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Truandages et clé des champs (FB 1615)

La première fois qu'j'ai vu les paysages d'ici, j'me suis posé. Mon cul a embrassé l'sol et j'ai allumé une tige. Une grande inspiration. J'me sentais bien. Calme. Détendu et étendu. Comme le décor. Ça changeait du Rocher pour sûr. C'caillou brulé sans un pousse. Ici, les plaines sont vertes. Brunes. Jaunes. Que des champs. Tous plats. Jusqu'au lointain.

Mais on peut pas passer sa vie l'cul sur la terre. Surtout quand on a passé sa tendre enfance sur une île de bagnards. J'l'ai vite grillé et j'me suis mis en quête d'un taf honnête. Pas trouvé. Pas beaucoup cherché non plus. Mais personne avait l'air d'avoir b'soin d'quoi ou qui qu'ce soit. Ça travaillait en famille dans l'coin. Ça trainait en famille. J'l'ai compris, en entrant au bar. L'accueil avait eu la chaleur d'une brise d'hiver. Sur un morceau d'glace. Tell'ment sympatoche qu'j'ai décollé un verre plus tard.

Pas d'taf et pas un kopek, j'ai vagabondé. Pieuté dans les granges. Bouffé des légumes, choppés à même l'champs. Des racines aussi, parfois. J'me suis sérieusement fait chier ouais. Jusqu'à y a deux lunes. Plus ou moins. La nuit était plutôt douce, et j'trainais dehors. J'avais fait un feu. Pis surtout, y avait du lapin au menu. C'était délice. La bestiole m'en avait fait bavé mais j'l'avais eue. Ça donnait à la bidoche un gout mieux bon. C'était posé. Puis y a eu du bruit.

Les feuilles autours ont r'muées. Tréssaillées. Pour s’écarter sur les Bouseux. M'sont apparus. Fringués en sacs d'jute, la crotte au nez. Deux gaillards. Puis trois. Puis sept. Le compte était bon. On s'est maté. On s'est senti. Un peu comme des cleps. Pour s'jauger correctement suffisant. Et voila.
Aujourd'hui, on marche, sur les sentiers d'bordures. L'soleil se couche et nous on s'lève. La nuit est pleine d'promesses, mais pas trop quand même. Les réserves s'font faibles, les troupes commencent à avoir faim. Alors on vise l'ravitaillement. Huit gus, ça bouffe.

Soda nous mène vers un pâturage, loin d'la ville. Près des côtes. Il l'a r'péré hier. Y a du bétail. Des vaches, évidemment. En choppé une, c'est l'idée. Plus les bonus de ch'min. Type grange pleine pas trop surveillée, ou convoi d'nuit imprudent. La pêche s'rait bonne. La pêche... C'est notre quotidien nocturne. La gentille gagne. Sans trop d’effusion, sans trop d'remous. Quoi que. Les choses changent.

Faut croire qu'mon entrée chez les bouseux a modifié la donne. Niveau méthode, j'peux être cache parfois. Et j'en ai franch'ment ma claque du froment et du lait. J'aspire pas à jouer l'Valganger fauché. Pas pour trop longtemps. Alors parfois, j'vois plus grand. Et comme eux sont pas revêches, bas ils suivent. Ed', l'alpha d'la meute, y trouve plutôt son compte. On s'étend qu'il dit. En passant d'la rapine au truandage, on marque not' terrain. Héhé. Ça marche. Et ça a ses conséquences. Les gens s'méfient maint'nant. Y verrouillent. Y surveillent.

C'est d'bonne guerre, j'dis. J'suis du genre adaptatif. Et j'suis prêt à marcher. Avec les sept galopins, on passe les bosquets piquants. Des nids d'ronces qu'on commence à connaitre. Pour enfin arriver sur l'est d'île. Et on avance, encore. Et on r'garde. On ratisse large. Mais pas la moindre trace d'bestiaux. ... Prostipute d'vie. Ed' check Soda, qu'soulève ses bras style:

Z'étaient là comme j'te vois mec...


J'le crois. Tout l'monde l'croit. Il a autant faim qu'nous alors pourquoi y mentirait. Mais c'te franche camarad'rie qu'elle fait chaud au cœur, elle règle rien. On a la dalle, et on s'déplace pas pour rien. C'est Gravy, l'gros édenté moche, qu'souffle l'idée.

La ssf'ferme des ssv'Von Drum... L'est pas loin! Ssss!


C'est pas des connaissances du maire de Karg? Les Von Drum j'veux dire.


Bave Krul, l'petit. Un gars un peu flippé, mais parfois malin. Quand même une p'tite bite.

Justement. Ça vaudra l'déplac'ment. Héhé.


Qu'j'ai rajouté. Un r'gard entendu plus loin, plus l'accord d'Ed', et on arrive près d'la ferme des Von Truc. On l'a voit d'loin, même dans l'noir. L'est toute mastoc, son toit passe la ligne d'l'horizon. Un sacré truc. Pleins d'autres trucs. Tellement qu'c'est limite une invitation. Mieux, pas une lumière. Rien. ... Les f'nêtres renvoient l'reflet d'la lune, tout au plus. Une clochette sonne. C'est l'vent doux qu'en est la cause. Sinon, pas âme qui vielle. ... J'sais pas si j'aime ça ou pas. On vient dans l'coin pour la première fois. Peut-être y s'méfient pas . Peut-être y sont pas là.

Ed' fait signe d'avancer et on avance, tapis dans les fourrés. Comme de pros. La troupe s'rapproche, sans qu'rien n'change. Toujours pas un bruit. Soda, en tête d'cortège, marque un temps d'arrêt. Il check Firmin, qu'fait son flanc, et les voilà qui partent en éclaireurs. Deux p'tites ombres furtives. Qu's'avancent vers la grosse ferme, coté grange.
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    Tout avait commencé par une histoire complexe, beaucoup trop complexe. Surtout pour un agent Red en pleine lutte contre la gueule de bois au moment ou la mission et ce briefing abracadabrant lui étaient tombé dessus.
    L'histoire parlait d'un type, un dangereux chef révo connu pour ses coups de mains audacieux et son gros flingue et qui se faisait passer pour un prêtre en cachette pour ne pas inquiéter sa mère au cœur fragile. Un truc complétement délirant accompagné du seul truc que l'agent Red avait retenu, le nom à coucher dehors du type. Soda qu'il s’appelait. Y'a quand même des parents cruels, et sur ce point Red en connait en rayon.
    Enfin l'essentiel était dit, quand on est au Cipher Pol et qu'on accole un prénom avec le terme révolutionnaire y'a pas trente six missions possibles, on est tout de suite dans l'élimination et plus si affinités. Alors Red n'avait retenu que le nom et s'était empressé d'aller vomir son reste d’alcool ailleurs que dans le bureau du chef. Même bourré y'a des choses qu'on ne fait pas.

    Le reste s'était fait dans un flou nauséeux encore un peu difficile à bien cerner. L'agent red avait rallié de haute lutte le bateau qu'on lui avait assigné, et s'était empressé de prévenir son mal de mer par une recette familiale éprouvée, combattre l'alcool par l'alcool. Ce n'est donc qu'une fois lâché à Kage berg qu'il avait commencé à dessoulé suffisamment pour évaluer de façon lucide la mission qu'on lui avait confié.

    Les quelques souvenirs épars du briefing ne collait pas toutes entres elles mais l'essentiel paraissait se tenir. Un révo du nom de Soda et sa bande agissait dans le coin, Red devait liquider tout ça. Plutôt élémentaire comme mission.

    Kage Berg étant ce qu'elle est, il ne faut pas longtemps à Red pour découvrir le seul point noir de cette riante pustule agricole, une bande de truand dont les agissements commencent à faire grincer des dents les pécores locaux pourtant plutôt coulants. Ou ruraux suivant ce qu'on préfère.
    De la à coller la cible parmi ces dangereux brigands il n'y a qu'un pas qu'un Red pressé s'empresse de franchir d'un bond, et la mission liquider le Soda devient liquider la petite bande.

    Désormais en chemin connu l'agent applique un plan simple au moins aussi ancien que le Cipher Pol lui même. Courir après les truands c'est le boulot de la marine, l'agent expérimenté lui préfère précéder ses cibles et les attendre sur place.
    Red s'improvise immédiatement une couverture de loqueteux tout à fait crédible, le genre marin en fin de droit fraichement débarqué à coups de pompe dans le cul de son bateau, allure louche, fringues qui sentent la mer, couteau à la ceinture, regard méfiant et main leste...

    Et le voila qui part arpenter les quelques fermes indépendantes suffisamment intéressantes pour mériter une visite des truands en se faisant passer pour un bras à louer cherchant l'embauche journalière. Une couverture qui s’avère vite emmerdante quand on l'embauche effectivement pour le faire taffer comme un esclave.

    Comme par exemple chez ses exploitants de Von Drum qui après lui avoir fait brasser de la merde de vache pendant toute une journée ne lui ont attribué qu'un coin d'étable pour la nuit... Dire que c'est pour protéger ces salauds d’oppresseur que Red bosse toute la journée. Y'a des jours ou y'a vraiment de quoi se faire révo.


    Heureusement qu'il a pensé à prendre de quoi fumer...





Dernière édition par Red le Sam 31 Mar 2012, 21:58, édité 1 fois
      Le concours de la meilleure vache chaque mois. Nan mais fallait vraiment l’faire quoi. Le concours de la meilleure vache ! Comme quoi, il y a des gens qui n’avaient vraiment rien à foutre de leur pathétique existence. J’pouvais comprendre le concours si et seulement si il s’organisait une fois par an, voire même une fois par trimestre parce que là encore, c’était assez compréhensible et ça passait crème. Mais de là à le faire chaque mois… Pourquoi pas un tournoi chaque jour tant qu’on y est ?! Parce que ouais, ça m’faisait grave chier, et pas qu’un peu ! A peine revenais-je de mission de South Blue que l’amirauté avait trouvé bon de m’embarquer dans cette salle histoire de bovidés ! J’n’avais pas vraiment tout compris d’mon ordre de mission sous l’effet de la colère mais je devais rejoindre un certain Von Drum, une lointaine connaissance de ma famille d’ailleurs. Sur le coup, je maudissais et l’amirauté, et ma propre famille ! A cause de ces bâtards, j’n’pouvais même pas souffler ne serait ce qu’un instant. Et j’en venais même à m’demander si je n’aurais pas mieux fait de rejoindre mon grand père à Mariejoa pour vivre la belle vie de Tenryuubitos. Ok, ces derniers par leurs actes ignobles me répugnaient, mais eux moins, ils n’avaient pas à se coltiner de salles missions aussi craignos les unes que les autres. D’ailleurs, ça sentait la bouse et de très loin, moi j’vous dis. Et c’est deux jours après la mauvaise nouvelle que j’atterris sur les terres de West Blue, plus précisément à Kage Berg, là où se déroulerait le plus gros de l’affaire…

      Très vite, les hommes du bon Von Drum vinrent nous accueillir et quelle ne fut pas ma surprise de voir qu’il avait de très belles femmes autour de lui. Et par très belles femmes, j’voulais précisément parler de son unique fille. Une blonde des champs, genre la vingtaine. Bien gaulée comme il faut avec un sourire enjoliveur à en faire fondre plus d’un. En tout cas moi, j’fondais déjà et pas qu’un peu, ça j’puis vous l’assurer ! J’aurai bien voulu faire plus ample connaissance et la connaitre plus en profondeur, mais l’bras droit du big boss était assez collant dans l’genre. Même une limace n’faisait pas mieux. Après m’avoir lancé des regards assassins, -C’que je lui rendis avec tous les intérêts du monde- lui qui semblait être jaloux que je gagne des points auprès de la fille de son patron, il m’emmena avec lui au Quartier Général. Un ranch assez vaste en tout cas. Sur le chemin, j’avais même remarqué qu’il y avait plusieurs domaines du même genre. A croire que la concurrence était assez rude dans l’coin. Dix minutes furent amplement suffisantes pour arriver chez le bon Von Drum. Une p’tite boule de graisse qui me briefa un peu sur la situation en quelques temps seulement. Avant que je ne comprenne le tout et prenne les dispositions nécessaires. Des bruits couraient dans la bourgade sur un groupe de malfrats qui faisait fort… Et l'tas de graisses craignait pour ses bestioles, surtout qu’il avait misé gros ce mois-ci pour la compet’ qui allait s’dérouler dans pas longtemps… Tout se tenait. Rien que des histoires à faire chier…

      • Oooh… Lieutenant…

      J’aurai été tenté de lancer un « Laisse-toi faire », mais j’me la bouclais avant de continuer à caresser les cuisses pleines de la jeune fille de Von Drum. Irène qu’elle s’appelait. La nuit était tombée sur Kage Berg depuis maintenant un bon bout de temps et j’avais réussi à entrainer la jeune femme avec moi vers l’étable. Ses airs de sainte nitouche ne passaient pas avec moi. Parce que j’savais pertinemment qu’elle était bien loin d’être sage, cette petite coquine. Une sorte d’empathie si vous voulez. Bien que j’étais très loin du haki, j’vous rassure. Au moment même du coït, c’que j’attendais avec impatience, Irène écarquilla ses yeux d’effroi avant d’me tirer rapidos à l’intérieur de la bâtisse. Sur le moment, je n’avais rien compris ; Mais ce n’est que lorsque j’me retournai rapidement vers l’extérieur, que je vis quelques ombres filer vers le domaine. Nous nous planquâmes tout juste à l’entrée de l’étable. Au début, j’crus bien avoir affaire à des hommes du big boss qui voulaient m’empêcher d’prendre mon pied avec la jeune Irène. J’avais même pesté en m’disant qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que de son connard de bras droit. Cependant, le mouvement suspect des silhouettes qui disparurent de notre champ de vision, m’amenait à croire qu’ils s’agissaient de quelques voleurs. Supposition semblable en tous points à celle de l’héritière des Von Drum. En bonne peste qu’elle est, cette dernière se hâta d’aller réveiller quatre gros chiens de gardes… Qui se précipitèrent à l’extérieur de l’abri. Bonne initiative que j’saluais d’un hochement d'la tête…

      On serait bien vite fixés.
      La tension monte. La nuit s'trouble. Car les grillons s'la ferment. Bloque. C'est l’hallali! Des braillages caverneux d'cleps qui sonnent masta nous surprennent, d'puis la grange. J'crois entr'voir la sil'ouette du Soda qui s'carapatte. Chance à la rade! On est r'péré. Et p't'être même qu'on était attendu! Dèche de dèche. A partir de maint'nant, c'est chacun pour soi. Chacun son trou. Chacun son arbre. Sa p'tite cabane d'ombre à l'abri. Et tous contre eux.

