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[PV : Pénélope] Frapper un grand coup & Gagner une enquête

Année 1624 - Premiers jours.

La mort tragique de White Basara quelques jours plus tôt avait provoqué un tollé général et l'accusation de Nikolas Aldo un révolutionnaire. Plusieurs réunions de crises réunirent les Cipher Pol -les services spéciaux du gouvernement- et l'état Major de la Marine. L'enquête relevait de la juridiction de la Brigade des Affaires Internes du CP0 mais était d'une telle ampleur que beaucoup estimaient la Marine, gigantesque machine de guerre, plus apte à s'en charger. Lors de ces rassemblements des forces armées, Vladimir Konstantov avait pourtant contre toute attente réussit à s'attirer l'attention du Conseil Cinq étoiles et à obtenir la direction et la coordination des enquêtes concernant Aldo : "Mon service est spécialisé dans ces investigations délicates et réussira à percer tous les mystères de cette mort, contre vents et marées s'il le faut" avait-t'il informé. A son retour du congrès il avait chargé "Le Limier" de diriger personnellement l'enquête.

Le Maréchal, assit à son bureau s'employait à réduire à néant la pile de dossiers qui se faisait dangereusement haute. Son affaire au Royaume de Goa et sa mésaventure sur West Blue ne lui avait pas laissé un moment de répit pour s'occuper des tracasseries administratives. [...] De plus, depuis qu'il avait eu connaissance du meurtre présumé de White Basara, il s'était pris de passion pour cette affaire et suivait scrupuleusement les prémices de l'enquête. Il savait que Walter en était chargé et désirait s'en occuper avec lui (voire même sans lui) mais il fallait lui proposer quelque chose de plus intéressant pour qu'il lâche prise et surtout, réunir une équipe plus conséquente que Tuuk et Reale, ses habituels acolytes. Il avait entendu parler de deux nouvelles recrues au sein du service : Heaven Spirit et Fujiko Ryunoji mais ignorait leurs disponibilités actuelles. Une certaine Pénélope Solète faisait aussi parler d'elle mais Jezal ne connaissait pas ses aptitudes ni ses qualifications.
Tout en réfléchissant, Jezal prit quelques rapports d'enquêtes, termina la relecture et les signa avant de les poser sur un autre amoncellement de feuilles, beaucoup plus haut que le premier. Il réfléchit pendant quelques minutes et se dit qu'il ferait bien de contacter les trois agents auxquels il avait pensé.


J'attrape le premier Den Den Mushi à ma portée pour éviter tout effort douloureux et appelle un agent administratif.

"Dites à Fujiko Ryunoji, Heaven Spirit et Pénélope Solète de me rejoindre dans mon bureau."

Je raccroche sans la moindre formule de politesse pour économiser ma salive.
Mon bureau est un peu petit pour accueillir tant de monde ; je jette un oeil aux deux fauteuils rapiécés qui se trouvent en face de moi, puis au mur: même pas deux mètres d'écart. On étouffe ici. Je surmonte la sensation d'oppression qui m'envahit et note mentalement quelques idées qui pourraient m'aider à convaincre les autres agents de prendre part à cette enquête.

*"Ce genre d'affaire est un excellent tremplin pour votre carrière" "Croyez-moi, résoudre une enquête comme celle-là c'est s'assurer un avenir en or et médaillé" "L'excitation vous envahira à chaque nouvelle avancée, si infime soit-elle." Mes arguments sont basiques, mais devraient quand même fonctionner*

J'entends des bruits de pas. Je remets aussitôt ma toge correctement (de manière à cacher des cicatrices et des rides un peu trop marquées), ferme la bouche (c'est un conseil de Walter : ne pas tout révéler de soi physiquement dans les premières secondes) et adopte un air qui se veut convaincant.
Soudain, alors qu'une première personne entre une idée me parvient à l'esprit : "Montrer à Walter Do que l'équipe a fait ses preuves : arrestations de quelques marins sur les blues pour montrer que personne n'est à l'abri du CP0", je la note sur un bout de papier que je mets dans ma toge et salue vaguement le premier agent.

"Vous êtes le premier. Je voudrais vous parler de l'affaire B497 : Nikolas Aldo."


