Rappel du premier message :
La chaloupe s’écrasa contre le sable dans un froissement familier. Le sable s’écarta et accueillit le bois de la miteuse embarcation comme le premier baiser d’une pucelle, du moins ce fut l’image qui parvint à l’esprit du bedonnant personnage qui trônait là. Une large veste marronnasse trônait sur ses épaules, rendue rêche par le contraste du sel et du vent. Il se gratta les replis de ses multiples mentons, à voir sa carrure, c’était un miracle s’il n’avait pas pris l’eau jusque là. Il rendait ridicule les plus imposants des hommes, et était aussi large que haut. Ce qui n’était pas peu dire. Nonchalant, il posa un pied sur le sable, grimaçant en sentant l’eau lui lécher les chausses. Puis, tirant sur le tissu coloré de son pantalon, il fit passer sa jambe mutilée par-dessus et l’enfonça directement dans la plage détrempée. La pointe en bois s’enfonça allègrement dans celle-ci, mais il l’en retira avec un bruit de succion écœurant. Un rire gras s’exhala de sa gorge, puis il s’avança vers le centre de la plage, ou un petit gratin s’était rassemblé là, pour lui. Au loin, on pouvait encore apercevoir le navire qui l’avait amené ici, aux couleurs de la Marine, qui ballotait au gré des éléments. Mais il n’eut pas même un regard pour celui-ci, il se contenta d’attraper le bas de sa veste et de l’essorer paisiblement. Un cache-œil noir lui mangeait la moitié de la face, et un bandeau rouge cachait son crâne glabre. On aurait pu le prendre pour un authentique pirate, mais son air satisfait et sa démarche goguenarde trahissait quelque chose de bien plus sournois. Il fallut donc qu’un raclement de gorge ne le tire de sa tranquille besogne.
« Hum, hum. Mac Finnigan, nous vous attendions. » lui adressa un gars, les bras croisés.
Il le dévisageait de haut, et Midas n’aimait pas ça. Il sentait sous ce ton sous-jacent un mépris pour sa personne. Enfin, s’il devait s’arrêter à ça … Le p’tit monsieur se baladait avec deux katanas au côté et arborait l’insigne du Colonel émérite. Hé hé. Ils avaient du attendre là des lustres, les pauvres. Mac ignora royalement les types, soit le Colonel et sa petite armée d’élite, environ une quinzaine de pelés. Les cheveux longs, le chapeau pointu bizarre. Oui, oui, c’était Hyugen Komamuri, un des Colonels dépêchés ici pour les événements à venir. C’était dommage à vrai dire, il aurait bien préféré se bourrer la panse et descendre un demi tonneau de blonde avant d’entamer le protocole. Barf, peu importait, tout venait à qui savait attendre. Le Colonel soupira. Hé hé. Faire chier les gars qui s’croyaient important, ça c’était marrant. Mais pour l’moment, y’avait d’autre chats à fouetter … ou d’autres loups. Midas se redressa et toisa le gradé de toute sa hauteur. Peu importait le rang, peu importait la gueule, c’était qu’un p’tit merdeux, et les p’tits merdeux ça couinait toujours.
« La bouffe, la bière et ma table. On verra après. » grogna-t-il, lui offrant un joli sourire de ses grandes dents.
Le Marine eut la bonne idée d’opiner du chef avant de l’inviter à le suivre, escorté de ses pelés. Et ainsi commençait le chemin jusqu’au sommet de la falaise. Malgré son embonpoint, Mac ne freina pas un seul instant la marche. Il cheminait au même rythme que les soldats et dévisageait la plage avec la ferveur d’un gosse. Là, les Black Templars. Ouais, ces abrutis désireux d’justice ou de vengeance, l’un ou l’autre de toute manière ils avaient répondu à son appel. Ouais, ils restaient là comme des pions et leur instabilité hurlait leur envie d’en découdre. Bwahahah. Tout se passait pour le mieux. Oh oh. Y’avait encore d’autres bonnets par-ci par-là, mais là où l’armure dorée de l’autre imbécile aidait l’bon vieux Finnigan à les distinguer, les autres étaient un peu plus difficiles à deviner. Et puis il connaissait pas tous ceux qui s’trônaient là aussi. Sur la baie, il y avait de quoi recevoir les vaisseaux tant attendus. Ah, y’avait longtemps qu’il n’y avait pas eu un aussi joli front commun. Et il n’avait pas encore vu tout ce qui se prélassait au centre du QG. Une bataille allait s’présager, et y’allait y avoir du beau monde. Tout ça grâce à lui, si c’était pas beau. Il aurait été con que les Marines se fassent charcuter en deux-deux, aussi. Tout comme il aurait été con qu’il se fasse pas un pactole.
