Une armada, qu'elle soit sur mer ou dans l'ciel, faut bien avouer que ça claque. Quand elle est contre vous, ça promet des bons moments d'adrénaline et de gloire. Mais quand en plus vous êtes au milieu du centre de commandement, aussi à l'aise que dans vos pantoufles, ben ça vous flatte l'égo bien mieux qu'un régiment entier de poules de luxe. Rien que les trognes des officiers de bord qui boivent vos paroles comme vos silences tel du miel, ben moi j'aime. Mieux, j’exulte. Serte l'admiration des cafards ne vaut pas bezef', mais ça reste tout d'même de l'admiration. Et j'dois bien dire que pour l'moment, ben on en a pour notre argent nous autres Sea Wolfs. Entre l'usine libérée, la percée aérienne, notre capacité à dompter d'la bête comme j'me roule une cig'... sans compter notre arrivée en fanfare à bord du navire amiral... ben j'peux vous dire qu'on aurait pû être le père tout puissant entouré de ses auréolés à la noix qu'on aurait été moins respectés que maint'nant. Le moindre Sea Wolfs -du moins gradé aux officiers- est traité avec un respect frisant la vénération. Huhuhu, jouissif.
Du coup, j'écoute les officiers et leurs nombreux rapports en silence, distribuant mes regards et mes paroles comme autant d'miracles miniatures. Tin', c'est pas tous les jours qu'on a un bon public comme c'lui-là. Mais bon, l'air de rien j'fais mon job, car malgré tout, faudrait pas oublier nos objectifs. Peu d'temps pour les courtisaneries, on a une bataille à finir. Le théâtre des opérations et simple, résumons :
Le gros des forces révolutionnaires ont été massacrées dans un combat aussi rude que sanglant. L'arrivée des deux dirigeables venus des autres Allods et le repli de leur chef les a poussé à une fuite hâtive. Réfugiées in extremis dans leur base, ce n'est qu'une question de minute avant que notre armada ne les rattrape et face la mise à mort.
J'ordonne donc la mise en route de la flotte des fous volants en direction d'Aurora, la citée renégate. La base des révolutionnaire s'y trouve, bien camouflée dans les sous-sols d'un grand bâtiment administratif. Le plan est simple. Les fous volants iront nous déposer mes SW et moi directement au centre des défenses adverses, avant de partir encercler la ville pour éviter toute fuite. Search and Destroy. Ça va chier dans l'ventilo, c'est moi qui vous l'dis.
Moins de cinq minutes plus tard, les dirigeables commencent à survoler Aurora, cachant la face du soleil à ces tristes citoyens qui ont fait le choix de se couper du monde de l'ordre. Bien mal leur en fasse ! Presque aussitôt, mes hommes et moi montons à bords de quelques appareils qui décollent ainsi dans un bruit d'enfer. Le reste de l'escadre se met alors rapidement en formation autour de nous. Les V se forment, les nuées se préparent... et en dessous de nous les défenses paniquent.
(...)
-Hey Pilote !
-QUOI ?!
-Balance du son ! J'veux que ces rats chient dans leurs putains d'frocs !
-OK !
-Mais ne nous mets plus ta musique de chev'lus. Balance moi d'l'épique !
-C'est vous l'patron !
60 000 Watts de puissance guerrière éructent des Sound-dials dispersés sous les appareils des chefs d'escadrilles. Tels ces putains d'anges de la mort, nous descendons alors que je lance alors le signal de la curée. Fondant des nuages, les fous volant plongent dans un bruit suraiguë vers les positions rebelles, avant de faire pleuvoir la mort sous la forme de bombes artisanales et de fusées manufacturées. Les stries zèbrent le ciel , la fumée et la poudre remplient les cieux, c'est l'Hallali ! Au sol, ce n'est que corps soufflés et cris de terreur ! Sans leurs précieux dragons, les révolutionnaires n'ont plus aucune parades à nous opposer. Quelques tirs chanceux de bazooka essayent bien de riposter, mais ils sont vite repérés puis annihilés sans la moindre chance de survie. Mwouahahahah, une bonne guerre comme j'les aime !
A bords du même appareil qui a failli nous coûter la mort, nous descendons avec un petit temps de retards vers les toits où nos renseignement ont vu se poser Potemkin et les derniers sauriens survivants. Je profite pour ma part des derniers instants de calme pour remettre de l'ordre dans mon matériel, et aussi pour panser mes plaies. Dans la folie du combats j'ai eu tendance à oublier les marrons que c'putain d'gorille m'a refourgué. J'crache une dernière molaire dans les nuages, histoire d'faire bonne mesure et de r'lancer ma rage du Potemkin. Tu n'as nul part ou fuir l'primate... Attends un peu que j'te mette la main dessus.