      Alors on cours. En loose et en hâte. Sans s'retourner. L'point d'rendez-vous est connu. On s'y r'trouvera. Toujours bas sur mes appuis, j'trace les herbes hautes. En cri déchire l'air, une cloche est sonnée. La quiétude est définitivement broyée. Et j'continue, sans un r'gard. J'passe le talus, transpirant, souffle court. Et derrière, j'grille. Ce frot'ment d'terre. D'pattes. !!! . Vif, j'me r'tourne, pour mirer la gueule béante d'un molosse qui m'saute dessus. Son appétit féroce se heurte à mes réflexes. Ma droite le chope en vol, au niveau d'la tête. Et l'animal s'écrase quelques pieds plus loin, en glapissant. Je suis déjà sur lui et lui tord le cou d'un geste assuré. J'aime pas qu'on m'suive.

      R'prenant ma course, j'aperçois au loin les lueurs jolies d'un grand feu. D'un incendie. Héhé. On dirait qu'c'est à la ferme Von Drum. Trêve de blagues, l'est temps d'repartir. De creuser l'écart. Damer l'terrain. J'progresse, planqué d'buissons en fourrés. D'ruisseaux en tranchées. La nuit touche à sa fin et enfin l'point d'rendez-vous apparait. Une demi-heure plus tard, j'suis toujours planqué en train d'l'observer, d'chercher l'piège, quand ça bouge derrière. Mon corps s'braque, prêt à claquer des joues, mais c'est Ed'. Il sue, sa tronche est rougeaude.

      C'est clair?


      Ça a l'air.

      j'réponds, en pointant l'vieille arbre qu'nous sert de point d'retour. En cas d'flan. Voyant qu'l'est seul, j'lui d'mande des nouvelles des autres.

      J'en sais rien. J'ai juste vu l'feu en grimpant sur un arbre, pour échapper à un gros clébard.

      Le blablatage est interrompu par l'arrivée d'deux autres zigs. Sortant d'un renfonc'ment d'feuillage, l'petit Krul, sout'nu par Gultry l'gaillard crasseux, s'avancent faiblards. L'Krul a l'bras en charpies, emballé dans un chiffon sale. Y pisse l'sang. Gultry l'pose doucement, puis nous raconte.

      On s'est fait sharklé par un molosse. L'a fallu s'mettre à trois d'ssus. ... Gravy y est passé.

      ... Ça fout un froid. Même si crever fait partie des risques du métier. Et j'connaissais pas plus qu'ça Gravy le laid'ron gras... Mais clamser mâcher par un cleps... sale mort. J'mate Krul. L'a pris sévère. Ed' l'capte aussi, et s'en va lui faire un garrot. J'presse Gultry d'aller chopper d'la flotte à la source, à dix mètres en contrebas. Qui s’exécute.

      Des nouvelles des autres?

      Que j'fais au p'tit Krul. Mais sa tête m'répond la négative et tout l'monde s'la ferme. Sur un silence pesant. Nerveux. De plus en plus, à m'sure qu'le temps passe. Et il s’arrête pas. Le temps. Il file, et toujours pas d'nouvelle d'personne. Si les bouches sont closes, ça en pense pas moins. Et va pas falloir longtemps pour que ça l'braille tout haut. Une même idée, qu'nous gratouille tous là maint'nant: va bientôt falloir s'barrer d'ici. Avec ou sans les autres. C'est pas cool, mais c'est comme ça. J'soupire un grand coup, check Ed'. Ses yeux m'bavent:

      Encore un peu mec... Juste quelques minutes.

      Et quelques minutes passent, pour être récompensées. Des branches craquent, des feuilles raclent. Deux autres rescapés débarquent: Firmin et Pan. Ils ont l'air d'aller. Pan, petit rablé aux ch'veux couleur pisse fait comme d'hab': il parle pas des masses. Mais Firmin nous met au jus. Lui l'éclaireur, était aux premières loges.

      Z'ont lâché les bêtes depuis la grange. J'ai pas trop pu voir, on s'est enfui direct avec Soda. Chacun dans un sens.


      Il était pas avec vous?


      Non. J'l'ai vu qui balançait une lampe sur la grange. Elle a pris feu, v's'avez du voir.

      Le cercle de sales gueules s'fend d'un sourire commun. Un sourire de gosse. Un peu qu'on l'a vu l'incendie. Ou au moins capter. Ça nous a tous fait plaisir, ça pour sûr.

      Ensuite il s'est tiré. Personne à eu l'air d'le poursuivre. Comme pour nous. Juste les chiens. Et un gars, qu'j'ai vu ses pieds passer, alors qu'j'étais planqué dans un terrier.


      Huhu... Firmin le lapin! nous lâche Gultry.

      Tous l'monde se marre. Ha ha. Faut évacuer l'stress. Et l'reste, qu'est bien pire.

      J'ai croisé Pan sur l'chemin vers ici. Avec son trophée. Montre leur Pan.

      La boule d'nerf et d'muscles sort d'sa besace puante la tête d'un des gros molosses. Coupé à la serpe, l'arme d'prédicalection du gus. Pan hausse les épaules, avec un sourire satisfait.

      Cette grosse bête m'en a fait bavé. J'voulais un souv'nir.


      V'croyez qu'Soda s'en est sorti?


      Ouais, pas d'doute. C'est l'meilleur des éclaireurs. Faudra plus que des chiens et des soldats pour l'déloger d'c'te campagne. Y l'a connait comme sa poche.

      Les mots d'Ed' réchauffent l'cœur. Y r'mettent un peu d'bonne humeur. Pour aider au deuil de Gravy. Qu'sera court, parce qu'ici, on a à peine l'temps d'mourir, alors pour pleurer... Dix minutes passent et la troupe se met en marche, l'plus discret'ment possible. On s'est accordé sur l'fait qu'Soda nous r'trouv'ra sûr'ment au camp c'te nuit. C'est un dur et un malin. En route. L'soleil va s'lever. Et nous, on a des blessés à soigner. Les plus balaizes les portent. les autres effacent les traces. On prend notre temps, on reste prudent. À mis ch'min, Pan nous quitte pour aller voir son contact en ville. Le soleil pointe sérieux quand on arrive au camp'ment.

      J'prend l'premier tour de garde. Et il passe sans qu'rien n'se passe. On m'relève, j'dors un peu. La journée passe. Pan revient. Avec des nouvelles de la ville. La ferme des Von Drum a brulé. Et on a retrouvé le corps de Gravy. Mais pas d'nouvelle de Soda. Hmm. Si l'bougre doit bouger, il le f'ra de nuit. Les mines sont anxieuses pourtant. Et comme si douze heures avait durer trois lignes, c'est d'jà l'soir.
      Alors qu'j'allume un p'tit feu, Pan vient m'voir, m'prenant à part. L'est inquiet le Pan. L'est plein de "Et si?". Et si Soda r'vient pas? Et si y s'est fait avoir? Et si y nous vend? J'suis pas devin, mais sur cette dernière j'l'assure de deux choses. De un j'sais sentir les balances, et Soda est pas une balance. De deux si j'me trompe, Soda f'rait mieux d'être mort alors. C'te réponse à l'air d'satisfaire Pan. Ed', lui, reste près du feu, pensif. Pas inquiet. Mais d'plus en plus quand même. Parce que toujours personne. Mais Ed' sort d'la méditation, s'adresse à sa bande, et à moi.

      Demain on f'ra deux groupes. Un pour la bouffe. L'autre pour Soda. Ils l'ont pas eu. On l'saurait. Alors.. S'il est mort, il est mort. Et s'il est vivant, il nous cherchera aussi.

      La beuglante de Ed' clos l'débat. Ouais. On va r'mettre à demain. D'abord récupérer. On doit être plus fort qu'avant. La bande est amputée d'deux membres. Elle est affaiblie. Tout l'monde en à conscience.


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        Des fois y’a des opérations qui tournent au vinaigre, mais Red n’en a pas vu beaucoup qui sentent mauvais aussi vite. C’est quand même pas de bol, trouver la planque parfaite, prévoir à merveille le prochain coup de la cible et s’apercevoir qu’une escouade de la marine arrive au même endroit par hasard pour jouer les gros bras et saboter le boulot. Quelle guigne.
        Heureusement qu’un agent du Cipher Pol n’est jamais pris au dépourvu. D’abord, empêcher que la marine ne mette la main sur la cible de l‘agent, question de priorité, Red était le premier sur le coup il est tout à fait hors de question qu’on lui grille la priorité.
        En un clin d’œil il est à la porte de la grange et il se glisse discrètement dehors, non sans avoir habilement balancé son mégot droit sur le beau foin bien sec que les journaliers locaux se sont tués à entreposer tout l’été dans la grange. Dans une poignée de minutes la grange en feu sera un fanal qu’aucune bande voyou même sévèrement à la masse ne pourra ignorer. Maintenant il ne reste plus qu’a filer entre les pattes de la marine pour rejoindre les voyous que les forces de l’ordre vont surement louper. Les rejoindre, les intégrer et s’assurer que c’est bien dans cette bande que se trouve le dangereux révo qui sert de cible à Red.

        Red quitte la propriété comme un vrai fantôme, la nuit aidant il rejoint rapidement une bande de marines tout à fait perdu dans l’environnement local et tout joyeux d’avoir réussi à attraper un pauvre crétin retardataire. Un classique, comme l’ont toujours répété les instructeurs du Cipher Pol ; pour échapper à une poursuite pas besoin d’être le plus rapide, il suffit juste d’être un peu plus rapide que le plus lent.
        Abandonnant les marines Red emboite le pas aux gros bras locaux, une poignée de types à l’air revêche qui jouent les contremaitres de la propriété visée, des types qui ont visiblement une grosse envie de casser du loubard, et qui ont l’avantage de connaitre le terrain et de posséder des chiens qu’ils n’ont pas lâchés bêtement dans la nature. Des types qui sont sur une piste, une vrai…

        Une heure plus tard les locaux sont de plus en plus joyeux, les chiens aboient, tirent sur leur laisse, un type trouve des traces de sang, et Red qui les suit de prés peut même les entendre parler de la franche rigolade qu’ils vont se payer en branchant le fuyard au premier arbre qu’ils rencontreront. Il est temps de corser la poursuite. D’abord, ralentir les types, et liquider leur principal atout canin. Red fait un rapide tour de son inventaire et trouve exactement ce qu’il faut. La fuite du ninja, nom fantaisiste que les adeptes des opérations fumantes donnent a un modèle de grenade basé sur la vaporisation d’un gros paquet de gaz poivrée. De quoi partir dans un nuage de fumée pour une sortie avec panache et faire regretter à vos poursuivants d’avoir un nez pour respirer.
        Red se rapproche du mieux qu’il peut et passe à l’action. La scène est horrible, voir ces quatre chiens innocents geindre en éternuant et en essayant tant bien que mal de se frotter le museau avec les pattes ferait fondre n’importe qui. Et la poignée de gros dur n’est pas en reste, sauf qu’eux ne pourraient apitoyer personne…