[HRP : Hiro, si tu veux nous rejoindre, envoie un MP sur GM]


Dernière édition par Maréchal Jezal le Ven 23 Mar 2012 - 16:34, édité 1 fois
    Après quelques jours de voyage plutôt paisibles en compagnie de Fujiko dont il avait appris, à sa grande surprise avec plaisir, à faire la connaissance, Heaven avait pris le temps d'installer ses affaires et de découvrir ses nouveaux quartiers, qui étaient plutôt confortables, si l'on prenait en compte les conditions de vie plutôt spartiates dans lesquelles avaient l'habitude de vivre le jeune homme.

    Ce matin là, comme il avait pris l'habitude de le faire, il s'humecta lentement le visage, puis se posa au balcon de sa chambre pour observer le paysage. La ville sainte respirait tellement le calme et en même temps, il s'en dégageait une incroyable aura. On sentait que cette ville était celle qui abritait les personnalités les plus protégées et les plus importantes au monde. Dans cette ville tentaculaire se côtoyaient maisonnettes de simples civils et grandes bâtisses de marbre plan nacré où vivaient VIPs. Au loin, Heaven distingua également le bâtiment où se réunissaient les hautes sphères du gouvernement.

    Il était clair qu'ici, la vie n'était pas la même qu'à Marine Ford, car on y voyait bien plus d'oisiveté, de calme, en dépit de l'importante présence militaire en ces lieux. Heaven croqua lentement ce qu'il parvenait à distinguer, bâtiments ou petites scènes quotidiennes, et referma son carnet après y avoir inscrit ses observations. Il se tourna ensuite vers son lit où reposait sa tenue d'agent.

    Ce genre de tenue ne convenait décidément pas au jeune homme ... il n'aimait pas vraiment être vêtu de la sorte, et il se serait bien contenté de mettre un t-shirt et un jean ça aurait largement suffi ... Mais les ordres sont les ordres, et il valait mieux éviter de donner une mauvaise image dès les premiers jours, voire de se faire renvoyer. Il mit donc le costume qu'on lui avait donné, et s'apprêta à quitter son appartement pour rejoindre le quartier général. Avant qu'il franchisse la porte, l'escargophone qu'il avait posé sur sa table de chevet résonna, et lorsque le jeune homme décrocha, un agent administratif lui intima de rejoindre le maréchal Jézal aussi vite que possible. Heaven ne se fit pas prier, et partit en courant après s'être assuré qu'il avait bien fermé sa porte à clé.

    Après avoir traversé la ville à toute vitesse en renversant au passage plusieurs passants et poursuivant sa route sans s'excuser, Heaven finit par atteindre le grand bâtiment où l'attendait celui qu'on lui avait présenté comme "son supérieur". Il monta les marches quatre à quatre, poussant les portes les unes après les autres, et finit par arriver face à la porte du bureau du Maréchal. Par réflexe, il s'assura que sa tenue était restée propre, bien que ce geste ne lui paraisse pas obligatoire, et frappa.

    Lorsque finalement on lui permit d'entrer dans la pièce, Heaven ouvrit lentement les battants de la porte en bois, et se faufila le coeur battant jusqu'au bureau sommaire de son supérieur. La pièce était plutôt petite, ce qui étonna le jeune homme, car il s'attendait plutôt à un grand bureau classieux et ordonné. Là, il avait devant lui deux fauteuils rapiécés, de la paperassé étalée en tous sens, et de l'autre côté du bureau, un homme à l'air grave sous sa capuche qu'Heaven reconnut comme l'homme qui l'avait recruté. Il se mit au garde à vous, alors que l'homme relevait la têt pour le saluer vaguement :

    " Vous êtes le premier. Je voudrais vous parler de l'affaire B497 : Nikolas Aldo."

    Aïe ... ça commençait mal, Heaven n'avait jamais entendu parler de ce dossier. Mais plutôt que de montrer une quelconque surprise, le jeune homme croisa les bras en prenant un air grave et acquiesca, attendant la suite du récit de son supérieur.