« Tout a été installé, comme vous le … vouliez. » lâcha Hyugen, sans même regarder Mac.
Le gradé désigna un morceau de bois massif où un véritable festin trônait. Hu hu hu. L’odeur du rôti fit rugir l’estomac. Le tout faisait face à la mer et offrait une vue imprenable sur la baie. Le combat se déroulerait pendant son festin, et dire qu’il était payé pour ça en plus. Informations inestimables, grande aide à la Marine. Blabla. Tout ce qui comptait c’était les contacts, et avec un coup comme ça, on était pas prêt de l’emmerder avant longtemps. Le colosse se dirigea vers son dû et tira la chaise de son énorme paluche. Il s’assit lourdement dessus puis attrapa une chope pleine et s’en rinça allègrement le gosier. Il s’essuya la bouche du revers de la main et éclata d’un rire gras.
« Ah ah ah ! J’attends ça depuis des lustres. Ça va saigner aujourd’hui, n’est-ce pas Colonel Komamuri ? » se gaussa le chasseur de prime.
Le Marine plissa les yeux. Oh, il n’appréciait pas le p’tit gars ? Mais s’il seulement il savait tout ce que l’ami Finnigan avait trimé pour eux … Mac rôta exagérément puis montra du doigt l’horizon, où l’ombre d’un navire commençait à poindre. Il avala une bouchée de pain puis tapa sur la table, pour attirer l’attention des hommes qui siégeaient à leurs côtés. On ne pouvait pas distinguer de pavillon à cette distance, mais y’avait cachalot sous gravillon, c’était certain.
« Pas de panique, Midas, il y a trente bâtiments entre eux et nous. Et après ça, vos … amis sur la plage. Ils ne remonteront pas jusqu’à nous. » marmonna Hyugen, visiblement agacé de devoir tenir compagnie au ‘Gros Porc’.
« Hu hu. Ça je sais, j’disais juste que le spectacle allait commencer de ce côté. Et puis t’es là pour me protéger quoi qu’il arrive, hein mon gars ? » ricana-t-il, entre deux lampées de bière.
« Colonel Komamuri. » répliqua le gradé, lâchant un soupir de lassitude.
Et peu à peu, une véritable flotte se dessina aux côtés du premier des bateaux, dans une parfaite synchronisation. Un sourire amusé se peint sur le visage de Mac, alors qu’il engloutissait une tranche de lard à pleines dents. Des révos sur l’eau, ça c’était comique. Un des hommes du Colonel tira une longue vue de sa ceinture puis lâcha un juron et passa l’outil à son supérieur.
« Pavillon noir ?! C’est quoi ce merdier … Midas !! » hurla Hyugen, tournant vers le chasseur de prime un regard meurtrier.
Ce dernier s’arrêta, fourchette en bouche. Il leva un regard interrogateur vers l’horizon puis vers Hyugen. Qu’est-ce que c’était que ce merdier ? Des pirates ?! Pas vraiment dans le délire de la situation là, il était pourtant sûr de ses informations. Mac posa son ustensile dans son assiette, perplexe.
« Oh. Ça doit être dans le délire des Révolutionnaires, j’y suis pour rien moi. J’ai des infos, je les file. Il se trouve que j’avais des preuves. Assez de preuves pour que le Commandant Aizen Hour vous fasse rameuter ici, gars. Alors vient pas me souffler dans les bronches sous prétexte que … » repondit-il, faisant mine de se lever de sa chaise, lorsqu’une violente secousse ébranla l’île.
Une déflagration gigantesque siffla à leurs oreilles, causant un vacarme de tout les diables, puis la terre se mit à trembler. Le vent souleva des poussières avec une force assez grande pour que l’odeur de la terre vienne jusqu’à envahir l’endroit. Midas resta quelques instants interdit puis, visiblement irrité, il se rassit et rattacha sa serviette autour de son cou. Il fit un signe dédaigneux en direction du centre de l’île.
« Les voilà, vos pigeons. Alors foutez-moi la paix pendant que je graille. » marmonna-t-il, reprenant un morceau de barbaque avec un léger sourire en coin.