        Maintenant seul sur la piste du dernier homme Red presse le pas. L’aube va poindre dans quelques heures et le type risque de se planquer ou de retrouver ses postes il faut lui mettre la main dessus avant. Du coup Red se dépêche tellement qu’au lieu de trouver sa proie c’est elle qui lui tombe dessus. Bondissant depuis un arbre comme un écureuil vampire un type se laisse tomber couteau en main sur l’agent Red. Et comme celui-ci dispose quand même, on ne le répétera jamais assez, de réflexes hors du commun, et que le type est en fait salement blessé, l’attaque surprise échoue complètement et le type n’a que le temps de bredouiller des trucs incompréhensibles en agitant sa lame avant de s’effondrer dans l’herbe…

        Sympa comme pas deux l’agent Red n’a plus qu’a le désarmer avant de le charger sur les épaules pour continuer sa route. D’abord mettre encore un peu de distance avec les poursuivants, puis s’arrêter pour soigner le type. Et ensuite… Soit il dira a son sauveur comment rejoindre les potes, soit les potes finiront bien par lui remettre la main dessus…


      Dernière édition par Red le Sam 31 Mar 2012, 21:58, édité 1 fois
          Les chiens avaient aboyés et confirmaient la présence d’inconnus sur le site. Lesdits inconnus, j’les avais même vus. Pour ne pas dire que j’avais aperçu leurs ombres qui commençaient à détaler au loin. Mais j’n’avais pas eu l’temps de courser ne serait ce qu’un seul individu vu c’qui se produisit par la suite dans la grange. J’n’avais pas vraiment capté comment l’foin avait commencé à cramer, mais je n’m’étais pas posé de questions. Embarquant la belle Irène dans mes bras, parce qu’elle avait commencé à paniquer, j’m’étais extirpé vite fait bien fait de ce brasier nouveau. J’m’étais arrêté à quelques mètres du bâtiment, avant d’le regarder impuissamment. L’feu se propageait bien trop vite et il n’y avait aucun point d’eau pour qu’on puisse essayer de sauver l’coin. Rester spectateurs n’allait pas non plus arranger les choses, ce pourquoi j’remuai un peu Irène avant de lui demander d’aller chercher des secours… Ce qu’elle fit au pas de course en geignant un peu. Situation qui m’touchait quand même. J’grattai ma tête d’un air las en m’disant que l’affaire n’était pas prête de se terminer de sitôt. Et qu’elle prenait une sérieuse ampleur. Des rivaux qui cherchaient à amoindrir les chances du bon Drum au concours qui s’profilait ? De simples pilleurs qui avaient échoués dans leur entreprise ? Gros point d’interrogation. Mais toujours est-il que je n’allais pas tarder à découvrir l’fin mot de cette histoire. Parce que mine de rien, j’avais failli cramer dans ce trou paumé. C’qui n’me faisait pas plaisir…

          Quelques heures plus tard…

          • ET VOUS N’AVEZ PAS PU LES RETROUVER, NOM DE DIOU ?! PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !!! MAIS QU’EST-CE QUE VOUS AVEZ DANS LE CRANE ?!!

          Von Drum était chaud. Très chaud. Et il l’faisait comprendre à tous ceux qui l’entouraient. La p’tite boule de graisse rubiconde, sautillait sur elle-même et bouillait comme une théière toute chaude. L’était pas vraiment content et pour cause : Son bras droit et ses lourdauds étaient revenus bredouille, après avoir pourtant réussi à suivre la trace d’un des fautifs de l’incendie. Et vu comment l’un de ses hommes décrivait les circonstances de leur échec, ça m’laissait le loisir de penser que leur proie s’était jouée d’eux à un moment donné. Et même si c’n’était pas l’cas, c’était bien fait pour leur gueule. Inconscients qu’ils étaient. J’connaissais p’être pas l’île de fond en comble, mais vu que j’en faisais maintenant une affaire personnelle -Rappelons que j’ai failli crever dans des flammes- j’comptais réussir cette mission moi et moi seul. C’était p’être égoïste sur le coup, mais c’était ça que de mettre ma vie en danger. L’truc qui m’faisait un peu plaisir, c’est que j’avais réussi à m’attirer les faveurs d’la petite boule de graisse quand sa fille lui raconta comment j’l’avais sauvé avec un peu d’exagération. Irène ou l’art du mensonge et de l’innocence. Y’a pas photo. Elle avait quand même failli nous viander concernant notre présence dans l’étable, mais l’vieux tellement obnubilé par ma bonne action ne chercha pas à en savoir plus. A ses yeux, j’étais presque le gendre idéal. C’est vous dire comment il m’plaçait sur un piédestal quand il parlait de moi. Et ça avait l’air d’enrager son bras droit qui perdait des points au fur et à mesure que les secondes s’égrenaient…

          • Tiens, et si vous nous aidiez à identifier le corps que mes hommes ont trouvé ?

          Un silence s’était tout de même installé depuis une dizaine de minutes. Et je l’avais enfin cassé. Boule d’graisse qui n’attendait que cela, bondit d’un seul coup avant de claquer de doigts pour mettre à ma disposition tous ses hommes. Vu qu’ils étaient partis poursuivre une proie qu’il n’avait pas pu avoir, j’avais été contraint d’utiliser mes soldats, et pour maitriser le feu, et pour assurer la protection de la ferme, exercice au cours duquel l’un de mes hommes trouva un cadavre bien amoché par le seul clébard encore en vie. La ferme contrairement à ce qui se colportait en ville n’avait pas été entièrement brulé. Seule la grange avait prit gros. Les bêtes par on ne sait quelle baraka, étaient saines et sauves. Von Drum était toujours en liste pour l’concours mensuel de l’île. Ses hommes et moi sortîmes de la grande maison, avant de rejoindre rapidement les restes calcinés de ce qu’était auparavant une étable. A même l’herbe s’trouvait le corps du lascar entouré par mes hommes. Ceux-ci à notre arrivée s’en éloignaient, avant qu’un des loustics de Drum ne s’exclame immédiatement :

          • PUTAIN !! C’EST GRAVY !

          Les regards s’braquent immédiatement vers l’ouvrier. Et ce dernier fait vite d’expliquer qu’il s’agissait d’un de ses cousins éloignés avec qui il avait fait les 400 coups, bien avant d’venir bosser ici. Il nous expliqua par la suite que le décédé faisait également partie d’un groupuscule qui commençait à s’faire un nom dans la localité ; et nous affirma qu’il connaissait leur planque. Pas tellement loin d’ici. L’homme finit même par éclater de sanglots en assurant qu’il n’aurait jamais cru ça de son défunt cousin. Une scène plutôt triste qui m’amena à tapoter l’épaule du brave zig. Après s’être calmé, j’fis réunir Von Drum et ses hommes. Même si Gravlo (Oui oui, c’est son prénom) était affligé, il lui fallait quand même m’indiquer l’endroit pour une descente… Disons… Musclée. L’heure était au règlement de compte !

          Quelques heures plus tard, en pleine nuit et en pleine forêt…
          Nous étions environ une quarantaine à suivre Gravlo. J’aurai voulu opérer seul avec mes meilleurs éléments, mais Von Drum m’avait presque obligé à prendre quelques uns de ses hommes, parmi eux, son bras droit. Situation qui n’me fit pas plaisir, bien qu’avant l’départ, j’avais été gratifié d’une bise par Irène, au grand dam de l’autre plaisantin. Depuis, il ne m’avait pas adressé une seule fois la parole, c’qui m’avait arrangé durant tout le trajet. C’est quelques minutes plus tard que nous tombions sur l’campement tant recherché. Sans perdre de temps, j’formai de petits groupes qui se mirent à se disperser autour du fameux camp. J’ne connaissais pas l’nombre exact de membres du groupe que nous traquions, mais il était clair que nous étions en supériorité numérique. Et qu’ils étaient fait comme des rats… Pour ouvrir l’bal d’ailleurs, mon meilleur sniper j’ai nommé Sarkozyzy, visa celui qui devait être de garde et donc à découvert, et lui explosa la jambe dans un coup de feu assourdissant. La chasse à l’homme commençait.

          Lorsque le moment vient, il est temps d'bouger. Après une journée d'rien, d'attente chiante, d'rassemblement d'info et d'soignage, enfin, du mouvement. Les groupes sont faits. Gultry, Krul et Pan se chargeront d'trouver d'quoi grailler. Juste ce qu'il faut, sans prendre de risque. Ed', Firmin et moi, on se charge de retrouver Soda.

          La nuit est tombée d'puis un temps. Les ombres nous couvrent. On quitte not'repère de crise. Au boulot. Drapés d'couvertures rafistolées, bariolées vert-brun nous progressons dans la landes. On suit Firmin. Un bon traqueur Firmin. Pas aussi bon qu'Soda, mais meilleur qu'le paillon d'base qui s'croit être un chasseur. Parlant d'chasseur. Parlons d'Ed'. Sous ses airs, l'gus tient sa place de chef. Et ce, pour une bonne raison. Quand y s'agit d'avoir le geste juste, il tremble pas le Ed'. Avec ou sans une arme dans la main. Et puis, moi... Ben, moi quoi. L'atout Charme.

          Les champs sont calmes. Comme les fourrés. Pourtant. On a parcouru l'quart du ch'min vers la ferme Von Drum, des tirs claquent et troublent le calme agraire d'ici. Nombreux, sans ret'nue. On est trois silhouette à s'planquer au sol. A écouter. Firmin commente:

          Y a qu'une seul chose dans cette direction. ...


          L'ancienne planque..


          Répond Ed'. Comme c't'écrit sur ma tronche que j'pige queud, Ed' fait l'effort d'extirper d'aut'mots d'sa gorge.

          On a changé d'planque un peu avant qu'tu rejoignes le groupe, Jack. On fait ça souvent.


          J'ai entendu qu'les frères Vernacul squattaient c'te planque parfois, quand y braconnent.


          On se marre douc'ment. Les Vernacul... Cinq frérots dégénérés, fils d'instituteur. Papa a une petite situation, ça l'a pas empêché d'engendrer que des déchets d'capotes. Maint'nant, ses chiards sont grands, mais on pas quitté l'adolescence. Pour faire chier l'paternel, y s'font des trips à base de clé des champs. Campent deux p'tites semaines pour chasser l'lièvre, puis rentrent quand y ont envie d'un bon bain chaud. Héhé.

          Là y semblerait qu' "on", Von Drum et sa clique probablement, ai eu vent d'l'emplacement d'ce vieille planque. Et qu'par l'plus malheureux des hasards, ces cinq débiles y campaient justement. Malheureux hasard. Espérons qu'le sbires du vieux bourgeois les esquintent plus que de raisons. Ça f'ra chier l'instituteur, ça foutra l'bordel en ville. Coté mairie. Ca nous servira. On continue, direction les alentours d'la ferme, avec une 'tite pensée pour les Vernacul. Héhé.

          Alors qu'on pointe droit sur not'objectif d'la veille, Firmin nous indique d'contourner. On le suit. Maint'nant qu'on est proche, on cherche des traces. Plutôt on laisse faire Firmin. Y dit d'suivre sur L'est. On l'fait. Et on fait bien. Bien qu'a distance respectable d'la ferme, Firmin tient un piste. Faut pas longtemps pour la confirmer.

          Y nous montre, la, entre deux flaques boueuses, un reste d'pas. Léger, chausses de tissu. A moitié effacé, probablement volontairement. Pour Firmin, ça fait pas un pli. C'est la trace d'Soda. Alors on suit l'gus, discrets comme des lapinous. L'pif du traqueur vibre. Nous éloigne d'la ferme. Les traces sont d'plus en plus clairs. Nombreuses. Preuve qu'Soda était crevé. Blessé p't'être. Au point d'plus chercher à faire disparaitre ses propres traces. Mais Firmin commence à douter. On le laisse mijoter, jusqu'à c'que Ed' lui d'mande quoi.

          Les traces sont... J'crois qu'Soda était suivi.


          Les hommes d'Von Drum?


          C'est ça qui est bizarre. Y a qu'une autre trace. Légère. Un homme seul...


          Bizarre ouais. Ca colle pas trop. Que Von Drum ou même la ville puisse s'trouver des traqueurs corrects, c'est jouable. Mais c'genre d'oiseau travaille pas seul, y mène juste la meute. Non, ça colle pas. Pas b'soin de l'dire tout haut. On l'a assez fort pensé. Firmin sort son canif, Ed' son arbalète à main. Moi, j'sers les poings. Et on continu.

          Les étoiles sont hautes et on entre dans un bosquet touffu. Traqueur en tête, la troupe s'enfonce. Mais Firmin s'immobilise! Check. Le sol. Les plantes. Les herbes. Les traces sont nombreuses. Même moi j'les vois.

          Soda s'est senti suivi. S'est probablement posté en hauteur, pour surprendre son traqueur. Il lui est tombé d'ssus ici.


          Firmin pointe le sol, là ou la poussière et les vergétals montrent des traces d'lutte clairs.

