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C'est l'histoire d'un ange.... qui rencontre un chat.

Journal de Bord, Page 1: 1er Janvier 1624, Tanuki

Putain, c’était vraiment spécial comme endroit. Y avaient des trucs marron avec des antennes vertes partout ! Une véritable invasion ! Et ils bougeaient pas, ils parlaient pas, ils restaient plantés là, immobiles. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une manifestation pacifique à mon encontre. Après tout, j’avais tué des centaines de leurs congénères en arrivant ici. Ca m’a vite saoulé et j’ai essayé d’en tabasser un avec ma batte. Oh putain ! Pacifiste mais résistants les salauds. Ma batte à rebondit avec une telle violence que j’en ai eu les bras qui frémissent pendant cinq minutes. Et lui, pas un mouvement, pas un souffle, pas le moindre signe de douleur. Vraiment, j’avais à faire à un peuple qui impose le respect. Alors je décidai de les laisser tranquille et de me faire oublier. Parce que vu leur résistance physique, s’ils me tombaient dessus à mille contre un, je pourrais m’en sortir, bien entendu, je suis le meilleur, mais je risquais de pas mal transpirer. Ha ! On dirait que j'étais arrivé au bout.

Je finis par sortir de cette forêt, bien content de ne plus sentir tous ces regards accusateurs, toutes ces branches qui me pointaient, tous ces bruissements de feuilles qui sonnaient comme des messes basses à mon encontre. L’herbe sous mes pieds pliait et cela me fit rire. On m’avait expliqué que ces petits trucs verts n’étaient pas dangereux, ça poussait tout seul sans que demande rien. Et on pouvait marcher dessus sans se faire emmerder, c’était l’équivalent du nuage de base. Et il y en avait plein d’autres, des matières qui pouvaient faire office de nuage de marche. Du sable, comme là où je me suis échoué en tombant du ciel, de la terre, une matière friable et marron avec un goût dégelasse, de la pierre, un truc super résistant.... Faudrait peut-être que je tente de me faire une batte en pierre d’ailleurs ! Ca doit faire encore plus mal !!!

°°Ouais mais ça doit être très chiant de lui donner une forme. Et si c’est plus lourd, c’est moins maniable... Je vais garder ma bonne vieille batte en bois pour le moment.°°

Oh ! Mais on dirait une ville ! Je commençais à me demander s’il y avait des humains sur cette île. Je ne suis pas encore très familier avec ce monde, mais il me semble que les humains sont les seuls créatures à former des maisons et des villes, comme nous les anges. A moins qu’il y en ait d’autres que je ne connais pas. Bon passons la porte déjà, on verra bien qui est dedans. Je poussai la porte à la volée et marche droit devant moi. Tout ce que j’espèrais, c’était trouver un mec avec sa tête sur un papier. On m’avait expliqué, après deux ou trois tartes dans le museau, qu’il s’agissait d’un système mis au point par « la marine » pour palier à leur propre incompétence. Les personnes trop fortes pour eux sont affichés là, afin que les personnes compétentes, comme moi puisse s’en charger. Ils attendaient un signe venu du ciel, et je suis venu à eux. Grand bien leur fasse, du moment qu’ils alignent le blé et que le monde sait que j’ai abattu la personne voulue. Moi ce que je veux, c’est que tout le monde me reconnaisse comme « le mec qui est le meilleur ».

Je cherchais un peu partout autour de moi ce que je vais bien pouvoir faire. J’avais faim ! Mais je savais même pas quoi manger moi dans cet endroit ! Moi je bouffais du nuage, comme tout le monde ! Mais y en avait pas ici ! On vendait des trucs qui sentent bizarre, des trucs ronds, des trucs allongés, des trucs moches.... Mais y avait pas de nuage ! Je commencais à devenir fou et mon estomac faisaient des bruits épouvantables qui me valurent le regard étonné des passants. Soudain, j’entendis un cri sur ma droite. Difficile de voir entre tous ces étals et ces troufions qui me gâchent la vue. Je vis un mec arriver en courant.

-Au voleur ! Au voleur !

Il s’agissait d’un pauvre homme, rachitique, très sales et les vêtements déchirés. Il était plus qu’évident qu’il était contraint de voler pour survivre. Peut-être même avait-il une famille à nourrir, ce qui expliquerait ces vols sur le marché. Il tenait une pomme dans sa main et commençait à la manger avant même d’être en sécurité, tellement la faim le tiraillait. D’autres pommes avaient été stockées dans son t-shirt replié sur son ventre. Je vis alors trois mecs qui arrivaient pour se lancer à sa poursuite. Mon sang ne fit qu’un tour, s’il mordait dans cette sphère verte, c’est que ça se mangeait !

-Home-run !!!!!

D’un coup de batte j'envoyai le mendiant voler dans les airs. J’avais évité la tête par pure gentillesse, mais au moins, il était sonné pour le moment. Les mecs nous rattrapèrent et regardèrent la scène stupéfaits. Je me baissai et ramassai une des pommes qui étaient tombées sur le sol. Je mordis dedans. C’était bon. J’en repris une bouchée en regardant les arrivants. Je leur dit tout en mâchant.

-Ben quoi ? Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous vouliez pas l’arrêter ?
-Ben euhh... si. M’enfin il avait volé que quatre pommes, ça ne méritait peut-être pas ça !


Oulala ! J'allais avoir du mal à m’habituer à leurs coutumes, moi ! Ils demandaient à tout le monde de l’arrêter et quand c’était fait, ils râlaient et se ralliaient du coté du voleur ! Je ramassai une autre pomme sur le sol et m’en allai. Personne n’osa rien me dire. Encore heureux, j’avais bien le droit à une petite récompense pour avoir arrêté un voleur, non ? Bon, ok, il n’était pas fiché par la marine. Mais bon, ces deux sphères vertes avec du jus dedans devaient pas couter des millions de Berry non plus... Enfin quoique, j’en savais rien, faudrait que je regarde. Mais de toute façon j’avais trop faim.

A peine ma pomme terminée, je vis une paire d’yeux qui me fixèrent derrière un mur. Je me tournai et vis un garçon, assis dans une ruelle qui me fixait. Il était étrange. Il sortait de l’ordinaire par rapport à tous ceux que j’avais croisé jusqu’ici. Déjà, il avait des oreilles pointues, portai un objet étrange qui ressemblai à un instrument de musique. Mais surtout, ses cheveux étaient blonds ! Comme les miens ! Il ne me lâchai pas des yeux en tout cas. Je m’approchai alors de lui.

-T’es qui toi ? Pourquoi tu me fixes ? T’as jamais vu un ange ?

Après réflexion, il y avait de grandes chances qu’il n’ait, en effet, jamais vu d’anges de sa vie. Mais c’était pas une raison, moi, jusqu'à aujourd’hui, j’avais jamais vu d’humains. C’est pas pour ça que je restai à tous les fixer du regard, les yeux dans le vague.


