Embrouille et vieille rancune

Au lendemain de l’épisode de l’usine.

Tout juste remis de ses déboires au pays joyeux du catch et de l’industrie, le lieutenant Red marchait d’un pas tranquille dans les rues de la ville principale des Allods d’akem. Savourant sa toute nouvelle notoriété, au moins dans le voisinage immédiat de l’usine ou vivait la plupart des familles des otages sauvés la veille. Y’a pas à dire, se balader en plein centre de la rue au milieu des gens qui s’écartent en saluant et couvé d’un peu partout par les regards envieux des gars du coin et les murmures discret de leurs copines c’est quand même plus sympa que de raser les murs en faisant tout pour que rien ne vous distingue du bout du muraille derrière vous.
Il fallait bien reconnaitre qu’a l’époque ou il avait choisit les gros durs du Cipher Pol plutôt que les guignols de la marine il avait omis de penser à cette différence de taille entre les deux statuts.
Il était maintenant plus que temps d’en profiter un peu. Mais pas tout de suite hélas, car malgré son apparente promenade, le lieutenant Red était en mission. Comme sur tout les bateaux de la marine depuis des temps immémoriaux, et ce à chaque escale, il partait relever le courrier à l’office locale du SPG, le Service Postal Gouvernemental.

…Le SPG et son symbole mondialement connu, un féroce molosse grondant férocement et à la patte posée sur un sac de courrier est l’un des éléments incontournable du quotidien de millions de gens à travers les sept mers. Source d’innombrables romans d’aventures comme la série fleuve « Bob le postier™ » ou le non moins rentable « Journal d’un postier sur Grand Line » ce n’est rien de moins que l’organisme le plus étendu du monde. Que ce soit dans les plus sordides clapiers des blues, au milieu des pirates, des truands ou dans les iles les plus dangereuses de GL on trouve un des célèbres bureaux du SGP, son maitre de poste et ses facteurs. Présent dés qu’un homme s’installe à demeure sur une ile, voire même parfois avant, les postiers du Service sont des hommes durs à la tache. Des aventuriers de légendes sans cesse confrontés aux plus dures conditions et aux plus vils individus, des pionniers transportant partout le flambeau de la civilisation en même temps que leur traditionnelle sacoche de courrier. Des types suffisamment coriaces pour tenir tête, souvent en solitaire, aux brigands, pirates et autochtones de tous poils désireux de piquer du courrier, suffisamment obstinés pour continuer coute que coute à aller de l’avant quel que soit les obstacles qui se dressent entre eux et le destinataire. Des hommes recrutés selon des critères draconiens ou les mots probité, sens du devoir, opiniâtreté et volonté de fer figurent en haut de liste.
S’engager au Service Postal c’est pouvoir côtoyer et devenir un de ces véritables héros dont le célèbre calendrier « Les Dieux de la Poste ™ » emporte chaque année l’adhésion populaire, et dont les enfants des Blues s’échangent les noms et les images via le jeu de carte « Les plus grands postiers du Monde ™ »…

Laissant la l’affiche de recrutement à la gloire du Service Postal et incitant jeunes et vétérans de la marine à postuler, le lieutenant Red se dirige vers l’entrée des locaux. Avec le nombre de bateaux de la marine qui sillonnent Grand Line, le temps des héroïques postiers est un peu passé de mode. Pourquoi s’embêter à envoyer un type tout seul avec sa barque alors qu’il suffit de déposer le courrier sur un navire de la marine qui fait le même trajet ? C’est moins cher, moins dangereux, un peu plus lent certes, mais globalement nettement moins problématique. Du coup les vaillants facteurs ne trimballent plus que les courriers vraiment urgents et les postiers se sont plutôt recentrés sur leurs installations. Faisant des relais postaux des lieux incontournables pour tous ceux qui naviguent. On y trouve des nouvelles du monde, des escargophones et des mouettes à louer, les mises à jour des primes du coin, les annonces et événements locaux et même des messages à caractères personnels qui attendent d’êtres retirés….Bref, tout ce qu’il faut pour faire des bureaux de poste des zones franches ou se côtoient dans un calme relatif et étroitement surveillé tout ce qu’on peut compter de louche ou pas parmi la faune des mers du globe.