          Y a qu'un trace ensuite. Plus lourde. Celle du poursuivant j'crois...


          Une tension s'installe, c'est Ed' qui r'prend.

          Bizarre, il a brouillé ses traces à la va-vite. Mais l'était pas suivi...


          Y veut qu'on l'trouve.


          On se regarde d'un air entendu. Et on continue. Sur nos gardes. La piste s'prolonge sur plusieurs lieux. On sort du bosquet, rentre dans un autre. Et on s'enfonce de plus en plus loin. La grosse nature rend l'pistage plus difficile. Sans un bon traqueur, on aurait perdu l'fil. Mais c'est pas l'cas. Alors qu'on avance au travers d'herbes hautes et d'ronces pas sympa, Firmin nous regarde. L'message est clair.

          *On est pas loin. Restez sur vos gardes.*


          Message bien intégré, alors qu'la vergéture semble annoncer un clairière proche. L'genre de clairière parfaite pour un repos. Ou une embuscade. ...

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            De son coté Red, agent surentrainé mais humain avant tout, a depuis un moment posé le fardeau de viande qu'il trimballe et opté pour l'approche attendons que les potes du blessé me retrouvent plutôt que le contraire.
            Après tout, la chasse à l'affut est une pratique reconnue par le Cipher Pol et c'est nettement plus reposant pour l'agent de terrain. Surtout quand on a couru la moitié de la nuit aux trousses d'une bande de voleur de vaches avant de trimballer un type inerte pendant une bonne partie de la matinée...

            Consciencieux et presque attentionné pour le type qui va lui servir de sauf conduit, Red a allongé le blessé à l'ombre dans un coin sympa, genre herbe verte, platanes et petite mare avec carpes et moustiques. Faisant avec les moyens du bord Red stabilise le type toujours inconscient en sortant la balle qu'on lui a collé dans le pied et en lui collant un joli bandage des familles. Puis après avoir vérifié que son état n'allai pas empirer et qu'il n'allait pas se tirer tout de suite il a décidé de rattraper sa nuit de vagabondage nocturne et de piquer un petit somme. Et comme en prime il mangerait bien un truc en sortant de la sieste il s'est fabriqué la canne à péche du pauvre et l'a mise à tremper dans la flotte d'a coté.

            Bref c'est le pied. Et pendant une longue après midi peinarde et ensoleillée l'agent Red a presque l'impression de prendre enfin les vacances qu son chef lui refuse depuis le fiasco de l'affaire Tahar il y a six mois...


            Red écrase tellement qu'a son réveil le crépuscule a déjà remplacé l’après midi. Et que non seulement le blessé s'est réveillé mais qu'il est maintenant suffisamment en forme pour avoir fait un sort a une demi douzaine de poissons de la mare, les avoir vidé et préparé un foyer pour les cuire à l'étouffé. Dans une enveloppe de terre chaude pour éviter de faire trop de fumée. On sent le type rural habitué à se faire traquer... Surtout que vu l'absence de la canne de l'agent Red le mec a surement fait sa récolte à la main. Avec la balle dans la patte qu'il a pris c'est même carrément impressionnant. Surement l'air de la campagne.

            L'agent ouvre un œil discret que le mec remarque aussitôt, vache d'instinct pour un pécheur et un voleur de poules. Le type fait un signe de tête et indique la braise et les poissons.

            -J'ai fait à manger.
            -Cool, poisson ?
            -Ouaip. Tout frais péché. Pas avec ta canne de touriste par contre.
            -Faut dire que la pèche en eau douce c'est pas trop mon domaine...
            -Ouais ça se voit, et merci de m'avoir tiré de la merde la bas.
            -Bah, c'est rien, on m'a trop souvent couru après en me tirant dessus pour que je reste sans rien faire quand je peux aider. Et pis j'ai jamais aimé les chiens.
            -Et ton blaze c'est quoi ?
            -Loiseau, et toi ?
            -Moi c'est Soda.
            -Marrant comme nom...

            Red fait discrètement glisser dans sa main la pointe aiguisée qui ne quitte jamais sa manche. C'est presque trop beau, tomber directement sur sa cible comme ça par hasard au milieu des prés. Pour un fois que l'agent à du bol il est hors de question de laisser passer l'occase. Et tant pis pour le type qui finalement n'a pas l'air si révolutionnaire que ça. Mais bon, peu probable que deux types portent un nom aussi original sur la même ile non ?

            -Le vla les gars, et il se la coule douce le cochon !
            -Hé soda, y'en a pour tout le monde ?


            *Et merde... trop tard...*


            Et en effet, y s'la coule douce. L'cul dans l'herbe, poiscaille au bec, sur un bâton. Tranquille le Soda, comme d'hab'. Tranquille le Soda, et tranquille son nouvel ami. Un inconnu. Un étranger. Soda nous l'présente. Loiseau qu'il s'appelle. Un bon samaritain d'passage. Qu's'est porté volontaire pour aider notre meilleur éclaireur. Quelle chance! Non? Tomber sur ce gus là, à c'moment là, faut avoir une bonne étoile... Ouais, j'suis un brin septique. Faut croire. Et j'suis pas l'seul. En témoigne les brefs r'gards qu's'échangent Ed' et Soda. Furtivement, alors qu'c'dernier raconte l'histoire à coup d'exclaffe... Bizarre. Deux fois bizarre. J'remarque, ça m'frappe, pour la première fois: Ed', Soda, un truc les relie. Y s'connaissent, une expérience en communn un complicité. L'lien qui peut unir des comapgnons d'armes... des soldats, après une guerre. D'où s'connaissent vraiment ces deux là? La réponse ma plaira pas ...

            Merde, j'aime pas ça. Et même si j'la joue tranquille, qu'j'boulotte d'bon cœur l'poisson qu'on m'tend, j'ressens un truc désagréable. Un truc se trame, un truc dont j'sais pas tout, qui rôde, derrière les apparences. Un truc qui dépasse d'loin nos vols à la tir, nos brigandages. Loiseau, Ed', Soda. Y disent pas tout, et y a une raison. J'avale la fin d'mon r'pas, et j'me tiens sur mes gardes. Trop d'coïncidences, ça annonce jamais rien d'bon. C'est Ed', à nouveau, qui brise l'silence d'notre gueuleton, après avoir dévoré trois grillades. Vrai qu'on crevait tous la dalle.

            Ils ont attaqué notre ancienne planque. On a entendu les coups d'feu.


            Von Drum et sa clique?


            Probablement ouais. T'as vu quoi là-bas, avant ta fuite... et ton sauvetage?


            Ed' salue au passage Loiseau, d'sa main libre. Un sourire sympa corrompt sa tronche. Pas hostile. Pas faux. Mais pas limpide non plus.

            Y avait des marines avec les ploucs de Von Drum. V'naient pas d'l'île, j'les connaissais pas.


            Renforts?


            Peut-être ouais. Ou juste une coïncidence.


            Héhé. Mon p'tit Soda, j'te trouvais sympa comme type, et c'est toujours le cas. J'ai par contre c'te désagréable impression qu'tu t'fous d'notre gueule. A moi, à eux, à tout l'monde. Tout comme j'commence à avoir le pif qui vibre. Une odeur, ici, qui d'vient d'plus en plus prégnante. Une odeur que quand j'la sens j'me trompe rarement, même si j'sais pas comment j'la sens. Une odeur de mort. Tu sens la mort, Soda. Elle rôde près d'toi, d'puis qu'on t'as r'trouvé. J'ai pas envie d'me faire prendre dans ton sillage funeste, l'Ami. Alors j'commence à gamberger. J'commence à envisager le quand, et le comment je vais quitter c'groupe. M'carapater loin, avant qu'tout ça n'finisse plus salement qu'ça a commencé. Voilà ce que je vais faire.

            Alors, on fait quoi maint'ant?

            D'mande Firmin.

            Y vont nous chercher... Vont nous traquer.


            Yep. Si on s'terre, y mettrons l'temps, mais y trouv'ront.


            Qu'je lâche. Mes premiers mots. Un brin sarcastique. Ed' relève.

            Une idée Jack?


            Héhé. Bien sûr. Une vilaine.


            J'allume un tige, en prenant mon temps. Une ou deux bouffardes plus loin, j'brise le suspens. Y commence à trop durer, et z'ont pas les nerfs.

            Von Drum doit être furax. En ville, ça va commencer à grincer aussi. Tout l'monde va vouloir not'peau. Alors y vont faire c'qui font toujours...

            Une battue...


            Ed' a compris direct. Comme Soda. Les autres mettent un peu plus de temps. Et Loiseau reste impassible, comme en vacances. M'rend nerveux.

            Une grosse, grande battue... qui mobilisera tous les hommes de la ville pour deux bonnes journées.


            Plus personne en ville... aux alentours. Y aura plus qu'à se servir.


            Et venger la mort de Gravy...


            Mon idée semble faire mouche. L'assistance est conquise. Toute l'assistance? Les r'gards se tournent vers not'bon samaritain. C'est Soda qui s'y colle, trop jovial.

            Dis moi Loiseau, t'avais quoi d'prévu dans ton agenda?

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              Pendant que la bande de voleurs de vaches tape joyeusement dans la bouffe que Red et Soda ont lutté pour récupérer l’agent fait le point et le mec discret. D’abord parce que ne pas s’imposer colle à son rôle, et ensuite parce qu’avant de bouger Red doit faire un point minutieux sur les nouveaux arrivants. Et comme l’agent est un professionnel apte à juger un type d’un simple coup d’œil il classe rapidement les gens en deux catégories, les larbins à peine gênants, et les types dans son genre qui ont l’air nettement plus coriace que les autres. Ou au contraire qui l’ont l’air tellement peu qu’il y a forcément anguille sous roche.
              Red croise le regard de Jack et le classe direct dans la catégorie loup alpha, et un frisson dans son dos quand il le regarde au fond des yeux et que l’autre lui rend son regard l’informe qu’il n’est pas le seul à classifier les gens…
              Et puis il y a la cible, Soda, et l’autre, son pote. Eux aussi ne collent pas avec les vachers rebelles du coin…

              -Dis moi Loiseau, t'avais quoi d'prévu dans ton agenda?

              Répondre trop vite serait louche, alors Red prend son temps, et finit la gorgée d’eau qu’il vient de puiser dans la flotte à coté. Il s’essuie la bouche, fait le tour des types qui le regardent et qui commencent à saisir que l’ambiance vient de changer. C’est pas le moment de faire une gaffe. Mais bon, c’est ce genre de situation qui font le sel de la vie d’un agent. Comme on dit au boulot, si t’apprécie pas la plaisanterie, fallait pas t’engager.

              -J’suis marin. Mon dernier capitaine m’a viré à coups de pompes de son bateau pour avoir confondu sa réserve de rhum avec la mienne…

              Red hausse les épaules, avec juste ce qu’il faut de fatalisme pour jouer le mec qui connaissait les risques et qui en a vu d’autres. C’est de bonne guerre quoi…

              -Et pour me pourrir la vie il m’a dénoncé comme voleur et ivrogne auprès des autres capitaines la bas. Je me suis retrouvé sur le pavé sans mon barda avec pas un putain de bateau qui voulait de moi à bord. (Red crache par terre) Mais les bateaux ça bouge, suffit d’attendre. Alors quand j’ai entendu que les Von Drum avaient besoin de bras le temps de ce concours de vaches je m’y suis dit que ça pourrait me nourrir en attendant de retrouver la mer. Alors je me suis pointé à la ferme. (Red ricane en jouant le mec qui repense à un truc qu’il lui est arrivé, et laisse passer quelques secondes de silence pour ménager son effet) Manque de bol le coin grouillait de marines, alors tout ce que j’ai eu c’est une paillasse dans la ferme et la promesse qu’on me dégagerait à coup de fourche si j’étais pas parti à l’aube. La suite ? Vous la connaissez non ? Y’a eu l’incendie e les coups de feu alors je me suis tiré. Et puis j’ai vu ses connards qui vous couraient après. J’avais rien pour eux c’est sur… Mais d’aussi loin que je me souvienne j’ai jamais pu sacquer les cognes et les clébards, surtout quand ils se baladent en se tenant la pogne. Pis faut dire aussi que j’aime bien emmerder les gens…

              Red enlève son chapeau et se gratte la tête pensivement avant de reprendre, laissant aux autres le temps de refaire eux aussi le point sur la nuit.

              -Moi ce que j’en dis c’est que si je retourne la bas ils me colleront surement l’incendie sur le dos. Et qu’ils auront rien à foutre des explications d’un gars comme moi. Alors si vous descendez la bas faire chier les vaches. Et que si ça vous dérange pas que j’en soit. Ben je suis des vôtres…

              Red écarte les bras, mains vides, la posture classique du mec qui invite à juger ce qu’il vaut.

