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Spy Games

Un camp révolutionnaire dort. À moins qu'il ne somnole. Dans la nuit noire, deux ombres se faufilent discrètement. Non pas pour entrer, mais bel et bien pour quitter l'endroit. Deux ombres qui touchent déjà à leur but, sortir du campement bâti à flanc de montagne en possession de précieuses informations. Il ne leur reste plus qu'à atteindre et franchir le mur d'enceinte pour gagner l'extérieur.

Atchaa... .Désolé.
Silence !
Halte, qui va là ?
Maudit soit ton rhume. Dêpeche toi Jim.

Les deux individus se hâtent. Entreprennent d'escalader le dernier obstacle à s'élever sur leur route. Depuis le chemin de ronde, un veilleur s'approche de l'épicentre des bruits, arme à feu brandie en direction des fuyards. Un couteau fuse, vient se planter dans sa gorge avant qu'il n'ait le temps de réagir. Sauf que...

Bang.

Dans un ultime réflexe, l'homme tire avant de s'écrouler mort, réveillant ainsi le bivouac entier. Déjà, des torches s'allument, du monde approche. En une demi-minute, plus d'une dizaine de révolutionnaires se retrouvent sur le pied de guerre. Il ne leur faut guère de temps pour repérer une première silhouette, assise à califourchon sur le mur. Plusieurs hommes tirent dans sa direction, la manquent de peu tandis que celle ci se tapit comme elle peut. Et puis, bien vite, on note la présence du deuxième individu, toujours en train de grimper à la corde le long du rempart. Une nouvelle salve rugit, la cible a changé. Et ce coup-ci, pas moins de trois tirs font mouche, arrachant un cri de douleur à l'homme qui se sait mortellement touché.

Monsieur ??
Pars, Jim.
Mais...monsieur !
C'est un ordre, agent Banks!

Nouveaux tirs. Une balle passe plus près que les autres, fait vaciller le jeune homme qui bascule de l'autre côté du mur. À l'intérieur, il entend pour la dernière fois la voix de son supérieur, surplombant les cris des ennemis. Il appeler les Bureaux à l'aide d'un Den Den Mushi subtilisé un peu plus tôt lors de leur évasion.

Ici l'agent... Jasper . Notre mission est... achevée, l'agent Banks va tenter de ... de vous faire parvenir les informations que nous avons amassées ... sur la cible. Envoyez une patrouille le soutenir...les révolutionnaires nous ont repéré...il va avoir besoin de ...

Bang.

Une dernière détonation claque. La voix de l'agent Jasper s'éteint à jamais. De l'autre côté du mur, son jeune partenaire, Jim Banks, vingt ans à peine, se retrouve seul, investi d'une mission de la plus haute importance. Sous le choc, plus pas automatisme que vraiment conscient, le jeune homme dévale la pente en risquant de se tordre dix fois le cou, faisant fi du danger, les yeux embués de larmes. Sous un ciel d'encre, mettant à profit l'entrainement qu'il a toujours suivi sans faillir, l'agent de terrain livré à lui-même se fond dans le paysage et disparait dans la végétation de East Blue, sur les hauteurs de Fushia.

[...]

Au même instant, une chambre d'hôtel quelque part dans le Royaume de Goa se réveille en sursaut. Un escargophone sonne, une main décroche. Une voix grave et sereine s'élève.

Allo ?
Monsieur, nous avons été repéré ! Il y avait un traître, c'est une catastrophe nous devons ...
Calmez vous, soldat. Quelle est la situation.
Deux agents du gouvernement infiltrés dans le camp ont tenté de s'échapper, en possession d'informations à votre sujet semble t-il. Nous avons abattu l'un d'eux avant qu'il ne se fonde dans la forêt.
Bien. Si notre homme veut fuir, il passera forcément par Goa ou Fushia. Faites-moi parvenir son profil détaillé dès que vous aurez déterminé qui il est.
Clock.


L'homme de belle stature soupire puis se lève de son bureau, enfile sa veste et y range rapidement le contenu de ses notes. Une fois assuré de n'avoir rien égaré, il ferme une dernière fois la porte de la chambre qu'il louait. Après avoir dévalé les escaliers, il se présente à l'accueil devant un concierge paisiblement assoupi. Le bruit de la sonnette qui tinte le réveille. L'employé, d'abord effrayé puis, reconnaissant son interlocuteur, se permet.

