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C'est au fond du trou qu'il faut sauter.

Spoiler:

Tu t'étais promis de ne plus jamais te faire amener à l'ombre. Tu t'étais même dis que si ça devait encore finir ainsi, tu prendrais une corde plutôt que de t'enfermer encore entre quatre murs et deux barreaux. Alors qu'est ce que tu fous ici ? Au milieu d'une cale de bateau marine ? Les mains attachées et la gueule défaite ? Même plus moyen de te remettre le chapeau en place, même plus moyen de brayer tes âneries habituelles sans te prendre une raclée par ces foutus marines...

Encore une histoire stupide que tu te dis. C'est tordant, horripilant, pour sur que les mouettes doivent bien se marrer de cette bourde. Encore une fois tu as été de trop bête. Croire la vie aussi facile que ça, croire que seuls les poings peuvent résoudre tous les problèmes. Tu t'en mords les lèvres jusqu'à pisser le sang mais t'en as cure. Qu'est ce qu'une pauvre lèvre face à des années passées à croupir dans une cellule sordide, dans l'enfer d'un monde que tu n'oses imaginer.


IMPEL DOWN.

Avec des majuscules, du gras, une écriture moche et salie par la pourriture, le sang et la haine. Voilà ce que ce mot t'inspire, voilà ce qu'il inspire à tous les prisonniers éduqués par les histoires d'horreur que chaque enfant a déjà entendu sur cette prison inviolable. C'était long, mais c'était indispensable. Faut comprendre que là, la beauté du langage, la beauté tout court, tu ne la vois plus. Pour tout dire, tu es tellement mort de peur que tes jambes ne peuvent s’arrêter de trembler. Tes pauvres guibolles ne s’arrêtent plus de gigoter comme deux tranches de bois travaillées par la marée.

_Une clope ? Que te demande l'un des marines un peu plus sympa que les autre.

Tu lui réponds par un hochement de tête et acceptes le cadeau sans rechigner, histoire d'embrumer ton cerveau déjà bien fatigué. Le marine se pose alors avec toi, se faisant une place entre deux autres revolutionnaires.


_Sale temps pour la révolution... Que tu ne peux t'empêcher d'exprimer de ta voix déjà abimée.

_Ouep c'est bien vrai. En plus des deux cent gars de ton équipage, y'a un autre QG de North Blue qui s'est fait prendre la semaine dernière. A cause de ça, on est obligé de passer par Marine Ford pour regrouper tous les prisonniers. Je ne te dis pas le bazar que ça fout. M'enfin ça doit vous arranger vous, quelques jours à l'air libre avant de…

Ton air de chien sauvage a totalement disparu, tellement que le marine comprend qu'il ne doit pas finir sa phrase. C'est drôle hein ? Alors que ce gars là t'a combattu avec acharnement, alors que tu lui rendais tous les coups avec la rage du lion, tu te retrouves maintenant à tirer sur une clope en lui faisant la conversation.

Les jours passent ainsi, entrecoupés par des repas, des râles de prisonniers, des tabassages en bonne et dû forme par certains marines zélés mais la vie continue, lentement. Jusqu'à ce que la coque du grand mat viennent s'entrechoquer contre le roc de Marine Ford.

A ce moment là, c'est surtout ton cœur qui fait des bons . C'est surtout tes guibolles qui se choquent. C'est surtout tes neurones qui se ramollissent sous la peur. Sortir d'ici, vite. Fuir ou mourir que tu te dis. Tu n'as jamais rien eu à faire des risques à prendre, alors ce n'est pas aujourd’hui qu'il faut flancher, c'est le moment de tout donner, de tout tenter.

Tes sales godasses dégueulasses touchent le sol de Marine Ford, tandis que tes guibolles se tournent en tout sens à la recherche d'une sortie. Les mains attachées par des menottes reliées aux prisonniers devant et derrière toi, un marine tous les 3 mètres surveillant chaque révolutionnaire d'un air aguerri... Quoi de plus facile que de prendre la poudre d’escampette ?
    Spoiler:

    Rookies sur Grande Line ? Envoyer les vices amiraux du coin ! Qu'ils fassent un nettoyage rapide ! Pour les mouvements révolutionnaires sur North Blue, voyez ça d'abord avec les gouvernements en place. Certains sont assez susceptibles et n'aime pas qu'on agisse dans leurs affaires. Que les bases restent sur le qui-vive. Doubler les patrouilles en hautes mers avec contrôle plus fréquent des navires suspects. Les empereurs font du grabuge dans le Nouveau Monde ? Qu'est ce que vous voulez que j'vous dise ? Ils font ça tout le temps, foutre le bordel. Envoyer les amiraux et les forces d'élite du G5... Non ! Je déconne ! J'ai pas envie de déclencher une nouvelle guerre mondiale ! Sécuriser les iles importantes ; qu'au moins un amiral reste dans le coin un moment. Un autre doit venir ici, n'importe lequel, tant qu'il y en a qui se bouge les fesses ! L'autre reste en stand-by au QG. Nouveaux pirates sur East Blue ? Faut vraiment que je m'en occupe ? Vous rigolez ? Réveiller ces feignasses d'East Blue et qui s'en occupe pour une fois ! Arrivages de révolutionnaires ? Oui, j'vais aller voir ça. J'vous laisse vous démerder avec le reste.

