En ce magnifique début de soirée, le vent venant de la mer caressait doucement les rues de Goldville (et non pas Gloat ou Gloamville, comme le croyait Ange ; enfin c’était presque ça, non ?). Goldville était une ville de taille moyenne établie sur la majeure partie d’une île à peine plus grande, à une dizaine de lieues de Logue Town ; elle vivait principalement de la pêche, du commerce et du tourisme. Dans le port, on trouve toutes sortes de bateaux : embarcations de pêche, caravelles, navires pirates, et aussi, en regardant bien, un bateau de la marine ; on y trouve aussi le Lady million, le navire des truands, actuellement à quai pour des réparations indispensables avant de rejoindre Grand Line.
C’est dans l’une des ruelles de la ville que l’on rejoint Ange Del Flo. Chose rare, il sait exactement ou il va : à la recherche d’un de l’indicateur le la maffia que l’on lui avait recommandé, il ne lui fallut beaucoup de temps passé dans les bars du port à questionner les habitants pour savoir ou trouver son personnage. A sa surprise, le fait de prononcer "TnT" faisait des merveilles, et l’on s’était fait un plaisir de le renseigner. Brocante Aaron Salace, 17 rue de la bonne fortune, située entre l’allée des pigeons et la rue du touriste crédule ; facile à trouver.
Cependant, au détour d’une maison, alors qu’il croyait toucher au but le voleur fût bien obligé de s’arrêter : devant lui se tenaient trois enfants, dont les âges devaient varier de 9 à 12 ans –enfin à peu près, évaluer les âges ce n’était pas trop son truc-. Ange les aurait sans doute ignorés et surement bousculés avant de reprendre sa route s’ils n’avaient pas été armés. En plus, ils affectaient tous un air méchant.
Courageux, mais pas téméraire : je vais faire un détour.
L’albinos pivota sur lui-même, pour se retrouver nez à nez à deux autres jeunes de respectivement 8 et 10 ans –en gros-, l’un en possession d’un maillet et l’autre de… d’un gros dictionnaire ?
L’un des enfants, celui qui semblait être le meneur, prît la parole :
- Tu le vois bien, étranger, toutes les issues te sont coupées. Mais ne t’inquiète pas : si tu fais ce qu’on te dit on sera gentils. Comme c’est un personnage secondaire au dessus du lot, il a même le droit à une couleur particulière, ce qui laisse présager le pire !
- Oui, on veut juste que tu nous donnes tous tes sous.
- Et même que si tu le fais, On ne te tapera pas trop.
- ‘xact
- Ouais, étranger, et tu ne finiras peut-être même pas dans une poubelle.
Haha, des gamins ! De simples gamins qui se prennent pour des grands ! Tu as eu peur pour rien.
- Ho-ho-ho (rire forcé), vous êtes de sacrés farceurs, hein ? Allez, bonne soirée les jeunes !
Le cambrioleur essaya de continuer son chemin, mais avant même d’avoir fait un pas le chef du groupe avait pointé son arme (une espèce de canne à pêche avec un assortiment de hameçons au bout) sur son torse. Il esquissa le sourire que font tous les chefs méchants dans ce genre de situation, et déclara :
- Plus un pas, étranger. On dirait que tu ne sais pas à qui tu as affaire ! Nous sommes…
- (en chœur) Nous sommes …
- Vous êtes… ?
- Nous sommes la bande…
- La bande …
- ‘bande ?
- Nous sommes des membres de la bande des terreurs des bas quartiers de Goldville, sous les ordres du terrible Jeff « deux visages », terreurs des bas quartiers de Goldville !
- Et tu es sur notre territoire de chasse !
- Ouais !
- ‘xact !
- Alors, tu commences à avoir peur étranger ?!
- …
Bon, j’ai pour principe de ne pas frapper les enfants. C’est mal et c’est lâche, mais ceux-là commencent à me pomper l’air.
D’ailleurs, depuis quand est-ce que tu as des principes ?
Sans crier gare, Ange saisit l’arme-canne à pêche d’une main et gifla son propriétaire de l’autre. Les gamins s’écartèrent précipitamment, mais l’un d’eux ne pût échapper au coup-de-pied-dans-le-derrière punisseur du sauvage. Dévoilant des crocs, pointant ses griffes, bavant et ricanant sans retenue, il réussissait pour une fois à terroriser des gens, et en profitait bien. Il lui suffit ensuite de lâcher un « mouahahaha ! » tout en dégainant une dague pour faire déguerpir ses agresseurs.
Non mais ! Pour qui ils se prennent ceux-là ?! Tsss, il a fallu que tu tombes sur le seul coin mal fréquenté de l’île.
