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Un tour de manège

Une pluie diluvienne s'abat sur la cité aux mille et unes attractions. Fine, froide, malsaine. Quelques gouttes s'insinuent par le col de mon blouson entrouvert, glissent sur ma peau et trempent mes fringues. Sensation désagréable, mais elle n'arrête ni plus ne freine ma marche. Tout au plus renforce t-elle mon envie d'en découdre au plus vite; mon visage fermé doit refléter mon état d'esprit, à en juger les regards interdits des rares passants que je croise. J'suis pas là pour faire du tourisme, pour sûr. Pas dans mes habitudes. Non, aujourd'hui, le programme est nettement plus alléchant, plus croustillant. Des petits malins du Conseil de Suna piochent impunément dans les revenus de l'île. Des fraudes à six zéros, les gourmands. Friandise de luxe pour gosse trop gâté. Ils croyaient que ça passerait inaperçu dans le flot de transactions et de profits que génère l'économie ici. Manque de pot, je flaire les embrouilles à des lieues à la ronde. L'heure est venue de passer à la caisse.

J'arpente le pavé, marche hâtive vers mon objectif. Les bureaux de la Direction, pour y mettre le grappin sur mes preuves. Manière de faire ça à la bien. De pouvoir livrer les truands aux mains de la Loi après qu'ils soient passés entre les miennes. Rien que ça équivaut à une paye d'années de sentence. Pour le moment, j'ai rien de plus qu'une féroce impression. Une intuition. Tout l'or du monde. Et si ça vaut pas un kopek pour le moment, c'est loin de m'arrêter. J'en passe par ce même point de départ à chaque nouvelle enquête; tous ceux qui sont tombés par ma faute pourraient en témoigner, Trinita est capable de merveilles. Il transforme les on-dit en preuves, les belles gueules de frimeurs en hospitalisés et les profiteurs en prisonniers de luxe. Un vrai magicien.

Au clocher, on sonne les douze coups de midi. Les foyers ordinaires vont manger, moi aussi. Seul le menu est sensiblement différent. Je me retrouve devant les portes de l'administration, sous la surveillance de deux gardiens. Elles sont ouvertes et laissent deviner une cour intérieure désertée à cette heure par tous les employés modèles qui regagnent leurs Pénates. Un aller retour devant le bâtiment à lorgner plus attentivement l'endroit me permet de dénombrer et de localiser les issues.

Mon petit manège ne plait pas aux deux gusses. Ça me regarde en coin, l'oeil suspicieux. Ça sort les crocs. Et ça aboie " Dégage de là, y'a rien à voir ".

Je passe à table pour faire une razzia, et quelques mouches viennent voleter autour de l'objet de ma convoitise. C'est comique. Je ris. Il peuvent pas savoir. Je mire la rue sur ma droite, puis sur ma gauche. Personne. Tant mieux. Pas la peine de prendre plus de précautions. Je reporte mon attention sur les deux gardes. Un bond, j'atterris entre les deux. Une frappe au cou, un uppercut en pivotant. Knock Out. Double. À ma santé.

Je traine les corps inconscients des deux insectes jusqu'à l'intérieur puis referme les portes. Ça devrait m'éviter d'attirer trop vite attention sur mon effraction. Reste plus qu'à me délecter des infos que je vais pêcher. C'est tout simple.

Trop simple. Quand les portes donnant sur la rue se referment, un léger grincement m'annoncent que d'autres s'ouvrent derrière moi. Un homme fait son entrée dans la cour. Grand, tranquille. Chapeau enfoncé sur la tête. Long manteau. Différent du modèle habituel d'employé sans envergure. Je repère une arme blanche à sa ceinture. Hin. Pas le choix, quelque part dans ces bureaux se trouvent les preuves que je cherche. L'identité des voleurs. No mercy. Je fais craquer mes poings avant de prendre une garde ouverte pour exhorter l'autre à approcher. Les amuses-gueules avant le buffet.
    Décidemment, Suna Land était vraiment un très bel endroit. Seido avait longtemps entendu parler de cette île, mais il n’avait jamais trouvé l’occasion d’y venir. C’était fort dommage que ce soit le travail qu’il l’y ait amené pour la première fois. Un entrepreneur, du nom de Charles Hatan, contacta le chasseur de prime quelques jours plutôt. Selon ses informateurs, un ancien marine enquêtait sur son compte afin de nuire à ses activités, et cela par tous les moyens. De plus, selon son employeur, cette personne n’avait plus toute sa tête, et cherchait désespérément à nuire aux honnêtes gens. Croyant ces paroles, et très intéressé par la somme d’argent qu’on lui proposait, Seido avait accepté le travail. Il s’imaginait déjà en train de les dépenser avec les magnifiques jeunes femmes occupant cette superbe île.

    Sous une pluie torrentielle, Seido marchait dans la ville, escorté par deux hommes. Des gens courraient partout autour de lui, voulant à tout prix éviter de se mouiller. Le chasseur ne se préoccupait pas de ça. En effet, son grand manteau lui faisait d’office d’imperméable, et son chapeau protégeait sa tête. Après quelques minutes de marche, le groupe arriva jusqu’à l’administration. Le rôle du chasseur était simple, rester à l’intérieur et laisser aux gardes le soin de protéger l’extérieur. Etrangement, rester à l’abri des intempéries ne déplaisait pas à Seido. Les deux autres n’étaient pas très heureux, par contre.