Oh, c'est vous monsieur. Vous m'avez flanqué une belle frousse.
Désolé, Alfred. Tenez, je n'en aurai plus besoin.
Vous nous quittez déjà ?
Je le crains, oui. Un imprévu. Adieu.

L'homme dépose la clef de la chambre sur le comptoir, devant un Alfred bafouillant, quitte l'hôtel moyenne gamme où il logeait et se lance à l'assaut de la nuit. Situation des plus singulières, Niklas Aldo troque son costume habituel pour endosser celui de chasseur.
    J’avais pas envie de sortir chercher ce con d’agent qui ne sait pas trouver le nord, mais j’avais surtout pas besoin de ces deux boulets de stagiaires avec moi. Pour une fois que je m’étais trouvé du temps bien peinard pour classer mes critériums, il faut que cette belle paire de glands me colle aux basques pendant que mon connard de chef m’envoie torcher le cul d’un arriéré.


    Me voilà partie à la rescousse des points cardinaux avec pour alliés un gros empaffé binoclard et un type translucide tellement il est maigre. Coupe de budget dans le charisme des nouveaux agents ces derniers temps. Le temps des agents chics en costume cravate et à la dentition parfaite est révolu, place à médiocrité et à la hideur. Manuel sous le bras, impuberté évidente et tendance manifeste à l’ouvrir en toute occasion sont les critères d’admission des recrues paraît-il.


    Si je pouvais simplement les ignorer, ce serait idéal, mais j’ai des ordres bien précis. Je les donne dans l’ordre dans un souci de transparence : les laisser discuter chaque étape et ne pas les frapper. Un retour en un seul morceau m’a été chaudement recommandé par un supérieur qui n’aime pas les contrariétés. Ça ne lui ferait pas de mal au gros de perdre un bout de gras que j’ai objecté, que dalle qu’on m’a répondu.



    « - Allez les gnomes, on fait quoi ?
    - On peut parler ?
    - Je sens que je vais le regretter, mais allez-y.
    - Pour trouver cet agent, il va falloir établir un périmètre de recherche autour de l’endroit où il nous a dernièrement contactés. En établissant avec exactitude le relief et la densité de population environnante, on pourra déterminer une série de trajectoires possibles chacune assortie d’une probabilité relative. Regardez, on a le digramme en page trois cent cinquante-quatre.
    - Je t’arrête tout de suite, range ton bouquin, tu vas te couper avec le papier. Voilà le plan d’action : sur cette carte, on a un point d’extraction, on va y aller et aviser par la suite. Des questions ? Bien, on continue. »


    Ça promet, à peine je leur ai laissé baver deux mots qu'une page de bouquin a été vomie sur le carrelage. J’espère que je ne ressemblais pas à ça quand j’étais plus jeune. Une mission facile, on récupère le gars, je les jarte et je reviens à mes petites affaires.


    Deux cachets d’aspirine plus tard, j’arrive avec mes deux boulets corrosifs autant pour ma vision que pour mon ouïe au lieu indiqué sur le papelard. Et là, pas de trace de l’autre gus. Comme quoi, c’est bien parti pour une longue soirée fondue avec les deux asticots. Je sens dans leur visage cette envie de donner la bonne réponse sans même me donner le temps de leur poser une question, l’adipeux a même l’air de pleurnicher tellement il veut impressionner. Bien que j’aie dû me farcir l’anthologie de techniques de déplacement de groupe où le livre de l’espion en herbe a été outrancièrement plagié, je crois que je vais les laisser parler. J’ai vraiment envie de limiter la nuisance sonore, mais ça ne vaut pas le coup de risquer de les faire chialer.


