Allods d'Akeem.
Quelques minutes seulement après avoir libérer l'usine des Luchas Pirates.
Quelques minutes seulement après avoir libérer l'usine des Luchas Pirates.
Si je m'remémore bien les cours de mon mentor, le colonel O Bannon, il me semble avoir un jours entendu son opinion sur ces Allods. Parmi tant de choses que j'avais plus ou moins oublié, il en est une qui me revient maintenant en tête : "Méfie toi des fous volants. Et surtout, ne monte jamais au grand jamais dans une de leur machine. Jamais !". Par mes trois couilles j'aurais dû mieux l'écouter... je s'rais p'tet pas dans la galère où je suis.
(...)
"Ça va là derrière ?!"
"...QUOI ?!"
"Ça va là derrière ?!"
"...QUOI ?! J'entends rien !"
"JE DISAIS... : CA VA DERRIÈRE ?!" me hurle presque dans l'oreille le type qui est assis juste devant moi, perçant à peine malgré ça le raffuts infernal qui nous entoure.
Mon grommellement se perdra donc tout naturellement dans les crachotements ininterrompus d'une mécanique où se mêle le vrombissement insupportable de pales en pleines frénésie. Ma tronche patibulaire qui affiche à tous le monde ma mauvaise humeur contraste alors parfaitement avec la mine béate du pilote qui vient de s'adresser à moi, un immense sourire de dément scindant l'énorme barbe qui lui sert de visage. Un fou... volant qui plus est... et le problème, c'est qu'on vole avec lui... En tout cas c'est l'horrible constat que m'offrent mes pieds, pendouillant tristement dans le vide tout en essayant désespérément de trouver appui sur un maigre patin métallique, petite consolation lorsqu'on se trouve au-dessus des nuages. Bon sang, c'que j'peux me sentir mieux à plusieurs centaines de mètres sous la surface de la mer qu'au dessus ! Y a pas à dire j'suis pas en confiance... et pour cause !
Mais avant d'aller plus loin, revoyons un peu les minutes précédentes...
A peine nous avions réussi à nous extirper d'une foule admirative et de leurs débordements d'affection, qu'arrive dans un tintamarre de fin du monde une drôle d'escadre, tout en hélices et en boulons, supplément d'huile fuyante et de cahots pathétiques. "Les fous volants et leurs drôles de machines"... Une sacré bande de barjos suicidaires si vous voulez mon avis... Pour rien au monde je ne prendrais le risque de monter dans un de leurs cercueils volants ! Jamais ! En tout cas voilà donc une centaine de ces erreurs mécaniques qui arrivent comme des fleurs, trompettes de guerre et vivats furieux aux bouts des lèvres ! Euh... si c'est la cavalerie, elle est en retard les gars, comme d'habitude... Et c'est effectivement le cas ! Réussissant à percer le blocus des révolutionnaires locaux, la bande de voltigeurs s'est organisée pour libérer l'usine et ses otages, débarquant sans avoir su qu'une bande de marines venue à l'improvise était déjà sur l'affaire : Nous !Quelques explications plus tard avec leur chef et un joli lot de motivation par dessus, voilà tout c'beau monde est toujours chaud comme la braise ! Ils étaient venus pour se battre et on leur a sucré leur baston ! Tatata... il sera pas dit que j'suis un rat, j'vais leur donner l'occaz' de s'faire dorer. J'ai un gorille en fuite et toute une partie de l'île encore sous la coupe des rebelles drakonites, deux bonnes raisons de les mettre à contribution. Battons le fer pendant qu'il est chaud, c'est l'heure de poursuivre sur notre lancée et de percer leurs lignes ! Il en faut pas beaucoup pour convaincre ces tarés volants de mener l'offensive, et de nous permettre de participer aux réjouissance par la même occaz'. De toutes façon la moitié était déjà en train de décoller, c'est tout juste s'il n'a pas fallu qu'on se jette dans le premier engin devant nous pour ne pas rester à la traine ! Non mais quel bordel j'vous jure ! Aucune organisation digne de ce nom, juste du concentré de motivation et un chouïa de bordel bienheureux ! Nous voilà donc partie intégrante d'un grand ballet aérien tout en vrombissements et en bruits de moteurs qui dératent... Comment ça j'vous ai dit que j'monterai jamais là dedans ?... ouaip, ben dans l'effervescence j'me suis pas écouté... et croyez moi que j'le regrette !