    Entendant sonner les cloches de midis, le chasseur de prime sortit un sandwich de son sac. Un si petit pain au jambon et au fromage ne lui suffirait surement pas, mais c’était mieux que rien. Il ne lui fallut que quelques minutes pour finir son repas. Se levant, Seido chercha une poubelle, afin de se débarrasser de ses déchets. C’est alors qu’il remarqua, par une fenêtre, que la porte s’ouvrait. Qui cela pourrait-il bien être ? Silencieusement, le jeune homme se déplaça jusqu’à la porte pour intervenir, juste au cas où.

    C’était un homme, tout de noir vêtu, assez bien bâti vu qu’il traînait les corps des deux gardes. Il était fort probable que la cible du chasseur venait d’arriver. Poussant un léger soupir, il vida son esprit, et se prépara à l’affrontement. Prêt, Seido se leva, et poussa la porte. Les deux hommes se toisèrent un petit moment du regard.

    *Aucune réaction ? Même pas un peu de surprise ? Cet homme va être un rude adversaire…*

    Se raclant la gorge, après avoir vu l’invitation au combat de l’homme, Seido tira son revolver, une arme pas très conventionnelle, hérédité de son grand-père, et le pointa vers son invité. A quoi bon se battre au contact quand on a l’avantage à distance ?

    - On se croise plus vite que prévu, monsieur l’ancien marine dont j’ignore le nom. Rendez-vous, et aucun mal ne vous sera fait, pour le moment.

    Il parlait d'une voix assurée, convaincu d'avoir l'avantage sur son adversaire, pour le moment.

    [hrp]Correction d'une erreur[/hrp]


    Dernière édition par Seido D. Noroma le Jeu 2 Fév 2012 - 23:05, édité 1 fois
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    Mon nom. Il me demande mon nom. Quelle importance. Il n'aura jamais la chance de pouvoir réclamer son du auprès de son employeur pour ma capture. N'en déplaise à la confiance qu'il affiche. J'espère seulement pour lui que l'offre en valait vraiment la peine, se faire massacrer la tronche pour trois radis, c'est toujours regrettable. Tout juste bon pour les imbéciles, les amateurs ou les inconscients. Et c'est pas loin d'être la même chose. Mais à moins que les apparences soient ici trompeuses, lui en face n'en est pas un. Un mercenaire pure souche. Le seul moyen d'en avoir le cœur net, c'est d'agir. Lui faire passer le goût de la chasse.

    Il a fini sa tirade en me sommant de mettre les pouces depuis une dizaine de secondes maintenant. J'ai toujours pas bronché. Même pas le sourire du mec qui te nargue. Rien. Une immobilité qui tranche avec l'excitation qui me gagne en mon for intérieur. Dedans, ça tambourine dur. Ça cogite aussi. Déterminer la meilleure option à adopter pour faire le travail vite et bien. Pour le moment il a l'avantage. Son joujou risque de me trouer la panse si je me lance à l'improviste. Il faut jouer la carte du combat rapproché; combler la distance qui nous sépare en évitant le pruneau qu'il va m'envoyer.

    Ma chance, c'est qu'il est trop respectueux des codes de bonne conduite. Un vrai crocodile m'aurait tiré dans les jambes juste à titre d'avertissement. Lui, non. Il attend. Un bon gars. Dommage, jamais pris mon pied à frapper les mecs réglos. L'a mal choisi son employeur, too bad. Et puisqu'il temporise, ça me laisse l'initiative. Je bouge enfin, lentement, sans geste brusque. Je le regarde dans les yeux, je réclame son attention. Qu'il voit l'éclair de rage qui illumine mon œil.

    C'est Trinita...navré pour ce qui va suivre.

    Sommaire présentation qui affiche à l'autre mes intentions. Il a été sport, je peux lui accorder ça. J'enlève ma veste. Me la joue Jacky. J'affiche mes muscles. Mais c'est pas ça l'important. L'important, c'est ÇA.

    Le bras s'agite soudainement, lance mon manteau devant moi pour masquer mon approche. Un pas d'élan, un bond, je suis tapi derrière à couvert. Pied droit avancé pour le fouetté qui vise sa tête. Bras gauche armé, reculé derrière l'épaule pour lancer directement après le poing chargé d'envie meurtrière sur lui. Fracassant. Destructeur. S'il s'en relève, il sera inutile d'aviser. Juste escagasser. Encore et encore. Sans finesse, un pur concentré de violence. Dans la fureur et le sang. Jusqu'à ce que l'un de nous tombe. Trinita. Il retiendra mon nom. Celui d'un loup qui sort de sa tanière pour tout ravager sur son passage.
      L’homme ne réagit pas au propos du chasseur du pirate. Son sang-froid ne prouvait qu’une chose : ce n’était pas un dilettante. Il y avait aussi une autre option, qu’il soit un idiot. Cependant, en voyant qu’il avait déjà vaincu les deux autres gars, cette thèse n’était pas la bonne. Bientôt, le chasseur serait contraint à user de son arme, sauf si son interlocuteur se décidait à briser le silence. Seido étudia sans rien dire les mouvements de son adversaire. Qu’est-ce qu’il pouvait bien préparer ?

      C'est Trinita...navré pour ce qui va suivre.
      Et moi c’est Seido.

