant ce que je fiche encore ici (et c'est vrai, d'ailleurs, pourquoi j'en profite pas pour partir ? Mes jambes aussi, sont bourrées ?) ben je remarque quelque chose. Quelque chose de très intéressant, mes amis; oh oh oh oui. Savez-vous ce que c'est ? Non ? Eh bien je vais vous le dire : Le porte-monnaie du boulet. Il est là. Dépassant de sa poche. Devant mes yeux. M'appelant à petits cris silencieux. Oui, je vous assure, il m'appelle ! Il en a marre, de servir à un crétin, il me veux moi ! Haha, je suis sûre qu'il est rempli à ras-bord... Enfin, du moins, j'espère !
Et là par contre, je peux vous dire qu'en une seconde j'ai totalement dessaoulée ! C'est bizarre, le pouvoir de l'argent, vous ne trouvez pas ? Il suffit d'une petite vision d'un porte monnaie pour que tous les neurones s'activent à échafauder un plan pour récupérer la cible, délivrer l'otage ! T'inquiète pas, petit porte-monnaie, je vais te sauver ! Bon, par contre, "comment" le sauvetage va se faire, c'est une autre histoire.
Alors alors. Réfléchissons. Là, tout de suite, je ne vois que deux possibilités s'ouvrant à moi : petit un, je joue le jeu de la femme en détresse, l'autre va sentir son orgueil se gonfler, si bien que quand je vais mimer un petit câlin de remerciement, il sera tellement fier qu'il ne se rendra même pas compte que je lui chipe son porte-monnaie. Sauf que ce plan à des failles : Si ça se trouve, il remarquera que je lui fais le vide-poche. Et si ça se trouve, il est même pas du genre qu'on peut caresser dans le sens du poil. Et puis en plus j'me vois mal jouer les p'tites fillettes en danger. Sans oublier que j'en ai marre des dragueurs. Bon. Reste encore la dernière solution : Lui chiper le porte-monnaie le plus discrètement possible là maintenant tout du suite et partir tout de suite après en sens inverse et en courant. Sauf que si ça se trouve, il court vite. Qui sait.
Bah, de toute façon, l'un ou l'autre revient au même, y'a toujours la chance que je me fasse prendre. Alors autant choisir la solution la plus simple, vu que j'en ai marre d'être ici. Alors, c'est décidé : La deuxième solution sera la bonne ! Et au pire, si je me fais prendre, je le troue. C'est bien à ça que ça sert, les armes, après tout. Oh, je le tue pas, bien sûr, je suis pas une barbare, non plus. Non, je vais juste l’immobiliser, quoi. Oui, voilà.
Forte de mon plan infaillible (plus ou moins, tout du moins), je commence, en toute discrétion, à faire un pas. Puis je m'arrête. J'observe les ravisseurs. Ca va, ces crétins ne m'ont pas adressés un seul regard, bien trop occupés à jouer les gros mâles en puissances s'affrontant dans leur ultime combat. C'est bon pour mes affaires, ça. Et hop, ni vu ni connu, un deuxième pas. Puis un troisième. Et un quatrième. Mais un tout petit, cette fois-ci. Parce que je suis de plus en plus près de l'autre, alors je veux être sûre qu'il ne me regarde pas. Mais ça va, le Prince a oublié sa Princesse ! Pour une fois que c'est une bonne chose, autant en profiter. Un dernier petit pas pour la route, et... Voilà, je suis assez proche de lui pour atteindre mon petit futur trésor !
A présent, il ne me manque plus qu'à tendre la main et attraper l'objet tant voulu. Je sais que normalement, je ne vole que l'argent sale, et que là, rien ne me garantie qu'il l'est ou pas, mais... Je m'en fiche. Roh, et puis il compte pas, lui, vu que c'est un crétin. C'est pas grave si je ne respecte pas mes petites règles, c'est juste une petite exception. Enfin bref. Donc, doucement, je tends la main, tout en vérifiant qu'on ne me regarde pas, et puis... Oui, un petit doigt touche le tissu de l'objet ! Et après un petit effort, les quatre autres le suivent rapidement. Et là, j'hésite : Je l'enlève doucement pour plus de discrétion, ou aussi vite, comme un sparadrap, pour vite passer à autre chose (à savoir : La fuite !) ? Haha, voilà la question. Mais il faut vite que je me décide. Et comme à une petite habitude, qu'apparemment, je viens de prendre, je choisis... La deuxième solution !