    L'Amiral en chef sortit d'un pas précipité de la cellule de crise des quartiers supérieurs de Marineford. Il était passablement fatigué et énervé par les rapports qui ne cessaient d'affluer. C'est comme si tous les mauvais du monde avaient décidé de se faire entendre. Ça avait commencé il y a une semaine. Il était alors à Marineford pour une courte visite, histoire de décorer quelques gradés, boire quelques verres avec des plus anciens et remonter dans l'estime de la piétaille. Une opération de com' en fait. Toutefois, on avait commencé à l'emmerder avec des rapports. Comme il voulait paraître sérieux en face d'une bonne partie du gratin marine de Grande Line, il décida de s'en occuper. Puis, le volume de nouvelle n'a cessé de croitre. Et comme ce n’est pas évident de bosser sur un bateau et qu'abandonner le travail juste deux jours alors qu'il y a autant de nouvelles à traiter, Pludbus Céldéborde était resté à Marineford pour travailler. Ça ne changeait pas grand-chose du QG du Nouveau Monde, juste que le paysage était un peu plus joli.

    Jusque-là, il avait tenu le coup, mais c'est qu'il n’était pas habitué à bosser autant, le bougre. Il était près de sa limite. Pas un moment pour glandouiller. Pire ! Il avait l'impression que c'était les autres qui n’en foutaient pas une, le comble ! Du coup, cette excuse d'aller voir les révolutionnaires, c'était une aubaine. Sous tes prétextes fallacieux, il avait ordonné à ce que les révolutionnaires passent d'abord par Marineford avant d'être amené à Impel Down. Officiellement, il ne savait pas pourquoi, ce n’était pas son boulot de pondre des excuses débiles gobable par des larbins. Officieusement, c'était pour se faire bien faire du gouvernement mondial et de ses inspecteurs. Les révolutionnaires étaient invités à révéler tout ce qu'ils savaient d'intéressant au cours d'entretien aussi amical que cordial avec des inspecteurs joviaux et boute-en-train du gouvernement. Des vraies parties de plaisir pour tout le monde. Ça avait pour désagréable effet d'avoir une compagnie entière d'inspecteur en fonction dans la base ; ce n’était pas le genre très sympathique en dehors des heures de boulots, surtout qu'ils bossaient toujours. De vrais fonctionnaires. En contrepartie, il espérait que les hautes instances lui laisseraient un peu plus de liberté.

    C'est que, depuis un peu plus d'un an, il avait le gouvernement mondial au travers de la gorge. Ils ont voulu le mettre à la porte ! Mais il s'était accroché ! Bien fait ! Depuis, il avait tenté de faire profil bas et de s'impliquer davantage dans sa mission d'Amiral en chef. Il estimait réussir, pour l'instant, malgré quelques écarts dans sa bonne conduite. Toutefois, ça avait beaucoup cogité dans sa tête. Si l'on avait voulu le mettre au placard alors qu'il était amiral en chef, ils n'hésiteraient pas à retenter l'expérience, mais à un grade moins élevé. Il lui fallait des contre-mesures. En gros, il fallait trouver un moyen de faire pression sur le Gouvernement Mondial pour qu'il puisse continuer par la suite au sein de la marine. Trop facile à faire ! Évidemment ! Ce n’était évidemment pas le truc à demander à des marines. On pouvait le conduire illico à Impel Down pour haute trahison. Il ne pouvait faire confiance à personne, même pas à Keegan Fenyang. C'est bête.
    Du coup, l'idée la plus logique, ou la plus stupide était de penser aux révolutionnaires. Qui mieux que ceux qui foutent le plus la merde contre le Gouvernement Mondial pour lui piquer quelques informations compromettantes. Hélas, les agents de la révolution n'ont pas pignon sur rue. Ça se saurait. Ou alors, on ne sait pas qu'ils sont révos. Du coup, pour contacter les gradés, c'est pas trop la joie.

    On en vient donc aux révolutionnaires interrogés à Marineford. Ah ah ! Logique ! Imparable ! C'était l'occaz' en or de pouvoir tenter de discuter avec l'un d'entre eux.

    Ainsi, il arriva dans le bâtiment réservé aux interrogatoires. Il croisa plusieurs inspecteurs qu'il salua poliment. Ces rustres ne lui rendirent pas la pareille. Il croisa un officier de la marine. Un vice-amiral dont il avait encore oublié le nom. Plus vieux que l'amiral en chef, l'homme partit d'un rire franc.


    Ah ah ! Amiral Céldéborde ! Vous faites une pause ? J'ai entendu dire que c'était la folie le haut. Un petit interrogatoire pour vous remonter le moral ? Ça ne fait pas de mal !


    Il n’avait pas tort. Pludbus rigola deux secondes, raconta une blague, rigola encore deux secondes, puis salua le vice amiral. Bon débarras. Il se dirigea aussitôt vers la salle d'interrogatoire C124ZG87 qui avait l'avantage d'être la plus tranquille et d'avoir un système de micros défectueux. Le personnel pensait à une malédiction étrange pour que tous les micros soient cassés chaque jour. C'était juste Pludbus qui se donnait un peu d'intimités. Jusque-là, il n'avait eu affaire qu'à des révolutionnaires complètement bouchés qui soit n'avait rien à dire, soit rien n'a dire d'intéressant. Il espérait que, cette fois, ça se passerait mieux. Arriver devant la salle au nom si long alors qu'il n'y avait même pas cent salles dans le bâtiment, il croisa un inspecteur à la mine patibulaire.

    Amiral en chef. Encore une inspection ? On ne sait pas grand-chose de lui. Il paraît qu'il a voulu s'évader sur le port. L'imbécile. Les micros ne marchent toujours pas. Fichu matériel. Ça doit être Kladinsky qui les casse à faire hurler les interrogés. Je lui ai dit cent fois qu'on entend très bien sans crier. Enfin. J'vous le laisse. Bon plaisir.