Rue de la bonne fortune : c’est ici ! Le numéro dix sept… hum, alors… douze, quatorze, seize, … dix-huit ? Ah zut, il était du côté des chiffres pairs. Le voleur resta en plan le temps de comprendre le fonctionnement de la numérotation des maisons, puis se retourna et vît ce qu’il cherchait : de l’autre côté de la rue se trouvait bien en évidence la brocante ; la vitrine affichait un bric à brac comme on en voit dans tous les magasins de ce genre, qui tenait plus du décor que de la marchandise. Le voleur entra.
Monsieur Aaron Salace, brocanteur mais surtout informateur de la maffia à mi-temps était un homme comme on en voit tous les jours dans la rue : une apparence simple, prévue que pour n’apparaitre que sur quelques cases, et un visage comme dessiné à la va-vite que l’on oublie dès que l’on ne l’a plus sous les yeux.
Répétant le mot de passe convenu, le voleur déclara :
- Quel temps agréable pour promener son dindon de compagnie, n’est-ce pas ?
- A qui le dites-vous ! Sauf que moi, j’ai juste un chapon apprivoisé.
C’était la réponse convenue. Prudemment, il regarda autour de lui, sous son comptoir, puis à travers la vitre avant d’ajouter :
- Monsieur Delflo, je suppose ? On m’a prévenu de votre arrivée.
Ange décida d’essayer l’art des questions de manière indirecte. Il n’avait pas beaucoup de pratique, mais il avait beaucoup regardé faire. Il s’appuya sur le comptoir, fît un grand sourire, et répondit:
- C’est mon nom. On m’a dit que vous aviez des renseignements pour moi.
- C’est possible, en effet. Le brocanteur sourit à son tour. Avez-vous déjà entendu parler des fruits du démon ?
Le cambrioleur connaissait. Dans sa tribu, on se transmettait de génération en génération la légende du chaman qui après avoir mangé un fruit étrange avait acquis la capacité de changer de couleur. Pas très utile comme pouvoir, me direz-vous, mais c’est suffisant pour impressionner une bande de naïfs de la trempe d’Ange. Il acquiesça.
- Et avez-vous déjà entendu parler de Wrath, le fameux capitaine corsaire qui a fait des ravages sur West Blue dernièrement ?
Bien qu’étant initié aux joies de la lecture, le sauvage ne lisait pas les journaux.
- Qui ça ? C’est une célébrité locale ?
Tss, encore un de ces simples d’esprits que l’on ne recrute dans la maffia que pour leur talent au combat, soupira intérieurement Aaron.
- Ahem, pas que. Il se trouve que ce corsaire, maintenant décédé, avait en sa possession une collection de fruits démoniaques, et que l’un d’eux ce trouve maintenant ici, à Goldville.
Voyant que l’expression du visage peu inspirée du cambrioleur, il ajouta :
- Et vous n’êtes surement pas sans savoir que chacun de ces fruits valent une fortune. Des dizaines de millions de berrys au bas mot.
Je suis en train de passer pour un ignorant et un abruti non ?
Comme d’habitude, hum ! Enfin, oui, c’est exactement ça.
Je vais essayer de caser une remarque intelligente, alors. Ça va faire personnage ténébreux et taciturne.
Ou alors type coincé ; il ne te manque que les cheveux noirs avec des épis.
Le commerçant expliqua au pirate avec des mots simples de quoi il retournait : une fois le Corsaire mort, divers organismes s’étaient accaparés certaines des pièces de sa collection de fruits. L’un avait été emporté et ramené à Goldville par un pirate qui espérait en tirer un bon prix avant de quitter le métier. Malheureusement pour lui, il s’en était fait dépouiller quelques jours après son arrivée par une bande de jeunes qui sévissait dans les environs. L’informateur s’était renseigné : le chef de ce gang était un certain Jeff, qui se présentait comme la terreur des bas quartiers de la ville. Son quartier général était situé quelque part dans les environs, mais il ne savait pas exactement ou.
Ange chercha à quels moments de la conversation il pourrait caser une réplique qui en mettrait plein la vue à son interlocuteur, mais il ne réussit à balbutier que des « ah », et des « d’accord ».
Après avoir soigneusement noté toutes ces informations dans un recoin de sa tête, l’albinos prît congé de monsieur Salace.
Quelques minutes seulement après le départ du pirate, un autre personnage entra dans la boutique. C’était un personnage d’une certaine taille aux cheveux blonds et vêtu à la manière d’un aristocrate négligé. Il fût forcé de baisser la tête pour entrer afin de ne pas faire tomber son chapeau haut-de-forme, rajusta son couvre chef, inspecta la pièce d’un œil critique, puis se dirigea tout droit vers le brocanteur.