Ce qui explique aussi pourquoi le bureau dans lequel Red vient de pénétrer compte un certain nombre d’usagers aux gueules plutôt louches. Dont deux groupes qu’il reconnait immédiatement.

D’abord les frères Khule, Herc et Tuber une seule devise, « mieux vaut morts que vifs » deux grosses brutes aussi bêtes que coriaces qui s’enorgueillissent de n’avoir jamais ramené un criminel vivant dans un bureau de primes. Le genre de types qui trouvent qu’un collier d’oreilles est une déco tout à fait valable au cou d’un vrai mec.

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Ensuite l’ex sergent chef Paulo, dont la poitrine arbore encore fièrement une demi-douzaine de médailles pour blessures divers, héroïsme au combat et service rendu, actuellement postier en chef sur les Allods d’Akkem et présentement responsable et seul uniforme impeccable présent dans le bureau.

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Et enfin et surtout quatre membres du gang d’Alton, une famille de chasseurs de primes spécialisés dans le petit poisson, l’arnaque et les trafics de tous genres toujours aux limites de la légalité, réputés dans toutes les Blues pour leur sale caractère et leur nombre autant que pour leur hygiène douteuse et leurs habitudes alimentaires suspectes. Des chasseurs de primes que Red a hélas toutes les raisons de reconnaitre puisqu’ils sont originaires du même trou pourri que lui et qu’a l’époque c’est en faisant les poches du patriarche de la famille qu’il a payé son billet de départ.. Red rabat immédiatement son chapeau et hésite une seconde à rentrer bredouille. Mais après ça fait longtemps, il a quitté l’ile ado, impossible qu’ils le reconnaissent, ce serait vraiment pas de chances.
D'un regard rapide et discret il identifie le lot. Grand'pa Clifton d'Alton, l'ainé de la famille. Plus retors et vicieux qu'un vieux clou. Ses deux fils. Cletus, dit le boucher, rapport à sa passion pour l’équarrissage, et Horace, dit pied de porc, un surnom qui se passe de commentaire pour un type suffisamment graisseux pour qu'on le confonde avec ses amis cochons. Le dernier Red l'a jamais vu, surement un rejeton d'un des deux frères, Jimmy ou Billy Bob... Va savoir.

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Red traverse tranquillement la salle, franchissant sans encombre la ligne de démarcation invisible qui sépare les deux bandes de chasseur de primes qui s’efforcent de lire les mêmes affiches tout en ignorant ostensiblement l’autre groupe. On sent que l’atmosphère est tendue, voire même nauséabonde pour peu qu’on se rapproche des D’alton, mais pour l’instant le regard méchant que lance le chef Paulo sur l’assemblée suffit à empêcher les deux meutes de se jeter à la gorges les uns les autres. Pour l’instant on n’en est encore qu’à la phase d’approche, regards en coins et remarques acerbes et moqueuses à voix basses.

Red se colle au comptoir en prenant soin de ne pas cacher la ligne de vue du postier sur le reste de la bande, et développe rapidement le pourquoi de sa venue. Après tout, il a pris sur lui de s’occuper de cette corvée pour se balader en ville, pas pour rester dans une pièce pleine d’affiche en compagnie d’une bande de chasseurs patibulaires et pas vraiment sympathiques.

-Salut sergent. Lieutenant Red, des Sea Wolfs. On monte vers Marijoa alors je passe récupérer les courriers qui trainent dans le coin. Vous avez un truc pour moi ?

Le regard du Sergent s’attarde longuement sur son nouveau client. Dans son regard un type un minimum psychologue comme Red peut lire plein de choses. Que le vieux sergent n’est pas fan des officiers qui n’ont pas la même dégaine stricte que lui. Qu’il n’aime encore moins ceux qui s’habillent en rouge au lieu de porter l’uniforme réglementaire, et qu’il désapprouve dans la foulée la quasi totalité de ce qui compose l’agent Red, la barbe mal rasée, le cigare, voire jusqu’au coté officier d’une force d’élite disparate et un poil en marge de ce que le vieux sergent doit considérer comme la vrai marine, la sienne évidemment. Celle des jolies rangées de marines aux uniformes impeccables, celle des heures passées dans la peinture fraiche et le nettoyage sur des jolis bateaux. Celle des vraies valeurs, honneur, loyauté, camaraderie, douches communes…Formidable quoi…
Heureusement l’ex sergent a depuis longtemps appris à rester service service dans les pires conditions, alors il s’en tient au regard et reste aussi courtois que possible. En quelques minutes il a sorti de la pile les trois sacs destinés au lieutenant, des courriers pour les iles suivantes de la ligne, jusqu'à Marijoa. Red les empoigne et s’apprête à partir aussi vite qu’il est arrivé quand la loi de Murphy lui tombe dessus par derrière.