Dernière édition par James Fermal le Sam 20 Oct 2012 - 14:43, édité 1 fois
    Sur l'île du Tanuki, il caillait sévère. C'était ce que n'avait cessé de se dire Sören durant les deux dernières semaines, au cours desquelles une malchance persistante l'avait enragé.
    Il était parvenu à s'embarquer sur un navire marchand, au départ de Luvneel, dans le seul but de coincer un pirate primé qu'il traquait depuis un mois, jour pour jour. Mais celui-ci avait du se douter de quelque chose, et n'avait jamais pointé sa sale trogne de forban sur l'île. Peut-être s'était-il tout simplement abimé en mer... Mais le jeune homme ne se faisait pas à une telle explication, qui ne faisait qu'accroitre sa frustration.
    Depuis déjà un petit moment, il accumulait les déveines. Et maintenant qu'il était sans le sou, pouilleux et puant comme un tas d'ordures ambulant, s'embarquer à bord d'un navire devenait plus difficile. Les marchands ne prennent que rarement des vagabonds à leur bord, et sont vite alertés par l'odeur suspecte d'un passager clandestin n'ayant pas vu l'ombre d'un bain depuis plusieurs semaines.
    En temps normal, Sören se lavait dans la mer, ce qui avait tendance à lui coller les cheveux au sel, mais le rendait tout de même présentable. Mais l'hiver était tombé, et il faisait trop froid...

    C'était donc de fort mauvaise humeur et de bon matin que le garçon s'était glissé hors de sa cachette, en l'occurrence, un arbre creux, pour se diriger vers la ville. Il espérait gagner quelques sous avec son spectacle de rue, pour pouvoir se consoler avec un déjeuner potable, peut-être même une brève toilette à l'eau tiède dans un vieux tonneau prêté par le tavernier du bouge du port. Pour lui, ce serait là la définition même du parfait confort...
    Cependant, il y avait du tapage sur la grand-place, ce qui l'avait amené à se cacher, pour voir s'il n'y avait pas quelque odeur de récompense dans l'air. Mais ce qu'il vit ne fit qu'accroitre encore un peu son mécontentement : un ouvrier agricole du coin qu'il connaissait venait de commettre un vol à l'étalage. C'était un brave type, exploité par un paysan avare qui aurait cent fois mérité d'avoir une prime sur sa tête. Sören l'avait connu dans la rue, en train de mendier son pain, rongé par la honte que connaissaient tous les hommes de la terre poussés à vivre de la charité des autres. Comme il avait l'air de crever la faim, le chasseur l'avait encouragé à l'accompagner jusqu'à un bistrot crasseux du port. Le patron acceptait de lui servir un repas minable composé de patates à l'eau et de lard séché, qu'il fallait débarrasser de ses larves avant de le faire cuire, en échange d'un peu d'animation.
    Mille fois, le garçon s'était félicité d'être devenu musicien, et d'aimer la fête. Lorsqu'il chantait, il avait ce talent d'improviser des vers qui s'adaptaient à son public, créant ainsi une espèce d'unité générale presque magique, qui faisait se lever les culs-de-jatte et danser les boiteux.

    Ce jour là, ce repas durement gagné était allé au petit paysan, qui n'était plus revenu à la rue pendant près d'une semaine. Très fier, il avait sans doute retrouvé la force de tenir bon en se serrant la ceinture. Sören avait deviné à certains signes du bonhomme qu'il avait une famille. Sans doute sa maigre paye était-elle destinée à la nourrir convenablement, tandis que lui-même, le patriarche, crevait la faim. Il en allait souvent ainsi, chez les laboureurs pauvres. Étant issu d'un milieu voisin, le garçon le savait fort bien.

    Sachant par avance vers où le voleur allait s'enfuir, Sören s'était mis en tête de le précéder pour le rejoindre ensuite, décidé à lui venir de nouveau en aide. Mais un craquement terrible précédé d'un cri tout aussi terrible lui coupa les jambes. A travers l'obscurité d'une ruelle où il venait de s'engager, il distingua la silhouette d'un homme armé, qui venait littéralement d'éclater le malheureux.
    Son sang ne faisant qu'un tour, le chasseur s'était fondu dans l'obscurité, pour ressortir par une autre ruelle, dans l'ombre de laquelle il guetta l'agresseur. Sur son chapeau, son chat, Morgan, ne cessait de s'agiter. Lui non plus n'aimait pas franchement la violence inutile.

    Au bout de quelques instants, l'inconnu fit son apparition. Sa batte le long du corps, il mangeait une pomme avec un air intrigué, comme si ç'avait été là la chose la plus insolite qu'il ait fait de toute sa vie. Gardant le silence, Sören sentit soudain son regard transpercer le sien. Un regard qui lui déplut d'ailleurs fortement : teinté d'arrogance et d'agressivité. Un vrai regard de pirate débutant désireux de faire ses preuves. Descendu dans la capuche de son manteau, Morgan émit un long feulement. Le garçon, bien décidé de répondre aux questions provocantes de l'étranger sur le même ton, se releva et se tint debout, un sourire cynique sur les lèvres.


    -Un cochon de forban avec des ailes au dos
    Tueur de paysans, je te ferais la peau !

    J'ai vu des anges bleus
    Passer sur la colline
    En trainant derrière eux
    Des chap'lets d'aigue-marine !

    D'un ange t'as que les ailes,
    Trop courtes dans ton dos,
    Tu les trouves plutôt belles ?
    Cale-les sur un drapeau !

    Un cochon de forban avec des ailes au dos,
    Tueur de paysans, je te ferais la peau !


    D'un geste vif, Morgan s'était caché dans le manteau ample du garçon, qui s'avançait lentement. Il n'était pas franchement d'humeur belliqueuse, mais avait tendance à se montrer un peu plus agressif qu'à son habitude. Certes, lorsqu'il se mettait à partir dans ses répliques versifiées, il avait tendance à se montrer... percutant. Mais d'ordinaire, il n'allait pas jusqu'à proférer des menaces, préférant de loin la moquerie à l'agression. Ce jour là, simplement, la misère dont il était à la fois la victime et le témoin amplifiait sa réaction.
    Crachant au sol, Sören leva les yeux vers l'inconnu, qui le dépassait d'une bonne tête.


    -T'as intérêt d'avoir une bonne raison d'avoir fait c'que tu viens d'faire, enflure. Sinon, prime ou pas, pirate ou marchand d'compote, j'tenvoie visiter l'parloir de la marine ! Et plutôt deux fois qu'une !

    [Hrp : Yeah, et c'est parti ! J'pensais pas que Sören réagirait comme ça, mais en fait... c'est ce qui me paraît le plus plausible. C'est pas grave, au pire, on deviendra potes quand on se sera fait des bleus]




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    Décidément, les humains nous ressemblaient un peu physiquement, mais qu’est ce qu’ils étaient insipides... Ils parlaient peu ou alors de choses inintéressantes, leurs voix avaient un pouvoir soporifique puissant ! Ils m’ennuyaient, ils ne servaient à rien, comme regarder passer une bande de fourmi bien gentiment alignées à la queue leu leu. Mais ce garçon là semble différent. Déjà il ne tourne pas les yeux quand je le fixe. Disons le, il a des couilles ! En comparaison, tout ceux qui étaient autour de nous avaient fuit ou s’étaient cachés en me voyant envoyer l’autre au tapis. Une drôle de bestiole lui était monté sur la tête et je voulais essayer de le toucher. C’était beau, avec des poils qui avaient l’air doux. Je tends ma main lentement, n’écoutant presque pas la réponse du garçon. Mais je la retire vite en voyant que l’animal tente de me griffer. Saloperie ! Je regarde le bout de mon doigt et voit une goutte de sang perler lentement, juste sous l’ongle.

