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Au nom d'la Noix !

Yuji courait à perdre haleine dans une grande artère de Shell Town, bousculant marchands et passants sur son passage. Mais ce n'est pas le même Yuji que celui qui avait participé à la bataille du QG de North Blue. Pas exactement le même. D'abord il avait bien prit une douzaine de kilos et un peu près autant de centimètres - en à peine 6 mois - comme si son corps avait attendu dix ans avant de se dire "hé les mecs, l'est temps de passer à l'étape suivante nan ?". Hé oui, l'adolescence venait de passer par là : des glandes s'étaient mises à glander, des muscles à pousser et le cerveau à réfléchir à des choses qui tenaient plus jusqu'à maintenant de la métaphore alambiquée. Des émotions aussi étrangères à Yuji que le courage suicidaire, l'envie d'envoyer balader ses chefs ou encore d'inviter une fille a prendre un café se sont mises à la harceler. Jusqu'ici il avait réussit à gérer cette évolution psychologique, à la manière des Excavateurs lorsqu'ils avaient des idées bizarres en tête: ils se tapaient la tête contre un rocher. Radical pour oublier ce qui vous venait à l'esprit la seconde précédente, voir les semaines si vous y mettiez un peu trop d'enthousiasme.

Au niveau physique c'était plus problèmatique car ses bras se sont mis à pousser, enfin pas ses vrais bras, ses prothèses-foreuses. Comment et pourquoi c'était un mystère, car c'était toujours délicat d'aller voir un mécano et de lui demander "c'est normal que mon bras grandisse ?". Fort heureusement il avait échappé pour le moment au reste, à savoir l'acnée et la pilosité. Si il les avait subit il aurait carrément cru à une malédiction vaudou sur ce coup là. Il avait déjà l'effrayante impression de muter. Ce qu'il faut retenir de tout cela c'est que le Lieutenant-Colonel était devenu une boule de nerf, gonflé d'une énergie dont il ne savait que faire vu son tempérament un brin flegmatique, voir carrément flemmard. Infirmier de profession il faut dire que généralement le travail venait à lui, il n'avait pas à courir après, situation qui s'est encore accentuée lorsqu'on l'avait bombardé chef de la Division Renseignement de North Blue. Il avait dû apprendre à lire vite pour battre de vitesse les dossiers qui s'empilaient sur son bureau. Chaque fois qu'il clignait des yeux il avait eu l'impression que la tour de Pise bureaucratique avait encore gagné un étage.

Cette fois il en avait eu marre; il était allé sur le terrain. L'objectif était trop important à ses yeux de toute façon: on avait enfin trouvé quelqu'un qui savait peut-être où étaient passé les Gun's Guns.

Au nom de la Noix arrêtez de me fatiguer !

Ce qui n'était pas prévu c'est que l'informateur s'enfuie

A peine une de ses hommes avait-il pointé la cible du doigt que celle-ci s'était carapatée en quatrième vitesse. Par réflexe il s'était lancé à sa poursuite, car pour un flic toute personne qui court est forcément coupable de quelque chose. En premier lieu de tentative d'obstruction à loi, la Loi préférant que tout le monde reste chez soit avec les mains bien en évidence. En second lieu il y avait certainement un excès de vitesse dans cette histoire, l'informateur ayant battu un ou deux records de vitesse lors de son démarrage en trombe. Et en troisième lieu il fatiguait un officier de la Marine, ce qui rentre plus en moins dans la définition d'une "atteinte à la la personne d'un représentant de la loi". Yuji aura sans doute réfléchis à d'autres chefs d'inculpations en cours de poursuite. Les coureurs, en plus d'être coupables d'office, aggraves leur cas à chaque pas, principalement parce que ça laisse le temps à ses poursuivants de réfléchir: courir demandant peu de puissance de neurale ils peuvent en effet se permettre d'être imaginatifs. Donnez un règlement à type imaginatif et les tartines de caca vont soudainement se mettre à tomber du ciel.

Yuji n'était pas le plus grand sportif du monde, mais heureusement sa proie non-plus. Après une centaine de mètres dans une foule moyennement dense il arriva enfin à porté de main. Il y était presque. Un ou deux centimètres et il lui aggripait l'épaule.
Mais crénom pourquoi tu coooours ?!!



Dernière édition par Yuji Livingstone le Dim 19 Fév 2012 - 17:19, édité 1 fois

    «Au nom d'la Noix»


    Nous voilà de retour dans le côté Est des blues. Quel voyageur ce cher Hayato Raito, il ne passe pas une année où il reviens du côté des mers où il a vu le jour. Bien que cette fois ce n'était pas sa décision de revenir ainsi vers sa patrie Natale. En effet il y a de cela quelques jours, le jeune garçon a reçu une lettre de sa mère lui disant de rentrer au plus vite pour régler une affaire. Bien que le contenu du papier semblait écrit d'une bien drôle des manières pour la femme qu'est la mère de notre héros. Une chose qui préoccupa le garçon durant les jours qui passèrent pour son voyage de retour. Un voyage qui fut plutôt mouvementé voir même dangereux et assez ironique en soit. Commençons donc par le commencement. Après avoir lu donc la fameuse lettre, le garçon en quête de courage parti se prendre une énorme cuite dans un bar aux alentours. L'alcool était bien-sûr comme à son habitude bien au rendez-vous. Et par chance, notre héros trouva une troupe de brigand assis dans le bar. Un groupe d'homme peu intelligent facilement intimidable, qu'il mit vite dans sa poche. C'est par un concours de bras de fer que le petit gringalet dépouilla chacun des brutes. Il remplit ainsi sa bourse durant toute la soirée pour ainsi la vider dans le bar lui même. Une façon peu intelligente de dépenser son argent.