    « - Je vous écoute les microbes, un seul à la fois. L’autre fois c’était l’engagé guignol, maintenant ce sera l’engagé baleine.
    - D’après le paragraphe six de la page...
    - Non, non ! Laisse tomber la référence arrive au fait illico presto parce que j’ai pas tellement envie d’y passer la nuit.
    - Il nous a probablement laissé un message codé pour nous dire où il est parti.
    - Bonne réponse, mais avant tout, on va voir s’il n’est pas blessé et fouiller cette cachette de fond en comble et quand je dis “on” je veux dire “vous”. Et magnez-vous le cul si possible, ça me fait déjà pas mal chier de vous supporter. »


    Et voilà comment on exploite efficacement ce produit consommable. Un peu de repos pour mes oreilles et du temps de réflexion pour cette mission. À bien analyser la situation, c’est assez perturbant qu’un seul des deux agents mandatés garde l’information. Que pouvait bien foutre de si capital l’agent Jasper pour ne pas soutenir lui-même son subordonné ? En plus, il a eu le temps de dire qu’ils ont été repérés et pourtant, ils ne sont pas là tous les deux. S’il s’avère que ce joli couple de cons est encore poursuivi, ça va être difficile pour moi de les aider avec mes deux branleurs. En tout cas, on a un service de branquignoles, ça au moins, c’est une certitude. Et les deux là, qu'est-ce qu'ils sont doués pour faire chier ! Je crois que le pire moment de la journée est quand on est arrivé ici, y en a qui m'a fait :


    « - On arpente un sol argileux de type humide, végétation assonante, grande concentration de conifères.
    - Tu nous fais quoi là ? Ils vous donnent quoi à fumer au centre ? C'est comme ça que vous faîtes ?
    - On nous appris à faire ça, apprendre par cœur l'environnement.
    - Ouais, mais tu le fais dans ta tête. Est-ce que tu me vois dire : “Nous sommes arrivés à la planque, c'est un bâtiment de forme parallélépipède rectangle fait d'un empilement de bûches de pin. Au vu de l'agencement des trois pièces qui la constituent, on peut conclure que c'est un foutoir sans intérêt” ? Non, ben fais pareil. »


    J'ai vraiment envie de rentrer chez moi.
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      Le mini escargophone que tu ne quittes jamais se met soudain à brailler dans ta poche. PULU PULU PULU ! PULU PULU PULU !.
      Coupant court aux jérémiades réglementaires de tes deux sous fifres tu découvres rapidement le cache qui protège la bête et établis le contact. C'est un appareil du Cipher Pol et sa portée n'est pas très grande. Celui qui t'appelle doit nécessairement être un agent, et il n'est pas loin.

      -Allo ? Allo ? Est ce que quelqu'un m'entend ? J’espère que quelqu'un m'entend...(l'escargophone semble tenter de mimer un visage fatigué et paniqué à la fois, il n'y arrive pas vraiment mais reproduit très bien la respiration sifflante et irrégulière du type visiblement au bout du rouleau qui doit se trouver au bout du fil) Mon escargophone est naze, muet, enfin... il ne parle plus, alors si vous m'entendez inutile de chercher à me répondre... Je (L'escargot fait une grimace et prend une grande aspiration d’asthmatique en pleine crise) Je suis blessé, je crois... je crois que je ne vais pas pouvoir rejoindre la planque... Je suis (L'escargophone bredouille une série de gargouillements incompréhensibles) Je n'ai pas réussi à traverser Grey Terminal... Un gang m'a coincé dans le secteur Nord, au niveau de la vieille horloge, je suis coincé à l'intérieur et ... (Mimique angoissé) et je crois qu'ils sont en train de réussi à rentrer...(Encore des grimaces et un temps mort, plus long cette fois ci, trop long, puis il reprend) Ils sont en train de rentrer, j'entends des coups... (Nouveau temps mort)... je suis l'agent Banks, Grey Terminal, Secteur Nord, tour de l'horloge... Je suis blessé, j'ai besoin d'aide...Si quelqu'un m'entend je... (L'escargophone écarquille les yeux pour simuler la panique) Des coups dans les profondeurs, ils arrivent...


      Et il n'y a plus rien...


      Tu as tout juste le temps de remettre le cache sur ton escargot que les deux flèches qu'on t'as collé dans les pattes ont déjà repris leurs citations du manuel.

      -Vous savez, on ne devrait pas y aller.
      -Tout à fait, il n'a pas suivi la procédure d'appel. Il aurait du énoncer les treize lettre qui composent son identifiant personnel et nous donner le nom de code de son opération. Techniquement nous ne devrions pas tenir compte de cette conversation...
      -Et faire un rapport.
      -Oui évidemment, il faut toujours faire un rapport. C'est dans le manuel.