    Il s'éclipsa, laissant Pludbus entrer dans la salle C124ZG87. Seul avec un révolutionnaire. Il regarda la fiche qu'on lui avait donnée à l'instant. Sergueï ? Ridicule. Encore un nom d'emprunt. Personne de normal ne s’appelle Sergueï aujourd'hui.


    Dernière édition par Pludbus Céldèborde le Jeu 9 Fév 2012 - 16:13, édité 1 fois
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2303-fiche-du-vieux-pludbus
    • https://www.onepiece-requiem.net/t2255-toujours-pas-six-pieds-sous-terretermine-meme
    Ton cœur palpite, tes poings se serrent et ton cerveau crépite. C'est le moment que tu te dis. Sautant vers le garde le plus proche, tu l'enlaces à l'aide de la corde serrant tes deux poignets, prenant la pauvre mouette par surprise. En un instant une centaine de canons se braquent sur toi et les autres révolutionnaires se mettent à te mirer noir. C'est vrai que s'ils sont ici, aux portes de l'enfer c'est par ta faute. C'est vrai aussi que ton plan, il y a mieux, beaucoup mieux même. Tu comptes faire quoi maintenant ? Fuir ? Oui mais comment ? Ça tu n'en sais fichtrement rien, mais tu veux jouer le tout pour le tout alors tu beugles à qui veut l'entendre que si tu n'as pas une barque dans les deux minutes, cette histoire risque de tourner au carnage. Pour bien te faire comprendre, tu resserres ton étreinte sur le pauvre marine te servant de bouclier humain.

    Joignant le geste à la paroles, tu uses de l'épée du bonhomme pour couper la corde t'unissant au reste des prisonniers et te mets à marcher prudemment vers la rive où tu aperçois une barque. Le pauvre marine que tu tiens en otage sourit bêtement, et toi tout aussi niaisement, tu ne comprends par pourquoi. Qu'est ce que tu peux être tétu parfois, à la limite de la déficience intellectuelle. Tu y crois vraiment ? Qu'il est aussi facile de s'échapper de la plus grande base Marine ? Peut être bien oui, vu ta façon d'agir tout porte à le croire … Forcément, tu te sens obligé de demander à cette fichue mouette bouclier pourquoi elle se permet de sourire, alors qu'elle risque à tout moment de mourir.


     _Tu es un homme mort. 

    Voilà la seule chose qu'il ricane. Pour sûr que tu ne t'es pas encore rendu compte du bousier dans lequel tu t'es mis. Mais tu commences à le mirer quand celui qui t'as déjà arrêté à Sirup s'avance vers toi l'air contrarié.


    Spoiler:

    _J'aurais deux mots à te dire petit. Déjà, tu me donnes des maux de tête à force de jouer au dur. Alors paumé comme tu as l'air d'être, je vais t'offrir des mots perdus. Tu en veux n'est-ce pas ?

    T'as beau crier de toute ta rage que NON tu n'en veux pas, tu as beau t'horrifier de ce qu'il va t'arriver, c'est trop tard. Encore une fois t'as joué au malin sans te rendre compte qu'il ne te restait depuis longtemps plus aucune chance de t'en sortir vivant. Le monstre sort de sa sacoche une petite dalle rougis où tu crois voir écris le simple mot « perdu ». Sans un mot, mais avec « maux », il lance sa pichenette en direction de ta trogne, faisant valdinguer le petit cube à une vitesse inouïe sous tes globes ébahis. Heureusement pour toi, ta substance blanche comprend que c'est le moment d'utiliser ton bouclier humain et tu te cambres pour te cacher derrière lui à l'instant où le pavé arrive à ton niveau. Le bougre de marine te protégeant a moins de réflexe que toi et se prend un autre pavé en plein dans la trogne. Le hic c'est que le lanceur n'est pas la dernière des mouettes et l'impact est si dur qu'il fait valser vos deux corps enchevêtrés.

    Les guibolles moitiés sonnées, tu tentes le coups de la dernière chance et cours à en perdre haleine vers le large, oubliant au passage ton bouclier. C'est misérable à souhait et il ne te faut pas longtemps pour sentir ton dos rompre sous un autre pavé lancé. Au moins tu auras essayé que tu te dis avant de tourner de l'oeil, anéantis par la violence du coup.

    C'est par un seau d'eau glacé que tu te fais réveiller au milieu d'une pièce d'interrogatoire. La trogne encore endoloris, tu mires des murs à l'aspect aussi blanchâtre que des fesses de gosses où chaque recoin semble avoir été curé pendant des heures. Assis sur une chaise de bois, tu es séparé d'un autre cale-cul par une petite table bancale. Tu tentes de te lever mais te rends alors compte que tes mains ont été attachées dans le dos par un nœud plus que solide.

    Alors tu attends, parce que de toute façon tu n'as que ça à faire. Au bout d'un moment indéterminable un homme entre par la seule porte pour venir se poser face à toi. Une barbe hirsute grisonnante se laisse pousser sur son menton, lui donnant un air en dehors du temps. Cette trogne là, tu l'as déjà vu un bon millier de fois dans les journaux. Mais ça, tu n'en as cure, tu en as juste mare, tu veux simplement disaparaitre, et cogner. Cogner surtout.


    _Punaise. La pire des sal'tées du monde qui vient me dire bonjour. C'aurait été un dragon céleste que j'aurais pas été plus content.

    La moitié du monde s'agenouillerait devant une personne comme lui. Mais toi tu continues à jouer la grande gueule, parce que celle là, c'est bien la dernière chose qu'il te reste. Et puis de toute façon ce serait difficil de faire pire comme situation alors t'en as vraiment cure, de sa réaction. Tu attends maintenant juste une occasion d'en finir avec ta vie. Tu n'iras pas finir en enfer, plutôt mourir ici. Pour ce qui est de la torture, tu as déjà donné et ça t'a suffit.