      Dieuoffert se sentait à l’aise ici, il pourrait y passer le restant de ses jours bien retranché derrière l’imposante sécurité qu’offrait ce lieu. Cependant, il savait qu’il n’en était pas encore loi. Il était tellement difficile de se frayer un chemin parmi les planqués. Pour être affecté ici il fallait connaître quelqu’un ou faire geste d’éclat et ce genre d’actes ne venait pas sans son lot de téméraires fauchés par la mort dans leur inepte course vers la réussite sociale. Il était venu représenter l’agent Solète et il comptait en profiter pour rester le plus longtemps possible à Marijoie. Quand on l’appela pour rejoindre le bureau du Maréchal Jezal, il bougonna un peu, mais il amena son escargophone et entama une longue ascension vers le lieu du rendez-vous. Il toqua à la porte et se présenta en entrant :


      « Bonjour, je suis le mandataire M’balaba et je représente officiellement l’enquêtrice Solète. J’ai en ma possession un escargophone qui lui permettra de communiquer avec vous. »


      Sur ces mots, il composa le numéro qu’elle lui avait donné et la prévint succinctement qu’elle était à présent en ligne avec le Maréchal Jezal.


      De son côté, Pénélope s’était renseignée préalablement sur l’homme qui l’avait convoquée. Elle n’avait pas pu rejoindre physiquement le sol de la terre sainte étant donné l’imminence de son départ vers Grand Line. Elle s’était donc carapatée dans sa chambre après avoir dûment vérifié l’absence de mouchards et autres nuisances du même acabit.



      « Bonjour, je suis l’enquêtrice Solète. On m’a mentionné que mes services ont été requis par vous pour une affaire des plus délicates. Comme vous pouvez vous en douter, vu que je vous suppose au moins aussi renseigné sur moi que moi sur vous, je suis déjà affectée à une mission de la première importance, la surveillance du Léviathan. Aussi, je vous demande de m’expliquer le rôle que je suis censée jouer, mais aussi la priorité de cette assignation par rapport à l’autre. Vous comprendrez bien sûr que j’ai besoin de l’aval d’un supérieur hiérarchique pour modifier mes ordres. »


      Ayant fini de parler, la jeune femme s’installa plus confortablement dans son siège et tenta de relâcher la tension que lui mettait cette situation mystérieuse. Elle se remémorait ce qu’elle avait appris de son interlocuteur, pas grand-chose en somme. C’était un vieil agent qui avait été toujours plus ou moins là. Toutefois, elle savait qu’il était mieux de donner l’impression de maîtriser son sujet.
      • https://www.onepiece-requiem.net/t3228-penelope-solete-agent-du-g
      • https://www.onepiece-requiem.net/t3171-penelope-solete-secretaire-en-attente-de-validation-3-4
      Pelup Pelup Pelup...Pelup Pelup Pelup (...)

      Mon escargophone sonne encore et encore...Ahaaa ! Mais laissez moi dormir....Allongé sur mon ventre, je mets mon oreiller sur ma tête et aspire à retrouver le sommeil et le rêve que j'ai mis sur pause....Je tente en vain de revoir le visage de cette jeune femme qui eut un bref sourire à mon égard. *Soupir*

      Je baille légèrement, prends l'escargophone et le jette à l'autre bout de la pièce. Je me lève tout doucement et glisse un regard sur mon lit complètement défait. Pis, j'observe longuement mon bureau jusqu'à qu'un matelot apparaît devant moi me demandant si tout allait bien.

      Matelot, combien de fois, vous ai-je dis de frapper avant d'entrer ?


      Mais euh oui...A vos ordres !


      Je ne suis pas votre supérieur hiérarchique, pas la peine de m'appeler patron, boss, monsieur, Hiro suffit. Je crois que j'ai cassé mon escargophone, dîtes à un de vos collègue de m'en rapporter un autre s'il vous plait. Et prévenez-moi quand on sera arrivé près de Marie-Joie...


