Une foule, des table, une odeur de sueur et de bière... Pas de doute, il s'agit bien là d'une taverne pleine d'honnêtes travailleurs venus se remplir la panse après une journée de travail bien remplie. Pas de doute, c'est là que Lundqvist Thorn va tenter de passer la nuit. Mais forcément, quand on a pas un sou en poche, on fait avec les moyens du bord. Alors qu'il venait d'entrer, l'homme avisa une place libre au comptoir qu'il s'empressa d'occuper. Il fit signe au serveur d'approcher et, muni d'un solide sourire, lui demanda s'il lui offrirait le gîte et le couvert en échange d'un bénéfice non négligeable sur son chiffre d'affaire de la soirée. Le genre de choses qui, venant d'un inconnu ne vous inspirent assurément que très peu de confiance. Mais c'est également le genre de chose qui, ne coutant pas un kopeck et provenant d'un homme avec tant d'assurance, vous font vous rappeler que le type en question a certainement une bonne idée derrière la tête et qu'elle pourrait tout lui rapporter autant de bénéfices s'il la proposait au bouge concurrent.
Ayant reçu l'approbation du barman, le saltimbanque se retourna et alla déposer son sac sur la dernière chaise libre d'une table bien pleine. Muets, les ouvriers qui faisaient pitance regardèrent le nouveau venu avec avec le même regard suspicieux que l'on réserve aux nouveaux venus qu'on ne connait ni d'Adam ni d’Ève. Observant son audience avec satisfaction, après tout, il avait réussi à avoir toute leur attention sans même ouvrir la bouche, ce qui est déjà un signe promettant une assiette au bout de la soirée. De sa voix puissante, Thorn fit tourner les quelques têtes qui étaient restées fixés sur leurs assiettes.
Ayant reçu l'approbation du barman, le saltimbanque se retourna et alla déposer son sac sur la dernière chaise libre d'une table bien pleine. Muets, les ouvriers qui faisaient pitance regardèrent le nouveau venu avec avec le même regard suspicieux que l'on réserve aux nouveaux venus qu'on ne connait ni d'Adam ni d’Ève. Observant son audience avec satisfaction, après tout, il avait réussi à avoir toute leur attention sans même ouvrir la bouche, ce qui est déjà un signe promettant une assiette au bout de la soirée. De sa voix puissante, Thorn fit tourner les quelques têtes qui étaient restées fixés sur leurs assiettes.
Liseneth dei, how bay Criosti's arreisd !
Liseneth to deis teyl tow shel herd !
Teneygt ei shel count fer bi preisd !
Teneygt ei shel count ibout ser Werd !
Liseneth to deis teyl tow shel herd !
Teneygt ei shel count fer bi preisd !
Teneygt ei shel count ibout ser Werd !
Ils n'avaient pas compris un piètre mot qu'il venait de prononcer, mais cela n'importa peu. Ils avaient du saisir son intention, et il était désormais le centre d'attention de chaque occupant de la pièce. Il était temps de commencer son histoire et de gagner son pain pour ce soir. D'un tour sur lui même, il vérifia quelle était la population de la salle.
"Très bien messieurs eeet... messieurs, ainsi que mademoiselle la serveuse. Je vous remercie pour votre attention. Voici un conte qui se transmet dans ma famille de génération en génération. Il raconte l'aventure du Sire Werd, ainsi que de ses compagnons. Au nombre de deux, l'un nommé Guervan, l'autre portant le nom de Forban. Tous deux assistaient dans ses aventures, le chevalier qui, par tout temps, avait fière allure."
Se promenant le long du mince espace entre les tables, le conteur ne semblait pas être apprécié. Une histoire de noble destrier et de preux pourfendeur n'était pas faite pour une audience d'ouvrier, et il le savait. Prenant à témoins deux clients, il continua tout de même.
"Vous saurez tout de même, que ce noble guerrier avait un gros défaut. Par tout temps et à tout vent, cet homme croyait chaque mot. Trop naïf pour réfléchir aux paroles qu'on lui adressait, trop fier pour décliner un service qu'on lui demandait, par maintes fois il roulait dans la farine comme on y roule la pâte d'une tourteline. Ainsi, un jour où il voit une vieille femme au tournant d'un église, la prenant pour une bigote il ne se doute pas des prises, que cette sorcière déguisée a sur l'intentions exquise, d'ensorceler le chevalier.
Huurf hurf, il fait soif tavernier, servez nous des bières !"
Machinalement, les hommes pendus aux lèvres de l'homme déambulant tranquillement entre les rangs firent sortir de leurs poches quelques pièces pour payer la boisson qui leur avait été commandée, alors que Thorn, également servi, leur offrit la suite de son conte.
"Elle lui demande donc de lui servir de de béquille, et de l'accompagner jusqu'à son domicile. Sans se douter du destin dont il approche, alors que le regard avisé de Guervan le lui reprochait, Werd la porte jusqu'à son vieux taudis. Mais Forban, devançant ses amis, s'y introduit et vois quels secrets s'y cachent. Et dès que la petite compagnie est regroupée, il prend son rusé compagnon et lui fait part de sa découverte. Comprenant ainsi que leur maitre court à sa perte, les deux amis décident de le sauver les fesses."
Tenant son audience en haleine, Thorn prit une longue gorgée de sa pinte. Il but jusqu’à ce qu’on l’interrompe pour lui demander ce qu’il se passait ensuite. Avec un sourire, il adressa un signe discret au tavernier afin qu’il resserve ses clients, avant de se retourner d’un bloc vers le poseur de question. Il s’approcha dudit personnage jusqu’à ce qu’il puisse se pencher au-dessus de lui.