    Dernière édition par Sergueï Suyakilo le Sam 11 Fév 2012 - 15:54, édité 1 fois
      À peine entrer, le révolutionnaire l'ouvrit dans la droite ligne du stéréotype du gros dur qui ne dira rien et qui continuera à faire de l'humour même si on le torture. Pludbus ferma les yeux un instant, passant en revue les premières réactions de tout ce qu'il avait interrogé. Toujours la même ; le défi. Une attitude qu'on ne pouvait trouver que chez les révolutionnaires ? Misère. N'allait-il jamais tomber sur le parfait bonhomme ? Il aurait bien envie de le laisser en plan afin qu'il finisse sa vie à Impel Down, mais c'est que Pludbus avait une bonne heure devant lui. Qui sait ? Peut-être qu'en grattant un peu, il trouverait une nuance d'intelligence derrière ce coffre de bêtise. Pourquoi n'étaient-ils jamais surpris de se faire interroger par un amiral en chef ?! Il ne pensait qu'à l'uniforme, à la tête, à l'ennemi. Ils n'avaient pas la raison. C'était à se demander s'il n'y avait pas de cerveaux dans cette organisation. Pas possible, forcément, sinon, comment pourraient ils mettre autant en souffrance la marine et le gouvernement mondial réunis ? La faute au Gouvernement Mondial ? Ouai, surement. Pas sa faute. Plud' est le meilleur pour son rôle.

      L'amiral en chef fixa quelques instants le révolutionnaire qui le défiait du regard. Sergueï. Plutôt jeune ; les sourcils broussailleux comme s'il avait quelque chose à cacher ; il dégageait un certain charisme pour son âge. Pludbus imaginait son histoire personnelle qui l'avait amené à rejoindre la révolution à un âge aussi jeune. Marine pas bien. Roi pas gentil. Misère. Parents morts. Seul ami : un révo. Plop. J'deviens révolutionnaire. Une histoire aussi banale que chiante sans doute. Autant de ne pas l'écouter, à moins de vouloir dormir un coup. Enfin, Plud' allait essayer de lui faire ouvrir les yeux malgré toute la propagande qu'il avait due avalé depuis des années, mais, avant, il fallait vérifier quelque chose. Il le quitta des yeux d'un air nonchalant et traversa la pièce vers une table sur laquelle reposaient quelques objets couramment utilisés. Au milieu de quelques feuilles papier, il trouva le micro. Il le tripota un instant, vérifiant qu'il était bien hors service. Ils étaient seuls ; personne ne pouvait les entendre. À moins d'entrer dans la pièce, personne ne pourrait savoir ce qu'il allait se passer dans cette pièce et à moins d'un fou, personne n'oserait entrer sans que Plud' ait autorisé l'invité d'entrer. Un lieu parfait pour discuter antie gouvernement.

      Il revint vers la table devant laquelle le jeune homme est forcé d'être assis. Il posa ses mains sur la table tout en restant debout et prononça quelques mots, lentement.


      Comme vous avez pu le constater, j'ai l'oeil sur vous, monsieur Anderson … euh … monsieur Suyakilo, Mes services ont eu l'impression que vous meniez une double vie. Dans l'une de ces vies, vous êtes Sergueï et on ne sait pas trop ce que vous faites, ce n’est pas important. Mais vous avez une autre vie, vous êtes le révolutionnaire connu sous le nom de Sergueï, réellement coupable pour tous les crimes, je crois, antigouvernementaux punis par la loi. Une de ces vies a un avenir. L'autre n'en a aucun. Qu'il me soit permis de vous expliquer ce qui nous amène, monsieur Suyakilo. Je compte sur vous pour me fournir des … renseignements. Mais avant … soyons plus à l'aise.

      Pludbus se redressa et mit ses mains dans son dos qu'il avait bien droit. Son regard ne se décrocha pas de l'homme. Lentement, il s'approcha de l'autre table et récupéra un couteau plutôt banal, mais parfaitement aiguisé comme pouvait le montrer la facilité avec laquelle Pludbus coupa une pomme qu'il avait pris dans une de ses poches. Une fois coupé en quatre, il déposa les morceaux devant Sergueï puis passa derrière lui. D'un geste aussi rapide que précis, il trancha net les liens de l'homme et il continua son tour de la cellule. Revenu à sa place, il posa le couteau sur la table du centre, puis il se retourna, se mettant dos à Sergueï dorénavant libre de ses déplacements. Les bras dans le dos, il observa le mur blanc comme si celui-ci avait quelque chose digne d'attirer son regard. Il reprit la parole.

      Je souhaiterais vous faire part d'une révélation surprenante. J'ai longtemps observé les gouvernementaux, et ce qui m'est apparu quand j'ai tenté de qualifier cette organisation, c'est qu'ils n'étaient pas réellement des humains. Tous les humains ont contribué au développement d'un équilibre avec le reste de leur environnement, mais eux, les sbires du gouvernement, ils sont différents. Ils s'installent quelque part et ils emmerdent le monde, ils emmerdent le monde jusqu’à ce que les possibilités d'emmerder le monde soient épuisées, et leur seul espoir de réussir à survivre auprès de leur hiérarchie, c'est de se déplacer jusqu’à un autre endroit. Il y a d'autres organismes dans ce monde qui ont adopté cette méthode. Vous savez lesquels ? Les virus. Les gouvernementaux sont une maladie contagieuse; le cancer du monde, ils sont la peste, et vous, vous êtes l'antidote.