    La soirée c'était donc bien passée dans l'ensemble, surtout quand on est accompagné d'une belle bande d'ivrogne. Et pourtant le réveil le fut moins. Par on ne sait quel miracle ou plutôt hasard, notre jeune héros se retrouva étendu au milieu d'une embarcation à peine plus grande qu'une barque. Une bouteille à la main et la voile au-dessus de sa tête grande ouverte, plein vent. Le garçon à peine assis sur ses fesses, prit le temps de regarder au loin pour voir où il pouvait bien de trouver. Quelques minutes lui suffit d'après ses quelques bases en navigation. C'est à cet instant même qu'un bruit sourd se fit entendre. Qu'est-ce que c'est ? Puis un énorme splash non loin de l'embarcation, la renversant presque. Un boulet de canon !!! Mais de qui ? de quoi ? Pourquoi ? Soudain la main du garçon toucha un sac, un objet remplit de berrys au toucher. Le nom des brigands était écrit dessus. La situation était un peu claire. Pour résumer donc, hier soir dans son état lamentable Hayato après la fête a prit une par du trésor de nos brigands et a prit la mer à bord d'une chaloupe et voilà maintenant que les volés veulent récupérer leur butin, rien de plus simple non ? C'est donc ainsi que le voyage débuta pour East Blue.

    Même si le périple fut long et pénible Hayato est quand même arrivé à bon port dans la ville qu'est Inu town. Les brigands après avoir rattrapés notre héros ont récupérés leur butin et laisser le pauvre homme sur sa barque. Ceci en souvenir de la soirée passé sur North blue. Une histoire pleine de rebondissement qu'il vaut mieux éviter de raconter. Et pourtant ce n'est pas la seule dans ce voyage. Après que le jeune garçon soit arrivé près des côtes de la ville, voilà que de nouveaux des brigands se mit à sa poursuite sur la mer afin de payer une taxe ou quelque chose dans ce genre. Mais qu'avait donc fait Hayato au bon Dieu. Le voilà donc de nouveau entrain de fuir comme un lâche la poignée d'hommes à ses trousses. Heureusement le port ne se trouvait pas loin et leur échappait dans la foule allait être facile. Un plan qui se déroula sans accros du moins jusqu'à ce que les ennuis lui tombent encore dessus. Sans même savoir pourquoi voilà qu'un Marine lui de se rendre. Ah non pas question ! La Marine et Pirate cela ne fait pas bon ménage. Voilà donc comment il se remit à courir à travers la foule essouffler de sa précédente course. Plus la force d'utiliser son fruit du démon ...


    Dernière édition par Hayato Raito le Jeu 13 Déc 2012 - 16:13, édité 10 fois
      Pile au moment où Yuji parvenait à mettre la main sur le fuyard une grosse paluche se posa elle aussi sur son épaule. Tout occupé qu'il était à ratrapper ce drôle de guguss adepte du marathon il n'avait pas vraiment remarqué qu'il était lui-même poursuivi. Enfin, pas réellement poursuivit, c'était plutôt qu'il se trouvait entre un groupe de gros bras en marcelle et ce qui s'apparentait à leur petit déjeuner. Ce petit détail organisationnel lui passant largement au dessus de la tête, il se retourna avec l'air pincé de quelqu'un qui vient d'être dérangé dans une activité passionnante. Son regard rencontra celui d'un type qui, si la taille de son visage était proportionnelle à celle de son corps, devait faire deux fois sa hauteur et trois fois sa largeur. Au bas mot. En fait le visage du type d'en face manqua de l'étouffer, avec sa barbe abontante qui devait sûrement abrité une civilisation entière de parasites bactériques. Autre détail intéressant: ses deux yeux globuleux semblaient bien incapables de se focaliser sur un point précis, à moins qu'ils se fassent carrément la gueule pour une raison quelconque. Je vous ai parlé de l'haleine ? Non ? Tant mieux, car elle vait une telle...personnalité que vous ne serait-ce que lire sa description aurait fait tomber la tignasse que vous avez sur le crâne. Sans rire.

      - Hé ptit gars, ce truc qu'est au bout d'ton bras...il est à nous. Tu fais comme qui dirait du vol là. Alors t'es gentil et tu nous le rends steplé
      - Argl votre bouche...s'il vous plait...fermez cette abysse infernale...vous mangez un bol de souffre tous les matoins où quoi ?
      - De quoi ?
      - Et puis tu les vois ces galons là ? Ils veulent dire que je suis de la Marine. Alors quand je dis que ce type est à moi ben il est à moi et c'est tout !
      - Sauf si il décide de se carapater

      Le King Kong modèle marin montra quelque chose dans le dos du Marine avec son doigt aux allures de boudin. Yuji suivit la direction indiquée et repéra quelque chose de bizarre à l'autre bout de la rue. A première vue c'était un nuage de poussière très pressé d'atteindre l'exact opposé de la planète d'ici les cinq prochaines minutes. Le Marine plissa les yeux pour détailler cette apparition fuyante et remarqua une chevelure bleutée qu'il avait déjà croisé quelque part. Vissée sur une certaine nuque qu'il s'était mis à courser pour être plus exact. Ses yeux passèrent à la main qui était censée avoir choppé son indicateur pas très coopératif. Le fait est qu'il y brillait par son absence la plus complète. L'Excavateur cligna des yeux avec un air perplexe puis fit le lien avec le nuage de poussière qui disparaissait déjà au coin de la rue: sa seule piste sur la position des Gun's & Guns venait de propremment lui filer entre les doigts. Ni une ni deux il planta sur place Kong et sa demie-douzaine de Gorillettes qui attendaient derrière lui et se remit à courrir après un Hayato qui n'en demandait visiblement pas tant. Alors que le Marine allait battre son propre record de vitesse le sol trembla, comme si il était entrain de de courir sur la peau d'un tambour martelé par un géant manquant autant de délicatesse que de rythme.