      Il y'a quelques jours, j'ai appris que White Basara, membre du conseil 5 a été assassiné. Le gouvernement a vite mis un coupable à cette acte au combien odieux et déshonorant...Niklas Aldo, révolutionnaire dans l'âme...D'après les archives que j'a consulté avant d'entreprendre cette traversé, je mets un point d'honneur à croire que le tueur est autre que ce type......Mais malheureusement, je n'ai pas réunis assez de preuves tangible pour affirmer cette intuition. C'est pour cela que j'ai laissé tombé mes supérieurs hiérarchiques, Jenny et John Dark pour partir avec une poignée d'hommes inspecter plus en profondeur sur le dossier.


      Après m'être habillé et préparer le dossier, je sors de ma cabine et me retrouve sur le pont admirant le relief de cette terre qui s'offre à moi...Quelques minutes plus tard, je foule le sol et observe le château principal, là où se trouve The Big Boss...Enfin bref, j'arrive à l'entrée et un marine me stoppe et demande qu'est ce que je fous là...Je lui réponds que j'ai une réunion, apparemment il a du mal à me croire. Je lui dis que je viens pour assister à la réunion du maréchal Jezal...Il lève les yeux en l'air, regarde sur son calpin et demande mon nom...Jusqu'à qu'un de ses collègue pose sa main sur son épaule et lui dit de me laisser passer. Cet homme m'a reconnu...J'y crois pas, c'est Théodore Bell, il a prit du poil de la bête, je ne l'ai pas vu depuis qu'il faisait ses débuts en tant que simple matelot, héhé...

      On se tape la discute et me conduis jusqu'au bureau de Jezal...D'une source fiable, j'ai entendu dire qu'il préparait quelque chose...Je remercie mon ancien collègue et entre dans le bureau sans frapper et me présente...

      Excusez moi de ne pas avoir toqué...Mon nom est Hiro Shima, j'ai entendu de la bouche d'un cafard que vous vous réunissez pour prendre en main l'affaire Aldo ?







      • http://oprannexe.onepiece-forum.com/t296-
      [HRP : on a pas de nouvelles d'Heaven, donc je fais comme si il n'était jamais venu, je modifierais mon poste si jamais il revient]

      Confortablement assit dans son fauteuil le Maréchal jetta un regard noir à Hiro Shima qui entrait sans s'excuser puis observa l'escargophone qui le reliait à l'agent Solète, presque nostalgique.

      *Singulière réunion. Il y a trente ans j'aurais déjà été entouré par quarante personnes et j'aurais du faire le tri. Le Gouvernement n'est plus ce qu'il était, ou j'ai changé. Trop de changement tue le changement.*

      Jezal conclu que le gouvernement avait changé et ne s'attarda pas plus longtemps sur sa réflexion.
      Il fit un point oral sur les agents se trouvant dans son bureau ce qui lui permit de les présenter, puis répondit à la femme qui avait engagé la conversation (depuis quelques minutes déjà), ignorant royalement M'balaba. Omnibulé par les éléments de l'Affaire, il ne s'était pas renseigné sur Solète et Shima mais cela importait peu : ils étaient les seuls agents disponibles. Bons ou non, ils lui étaient nécessaires voire indispensables.

      "Enquêtrice Solète, dit Jezal d'un ton aussi doux que possible, Vous devez vous rendre compte de l'absurdité de vos propos. La surveillance du Léviathan n'est pas la priorité du Gouvernement Mondial. Le CP0 dans son intégralité est mobilisé pour enquêter : la Marine se chargera bien de la sécurité de ce navire et je négocierais avec le Supérieur Gloust pour vous rapatrier sans frais. Qui a décidé de votre affectation ?

      C'était plutôt mal parti, elle avait l'air droite et Jezal ne voyait pour l'instant aucun stratagème infaillible pour la prendre sous sa coupe pour la durée de cette enquête. Il fit la moue en attendant une réponse et se tourna vers l'autre agent.

      -C'est exact agent Shima. Je vous ai contacté car j'estime que vous êtes capable de m'aider dans une telle enquête, seulement cela nécessite pour le moment une discrétion absolue. Comment avez-vous été mis au courant ?"

      Et lui indiquant une place de sa main décharnée, le maréchal lui fit signe de s'assoir.