      Un instant de silence. Pludbus était fier de ses mots. En même temps, cela faisait des dizaines de fois qu'il les répétait à des révolutionnaires plus rustres que futés. Qu'allait-il faire celui-ci ? L'attaquer comme tous les autres ? Se faire briser lamentablement en essayant ?

      Mmmh. Surpris ?
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      Il y a un début à tout. Celui d’un interrogatoire, c’est le moment où le damné et le damneur s’observent, où la tension monte peu à peu. Le damné, c’est toi. Tu tentes tant bien que mal de montrer que quoi qu’il se passera, tu continueras à toiser l’amiral comme l’on regarde un moineau becqueter dans une gamelle. De haut, enfin du haut de ta chaise. Le cul planté, les mains attachées, tu ne peux de toute façon pas faire grand-chose d’autre que d’ouvrir ta trogne, raconter des âneries et garder le regard de celui qui n’a pas peur. C’est sûr que tu n’as jamais été du genre à courir en arrière ou fuir le danger, c’est bien à cause de ça que tu es ici d’ailleurs.

      Mais ça, l’amiral semble s’en curer. C’est bizare d’ailleurs que tu te dis. Cet homme a une bien étrange façon de commencer un interrogatoire. Tout d’abord vérifier que le micro fonctionne, se rendre compte du contraire et afficher un air satisfait de l’homme qui a obtenu ce qu’il voulait. Regarder ta trogne puis commencer un discours sans queue ni tête. Tu ne le mires plus comme un oiseau après ça, mais plutôt comme tu mirerais une femme se mettant à pisser debout. Cette bizarrerie met tant et si bien en éveil ta curiosité que lorsque le marine te délivre de tes chaines, tu ne vois même pas de raison pour tenter une fuite. La pomme se pose naturellement dans ta main, ou le contraire, tu ne sais trop, puis tu croques dedans, tout aussi naturellement en gardant tes deux globes curieux sur le dos de l’homme.

      Peu à peu, tu commences à comprendre, à comprendre sans vraiment réussir à y trouver un sens. Non pas que tu ne saches ce que veulent dire ses paroles, juste que tu ne vois pas la raison. Tout acte a une cause puis une conséquence. Agir sans se soucier de ces deux principes a toujours été banal pour toi, mais ici le discours du marine dépasse quand même ton entendement. Aucune logique n’y transparait, ou tout du moins aucune que tu ne sois capable de comprendre. Un marine –extrêmement gradé qui plus est- prône devant un révolutionnaire un discours anti-gouvernemental. Forcément tu tiques. Alors quand le monsieur te demande si tu es surpris, tu te sens obligé de répondre.


      _Surpris, moi ? Pas du tout, j’me demande maint’nant juste où est le Den Den Mushi caméra.

      Si ton scepticisme n’a pas entendu par le monsieur, c’est qu’il le fait exprès, alors pour bien te faire comprendre, tu décides de rajouter une couche. Une couche d’absurde parce que c’est tout simplement ce qui colle le plus à la situation.

      _Si t’veux qu’on inverse les rôles, aucun soucis, moi aussi j’peux y aller.
      Avant de vraiment commencer ton discours, tu poses tes deux guibolles sur la table. On pourrait presque croire que tu fais comme chez toi, même si de chez toi, tu n’en as jamais eu. Comment oses-tu dire ça d’notre gouvernement ? Lui qui défend le peuple opprimé, lui qui fait régner dans ce monde ordre et justice ? Notre monde est une tour de cartes, fragile et cassable où certaines pièces n’ont pas leur place. Le gouvernement est là pour supprimer les éléments inutiles, protégeant de toute sa magnificence les bases d’une paix durable. Critiquer ce travail, c’est critiquer le monde même dans lequel tu respires, c’est t’opposer à la plus belle des choses : la vie.

      Ce discours, tu l’as fait d’une voix que tu as voulu grave et bien de trop sérieuse pour être vraiment réaliste. Sans laisser le temps à l’autre de répliquer, tu reprends la parôle, cette fois dans l’intention de bien te faire comprendre.

      _Tu vois, c’est pas crédible lorsqu’on inverse les rôles, j’veux bien croire que tu en veux au gouvernement. C’est vrai que ces guss, ils n’ont jamais fait dans la dentelle, et chaque bonhomme vivant sur ces mers a des raisons de leur en vouloir. Simplement, va me falloir un peu plus de franchise si tu veux que je te prenne pour autre chose qu’un clown. Ton numéro de cirque ne m’a même pas fait lâcher un sourire, alors tu vas m’faire le plaisir de me dire où tu vas et d’arrêter ces discours qui au fond, n’veulent rien dire.

      Cette longue phrasée t’a bien fait baver, parce que tu n’as jamais été un adepte des longues bavettes entre camarades. Alors tu reprends ton souffle, et parce que tu en as besoin, tu finis par demander une clope au marine.
        Ah ah, il avait de l'humour. Rien qu'avec cette petite phrase anodine, l'espoir venait de surgir chez Pludbus. Combien de temps avait-il attendu une telle réaction ? Combien de fois avait-il éclaté la tête du révolutionnaire contre le mur après que celui-ci ait tenté de le tuer ? Rah. Pour se calmer après cette période de grand stress, il aurait bien aimé se calmer les nerfs sur un rustre de révolutionnaires, mais, bon, c'est la vie. Il n'allait pas cracher sur le destin qui lui avait amené un type qui en avait un peu dans la caboche. Du coup, Plud' se retourna et s'assaillit alors que le révolutionnaire semblait partir dans un long discours. L'amiral en chef l'écouta. Ce n'était pas le fond qui l'intéressait, quoique, le discours pro-marine était plutôt divertissant dans la bouche du révolutionnaire. Dans le même temps, cela lui confirmait l'idée que l'amalgame était courant entre marine et gouvernement mondial. Un mélange des genres qui hérissait le poil de Plud' qu'il avait bien fourni. Un instant, il aurait pu l'arrêter et lui dire tout haut ce qu'il en pensait, mais ce n'était pas encore le moment. L'autre avait eu la décence de le laisser parler, autant faire de même. Ça, aussi c'était bon signe. Beaucoup des grandes gueules qu'il avait croisées n'avaient cessé de lui couper la parole pour son plus grand agacement. Une fois que ce fut fini, on lui demanda une cigarette. Plud' ne fumait presque jamais. Parfois, il s'autorisait un cigare, mais c'était plus pour faire comme ceux avec qui il s'entretenait lors de ces moments à huit clos. Enfin, on pouvait dire que ça ne le dérangeait pas.