- Tu vas me répéter tout ce que tu viens de dire à cet homme.
Ce n’était pas un ordre : c’était l’énonciation d’un futur proche.
C’est dans l’une des ruelles de la ville que l’on rejoint Ange Del Flo. Chose rare, il sait exactement ou il va : à la recherche d’un de l’indicateur le la maffia que l’on lui avait recommandé, il ne lui fallut beaucoup de temps passé dans les bars du port à questionner les habitants pour savoir ou trouver son personnage. A sa surprise, le fait de prononcer "TnT" faisait des merveilles, et l’on s’était fait un plaisir de le renseigner. Brocante Aaron Salace, 17 rue de la bonne fortune, située entre l’allée des pigeons et la rue du touriste crédule ; facile à trouver.
Cependant, au détour d’une maison, alors qu’il croyait toucher au but le voleur fût bien obligé de s’arrêter : devant lui se tenaient trois enfants, dont les âges devaient varier de 9 à 12 ans –enfin à peu près, évaluer les âges ce n’était pas trop son truc-. Ange les aurait sans doute ignorés et surement bousculés avant de reprendre sa route s’ils n’avaient pas été armés. En plus, ils affectaient tous un air méchant.
Courageux, mais pas téméraire : je vais faire un détour.
L’albinos pivota sur lui-même, pour se retrouver nez à nez à deux autres jeunes de respectivement 8 et 10 ans –en gros-, l’un en possession d’un maillet et l’autre de… d’un gros dictionnaire ?
L’un des enfants, celui qui semblait être le meneur, prît la parole :
- Tu le vois bien, étranger, toutes les issues te sont coupées. Mais ne t’inquiète pas : si tu fais ce qu’on te dit on sera gentils. Comme c’est un personnage secondaire au dessus du lot, il a même le droit à une couleur particulière, ce qui laisse présager le pire !
- Oui, on veut juste que tu nous donnes tous tes sous.
- Et même que si tu le fais, On ne te tapera pas trop.
- ‘xact
- Ouais, étranger, et tu ne finiras peut-être même pas dans une poubelle.
Haha, des gamins ! De simples gamins qui se prennent pour des grands ! Tu as eu peur pour rien.
- Ho-ho-ho (rire forcé), vous êtes de sacrés farceurs, hein ? Allez, bonne soirée les jeunes !
Le cambrioleur essaya de continuer son chemin, mais avant même d’avoir fait un pas le chef du groupe avait pointé son arme (une espèce de canne à pêche avec un assortiment de hameçons au bout) sur son torse. Il esquissa le sourire que font tous les chefs méchants dans ce genre de situation, et déclara :
- Plus un pas, étranger. On dirait que tu ne sais pas à qui tu as affaire ! Nous sommes…
- (en chœur) Nous sommes …
- Vous êtes… ?
- Nous sommes la bande…
- La bande …
- ‘bande ?
- Nous sommes des membres de la bande des terreurs des bas quartiers de Goldville, sous les ordres du terrible Jeff « deux visages », terreurs des bas quartiers de Goldville !
- Et tu es sur notre territoire de chasse !
- Ouais !
- ‘xact !
- Alors, tu commences à avoir peur étranger ?!
- …
Bon, j’ai pour principe de ne pas frapper les enfants. C’est mal et c’est lâche, mais ceux-là commencent à me pomper l’air.
D’ailleurs, depuis quand est-ce que tu as des principes ?
Sans crier gare, Ange saisit l’arme-canne à pêche d’une main et gifla son propriétaire de l’autre. Les gamins s’écartèrent précipitamment, mais l’un d’eux ne pût échapper au coup-de-pied-dans-le-derrière punisseur du sauvage. Dévoilant des crocs, pointant ses griffes, bavant et ricanant sans retenue, il réussissait pour une fois à terroriser des gens, et en profitait bien. Il lui suffit ensuite de lâcher un « mouahahaha ! » tout en dégainant une dague pour faire déguerpir ses agresseurs.
Non mais ! Pour qui ils se prennent ceux-là ?! Tsss, il a fallu que tu tombes sur le seul coin mal fréquenté de l’île.
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Rue de la bonne fortune : c’est ici ! Le numéro dix sept… hum, alors… douze, quatorze, seize, … dix-huit ? Ah zut, il était du côté des chiffres pairs. Le voleur resta en plan le temps de comprendre le fonctionnement de la numérotation des maisons, puis se retourna et vît ce qu’il cherchait : de l’autre côté de la rue se trouvait bien en évidence la brocante ; la vitrine affichait un bric à brac comme on en voit dans tous les magasins de ce genre, qui tenait plus du décor que de la marchandise. Le voleur entra.