      Une réponse simple et rapide. Les paroles de son interlocuteur étaient assez explicites, il ne comptait pas se rendre. Il le laissa enlever son manteau, voulant savoir ce que Trinita manigançait. Comme le chasseur l’avait pensé, celui-ci était assez musclé, un vrai combattant. Mais alors que Seido s’apprêtait à tirer, cette situation avait assez duré, son adversaire lui lança son manteau, lui cachant la visuel. Un geste très astucieux.

      Rapidement, Seido remit son arme à sa place. Inutile de tirer à l’aveuglette. Heureusement, il eut un très bon réflexe, regardé dans la vitre sur sa droite. Le chasseur de prime put ainsi voir le mouvement que son adversaire faisait. Glissant sur la gauche, il esquiva le coup de pied, et s’apprêta à dégainer son katana. Encore gêné par le manteau, il remarqua tardivement le coup de poing de son adversaire, et l’encaissa sur son épaule gauche. Et ça lui faisait un mal de chien !

      Mais c’était à son tour de contre-attaquer maintenant. Seido dégaina son arme de bas en haut, en faisant une coupe oblique. Une attaque facile à esquiver, mais qui allait faire reculer un rien son adversaire. Tenant son sabre fermement, il tenta plusieurs taillades vers l’abdomen de Trinita. La suite était assez simple.

      - Naughty Switch !

      Saisissant son sabre à deux mains, ignorant la douleur à son épaule, il tenta une attaque en diagonal, une attaque assez simple. Mais c’était un leurre ! Au milieu du coup, Seido allait modifier sa prise sur le sabre en inversant les deux mains sur la garde, afin de modifier la trajectoire du sabre. Ce genre de courbe était dur à contrer.
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      Le vol plané se négocie pas mal, même si le but recherché n'est pas totalement atteint. Le coup de pied chasse les nuages, l'autre a esquivé. Anticipé ? Non, la vitre, le reflet. Savoir tenir compte de son environnement. Subtil. Mais il a pas pu tout suivre, la mandale qui suit touche; plus ou moins efficace. Difficile d'ajuster correctement sa frappe quand on ne voit pas directement son adversaire avant le dernier moment. Le contrecoup de l'usage de mon manteau. Seulement, j'y ai mis la dose. Et ça fait un point. Poing. Partir sur de bonnes bases. Tester les limites de l'adversaire. Qui ne bronche pas plus que ça. Retient sa douleur s'il la ressent. Volontaire, déterminé. Ceux de cette trempe sont les plus batailleurs, toute considération de puissance mise à part. À jamais lâcher prise, à en redemander. Il sera difficile à mettre hors combat.

      Surtout, il a des arguments à faire valoir. Il a pas fait parler la poudre, simplement pour mieux me surprendre. Sabre au clair, la riposte arrive. Courbe claire, limpide. Le temps de reprendre mes appuis ne pardonne pas, une entaille vient balafrer mon torse, verticalement, sur les pecs. Deux pas de recul, pour jauger la gravité du coup. Rien de trop énorme, c'est pas trop grave. Mais la douleur aiguë qu'elle me cause me sert d'alerte; mon duelliste en veut. J'ai mal. Ça me fout en rogne. Il a les moyens de me toucher et il va pas se priver pour continuer; faudra pas ménager sa peine pour lui clore le bec.

      Il enchaine. Vif, alerte. La lame cisaille l'air. J'dois me fendre de quelques bonds pour éviter l'allonge mais c'est pas encore les grandes manœuvres. Elles arrivent. Au moment où je me retrouve dos à une façade. Pas la place d'esquiver. Et de toute façon ça sert à rien. Alors on encaisse. Bras en croix. Une sale entaille de plus qu'est ce que ça ch... Zwiff.

      Merde. La lame est pas arrivée comme prévu. Pas là où c'était prévu. La faute à un changement de garde au dernier moment. Trop tard pour amortir, ça transperce la chair. Astucieux. Une hanche en vrac. Pas pratique pour bouger. Bien vu.

      Mais t'aurais pas dû. Parce que là, ça commence à faire monter en moi une sourde colère. Parce que là, j'empoigne la main qui tiens ton sabre et l'emprisonne dans un étau d'acier. Tu couperas plus. Tu m'as fais perdre mon temps. Tu te mets au service d'un truand. Deux conneries, deux de trop. Tu vois mon regard ? Il est annonciateur de la tornade arrive. Et ça va être sale.

      Welcome to the Jungle.

      Le direct du gauche monte, mais ne vient pas. Au lieu de ça, coup de boule. Lourd, chargé de méchanceté. Drak. Droit dans le nez. L'impact résonne dans toute la cour. J'en frémis de plaisir. Mes tympans s'agitent, c'est bon signe. J'enchaine, un chassé dans le genou. Pour faire bon genre. Et la gauche qui s'est montrée dans tout ça ? Elle se saisit du col de manteau pour attraper le bougre, dans le mouvement. Une prise. Solide. Et un pivot pour faire décoller le bonhomme. Lâcher le colis. Sa tête, une fenêtre. Contact. Il traverse, même. Plus besoin de s'embarrasser à trouver les clefs pour ouvrir la porte. Une bonne chose de faite. Plein de liquide gluant et rouge reste collé aux débris, un fracas qui tinte comme la plus douce des mélodies à mes oreilles.