      *Walter est déjà au courant, c'est certain. Trop d'informations ont filtré il suffit de voir l'abruti de Shima au courant depuis deux ans pour s'en convaincre. Je n'ai pas été assez prudent. Reste donc à trouver une affaire qui pourrait intéresser "Le Limier" pour qu'il donne les pleins pouvoirs concernant B497 au supérieur. Il s'empressera alors de me les donner pour rester au chaud dans son bureau. Les autres agents sont plus réputés mais moins compétents et Gloust le sait.*


      Je fais pivoter ma chaise et regarde tour à tour l'escargophone et Hiro Shima, attendant des réponses.
      J'en profite pour repenser à mon idée : "Walter sait que si il se décharge sur Gloust, Gloust me transmettra le travail, donc il ne le fera que s'il est certain de notre réussite. Si et seulement si l'équipe a au préalable fait ses preuves". Parfait.
        * Hum, Hiro Shima, j’ai déjà entendu parler de ce nom quelque part. Je crois que c’est un marine, mais qu’est-ce qu’il fout là ? *


        Pénélope tentait de comprendre le rôle qu’allait prendre cet homme dans l’enquête la plus hype du moment. La mort d’un membre du conseil des cinq était un évènement mondain incontournable. Tous les magazines avaient noyé leurs premières pages par des défilés de lignes sur sa bonté et son intelligence au service de la justice et autres conneries du genre.


        L’affaire en soi était honteusement foireuse : le nom du coupable était connu et annoncé à tout le monde, et ce pour une raison obscure. Au lieu de laisser le meurtrier dans le doute, on avait annoncé au reste de l'univers qui il était, ce qu’il faisait et ce qu’il aimait manger à midi. De cette manière, on pouvait être certain qu’il était au courant de sa position de fugitif. Question gestion de crise, on avait vu mieux. Deuxième point d’interrogation : on avait su de prime abord qui était l’assassin pourtant il avait pu quitter le bastion de la marine comme si de rien n’était. C’était vraiment étrange, comme situation. On se demandait ce que pouvaient bien foutre les forces de l’ordre. L’autre énigme, de moindre importance était cette étrange équipe dispersée sous les ordres d’un antique enquêteur plus réputé pour ses échecs que pour ses réussites.


        Si la jeune femme allait prendre une part active, il serait prudent pour elle d’avoir des clarifications sur quelques points de manière à ne pas se retrouver dans le sillon de l’insuccès que dessinait derrière lui le Maréchal Jezal. Elle n’avait rien contre lui, mais son dossier n’avait pas oublié ce revers avec un amiral en chef de l’ancienne époque.


        Pendant ce temps, Dieuoffert voulait se gratter le nez. Cela l’obsédait de plus en plus vu qu’il se forçait à rester de marbre et à ne bouger que pour soulever son thorax. L’atmosphère ne se prêtait pas aux fantaisies et il savait qu’elle saurait. Il savait aussi qu’elle ne pardonnait pas et qu'elle était sujette à des crises de Pénélopisme aigüe, un bien étrange mal qui la poussait à fracturer le crâne des gens à chaque contrariété. Pourtant, voilà, ce pif devenait de plus en plus bruyant dans l’esprit du mandataire si bien qu’il n’entendit pas les premiers mots de sa supérieure :



        « - Posez cet escargophone et allez attendre dehors, agent M’Balaba.
        - Hum ?
        - Pose cet escargophone et va attendre dehors.
        - À vos ordres. »


        Il s’exécuta en n’oubliant pas de saluer cérémonieusement l’assistance et sortit labourer sa peau de ses ongles. Il allait rater la suite et c’était tant mieux. Il n’aimait pas être dans la confidence de secrets d’État, cela lui allait mal au teint.


        Une fois qu’ils furent seuls, la jeune femme prit la parole de manière abrupte sans en arriver à l’impolitesse. C’était un ton qui laissait transparaitre une volonté de couper court au débat et d'aller à l’essentiel.



        « Monsieur Shima, j’ai entendu parler de vous en tant que marine, je suppose que vous êtes crédité pour cette mission à titre externe d’où le fait qu’on se réfère à vous en tant qu’agent. Si ce n’est pas le cas, je vous prie de bien vouloir préciser la légitimité de votre présence. »


        Elle le laissa répondre jusqu’à en être rassurée et enchaîna en s’adressant cette fois à son hôte.