    Le garçon, entretemps, s’est levé et commence à me déclamer des vers ! Des vers ! Un humain avec une éducation, mais c’est fou ! Serait-il en train de me provoquer en poésie ? Ho non, je veux pas me laisser embarquer là dedans, je veux juste toucher la bête qu’il a sur le dos pour voir si c’est aussi doux que ça en à l’air et me barrer. Mais mes pulsions m’envahissent et je sens que je ne pourrais plus jamais dormir si je ne me mesure pas à lui. C’est dans ma nature, un défi ou tout ce qui y ressemble de près ou de loin, je me dois de le relever. Pour prouver au monde et à moi-même que je suis le meilleur.

    Je serre les dents, je ferme les yeux et tente de me retenir, mais les mots sortent d’eux-mêmes, comme poussée par une force au fond de moi.

    -Je te signalerais que cet homme n’est pas mort,
    Viens le voir de plus près et tu verras qu’il dort.

    Tu n’as visiblement pas beaucoup voyagé,
    Pour penser que les anges ne peuvent pas exister.
    Ange est ma vraie nature et ces ailes sont véritables,
    Sur cette terre depuis peu, tu pourrais m’être aimable.

    Tu n’es qu’un simple humain, mais pourtant tu me plais.
    Tu parles et tu t’imposes avec style, sans regrets.
    Je voudrais simplement toucher cette créature
    Et pourrais par la suite reprendre mon aventure.

    Si par un grand hasard, tes coutumes j’ai gêné,
    Pardonne mes offenses, j’n’y suis pas habitué.


    Et BIM ! On va voir s’il s’y connaît en alexandrins l’humain. Le texte avait été complètement improvisé et ca ne sentait pas franchement la sincérité. C’est vrai que c’était pas trop dans mes habitudes de m’excuser pour un truc que je faisais, mais après tout, lui, il ne m’avais rien fait. Faut pas croire, hein ! Je suis pas une brute qui frappe tout le monde sans réfléchir ! Juste ceux qui m’emmerdent ou qui le méritent. Et puis pour atteindre le sommet, je savais que ce serait plus classe avec des mecs qui assuraient à mes cotés. Briller parmi les brillants tait bien plus gratifiant que de briller parmi les loosers. C’était donc dans mon intérêt de m’associer avec les meilleurs éléments. Et pour l’instant, il s’agissait de l’humain le plus cool que j’ai jamais rencontré. Bon, faut admettre en même temps que j’en avais pas rencontré beaucoup, je n’étais sur Terre que depuis ce matin.

    Je fis une nouvelle tentative pour toucher l’animal et un son très étrange en sortit, entre le pleur de nourrisson et le grincement de porte. En tout cas, ça me fait un frisson dans le dos. Je retire ma main à la fois fasciné et dégouté. Non, mais c’est quoi ce truc, sérieux? J’avais jamais entendu un son aussi étrange. Le garçon crache à mes pieds et me regarde d’un œil mauvais. Oula ! Ça par contre, j’aime pas du tout ! Un manque de respect devant témoin, je peux pas trop me permettre de laisser passer.

    -T'as intérêt d'avoir une bonne raison d'avoir fait c'que tu viens d'faire, enflure. Sinon, prime ou pas, pirate ou marchand d'compote, j'tenvoie visiter l'parloir de la marine ! Et plutôt deux fois qu'une !
    -Ecoute mon petit, t’as intérêt à trouver une bonne raison de m’envoyer devant la marine. Moi j’ai fait qu’arrêter un voleur, pas plus. Tu veux que ma tête se retrouve sur un papier comme ça, c’est ça ?


    Je lui montre un avis de recherche que j’ai décroché d’un mur le matin-même.

    -Ben va falloir t’accrocher parce que je bosse justement pour eux. Je chope les mecs qu’ont leur tête de dessinée dessus. Par contre si tu veux vraiment qu’on se batte, je suis ton ange !

    Je lève ma batte et la place sous le menton du garçon pour le forcer à me regarder dans les yeux. Décidément, un mec qui est prêt à se prendre la dérouillé de sa vie pour défendre ses idées, j’aime bien. Je le regarde longuement dans les yeux avant de lui faire un clin d’œil.

    -Comment tu t’appelles mon gars ?
      Les dents toujours serrées, Sören fût passablement surpris de constater que l'étranger venait... de bloquer littéralement sur son chat. Celui-ci, sentant la menace s'estomper, venait d'ailleurs de remontrer ses moustaches en miaulant. Soucieux de protéger son précieux compagnon du contact de celui qu'il considérait encore comme un assassin, le garçon recula, et rabattit sa capuche sur le félin. L'autre, visiblement assez touché par la provocation, venait de sortir sa batte, ainsi qu'une réponse en vers. Sören esquissa un large sourire, malgré lui. Ce genre de jeu lui était plus que coutumier, et il semblait que son adversaire du jour ait du répondant.
      Écartant ses mains de ses poches, qui contenaient ses deux serpes repliées, il oublia pour l'heure l'animosité qu'il éprouvait. De sa voix forte de chanteur, il se reprit à scander des alexandrins, en rythme, sur un ton désormais plus serein et moqueur que vengeur.


      -Le sommeil du mort ne fait de tort à personne,
      Ses rêves parlent d'or, de la rue vue du ciel,
      Du blé mur en été, du sourire d'sa patronne,
      D'une famille protégée, et d'un destin cruel !

      Tu dis qu'il est vivant, t'as même pas vérifié !
      Je suis le vent hurlant, Sören le Chat chasseur,
      Je traque les démons, dont les têtes sont primées,
      Pas peur d'c'qui tourne pas rond, je pense avec mon cœur !

      T'as pas l'air si mauvais, pour un tueur de gueux,
      Pour un ange au rabais dépourvu d'auréole,
      Si t'es si marginal, ça pourrait m'rendre heureux
      Si t'es un cas social, il s'pourrait bien qu'ça colle !


      Ne pouvant contenir plus longtemps un rire bref, Sören laissa redescendre sa main droite, dont il se servait pour garder le rythme. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas eu l'occasion d'une petite joute verbale, et, même en des circonstances aussi étranges que potentiellement tragiques, il ne pouvait s'empêcher de se sentir satisfait de l'aventure qui débutait.
      Cependant, une certaine solidarité vis-à-vis de son compagnon de misère du moment le rappela à la réalité.


      -Bon, on oublie ça si ça va bien pour lui... Mais pas question d'pas y retourner ! Tu viens avec moi. Ils sont foutus d'aller l'coller à la marine, et ces couillons là, 'sont pas toujours très très finauds... Magne toi, on f'ra les présentations si ça tourne bien.

      Sentant une vague hésitation émaner de l'ange, le chasseur passa une main sur son épaule, afin de prendre Morgan entre ses bras.

      -Aller, grouille ! T'auras l'droit de l'toucher, et y s'ra sage. J't'expliqu'rais même pourquoi il t'a griffé, et pourquoi il a eu raison de l'faire.

      Le sourire toujours aux lèvres, Sören se retourna, et repris la direction de la place principale.

      -Et sache que les primes sur les affiches de recherche, elles s'font pas toutes seules ! Faut qu'il y ait des plaintes. Et si y'a de nouveau une embrouille avec toi, tu l'auras, ta première plainte. Et vu que j'te ramènerais direct aux marines, t'auras même pas le temps d'avoir une prime sur ta tête que tu s'ras sous les barreaux. Pigé ?