      Cinq secondes s'égrainent, je reprends mon souffle. J'éponge le sang qui dégouline de mes plaies et admire le bretteur qui se relève. Je l'attends, patient. Pas besoin de se presser, à ce rythme l'un de nous tombera bientôt. Et j'ferai tout pour que ce soit lui.
        Comme le chasseur l’avait prévu, son mouvement avait porté ses fruits, touchant la hanche de son adversaire. Il aurait du mal à bouger maintenant. Seido imagina déjà la suite, un enchaînement qu’il avait mainte fois répété lors de ses entraînements. Après un coup oblique, passage de la lame derrière son dos, et finir avec une coupe vertical puissante. Seulement voilà, le faire contre un vrai adversaire, ce n’était pas pareil. L’autre bloqua la main du sabreur avec une poigne surhumaine. Avant que Seido puisse faire quoi que ce soit, il vit les étoiles, après s’être prit un coup de tête. On pouvait s’en douter, vu le regard de Trinita.

        *Mais qu’est-ce que….*

        Sonné, Seido suivit à peine l’enchaînement de l’ancien marine. Rapide, vraiment rapide. Sans vraiment comprendre comment, il percuta une fenêtre après un petit vol plané. Etre capable de faire ça, avec de telle blessure, c’était incroyable. Reprenant ses esprits, le chasseur reste quelques secondes au sol. Au moins, son manteau lui avait permis de ne pas trop se blesser avec le verre. Le chasseur se relève, sourire aux lèvres. Ce combat était vraiment intéressant. Cependant …

        *Mince, il est vraiment costaud celui-là … Déjà 1 côté cassée, épaule droite en compote … Ca va être difficile …*

        Tenant son sabre de la main gauche, fermement, il avança vers son adversaire en le regardant droit dans les yeux. Seido accéléra de plus en plus, courant presque. Son sabre pointait vers le bas. D’un coup, il frappa, visant la tête.

        Demoniac Claw

        Rapidement, il enchaîna les attaques rapides, en faisant pivoter sa lame sur elle-même. Toutes ses taillades visaient son abdomen, près de se blessure. Le chasseur voulait sans doute en profiter. Étonnamment, Seido se montra bien plus agile maintenant qu’il tenait son sabre de la main gauche.
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        Quel match! procédons à un bilan des dégâts avant de poursuivre les réjouissances.

        Trinita: Tes blessures aux pectoraux sont superficielles, la douleur est là mais ça ne s'agravera pas de ce côté. Merci les réflexes.

        L'entaille à la hanche est plus sérieuse par contre. Aucun organe n'est touché, mais sans temps mort pour comprimer la plaie et refermer l'ouverture, tu as le timer en route. T'as encore nettement de quoi finir la rencontre pour le moment cela dit, mais tu as un vilain point faible à protéger.

        Seido: Le coup de poing à l'épaule ne fera qu'un hématome, ça fait juste mal quand on appuie dessus et il faudrait des chocs répétés pour que ça devienne vraiment gênant. Le coup de tête t'a ôté ton joli chapeau par contre, donc tu t'es ouvert le crâne en plongeant dans la vitre, d'où le sang décrit par Trinita. la coupure est sans gravité, mais c'est une zone fort vascularisée et tu vas devoir poursuivre avec du sang qui veut se réfugier dans tes yeux. La côte n'est pas forcément cassée, tu peux encore bouger avec un certaine aisance.

        Le coup de tête de Trinita était retentissant, le sang qui sort de tes narines gêne ta respiration. Tu risques de t'essouffler bien vite si tu utiles des techniques chères en cardio.

        Pour le reste, c'est chouette à suivre. Essaye juste Seido de bien tenir compte des dégâts reçus, on dirait que le nez explosé et passer à travers un décor se récupère en deux secondes. Si Trinita n'utilise pas d'armes, c'est parce que ses poings en sont. ;)

        Vous êtes loin de vous écrouler, tout peut encore arriver.
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        Il a déjà une mine plus sympathique, barbouillé de son propre sang. Ça fait monter en moi une frénétique envie d'enchainer. Derrière lui, y'a le bureau, ma réponse. La clef de mon enquête. Je la vois, sous mes yeux; je l'entends m'appeler, la sens m'exhorter. M'exhorter à en finir. Je m'en voudrais de la décevoir.

        Mon chasseur revient à la charge. À croire que j'ai pas tapé assez fort pour le dissuader. Qu'à cela ne tienne, y'a qu'à continuer à distribuer les pralines en soignant l'enrobage. Mais on va rester vigilant. L'autre petit futé adopte la bonne technique. Appuyer là où ça fait mal. Héhé. C'est pas à un vieux loup qu'on apprend les ficelles du métier. Ma hanche me lance, je suis un peu moins vivace sur mes appuis, mais je sais faire bloc. Il multiplie les coups de taille, mais le mouvement perd en puissance ce qu'il gagne en vitesse d'exécution. Et avec le voile vermeil qui perle devant ses yeux, certaines attaques manquent leur cible. Tant mieux.

        Je fais front face au déluge. Fatigue toi, oui. Ton souffle se fait plus fort, à mesure que tes coups pleuvent. Et tout ce que tu griffes, ce sont mes avant bras repliés en protection. Il n'y a qu'à attendre l'ouverture. Elle viendra forcément. Personne ne peut soutenir un tel rythme indéfiniment. Patience. Laisse le tourner. Laisse le s'essouffler. Patience...

