Haaaaa Shell Town. Une île simple et agréable. Pas pour des vacances, non, pas nécessairement mais disons que l’on ne regrette pas de s’y être arrêté. Les gens sont chaleureux, même avec les étrangers, les femmes sont belles et très peu habillées, les tavernes sont ouvertes tard le soir et il y a toujours de l’ambiance. Et le sentiment de sécurité que confère la base marine est un plus touristique. Il y a vraiment très peu de chance que des pirates viennent semer la pagaille ici, pas depuis que le colonel Fenyang s’y est installé avec ses meilleurs éléments pour mettre sur pied la construction d’un des plus ambitieux navires connus, le Léviathan. C’est pour cette raison que Rain avait été affecté ici, ses connaissances scientifiques avaient été considérés comme suffisantes pour être placé sur ce projet. C’était un honneur, évidemment, pour lui mais en ce moment, il avait autre chose en tête. Depuis quatre ans, il avait finit son apprentissage de la Dragon Soul. Son maître lui avait appris avant de le quitter l’existence d’une arme légendaire, les Dragon Twins. Ces deux lames, utilisées ensemble, étaient la base même de son style de combat. Il avait été conçu par elles et pour elles.
Malheureusement, il n’existait pas la moindre information sur elles, ni sur l’endroit où elles pourraient se trouver, ni sur une personne pouvant posséder des renseignements. Difficile de commencer une enquête quand on n’a pas le moindre renseignement pour démarrer. Tout ce que Rain possédait, c’était un souvenir visuel d’un schéma des lames. Autant dire pas grand-chose, mis à part une vague idée de ce à quoi elles ressemblaient. Et pourtant, il aurait vraiment payé cher pour les avoirs. Il avait tenté de redessiner le schéma pour questionner les gens, de se renseigner, de retourner à son dojo... Rien. Le dojo avait fermé et les gens n’avaient jamais entendu parler d’un truc pareil. Il commençait à désespérer. A quoi avoir reçu un tel enseignement s’il ne pouvait en tirer partie à cent pour cent ? C’était frustrant et cela commençait même à tourner à l’obsession. Il tournait en rond, les mains croisées derrière le dos et il rouspétait tout seul.
-Fait chier ! Fait chier ! Fait chier ! Fait chier !....
Il n’arrivait même plus à se concentrer. Il avait bien ses Ha no Gen’kotsu, qu’il avait fabriqué avec les maigres moyens dont il disposait à l’époque. De morceaux de métal qu’il avait façonné pour pouvoir y glisser la main et s’en servir comme des poings américains. De l’autre coté, une longue lame qui descendait presque jusqu’au niveau du coude. C’était efficace en combat, certes, mais il n’était pas un forgeron, il avait à peine de quoi chauffer la lame à l’époque. C’était du travail de bas étage en comparaison à ce que les Dragon Twins devaient offrir. La légende raconte que celui qui saura manier ces artefacts pourra abattre la colère des dragons, cracher des flammes et inoculer le terrible venin des reptiles légendaires. Évidemment, c’était une légende, il ne fallait pas trop espérer.
Rain se laissa tomber sur son lit n soufflant. A quoi bon se démener. Sans le moindre indice, il ne les trouverait jamais. A part avec de la chance, mais en attendant qu’elle tombe, il ne pouvait pas faire grand-chose. Il se mit la tête dans l’oreiller et tapa des pieds sur son lit ! C’était pas juste ! Il avait passé quatre ans à maîtriser une arme qu’il ne pouvait posséder. Comme si on disait à un tireur d’élite qu’en 1623, les snipers n’existaient pas encore ! Il eut soudain une idée. Pas très honnête mais bon... On n’avait rien sans rien.
La nuit tombée, il sortit de sa chambre et se rendit sur le chantier du Léviathan. En tant que savant y travaillant et, par-dessus le marché, en tant que responsable de l’approvisionnement du matériel, il avait accès à quasiment tout. Il avait son briquet pour seul source de lumière et marchait à pas de loup, ses chaussons roses à pompons amortissant les sons. Il cherchait à moitié à tâtons, à moitié grâce à sa mémoire spatiale, la salle de stock du matériel. Le dos vouté, le briquet tendu devant lui, il avançait lentement, jusqu’à buter contre quelque chose qui fit s’éteindre la flamme.
°°C’était quoi ça ?°°
Il se releva et fit rouler la pierre pour faire renaître la flamme. Il vit un tissu blanc avec le logo de la marine dessus. Il leva la tête et vit un visage agressif. C’était le vigil qui gardait l’enceinte. Il reconnut Rain et son visage se décrispa.