              -Je suis pas plus branque qu’un autre et même si je connais pas grand-chose aux vache j’suis pas manchot pour ce qui est de la castagne. Et j’suis pas mauvais non plus pour ce qui est de chercher des crosses à la maréchaussée. Ct’a vous de voir. Si ça colle pas je partirais dans l’autre sens, et je jacterais rien à personne. J’ai l’habitude…

              Et nous v'là à nouveau en ch'min. Avec une bande comme neuve. Une bande qu'a changé. L'Soda, qu'semble trop increvable. Pour être honnête, j'entends. Le Ed', qu'a pris des galons niveau CHarisme. Et l'nouveau, l'Oiseau, qu'a intégré la place qu'Gravy a laissé vacante. Tout c'petit monde marche en mode furtif, puissance ninja, à travers la cambrousse. Un crachin doux bat la campagne, et les ch'mins sont boueux. L'eau efface nos traces aussi vite qu'on les laisse. Not'destination? Une planque de fortune. Une autre ouais. J'sais pas combien y en ont. Y a que Soda et Ed' qu'savent ça. Comme par hasard. Les autres nous y r'trouveront. Z'ont eux aussi entendu l'coup d'feu, là tantôt, et z'auront réagi en conséquence.

              Le trajet s'passe sans encombre. Silencieux. Les têtes gambergent. Et on arrive à la plaque de secours de secours. Un vieille cabane dans l'fond d'un bosquet. Pour changer. On y retrouve toute la bande, ceux parti en éclaireur en ville, alors qu'on allait à la chasse à Soda. Tout l'monde l'sert dans les bras, et on présente le nouveau. Ça passe comme une couque à la poste. Et les nouvelles tombent. C'tait bien les frères Vernacul qu'sont fait harponner. Et comme de prédiction, l'instituteur a pété son câble. Sur Von Drum, les marins qu'étaient avec lui. Pan mentionne un truc à propos d'un gradé d'la marine, qu'j'grille pas. Trop occupé à chercher une porte d'sortie dans c't'histoire. Pour en revenir à la politique local, sans surprise, la battue est lancée. Marre des braconniers. Tout est d'notre faute. Ils vont donc faire une grande ligne avec tous les hommes du coin, et nous débusquer. Les braves gens.

              Not'plan s'élabore simplement. On les prend à revers. On s'planque. Pour s'infiltrer dans l'bourg vide, et piller la maison à Von Drum, qu'rassemble plus d'richesse qu'la banque local. Délicieuse revanche en perspective. Loiseau s'permet même quelques conseils pas cons. J'suis méfiant au départ, et même si j'sens qu'y a un truc qui coince dans tout ça, j'dois avouer qu'ses palabres sont valables. Qu'y nous aid'ront fameusement à pas nous faire pécho. Même s'il travaille pour sa paroisse, et qu'on se fera couillonner à un moment, j'préfère me cavaler les poches pleines.

              Et nous voilà, au p"tit matin, prêt. Prêt pour l'pillage, près du plan, présent à l'appel. Au loin, les gars qui s'éloignent, vêt'ments d'travail sur l'dos, à la chasse aux rapineurs. Nous, on bouge d'nos planques buissonneuses. Et, discret, comme des ombres, on s'avance vers la maison d'Von Drum, maint'nant déserte. .. ?
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                Échec. Ça avait été l’échec dans tous les sens du terme ! Nous nous étions non seulement trompés de cibles, mais qui plus est, notre assaut provoqua un incident des plus regrettables au niveau d’la politique locale. En effet, l’homme que mon sniper avait visé n’était autre qu’un Vernacul, fils d’un digne instituteur du coin. Dernier qui n’hésita point à venir se plaindre chez Von Drum, qui dût essuyer un moment très désagréable en sa compagnie. Mais le pire avait été le fait que la nouvelle s’était répandue comme une trainée de poudre dans toute l’île. La honte vous n’pouviez pas comprendre. Autant pour le bon vieux Drum que pour moi-même. L’genre de bévue qui n’pardonnait pas tellement. Lorsque le père des Vernacul -Drôle de Nom d’ailleurs- s’en était allé tout furieux, l’vieux Drum faillit piquer une crise. Ses hommes de main avaient vite fait de le remettre sur pied par tous les moyens, avant qu’il ne se dresse devant nous tous sur deux grosses caisses pour un discours pas forcement dithyrambique. Et cette fois là, notre complicité s’envola totalement au grand plaisir de son second. Le reste de la soirée fut plutôt tendue entre nous, puisqu’en plus de s’être trompés, nous étions revenus les mains vides. Ceux qui nous avaient attaqués avaient définitivement réussi à s’faire la malle. D’quoi m’dégouter un peu de la campagne et de tout c’qu’elle incluait…

                Mais alors que nous étions dorénavant en stand by, ça s’activait du côté des hommes de Von Drum. Ces derniers avaient décidé de prendre les choses en main en nous écartant complètement de l’affaire, et en organisant une battue des plus impressionnantes. Grand bien leur fasse ! Car j’trouvais un peu l’idée complètement inutile, même si ces gens connaissaient plutôt bien l’terrain. Si les frères Vernacul étaient d’mèche avec le groupe que nous avions traqué, sûr et certain que ces gars là allaient être au courant. Et s’ils étaient au courant… Nan… Ils n’oseraient tout d’même pas… Quoique pour en être sûr, j’avais décidé de rester dans la villa des Von Drum et d’en assurer la garde. Idée que j’émis au chef de famille quelques temps plus tard. Homme qui ne m’accorda qu’un regard dédaigneux, et une réponse tout d’même positive. Réponse qui me satisfit, avant que je ne m’en aille vers mes hommes pour régler certains détails et pour remonter le moral de quelques uns. Si mon intuition était la bonne, notre blason allait être redoré très rapidement. C’que j’espérai du fond du cœur pour faire honneur non seulement à la faction, mais aussi à ma famille. Car le nom des Fenyang était en jeu dans toute cette histoire. Pour rien au monde j’ne voulais le salir… Manquerait plus que ça.

                En parlant d’mon père, j’reçus de lui une missive. En pleine nuit, si si. Une missive qui m’prévenait qu’on confirmait un peu la présence de révolutionnaires dans la région. Soupir s’en suivit après la lecture du papier. Papier auquel étaient joints deux primes. Celle d’un dénommé Soda qui faisait quand même trois millions de berrys, et l’autre Edward, à deux millions d’berrys. J’allais essayer de les traquer. J’allais vraiment l’faire. Mais la priorité était ces bâtards qui avaient entaché ma réputation. Et ça, j’n’allais pas laisser passer. En conséquence, j’restai dans un coin à préparer un plan au cas où, tout en observant les préparatifs bruyants des Von Drum. Et vu l’effervescence qui régnait en maitre dans les cours voisines, j’imaginais un peu que la battue allait prendre de l’ampleur, et pas qu’un peu. Déjà, ça donnait un peu l’temps aux malfrats d’quitter l’île tranquillement. Une battue ridicule. Et les préparatifs s’étendirent jusqu’à l’aube, où Von Drum flanqué comme une merde, s’pavanait devant ses hommes qui le suivaient pour s’rendre en pleine ville. C’était l’point de départ de tous ceux qui devaient y participer. Pour ma part, j’fis vite de rentrer dans la grande demeure avec tous mes hommes. Nous n’étions pas moins de cinquante personnes. J’étais même assis dans l’salon, entrain d’réfléchir à ce qu’on pouvait faire, quand Sarkozyzy près d’une fenêtre, et qui n’avait plus bronché depuis son tir fautif, m’fit un signe…

                • Y’a du mouvement dehors… Ça arrive par ici. Et ça n’ressemble pas vraiment aux larbins de Von Drum.

                • Les hommes sont postés partout ?

                • Ouaip. Ton intuition était bonne on dirait.

                • Allons nous planquer également. Et on fait comme prévu : Pas d'quartier.

                Un hochement de tête s’en suivit et le peu d’hommes resté dans le salon à mes côtés se dispersa sans bruits. Une partie de cache-cache s’annonçait. Excitante et sanglante.

                Spoiler:

                  Pour un type aussi entrainé que l'agent Red, jauger des situations devient tout à fait inconscient, ce n'est même plus une affaire d'observation précise, plutôt une accumulation de petits détails que Red n'a même plus besoin de percevoir pour se faire une idée. Cet éclat derriére une fenêtre, cette cheminée qui ne fume pas à l'heure ou on l'on devrait préparer le premier repas du jour, cette absence d'activité autour des bâtiments. Pour Red tout ces petits riens forment un tout tellement évident que la maison pourrait aussi bien être surmonté d'un grand panneau lumineux et clignotant. Un putain de panneau marqué piège !

                  Et s'il ne dit rien l'agent Red sait aussi que d'autres ont vu le même panneau que lui. Ou le sentent. Et il commence à trouver assez curieux que le type qui joue les meneurs et son petit copain semblent prêts à envoyer à la mort le reste de la bande. Curieux oui. A croire qu'ils ne jouent pas la même partie. Ce qui expliquerait pourquoi Red n'a qu'un nom sur sa liste de types à tuer. Enfin un nom. Au moins deux pour le coup mais c'est un prix de groupe alors ça ne compte pas vraiment...

                  En attendant, il s'agit d'éviter de se jeter dans la gueule du loup sans que ça paraisse louche. Rester planqué en restant dans le troupeau. Et frapper dés que l'occase se présente avant de s'arracher de ce trou paumé.

                  -C'est louche nan ?
                  -Ouais, on dirait qu'ya comme des types planqués la dedans non?
                  -Sur, on va les débusquer, comme si on chassait le renard. Vous voyez les deux charrettes de foin just'la? On y fout le feu et on va lui coller dans sa jolie véranda. Ensuite on rentre et on pique tout ce qu'on peut avant de filer...
                  -Z'avez entendu Soda les gars ? Ce matin on enfume le bourgeois. Héhé... Allez au boulot, faites moi rouler ces charrettes...

                  L'équipe balaye les cales qui tiennent les deux engins, et tout le monde d'empoigner les barres d’attelage pour les faire pivoter dans la bonne direction. Puis Soda donne le top et tout le monde de pousser en cadence vers la maison. Poussées par une bande de gars vigoureux les charrettes prennent de la vitesse, Soda y balance deux torches qu'il vient d'allumer et une fumée blanche cache immédiatement les gars de la bande qui surgissent sur la jolie pelouse à l'avant de la maison.
                  Captant le danger les types de la maison réagissent immédiatement mais le mal est déjà fait. Entre la fumée et la masse des charrettes, plus moyen de mettre une balle correcte dans les joyeux pousseurs.

                  Red suit le mouvement prudemment et au moins au départ pousse mollement la charrette avec les autres. Mais s'il ne s'y connait pas en culture il gère assez bien le repérage de trucs planqués. Et à l'effort que font les gars les deux engins lui paraissent anormalement lourd. Alors sous prétexte d'aider à la manœuvre il se colle assez à l'une des deux pour jeter un œil à ce qui se cache sous la paille.
                  Et une fois de plus il a vu juste et se retrouve subitement tout nerveux à pousser un brulot enflammé au fond chargé d'explosifs.

                  Assez d'explosifs pour transformer en volée de brindilles toute la jolie baraque du père Drum.
                  Et pour transformer en tout petits bouts d'hommes les crétins qui se trouveraient à coté. Alors dés qu'il peut Red glisse sur le joli gazon et s'étale de tout son long dans la pelouse. Laissant l'assaut le dépasser pour chercher à se glisser à l'écart. Du coin de l’œil il remarque Soda et son acolyte qui profitent de la fumée pour s'éloigner de même.

                  Depuis la maison une fusillade beaucoup trop nourrie s'abat comme grêle dans le jardin. Red se redresse et file vers un abri pour ne pas se faire trouer, et dans la course perd sa cible de vue. Les deux charrettes sont lâchés par la bande qui s’égaillent dans le jardin comme une volée de piafs pendant que les brulots traversent la jolie baie vitrée qui fait la fierté de la villa Drum pour aller emplir de fumée tout la maison...

                  Et puis une flamme plus décidée que les autres se décide à aller tâter de l’explosif...


                Dernière édition par Red le Mer 25 Juil 2012, 14:27, édité 1 fois

                  Boum

                  Simplement. Efficacement. Boum et la maison s'ef... ne s'effondre pas ?

                  ... ça, c'est bizarre. Plus bizarre presque qu'tout l'reste. Pourtant, on nage dedans. Dans l'pas normal, pas naturel. Faut dire, sur c'te dernier jour ça s'est déchainé. Les trucs pas net. Entre mes deux compères Ed' et Soda, qu'on changé d'genre, d'attitude, en l'espace d'un d'mi jour, la rencontre avec l'type en Red, qu'j'sais pas qui c'est mais qu'c'est pas qui il dit qu'il est, c'te baraque fourré d'pékins et ces chariotes qui pètent, j'sais plus trop quoi pensé.