      Gardant pour lui le fait qu'il ne savait absolument pas ce que son étrange compagnon avait voulu dire en parlant de lui comme d'un ange, le jeune homme s'en alla au pas de course.
      Il était vrai qu'il avait l'air plutôt perdu. Son air concentré lorsqu'il mangeait sa pomme... Et sa réaction face à Morgan... Tout cela avait de quoi laisser songeur. Et puis... Que voulait-il dire exactement par son « sur la terre depuis peu » ? Était-ce une allusion à sa jeunesse ? Ou à une prise de conscience récente de la rudesse de la réalité ? Ou... à quelque chose de bien plus concret et matériel ? Et puis, ces ailes, dans son dos... Sören devait bien reconnaître qu'elles avaient l'air véritables.
      Une chose lui était certaine : il ne lui ferait aucun mal avant d'avoir tiré les choses au clair.
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      Héhé, apparemment, le fait que je rentre dans son jeu l’a un peu décrispé le petit gars ! Il sourit et décide de me répondre. Je vois des gens qui se sont arrêtés. Pour apprécier notre échange ou dans l’attente qu’on se foute sur la tronche ? Aucune idée mais dans le doute, je me dois de répondre, sinon je vais passer pour une lopette ! Mais attends ! Il vient de dire quoi là ? Il est chasseur de prime ? Comme moi ? Mais c’est génial ! Sauf qu’il à l’air de croire que je suis une « prime », faut mettre les choses au point là, je suis pas un méchant moi !

      -Pas besoin de checker, je suis sûr de mon coup,
      Si je le voulais mort, il n’y aurait pas de doute,
      Sa tête se s’rait alors détaché de son cou,
      Donc change moi ce regard, ces sourcils qui se voutent.

      Tu dis être sincère alors là à mon tour,
      Ton style me plait assez pour que j’t’aie remarqué.
      Même si pour le moment j’pige pas toutes tes idées,
      Pour un banal humain, ton caleçon est bien lourd !


      Certains visages autour de moi se crispèrent face au manque de lyrisme de la dernière réplique mais la plupart applaudirent. C’est vrai que c’était sympa ce petit échange poétique avec ce mec ! Une bonne bouille, du courage, chasseur de prime, il avait tout pour me plaire. C’était décidé, je le voulais pour camarade de chasse. Par contre, je me demandais si un humain, c’était fort. Pour la plupart de ceux que j’ai rencontrés, en tout cas, ils étaient ridiculement faibles, s’envolant en un coup de batte. Celui que je venais de shooter en était la preuve. Mais pour attraper des humains, un autre humain ferait surement l’affaire.

      Il voulait absolument retourner aider le voleur que je venais de mettre à terre. Décidément, je n’y comprenais plus rien, il y avait un voleur, on me demandait de l’arrêter puis après, un chasseur de voleur me demandait de l’aider. Ils sont fous ces humains ! Mais bon, si je voulais le convaincre de me suivre, mieux valait le caresser dans le sens du poil comme on dit ! Pour un ami des bêtes, cette expression lui allait plutôt bien. Et puis, il acceptait même de me laisser toucher son truc qui couine si je l’aidais à sauver l’autre cruche.

      -Bon, ok, je vais te le ramener. Mais t’es pas censé stopper les voleurs si t’es chasseur de prime ?

      Je m’aide de mes ailes pour prendre encore plus de vitesse et finit cette fameuse « pomme ». Au milieu, il y a une partie dure et des points noirs qui me font mal aux dents. Je crache ce truc dégeu et ralentit en voyant que je suis arrivé. Deux mecs transportent le corps inanimé du voleur. Voilà l’occasion de me faire pardonner auprès du poète. J’attrape ma fidèle batte et la pose sur le sol devant les deux gardes. Prenant une impulsion, je saute et me sers de ma batte pour garder l’équilibre.

      -Running on the walls !

      Un coup de pied dans la tronche du premier, l’autre dans le plexus du second. Bon, il pourra pas dire que je les ai tué ceux-là au moins. Je me redresse et me tourne vers le garçon en tendant une main vers l’animal.

      -Le moment est venu de montrer qu’t’es réglo,
      Ton bonhomme il est libre et c’est c’que tu voulais
      Laisse-moi donc un instant juste lui caresser l’dos
      Cette texture n’a de cesse que de me fasciner

      Les humains et mon peuple semblent bien différents,
      Mais toi tu sors du lot, t’as fait bonne impression
      Sur ma simple personne et je te trouve marrant
      Alors sans attendre voici ma suggestion.

      Ecoute donc mon offre et dis moi ce que t’en penses
      Toi, moi et ta bestiole on pourrait s’associer.
      Faire un trio d’enfer pour traquer les primés,
      Si tu te sens d’attaque, entre donc dans la danse !


      Un bras tendu en signe d’invitation, la paume de la main tourné vers le ciel. C’était une coutume chez les anges. Cela signifiait que mon offre était lancée et s’envolait. S’il acceptait, il devait tendre son propre bras et symboliquement saisir l’offre et la ramener au sol. Concrètement, il lui suffisait de frapper avec sa main dans la mienne, mais un humain comprendrait-il ?

      -Trêves de poésie, je débarque et t'es à peu près le seul humain qui tient debout dans le coin. Et moi, je suis un peu largué, je comprend pas vos manies et vos habitudes, vos lois, vos coutumes et tout ce bordel. Vous êtes vraiment pas comme nous. Ça te dit qu'on s'associe pour que j’apprenne un peu tout ça?
        Trop occupé à courir pour suivre le rythme rapide de son étrange compagnon, Sören garda la réplique qu'il sentait déjà chatouiller son occiput pour plus tard. De toutes façons, son attention s'était reportée sur ses ailes... Qui battaient ! Oui, absolument, il avait beau cligner de l'œil, elles bougeaient toujours frénétiquement ! Comme celles d'un pigeon, d'un merle, d'une mouche, ou de n'importe quelle bestiole capable de voler !
        Absorbé par cette image, le jeune homme ne pensa pas tout de suite à réagir, lorsqu'il comprit que... l'ange s'apprêtait à se racheter en libérant celui qu'il avait assommé par la force.
        Trop tard pour dire quoi que ce soit. En l'espace de quelques secondes, les deux villageois qui tenaient le voleur s'étaient retrouvés au sol. Un nez cassé, un dos en vrac, et leur cortège d'injures.
        Morgan lui-même enfonça les griffes de l'une de ses pattes dans le pelage de son front, tant le comportement de l'étranger avait l'air de se limiter à un instinct primaire du genre : « si moi avoir fait mal en tapant, moi taper encore pour réparer dégâts ». Soupirant de lassitude, le chasseur imita le félin, avant de grommeler dans sa barbe légère.


        -T'es qu'un imbécile.

        Ceci dit, Sören rabattit son chapeau sur son visage. Il ne fallait surtout pas qu'on le voit faire ce qu'il allait faire, sans quoi, il risquait fort de se retrouver fiché en tant que criminel. Quant à l'autre... Et bien, tant pis ! Si on le dénonçait à la marine et que l'on entreprenait de réaliser un croquis, il se débrouillerait. De toutes façons, puisqu'il avait l'air d'être, en définitive, un chasseur de primes, il aurait sans doute un moyen sûr de se racheter.
        Fonçant en avant à son tour, le garçon s'aperçut que des badauds s'étaient groupés, visiblement décidés à lui bloquer le passage. Serrant les dents, il se pencha en avant, et, ventre à terre, accéléra brutalement, se faufilant entre les corps en les bousculant à peine, faisant preuve d'une agilité peu commune.