        Maintenant.


        L'enchainement perd en rapidité, j'ai un intervalle. Je m'y engouffre. Un coup d'épaule en plein thorax pour le mettre sur le reculoir, puis une roulade pour passer sous la lame qui chasse le vide. Dans le mouvement, mes poignes cueillent au sol une poignée des débris de verre de la vitre désormais brisée. On est dos à dos, on se retourne simultanément. C'est au plus rapide; bonne nouvelle, j'suis pas à court de carbu moi, pas besoin de faire une pause. Autre bonne nouvelle, un poing, c'est plus prompt à déclencher qu'une lame. L'avantage de se battre à mains nues. Enfin, nues. Les miennes le sont pas. DRAK. Ce coup-ci, ce sont des myriades d'éclats de verre qui viennent lacérer son visage tandis que ma frappe s'écrase lourdement. Il y voyait mal avant ? Ça va pas aller en s'arrangeant.

        Le poisson est ferré. Il faut pas le laisser s'échapper. Ne pas lui offrir l'opportunité de reculer, profiter de l'avantage, de l'aveuglement, de la fatigue. Réduire au maximum les distances pour rendre son sabre inutile. Et continuer d'envoyer les coups en gardant un bras en position de garde quand l'autre assaisonne pour prévenir tout coup fourré. Tête. Corps Tête. Sans relâche. Appuyer où ça fait mal. C'est ça la clef.
          Même si le jeune chasseur avait mainte fois répété ce genre de frappe, il n’aurait jamais pu être préparé par ce genre de situation. Non seulement son adversaire était agile, mais en plus du sang coulait d’une coupure, sur le côté gauche du crâne. Ce n’était pas le genre de chose qui facilitait le travail. Mais bon, Seido ne laissa pas décourager pour autant. Il enchaîna les coups, privilégiant la précision. Même si quelques entailles arrivèrent à toucher son adversaire, le peu de dommage qu’elles lui firent le laissèrent indifférent. Cela déplaisait un peu à Seido.

          Au bout d’un certain temps, plus aucune attaque ne touchait, et la respiration du chasseur se faisait plus lourde. L’idiot, il n’avait pas pensé qu’à respirer autant par la bouche, ayant du sang qui coule de son nez, il allait finir par se fatiguer. Avec un peu de chance, son adversaire ne le remarquerait pas, concentré sur sa propre blessure. Mais non, bien au contraire. A peine le chasseur avait-il pensé cela qu’il reçut un solide coup d’épaule, qui l’obligea à reculer de quelques pas.

          Frappant devant lui, simple geste défensif, Seido remarqua que le bougre n’était plus là. En se retournant, il profita de sa main de libre pour boucher l’une de ses narines et éjecter un peu de sang en expirant. Retrouver un semblant de respiration faisait du bien. Par contre, ça laissa à l’autre l’occasion de le doubler en vitesse. Sans trop savoir comment, Trinita frappa, accompagné de débris de verre. Fort heureusement, le manteau du chasseur remontait jusqu’à son nez, lui évitant de nombreuses coupures. Inversant la prise sur la garde, Seido frappa. Une petite coupe oblique, avec le bout du sabre en bas, l’idéal pour faire prendre un peu de recul à l’autre.

          Situation désespéré, attaque désespérée. Se baissant, le chasseur tenta une coupe horizontale, visant les jambes de son adversaire. Ayant pris un bon appui, il pouvait profiter d’une seconde coupe, tout dépendait de la réaction de son adversaire. Grâce au côté plat de sa lame, Seido comptait projeter des débris de verre contre l’homme, lors de son second coup. Une attaque telle que la première était bien trop prévisible.
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          Mes poings chauffent, rouges vifs, on est encore montés d'un cran dans la violence, le dénouement approche. L'autre se faufile comme une anguille pour éviter le coup fatal. C'est encore la meilleure alternative à adopter. Attaque fouinasse au coupe-choux aidant, il sort de ma zone d'attaque et évite un enchaînement supplémentaire. Passe pour cette fois. Tu ne fais que m'énerver encore plus mais soit.

          Ptetre bien que j'ai laissé filer une occasion. Ptetre bien que sa gueule est moins défigurée que prévu avec son col; seulement ces bêtises, ça amortit pas les dégâts. Juste la douleur vive d'une lacération, le superficiel. Parce que je frappe fort. Je le sais. Et il a goûté à la spécialité maison. Le poing fracassant. Il est marqué, qu'importe les artifices dont il use pour se tirer d'affaire.

          Mais le bougre ne baisse pas pavillon, lâche pas le morceau. J'dois avoir l'air d'un beefsteak foutrement bon pour qu'il s'entête autant. Il s'en mordra les doigts. Le voilà qui se baisse pour casser le rythme. Attaque aux appuis. Pertinent, il perd pas le Nord le bonhomme; même si trop logique. J'ai le temps d'anticiper. PAK. Un coup de poing sur le plat de la lame pour faire dévier la trajectoire. Avant qu'il ne réajuste sa garde, remettre les gaz. Il faut battre le fer et l'homme tant qu'ils sont chaud. Il s'est fléchi pour me surprendre ? Qu'à cela ne tienne. Maintenant, il est pile à hauteur pour voir arriver mon pied en pleine gueule. Et lui n'a rien à envier à ma poigne. Jambe repliée vers mon buste, pour asséner une semelle bien lourde, écrasante. DRAAK. En plus de ton sang, t'auras de la boue dans la gueule. Curieux de voir l'état de son nez après tout ça. De ta caboche tout court.