        « Maréchal Jezal, je n’ai pas à taxer d’absurdités mes ordres de mission. Ils m’ont été attribués par mon chef sur North Blue. Ceci me fait penser que vous n’avez en aucun cas pris connaissance de mon profil parce qu’autrement, vous seriez au courant de tout cela en menus détails. Le supérieur Gloust est en parfait droit de changer mes directives, cela se passe de mon opinion personnelle.


        Cela étant dit, je pense qu’il serait raisonnable pour nous d’aller rapidement à l’essentiel, et ce en répondant à quelques questions : qu’est-ce qui nous prouve que c’est bien Niklas Aldo qui a commis ce crime ? Et qu’est-ce que nous savons de lui exactement ? »



        Il ne lui restait plus qu’à laisser le commanditaire parler, elle ne voulait pas trop lui voler la vedette, ils étaient chatouilleux, ces gens-là.
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        Pénélope Solète agaçait prodigieusement Jézal, en particulier sa rigueur à toute épreuve mais il se garda bien de tout commentaire. Les deux autres agents -Heaven Spirit et Hiro Shima- ne prirent pas la parole : le Maréchal les fit sortir pour mieux respirer et s'occuper de l'agent Solète. Elle était maligne la nouvelle et il s'agissait de ne pas se laisser damer le pion.

        *Le supérieur acceptera sans aucun soucis de changer l'affectation de Solète si une partie de la gloire de la capture d'Aldolecoupabledésigné lui retombe dessus.*

        "Agent Solète vous êtes dans mon bureau. Il n'est pas question que vous haussiez le ton comme bon vous semble. Et gardez vos remarques déplacées pour vous. Lui répondis-je assez sèchement.
        Votre supérieur de North Blue comprendra parfaitement la situation. Je me charge personnellement de régler cela avec Gloust.
        Pour l'instant nous ne disposons que de maigres éléments sur l'enquête, et la réunion d'une équipe exceptionnelle d'enquêteurs aguerris est notre priorité. Concernant le meurtre -si c'est bien un meurtre- notre suspect numéro 1 est Nikolas Aldo : c'est le seul Homme à pouvoir tuer des personnes à distance, en cas d'effraction, la sécurité personnelle de l'ancien membre du conseil nous aurait prévenu. Marie-Joie est bien entendu ultra-sécurisée.


        Le Maréchal gesticula dans son fauteuil pour trouver une position confortable car Pénélope Solète risquait de lui poser de nombreuses questions. Il posa ses coudes sur la table et ajouta :

        Cette conversation reste entre nous."

        Solète répondit au Maréchal qui s'empressa de lui demander en combien de temps elle pouvait être à Marie-Joie en partant immédiatement.

        [HRP : c'est court mais on est en conversation den den mushi maintenant --']
          Jézal congédia les deux autres sans qu’elle sache vraiment si ce marine allait faire partie de leur enquête. Elle ne comprenait pas bien sa présence dans la pièce, cependant elle était résolue à ne poser de questions qu’à propos de l’affaire dorénavant. Cet intermède lui permit de remettre ses idées en place et de réfléchir à ce qu’elle allait dire en prochain et aussi à la réaction du maréchal.


          Il prenait la mouche le vieil agent. Son comportement était tel que l’imaginait Pénélope. Il avait un poste minable pour ce qu’il fournissait comme efforts. Alors, il n’avait d’autres choix que tenter de s’imposer en haussant le ton. Par contre, elle ne comptait pas lui laisser le dernier mot, elle était comme cela, taquine jusqu’au bout :



          « Ce ne sont pas des remarques, mais des constatations. De plus, nous allons travailler d’égal à égal. Je vous rappelle que nous partageons la même position hiérarchique. Il serait puéril de démarrer cette enquête avec des dissensions dans l’équipe. D’ailleurs, la solution est simple, j’ai chargé le mandataire M’balaba de vous remettre mon dossier. Vous n’avez qu’à le lui demander s’il vous intéresse.
          Vous vous chargez de ma réaffectation ? Très bien, mon Den-Den-Mushi est à disposition pour recevoir mes ordres du supérieur Gloust.