                  L'idée d'Soda, c'tait du génie! Du génie d'nul part. Du génie qui colle pas. Pousser les chariotes. Ouais... Mais d'où qu'elles sortent. J'ai pas grillé tout d'suite. C't'en poussant l'enroule qu'j'ai senti l'bousin. En voyant mes ch'tits camarades de tête, Ed', Soda et Loiseau, s'carapater bien gentil gentil. Puis l'foin, c't'un truc qu'est pas censé p'sé. Pourtant, ces truc f'sait leur poids. Ou plutôt plus qu'ça. Qu'est-ce qu'j'ai fait? Ben j'ai sauté. M'suis carapaté d'coté, sans finesse, sous les mires du Firmin. L'a eu la bouche grande ouverte. Les chariotes ont pris d'la vitesse, et tout l'monde s'est planqué pour finir. Sans savoir exactement pourquoi, mais faut croire qu'les tirs vers nos tronches et les évacuations précoces d'nos "amis" ont mis la puce à l'oreille.

                  C'est donc d'derrière une buissaille arborescente qu'peux mirer c't'explosion mastarde qu'décore tout à coup la sombre nuit. D'puis quand la paille crame en nuage d'feu? D'puis jamais. On s'en rend tous compte, et les soupçons qui m'crevait la carte mère s'confirme. C'est clair, l'Soda et l'Ed' nous possède. Y a un truc dans c'te baraque qui veulent, et c'est pas que d'la monnaie. Mais ça explique pas pourquoi l'manoir, y tient toujours d'bout... Avec c'qui vient d'être craché, l'deuxième étage aurait du fusionner avec la cave. Pourtant, juste la façade s'est faite mottée. J'plisse les globuleux, histoire d'distinguer un truc au milieu des fumées et aut'poussière. J'fais bien. D'la nouvelle grande porte commencent à s'extirper des mecs. Armés. En uniforme de ... mouette. Merde. Les gus s'déploient, bien en formation, entrainés. C'est là qu'apparait un autre gus. Plus grand, limite beau gosse, mais surtout gradé et sabre à la main. Il a l'air fier d'lui. Ma main à coupé qu'il est pas pour rien dans l'évitagement des dégâts. Erf... Un ponte. Comme si j'avais b'soin d'ça.

                  F'sons l'point, et nous perdons pas. Soda, Ed', Loiseau: a évité. Leur sillage pue l'embrouille létale. La baraque Von Drum? Plus qu'un simple pillage. La clé pour piger les trois gus s'y trouve. Et dans la baraque: du marine. Ça fait deux fois... Tout ce beau bordel va mener au carnage, c'est clair. Mais l'bordel, ça aide aussi pour cavaler. C'est bon, c'est décidé.

                  Douc'ment, j'me glisse dans les fourrés qui longent le jardin. Les pékins ont déjà r'commencé à canarder, mais j'entends l'bolas de Firmin sifflé dans l'air et touché une cible. Les tirs redoublent, moi j'continue à ramper. Personne ne me r'père, pour l'instant. J'arrive près d'une fenêtre. Et toujours ces tirs, dans l'jardin. J'm'apprête à bondir à travers le verre, mais un truc résonne:

                  Ranger Punch: Fatalis !

                  ??? J'tourne la tête, j'aperçois 'Ed, comme j'l'ai jamais vu. L'gus vient de balancé un plat d'la main dans l'vide, droit d'vant lui, vers les mouettes. Sur la trajectoire d'son coup, pourtant distant d'ses cibles, s'trace un énorme sillon, dans l'herbe! Mais mieux, l'sillon s'accompagne de ronces et d'toutes sortes d'autres végétaux chiants, qui s'enroulent comme un bille d'fronde, en méga masta et percute d'plein fouet la première ligne de tireur ennemi! J'ai à peine l'temps d'fermer l'bec qu'j'distingue un aut'mouvement. L'gradé au sabre vient d's'interposer, et du plat d'la lame, arrête l'attaque. ... J"bondis et traverse la f'nêtre. J'lève les yeux. Suis dans un séjour grand luxe. Avec les bibelots et tout l'brol. J'm'attarde pas, direct, j'pointe vers les escaliers grand luxe qu'montent vers les chambres, j'imagine. Les coffres sont toujours dans les chambres. Quatres à quatres, j'les saute, mais j'me braque. La sur l'pallier, trois corps, fringués en blanc. Des marines. Leurs blessures sont nets, précises, fatales. ... M'tenant sur mes gardes, j'continue l'ascension: j'ai pas bouffé d'la boue pendant tout c'temps pour m'tirer les mains vides! J'avance lent'ment, pour débouler sur un couloir. Les portes y sont toutes fermées, sauf une. J'y entre. Un éclair, et réflexe, j'recule la tronche. Un couteau d'lancé s'plante dans l'mur, à un pouce de ma gueule. J'mire devant: Soda a encore le bras levé.

                  Mec, désole! J'croyais qu'c'était un marine!

                  Qu'il bave, faux-j'ton. Mes mires sont attirées par l'plancher, d'vant lui. Il est défoncé et laisse apparaître un coffre comme on en fait peu. Ouvert pourtant le coffre. Forcé. Avec dedans, tout sauf de l'or. Juste de la paperasse. J'reviens sur Soda. Y m'sonde. Ses yeux ont une expression qu'j'avais jamais vue. Une expression décidée, puissante. Merde.

                  Désolé Jack, notre cause exige des sacrifices.

                  Sacriquoi? D'quoi y cause. Pas l'temps d'penser, sa main arme déjà un nouveau mouvement. Rapide, trop rapide. Un reflet d'couteau brille un instant, et j'me dis que j'pourrai pas éviter ça. Non j'pourrai pas. Mais c'pas grave. Gui, l'dieu du truandage et d'la grivellerie, ami des vrai moins-qu'rien m'sauve. D'ça manière bien à lui, inattendue. Sacré Gui, je dis merci. Mais pas longtemps, faut m'expliquer c'qui vient d'se passer là!
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                    Tout s’était passé très vite. Très très vite. Entre l’explosion surprise, les pétarades et l’attaque bizarre que je dus stopper après avoir dévalé les escaliers comme un fou, il y avait de quoi se perdre. Et pas qu’un peu, puisque c’était le capharnaüm total. Tout était sens dessus dessous et la fumée environnante n’arrangeait rien au tableau. C’était vraiment le bordel ! Mon cœur se serra l’espace d’une seconde et pour cause : Plusieurs de mes hommes étaient déjà morts. Autant dire que j’en avais déjà perdu plus de six. Sans aucun doute l’œuvre de l’explosion. Même si pour le moment était mal choisi pour les regretter, les pleurer et essayer de chercher le pourquoi du comment. J’avais plus important à gérer. En effet, le mec qui m’faisait face ne m’était pas inconnu. Edward. Une petite frappe révolutionnaire qui avait prit de l’ampleur ces quelques temps, et que je devais à tout prit arrêter. Qui aurait pu croire qu’il faisait partie de la bande des truands qui m’avait foutu la honte devant Von Drum ?! Pas moi en tout cas. Même si l’voir là m’faisait rudement plaisir. Au moins, je n’avais plus besoin d’aller le chercher dans les fourrés de cette satanée île. Avec mes hommes, j’allais faire d’une pierre deux coups : Arrêter ce révolutionnaire et ces voleurs qui se faisaient poursuivre par mes hommes, Sarkozyzy en tête de liste. Le tout était donc de faire vite.

                    Mais à peine y avais-je pensé que le révo réédita son attaque bizarre. On aurait dit celle des hommes-poissons, sauf que l’eau ici, était remplacée par ces espèces de « végétaux ». Quelle était la nature de cette attaque ?! Pas le temps d’y penser, qu’il m’fallait encore une fois trancher ce qui fonçait droit sur moi. Mais à peine m’étais-je débarrassé de cette nuisance, qu’une droite fila droit vers mon visage. L’type avait suivi son assaut de très près et avait attendu le bon moment pour venir m’attaquer frontalement. Le bâtard ! Son uppercut me projeta violemment dans les airs. Ma bouche entrouverte laissa s’échapper quelques gerbes sanguinolentes, bien avant que je ne rencontre brutalement le sol. Rebondissant comme un ballon de basket-ball, Edward se fit alors le plaisir de multiplier ses poings sur mon corps, avant que celui-ci n’parte percuter avec véhémence, l’un des murs de la bâtisse des Von Drum, quelques mètres plus loin. Lorsque que je glissais au sol, on pouvait apercevoir un gros trou dans ledit mur, signe de l’impact violent de mon envol endiablé. Je pissais le sang et l’image n’était pas vraiment belle à voir. Malgré tout, j’avais toujours mon arme en main, arme sur laquelle, je m’appuyai pour me relever aussi rapidement que possible. Il ne m’avait pas loupé le bougre ! D’ailleurs, ce dernier courrait encore une fois vers moi. Le répit ne faisait pas partie de son dictionnaire, apparemment…

                    • Putain…

                    L’effort que je dus faire pour réagir fut grand, étant donné que l’énième poing du dénommé Edward s’incrusta net dans le mur derrière moi. Mur qui tomba d’ailleurs en ruine, ayant précédemment reçu gros de l’explosion. Pour ma part, j’avais tout bonnement sauté sur ma droite et j’avais atterri dans un lot de paille et de boue, sans compter l’amalgame fumée poussière, qui m’enfumait totalement. Un mélange d’orgueil et de colère montait en moi comme une sorte d’adrénaline. Pour une histoire conne de bricoles, on avait salit le nom de ma famille. Pour une affreuse histoire de bovidés, on m’avait trainé par terre comme un vulgaire ver de terre. Trop c’était trop ! Et l’adage suivant nous prodiguait un conseil des plus salvateurs : Fuir un Fenyang en colère ! Parce que oui, je l’étais dorénavant. Et ça allait saigner ! Lorsque je me hissai sur mes deux jambes, je ne ressentais plus aucune blessure. Ladite colère faisait l’effet d’un anesthésiant. Et j’étais fin prêt à en découdre. Lorsque je me retournai, mon adversaire fonçait sur moi avec acharnement. Mais mon regard qui avait changé du tout au tout le décontenança l’espace d’un instant. C’est de cet instant que je profitai pour réduire l’écart qui nous séparait avant de lui enfiler un bon coup de poing dans le bide. Et il passa correctement. L’homme se plia instantanément en deux, tout en tenant son ventre endoloris. Et ça ne faisait que commencer…

                    • J’vais t’apprendre à utiliser tes poings, abruti de révolutionnaire…

                    Si mon ennemi était dans une mauvaise posture, l’insulte fit l’effet d’un catalyseur, puisqu’il m’infligea une droite véloce, également sur le ventre. Mais contrairement à lui, je ne bougeai pas d’un pouce, me mettant même à rire, avant de jeter mon sabre à terre. « Ils font pitié ces révolutionnaires… » S’en suivit ma réponse à son poing qui fit mouche. L’homme perdit deux à trois dents dans un flot sanguin qui vint m’humecter le visage presque déformé par la colère. Se tenant la bouche ensanglantée, il fit deux trois pas en arrière, mais il fut vite rejoint par ma personne qui lui infligea un coup d’boule ravageur. Cette fois là, ce fut lui qui rencontra le sol, avant de gigoter dans tous les sens. Une petite frappe de rien du tout, finalement. Si ses attaques étaient à craindre, sa défense laissait à désirer. Ne me faisait point prier, j’pris tranquillement place sur son ventre avec un sourire limite pervers, avant de craquer les jointures de mes paluches dans un bruit sinistre. Là, censure. Inutile de vous raconter le carnage. Lorsque je me relevai, Edward était tout simplement tombé dans les vapes, le visage complètement défiguré et ensanglanté par mes soins. Pour m’assurer qu’il ne me ferait plus perdre de temps, je ramassai alors mon arme et le plantai dans ses jambes et ses cuisses à plusieurs reprises. Je faisais preuve de sadisme, mais pour une fois, je m’en fichais éperdument. L’enjeu était trop grand pour que je puisse faire preuve de compassion, sans compter que j’avais perdu des hommes par leur faute…

                    Pendant ce temps, du côté de Red…

                    Sarkozyzy l’avait bien vu (Red) lorsqu’il était sortit à la suite de Salem. Il avait donc laissé le cas des petites frappes au reste des hommes, avant de glisser incognito dans un buisson à proximité. Par la suite, le sniper avait minutieusement suivi les traces de l’homme qui lui semblait à la fois dangereux et bizarre, avant de braquer derrière le suspect, pour ne pas dire que la gueule de son arme touchait la nuque de sa cible. Habituellement, l’homme aurait tiré sans se poser des questions, mais le coup de la veille l’avait profondément marqué, au point qu’il se retint de faire une bêtise. Hormis cela, l’officier avait une intuition. Une intuition qui devait se confirmer puisque ce gars s’était contenté de faire chemin seul, sans ses petits copains qui se faisaient arrêter les uns après les autres…

                    • Pas un geste, sinon je te troue la tête sans réfléchir. Et t’as intérêt à vite décliner ton identité.