        Ah ah ah. Évidemment. Évidemment.

        Plud' chercha dans les innombrables poches de son manteau. Il dut en vider quelques-unes afin de trouver ce qu'il cherchait. Il donna un paquet de cigarettes qui avait séjourné une bonne semaine dans une poche ; elle n'était plus trop en bon état. Quelques instants après, il donna au révolutionnaire une boite d'allumettes, ou, plutôt, une boite ou trois allumettes se battaient en truel. Qu'est ce que cette boite faisait là, il n'en savait rien. Il rangea ensuite ce qu'il avait déballé sur la table pour trouver les précieux sésames. En l'occurrence, il mit les divers chiffons dans une poche à part, la photo de la fille dans une position et une tenue très subjective, il la plaça dans une poche près de son cœur. Le coupe-ongle alla dans celle du pantalon et pour la lettre du gouvernement mondial qu'il n'avait pas ouvert, il en fit une Boulle de papier et la balança à la poubelle. Une fois débarrassé de toutes ces saletés, il put reprendre ; Sergueï fumait déjà sa cigarette.


        Voyez vous, tout ce petit manège, pour l'instant, était un test. J'ai fait la même chose pour chaque révolutionnaire que j'ai interrogé avant vous. Leurs réactions ont été diverses, mais, majoritairement, ils ont essayé de me tuer, de me pendre en otage ou de se murer dans un mutisme absolu. Mais bon… pour ces derniers, le gouvernement est passé maitre dans l'art de soutirer des informations.

        Enfin, là n'est pas la question. Venons-en à la problématique. Ce que je cherche et tout le tutti quanti.

        À l'inverse de ce que vous pourrez croire, la marine n'a pas pour vocation à être les chiens du gouvernement mondial. Certes, nous en sommes dépendants par le financement, les innovations technologiques, la logistique, le recrutement et j'en passe. Mais la marine reste en premier lieu l'organisation cherchant à apporter la paix partout dans le monde. Notre cible phare est la piraterie. Plus globalement, ce sont toutes les organisations capables de faire du mal aux innocents que nous cherchons à protéger. C'est ma vocation depuis des dizaines d'années. Ça l'est pour d'innombrables marines. Même ceux aux grades les plus bas sont motivés par cette passion du devoir de protéger ceux dans le besoin. C'est ça, la marine, pour moi. Le gouvernement mondial et ses tractations, je n’en ai rien à foutre ! Hélas, la marine sert parfois, voir un peu trop souvent, aux intérêts du Gouverment Mondial. Je le tolère difficilement, mais c'est ainsi. Quand cela va dans le sens de la paix et du bien-être des citoyens, pourquoi pas, mais il y a des choses qui m'insupportent. Je ne vais pas faire des heures la dessus, vous comprendrez aisément mon idéal.

        Ça va peut-être vous surprendre, mais le gouvernement mondial ne m'apprécie guère. C'est réciproque. Ils ont déjà essayé de me faire tomber. Ils recommenceront. Certainement. Peut-être même très bientôt. Mes jours sont surement comptés. Toutefois, je compte bien rester dans la marine aussi longtemps que possible afin de préserver mon idéal. Pour cela, j'ai un plan.


        Un instant d'hésitation. On pouvait compter sur les doigts de la main ceux qui avaient tenu jusque-là. Ceux qui avaient passé le cap ont été soigneusement mis au silence. Les intérêts de l'Amiral en chef passent avant son éthique.


        Pour ce plan, j'ai besoin de l'aide des révolutionnaires. Il s'agit d'infiltrer une place forte du Gouvernement Mondial afin de dérober des informations dont la publication aurait certainement des répercussions cataclysmiques pour la bonne tenue de l'autorité du gouvernement mondial. Ce serait pour moi l'opportunité de faire pression sur le gouvernement mondial afin qu'ils ne puissent me réduire au silence. En échange, je peux utiliser ma position pour offrir aux révolutionnaires des informations précises sur l'état des forces des royaumes et toute autre chose qui pourraient vous intéresser. Toutefois, pas touche à la marine. Je ne compte pas sacrifier d'honnêtes hommes pour ma sécurité personnelle.

        J'ai donc… besoin de quelqu'un qui pourrait me conduire à des leaders révolutionnaires. Ou du moins, faire le messager entre eux et moi.


        Pludbus était tendu. Il était prêt à bondir s'il n'était pas certains de la fiabilité de l'homme. Pas question de le laisser une seconde de liberté avec ces informations sans qu'il soit dans le coup.
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        Tu n'es pas le premier à te farcir ce discours sortis d'ailleurs à ce que tu comprends. Tu comprends aussi que tu ne seras pas le dernier si tu réagis mal. Alors tu as beau garder ton œil de l'homme qui s'en contrefous, tu te concentres quand même bien sur chacun des mots de la mouette.