      KOWABONGA !!!

      Le sol se tansforma en véritable montagne russe.

      Puis, sans crier de regard, le troupeau de marins forma troll le dépassa. Ou disons plutôt l'intégra dans sa course. Lentement mais sûrement Yuji fut en effet absorbé par cette masse de muscle qui arrivait on ne sait comment à foncer légèrement plus vite que lui. Y a des gens qui ne respectent vraiment pas l'autorité, même quand elle est en uniforme. Dans notre cas ils n'ont peut-être tout simplement pas remarqué le petit bonhomme paniqué qui se retrouvait au milieu de leur meute toute en sueur et en détermination. L'infirmier Livingstone faisait le désagrable expérience de se noyer dans un océan de chair agité de mouvements tectoniques convulsifs. Ceux qui prennent les transports en commun à l'heure de pointe comprendront parfaitement l'analogie. Le jeune homme aux foreuses ne voyait plus qu'un petit carré de de ciel au dessus de lui, mais d'après ce qu'il pouvait voir par cette étroite fenêtre sur le monde extérieur des étalages faisaient des vols disgracieux loin par dessus le troupeau de gorilles en chasse. A moins que ce soit la saison de migration du mobilier, il est fort probable que ces six éléphants ne voyaient vraiment pas l'utilité de faire le tour des échoppes des marchands de légume et autres ustensiles de pêche. Quand on est gros c'est aux ptits de changer de trottoir et c'est tout.

      Nan mais j'vous permets pas...enlever un réprésentant de l'Ordre dans l'exercice de ses fonctions...p'tain mais laissez-moi sortir quoi !

      Contredisant toutes les lois de la physiques et de la probabilité statistique, une cânne à pêche choisit justement ce moment précis pour décoler de son étale, tourbillonner dans les airs et de tomber dans l'infractuosité de chair au dessus de Yuji. Etant fidèle à lui même il se prit l'objet en plein sur le crâne, mais vu sa totale non-liberté de mouvement il avait une autre excuse que celle de la simple bêtise pathologique pour une fois. Bref le Marine avait une cânne à pêche. Avec du fil. Et un hameçon au bout. Il n'en fallut pas plus pour que les réflexes masculins prennent le dessus: il prit l'ustensile en bouche (faute d'avoir les mains libres) et, d'un grand mouvement de cou, il lança sa ligne par dessus Kong et ses sbires bodybuldés. L'hameçon s'éleva dans le firmament et brilla de mille feux dans le ciel ensoleillé de Shell Town. Son élégante trajectoire s'inflichit lorsqu'il atteint le zénith de sa trajectoire puis plongea vers le sol comme un ridicule petite astéroïde en pleine phase d'écrasissage. Or devinez où se dirigeait résolument ce petit bout de métal ? Vers la cible la plus mobile et la plus improbable à toucher dans toute cette Blue: Hayato Raito, fuyard première classe, pirate à temps partiel et tête de noeud professionnel. Et comme on vit dans un monde où le destin aime bien se foutre de vot' gueule l'hameçon se planta très précisémentdans la pantalon du marathonien tatoué, tellement profond qu'elle se ficha, en fait, dans sa fesse gauche.

        «Au nom d'la Noix»


        Hein ? Mais qu'est-ce que c'est ce truc ? Purer mais sa fait un mal de chien, mais quel insecte a pu encore me piquer ? En plein dans le cu* en plus, ils abusent de plus en plus ces fichus moucherons, la cinquième fois en 2 jours. C'est parce que je suis en ressort ? Hey mais c'est pas ... * Pensa-t-il en se retournant ne pouvant terminer sa phrase devant la bizarrerie de la situation. Il avait un hameçon planté dans la fesse, un appât qui le relié à une canne à pêche qui n'arrêtait pas de bouger au milieu d'un troupeau de troll courant dans la direction opposée de notre héros. Mais vous vous rendez compte UN HAMEÇON ! On peut dire qu'il arrive tout et n'importe quoi à notre cher Hayato. Déjà que manger un fruit qui apporte des pouvoirs c'est pas banal, en plus les pouvoirs d'un ressort, mais là avoir un hameçon en plein dans la fesse gauche c'est le summum. Il ne pu s'empêcher de prendre une légère pause pour ne pas tomber de haut devant tout la situation. Sa lui permit aussi de voir que le petit gringalet de la marine ne le poursuivait plus non plus, chance ou un calme avant le tempête ? Seul l'avenir pouvait nous le dire, une bonne femme qui n'allait pas prendre énormément de temps à se montrer.