          Avant d’aborder l’enquête en soi, j’aimerais vous dire quelque chose : votre équipe est un peu décousue, il me semble. Sachez qu’avec si peu de membres, on a peu de chances de faire quoi que ce soit contre un type qui a déjoué la sécurité de Marie-Joie. Ce n’est pas à quatre que nous allons arrêter un assassin aussi doué ni même le retrouver d’ailleurs. Peut-on demander un soutien logistique à la marine d’élite ? Un groupe consistant et rapide fera l’affaire, non ? Comme il me semble que vous avez quelques amis là-bas, je vous fais confiance pour nous procurer ce dont on a besoin.


          Abordons maintenant nos affaires si vous le permettez, je sais bien que cet homme est votre suspect numéro un. J’ai entendu la déclaration publique. Par contre, ce que j’aimerais savoir c’est comment en êtes-vous arrivé à cette conclusion ? Qu’est-ce qui est si particulier dans ce meurtre pour qu’il désigne son auteur ? Peut-on en déduire que vous lui connaissez un pouvoir unique ? Si oui, j’aimerais bien savoir lequel.


          Il y a aussi un autre fait qui me gêne. Si on a confié à Aldo une mission aussi complexe, c’est qu’il s’est fait remarquer au sein de la révolution par un fait d’armes éclatant. Cela laisse à entendre qu’on a une ou deux informations à son sujet. Un gars qui monte aussi haut doit certainement laisser des traces comme il ne peut pas avoir tué quelqu’un sans laisser le moindre indice.


          Là où le bât blesse, c’est que je suis au début de Grand Line. Rejoindre Marie-joie me prendra quatre à six mois au bas mot. Surtout que ce navire n’est pas des plus prestes. Si vous pouviez démarrer l’enquête sur place sans moi, ce serait mieux. De mon côté, je pourrais toujours trouver le moyen de partir là où on soupçonne le plus que le révolutionnaire s’est caché. Je crois que c’est la meilleure solution à notre disposition, au terme d’une enquête préliminaire sur les lieux du crime, nous ferons le point et l'on décidera où chercher ce criminel. Ainsi, je ne vous ralentirai point. »
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          Plus la conversation avançait dans le temps, plus l'agent Jezal se disait qu'il avait affaire à une personne très agaçante, mais sûrement très compétente. Et après tout, c'était tout ce qui l'intéressait. Néanmoins il n'était pas près à lâcher le morceau avec cette jeune pousse ignorante.
          Il lui répondit donc point par point.

          "Je crains que vous ne compreniez pas bien l'idée principale de cette réunion. Vous êtes ici parce que JE vous l'ai demandé, dans le cadre de l'affaire Aldo. Vous semblez oublier mon ancienneté dans cette brigade qui me donne un aval hiérarchique. Il n'est donc pas question que vous remettiez en cause mon autorité sur ce dossier agent Solète, dit le Maréchal d'un ton incisif. Il ne peut y avoir deux dirigeants sur une telle enquête.

          Le Maréchal attrapa les informations sur l'agent qui avaient été déposée par le mandataire. Il les parcouru rapidement, laissant patienter son interlocutrice avant d'être rapidement convaincu par la qualité de celle-ci.

          *En voilà une qui a eu la chance de ne pas voir sa carrière plombée par une trop grosse affaire... Maintenant, reste à savoir si à deux nous parviendrons à convaincre Walter de donner le dossier à Gloust qui me le transmettra. Peut-être les qualifications de Solète suffiront-t'elles ?!*

          Vous devez vous douter que je ne compte pas aller arrêter Aldo avec une équipe de deux ou quatre membres. Je me charge de ça faites-moi confiance.

          *Quelle idiote, voilà qu'elle perd un cran dans mon estime. Si je réussis à récupérer l'affaire, ce ne sera pas un unique groupe de soutien que nous pourrons utiliser, mais l'ensemble des agents des Cipher Pols et des Marins mis en parallèle sur l'affaire.*

          Concernant l'affaire, je vais vous donner certaines informations, qui comme le reste de cette conversation, ne sortent pas d'ici. Quoi qu'il en soit, pour le moment je vous interdis d'enquêter sur Nikolas Aldo, tant que votre ordre d'affectation n'est pas changé. Voici les quelques informations que j'ai pu retrouver sur Aldo. Concernant son inculpation les similitudes avec d'autres crimes parlent d'elles même. Tout le désigne, mais il nous faut le retrouver pour l'interroger.