          Seulement, faudrait voir à pas jouer au con non plus. Le jeu de jambes, n'est pas à mon avantage. J'ai fait le plus gros. Il veut me prendre, n'a qu'à venir. Pour le moment il est sur le cul et pas totalement frais. Un laps de temps dont je peux profiter. Faire pression sur la plaie à la hanche. Mais ne pas trop temporiser non plus. Sans quoi la marine va finir par rappliquer, aussi négligente et incapable soit-elle. Tout est question de timing maintenant. Un saut en retrait, je suis au niveau du bureau. L'heure de la chasse aux scoops vient. Plus la peine de s'embarrasser à ouvrir la porte, elle est largement défoncée. Elle tient à peine dans ses gongs. Hmm. À peine hein ? Ça mérite bien qu'on l'achève. CLOOCK. Elle souffre plus. Elle est à moi. Je tiens en mains une belle porte-vitrée qui ne demande qu'à s'abattre. Heureuse coïncidence, j'ai un volontaire devant moi. Reste à savoir si mon chasseur a encore de l'appétit. Autant le lui demander.


          Alors, t'as encore faim ?
            Heureusement pour Seido, la première partie de son plan avait fonctionnée. Quand on n'avait pas l'avantage, rester hors de portée de son adversaire était l'une des meilleurs choses à faire. Encore fallait-il que cela dure un peu, le temps de placer un bon coups. Seido n'avait encore jamais affronté un tel adversaire, il aurait peut-être du mieux se renseigner avant d'accepter le job. Et encore, mettre hors d'état de nuire un gars pareil méritait une récompense bien supérieur à celle que l'on avait offerte au chasseur. Le jeune homme s'était bien fait roulé, sur cette affaire, et pas qu'un peu. S'il en sortait en un seul morceau, son commanditaire allait l'entendre.

            Bon, le moment était venu, le bonhomme se plaça comme voulu. Le chasseur se pencha afin de profiter de sa blessure mais voilà que l'autre anticipe le mouvement. C'est ce qui arrive quand on manque d'entraînement. Au fur et à mesure du temps, les mouvements deviennent plus lents, les coups moins puissants et le corps plus difficile à bouger. Erreur classique de débutant. Maintenant, il allait le payer, et cher, l'autre ne perdant pas une occasion pour frapper. Recevoir un coup de pied dans la tête ne faisait jamais plaisir. En plus, Seido se retrouva étourdit. C'est qu'il avait de grosse chaussure le mec ! Le chasseur, au sol, mit un certain temps à retrouver un peu de lucidité. Il avait mal partout, la fin du combat était proche, et ça s'annonçait mal pour lui.

            Essuyant un peu son visage avec sa manche, pas très hygiénique, mais c'était mieux que rien, il vit Trinita arracher une porte vitrée. Il ne fallait pas être un génie pour connaître la suite des événements. Mais que faire ? L'arme de Seido n'était plus à ses côtés, il ne lui restait que... son revolver ! Mais oui, pourquoi n'y avait-il pas songé plus tôt ? D'une main, il prépara un barillet, déjà chargé, de l'autre, il mit la main sur son arme. Il disposait de douze coups, mais il ne voyait plus très bien. Pas facile de viser dans ces conditions. Il ne restait qu'une option, un tir en rafale. avec un peu de chance, ça toucherait l'ex-marine.

            Alors, t'as encore faim ?

            J'suis gourmand ...

            La suite était simple, tirer ...
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            Foutue jeune génération. Jamais rassasiée. Pourtant avec cet oiseau-là, j'y ai mis les arguments. Des arguments percutants; coupures, griffures et autres contusions jalonnent son visage pour en témoigner. Mais rien n'y fait, pas même la porte que j'agite sous son nez. Même pas peur. À ce niveau là, c'est plus du courage, c'est de la déraison. En un sens, je respecte ça. J'aime ça. Un adversaire digne de ce nom, qui suscite mon intérêt, éveille en moi une douce euphorie. C'est beau. Mais il va douiller. Tant qu'il sera pas à terre, vaincu et immobile, j'arrêterai pas. J'suis pas un modèle de miséricorde. Il va l'apprendre à ses dépends. Tant pis pour lui. Je l'imaginais plus sensé. À moins que ...

            Merde. Le petit chacal, il avait gardé le meilleur pour la fin. Un pistolet, main droite. Mauvais. Ça change tout. Il est gourmand ? Sans blague. Avec ce genre d'atout dans la manche, un peu qu'il serait bête de lâcher l'affaire. Je comprends mieux. Maintenant, j'suis sous la menace du tir ennemi. On doit être distant de six ou huit bon mètres. Et j'ai un canon prêt à cracher le feu qui m'ajuste. Pas le temps de ...


            Bang.