La chaloupe s’écrasa contre le sable dans un froissement familier. Le sable s’écarta et accueillit le bois de la miteuse embarcation comme le premier baiser d’une pucelle, du moins ce fut l’image qui parvint à l’esprit du bedonnant personnage qui trônait là. Une large veste marronnasse trônait sur ses épaules, rendue rêche par le contraste du sel et du vent. Il se gratta les replis de ses multiples mentons, à voir sa carrure, c’était un miracle s’il n’avait pas pris l’eau jusque là. Il rendait ridicule les plus imposants des hommes, et était aussi large que haut. Ce qui n’était pas peu dire. Nonchalant, il posa un pied sur le sable, grimaçant en sentant l’eau lui lécher les chausses. Puis, tirant sur le tissu coloré de son pantalon, il fit passer sa jambe mutilée par-dessus et l’enfonça directement dans la plage détrempée. La pointe en bois s’enfonça allègrement dans celle-ci, mais il l’en retira avec un bruit de succion écœurant. Un rire gras s’exhala de sa gorge, puis il s’avança vers le centre de la plage, ou un petit gratin s’était rassemblé là, pour lui. Au loin, on pouvait encore apercevoir le navire qui l’avait amené ici, aux couleurs de la Marine, qui ballotait au gré des éléments. Mais il n’eut pas même un regard pour celui-ci, il se contenta d’attraper le bas de sa veste et de l’essorer paisiblement. Un cache-œil noir lui mangeait la moitié de la face, et un bandeau rouge cachait son crâne glabre. On aurait pu le prendre pour un authentique pirate, mais son air satisfait et sa démarche goguenarde trahissait quelque chose de bien plus sournois. Il fallut donc qu’un raclement de gorge ne le tire de sa tranquille besogne.
« Hum, hum. Mac Finnigan, nous vous attendions. » lui adressa un gars, les bras croisés.
Il le dévisageait de haut, et Midas n’aimait pas ça. Il sentait sous ce ton sous-jacent un mépris pour sa personne. Enfin, s’il devait s’arrêter à ça … Le p’tit monsieur se baladait avec deux katanas au côté et arborait l’insigne du Colonel émérite. Hé hé. Ils avaient du attendre là des lustres, les pauvres. Mac ignora royalement les types, soit le Colonel et sa petite armée d’élite, environ une quinzaine de pelés. Les cheveux longs, le chapeau pointu bizarre. Oui, oui, c’était Hyugen Komamuri, un des Colonels dépêchés ici pour les événements à venir. C’était dommage à vrai dire, il aurait bien préféré se bourrer la panse et descendre un demi tonneau de blonde avant d’entamer le protocole. Barf, peu importait, tout venait à qui savait attendre. Le Colonel soupira. Hé hé. Faire chier les gars qui s’croyaient important, ça c’était marrant. Mais pour l’moment, y’avait d’autre chats à fouetter … ou d’autres loups. Midas se redressa et toisa le gradé de toute sa hauteur. Peu importait le rang, peu importait la gueule, c’était qu’un p’tit merdeux, et les p’tits merdeux ça couinait toujours.
« La bouffe, la bière et ma table. On verra après. » grogna-t-il, lui offrant un joli sourire de ses grandes dents.
Le Marine eut la bonne idée d’opiner du chef avant de l’inviter à le suivre, escorté de ses pelés. Et ainsi commençait le chemin jusqu’au sommet de la falaise. Malgré son embonpoint, Mac ne freina pas un seul instant la marche. Il cheminait au même rythme que les soldats et dévisageait la plage avec la ferveur d’un gosse. Là, les Black Templars. Ouais, ces abrutis désireux d’justice ou de vengeance, l’un ou l’autre de toute manière ils avaient répondu à son appel. Ouais, ils restaient là comme des pions et leur instabilité hurlait leur envie d’en découdre. Bwahahah. Tout se passait pour le mieux. Oh oh. Y’avait encore d’autres bonnets par-ci par-là, mais là où l’armure dorée de l’autre imbécile aidait l’bon vieux Finnigan à les distinguer, les autres étaient un peu plus difficiles à deviner. Et puis il connaissait pas tous ceux qui s’trônaient là aussi. Sur la baie, il y avait de quoi recevoir les vaisseaux tant attendus. Ah, y’avait longtemps qu’il n’y avait pas eu un aussi joli front commun. Et il n’avait pas encore vu tout ce qui se prélassait au centre du QG. Une bataille allait s’présager, et y’allait y avoir du beau monde. Tout ça grâce à lui, si c’était pas beau. Il aurait été con que les Marines se fassent charcuter en deux-deux, aussi. Tout comme il aurait été con qu’il se fasse pas un pactole.