-Oh ! Vous êtes un des scientifiques, non ?
-Oui, je voulais...euh... Voir si nous ne manquions pas de tungstène.
Le Léviathan ne possédait pas un seul gramme de tungstène. C’était bidon comme excuse. Mais est-ce qu’un simple garde de base connaît la composition moléculaire de la coque du navire ? Non, on est d’accord ! Alors bon, c’est passé, il a fait un signe de tête et il s’est barré. Ouf... On était où ? Ha oui ! Il se remit en position de discrétion et continua sa progression. Il arriva finalement devant la porte, se redressa et fit glisser son badge dans la rainure. Le BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP qui retentit fit tomber toute sa précédente discrétion à l’eau mais peu importe. Il finit par trouver ce qu’il cherchait. Le stock de métal du navire et la fonderie. Il passa une bonne heure à plancher sur ses schémas. S’il ne pouvait pas trouver les Dragon Twins, il allait les créer ! Et sur le compte du Léviathan par-dessus le marché ! Rain est tellement excité qu’il ne tient plus en place !
La pièce de titane tombe sur le tapis roulant. Le carbone le rejoint. L’aluminium aussi, pour la légèreté. Les trois blocs sont jetés dans le four qui les fait fondre. Rain lance le mélangeur. Ca bout, c’est visqueux et ca fait des fils. C’est cool quoi ! L’alliage est versé dans un moule, compressé et bloqué. Un plongeon dans l’eau glacé pour figer le tout et on démoule. Avec une boule de glace, servir chaud. Euh, non, là je m’égare. Le bloc obtenu est d’une dureté impressionnante. La Marine à vraiment mis le paquet pour le Léviathan et les matériaux, ainsi que le matos est d’une qualité exceptionnelle. Bon...Ca y est ? C’est froid ? Cool ! On y retourne. Rain a entré ses plans en trois dimensions dans l’ordinateur et le laser commence à vrombir. Il tourne sur lui-même et une lumière apparait. Un laser part, venant s’écraser sur la table parfaitement lisse et noire. Le morceau de métal est découpé en un clin d’œil. Le laser se déplace et tourne à 360 degré. Petit à petit, le morceau de métal commence à ressembler à ce qui est attendu. Rain s’approche pour le retourner. Il se brûle.
-Aïe putain ! C’est super chaud !
Il le met en place comme il peut et relance la machine. Cinq minutes plus tard, on obtient deux magnifiques lames dentelées, d’un noir parfait. C’est le carbone qui fait ça. Le carbone c’est noir. Il prend les deux lames en main reste scié. C’est d’une aisance sans précédent ! Il fait quelques mouvements pour essayer, c’est rapide, précis, comme un prolongement du bras. C’était juste génial ! Mais ce n’était qu’un début....
Rain se remit en place devant l’écran et se reconcentra. Il fallait maintenant parvenir à installer les dispositifs sans pour autant fragiliser le tout. C’était ardu mais il avait l’habitude. Disons que c’était son rayon. Après des heures de calcul, l’aube était presque là et Rain avait des valises sous les yeux telles qu’on aurait pu y mettre son petit linge pour deux ou trois jours. Surement trois jours, oui. Mais au moins ca y était. Les nervures avaient été réalisées avec du verre très résistant et les décorations avec de l’or. Si c’est aux frais de la princesse, il allait pas faire du plaqué quand même ! Il se dépêcha de tout ranger, de tout éteindre et de refermer derrière lui. Il avait les lames cachées dans l’élastique de son pantalon et la pointe lui rentrait dans la fesse droite. C’était très douloureux ! Mais ça prouvait qu’elles étaient bien aiguisées. Il sentit une goutte de sang couler le long de sa cuisse pendant qu’il retournait à sa chambre. Il les leva un peu pour éviter de finir avec une réelle blessure et pénétra dans sa chambre. Il posa les armes sur son oreiller et s’endormit.
Vingt secondes plus tard, son réveil sonna, la journée de travail commençait. Il se releva en grommelant, attrapa ses lames, qu’il pouvait appeler Dragon Twins, désormais et les emporta. Il fonça directement au laboratoire de chimie et s’empara d’une bouteille de poison extrêmement puissant, d’un alcool hautement inflammable et d’une solution instable appelée nitroglycérine. Il avait été découvert il y a peu et aucun scientifique ne voulait l’étudier. Le moindre choc déclenchait une explosion capable de tuer tout les membres du laboratoire. Dans le jargon, on appelait ça « une vraie saloperie ».
-Ce sera parfait...