-Zone Clear patron. J’amorce la descente.
-Roger. Allez les loups, c'est l'heure d'la chasse !
A peine les patins des appareil d'assaut ont-ils touché le sol qu'une horde de marines patibulaires en débarque, balayant la zone de largage de leurs armes. Rapidement, ils se dispersent afin de couvrir tous les angles, dans une synchronisation que seules de nombreuses années de combats intensifs permettent. Mes rangers foulent alors pesamment le sol en béton de la terrasse du QG révolutionnaire. Confiant dans mes hommes, je marche lentement et le buste droit, sûr de notre toute puissance. Je passe donc tranquillement au milieu des cadavres encore chauds des derniers drakonites qui n'ont pas eu la chance de se replier à l'intérieur assez vite. Dragons et hommes sont là, étalés pelle-mêles sur le sol au milieu de leur sang et des nappes de soufre enflammé qui s’écoulent des sauriens éventrés. Dans mes yeux, on peut lire d'la fierté. D'la fierté et une certaine dose de joie malsaine. Rien ne vaut un bon champ de cadavre de la révolution pour se mettre du baume au cœur. Et savoir que d'autres nous attendent encore ne fait qu'me faire jubiler d'avantage.
Un cadavre de drakonite est là, à mes pieds. Son visage à moitié calciné laisse entrevoir quelques jolies mèches blondes... Je m'agenouille alors à ses côtés... pensif. Puis, je tire de ma poche un énième bâton de mort que j'allume avec plaisir sur sa main carbonisée et encore parcourue de petites flammèches. Humph... ça c'est du cigare. Huhuhu.
- J'aime l'odeur du révo brulé au p'tit matin.
Ça sent... la victoire.
Ça sent... la victoire.
Vu les trognes d'assassins jouasses qui m'entourent, j'pense pas mentir en m'disant que mes vieux loups prennent leurs pieds au moins autant qu'moi. En parlant d'eux, que m'ramènent-ils donc ?
- Tenez patron. Un survivant.
L'adjudant chef Rolph me jette avec violence un jeune ado' couvert de blessures. Faut bien dire qu'il ne porte pas trop les révo' dans son coeur noir lui non plus. Étonnant d'ailleurs que le gamin soit encore en vie. En tout cas, le fil de la lame que Rolph pose sous sa gorge ne lui promet pas une grande liberté. Un geste déplacé de sa part et mon Sea Wolf le saigne comme un mouton.
- On en fait quoi patron ? Vous voulez l'interroger ?
- ...
- Je vous dirai rien bande de fumiers ! Plutôt mourir que de trahir mes frères ! Regardez vous ! Bandes de monstres égoïstes qui sous des principes d'ordre n'hésitez pas à opprimer les plus faibles et commettre des massacres. Une bande de lâches qui a préféré bombarder depuis le ciel plutôt que de venir se battre comme des hommes ! Jamais vous ne pourrez gagner, car vous ne combattez pas des hommes, mais des idéaux !...
Le môme est encore dans son discours pré-chauffé que déjà mon regard est ailleurs. Des blabla dans c'genre j'en ai entendu plus que d'raison, alors du coup j'les écoute même plus. Si jeune... et pourtant si bête. J'suis donc déjà tout à mon cigare, mais surtout à l'attaque des étages inférieurs de la base rebelle. Mes éclaireurs ont repéré pas mal de pièges et d'embuscades, que les drakonites ont placé afin de retarder leurs poursuivants... Malheureusement pour eux, ils n'auront pas ici affaire avec des troupes régulières de garnison. Mais bel et bien avec des vétérans pour qui ce genre de p'tits tours est facilement éludé. Vous voulez jouer aux cons ? Ok... On va voir ça.
La mouflette ! Étudie moi un itinéraire de descente jusqu'au cœur de leur complexe.
Bosco Rachel ! Prépare la meute.
Lieut'nant Red... Enfume moi cette vermine. Hur Hur Hur...
A la vue des quelques tonneaux que l'on sort précipitamment des appareils encore aux sols, l'ensemble de mes hommes commencent à arborer leurs plus mauvais sourires. Un à un, ils sortent leurs masques à gaz... Le combat promet d'être sans pitié... comment pourrait-il en être autrement envers des révolutionnaires.
De son côté, le jeune prisonnier commence à son tour à comprendre. Il passe par un mutisme de surprise et d'indignation, pour finalement éructer avec haine. Dans les grosses mains de Rolph il se débat en vain comme un dément.
- Des gaz ?! Bande de lâches ! Soyez maudits tous autant que vous êtes !
- Tiens ?... encore là toi ?
- SleuuhrAaaaaaargl...
- Ah. J'préfère ça.
Dernière édition par Toji Arashibourei le Lun 05 Mar 2012, 23:23, édité 2 fois