Et dès que mon cerveau à opéré ce choix, mes membres ont agis ! Aussi vite que possible, j'ai retiré le porte-monnaie de la poche du crétino-prince, pour, tout aussi vite, faire demi-tour et courir avec toute la force dont mes petites gambettes en sont capables ! Et sans me retourner, évidemment. Non, pour moi, l'objectif numéro un, c'est de semer celui a qui j'ai volé cette merveille, même si je sais que ce n'est même pas sûr qu'il me court après en ce moment. Bah, on s'en fiche, mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit !
Ainsi, c'est dans une course folle que je continue à zigzaguer de rues en rues, le plus vite possible, tout en faisant attention à toujours être au plein milieu de la foule. Bah oui : Plus il y a de monde, plus c'est difficile de trouver quelqu'un. Haha, vous avez vu, c'est qu'il y en a, mine de rien, dans ma caboche ! Eh, ouais ! Ca vous surprend, hein ? Bref. Donc, je cours. Vite. Très vite. Et donc forcément, bah, arrive un moment où je suis bien trop essoufflée pour continuer. Alors, je m'arrête. Je reprends une respiration à peu près normale. J'attends que mon coeur s'arrête une bonne fois pour toute de bondir comme ça. Je regarde de tous les côtés : Je suis seule. Parfait. Je peux donc dès à présent savourer ma victoire écrasante ! Haha !
Mais attention, je n'ai pas encore fais le plus important : Compter le butin ! Rigolant toute seule de ma petite action machiavélique, je m'assoie à terre en tailleur et ouvre le porte-monnaie. Sauf que de l'ouvrir me permet de me rendre compte de quelque chose : Il est pas si rempli que ça, en fait. Oh oh. Le crétino-prince serait-il un crétino-prince fauché ? Ça ne serait pas tellement très cool, ça. Mais ne perdons pas espoir. Après tout, j'ai pas encore compté. Alors je m'y mets. Je compte. Et une fois que j'ai finis, je recommence. Et encore. Et encore.
Non. Non, ce n'est pas possible. Il n'était pas si à la rue que ça, le débile ? J'ai beau compter, je tombe toujours sur la même somme : 6 213 Berrys. Ouaip. Pas de doute. Autant dire que je vais rien pouvoir faire, avec ça. Bon, d'accord, vous me direz c'est quand même mieux que rien, mais... Quand même. Ca dépasse même pas les 10 000, son truc ! C'était un mendiant, ou quoi ? Pourtant, il avait l'air riche... Comme quoi, il ne faut jamais se fier à la dégaine des gens, c'est trompeur !
Dépitée, je fourre d'un seul coup tout l'argent dans son petit rangement, avant de ranger celui-ci dans l'arrière de ma poche, tout en me relevant, tête basse. Bras ballants, je sors alors de la ruelle pour rejoindre l'autre équipage de malheur que j'ai eu la bonne idée (ou pas) de rejoindre. 6 213 Berrys. Autant dire que la fortune n'est pas pour moi en ce moment ! Mais enfin bon. Arrivera bien un jour où je gagnerai un petit pactole, que ça soit honnêtement ou non. Ainsi, je marche, je marche, je marche, d'une allure très moindre comparée à celle que j'abordais il y a quelques minutes. Et puis, soudainement, je vois quelque chose briller, à terre. En regardant de plus près, et en ramassant l'objet, je me rends compte que c'est un pièce. De un Berry.
Mouais. Comme je le disais, la fortune, c'est pas pour tout de suite.
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