-Tabarnik p’pa! r’garde ça. Quesserait pas ce ptit criss niaiseux d’rossignol que v’la juste la tout d’vant nous ? Cui qui s'dit lieut’nant. **(aide Lexicale en fin de sujet)
-Maudusse ! Pour sur fiston qu’y s’pourrait ben que c’soye lui. L’aurait bè changé pour sur mais ça fait une sacré bonne secousse qu’il a viré sa yeule du chez nous.
-Hé Ross’ ? C’est tu ben toi non ? Hé Ross’ ? c’est’y qu’tu remets plus les chums ? Ou bè c’est qu’on t’les gosse c’est ça ?

Red pousse un long soupir intérieur et se retourne vers les quatre paires d’yeux qui le regardent fixement.

-Yep. Mais s’appelle Red asteur. Et l’est d’la mouette aussi. Et galonné su’l froque. Alors commencez pas à m’achaler. L’est ben fini le temps ou on me pognais tranquille. J’ai plus le gout maintenant…
Red n’en dit pas plus, trahi par le coin le plus reptilien de son cerveau qui vient machinalement de se remettre à baragouiner dans le patois à l’accent plouc de son enfance. Des années de lutte pour se débarrasser de ce phrasé trainant et au premier instant de faiblesse le voila qui resurgit. Putain d’instinct.

-Héhé, l’a ptet bè changé mais l’es toujours aussi frais chié… Mais c’vrai qu’y choke plus quand y nous voit…
-En tout cas y s’appelle comme y veux hein P’pa…Mais pour nous s’appelle Ross’. Comme eul’piaf.
-L’est vraiment un’ mouette t’crois ? Ou c’que c’est encore une crosse ?
-Ché pas. Mais un gars d’chez nous dev’nu mouette, Spouah (et un gros glaviot de chique sur le sol ciré du relais postal)
-Un gars d’chez nous ouaip, mais un sal’ piaf magané ?
-Un sal’piaf qu’est parti vol’ter en mer sans payer c’qui d’vait aux d’Alton…
-L’a pas d’bol qu’on lâche jamais rien hein P’pa ? Y’a pas de crosseur qu’on oublie nous aut’ .
-Yep gamin, et l’a pas de bol qu’on r’tombe dessus astheure. Vraiment pas d’bol…
Et toute la bande de s’esclaffer de bons rires bien gras et de se claquer sur les cuisses et les épaules en gloussant.

-Soyons sérieux les gars. Même des tarés comme vous sont pas assez cons pour faire chier un lieutenant de marine pour une histoire vieille de vingt ans à même pas 10 000 Berrys. Non ?
-Quessé qu’c’est ça qui dit?
-Ja pas bè compris non plus. Eu’l piaf tape plus la jasette comm’ nous y me semble .
-T’as-tu finis de jacter comme ça l’piaf ? Ta sais plus causer gras volaille ?
-Calisse de merde, j’commence déjà à en avoir mon voyage d’vous écouter jacter, z’tes ben trop épais pour comprendre…Alors j’va ét’ clair pasque faut pas charrier. Eul’ piaf c’est fini. Terminé ! Et cui qui continue à me courir sus le mou j’lui défonce sa gueule…

En type consciencieux et de plus en plus pressé de se tirer d’ici avant d’en venir aux mains le lieutenant vérifie quand même une dernière fois les étagères avant de se tirer avec les sacs postaux. Hors juste au niveau de la tête du sergent derrière le comptoir se trouve un gros colis marqué fragile. Tamponné de l’insigne du courrier militaire prioritaire, et sans aucune adresse, juste un nom.

-Sergent on essaye de faire vite ? J’le prends pas celui la ? C’est quoi le nom ?
-Y’a marqué Wraith. Mais y’a pas de grade ni de d’affectation. Je pense que je vais le garder encore un peu, après tout on l’a probablement déposé ici pour qu’on vienne le chercher en personne.