      Soudé par des principes communs gravés dans leurs cerveaux aussi profondément que dans des plaques de marbre les deux hommes se rapprochent inconsciemment pour s'épauler mutuellement face à ton regard soudain sévère.

      -Après si vous voulez y aller, on peut garder la planque.
      -Oui voila c'est une bonne idée... On garde la planque
      -Et puis si on ne vous voit pas partir, ben..
      -On aura pas besoin de faire un rapport...
      -Oui c’est ça, c'est pas mal comme idée non?

      Et les deux crétins de te balancer une paire de sourires aussi rayonnant d'hypocrisie qu'une boule à facette dans une boite disco avant de te tourner le dos et de se mettre a regarder ostensiblement le plafond de la planque en sifflotant.

      « Bon, les cloportes vous la bouclez maintenant ! Je ne sais à quel moment je vous ai donné l’autorisation d’ouvrir votre clapier à merde, mais je vous conseille de ne plus vous lancer dans de l’impro. Vous êtes là en tant qu’observateurs, les comiques. Aucun rapport à faire, aucun commentaire à partager. Alors, effacez-moi ce sourire à la con et arrêtez de siffler avant que je ne vous imbrique l’un dans l’autre ! À l’avenir, si j’en vois un qui moufte sans autorisation, je lui plombe son évaluation. Bien, je crois que c'est clair entre nous, vous appelez à la base avec votre matériel pour demander un secours médical à l’endroit qu’il a indiqué. Je pars devant. Et ne bougez surtout pas d’ici. »


      C’est le moment de te distinguer ma fille parce que l’autre option implique d’allonger le temps de contact avec ces deux caustiques. Ce n’est pas que j’ai un truc contre eux, mais ils me gonflent sévère. Alors, avant qu’ils ne se ramassent deux tartines, il faut que je trouve le moyen de conclure cette mission. Bien sûr, il s’agit de ne pas arriver là-bas exténuée. Les poursuivants de ce Jasper n’ont pas l’air de joyeux lurons prêts à distribuer du câlin à tire-larigot. Donc, vite oui, mais pas au point de s’essouffler.


      Quelques « Soru » dans les endroits accidentés, sinon une course rapide sans pause. Il faut que j’arrive sur place avant qu’il ne crève cet abruti. Se cacher dans une impasse, vraiment une idée conne. Bon, je ne vais pas me plaindre, ça me donne au moins l’occasion de le repérer facilement. Il faut dire que le Grey Terminal comme dépotoir, il se pose là. Du fourbi à ne plus savoir qu’en faire et des gens qui ont la même couleur que les déchets qu’ils se trimballent. Une vraie infection cet endroit, pas conseillé pour les sensibles de l’odorat. Rien que le pourtour du machin pue la charogne, on dirait que tout l’espace est chargé en cadavres en décomposition. Le paysagiste qui en a fait le design, eh bien, je ne le félicite pas. Je pourrais aussi avoir une pensée pour ces gens qui survivent malgré les épreuves, qui subsistent en inhalant le fumet toxique de cette montagne d’ordures, mais je ne me sens pas l’âme à la nostalgie. Le spleen c’est pour les glandeurs et les contemplateurs passifs.


      Déjà, l’horloge se détache et s’annonce fièrement. Mon pas se fait plus lent. Le but du jeu est de voir l’ennemi sans qu’il te repère. Il faut avoir l’œil parce qu’une alerte, ça ne se rattrape pas. Donc, tout faire dans le feutré sans pour autant lambiner, pas le genre de la maison. Lui, là, je ne le sens pas. Il m’a l’air louche. Il a une bonne gueule de révolutionnaire.


      Dans quoi j’ai marché moi ? Mais c’est immonde ! J’en ai plein ma chaussure, putain. L’urbanification les cons, ça vous dit quelque chose ? C’n'est pas compliqué bordel de merde ! Faîtes un effort quoi ! C’est pas possible d’être corniauds à ce point-là ! On ne peut pas faire deux mètres sans marcher dans une bouse, y a de la mauvaise volonté tout de même. On est en mille neuf cents dix-neuf, les gens, évoluez un peu ! Bon, heureusement que personne ne me regarde, mais j’ai l’air bien fin en train de torcher ma semelle avec ce mouchoir. Bon allez, ça me gave, je passe au plan B, de toute façon, je suis à deux pas du bazar.