        Hême si le calme était présent, Quelque chose clochait. Une énorme chose clochait. Le fil de l'hameçon avait beau être d'une longueur remarquable, plus il s'éloignait de notre cher Hayato et plus il semblait se tender quoi de plus logique non ? Il fallait bien donc un moment ou à force de se tendre la force du fil soit à son maximum. C'est d'ailleurs sans comprendre se qu'il s'était passé que le jeune Raito se retrouva alors emporter dans la même direction que la bande de troll et que la canne à pêche. Oh purer ça sentait pas bon tout ça. Dans la précipitation, il eu quand même le réflexe de s'accrocher à un poteau de bois qui semblait être là depuis peu et sa solidité ne semblait pas être mise à l'épreuve. Le garçon venait donc de racler le sol sur une dizaine de mètres, un vol plané lui offrant maintenant un joli visage remplit de sang. Mais là n'était pas le pire, même si hayato sa progression, une force incroyable se fait encore sentir sur sa fesse droite ou l'hameçon était encore accroché. Lui faisant un mal de chien. La douleur ne dura que quelques minutes, puisque passé ce délai le jeune garçon repartit dans un vol plané mais cette fois-ci dans l'autre sens. Grâce à son rattrapage et opposant une force résistante à la canne à pêche il avait réussi à extraire de sa cachette celui qui tenait d'une main ferme la canne à pêche dans le groupe de troll. Et a cause de toute cette violence, les deux garçons partirent dans un vol plané d'une dizaine de mètres pour finir dans les boutiques à proximités.

        Un vol qui n'avait rien à envié au plus grands parachutistes et aviateurs de sensations fortes. Quoiqu'il en soit les voilà maintenant chacun dans une boutique différente, ayant détruit la plus part des étales présentes sur la rue de chacune des boutiques respectives. Bizarrement l'autre garçon avait atterris dans une boutique de vente de singes et Hayato une boutique de lingeries. Oh mon Dieu ! Il ne pu s'empêcher de devenir tout rouge en voyant les principaux articles qu'il avait au tour de lui. En touchant quelques uns et en reniflant d'autres. Mais quel dégoutant. Mais l'heure n'était pas aux fantasmes, d'un mouvement de bras sur le sol, il s'était relevé pour voir qui il avait bien pu emporter avec lui dans sa chute. A savoir tout de même que le Pirate avait alors sur lui un soutiens gorges bien en place à la bonne place et une culotte à dentelles sur sa tête, assez transparente lui permettant d'observer la scène. C'est en sortant de la boutique qu'il eu à sa lus grande crainte ses pensées confirmées. L'homme qu'il avait envoyait valsé avec lui dans les boutiques n'était autre que ce gringalet de Marine. Mais que voulait-il à la fin ? Il temps de faire diversion pour prendre encore la fuite.

          Hayato : Tiens Manges-toi ça saleté de Marine. Canon Fusil !

        Dit-il en ayant attrapé une boîte en carton avant d'utiliser sa technique ultime. Le fil de l'hameçon maintenant coupé, c'est donc avec une culotte sur la tête et un soutif sur la poitrine que le Pirate avait prit de nouveau la fuite. Quelle allait être la suite ...

        Spoiler:



        Dernière édition par Hayato Raito le Jeu 13 Déc 2012 - 18:40, édité 5 fois
          Le coup de la canne à pêche il l'avait lu dans un livre. Contrairement à la croyance populaire Yuji est en effet capable de lire, c'est juste qu'il a encore des problèmes avec les mots ayant trop de syllabes. Le bon côté étant qu'il avait alors tout le temps de comprendre le concept que l'auteur voulait transmettre au lecteur. Le seul hic c'est quand le bouquin le héros étant censé avoir un décors coopératif, qui met des tonneaux explosifs où il faut, des passages secrets quand c'est urgent de déguerpir et, le cas échant, des prises solides et sûres pour un hameçonnage désespéré tout en finesse. Etant donné que le principal défaut de la réalité c'est de ne pas être un livre le plan ne marcha donc pas vraiment comme prévu. C'était pas loin. On voyait l'idée. Mais la fin a été franchement cochonnée. Au mieux de se sortir sain et sauf du troupeau de marinstodontes en chasse, de manière classe et gracieuse, il a eu une prise. Le Marine savait peu de chose sur la pêche, cependant il était un peu prêt sûr que le plus gros truc qu'on puisse attraper avec un hameçon c'est une carpe de 3 kilos. Il fut donc totalement désarçonné, dans tous les sens du terme, lorsque un humain de 72 kilos transforma ses membres en ressorts à l'autre bout du fil. Celui-ci se tendit en un centième de seconde, tellement rapidement qu'il fallut à la physique un certain temps pour comprendre ce qui venait de se passer. Juste assez de temps, en fait, pour que le visage de Yuji se déforme de manière à faire comprendre au public que ça prochaine syllabe aurait été "heing ?".

          La syllabe ne dépassa pas le stade de l'intention en gestation.
          La physique reprit les choses en mains.
          Et le Lieutenant-Colonel prit la voie des airs. Là point de réflexion: sa bouche passa directement sur "Haaaaaaa !!!!" comme une grande. La dernière chose qu'il vit ce fut le ciel (bleu), l'horizon (bleu clair), puis le sol (gris patchwork). Ho et aussi que sa ligne venait de casser. Mais qu'est-ce que ça pouvait bien changer hein ?

          Miiiiiiiiiiiiiiiyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaard !

          Yuji s'écrasa. Il avait déjà pas mal d'expérience en matière d'atterrissage violent. Celui-ci faisait indéniablement partie de la catégorie "toit en tuile - sol en bois - divers choses entre ces deux points". Catégorie très large il est vrai. Il y avait toutefois une nouveauté: les débris avaient des poils. Gigotaient. Lançaient des "ook" et des "eeek" à tout va. Le plâtre fait jamais ça. Ni les briques. Une fois que le nuage de poussière se fut dissipé il vit sur quoi il avait atterrit. Dans une cage. Contenant des sacs à pommes de terre recouverts d'une étrange fourrure rousse. Le Marine prit une poignée de poils en main. Bien accrochés les bougres. On dirait des vrais. Maintenant l'utilité de la chose lui paraissait douteuse, pour ce qu'il en savait els patates il fallait plutôt les laisser au froid pour qu'elles se conservent mieux, comme tous les aliments. Un sac à fourrure est un non-sens. En fait, c'est rigolo, ils ressemblaient à une version plus longue de...Yuji arrêta de bouger. Il ne sentait plus Boota dans sa poche. Puis il vit sa taupe. Bon dieu il avait stressé pendant un instant. Il soupira de soulagement: elle se perdait si vite cette petite bête. Sauf que...elle tentait visiblement d'échapper à la poigne de fer d'un des sacs. Le propriétaire de la taupe plissa les yeux, intrigué. Puis les sacs se levèrent. Ils avaient des têtes bizarres, avec des machoires pleines de dent qui n'ont jamais entendu parler d'"uniformisation", des trèèès longs bras et des pattes aux doigts préhensibles. Une personne normale aurait épeler, ne serait-ce que mentalement, le mot singe. Un expert aurait même utilisé le terme plus précis d'orang-outang.

          Le chef de la 2e Division de North Blue, lui, se contenta de foncer dans le tas. Généralement, lorsqu'un animal prenait sa taupe à pleine main, il n'avait qu'une seule idée en tête. Et de fait, ce fut un singe faisant pendre la petite bestiole en dessous de sa bouche qui reçut plusieurs tonnes de déterminations outrées en pleine poire.
          Bah les pattes ! L'est à moi !
          Les primates ne furent pas du même avis. Il s'en suivit une lutte aussi intense que chaotique, typique d'une vingtaines de mains et environ le même nombre de pieds qui essayaient d'attraper la même proie tout en mettant des bâtons dans les roues des autres. Les belligérants finirent même par se monter les uns sur les autres et formèrent une sorte de pyramide de l'évolution avec, aussi étonnant que cela puisse paraître, Yuji qui arrivait plus ou moins à rester au dessus. Il donna un bon coup d'poing dans la figure du dernier barreau de l'évolution qui voulait bouloter son animal de compagnie, puis sauta en bas de l'improbable édifice simiesque. Lequel, dénotant la volonté de tous ses composants de poursuivre la lutte, s'écrasa finalement au sol dans un fracas qui défonça la porte de la cage. Le Marine en profita pour prendre la poudre d'escampette. Il sortit en trombe du magasin animalier à moitié démolit et ne s'arrêta que de l'autre côté de la rue, dans ce qui fut un magasin de dessous féminins. Ce détail passa largement au dessus de la tête du Lieutenant-colonel, qui reprit son souffle contre un mur qui ne tenait plus que par le crépi. Puis il comprit tout de même que quelque chose n'allait pas. Une chute. Deux bâtiments détruits. Y avait comme qui dirait un problème mathématique. Et quand Yuji était perplexe il faisait comme tout le monde: il se renseignait:

          Reeuh...Reuuuh...miyard ils étaient teigneux ceux-là, ralala. Heuuuuu héhooo. Toc toc toc. Il s'est passé quoi chez vous ? Vous avez aussi eu un problème de canne à pêche ? Une priorité refit surface dans l'esprit de Yuji. Et zauriez pas croisé un type avec des cheveux bleus genre très press...

          La caisse sembla se téléporter juste devant le visage du Marine. En gardant toutefois la vitesse d'une météorite entrant dans l'atmosphère terrestre. Elle explosa littéralement sous l'impact et l'Excavateur fut projeté plusieurs mètres en arrière, et se récptionna douloureusement sur le postérieur. Lorsqu'il rouvrit les yeux il n'était plus le même. Le Yuji-d'Avant ne portait pas de petits souliers blancs, une robe noire à froufrou et une perruque blonde qui avait dûe être à la mode le siècle dernier. Il avait aussi un plumot en main. Dans son esprit innocent il prit l'ensemble pour un déguisement d'autruche. Si vous êtes "ce" genre de personne vous auriez reconnu une tenue de servante (aussi dit "maid") au premier coup d'oeil. Il faut croire que le magasin faisait aussi dans ce qu'on appel pudiquement les "activités récréatives". Il fit plusieurs tours sur lui-même. Comme toute personne dont les goûts vestimentaires se limitaient à ce que leur choisissait leur mère il conclut que ça rentrait dans la catégorie "sympa". N'empêche qu'il sentait des courant d'air à des endroits charnus de son individu, la faute à une jupe trop courte, ce qui lui permit d'ajouter la sous-catégorie "pas pratique" à sa description. Il avait déjà entendu parler des gens qui se baladaient avec des jupes, la plupart étant inexplicablement roux, et il se dit alors que ce choix peu ergonomique devait venir d'un manque de tissu disponible.