-Wrrayth ? Ce s’rait pas l’corsaire qui chasse des fruits du d’mon? L’ est crevé y’a ben trois semaines de temps sur Norrrth Blue. Pourri et d’ja d’sous la terre d’puis un bail. S’rais surpris qu’il vienne ici chiner sa caisse…

Soudain plus Intéressé par l’échange que par le lieutenant Billy Bob vient de s’incruster dans la conversation, tout en délicatesse et en gros sabots…Autour de Red le reste de la famille fait cercle, Aussi attentif et curieux qu’une bande de rapaces autour d’un futur cadavre.
Un moment de silence succède à la déclaration. Le temps que la même idée volage fasse son nid dans tous les cerveaux présents… Le colis fragile est destiné à un type qui amasse les fruits du démon. Il est marqué, fragile, urgent… Et ledit destinataire est mort...
De la à supposer que le colis suspect cache un des fruits maudits il n’y a qu’un pas. Un pas qu’au vu du prix de ce genre de denrées tout le monde s’empresse de franchir d’un bond. Après tout, qu’est ce qu’on ne ferait pas pour quelques centaines de millions de Berrys.


-Hé l’postier, j’crois bè qu’c’est plus la peine de t’faire du mouron, on va t’le prendre ton colis
-Je ne crois pas non. Je ne sais pas qui vous étes mais personne ne touchera à ce colis tant que je l’aurais pas décidé. J’espère que je suis clair ?
-Fiston, abime le postier !

En bon fils Cletus dégaine immédiatement, sortant de nulle part un énorme tromblon à l’air mauvais. Le genre bourré de clous et autres saloperies jusqu'à la gueule. Comme un seul home le reste de la famille le suit, exhibant une collection d’armes aussi moches et hétéroclites que leurs dégaines. Et le relais de poste sombre immédiatement dans le chaos.

Se moquant complètement des sommations d’usage Cletus ouvre le feu, sa volée de projectiles assourdit sur le champ le lieutenant Red qui n’a que le temps de se jeter hors de la trajectoire, puis elle traverse la cloison séparant les deux parties du relais de poste en y ouvrant une béance de plus d’un mètre.

Pendant qu’Horace élargit le trou à coup de pieds pour aller faire un sort au postier, le vieux Clifton, pétoire à baïonnette en main, ordonne à tout le monde de sortir, appuyé par Billy bob qui tire au hasard dans les plafonds…
Cletus lui préfère solder les vieux comptes et sort deux hachettes de derrière son dos avant de se dresser devant le lieutenant Red au pied du comptoir.
-Alors ? Qui c’est le calisse de merde qui va s’faire fourrer maintnant ?

Et vlan, double coups de hache dans la tête et l’épaule. Heureusement si Red est sonné, il est aussi vachement meilleur qu’avant. De sa position assise il saisit les deux poignets de Cletus et bloque les hachoirs. Avant de lui coller un méchant coup de pied dans les burnes. Cletus crache ses poumons et vire au bleu pendant qu’il contient la douleur et se relâche suffisamment pour que Red se relève…
Mais on n’apprend pas de coups de putes à une vieille charogne et Cletus en a vu d’autres. Lachant les hachettes il pousse Red contre la cloison et lui colle le doublé gagnant, coup de genou dans les valseuses et coup de crane dans la gueule. Une technique payante, mais pas contre les nouvelles techniques du lieutenant. Un Tekkai plus tard Cletus s’est explosé le crane et doit être persuadé que Red possède une grosse coquille dans son futal.
-ostie de câlice de ciboire d'esti de tabarnak de crisse !
Profitant de son adversaire vacillant, Red enchaine, Shikkan ! Et d’un doigt vengeur il lui traverse l’épaule aussi facilement que s’il frappait dans une motte de beurre avec une lame chauffée..

Plus loin Herc et Tuber, derniers occupants du relais ont renversé une table et doivent réfléchir aussi à la façon de s’emparer du colis. Coincés par la grêle de balle que Billy Bob et Clifton leur assènent ils voient leurs possibilités diminuer en même temps que l’épaisseur de leur couvert. Ce qui décide Herc à sortir le grand jeu et à pointer une main armée par-dessus la table, histoire que tout le monde voit bien ce qu’elle contient…
-J’ai une grenade allumée bordel !