Il fit couler tooooouuuuuuutttt doucement le liquide dans la sphère prévu à cet effet, et fit pareil pour le poison et l’alcool. Et voilà le travail ! Les liquides étant sous pression, on pouvait secouer les armes et même les exploser contre un mur, ca n’exploserait pas ! Par contre, on appuie sur le bouton adéquat, le liquide se répand et gare au prochain qui y touchera ! Le second bouton libère le poison. Et le troisième l’alcool. Il suffit de frotter les deux lames ensembles pour les enflammer. Il avait réussi ! Les Dragon Twins ! Quand la vie est trop dure ou trop chiante, il y a toujours une réponse dans la science !
Malheureusement, il n’existait pas la moindre information sur elles, ni sur l’endroit où elles pourraient se trouver, ni sur une personne pouvant posséder des renseignements. Difficile de commencer une enquête quand on n’a pas le moindre renseignement pour démarrer. Tout ce que Rain possédait, c’était un souvenir visuel d’un schéma des lames. Autant dire pas grand-chose, mis à part une vague idée de ce à quoi elles ressemblaient. Et pourtant, il aurait vraiment payé cher pour les avoirs. Il avait tenté de redessiner le schéma pour questionner les gens, de se renseigner, de retourner à son dojo... Rien. Le dojo avait fermé et les gens n’avaient jamais entendu parler d’un truc pareil. Il commençait à désespérer. A quoi avoir reçu un tel enseignement s’il ne pouvait en tirer partie à cent pour cent ? C’était frustrant et cela commençait même à tourner à l’obsession. Il tournait en rond, les mains croisées derrière le dos et il rouspétait tout seul.
-Fait chier ! Fait chier ! Fait chier ! Fait chier !....
Il n’arrivait même plus à se concentrer. Il avait bien ses Ha no Gen’kotsu, qu’il avait fabriqué avec les maigres moyens dont il disposait à l’époque. De morceaux de métal qu’il avait façonné pour pouvoir y glisser la main et s’en servir comme des poings américains. De l’autre coté, une longue lame qui descendait presque jusqu’au niveau du coude. C’était efficace en combat, certes, mais il n’était pas un forgeron, il avait à peine de quoi chauffer la lame à l’époque. C’était du travail de bas étage en comparaison à ce que les Dragon Twins devaient offrir. La légende raconte que celui qui saura manier ces artefacts pourra abattre la colère des dragons, cracher des flammes et inoculer le terrible venin des reptiles légendaires. Évidemment, c’était une légende, il ne fallait pas trop espérer.
Rain se laissa tomber sur son lit n soufflant. A quoi bon se démener. Sans le moindre indice, il ne les trouverait jamais. A part avec de la chance, mais en attendant qu’elle tombe, il ne pouvait pas faire grand-chose. Il se mit la tête dans l’oreiller et tapa des pieds sur son lit ! C’était pas juste ! Il avait passé quatre ans à maîtriser une arme qu’il ne pouvait posséder. Comme si on disait à un tireur d’élite qu’en 1623, les snipers n’existaient pas encore ! Il eut soudain une idée. Pas très honnête mais bon... On n’avait rien sans rien.
La nuit tombée, il sortit de sa chambre et se rendit sur le chantier du Léviathan. En tant que savant y travaillant et, par-dessus le marché, en tant que responsable de l’approvisionnement du matériel, il avait accès à quasiment tout. Il avait son briquet pour seul source de lumière et marchait à pas de loup, ses chaussons roses à pompons amortissant les sons. Il cherchait à moitié à tâtons, à moitié grâce à sa mémoire spatiale, la salle de stock du matériel. Le dos vouté, le briquet tendu devant lui, il avançait lentement, jusqu’à buter contre quelque chose qui fit s’éteindre la flamme.
°°C’était quoi ça ?°°
Il se releva et fit rouler la pierre pour faire renaître la flamme. Il vit un tissu blanc avec le logo de la marine dessus. Il leva la tête et vit un visage agressif. C’était le vigil qui gardait l’enceinte. Il reconnut Rain et son visage se décrispa.
-Oh ! Vous êtes un des scientifiques, non ?
-Oui, je voulais...euh... Voir si nous ne manquions pas de tungstène.