        Il y a aussi cette brèche qui s'est ouverte et qui t'oblige à rester sérieux. Celle de ni mourir à vingt ans, ni finir ta vie à te faire chatouiller les pieds au fer rouge. Cette peur de finir dans l'un de ces deux cas, elle te ronge, grignotant ton cœur et tous tes membres petit à petit. Tu as beau jouer au dur, à celui qui n'a peur de rien, tu es quand même bien torturé intérieurement.

        Le discours de la mouette te plaît bien, et un petit sourie amusé vient réconforter ton cœur bien abîmé par les événements. C’est vrai que si les marines avaient tous les mêmes idées, ton rêve de révolution aurait déjà vu le jour. Malgré tout, tu ne comprend pas trop comment cet homme fait pour rester marine. Tu te demandes comment il fait pour se salir les mains malgré sa grande idéologie. S'il était si prompte à défendre la veuve et l'orphelin, comment fait il pour supporter tout le sale travail que fait la marine ?

        Quel étrange personnage. Tu ne peux t'empêcher une certaine fascination pour l'homme, une fascination mêlée d'incrédulité. Lorsqu'il finit son discours, tu laisses le silence prendre place dans la salle, profitant de ce moment de calme pour finir le tabac coincé entre tes deux lèvres. Ce petit bonheur se laisse ainsi consumer tandis que tu analyses les paroles de l'amiral. Tu sais bien que tu vas maintenant jouer sur une pente raide, où chaque mot sortis pourra sonner comme une annonce de mort certaine.


        « Hmm, tu m'as l'air de bien tenir à toutes ces mouettes qui travaillent dans la marine. Tu m'aurai presque l'air d'être un homme bien. Mais ne rêve pas trop. Si j'ai bien compris, tu es dans une position aussi délicate que la mienne. L'gouvernement, ce n'est pas l'organisme connu pour sa finesse. Tu fais partis de sa liste noir non ? Tes jours sont donc autant en danger que les miens. Ta marge de manœuvre est nule, tu peux compter le nombres de jours avant qu'ils ne te descendent. Mais ça, tu le sais déjà. »

        La grande gueule s'est encore ouverte. Tu as remis les pendule à l'heure, tu as rééquilibré les forces. Un peu trop peut être, mais tu auras tenté au moins. Alors tu continues à dire ce que tu as à dire, parce que tu n'auras pas d'autres chances de sortir d'Impel Down à peine entré.

        « C'que tu sais aussi, c'est que les révolutionnaires pouvant remonter jusqu'en haut de la hiérarchie ne se trouvent pas n'importe où. Ceux là sont des chevronnés, le genre de gars qui préférera subir les pires tortures imaginables plutôt que de lancer un seul petit nom. Tu te doutes bien qu'un jeunot comme moi, ça connait juste un ou deux guss. Ces guss là connaissent peut être un ou deux autres guss qui connaissent eux même quelqu'un qui connaît potentiellement quelqu'un. M'enfin je ne t'apprends rien. T'as dû en voir un paquet, de joyeux révolutionnaires ici. 
        Ta proposition c'est ma porte de sortie, forcément que je l'accepte. Mais comprends moi bien. Tu ne verras jamais une autre tête de révolutionnaire que la mienne si nous faisons affaire. »
          Quand même futé le bonhomme. Il savait lire par delà ce que Pludbus pouvait lui dire. Par contre, il ne ratissait pas assez large ; il omettait certaines informations, le fait que certains actes pouvaient être regrettables pour la marine. C'était compréhensif ; quand on est depuis tout jeune dans l'idée révolutionnaire, on ne peut plus penser correctement et avoir une vision large de la situation.

          Sauf que le gouvernement joue beaucoup sur l'image. Flinguer un Amiral en chef, ce n'est pas quelque chose de très glorieux et ça donne une sale image. Et puis, à part ça, j'arrive à tenir mon rôle...

          Pludbus s'était mordu les lèvres quand Sergueï lui avait expliqué la problématique de la hiérarchie révolutionnaire. Il était déjà au courant, ce n'était pas un secret pour personne, mais c'était toujours aussi gênant. Ce n'était pas avec quelques troufions qu'il allait mener son projet à bien. Autant de se faire mettre au cachot tout de suite. D'un autre côté, le révolutionnaire n'avait guère le choix et essayait peut-être de le rouler. Il ne pouvait encore avoir confiance. Il fallait que Pludbus fasse quelque chose de vraiment déterminant pour qu'il y ait le déclic entre eux deux. Un déclic qui abattrait leur retenue mutuelle pour s'associer dans une étroite collaboration plus que fructueuse. C'était loin d'être le cas.

          Il souffla un moment tout en réfléchissant. C'était l'heure de faire le point. Le révolutionnaire n'était pas récalcitrant, il était même potentiellement intéressé avec le minimum de jugeote qu'il possédait. Il n'avait pas d'autre opportunité et Pludbus ne pouvait se permettre de faire la fine bouche. C'était encore heureux qu'il ait accepté le principe. De plus, il devait faire vite. L'amiral en chef avait déjà prévu les excuses qui lui permettraient de s'offrir plusieurs jours d'une relative liberté afin de mener à bien son plan. Le timing devait être parfait et il ne pouvait le perturber pour ça, même si choisir le mauvais révolutionnaire pouvait s'avérer tout aussi désastreux que de manquer de temps.

          Toute façon, ça ne lui coutait rien d'accepter.


          C'est donc un premier accord. Tu vas être transféré à Impel Down, premier étage. Le moment opportun, j'irais te chercher. C'est le seul moyen d'éviter les soupçons. Les inspecteurs de gouvernement suspectent tout le monde, même les autres inspecteurs.