Mais il faut plus qu’un détail de ce genre pour faire peur aux d’Alton…Surtout au vieux Clifton qui sort immédiatement la sienne et l’allume à sa clope…
-Moi aussi !
Coupant dans l’œuf la revendication qu’avait prévue Herc, surement quelque chose comme cessez le feu ou je fais tout sauter. Aussi imperméable à la menace que son grand pére Billy Bob continue à tirer et finit enfin par toucher la seule chose qui dépasse. La main à la grenade !
La bombe d’Herc roule par terre au pied des deux Khule qui captent immédiatement le danger. Saisissant la table par les pieds pour rester à couvert, ils se lèvent et foncent droit sur le vieux et son petit fils bien décidés à les incruster entre la cloison et leur bouclier improvisé.
Clifton lance aussi sa grenade dont la trajectoire rencontre la table propulsée par les Khule, ce qui la renvoie à toute vitesse sans une autre direction. Celle de Red…

-Geppou !

Red et Cletus traversent le toit au moment ou les deux grenades explosent, continuant de ravager sévère l’aménagement intérieur du relais.
Dans la salle ou Red jette un œil après une traversée retour d’un toit maintenant bien abimé par l’explosion c’est le chaos…

Le décor fait maintenant plus scène de guerre que bureau de poste et au milieu de la zone de destruction les deux frères Khule noircis et cramés tiennent en joue l’ancêtre D’alton et son petit fils qui le leur rendent bien…
Rapport de force classique qui se modifie au moment ou Horace revient sur scène flingue en main lui aussi, et surtout, colis dans l’autre.

Red visualise la trajectoire et s’élance, d’un Soru il se téléporte littéralement devant un Horace stupéfait et lui arrache le colis des mains avant de filer tout aussi vite juste au moment ou d’un commun accord, tout le monde ouvre le feu. Une pause sur le toit pour ouvrir fébrilement le colis… Et la c’est le drame. Alors que Red fait sauter les clous de la boite, un Cletus finalement pas si hors heu que ça lui saute dessus d’un plaquage sauvage… Surtout préoccupé par l’idée de ne pas lâcher la boite Red n’a pas le temps de réagir efficacement et les deux hommes repassent illico un toit plus perforé qu’un vieux gruyère pour s’écraser de concert au niveau du sol…

-La ! T’as-tu fini de bouger asteur ?
-Monoconcle ? J’peux le trouer ?
-Ta gueule gamin ! On parle entre mecs la. Donne la caisse le rouge !

Red sort la tête de derrière sa caisse et se retrouve en face d’un tromblon, de deux flingues, d’une sorte de hache et d’une fourche… Visiblement les Khule on loupé les D’alton et vice versa. Et tout ce beau monde à décidé d’une trêve le temps de se farcir le marin. Pas de bol pour Red qui se demande si le Tekkai va réussir à arrêter les balles et qui n’a pas envie d’essayer du tout…
Sans gros coup de chance, la situation s’annonce mal..

*D’ailleurs en parlant de chance. Ce serait peut étre le bon moment d’essayer cette fiole que j’ai reçu l’autre jour. Avec du bol ça marche. Et de toute façon ça ne peut pas faire de mal. *

Bougeant aussi doucement que possible Red écrase discrètement son coude sur la poche intérieure de son manteau, jusqu'à briser la fiole au jolie contenue vert qui s’y trouve… Coup de chance ?

-C’ta moi que tu dis tayeule ? J’le troue !