Monsieur Aaron Salace, brocanteur mais surtout informateur de la maffia à mi-temps était un homme comme on en voit tous les jours dans la rue : une apparence simple, prévue que pour n’apparaitre que sur quelques cases, et un visage comme dessiné à la va-vite que l’on oublie dès que l’on ne l’a plus sous les yeux.
Répétant le mot de passe convenu, le voleur déclara :
- Quel temps agréable pour promener son dindon de compagnie, n’est-ce pas ?
- A qui le dites-vous ! Sauf que moi, j’ai juste un chapon apprivoisé.
C’était la réponse convenue. Prudemment, il regarda autour de lui, sous son comptoir, puis à travers la vitre avant d’ajouter :
- Monsieur Delflo, je suppose ? On m’a prévenu de votre arrivée.
Ange décida d’essayer l’art des questions de manière indirecte. Il n’avait pas beaucoup de pratique, mais il avait beaucoup regardé faire. Il s’appuya sur le comptoir, fît un grand sourire, et répondit:
- C’est mon nom. On m’a dit que vous aviez des renseignements pour moi.
- C’est possible, en effet. Le brocanteur sourit à son tour. Avez-vous déjà entendu parler des fruits du démon ?
Le cambrioleur connaissait. Dans sa tribu, on se transmettait de génération en génération la légende du chaman qui après avoir mangé un fruit étrange avait acquis la capacité de changer de couleur. Pas très utile comme pouvoir, me direz-vous, mais c’est suffisant pour impressionner une bande de naïfs de la trempe d’Ange. Il acquiesça.
- Et avez-vous déjà entendu parler de Wrath, le fameux capitaine corsaire qui a fait des ravages sur West Blue dernièrement ?
Bien qu’étant initié aux joies de la lecture, le sauvage ne lisait pas les journaux.
- Qui ça ? C’est une célébrité locale ?
Tss, encore un de ces simples d’esprits que l’on ne recrute dans la maffia que pour leur talent au combat, soupira intérieurement Aaron.
- Ahem, pas que. Il se trouve que ce corsaire, maintenant décédé, avait en sa possession une collection de fruits démoniaques, et que l’un d’eux ce trouve maintenant ici, à Goldville.
Voyant que l’expression du visage peu inspirée du cambrioleur, il ajouta :
- Et vous n’êtes surement pas sans savoir que chacun de ces fruits valent une fortune. Des dizaines de millions de berrys au bas mot.
Je suis en train de passer pour un ignorant et un abruti non ?
Comme d’habitude, hum ! Enfin, oui, c’est exactement ça.
Je vais essayer de caser une remarque intelligente, alors. Ça va faire personnage ténébreux et taciturne.
Ou alors type coincé ; il ne te manque que les cheveux noirs avec des épis.
Le commerçant expliqua au pirate avec des mots simples de quoi il retournait : une fois le Corsaire mort, divers organismes s’étaient accaparés certaines des pièces de sa collection de fruits. L’un avait été emporté et ramené à Goldville par un pirate qui espérait en tirer un bon prix avant de quitter le métier. Malheureusement pour lui, il s’en était fait dépouiller quelques jours après son arrivée par une bande de jeunes qui sévissait dans les environs. L’informateur s’était renseigné : le chef de ce gang était un certain Jeff, qui se présentait comme la terreur des bas quartiers de la ville. Son quartier général était situé quelque part dans les environs, mais il ne savait pas exactement ou.
Ange chercha à quels moments de la conversation il pourrait caser une réplique qui en mettrait plein la vue à son interlocuteur, mais il ne réussit à balbutier que des « ah », et des « d’accord ».
Après avoir soigneusement noté toutes ces informations dans un recoin de sa tête, l’albinos prît congé de monsieur Salace.
***
Quelques minutes seulement après le départ du pirate, un autre personnage entra dans la boutique. C’était un personnage d’une certaine taille aux cheveux blonds et vêtu à la manière d’un aristocrate négligé. Il fût forcé de baisser la tête pour entrer afin de ne pas faire tomber son chapeau haut-de-forme, rajusta son couvre chef, inspecta la pièce d’un œil critique, puis se dirigea tout droit vers le brocanteur.
- Tu vas me répéter tout ce que tu viens de dire à cet homme.
Ce n’était pas un ordre : c’était l’énonciation d’un futur proche.