                    Du côté de Soda et Jack…


                    Des portes s’ouvrirent soudainement à la volée autour des deux hommes prêts à s’affronter dans le couloir qui menait à la chambre du vieux Von Drum. Et ce n’était pas moins de dix marines armés jusqu’aux dents qui encerclaient et pointaient leurs fusils vers les fugitifs. Car si le lieutenant Salem avait volontairement couru à l’extérieur pour voir ce qui se passait, il avait ordonné à quelques-uns de ses hommes de se cacher dans les différentes autres pièces. Ces derniers hommes n’avaient plus qu’à attendre un mouvement suspect à l’intérieur, ce qu’ils firent avec brio. Le révolutionnaire et le pauvre voleur n’avaient jamais été dans une aussi belle merde…


                      C'est une erreur que commettent souvent les spécialistes du tir quand ils en viennent à se battre à des distances dont ils n'ont pas l'habitude.
                      C'est vrai qu'en théorie l'idée semble bonne, au moins au niveau de la sensation, on se dit que coller le canon de son flingue contre le mec qu'on menace c'est plus impressionnant, c'est froid c'est dur, ça fait viril...

                      Mais en définitive c'est une connerie. Tout ceux qui ont fait l'effort d'étudier un peu le truc s'en sont rendu compte. Quand on est collé contre un type on ne peut pas le surveiller correctement. On loupe des trucs, précisément ceux qui sont censés vous dire quand on doit tirer. Et puis puis on est prés, plus la cible bouge vite...

                      Prenez un type qui est disons, à deux trois mètres de vous. Il peut bouger comme il veut, et grand bien lui fasse... Et pendant que la cible s'échine à courir partout, de votre coté vous n'avez qu'a décaler légèrement l'axe de tir pour lui faire sauter la tête quand même. Le type est courageux et vous fonce dessus? Encore plus facile, même pas besoin de bouger. Parce que personne n'est plus rapide qu'une balle...

                      Alors que quand vous êtes tout contre votre cible, le moindre mouvement vous fait perdre la mire. Et si vous la touchez elle peut vous toucher aussi. Alors à moins d’être vraiment sur d’être le mec le plus rapide des deux, quand vous menacez quelqu'un avec une arme. Restez loin...


                      Red lève ostensiblement les mains pour calmer le crétin au flingue, se redressant en appuyant légèrement sur le canon pour être bien sur de la position de l'arme. Puis il passe l'action avec une vivacité de serpent à sonnettes. Pivot rapide pour cesser d’être la cible et décaler le fusil dans le vide. La main gauche se déploie pour envoyer un fouetté sec dans le visage du tireur pendant que la droite agrippe le canon de l'arme pour finir de la neutraliser. Bang, détonation, trop tard évidemment, les réflexes sont une fois de plus du coté de l'agent...
                      Le dos de la main de Red cueille l'officier sous la mâchoire et l'envoie voler en arrière. Rapide, l'homme est à peine au sol que déjà sa main plonge vers le flingue qu'il porte à sa ceinture. Pas assez vite encore une fois. Il n'a pas le temps de saisir le pistolet que Red lui écrase les doigts à coup de crosse de fusil avant de lui écraser brutalement les burnes d'un coup de botte tout en lui collant sous le nez l'insigne CP qu'il vient de sortir.

                      -Du calme soldat, service du gouvernement !
                      -Arghh... (Voix étranglée et douloureuse) Mais... Mais pourquoi vous avez pas dit ça avant de me taper ?
                      -Désolé, j'aime pas qu'on me menace, ça me rend nerveux. Et méchant...
                      -Arghh, désolé... Vous... Vous pourriez retirer votre pied maintenant ?
                      -Tu ne vas pas sortir ton arme hein ?
                      -Non... Promis.
                      -Bon. Alors maintenant en trois mots, c'est quoi ce bordel ?

                      Ca puait du fion. Ca pue d'autant plus. L'armada d'marines qu'vient d'débarquer d'nulle part, arme à l'épaule, sourire en poche, annonce rien d'bon. J'mire Soda, qui m'rend l'regard. J'mire les marines, envisage d'leur raconter un vanne, mais j'parie sur un manque d'humour.

                      Les mains sur la tête j'ai dit !!


                      Le gus au flingue hausse le ton. L'était déjà pas aimable! J'les sens nerveux. Enclin à la bavure. Ou à l'exécution des consignes. C'est pareil pour moi. Ni une ni deux, mon cerveau abîmé par la consommation régulière d'excitants, de calmants et de coups élabore un plan d'survie vitesse recta. Je fond à genoux sur l'plancher, mains sur la nuque. Et j'panique. Pour du semblant.

                      Je m'rends! Je m'rends, mais me tuez pas! S'youplait! J'avoue tout! J'ai volé, des vaches, des moutons, du blé! Envoyez moi en prison, mais me tuez pas!!!


                      Ce f'sant, j'baisse la trogne comme un infâme sous homme sans dignité. Les mecs aiment pas ça, le manque de dignité. Ca leurs fait mal dans leurs eux-mêmes, y balancent entre honte et compassion. Ils hésitent. Et moi, avant d'mater le plancher des vaches, j'balance une œillade au Soda. Il l'a capte. Lui qu'était sur l'point d'm'étriper juste avant m'en connait pas moins. Assez d'lunes qu'on traine ensemble, l'langage non verbal, il est adopté.

                      Lui, il bouge rapidement sa patte. Profite d'la diversion pour sortir un cadeau d'sa poche, qu'il claque au sol. Une épaisse fumée envahit tout à coup l'endroit! On y voit plus rien. Un bruit d'lame. Un corps qui tombe, et les coups d'feu commencent à pétarader dans tous les coins. J'roule de coté, stoppe quand j'touche les jambes d'un marine. Il baisse la tête, son arme suit, vers moi, au sol. Trop tard! Mon poing part droit vers ses bijoux d'famille. L'type s'effondre. Toujours à quatre pattes, j'en profite pour progresser. J'passe entre les guibolles, distribuant les pains. Et j'vois toujours pas Soda. J'l'entends par contre. Sa lame courte fait un bruit caractéristique. Des gens tombent sous ses coups. Beaucoup. Trop. Soda doit être beaucoup plus fort qu'j'le pensais, au vu d'son rythme. Arf. J'continue, laissant les bruits derrière moi. Après quelques mètres, j'débarque sur un coin. La chambre Von Drum. Le coffre! J'me précipite! Voyons, vite, c'qu'il contient.

                      ... ...
                      Des papiers, des classeurs, des livres avec des chiffres... Rein d'autres, vraiment? Derrière, ça commence à se calmer, les coups d'feu s'font plus rares. Faut qu'j'me grouille. Qu'je cherche mieux. On peut pas utiliser un coffre qu'pour mettre des putains d'papiers! C'est trop con. Rah! J'tape sur le fond, de rage. Et l'fond bouge. Double-fond, on appelle ça. Un classique du genre, mais efficace. J'vire la plaque, et s'dévoile devant moi plusieurs nouveaux trucs: une lettre, marqué d'un sceau qu'j'connais pas, une chevalière qui pue l'fric et un flingue. J'chope la chevalière, j'laisse la lettre qui pèse pas assez lourd qu'pour cont'nir d'la maille et j'saisis l'flingue. Une voix derrière moi.

                      C'était bien joué Jack. Je vais peut-être te laisser en vie pour finir. Tourne toi doucement. Au premier signe de connerie, je te saigne. Tu sais que je peux.


                      Soda, sacré Soda.

                      C'est la lettre qu'tu veux... Celle avec la cire d'ssus.


                      Il se tait. Soit il en connaissait pas l'existence, soit il la veut plus que tout autre truc.

                      J'ai plus trop confiance en ta parole mec. Faut m'comprendre, l'monde est si méchant. Alors j'vais m'tourner, déposer la lettre et partir. Après tu la chop'ras. Tu bouges, j'la brûle. Tu fourbes, j'la brûle. J'y mettrai tous mes derniers sangs. T'sais qu'je peux.


                      J'sens une hésitation d'son coté. Y prend une grosse inspiration. J'fais idem. On sait tout les deux c'qu'on vaut, niveau parole et promesse, et ça vaut pas grand chose.

                      Ok. Lent'ment.

                      Ok.
                      J'me tourne douc'ment, la lettre dans ma main gauche. Soda est d'bout, à deux mètres de moi. Y m'connait, c'est la distance respectable pour pas s'prendre un d'mes pains. Le bras gauche d'mon ancien compagnon saigne. Sa tête aussi, mais ça a l'air moins grave. J'montre la lettre, bras tendu, qu'il puisse bien la voir. Il la scrute et ses yeux s'arrêtent sur le sceau. Et s'écarquillent. Ça doit être super vachement important comme lettre pour lui, vu sa gueule. Mais pour moi, c'est surtout l'occaz' parfaite. Ma droite fait un mouvement qu'j'répète mentalement d'puis qu'il m'a pris par surprise. J'saisis l'flingue et j'décharge tout sur Soda. Sans être l'meilleur tireur du monde, ça passe. Deux mètres de distance, c'est bien. Mon ancien pote tombe sur son cul, moi j'bondis à travers la f'nêtre. Elle vole en éclat et une douleur m'tord l'épaule! J'pense au verre, mais c'est pas ça. Soda, l'enfoiré, à quand même réussi à m'envoyer un lame. Héhé. J'm'en fous, tu vas mourir d'toute façon Soda.

                      J’atterris sur la terre meuble, en roulé-boulé. La suite est logique.

                      RUN AWAY!


                      Ma course folle démarre, perdure, jusqu'à c'que les clameurs du combats s'fassent plus entendre. Quand j'm'arrête, suis d'l'autre coté du village. C'est désert, rapport à la battue. J'reprends donc mon souffle. T'parles d'une journée. J'me suis bien fait baisé. J'espère qu'la bague vaut quelque chose... En même temps qu'j'me r'prend, j'pense. J'suis pas encore sorti d'affaire. Non. Faut qu'j'crée une diversion, si j'veux pas qu'on m'cavale trop. Et y a qu'une diversion qu'je connaisse. J'mire autours de moi, pour trouver l'plus grand des bâtiments. J'le vois. Plutôt big, les pierres massives et orgueilleuses. Comme moi. C'doit être une mairie ou une école. Un truc comme ça. Au boulot. J'sors un allumette. Je la craque. héhé. Du combustible il me faut. J'mire. J'trouve pas. J'fais mes poches. Je trouve la lettre qu'voulait Soda. J'l'ouvre, emballe une pierre avec et j'y fous l'feu. Un simple lancé et l'projectile enflammé traverse la vitre, pour s'écraser sur un tapis. Le feu prend vite. Avec un peu d'chance, y va s'propager. Et l'vent se lève. Héhéhé. Moi, j'pars, tout aussi vite. Ma direction? La campagne, puis la cote. J'm'y planqu'rai l'temps qu'il faudra. D'trous en trous. Puis j'partirai. Plus riche d'un flingue, et d'une chevalière. Si sur l'chemin j'pouvais trouver un buraliste, 'stoire d'faire provisions d'fumigènes et d'kérozène, tout s'rait parfait!



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                        Alors que j’comptais aller chasser du forban comme mes autres hommes qui poursuivaient le reste de la bande, des coups d’feu s’firent entendre à l’étage d’la bâtisse du bon vieux Drum. Avec toutes ces pétarades, j’étais à peu près sûr que les soldats que j’avais laissés là haut, avaient facilement fait mouche. Mais une espèce de fumée noirâtre s’échappa des fenêtres, c’qui m’fit sérieusement douter. Montera, montera pas ? Et puis merde ! Il l’fallait. Déjà parce qu’un gros doute m’taraudait, mais ensuite parce qu’il s’agissait des chambres même des membres d’la famille Drum. Là où devait s’trouver son pognon et ses documents importants. J’comptais m’élancer, quand j’sentis quelque chose m’empoigner la jambe droite. J’me retournai voir d’qui il s’agissait, avant d’me mettre à sourire. C’est qu’il n’perdait pas le nord, ce bon vieux Edward. Malgré son état piteux -Et pas qu’un peu- l’homme semblait toujours nourrir l’désir de se battre. Ou d’gagner du temps pour ses camarades là haut. Au choix. Ni une, ni deux que j’dégainai mon meitou d’une manière sinistre et d’un regard plutôt glacial. Quelques secondes plus tard, sa main lâcha prise bien après que sa tête ait volé plus loin. Décapité net. Faut dire que j’n’y étais pas allé mollo avec ce type. Mais après tout, il avait mérité son sort. Il aurait pu rester tranquille et souffrir l’martyr dans son coin, mais non, il avait cru bon s’la jouer brave. J’rangeai tranquillement mon arme quand j’entendis d’nouveaux coups d’feu. La baston semblait n’pas être terminée. Cette fois là, plus une minute à perdre !