          Après quelques secondes passées à détailler le Nouveau Yuji il remarqua (enfin) Hayato qui avait fait le choix douteux d'utiliser un soutien gorge comme serre-tête et une petite culotte comme mouchoire. C'est à peu près à ce moment, tandis que les deux protagonistes se remettaient de la surprise de voir son adversaire dans une tenue aussi grotesque, que la cavalerie arriva. Et elle passa aussi par une longue séance de "what the fuck ???". Les dix soldats de l'île essayent de catégoriser les deux fauteurs de troubles qu'ils avaient devant leurs yeux. Peine perdu, le manuel ne prévoit rien à propos des jupes et des petites culottes. Le petit gros avec une barbe de trois jours était visiblement les chefs. Tout le monde sait que plus on est chef et plus on est petit est gros. C'est une sorte d'adaptation hiérarchique. Quant au type à côté de lui, auquel il manquait des dents et une partie de l'acuité mentale, il était quasiement marqué "caporal" sur son front. A bien y réfléchir, en faisant preuve d'une certaine largesse d'esprit, on pouvait décrire ça comme...
          - Flagrant délit d'atteinte à la pudeur publique ! J'y crois pas. Je savais que sur Grand Line certaines îles avaient des moeurs bizarres mais là c'est le ponpon. Jeff reprend toi bon sang, on en voit des vertes et des pas mures dans ce métier, et comme tu vois y a pire que les pirates. Sacrebleu il devient tout blanc ce stagiaire. Emmène le un peu plus loin Fred, c'est beaucoup pour une première journée.
          - Oui sergent
          - Quant à vous deux les exhibitionnistes on met les mimines en l'air. Destruction de biens privés. Vol à l'étalage. Insultes occulaires à un agent en service. Tentative de résistance à une arrêstation.
          - Mais...on a encore rien résisté du tout nous !
          - C'est pour gagner du temps. Les gens résistent toujours quand on leur donne des coups d'pieds dans les endroits tendre. Procédure règlementaire et tout m'voyez. Maintenant toi la branquignole tu pose - douuucement- ce dessous féminin. Et toi là, sa copine...
          - J'vous d'mande pardon ?
          - ... tu as quelque chose en dessus de cette tenue au moins ?
          La réponse allait d'elle-même.
          - Ben y a moi en dessus des vêtements, déjà
          - Fait pas la maline
          Le pragmatisme, le sarcasme et la stupidité crasse arrivent parfois en même temps à un carrefour mental, aucun ne voulait laisser la priorité à l'autre, et le résultat est bien souvent une réflexion philosophique digne d'un Gibon à lunette:
          - Sinon, techniquement, j'pense que je suis tout nu sous mes vêtements. Si j'puis dire.
          - Sang dieu c'est la cerise sur le paquebot ! Je regrette déjà d'avoir posé cette question. Bon, vous m'embarquez tout ça et vous les mettez dans des cellules séparées. On sait jamais comment ces deux bargeots pourraient interagir. Et toi toi qu'est-ce que j'ai dit à propos de la culotte nom de dieu ???
          - J'vous d'mande pardon ?
          - Pas à toi que je parlais
          - C'est quoi "interraction" ?
          - Casse pas la tête vu qu'y en aura pas. Isolement, ça vous fera du bien j'ai l'impression.
          - HA BEN NON ALORS !

          D'un bon il fut à côté des pirates et on entendit un claquement métalique. Les menottes cliquetiquèrent alors que Raito secouait stupidement son bras pour vérifier la réalité de ce qui venait de se passer. Un bon Marine a toujours une pair de menottes sous la main. En plus d'un éléments important du processus d'arrestation elles étaient une excellente base pour des blagues retorses lorsqu'on s'ennuyait. Dans le cas présent elles servaient à marquer la propriété du Marine.

          Celui là il est à moi. J'ai eu assez de mal à mettre la main dessus didju !

          Curieusement il ne lui vint jamais à l'esprit de se présenter, ce qui lui aurait évité bien des ennuis par la suite. Dans son esprit c'étaient d'abord aux nouveaux venus de se présenter. Na.



            «Au nom d'la Noix»


            Qu’est-ce que c’était ce bordel ? OMG ! Nous y voilà, ils étaient menottés l’un à l’autre sans que l’un sans l’autre, ils ne puissent faire quelque chose. En plus des gars en uniforme c’étaient maintenant rejoint à la fête. Ils nous voulaient quoi eux aussi ? On avait plus le droit de se balader avec des culottes sur la tête maintenant ? Nous étions revenu à l’époque de mathusalem c’est ça. Ils trouvaient qu’on avait des tronches de nobles, c’était souvent qu’on disait que les pauvres étés à moitiés cinglés non ? Alors ils devaient ne pas être trop surpris pas ce genre d’accoutrement. Les Marines étaient d’une nature à cette époque. Mais bon qu’importe. On peut dire que le jeune Raito était dans une situation pour le moins inconfortable. C’est le moins que l’on pouvait dire. Mais comme on le sait les héros de récit ont une chance inouïe dans ce genre de situation non ? Comment ça il n’était pas au courant ?!! Purée, il ne servait vraiment à rien à cette époque, à part voyager entre les mers pour ensuite se faire courser par la Marine pour des raisons aussi stupide que lui. Enfin …

            En plus il s’était mis à parler à notre héros à lunettes. Mais bon comme on le savait tous, le garçon avait déjà décroché aux cinq premiers mots. Il s’en contrebalancé de ce que pouvait raconter cet idiot de marine qui à l’occasion pétait plus haut que son cu*. Les gens n’avaient plus de manière à en croire les conneries qu’ils peuvent déblatérer à la seconde. En tout cas nos deux gus étaient maintenant accrochés l’un à l’autre par ces foutues menottes. Mais qu’elle idée lui aussi de nous attacher. Il ne pouvait pas juste se présenter et les envoyer boulet ? Il n’avait aucun galon ? Ouai ça devait être ça, c’est un rebut des nouvelles recrues et c’était pour ça qu’il jouait au crétin de base. OMG, c’est une énorme découverte en soi ! Mais si on en revenait à l’histoire. Comme tout le monde l’aviez compris, Hayato les nerfs à crans ne pouvait rester là sans rien faire. Il jeta un vif regard sur son collège forcé avant de le soulever du sol par les bretelles de sa robe. Il ignorait complètement les autres gus juste à côté d’eux.
            Au nom d'la Noix ! Th_kamina-rage
              Hayato : Puréé mais qu’est-ce qui t’as pris de nous attacher. Comment je vais pouvoir me barrer maintenant moi ? Tu crois que j’ai que ça à foutre de rester planté là ? Mais dis, je peux savoir pourquoi tu me file le train d’ailleurs ? Lui hurlait-il dessus coupé dans sa réplique par l’intervention du sergent.
              Sergent : Hey vous faites quoi les filles ? Vous allez quand même pas vous reproduire ici quand mê…

            Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que le voilà faisant un vol plané en direction d’une boutique à l’opposé de la rue. S’écrasant alors sur celle-ci dans un grand fracas. Il ne fallait pas pousser le bouchon un peu trop loin. Quand Hayato était énervé cela fait du dégât en général. Là le Marine venait de tester le « CANON ! Punch ». Le garçon lui avait asséné de son seul bras libre. Il était certain que ce coup allait avoir des répercussions sur la suite. De toute façon dans la situation où « ILS » étaient rien ne pouvait arriver de pire. Si ?



            Dernière édition par Hayato Raito le Jeu 13 Déc 2012 - 16:10, édité 1 fois
              La scène se figea. Ou plutôt ralentit à une vitesse quasi quantique, ce qui, grosso modo, correspond à la vitesse d'une limace épuisée manœuvrant péniblement à reculons. Oui, avec les "bip" typiques des poids lourds en pleine marche arrière. On échappe pas à certains standards, même dans la nature. On a beaucoup spéculé sur la capacité de la Réalité à être soudainement victime de flemmingite aigüe. Dans un univers parallèle on a appelé ce phénomène le « Bullet time », qui dépend directement de la coolitude de la personne qui pourrait en avoir besoin. Dans un autre il s’agissait d’un léger bug informatique entrainant du lag. Dans cet univers ci, après un sérieux potassage, on s’est rendu compte que ce ralentissement n’était qu’un effet cervical post traumatique à effet pathologique. En enlevant les mots compliqués et les passages d’auto-congratulations, il s’agit en fait d’une capacité innée à analyser les causes alors qu’elles n’ont pas encore eu lieux et qu’on en subit les conséquences. Parce qu’un exemple vaut mieux que dix milles explications : Yuji courait et son esprit nettement plus lent que ses jambes essayait de savoir pourquoi.

              Retour sur la scène en noir et blanc. Les couleurs sont d’une importance mineur quand on est entrain de courir. Hayato, au milieu d’un tas de débris de format standard, son poing planté au milieu du visage d'un Marine. Une petite comète blanche, qu'un observateur attentif aurait identifiée comme une molaire, sortit de la bouche du sergent agressé telle une fusée Apollo durant sa phase de décollage. A l'autre bout du poing du pirate se tenait un ressort qui le reliait à l'épaule de son propriétaire. Il y a une seconde, c'est sûr, il y avait un bras normal. Rose. Musclé. Pourtant le ressort était là, comme si le bras n'avait été qu'un effet d'optique particulièrement réussi. Ce n'était pas un ressort du genre de ceux utilisés dans l’industrie de la literie (les gros aussi durs que des briques). Plutôt le genre ultra extensible, super résistant et presque méga agressif typique de la panoplie Acmé du petit farceur. Vous savez, ceux avec un gant de boxe rouge gigantesque au bout. A part que là il n’y a pas de gant, ce qui ne fait qu'augmenter la puissance d'arrêt de l'ensemble et précise (au cas où ça serait nécessaire) que le proprio compte pas jouer selon les règles.

              Difficile de dire ce qui a le plus choqué le public, dont les visages commencèrent à se réarranger sur le modèle "horreur" ou "surprise" ce qui, dans les deux cas, incluait que yeux et bouches s’étirent de manière totalement exagérés. Tant qu’à avoir un sentiment autant mettre tout l’monde au courant.

              Yuji se permit de faire un mixe des deux expressions, ce qui releva à la fois d'une gymnastique de qualité olympique et d’une intéressante reconstitution de la fragmentation de la Pangée. Finalement, le dernier membre du public, une taupe déguisée en soubrette, juchée sur l'épaule de Yuji comme une gargouille sur une église (avec des poils), commença à brandir un minuscule poing à la manière d'un fan de catch assistant à une action incluant Rey Mysterio, une chaise, l'arbitre et l'impitoyable loi de la gravité. Les animaux sont généralement bon public. Une fois que l'instant E3 (pour Emmerde En Expansions) eut bien pénétré l’esprit du Lieutenant-Colonel avec l'impact qui lui est dû, le Temps enleva ses pantoufle, maugréa et revint à son écoulement normal. Douze gorges crièrent en même temps:
              - SERGENT !
              Une treizième, à l'esprit plus terre à terre (et avec un uniforme inadapté):
              - RESSORT !
              La dernière voix, qui ne comptait pas vraiment vue la taille réduite de ses poumons, scanda de manière saugrenue:
              - BWAAAAAAAH !