        -Plongée du Chatsseur !

        D'un geste vif, Sören prit le pauvre homme qui gisait à terre, inanimé, entre ses bras. Amaigri par la faim, le malheureux ne pesait pas bien lourd... Ce qui représentait néanmoins un avantage non négligeable.
        Sans se retourner, se doutant bien que l'ange le suivrait, le jeune homme se précipita dans la première ruelle. Passant d'un croisement à un autre à toute vitesse, il sentit bientôt qu'il n'était plus suivi. Haletant, il posa son fardeau à terre, avant de prendre place à ses côtés. Profitant de l'occasion, Morgan descendit sur ses genoux en ronronnant d'allégresse.
        Pointant un doigt vers son comparse, qui s'était bien débrouillé pour le suivre, Sören ferma brièvement les yeux, avant d'afficher un sourire narquois.


        -T'as une rime qui foire,
        T'as des manières de barbare,
        Fais pas le roublard !
        J'veux pas finir au parloir !

        C'gars c't'un paysan,
        Qui travaille pour du flan,
        'S'appelle' Petit Jean,
        Il veut nourrir ses enfants !


        D'un signe bref, le jeune homme fit signe à Morgan qu'il pouvait aller emmerder l'ange selon son bon vouloir. Ce qu'il entreprit avec application. Ronronnant plus fort, il se mit à lui trainer dans les jambes, manquant de le faire tomber plus d'une fois.

        -On dirait qu'il t'aime,
        T'en fais pas c'est une crème,
        Y'a pas de problème,
        Morgan le chat est bohème !


        Tout à fait conscient de ce qui venait être dit, le félin se retourna brutalement, et toisa brièvement son compagnon avec suspicion, avant de retourner se frotter à l'inconnu.

        -Une' petite' dernière :
        Je suis un grand solitaire,
        Ça devient galère,
        Lourd comme une grosse pierre !
        Allons prendre une' bière,
        On parlera de la mer !


        Interrompant son improvisation, Sören reprit son souffle calmement, avant de se relever en prenant appuis sur Petit Jean qui gisait contre le mur, toujours inanimé. Au passage, il glissa dans sa chemise un petit sac de patates qu'il avait dérobé sur un étal avant de s'engager dans la ruelle, caché par le tumulte, ainsi qu'un morceau de lard sec, qui avait gardé de la veille.
        Voyant que l'autre avait tendu la main vers le ciel, comme s'il essayait d'attraper une mouche tout en restant immobile, le jeune homme grommela. Il était vrai qu'il empestait méchamment, mais ce n'était pas une raison pour se moquer... Même si une vingtaine de ces insupportables bestioles ne le quittaient plus depuis quelques jours déjà !


        -J'espère que t'as pigé pourquoi j'tenais tant à le sortir de là. Sinon, j'vais en effet avoir ton éducation à r'faire, l'emplumé ! D'ailleurs, tu t'es même pas présenté... ça commence donc plutôt mal.

        Comme le chasseur s'était mis en marche, Morgan se déroba aux caresses prudentes de l'étranger, et bondit sur son épaule en prenant appuis sur sa besace, qui pendait sur sa hanche.

        -Et, puis, c'est quoi, ton délire, là ? J'veux dire, tes histoires, comme quoi tu s'rais « tombé », comme quoi tu s'rais « pas habitué » ? Pas habitué à quoi ? Merde, gars ! On dirait qu't'as jamais vu un bonhomme de ta vie ! 'Va d'abord falloir qu'tu m'expliques ton problème, si tu veux qu'on fasse un bout d'route ensemble.

        Malgré son ton neutre, légèrement sceptique et agacé, Sören ne pouvait s'empêcher d'éprouver une sympathie naissante pour l'ange. Sans doute en raison de son décalage profond avec la réalité, encore plus grand que le sien... car situé à un autre niveau. Lui avait su s'accommoder au quotidien de l'étrangeté du monde, parce qu'il y avait toujours vécu. Bon, évidemment, pour cela, il avait du quitter travail, famille et patrie [hrp : sans message subliminal], renoncer jusque là à toute amitié, mais au moins, il vivait à peu près selon son bon vouloir !
        Mais... Qu'en était-il exactement de son nouveau compagnon potentiel ?


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        Le garçon avait couru ventre à terre comme Pierre ! Pierre était une légende qu’on me racontait quand j’étais tout petit. Enfin quand on prenait le temps de me raconter une histoire, la plupart du temps, je m’endormais tout seul. Ca parlait d’un oiseau qui pouvait se transformer à moitié en cheval ou un truc comme ça. Et il courait avec ses quatre pattes au sol en même temps. Bizarre, je pensais que c’était juste des conneries qu’on racontait aux gosses pour qu’ils arrêtent de brailler à quatre heure du matin. Mais non, on dirait que les humains aussi courent comme ça ! Fascinant ! Je le regarde étonné et le voit se barrer avec le petit paysan entre les bras. Merde ! Il est en train de se barrer ! Je me mets à le suivre mais il va vite le bougre ! Apparemment, il n’était pas content non plus que j’ai mis les gardes à terre pour libérer l’autre !
        Jamais satisfaits, c’est pas vrai ! Arrêtez-le ! Pourquoi tu l’as arrêté ? Pourquoi tu l’as libéré ? Ces humains vont finir par me rendre fou !

        J’arrive enfin à le rattraper et le voit assis, tranquillement à coté du paysan qui continue à dormir. Héhé, c’est vrai que c’était un joli coup. Je vois la marque qui dépasse de sous son T-shirt au niveau du torse. Mon entraîneur aurait été fier d’une pareille frappe. Mais le chasseur de prime à l’air de vouloir me faire des reproches. L’homme affalé à ses cotés se nommait Petit Jean et travaille pour nourrir ses enfants... Ben ouais, comme tout le monde, non ? Je n’ai pas trop le temps de réfléchir plus longtemps à l’intérêt de ce discours que la bestiole s’approche de moi et se colle à mes chevilles. J’essaye de me baisser pour pouvoir enfin le toucher mais il passe entre mes jambes et devient hors d’atteinte. Je manque de me péter la gueule pour le toucher derrière moi mais il repasse devant ! Arghhh !!!! Cette bête est pire que son maître !

        -Mais viens là ! Mais... mais arrêtes !

        Je parviens enfin à poser la main dessus et lui frotte le dessus du crane avec la paume de ma main. C’est super doux ! Je veux continuer mais il se met soudain à vibrer comme s’il allait exploser je retire ma main, surpris, mais rien ne se passe. Je me retourne vers le garçon. Comment avait-il dit s’appeler déjà ? Sören Lechachasser ? Tu parles d’un nom de merde... Enfin, Sören ça suffira. Celui-ci semble envisager ma proposition mais gardait des réserves. Pourtant, un humain devrait être enchanté de recevoir un tel honneur ! Enfin, de toute évidence, il est pas comme les autres. C’est ce qui me plaît d’ailleurs ! Et en plus, il est partant pour une bière ! Haaa au moins, les humains connaissent l’alcool. Tout n’est donc pas à jeter dans leur civilisation. Repérant une taverne, j’en prend la direction en faisant signe à Sören de me suivre. L’animal saute sur son épaule et on s’assoit à une table. Au passage, je remarque que même s'il court comme un cheval, il marche comme un ange. Incompréhensible. Je sens bien que je vais devoir l’inviter, car vu l’odeur qu’il dégage, le garçon ne doit pas rouler sur les Berries.