          Pludbus hésita avant de continuer. Sergueï n'allait pas apprécier.


          Autre chose… je ne peux décemment te laisser sortir de cette cellule sans une égratignure. Ça ne le ferait pas. Tu vois le genre ?


          Pludbus fixa un instant Sergueï dans les yeux. Avait-il compris ? Si c'était le cas, on pouvait se douter qu'il ne serait pas totalement d'accord avec ce qui allait suivre. Le marine lui laissa une seconde de pause avant de passer à l'action. Il mit ses mains sous la table et la fit valser au-dessus de Serguei avant de s'écraser contre le mur de derrière. Pludbus était déjà sur le révolutionnaire et lui lança une série de quatre beignes dans la figure. Puis, il l'attrapa par le col et le souleva aussi facilement que s'il était en paille. Le révolutionnaire ripostait, mais ses coups ne pouvaient entamer la résistance du marine qui n'avait rien à envier à celle d'un vice-amiral. Il le projeta à son tour contre le mur et tomba sur la table précédemment jetée.

          Tu vas parler Oui ?!! Tu vas parler ?!! Chien ! Crevure !

          Il se rapprocha et l'attrapa à nouveau avant de lui foutre un coup de boule à en faire sonner les cloches. Pludbus en termina en le projetant contre le mur opposé. Le révolutionnaire n'était pas mort, il ne devait peut-être pas être inconscient, mais il n'était plus en bon état. Sans même s'attarder, Pludbus sortit. Un inspecteur attendait en compagnie de deux marines. Ils avaient entendu les bruits de luttes et la grosse voix de l'amiral en chef. Ça leur suffisait pour ne pas poser de questions.

          Un sous-fifre, comme d'hab'. Ça fait du bien de se reposer. Foutez le moi à Impel Down, qu'il réfléchisse au sens de ses actes.

          Pludbus s'en alla sans rien dire d'autre. Les trois hommes entrèrent dans la cellule s'occuper du révolutionnaire. Peut-être qu'il pourra trouver d'autres candidats pour son plan dans les prochains jours. Sinon, il avait toujours la possibilité Sergueï, ce n'était pas si mal que ça. Il balaya ses sombres pensées ; maintenant, il fallait retourner au boulot.
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          Lorsque le vieux te sus-sure un accord, tu recommences enfin à reprendre ton souffle. Non tu ne le gardais pas depuis l'début, tu aurais eu du mal à déblatérer autrement, mais juste que depuis la fin de ta tirade, tes nerfs étaient aussi crispés que devant les yeux de Nina lors de votre première rencontre.

          Ah qu'elle était belle cette minette. Ah que tu as été stupide de la quitter. Tu te demandes ce qu'elle pense de toi maintenant, mais la chose qui te taraude, c'est ton enfant. Un garçon ? Une fille ? Tu n'en sais fichtrement rien, et tu serais près à payer cher pour cette info...

          Mais à quoi bon, tu as joué au lâche, alors tu dois assumer. Et puis, tu dois surtout te concentrer sur autre chose. La mouette a ré-ouvert son bec. Tu n'as pas trop suivi à vrai dire, tellement plongé dans tes pensées que tu n'as compris qu'une poignée de mots.


          « Sortir … Cellule... Egratinure »

          Là, tu n'as vraiment rien compris, mais tu la sens mal. Cette histoire risque de s'emballer un peu et l'air assuré que dégage le bientôt papi n'a rien pour te rassurer. Il n'oserait pas quand même. Non ! Bien sûr que non, l'est bien de trop sympa pour ça...

          Il faut croire que tu t'es trompé.


          De l'autre côté du mur, deux hommes discutent.


          _Dis moi voir, Pludbus est rentré dans cette pièce ?
          _Ouep, j'donne pas cher du révolutionnaire à l’intérieur ahah ! Un vrai abruti ce gars, l'a tenté de s'enfuir en plein milieu d'la base.
          _Ah oui quand même... N'empêche que j'entends rien moi.

          -Attends voir.
          _?

          _5 …. 4 … 3 … 2 ...1
          _...


          AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHH


          Faut pas croire. Le cri suraiguë qui ferait palir le meilleur des castra, c'est juste pour le décor, histoire de faire croire que tu souffres le martyre. Mais au fond, tu n'ressens même pas un copec de souffrance. Ta grand mère paraplégique t'en foutais des plus grosses. Quoi que.. La grimace, c'était aussi pour le spectacle ? Pourtant tu sais bien qu'il n'y a pas de caméras... Et ce rictus affreux de douleur ? Et ces larmes qui coulent ? Et ce sang qui vient s'y mêler ? Tu aurais vraiment dû faire acteur de dramaturgie ou de film d'action, quel cinéma ! Tu te sens même obligé de jouer au gars qui souffre mais qui garde son humour, alors quand il te demande de parler, tu tentes, tant bien que mal et plus mal que bien d'lui raconter une blague, de faire comme si t'étais insensible. Mais étrangement, ta phrase ne finit que dans une raclement de gorge inaudible emmêlé à un bruit se rapprochant d'un miaulement de chat mourant.

          La trogne dégueulasse, les yeux rougis par la douleur, tu râges, mais pour toi même, parce que de toute façon tu n'as plus assez de force pour faire partager. Puis le vieux décide d'en finir, et part. Toi tu restes ainsi, la gueule de travers à mirer le carlage plus tout à fait blanc, un peu plus écarlate. Tu l'écoutes te traiter de sous fifre, puis tu t'endors.

          Parce que dormir, il n'y a plus que ça à faire.