            Détonation. Un sifflement strident, mes poils se hérissent. Une bille de plomb vient flirter avec ma joue, la griffe. Un filet de sang coule. Léger, comme en guise d'avertissement. Pas bien méchant mais suffisant. Suffisant pour faire s'éparpiller au quatre vent toute forme de raisonnement chez moi. Suffisant pour raviver mon impulsivité. Suffisant pour réveiller la bête. Elle n'est jamais plus dangereuse que dans ces moments précis, où sa vie est en jeu. Il a eu sa chance, il l'a laissée passer. J'ai vu la mort dans les yeux. J'ai pas cillé. Jm'en vais le rappeler à son messager. T'as tout un arsenal ? Bien. Très bien. Moi, j'ai rien de tout ça. Juste une colère noire. Juste de la férocité. Juste une envie de violence. Regarde mon sourire. Admire-le. Les rôles s'inversent. Je suis le chasseur, Tu es ma proie. Et je fonds sur toi. Deux pas, un saut et ce sera le clou du spectacle. Go.

            Je bondis, la porte vitrée en bouclier de fortune devant moi. Avec tout ce qu'il me reste de force. Je puise dans ce combat jouissif, dans cette subite décharge d'adrénaline le surplus d'énergie nécessaire. Tout se joue maintenant, plus besoin de se ménager. C'est le grand final et jm'en voudrais qu'il soit pas à la hauteur de mes espérances. Ça mitraille sec, les tirs se succèdent. Certaines balles loupent, d'autres viennent se ficher dans la porte, dans un bruit sourd, lourd. En écho à mon propre cœur qui tambourine à m'en percer la poitrine. Premier appui, changement de trajectoire, pour lui faire gaspiller une cartouche. Une balle mord mon bras droit. Un rictus sur mon visage. Joie et douleur mêlées. Plus que cinq mètres. Il recharge. Deuxième barillet, les tirs reprennent. Deuxième appui, nouveau changement de trajectoire. Quatre mètres. On y est. C'est là. Maintenant. Le saut. Vif, pur, limpide. Et mon cri de rage qui l'accompagne.


            YYAAAARHH !!!

            Ma porte s'élève, au plus haut, pour mieux châtier l'adversaire. Son canon me pointe. Nos regards se croisent, le temps se suspend. Un court instant, seulement. Une détonation claque. La pièce de charpente s'abat dans un fracas tonitruant. Et puis, bien vite, lui succède la danse des débris de verre qui tintent, virevoltant, sur le pavé. Une mélodie venant sonner le glas pour l'un; une mélodie aux apparences de chant de victoire pour l'autre.


            Spoiler:
              Bon bon bon, c'est reparti pour le passage de votre arbitre préféré !

              Un tour de manège Images?q=tbn:ANd9GcRGoaAN4RopF2RiuYwcSIegFN1Zai54V_8fo7Ep728TFnrPdmTkhS2rMjHD

              Alors j'annonce sans détour que Trinita a remporté la rencontre. T'as nettement mieux géré les dégâts Seido, mais peu-être un poil trop puisque sur 4 paragraphes t'en faisais 3 rien que pour dire que tu dégustais. C'est très fairplay mais faut enchaîner derrière sinon t'es trop facilement détourné. Un mix de ce que tu faisais en première et seconde partie sera l'idéal pour ta prochaine rencontre.

              Trinita je te l'ai dit sur la chatbox, on voit que t'es passé à la vitesse supérieure et que t'y as été à la dure. Ton perso s'est bien lâché niveau bourrinage et ça fait plaisir de voir comment tu te débrouilles avec un mec aux mains nues. Essaye juste pour le prochain combat d'éviter de parer une lame avec les avant-bras, je comprends que t'as pas des masses d'alternatives mais face à un sabreur normalement on évite de parer.

              J'ai lancé des dés pour voir les dégâts que vous vous prenez et Trinita se mange une balle (sur trois potentielles) à la jambe droite. Bon comme une seule dragée passe elle passe bien, t'as plus de quoi sauter de toits en toits et si tu boîte, on ne s'en surprendra pas. Sais pas ce que t'as prévu pour la suite mais avec cette blessure plus la hanche qui fuit, tu vas devoir prendre un moment pour te soigner et bien faire ça, idéalement auprès d'un pro.

              Seido tu prends la porte en pleine figure (2/3 chances que ça aille au torse) et en conséquent c'est un bon gros Knock Out que tu subis. Comme t'as déjà bien bouffé au visage on va éviter de trop de déchiqueter avec le verre brisé mais pour toi c'est le trou noir, à ton réveil y aura plus de Trinita. T'auras une sale tête au réveil d'ailleurs mais tu peux éviter la case hôpital si tu as encore des choses à faire. Evite juste un combat dans l'immédiat t'es pas en état.

              Voilà, joli combat très dynamique et bien acharné. Bravo à vous deux et félicitations pour la démonstration de vos styles respectifs.


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              ...hhg'... hhg'...

              Ç'est fini, je peux souffler. Tant mieux, j'en ai besoin. Ça a pas été une mince affaire, mais j'y suis arrivé. J'ai dû jouer du marteau face à un clou récalcitrant. La porte est en vrac; le mec allongé inconscient au sol aussi. Hors circuit. Kaput. Pas trop tôt. Son ultime souvenir sera la balle qui s'est logée dans ma cuisse la dernière fois qu'il a fait feu. Trop aimable. La correctionnelle était pas loin. Maintenant, fouiller parmi la paperasse pour trouver le rapport de compte qui m'intéresse. Jramasse mon manteau, jette un dernier retard intense vers mon adversaire pour graver son visage dans mes souvenirs et pénètre dans le bureau clopin-clopant.