          Il est probablement né sur l'île de Dawn, à Grey Terminal car c'est là qu'il s'est fait connaître de la Révolution. Nous ne connaissons ni son visage, ni son âge réel ni même ses pouvoirs éventuels. Son surnom lui vient de l'adresse quasiment surnaturelle avec laquelle il semble deviner tout les mouvements de ses adversaires et de tout les témoignages étranges qu'on lance sur son compte. Aucun agent n'a jamais pu infiltrer les cellules qu'il a dirigé sans se faire repérer. Et plus mystérieux encore, tout les gens qui pensent l'avoir vu ont donné de lui des descriptions totalement différentes...
          On pense qu'il a quitté les blues en 1619 pour rejoindre les pontes de la révolution sur Grand Line. En tout cas c'est la dernière date où un agent du gouvernement entend son nom sur les blues. Pour le mouvement révolutionnaire c'est un véritable Joker : on trouve son nom dans une dizaine d'opérations de grande ampleur. Et s'il n'est recherché de manière intensive que depuis peu, c'est qu'on ne sait rien de la façon dont il exécute ses cibles. Ce n'est que récemment qu'on à fait le lien entre de vieilles affaires des blues associés à son nom, et toutes ces morts "naturelles" plutôt curieuse qui ont frappés la marine ces quatre dernières années. C'est toujours la même chose, on retrouve un type dans son lit, saignant des yeux de la bouche et des oreilles. Sans que qui que ce soit ait remarqué quoi que ce soit. Et ce malgré des gardes parfois présents en nombre...

          J'ai certains détails à régler avec le supérieur mais je pense que d'ici une semaine vous serez officiellement sur l'enquête. Je me charge de l'inspection de Marie-Joie et vous rejoindrai sur Grand Line par la suite: j'ai encore quelques affaires à régler au Royaume de Goa pour sécuriser East Blue.
          "

          Le Maréchal raccrocha l'escargophone ; la conversation était finie. Il fallait maintenant voir Walter Do en personne pour récupérer l'enquête, sinon tout cela n'aurait servi à rien.



          Le Maréchal était plus ou moins satisfait de son entrevue avec les différents agents du CP0 même si il n'en avait sélectionnée qu'une seule pour l'épauler directement. Il se rendit au bureau de Walter qui, fait rarissime si il en était un, y était à présent. Walter était quelqu'un d'extrêmement intelligent mais il était peu habile en politique et dans la résolution d'affaires qui dépassaient sa seule compétence. A la simple vue du Maréchal il dut savoir ce qui l'amenait mais il ne laissa rien paraître et continua à fumer sa pipe.

          *Il doit plutôt vouloir se débarasser d'un dossier de cette envergure pour un cas beaucoup plus complexe mais isolé.*

          Le Maréchal n'avait pas tort, et convaincre "Le Limier" fut d'autant plus facile qu'un nouveau cas croustillant venait d'arriver à son bureau (ou plutôt, il avait court-circuité le supérieur Gloust pour que ce cas arrive à son bureau, ce qui arrangeait aussi le Supérieur).

          "Vous venez de contacter un agent du gouvernement et d'après votre demi-sourire vos manigances sont un succès.
          Je ne compte pas vous compliquer la tâche agent Jezal, mais n'essayez plus de me damer le pion sans mon autorisation. Voici le dossier Aldo et les ordres signés du conseil 5 étoiles pour bénéficier d'appuis stratégiques partout sur ces vastes mers.
          Dit-il d'un air quasi-ironique.
          Maintenant partez, j'ai un cas plus intéressant à traiter."

          *Même pas besoin de lui parler pour obtenir le dossier. Je deviens bon avec lui.*

          Le Maréchal ne se formalisa pas de quelconques remerciements ou d'un simple salut de politesse, il s'en alla.
          Le Limier n'en eut cure.