        -J'espère que t'as pigé pourquoi j'tenais tant à le sortir de là. Sinon, j'vais en effet avoir ton éducation à r'faire, l'emplumé ! D'ailleurs, tu t'es même pas présenté... ça commence donc plutôt mal.

        Euh... Lui avouer que je ne comprenais pas la moindre chose de sa logique risquait de compromettre notre partenariat. Ce serait quand même dommage. Je vais bien finir par comprendre sa façon de penser plus tard, à force de le côtoyer.

        -Euh....Oui, oui... Il fallait... le.... Moi c’est James ! James Fermal !

        Un grand sourire, un changement de conversation... En espérant que ca marche ! Apparemment oui, il veut que je lui explique quelque chose à propos de moi. Je pige pas trop. Il veut connaître ma vie ? Mes origines ? Mon but ? Je sais pas trop. Bon ba après tout, si on doit passer du temps ensemble, se connaître un peu ne peut pas faire de mal.

        -Ben comme je t’ai dit, avant j’habitais à Skypiea comme tout le monde. Mais après une connerie que j’ai faite, les gardiens de l’ordre m’ont condamné à plonger dans la Mer Blanche. Tout les condamnés à mort subissent ce traitement et personne n’en ai jamais revenu. Mais mon impact Dial à amorti mon atterrissage et j’ai survécu. Votre monde d’humain n’était qu’une légende pour nous. Héhé, quand un enfant n’est pas sage, on lui fait peur en lui disant qu’il va finir humain. Ne le prend pas mal, hein, pour nous autres, les anges, vous êtes vraiment des monstres répugnants. Maintenant que je suis là, je vois bien que vous n’êtes pas si différent de nous. Enfin à part ce manque d’aile ; ça fait vraiment bizarre. Mais par contre je ne comprends rien à votre mode de vie et à votre façon de penser.

        Ca me semblait assez concis et complet. J’espère avoir répondu à ses attentes parce que je vois pas trop ce qu’il voulait savoir en me posant ce genre de question. Peut-être que les humains pensent également que les anges sont des légendes... Ca serait assez logique tout bien réfléchis, seul un mec super balèze comme moi peut survivre à la « Tombée de la Mer
        Blanche ». M’étonnerait bien que tous les condamnés de Skypiea se soient installés ici. Ah! Voilà nos bières!


        Dernière édition par James Fermal le Jeu 5 Jan 2012 - 23:15, édité 1 fois
          Arrivé au bistrot du coin, qui n'avait pas grand chose à voir avec le vieux bouge du port qu'il fréquentait depuis son arrivée sur Tanuki, Sören prit place sur l'un des tabourets en bois qui cernaient le comptoir. Les verres paraissaient propres, et la barbe du barman, bien peignée, ne semblait pas receler d'hôtes indésirables susceptibles de choir malencontreusement dans les boissons.
          L'emplumé, qui venait de se présenter en ayant l'air de vouloir éviter de revenir trop longtemps sur l'affaire Petit Jean, s'était enfin décidé à lui donner quelques informations en ce qui concernait ce qu'il était véritablement. Mais au lieu d'apporter plus de clarté, les explications du dénommé James [Hrp : on va faire comme si tu t'étais pas planté avec ton DC] ne firent que rajouter de l'obscurité à l'affaire. Tandis que deux choppes de bière bien mousseuse, fraiche et pétillante faisaient leur apparition sur le comptoir, le jeune homme caressa son chat, dubitatif.
          Skypiea... La Mer Blanche... Les Anges...
          Curieusement, il sentait qu'il avait déjà entendu cela quelque part. Les mots prenaient dans son esprit une étrange teneur, comme s'ils avaient été créés pour être chantés.
          Demeurant silencieux tandis que la mousse de sa bière – dont il raffolait pourtant – baissait, il fouilla ses souvenirs, essayant de se rappeler ce que ces termes exotiques avaient pu représenter pour lui.

          Soudain, un éclat brilla dans ses yeux. Empoignant sa choppe, il trinqua vigoureusement, et la vida de moitié en une seule lampée, avant de déloger Morgan de ses genoux pour le confier à son compagnon. Debout sur son siège, un pied sur le comptoir, le bouzouki en main, il s'éclaircit la voix et se mit à enchainer quelques accords. Lents et impérieux, ils formaient une sorte de marche épique, propice à accueillir une vieille légende chantée :


          -Il est de ces histoires qui traversent le temps,
          Il est de ces héros qui renoncent à l'oubli,
          Oyez l'histoire véritable de Norland !
          Oyez le menteur, arraché à la vie !

          Des rêves incarnés dans un sabre de fer,
          Des songes éveillés, un voyage en enfer,
          Norland, cette île, avec sa grand' cloche d'or,
          Dis moi, mon ami, tu l'entendais encore ?

          Quand les pauvres bourreaux ont fait leur office,
          A g'noux sur l'échafaud prêt pour le supplice,
          Regardais-tu la foule ivre de colère ?
          J'crois que t'attendais un signal de la mer.
          [Hrp ²: déjà mis dans ma fiche, mais c'est de circonstance =)]

          Sans cesser de jouer, optant simplement pour une rythmique plus soutenue, semblant très excité, le barde adressa un clin d'œil à James.

          -Et après, après, ça disait ça !

          Fermant les yeux pour mieux se souvenir de la chanson, Sören reprit lentement son souffle.

          -Ils ont bravé Dieu sur un bateau d'argent,
          Ont conquis les cieux sans faire' couler le sang,
          La Mer Blanche' te mènera sur Skypiea !
          Tiens bon la barre, le Logue Pose' pointe droit !

          Les anges' font légion au pays des nuages,
          Bidonjour mon ami, j'suis pas anthropophage,
          Ta route' fut longue, t'aurais pu mourir mille fois !
          Je n'suis plus pour toi un « il était une' fois »...


          Ayant terminé sa chanson, Sören laissa mourir le dernier accord lentement. Les clients de la taverne, qui n'avaient pu ignorer la voix forte et puissante du barde, se mirent, pour certains, à applaudir. En une fraction de seconde, comme le son de l'instrument avait amené sont lot de curieux, les deux compagnons se retrouvèrent en compagnie d'une nouvelle choppe chacun. Essuyant un verre, sourire sur les lèvres et cigarette dépassant à peine de son épaisse moustache, le patron avait pris son visage des bons jours.

          -Petit gars, tu refais ça quand tu veux ! J'ai rarement eu autant de monde que ça juste après l'heure du déjeuner.
          -Merci. Dis, quand on aura fini, puisque j'suis là, j'pourrais t'emprunter un tonneau, de l'eau et du savon ?

          Riant avec condescendance, l'homme posa son torchon sur son épaule, et se pencha sur le comptoir.

          -T'as pas l'air d'un mauvais garçon, alors c'est d'accord t'auras même une serviette. Comme ça, tu pourras chanter pour mes clients du soir tout en étant présentable. Et j'aurais pas à brûler le tabouret que t'auras utilisé ! Wah ah ah !

          Véritablement ravi, certain de pouvoir négocier un repas à peu près décent et peut-être même un coin sec où passer la nuit, Sören reporta son attention vers son compagnon.