"Que pensez-vous qu’il se soit passé ? Werd, ignorant les avertissements qui lui étaient adressés, suit la sorcière dans la maisonnée. Là, elle revêt sa véritable forme qui, grâce aux pouvoirs que lui a conférés le démon, est celle d’un affreux serpent. Trop tard, le preux chevalier est hypnotisé. Seuls les deux compagnons pourront le sauver. Heureusement que Guervan est formé aux arts de la musique, il tire sa flute de son barda et en fait sortir un air mélodique."
S’arrêtant un instant pour se dresser sur une chaise et prendre la pose d’un joueur de pipeau. Tout comme le chevalier l’était par la sorcière, le public ne pouvait détacher son regard de ce conteur.
"À la manière des charmeurs de serpents, il prit contrôle des mouvements du démon. Il la fait sortir sur le porche, avant de la guider vers la falaise toute proche. Du haut des rochers il la jette, et elle tombe dans les eaux, muette. Elle coula au fond de l’océan comme une pierre. Et c’est ainsi que fut sauvé ce chevalier trop fier.
Souvenez-vous donc, messieurs, qu’un conseil peut en valoir deux. Surtout lorsqu’il vient d’un ami, plus rusé, plus sage et surtout plus aguérris. Et vous tavernier, montrez que vous avez saisi la morale de cette histoire, et écoutez mon conseil de ce soir : À BOIRE !"
Thorn tomba assis sous les applaudissements de l’assemblée. On lui servit une assiette qu’il put tranquillement déguster alors que les trois tournées servies faisaient leur effet. Des chants s’élevaient de tous les côté, montrant que le pari avait été gagné.
"Très bien messieurs eeet... messieurs, ainsi que mademoiselle la serveuse. Je vous remercie pour votre attention. Voici un conte qui se transmet dans ma famille de génération en génération. Il raconte l'aventure du Sire Werd, ainsi que de ses compagnons. Au nombre de deux, l'un nommé Guervan, l'autre portant le nom de Forban. Tous deux assistaient dans ses aventures, le chevalier qui, par tout temps, avait fière allure."
Se promenant le long du mince espace entre les tables, le conteur ne semblait pas être apprécié. Une histoire de noble destrier et de preux pourfendeur n'était pas faite pour une audience d'ouvrier, et il le savait. Prenant à témoins deux clients, il continua tout de même.
"Vous saurez tout de même, que ce noble guerrier avait un gros défaut. Par tout temps et à tout vent, cet homme croyait chaque mot. Trop naïf pour réfléchir aux paroles qu'on lui adressait, trop fier pour décliner un service qu'on lui demandait, par maintes fois il roulait dans la farine comme on y roule la pâte d'une tourteline. Ainsi, un jour où il voit une vieille femme au tournant d'un église, la prenant pour une bigote il ne se doute pas des prises, que cette sorcière déguisée a sur l'intentions exquise, d'ensorceler le chevalier.
Huurf hurf, il fait soif tavernier, servez nous des bières !"
Machinalement, les hommes pendus aux lèvres de l'homme déambulant tranquillement entre les rangs firent sortir de leurs poches quelques pièces pour payer la boisson qui leur avait été commandée, alors que Thorn, également servi, leur offrit la suite de son conte.
"Elle lui demande donc de lui servir de de béquille, et de l'accompagner jusqu'à son domicile. Sans se douter du destin dont il approche, alors que le regard avisé de Guervan le lui reprochait, Werd la porte jusqu'à son vieux taudis. Mais Forban, devançant ses amis, s'y introduit et vois quels secrets s'y cachent. Et dès que la petite compagnie est regroupée, il prend son rusé compagnon et lui fait part de sa découverte. Comprenant ainsi que leur maitre court à sa perte, les deux amis décident de le sauver les fesses."
Tenant son audience en haleine, Thorn prit une longue gorgée de sa pinte. Il but jusqu’à ce qu’on l’interrompe pour lui demander ce qu’il se passait ensuite. Avec un sourire, il adressa un signe discret au tavernier afin qu’il resserve ses clients, avant de se retourner d’un bloc vers le poseur de question. Il s’approcha dudit personnage jusqu’à ce qu’il puisse se pencher au-dessus de lui.
"Que pensez-vous qu’il se soit passé ? Werd, ignorant les avertissements qui lui étaient adressés, suit la sorcière dans la maisonnée. Là, elle revêt sa véritable forme qui, grâce aux pouvoirs que lui a conférés le démon, est celle d’un affreux serpent. Trop tard, le preux chevalier est hypnotisé. Seuls les deux compagnons pourront le sauver. Heureusement que Guervan est formé aux arts de la musique, il tire sa flute de son barda et en fait sortir un air mélodique."
S’arrêtant un instant pour se dresser sur une chaise et prendre la pose d’un joueur de pipeau. Tout comme le chevalier l’était par la sorcière, le public ne pouvait détacher son regard de ce conteur.
"À la manière des charmeurs de serpents, il prit contrôle des mouvements du démon. Il la fait sortir sur le porche, avant de la guider vers la falaise toute proche. Du haut des rochers il la jette, et elle tombe dans les eaux, muette. Elle coula au fond de l’océan comme une pierre. Et c’est ainsi que fut sauvé ce chevalier trop fier.
Souvenez-vous donc, messieurs, qu’un conseil peut en valoir deux. Surtout lorsqu’il vient d’un ami, plus rusé, plus sage et surtout plus aguérris. Et vous tavernier, montrez que vous avez saisi la morale de cette histoire, et écoutez mon conseil de ce soir : À BOIRE !"
Thorn tomba assis sous les applaudissements de l’assemblée. On lui servit une assiette qu’il put tranquillement déguster alors que les trois tournées servies faisaient leur effet. Des chants s’élevaient de tous les côté, montrant que le pari avait été gagné.