- Spoiler:
Nous voilà donc les SW au grand complet, répartis dans divers appareils plus ou moins performants, traversant les nuages à la poursuite d'un Potemkin mal au point et à la recherche de soutient. Direct chez les révo qu'il va nous mener Huhuhu ! Sur la papier ça sonne bien... mais dans la pratique c'est moins top. A bords d'un espèce de gros coffre vert kaki monté sous hélice, nous fusons dans les airs aux grès des trous d'air et des talents mitigés du pilote : un vieux barbu pété du ciboulot, la bonne humeur en bonus ! Autour de nous, le reste de ces camarades nous escortent, bien décidés à jouer dans les airs une sacrée bataille contre les drakonites ; qui si l'ont en croit leurs habitudes, ne se feront pas prier pour venir à notre rencontre. Un duel pour savoir quel groupe sera le maitre des cieux... une bataille dans laquelle je n'me sens pas vraiment concerné... en fait si on pouvait juste éviter de se crasher ça s'rait déjà pas mal...
Et comme si ça n'suffisait pas, ce con de pilote a trouvé malin d'accrocher sous le capot de son appareil deux Musico-dials géants, éructant une musique à pleins pots ! Sûr que ça fait monter l'adrénaline, mais putain quels tarés !
Alors comme je sais que l'action ne va pas tarder et que j'dois être en forme, je profite de mon mieux de ce moment de pseudo-repos, afin de panser mes plaies et mes bosses, si nombreuses depuis ma rencontre avec Potemkin. Y a pas à dire, il sait cogner le bougre... et encaisser aussi. Mon costume SW "aventurier" ayant pas mal trinqué dans l'affaire, j'en profite aussi pour le changer contre un autre, dans des tons moins... "marins". Enfin bon... pas évident vu l'espace qu'on a ici. Un nain aurait du mal à s'branler sans s'cogner aux murs ! Chienlit !
"..."
"QUOI ?!"
"J'AI DIT : ON A PAS BEAUCOUP D'ESPACE !"
"AH OUI ?!
"Hiiiiiii !"
"Ben ouais quoi ! On est serré comme des sardines derrière !
Et tout d'abord... Que fout un putain de cheval ici ?! Il prend toute la place ! Virez-moi cette saloperie !"
"Hiiiiiii !"
"JINNY ?! C'est ma jument ! Elle est belle hein ? J'peux pas la virer, sans elle on n'serait plus d'la cavalerie aéroportée, kishkishkish..."
"Hiiiiiii !"
"Grommelemele..."
Des fous j'vous dis... des tarés intégraux !
(...)
Pendant ce temps, dans un des recoins les plus sombres d'Aurora, sur l'allod Yasmen :
Un groupe d'une vingtaine d'homme se faufile en catimini entre les bâtiments, visiblement soucieux de ne pas attirer l'attention durant leurs recherches. Au bout d'un moment, l'un d'entre eux s'adresse discrètement à celui qui semble le meneur, avançant d'un pas plus sur, quelques mètre devant.
- Euh... Stan ?...
- ...
- Stanislas ?...
- Ouais quoi ?
- Ben... t'es sûr que c'est la bonne solution ?... J'veux dire, Potemkin c'est une vraie brute quoi. J'suis pas sûr de vouloir me mettre à ses ordres, et les autres gars sont d'accords avec moi.
- Raaaah... mais combien de fois il faudra que j'vous l'explique ? C'est Drake qu'on vise ! Potemkin devrait juste nous servir à nous introduire à ses côtés ! Une fois sous la bannière de Drake, à nous la liberté ! Plus de marine ! Plus de contraintes ! De toutes façon nous ne pouvons plus faire machine arrière.
- ...
- Quoi ?!
- Non rien rien... Mais j'continue à penser que c'était une mauvaise idée...
Peu convaincu, l'homme laisse son chef reprendre de l'avance, afin de rejoindre le petit groupe en arrière. Tel des moutons, ceux-ci suivent docilement l'autorité du meneur, un soupçon de crainte et de doute dans les regards. Que pourraient-ils faire de plus ?...
Dernière édition par Toji Arashibourei le Jeu 5 Jan 2012 - 13:04, édité 1 fois