          -Celui qui a écrit cette chanson en connaissait un rayon sur les légendes. Sauf qu'il croyait toujours tout c'qu'il racontait. Il en avait marre d'être traité comme un fou, alors il a pris la mer. Pour collecter encore plus de légendes à mettre en chanson, et pour les faire connaître comme des vérités au monde. J'suis pas tout à fait sur du passage sur l'anthropophage, par contre. D'autant plus qu'j'ai encore des doutes à c'sujet en c'qui t'concerne...

          Avant de laisser le temps à James de répondre quoi que ce soit, le barde poursuivit en prenant un air songeur :

          -Et dire que j'le croyais pas... ou pas assez, en tous cas... Donc, tu viens d'un pays situé au d'ssus d'nos têtes, t'as fait une chute de dix mille mètres, t'as survécu grâce à ton cul bordé d'nouilles, et là, tu tombes sur l'un des seuls gars de tout North Blue capable de croire c'que tu viens d'raconter ! Miaw ah ah ah ! T'es né sous une bonne étoile, voir dessus, mon gars !

          Hilare, Sören leva son verre.

          -Si t'es toujours ok, j'accepte de voyager avec toi. A un couillon qui débarque d'une terre qu'existe pas pour la plupart des hommes, et un fou qui a l'aventure dans les tripes à pas pouvoir tenir en place !

          Le chasseur trinqua avec conviction, et but une longue gorgée de bière, qu'il trouva encore meilleure que la précédente, et que tout ce qu'il avait pu boire au cours des dernières semaines. Sur les genoux de James, Morgan ronronnait paisiblement.
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          Et bang ! On dirait que toutes ces informations l’ont mis K.O. Le pauvre ! Il reste le regarde perdu dans le vague, sa choppe de bière à la main. Haha ! C’est vrai que je suis quelqu’un d’assez exceptionnel, mais bon, pas de quoi se mettre dans un état pareil quand même ! Juste au moment où j’hésite à le secouer pour qu’il réagisse, il semble reprendre ses esprits et gagne même un sourire ! Qu’est ce qui a bien pu se passer dans cette petite tête, aucune idée, mais en tout cas, il se torche sa bière comme un vrai ange et attrape son instrument. J’en ai jamais vu des trucs pareils d’ailleurs mais ça à des cordes, un peu comme une harpe. En tout cas, le son est moins mélodieux et plus.... punchy ! Les notes partent rapidement et viennent te frapper en plein ventre ! Le rythme était lent mais chaque son avait un poids imposant et t’amenait pas à pas vers le lieu où il voulait t’emmener. Et là, il s’est mis à chanter.

          Les vers contaient la vie ou tout du moins les aventures d’un certain Norland. Ça me disait vaguement quelque chose. Je crois que c’était justement le nom de l’humain dont on parlait aux enfants pour les effrayer. J’avais toujours pensé que cette histoire était inventée, mais si un humain avait entendu parler de lui, il avait peut-être réellement existé. Mais... je pigeais toujours pas pourquoi il s’était mis soudain à chanter ça ! Même si sa voix et son instrument étaient agréable à écouter, on était en train de picoler ! Mais là, il me fait un clin d’œil et je comprends que la partie qui va m’intéresser arrive.

          -Et après, après, ça disait ça !

          Le rythme devient plus soutenu, je ne peux m’empêcher de battre la cadence du pied et je remarque que beaucoup de badauds en font autant. Le couplet suivant parlait de personnes ayant rejoint Skypiea en traversant la mer Blanche, pris possession des cieux sans tuer qui que ce soit et qui était maintenant entré dans la légende. Il s’agissait surement de Mugiwara no Luffy, le seul être humain à avoir une connotation positive dans les histoires angéliques. Il aurait, d’après ce que racontent les anciens, libérés les anges d’un Dieu électrique. Ou un truc comme ça... Je me souviens plus trop, c’est des racontars de grand-mère tout ça. Plus personne ne se souvenait vraiment de ce qui s’était passé mais une chose de sur, il était monté de lui-même à Skypiea et avait rendu un grand service à son peuple. Que de souvenirs !

          La musique cesse, la dernière note dure une éternité, laissant une ambiance très bizarre sur les gens qui l’ont entendu, et même sur moi. Je me sens...nostalgique. C’est un peu fort, je n’ai quitté Skypiea que ce matin ! La musique a vraiment des vertus étonnantes des fois. Le public se met à applaudir et je me joins à eux. C’est vrai que c’était pas mal.... Forcément, ça parlait de mon peuple, ca ne pouvait qu’être bien ! Le patron du bar a tellement apprécié qu’il nous offre une autre bière gratuite. Y a des bons cotés à trainer avec Sören, héhé ! Avec sa verve naturelle, il réussit même à grappiller de quoi se laver. Bien joué ! Fallait peut-être que je commence à m’occuper de moi d’ailleurs ! L’heure avançait et les trois pommes n’avaient pas comblées ma fin, bien au contraire.

          -Si t'es toujours ok, j'accepte de voyager avec toi. A un couillon qui débarque d'une terre qu'existe pas pour la plupart des hommes, et un fou qui a l'aventure dans les tripes à pas pouvoir tenir en place !

          Haaaaaa ! Je savais bien qu’il allait finir par accepter ! Quelqu’un de censé ne refuse pas de partager les aventures d’un mec comme moi ! Le succès, la gloire et la fortune étaient mon futur, je le savais. Je lève ma choppe et frappe avec panache dans la sienne.

          -Ca roule, associé ! Marchons ensemble sur le chemin de la fortune ! Mouahahaha !

          Et zou ! La choppe en une fois, c’est une affaire qui roule ! Je caresse Morgan, le « chat », qui continue à vibrer étrangement. Mais cela ne me dérange plus, au contraire, je trouve ça plutôt apaisant et agréable. Je le porte pour le poser sur la table et il file rejoindre son maître. Je me lève et lui pose la main sur l’épaule. Je vais me surement me construire un endroit où dormir. Je savais pas encore comment, sans nuage, mais j’allais bien trouver un ou deux pigeons pour me montrer. Ou peut-être même pour me le faire, héhé !

          -Content que t’ais accepté, Sören ! Profites bien de ton repas et de ta nuit au chaud ! Moi je vais me poster sur la plage à la sortie de la ville, comme ça tu sauras où me trouver. Mais il commence à faire faim, je vais te laisser !

          Je lui prend la main et tape la mienne dans la sienne. Comme ça, au moins, je suis sûr qu’il aura compris et qu’il ne me laissera plus la main en l’air pendant dix minutes comme un idiot. Après un dernier gratouillis sur Morgan, je me retourne et m’en vais. Haaaaa ! Celui-là il m’a l’air d’avoir un véritable don pour la construction. Je chope l’humain par le col, le soulève de terre et le pose sur mon épaule. Il se met à se débattre mais je m’en fous et lui dit de se calmer, j’ai pas l’intention de lui faire du mal. C’est vrai, sinon qui me fera mon abri ? Je fais un clin d’œil à Sören avant de tourner à l’angle de la rue.
            James parti, Sören poussa un profond soupir, avant de se retourner vers le comptoir. L'aubergiste avait disparu, ma sa voix ne tarda pas à se faire entendre.

            -Petit ! Quand tu voudras, passe derrière, je t'ai préparé ton tonneau. La porte de gauche, du côté opposé à la cuisine !