              Après, ça alla très vite. Le Temps avait eu le temps de s'échauffer. Douze sabres sortirent de leurs fourreaux. La Marine n’encourageait pas les réflexions chez les subalternes, ne restait alors qu’une série de réflexes qui pouvaient se traduire par « lui taper chef, moi taper lui ». Avec une synchronisation parfaite ils plongèrent pointe en avant vers leur cible à ressorts... et ne rencontrèrent que du vide. Les réflexes de Yuji se montrent d'une fulgurance quasi luminique lorsque ses biens les plus précieux sont en danger, ce qui inclue sa vie, sa taupe, son repas et, depuis très récemment, Hayato Raito et ses précieux renseignements. Aucune réflexion ne lui traversa l'esprit lorsqu'il attrapa le poignet du pirate, le tira en arrière et sauta par une fenêtre dans un nuage d'éclats de verre. Un mètre d'acier acéré vous enlève tout envie de pourparler voir même de penser, tout en ajoutant un besoin aussi soudain qu'extrêmement urgent de se trouver de l'autre côté de la planète. Une fois dans la rue le Lieutenant-colonel Livingstone empoigna sa jupe et couru. Futur et Passé se rencontrèrent pour créer le Présent. On est ici. On est maintenant. Pourtant, Yuji était presque sûr que son analyse oubliait un point important. Il regarda derrière lui. Difficile de décrire le spectacle d’un homme au bras en forme de ressort rebondissant aléatoirement contre les maisons, les réverbères, les gens, les chevaux et les bornes d’incendies. Le principal avantage d’un ressort est aussi son principal inconvénient : il s’agrandit et rétrécis à volonté. Lorsqu’une roquette en socquettes comme l’officier de la Marine est à un bout l’autre à forcément du mal à suivre. Et à l’autre bout il y a le Pirate.

              C’est vraiment un pouvoir stupide…

              Yuji planta ses talons dans le sol et freina dans un crissement de semelles. Bon point : Hayato l’a rattrapé. Mauvais point : cf le bon point. Les deux frères de la menotte se percutèrent comme une F1 faisait un double salto et une barrière Nadar tenant de faire obstruction de son corps maigrelet. L’amas de corps hors de contrôle qui en résultat fit des rouler bouler le long de la rue et entra fatalement en contact avec un mur. Les villes en sont remplies, c’est même à ça qu’on les reconnait. Ça commençait à faire beaucoup d’impacts crâniens pour le Marine. Il va finir par croire que tête à sa propre gravité ne fonctionnant qu’avec les éléments les plus costauds du décor. Il ouvrit les yeux. Son esprit assembla les observations qui s’affinèrent au fur et à mesure de ses réflexions. Palissades. Hautes. Cercle. Grille. Métal. Gens en haut des grilles. Popcorn. Sable sur le sol. Ecureuils. Géants. Les observations fusionnèrent et formèrent une conclusion : arène. Dans toute ville suffisamment développée il y a toujours une arène illégale (parfois même légale pour les contrées les plus exotiques).

              Heu c’est censé être un combat solo

              Parfois on se contente d’une course d’escargot (truquée, sinon c’est moins passionnant). D’autres fois on trouve des volontaires plus ou moins consentants pour des choses un peu plus dynamiques. Dans tous les cas il y a un vendeur de saucisses douteuses qui passent dans les gradins. Voir les autres courir pour leur vie ça donne faim.

              Pi les femmes sont interdites m’semble

              La rumeur voulait qu’une colonie d’écureuils géants agressifs avait élue domicile dans les égouts de la ville. C’était bizarre d’ailleurs. D’habitude les rumeurs suivent toujours les mêmes schémas et parlent donc de crocodiles, de mutants à coquilles amateurs de pizzas ou de groupes communistes portant la moustache. Pas d’écureuils. Jamais d’écureuils. C’est pas le genre de chose qu’on sait raconter à trois heure du mat’ à un clochard dont on partage la poubelle. Y a pas grand-chose qui rime en « euil ».

              Va bien le bras de vot’ copain ? M’a l’air flagada.

              Pourtant les deux mètres d’agressivité à peine refoulée, la queue diaboliquement touffue, les oreilles méchamment pointues et les yeux de psychopathes étaient bien là. En double exemplaire. Et, après moult clignement d’yeux, on était indubitablement dans une arène. Le Marine leva les yeux au plafond. Y avait comme un trou à où on pouvait reconnaitre quatre bras, quatre jambes et deux têtes. Devait être une sorte de cave. Sûrement.

              En fait vous êtes dans quelle équipe vous ?

              Yuji regarda finalement d’où venait la voie qui jouais les fonds sonores depuis tout à l’heure. Après une seconde de réflexion elle avait l’air de provenir d’un saladier. Posé sur un visage. Surmonté d’un casque. L’individu était torse nu. Portait un pagne. Avait un trident et un filet en main. L’exemple même de ce qui arrivait lorsque la seule consigne de sécurité était : « vaux mieux porter un slip double épaisseur. Enfin j’dis ça j’dis rien. » Le type ne semblait pas être capable de reteni run scénario de plus de deux lignes et ne savait donc pas reconnaitre deux éléments perturbateurs lorsqu’il en avait un sous le nez. Si ils sont dans l’arène c’est qu’il doit les battre. Mais ils devraient pas être dans l’arène : il avait coché la case « Rongeurs » en entrant. Il était officiellement perturbé. De mêmes que les rongeurs roux qui lui faisaient face, mais eux c’était parce que (paradoxalement) ils avaient un cerveau de la taille d’une nuisette, pas très doué en multiplications au demeurant. De tous le Lieutenant-colonel lui-même aurait certainement reçu la médaille d’or de la perplexité. Après tout lui il ne savait même OÙ il était. Ce qu’il résuma fort bien par les mots:

              J’reconnais pas ce trou...