Le Léviathan ne possédait pas un seul gramme de tungstène. C’était bidon comme excuse. Mais est-ce qu’un simple garde de base connaît la composition moléculaire de la coque du navire ? Non, on est d’accord ! Alors bon, c’est passé, il a fait un signe de tête et il s’est barré. Ouf... On était où ? Ha oui ! Il se remit en position de discrétion et continua sa progression. Il arriva finalement devant la porte, se redressa et fit glisser son badge dans la rainure. Le BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIP qui retentit fit tomber toute sa précédente discrétion à l’eau mais peu importe. Il finit par trouver ce qu’il cherchait. Le stock de métal du navire et la fonderie. Il passa une bonne heure à plancher sur ses schémas. S’il ne pouvait pas trouver les Dragon Twins, il allait les créer ! Et sur le compte du Léviathan par-dessus le marché ! Rain est tellement excité qu’il ne tient plus en place !
La pièce de titane tombe sur le tapis roulant. Le carbone le rejoint. L’aluminium aussi, pour la légèreté. Les trois blocs sont jetés dans le four qui les fait fondre. Rain lance le mélangeur. Ca bout, c’est visqueux et ca fait des fils. C’est cool quoi ! L’alliage est versé dans un moule, compressé et bloqué. Un plongeon dans l’eau glacé pour figer le tout et on démoule. Avec une boule de glace, servir chaud. Euh, non, là je m’égare. Le bloc obtenu est d’une dureté impressionnante. La Marine à vraiment mis le paquet pour le Léviathan et les matériaux, ainsi que le matos est d’une qualité exceptionnelle. Bon...Ca y est ? C’est froid ? Cool ! On y retourne. Rain a entré ses plans en trois dimensions dans l’ordinateur et le laser commence à vrombir. Il tourne sur lui-même et une lumière apparait. Un laser part, venant s’écraser sur la table parfaitement lisse et noire. Le morceau de métal est découpé en un clin d’œil. Le laser se déplace et tourne à 360 degré. Petit à petit, le morceau de métal commence à ressembler à ce qui est attendu. Rain s’approche pour le retourner. Il se brûle.
-Aïe putain ! C’est super chaud !
Il le met en place comme il peut et relance la machine. Cinq minutes plus tard, on obtient deux magnifiques lames dentelées, d’un noir parfait. C’est le carbone qui fait ça. Le carbone c’est noir. Il prend les deux lames en main reste scié. C’est d’une aisance sans précédent ! Il fait quelques mouvements pour essayer, c’est rapide, précis, comme un prolongement du bras. C’était juste génial ! Mais ce n’était qu’un début....
Rain se remit en place devant l’écran et se reconcentra. Il fallait maintenant parvenir à installer les dispositifs sans pour autant fragiliser le tout. C’était ardu mais il avait l’habitude. Disons que c’était son rayon. Après des heures de calcul, l’aube était presque là et Rain avait des valises sous les yeux telles qu’on aurait pu y mettre son petit linge pour deux ou trois jours. Surement trois jours, oui. Mais au moins ca y était. Les nervures avaient été réalisées avec du verre très résistant et les décorations avec de l’or. Si c’est aux frais de la princesse, il allait pas faire du plaqué quand même ! Il se dépêcha de tout ranger, de tout éteindre et de refermer derrière lui. Il avait les lames cachées dans l’élastique de son pantalon et la pointe lui rentrait dans la fesse droite. C’était très douloureux ! Mais ça prouvait qu’elles étaient bien aiguisées. Il sentit une goutte de sang couler le long de sa cuisse pendant qu’il retournait à sa chambre. Il les leva un peu pour éviter de finir avec une réelle blessure et pénétra dans sa chambre. Il posa les armes sur son oreiller et s’endormit.
Vingt secondes plus tard, son réveil sonna, la journée de travail commençait. Il se releva en grommelant, attrapa ses lames, qu’il pouvait appeler Dragon Twins, désormais et les emporta. Il fonça directement au laboratoire de chimie et s’empara d’une bouteille de poison extrêmement puissant, d’un alcool hautement inflammable et d’une solution instable appelée nitroglycérine. Il avait été découvert il y a peu et aucun scientifique ne voulait l’étudier. Le moindre choc déclenchait une explosion capable de tuer tout les membres du laboratoire. Dans le jargon, on appelait ça « une vraie saloperie ».
-Ce sera parfait...
Il fit couler tooooouuuuuuutttt doucement le liquide dans la sphère prévu à cet effet, et fit pareil pour le poison et l’alcool. Et voilà le travail ! Les liquides étant sous pression, on pouvait secouer les armes et même les exploser contre un mur, ca n’exploserait pas ! Par contre, on appuie sur le bouton adéquat, le liquide se répand et gare au prochain qui y touchera ! Le second bouton libère le poison. Et le troisième l’alcool. Il suffit de frotter les deux lames ensembles pour les enflammer. Il avait réussi ! Les Dragon Twins ! Quand la vie est trop dure ou trop chiante, il y a toujours une réponse dans la science !