            Véritablement ravi, sa journée allant décidément en s'améliorant, le barde se laissa glisser de son siège souplement, pour se diriger, suivi par ses mouches, dans la salle de bains improvisée.
            Et quel luxe ! Un tonneau rempli d'eau fumante, une bassine en fer blanc, une serviette propre sur un tabouret, du savon noir, une brosse. C'était parfait.
            Impatient de se débarrasser des deux centimètres de crasse multicolore qu'il se coltinait sur chaque centimètre de peau, Sören réserva une petite partie de l'eau qu'il vida dans la bassine, et y jeta les oripeaux qui lui servaient de vêtement avec un morceau de savon.
            Deux minutes plus tard, il chantait dans son bain, suffisamment fort pour que tout le comptoir en profite. Son répertoire de douche se limitant au terrible « j'ai la peau molle dans mon bain de formol » et à l'obscure « Cap'taine Cracra l'eau il aime ça », des cris de réprobation ne tardèrent pas à se faire entendre. Mais, habitué à la solitude, le jeune homme se contenta de chanter encore plus fort.

            Lorsqu'il refit son apparition dans la taverne, il avait l'air certes plus propre, mais portait pour seuls vêtements sa serviette de bain, son bouzouki et son chat, qui avait peine à trouver une prise sur ses épaules nues. Fronçant les sourcils et la moustache, le tavernier parut très las.


            -J'avais oublié ce petit détail...

            Mais, n'entendant plus rien, Sören posa ses fesses sur le comptoir, et commença à jouer et à chanter. Et cette fois-ci, au moins, malgré sa tenue, c'était quelque chose de décent. La soirée commençait à peine, mais déjà, quelques curieux venaient s'installer de part et d'autre du barde. Voyant cela, le patron ne trouva plus matière à discuter. Il servait bières sur bières, son musicien ayant eu la sagesse de commencer par une série de chansons à boire, dont certaines étaient connues de tous.

            -Tirer des bières, okay !
            Ohéohéo !
            Bon Dieu tu parles d'un poivrot !
            Même à fond d'cave dans un bistrot
            En lorgnant les beaujo',
            J'suis partant ohéooooo !


            Les minutes défilaient, puis les heures. La taverne ne désemplissait pas. Au contraire, un groupe de plus en plus compact s'entassait debout, et dansait sur la terre battue de manière anarchique. Quelques piliers, ravis de voir leur comptoir préféré s'animer, jouaient des percussions à la cuillère. Certains s'étaient enhardis à aller chercher des casseroles en cuisine, et faisaient un tapage de tous les diables
            Sentant que l'ambiance devenait de plus en plus chaleureuse et rythmée, Sören passa des chansons à boire, soutenues, gaillardes, mais posées, aux gigues et aux ritournelles, qui prirent vite l'allure de sarabandes infernales.
            Le visage trempé par la moiteur de la salle, le barde chantait avec conviction, d'une voix qui ne s'affaiblissait pas.


            -Quand Brook est au violon
            Et Franky à l'accordéon
            Y faudrait avoir trois jambes de bois pour ne pas danser la polka !
            Hyey ! Lalalala Hyey ! Ah, ah ah !
            Les drilles, ici, ça vide des barils,
            C'est pas d'la dentelle, ni du patchouli !
            'Sont vite beurrés mais pour les faire' tomber,
            'Faut sortir l'whiskey, et faire couler l'saké !


            Mais soudain, alerté par l'heure, le tavernier attrapa Sören à l'épaule, et lui glissa quelques mots à l'oreille : il était bientôt l'heure de fermer, et, si l'on faisait trop de bruit, la marine risquait de forcer la sortie de tout ce beau monde qui ne cessait de remplir les caisses du « Mille Sabords ».
            Comprenant vite le problème, le barde acheva sa chanson, et embraya sur quelque chose de beaucoup plus posé. Le thème était encore suffisamment gai pour faire la transition, mais déjà, les plus fatigués s'étaient arrêtés de danser. La tapage avait diminué de moitié.
            Puis, petit à petit, jouant avec les émotions de la foule, qu'il savait amplifié par les vapeurs de l'alcool, le jeune homme passa sur son registre mélancolique.


            -Quand je menai mon bateau au soir
            Ilaire, ilairitou, ilaire,
            Ilaire ô ma goélette !
            J'entendis la corne sonner,
            J'entendis la corne sonner,

            Elle me disait dans son sillage,
            Ilaire, ilairitou, ilaire,
            Ilaire ô ma goélette !
            Ta bien aimée vont l'enterrer.

            Ah ! Que dis-tu, vilaine' trompette,
            Ilaire, ilairitou, ilaire,
            Ilaire ô ma goélette !
            J'étais près d'elle hier au soir.


            Dans le fond, deux grands barbus, les yeux rouges, laissaient des larmes couler dans leurs verres de rhum. Une patrouille passa. Le calme était tel dans le « Mille Sabords » qu'ils ne prirent pas la peine de contrôler quoi que ce soit, songeant que le patron faisait sa fermeture en musique. Après tout, jamais personne n'avait eu à se plaindre de lui...
            Le danger passé, Sören joua encore quelques complaintes du même acabit, avant de repartir sur des rythmes plus joyeux, sans pour autant revenir sur l'ambiance endiablée du début de soirée. De toutes manières, plus personne n'était en état de danser. D'autant plus qu'une foule de chats s'étaient glissés dans la taverne, mystérieusement attirés par le barde, et rendaient toute valse extrêmement périlleuse. Ce dernier chantait à présent des récits épiques, concernant de vaillants pirates et d'autres aventuriers des mers.


            -One Piece et Calm Belt,
            Drapeau noir au grand mat,
            Ont quitté leur île, landes et fougères,
            Vers l'or de Gold Roger !
            Des rêves en bord de mer,
            Pieuses fripouilles, preux gibiers,
            Riches larrons si que pauvres vers,
            Vers l'or de Gold Roger !

            Tortures, vols et lèpre,
            De l'île céleste, qu'ai-je gagné ?
            Ventre maigre, rancune et chimères,
            Vers l'or de Gold Roger !
            Pirates assoiffés de guerre,
            D'argent et d'or mal gagné,
            Paradis vous changez en enfer
            Vers l'or de Gold Roger !


            Il se faisait maintenant très tard. Dans la taverne, les derniers courageux tournaient de l'œil. Le patron peinait à servir les derniers verres sans renverser la moitié du contenu de la bouteille à chaque mouvement. Sentant que la fatigue montait également en lui, et que sa voix commençait à se faire faiblissante, Sören posa son instrument, au terme de « L'or de Gold Roger ».
            La fermeture se fit sans encombre, et, comme il l'espérait, le tavernier lui offrit de rester pour ce qu'il restait de la nuit.
            Profitant d'une paillasse propre, épaisse et confortable et d'une bonne couverture, le jeune homme s'endormit profondément, non sans songer à James qui risquait de l'attendre un moment, au matin, dans sa niche glacée... Restait à espérer qu'en attendant, il n'entreprendrait rien de particulièrement stupide.



            [Hrp : Rp terminé, du coup. Pour une fois, toutes les chansons sont des références détournées. Amuse toi bien à les retrouver ;) ]
            • https://www.onepiece-requiem.net/t3618-soren-le-chat-hurlevent
            • https://www.onepiece-requiem.net/t3496-soren-hurlevent