Billy Bob pointe son arme sur les Khule et son doigt se crispe sur la détente au moment il est secoué par un formidable éternuement. Profitant de l’instant Herc lui tire dessus, logeant une balle dans le tromblon du petit qui finit par ouvrir le feu. Clifton met un coup de fourche au lieutenant toujours à terre et Horace et Tuber se jettent l’un sur l’autre.
Bousillé par la balle d’Herc le tromblon explose et Billy Bob fait un bond de plus de cinq mètres jusqu'à la maison voisine à deux cloisons de la… Clifton dérape et vient tanquer sa fourche dans le mur à cinq centimètres au dessus de la tête du lieutenant pendant qu’Herc bousculé par son frère et Horace ne réussit qu’a se loger sa seconde balle dans le pied…
Aide toi, et la chance t’aidera, Red a eu son coup de pouce il ne lui en faut pas plus. D’une détente il se relève et crochète la tête du vieux Clifton qu’il écrase contre la cloison. D’un coup de pied circulaire il colle un grand coup de talon dans l’oreille d’Herc Khule avant de lui coller trois coups de Shikan synchronisés dans le flanc pendant qu’il s’effondre…
Au sol Horace et Tuber s’empoignent toujours, se disputant dents et ongles le contrôle de l’unque couteau qu’ils ont en main. Red attrape la batte et attend le bon moment…

-Hé les gars, regardez ce truc de dingue !

Deux regards inattentifs et bam, deux coups de battes si rapides qu’on les croirait simultanés... Sur le relais devenu champ de bataille, Red est le seul encore debout, et il a le colis. Une victoire de plus…

Le temps que le maitre des lieux se relève Red à ouvert le paquet. Et découvert que conformément aux prévisions, c’est bien un fruit qu’il contient. Une minutes de goinfrerie plus tard Red referme soigneusement le colis et le rend au maitre des postes.. C’est important pour des types de ce genre de pouvoir garder ses illusions. Et puis vu l’état de son rade, il va avoir d’autres sujets de préoccupations. Pour DarkRed il est temps de filer…

Retour dans l’entrepont du Fenrir. Ou toujours imperturbable les quatre types de repos disputent inlassablement leurs parties de cartes. A croire qu’ils n’arrêtent jamais.

-Hé les gars, Vous savez quoi ? J’viens de me bâfrer un fruit du démon. Maintenant je suis une vraie terreur...
-Z’étes sur Lieutenant ? Vous savez à quoi ça ressemble un fruit du démon ?
-Hé, j’ai bossé quinze ans pour le gouvernement, alors ouais, je sais exactement à quoi ça ressemble, et je peux vous garantir que c’en est bien un que j’ai mangé…
-Z’avez essayé de test ? Histoire de voir ce que c’est comme pouvoir ?
-Euh non pas encore…
-Le Lieutenant Ryukku dit qu’il faut fermer les yeux et se concentrer très fort. Dans sa tête. En tout cas c’est comme qu’il a découvert qu’il pouvait se transformer en piaf.
-Devriez essayer aussi non ? Rapport que ce serait sympa de savoir non ?
-(Concentration)
-S’passe rien non ? Z’étes assez concentré Lieutenant ?
-(Concentration)
-Hé regardez. Juste la !

Pendant que Red se concentre les quatre marins ont interrompus leur jeu pour le regarder attentivement. De longues secondes passent sans autre effets notables que les veines de plus en plus saillantes sur le cou du lieutenant. Un poil déçus quand même les marins vont se remettre à leur jeu quand dans la paume ouvert du lieutenant apparait une boule noire qui semble tourner à tout vitesse en produisant un léger bruit d’aspiration…
Sur le coin de table le plus proche de la boule une bouteille de bière vide se décale soudain d’un doigt vers le bord, puis de deux autres avant de sauter littéralement dans le vide droit vers le trou noir. L’exclamation de surprise des Sea wolfs suffit à briser la concentration de Red qui ouvre les yeux pour contempler le résultat. Et se prend immédiatement la bouteille volante en pleine face pendant que la boule disparait dans un schlop discret.

-Qui est le con qui m’a tiré cette bouteille dans la gueule ?
-C’pas nous Lieutenant, c’est vous qu’avez ça. Vous l’avez fait bougé et hop. Elle a sauté de la table.
-C’est comme y dit Lieutenant… Sauté de la table. Hop, d’un coup comme ça…
-C’est pas de bol Lieutenant, mais je crois bien que vous avez mangé le fruit de l’aspirateur…
-Pourquoi ce serait pas le fruit de la bière, c’serait pratique ça…
-Ouais mais la bouteille était vide…
-j'ai un peu l'impression de m’être encore fait enfirouâper moi! Putain de fruit de à deux piastres...
-Enfiquoi Lieutenant ?
-Rien, laissez tomber... Ou mieux, oubliez ça... Si on me cherche, j’suis dans ma cabine….