                        J’montai les escaliers quatre à quatre jusqu’à apercevoir les corps de mes hommes, inertes, et baignant dans des mares de sang. Là, mon visage s’déforma plus qu’il ne l’était déjà. L’volcan était prêt à rentrer en éruption. J’me mis à courir fouiller dans les premières chambres, mais plus personne en vie. Ils avaient tous été tué. Certains s’étaient malencontreusement pris des balles et d’autres présentaient de grosses entailles, presque dépecés comme de vulgaires animaux. Mon sang ne fit qu’un tour devant ces visions d’horreur, mais j’ne devais pas m’arrêter si les responsables étaient encore en vie. J’m’avançai donc prudemment vers la dernière chambre, soit celle de Drum, avant d’y découvrir un homme agonisant. C’n’est qu’après avoir bien observé son faciès que j’reconnus le révolutionnaire Soda. Lui aussi en avait prit pour son grade. L’espace d’un instant, j’avais cru qu’il s’agissait de l’exploit de mes défunts marines, mais ses blessures mortelles me démontraient le contraire. Et puis, la fenêtre brisée devant moi n’me disait rien qui vaille. J’m’en approchai bien vite, avant d’voir au loin un homme s’enfuir. Était-ce l’un des responsables de tous ces massacres ? Et il croyait s’en tirer à si bon compte ?! Le pauvre. Il n’perdait rien pour attendre. Car sitôt dit, que j’sautais moi aussi par la fenêtre avant de suivre son parcours discret. Ma folle course me mena au village, lorsqu’au détour d’une ruelle, j’le vis commettre une autre bêtise. Il venait de dépasser son quota d’casses, et il allait grave chier… Pour l’prendre de court, j’empruntai une autre voie qui débouchait sur un carrefour fatidique et j’patientais calmement. Et comme prévu, l’mecton une fois sa besogne terminée, s’mit à courir vers ma direction.

                        J’eus un sourire. L’genre d’sourire à en faire trembler plus d’un empereur. Puis d’un saut, j’apparus soudainement devant lui, comme un ange, l’poing décoché vers sa face, et le tout surplombé par un cri hargneux. Effet surprise. Ledit poing s’écrasa violemment sur le visage du jeune voleur, avant que celui-ci n’file façon missile sur une petite bâtisse qu’il traversa et qui s’effondra à sa suite. Sur lui ? Je l’espérais vraiment. Cet endroit allait peut être lui faire office de tombeau. D’ailleurs, j’vis un truc au sol. Une bague… L’malchanceux l’avait certainement lâché lorsque j’lui avais flanqué mon poing ravageur. Il devait sans doute appartenir à Irène. Je la ramassai tranquillement avant de l’observer en silence. Mais tout près, des cris se firent entendre. Le bâtiment qui s’embrasait semblait abriter certaines personnes. Des femmes de la bourgade, pour être plus précis. Quelques unes d’entre elles, avaient dû élire domicile dans l’coin en l’absence de leur mari en pleine battue. Battue inutile d’ailleurs. Vérifier si l’mec était bel et bien hors d’état de nuire ou secourir les belles dames en détresse ? Encore une fois, l’choix était vite fait. J’me remis à courir vers le lieu d’incendie, et dégainai mon arme. En une seule coupe, j’tranchai la porte de l’infrastructure en rondelles. Elle semblait être bloquée puisque les femmes se précipitèrent à l’extérieur au point d’me renverser complètement sur les marches de la mairie. C’était bien ma veine… Irène sortit de nulle part et m’aida à me relever, avant que j’ne somme aux femmes de s’éloigner le plus possible de la mairie, ce qu’elles firent dans le brouhaha et la précipitation.

                        J’crois bien que c’était tous ces cris qui interpellèrent quelques bras vigoureux de la bourgade qui trainaient dans les environs. Tous les hommes ne s’étaient pas lancés dans la battue, apparemment. Très vite, le périmètre fut encerclé par ces gens qui observaient impuissamment la mairie s’embraser. Pour ma part, j’remis la bague à Irène qui fut très étonnée de la voir en ma possession. Puis elle se jeta dans mes bras, presqu’en larmes. J’indiquai les dégâts que j’avais causé à un groupe d’homme, qui, armés d’un fusil, se rendirent immédiatement dans les lieux. Sept qu’ils étaient. Avec un peu d’chance, le voleur que j’avais boxé avec toute la véhémence du monde, s’y trouvait encore… Par finir, mon escargophone noir retentit. C’était l’un de mes adjudants. Ce dernier me confirma l’arrestation de tous les membres du groupe qui avait attaqué la villa des Von Drum. De bon augure. Nonobstant, il m’annonça aussi que près de la moitié de mon équipe avait été décimé dans cette histoire. Une histoire qui dépassait largement le cadre des vaches, que j’pensais. Ma seule satisfaction était la mort des deux révolutionnaires qui étaient définitivement hors d’état de nuire. Hormis cela, c’était plutôt un bilan négatif en général. Puis on entendit un grand bruit. Le signe même que les hommes de la région revenaient complètement bredouille. J’imaginais de loin la honte de Von Drum et de toute sa clique. Et une discussion entre lui et moi allait devoir se faire très rapidement. La boule de graisse n’m’avait pas tout dit.

                        Spoiler:

                          -Bon allez ça suffit, file moi tes fringues et fait comme si on étais copains.
                          -Quoi?
                          -Tu m'as très bien compris. Faut que je me tires d'ici et tu vas m'aider. Et si tu dis un mot la dessus à ton chef, je m'assurerais que tu finisses muté en Amerzone !
                          -Mais ça marchera jamais, on se connait tous entre nous...
                          -T'as intérêt à ce que ça marche. Parce que l'Amerzone, je le conseillerai à personne et que les mutations la bas sont plutôt en durée indéfinies tu vois ?

                          Entrainement d'espion oblige Red est capable de se désaper et se resaper entièrement maquillage compris en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Mais ce type est une femme", l'agent abandonne donc le marin un poil clochard pour devenir en un lever de rideau un marine tout à fait respectable bien qu'un poil roussi et amoché par les événements.

                          Ne reste plus qu'a évacuer en notant au passage qu'un autre type, Jack? Salem ? a vidé lla bouteille du pauvre Soda. Pas vraiment gêné à l'idée de s'approprier le travail et les mérites dues à un autre Red prend une seconde le temps de trancher les oreilles du révos.

                          -Mais pourquoi les oreilles ? Vous devriez prendre la tête non ?
                          -L'avantage des oreilles, c'est que c'est nettement plus facile à transporter et qu'au moins ça ne te lance pas des regards de reproches quand tu ouvres ton sac. Tu comprendras quand tu auras transporté une tête...

                          Pas le temps de développer, l'incendie s'accroit et l'heure est à la fuite. La marine victorieuse et survivante abandonne dans le désordre la baraque ruinée par l'intervention, mais l'honneur est sauf, force reste à la loi. L'officier et l'agent se mêlent habilement à la cavalcade et comme prévu tout se déroule très bien.

                          -Et mais... T'es qui toi ?
                          -Ben corbeau. Matelot de seconde classe..
                          -Mais je t'ai jamais vu avant...
                          -Ouais normal, je fais les quarts de nuit, la c'est exceptionnel mais d'habitude je bosse uniquement entre dix heures et cinq heures du matin...
                          -Ah ouais, m'étonne pas qu'on t'ait jamais vu. Dur...
                          -Je te le fais pas dire...

                          A partir de la foutre le camp en douce n'est qu'une formalité. Y'a même quelques bidasses qui lui souhaitent bonne nuit...


                          (...)

                          Et le reste n'est que routine, port, bateau, port, retour au Cipher Pol, bureau du chef, récompenses et louanges...

                          -Comment ça ? Qu'est ce que vous voulez dire par pas le bon Soda ?
                          -Vous vous êtes gourés de bateau agent Red. D’après mes informations vous étiez tellement ronds que vous avez aussi failli vous tromper de mer ! Et que vous n'avez pas pris votre den den...
                          -Non mais attendez euh... Vous êtes sur ? Non parce que tout concorde quand même, Soda, révolutionnaire, ile de .... euh... Bref... Comment je pouvais me douter qu'il y avait plusieurs types à porter ce nom ridicule? C'est carrément du vice a ce niveau !
                          -Vous connaissez la suite agent Red...
                          -Euh ? Bateau, révolutionnaire, Soda, élimination ?
                          -Et bien je crois qu'on s'est tout dit. Allez tirez vous de la...
                          -A vos ordres Chef, j'entends et j’obtempère !
                          -Inutile de faire du zéle agent Red, je vous connais. Et n'oubliez pas vos oreilles !



                        Dernière édition par Red le Ven 03 Aoû 2012, 09:45, édité 1 fois

                          Il est apparu d'nul part. J'ai rien pu faire. Son poing s'est écrasé dans ma tronche, m'a envoyé valser. J'ai tout d'suite pigé un truc: le gus est plus fort que moi. Son coup, sans êt'parfait, était suffisamment puissant pour m'cramer. Et qu'est-ce qu'on fait face à un adversaire trop puissant pour ses ch'tites menottes? On fait le mort.

                          J'ai fait le mort. J'ai laissé les gravas m'tomber sur la gueule, sans bouger, sans sourciller. J'ai même pas frissonner quand j'ai vu, du coin d'la mire, par un trou bien placé, la main du mec m'choper c'te belle chevalière, c'te trésor qu'valait du pèz. Pourtant, je chiais à mort. Mais soit. La survie coute c'qu'elle coute. Mais elle prime. ... Un bruit. Suivi d'vacarme. Héhé. Comme souvent, mon plan d'sortie fait son effet. Le feu, c'est bien. J'mire timid'ment les panards d'mon enflure d'agresseur qui s'éloigne rapide, attiré par les flammes et son d'voir. C'est ça, part loin. Un jour, je te retrouverai. Et je te ferai ta fête. Un jour. Pas maintenant.

                          Il disparait donc. Je compte mentalement. Un, deux, douze. Poussant doucement les gravas, j'me glisse, j'rampe dans les interstices, jusqu'à la libération. L'air pur! J'en prend un pleine bouffée, m'extirpe. J'localise un haie, pas loin. J'saute derrière. Et m'faufile. Pas question d'me faire repérer c'coup-ci. J'entre en mode ninja. J'évolue dans les ombres. Prudemment. Derrière, j'vois les lueurs des feux, qui couvrent ma fuite.

                          J'ai rampé, planqué, masqué comme ça l'temps d'sortir de la ville. Puis j'ai cherché une planque, pour l'temps qu'ça s'tasse. J'suis tombé sur une tourbière, elle m'a pas plu. Marre de m'geler les miches. C'est là qu'j'y ai pensé. La planque. Not'dernière. J'ai dit banco. M'a fallu une d'mi journée pour la r'joindre. Les hommes r'venaient d'la battue, éreintés, l'a fallu la jouer fine. Pas facile pour Jack. Mais j'm'en suis sorti. La planque m'est apparue. Personne. Rien. Soit, parfait. J'étais tranquille, pour l'instant. Et pourtant. Un truc me taraudait. Mon instinct m'criait que'qu'chose, j'savais pas quoi. Puis j'ai grillé. Soda, Ed', c'est deux p'tits cachotiers, y nous avaient rouler sur toute la ligne. C'était probablement l'cas d'puis longtemps. Quand t'es une enflure, tu l'es sur tous les plans. Alors j'ai cherché, persuadés qu'les deux gus n'avaient pas tout dit. Une bonne heure, voir deux, qu'j'ai gratté toutes les cachettes possibles. Pour finir j'ai trouvé, dans l'nœud d'un arbre, qui jouxtait l'endroit. Un truc brillait, j'ai plongé mon bras dans l'trou. J'en ai r'sortis une p'tite boite métallique. L'ai ouverte. A l'intérieur, des paperasses avec écrit d'ssus des conneries: "mouv'ments d'troupes, plans d'invasion, fiches de membres". J'ai commencé à lire, c'était trop chiant. J'ai donné ça au vent. C'qui par contre m'a plus intéressé, c'était un truc que j'avais d'jà vu, un objet connu. J'ai cru flashé, mais non. J'l'ai pris, l'ai observé. C'tait elle, ou presque: la chevalière! Exact'ment la même que l'autre, à un détail près: à l'intérieur, y avait gravé un nom:

                          Soda Von Drum

                          Dingue. J'comprends toujours pas pourquoi c'était écrit, et toujours maintenant, j'en ai rien à foutre. J'me suis carapaté un jour plus tard. Un bateau marchand partait du port, j'l'ai truandé, en m'planquant dans la cale. C'est passé comme un couque. J'ai débarqué à la première halte, sur une île qu'j'connaissais pas. J'y ai r'vendu la babiole, ça m'a fait un joli p'tit magot. J'en ai bu la plus grande partie. Héhé. Facile pour Jack.
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