« Tout a été installé, comme vous le … vouliez. » lâcha Hyugen, sans même regarder Mac.
Le gradé désigna un morceau de bois massif où un véritable festin trônait. Hu hu hu. L’odeur du rôti fit rugir l’estomac. Le tout faisait face à la mer et offrait une vue imprenable sur la baie. Le combat se déroulerait pendant son festin, et dire qu’il était payé pour ça en plus. Informations inestimables, grande aide à la Marine. Blabla. Tout ce qui comptait c’était les contacts, et avec un coup comme ça, on était pas prêt de l’emmerder avant longtemps. Le colosse se dirigea vers son dû et tira la chaise de son énorme paluche. Il s’assit lourdement dessus puis attrapa une chope pleine et s’en rinça allègrement le gosier. Il s’essuya la bouche du revers de la main et éclata d’un rire gras.
« Ah ah ah ! J’attends ça depuis des lustres. Ça va saigner aujourd’hui, n’est-ce pas Colonel Komamuri ? » se gaussa le chasseur de prime.
Le Marine plissa les yeux. Oh, il n’appréciait pas le p’tit gars ? Mais s’il seulement il savait tout ce que l’ami Finnigan avait trimé pour eux … Mac rôta exagérément puis montra du doigt l’horizon, où l’ombre d’un navire commençait à poindre. Il avala une bouchée de pain puis tapa sur la table, pour attirer l’attention des hommes qui siégeaient à leurs côtés. On ne pouvait pas distinguer de pavillon à cette distance, mais y’avait cachalot sous gravillon, c’était certain.
« Pas de panique, Midas, il y a trente bâtiments entre eux et nous. Et après ça, vos … amis sur la plage. Ils ne remonteront pas jusqu’à nous. » marmonna Hyugen, visiblement agacé de devoir tenir compagnie au ‘Gros Porc’.
« Hu hu. Ça je sais, j’disais juste que le spectacle allait commencer de ce côté. Et puis t’es là pour me protéger quoi qu’il arrive, hein mon gars ? » ricana-t-il, entre deux lampées de bière.
« Colonel Komamuri. » répliqua le gradé, lâchant un soupir de lassitude.
Et peu à peu, une véritable flotte se dessina aux côtés du premier des bateaux, dans une parfaite synchronisation. Un sourire amusé se peint sur le visage de Mac, alors qu’il engloutissait une tranche de lard à pleines dents. Des révos sur l’eau, ça c’était comique. Un des hommes du Colonel tira une longue vue de sa ceinture puis lâcha un juron et passa l’outil à son supérieur.
« Pavillon noir ?! C’est quoi ce merdier … Midas !! » hurla Hyugen, tournant vers le chasseur de prime un regard meurtrier.
Ce dernier s’arrêta, fourchette en bouche. Il leva un regard interrogateur vers l’horizon puis vers Hyugen. Qu’est-ce que c’était que ce merdier ? Des pirates ?! Pas vraiment dans le délire de la situation là, il était pourtant sûr de ses informations. Mac posa son ustensile dans son assiette, perplexe.
« Oh. Ça doit être dans le délire des Révolutionnaires, j’y suis pour rien moi. J’ai des infos, je les file. Il se trouve que j’avais des preuves. Assez de preuves pour que le Commandant Aizen Hour vous fasse rameuter ici, gars. Alors vient pas me souffler dans les bronches sous prétexte que … » repondit-il, faisant mine de se lever de sa chaise, lorsqu’une violente secousse ébranla l’île.
Une déflagration gigantesque siffla à leurs oreilles, causant un vacarme de tout les diables, puis la terre se mit à trembler. Le vent souleva des poussières avec une force assez grande pour que l’odeur de la terre vienne jusqu’à envahir l’endroit. Midas resta quelques instants interdit puis, visiblement irrité, il se rassit et rattacha sa serviette autour de son cou. Il fit un signe dédaigneux en direction du centre de l’île.
« Les voilà, vos pigeons. Alors foutez-moi la paix pendant que je graille. » marmonna-t-il, reprenant un morceau de barbaque avec un léger sourire en coin.