              Un rideau blanc arraché sans manière à sa cintrée me sert à faire pression sur la plaie à la jambe, un autre à celle sur la hanche. J'peux pas mieux faire pour l'instant. Pas le temps. Au moins, le sang arrête de s'échapper, ça évitera que je balise le sol et qu'on me suive à la trace. Mais faudra trouver un doc' qui accepte de s'occuper de réparer tout ça avant de quitter la région.

              Mes mains poisseuses de sang parcourent les tiroirs, au plus vite. Mais à moins d'une foutue veine... Autant chercher une aiguille dans une meule de foin. En temps normal, j'aurais eu une bonne demi-heure pour trouver ce qui m'intéresse, seulement là, les circonstances ont changé la donne. Un raffut pareil, ça a forcément dû rameuter du monde.


              Il y a quelqu'un ? C'est la marine. Montrez vous.

              Merde. Déjà ? Plus rapides que prévu. Curieux. Les mouettes ont l'art de se bouger le cul quand ça ne sert pas les intérêts de la population. Intérêt que Je défends. Tchh'. J'enfourne dans ma veste quatre ou cinq épais dossiers que je prendrai le soin d'éplucher plus tard. Pas moyen d'engager un nouveau combat maintenant. Un coup à finir au mieux avec une prime sur le dos. Tant pis, va pour l'esquive en douce. Mais ici, il n'y a pas d'issue vers l'extérieur. Je traverse la pièce, pénètre dans une bibliothèque. Spacieuse, sans doute la salle principale de l'endroit. Des rangées de bouquins, et d'autres encore. La canaille est cultivée. Mes pompes claquent sur le parquet ciré, bien comme il faut pas. Mais c'est pas un problème. J'atteins une porte de sortie. Enfin, une fenêtre. Même pas besoin de la casser, je l'ouvre gentiment. Un coup d'œil dans la rue. Rien à droite, rien à gauche. Ça va pas durer mais il faut reconnaître les occasions qui se présentent à soi et les saisir. À défaut d'obtenir complètement satisfaction, il faut savoir se contenter de ce qu'on a. En l'occurrence, quelques centaines de pages à analyser chirurgicalement. C'est maigre pour un mec comme moi. Décevant, même.

              Tant pis, la prochaine chasse sera meilleure. Allez go, on lève l'ancre. Cap vers d'autres enquêtes.
                *BANG*

                Tirer, c’était la seule chose à laquelle Seido pensait en ce moment. Heureusement, la première ne fait que rôle la tête. Le chasseur ne tuait pas, même dans ce genre de situation. Enfreindre son propre principe alors qu’il visait l‘épaule, ce n’était pas chouette. Il ne lui restait que 12 coups maintenant, et il devait les mettre à profil. Deuxième détonation, le gars semble avoir compris qu’il était une cible facile comme ça. Il se servit de la porte comme bouclier, astucieux. Cela ennuyait un bon Seido, qui devait attendre le bon moment, sans laisser l’autre approcher.

                Les tirs s’enchaînèrent rapidement, ne touchant qu’une seul fois la cible au bras. Peut-être que gaspiller deux balles pour viser les mains n’était pas un bon choix. Trop tard maintenant. Trinita semblait apprécier et ça ne plaisait pas du tout au chasseur. Il chargea un nouveau barillet. Deuxième round, et là, l’ex-marine allait déguster. Un tir, deux tirs, trois … Mince, une touche la jambe, mais ce n’était pas suffisant, le gars était maintenant proche, très proche et …

                *BAM*


                Le noir complet. Il ne s’en souviendra sans doute jamais, mais à ce moment précis, Seido flottait dans l’air, comme un oiseau. Qui sait, c’était peut-être la manifestation d’une envie, d’un rêve, ou ce n’était que le résultat du puissant coup qu’il avait reçu à la tête. Au bout d’un certain temps, de puissantes mains, et très froide, le tirèrent hors de cet étrange état. Ouvrant les yeux, Seido vit une dizaine d’homme en uniforme, des marines. L’un d’eux lui parla, mais il ne comprit pas.

                Hein ?

                Vous allez me dire ce qu’il s’est passé ou je dois vous jeter en prison pour vous rafraichir la mémoire ?

                L’air stupide qu’affichait le jeune homme devait énerver le marine, un homme de taille moyenne, avec une queue de cheval. Petit à petit, Seido commençait à se souvenir. Il se leva d’un coup, et commença à regarder autour de lui. Aucun signe de son adversaire, il devait ‘s’être enfui avant la venue des marines. Ils sont lent à la détente, ces gens-là. Le chasseur raconta ce qu’il s’était passé au marine, en lui montrant sa carte de chasseur de prime. Il semblerait que le dénommé Trinita ne soit pas inconnu aux autorités. Son employeur devait les avoir prévenu. Seido prit congé des marines bien assez, et s’éloigna, après récupérer ses armes, son chapeau, et son sac. En partant, il leur dit quand même une chose.

                cet homme voulait voler des documents, mais je ne sais pas lesquels. Par contre, mon employeur, Charles Hatan, devrait pouvoir vous aider.

                Et il s'en alla.

                *Blessure superficielle à l’épaule droite, coupure à la tête, coupures au visage… Ma tête… Crois que je vais aller à l’hosto, je pourrais y piquer un somme …*

                Lentement mais sûrement, Seido se dirigea vers l’hôpital le plus proche. Il devrait ensuite rendre des comptes à son employeur, qui n’allait pas être content …
                Spoiler:

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