      Faut que je me concentre, réussir le Soru et le Geppou en même temps, ce n’est pas à la portée du premier trouduc. Donc, je me calme, je reprends mon souffle. Ça y est, je le tiens.


      Sur le sommet de l’horloge, la vue est encore plus désolante vu qu’on domine un spectacle affligeant, car Grey Terminal a le mauvais goût de s’étendre à perte de vue. À part ça, la porte qui mène vers le toi ne ferme pas, du coup, il est naturel que les intrus entrent.


      Dedans, il fait une pénombre qui m’arrange. L’air pue encore la carcasse et ma godasse pareil. Comme quoi, je sais rester dans le bon ton, moi. Au-delà de ça, les promeneurs s’allongent tous après une équerre en travers de la gorge. Quand on tue de cette manière, le meurtre est moins pesant. La victime s’abandonne sans bruit, sans lutte. Elle se relâche dans les bras de son assassin, quasiment érotique. Même pour le tueur, la mort se fait plus légère, plus estompée et le pincement au cœur habituel se fait discret presque imperceptible. C’est comme si l’autre s’endormait paisiblement, manière clémente et silencieuse de se débarrasser des gêneurs. Dehors aussi il y avait des connards à buter ; compagne de dératisation en extérieur. Si ce n’est pas généreux de ma part.


      Le voilà, l’agent Banks, je le distingue à peine. Est-il calanché ou est-il encore vivant ? Ce sang que je devine est-ce le sien ou celui d’un autre ? Cette affaire s’assombrit au fur et à mesure de la journée, de la promenade avec les deux connards, je passais à un registre plus dramatique. Où est-ce que je me suis encore fourrée ? J’y penserai plus tard, là, il s’agit de démêler tout ça sans tarder. C’est bien connu, les révolutionnaires sont toujours plus nombreux qu’il n'y paraît. Et même si j’ai nettoyé pas mal cette tour, je ne peux décemment pas baisser ma garde.



      « Je suis le mandataire Solète. Les secours arrivent, agent Banks. Ne vous inquiétez pas, ils sont tous neutralisés. Racontez-moi tout ce que vous savez. »


      Au pire, s’il ne répond pas, si je ne sens pas un pouls, je le fouille. Il ne faut pas faire de sentiments quand on est agent secret.


      Dernière édition par Pénélope Solète le Sam 31 Mar 2012 - 0:35, édité 1 fois
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        C'est l'odeur qui t'avertit au moment ou tu te penches vers le blessé. Une odeur qui n'est pas celle du sang...

        -Action !

        Tu réagis juste à temps pour que la lame que le soi disant blessé vient de dégainer te passe en sifflant juste devant le visage. Se contentant de te trancher ta mèche de cheveux la moins rapide plutôt que la gorge tandis que tu bondis en arrière pour éviter l'attaque.
        Tu recules au centre de la tour pendant que l'homme se redresse et que quatre autres surgissent autour de toi depuis les endroits les plus incongrus. Comment deviner que ce semblant d'épouvantail coincé sur le clocher ou cette veille armure d'apparat rouillée et abandonnée dans un coin cachait des types ? Quand aux deux autres, ils sont entièrement recouvert d'un camouflage peint à l'image exacte du décor derrière eux. Maintenant qu'ils ont bougés ça ne sert plus à rien mais il faut reconnaitre que c'est carrément impressionnant d'un point de vue artistique...

        L'homme en face de toi se relève et rabat sa capuche en arrière pour te laisser apercevoir sa tête, ou plutôt le masque informe qu'il porte sur le visage. Masque ressemblant étrangement à un bas un poil filé mais qui rend son visage tout à fait anonyme.

        -Tu es tombé dans notre traquenard Soléte, tu n'as plus aucun chance de t'échapper car nous sommes la brigade furtive de la révolution. Et traquer les agents du Cipher Pol est notre spécialité. Rends toi si tu tiens à la vie !

        En parfait larbins obéissants et parfaitement rodés au niveau de la mise en valeur du chef les hommes qui t'entourent ricanent de concert et dans une série de cliquetis sortent tous des armes à crans d’arrêts, couteau, épées, massues, haches... Sauf un qui semble plus dubitatif...

        -Euh chef, elle a tué tout les hommes du gang du gros Luigi...
        -Et alors ?
        -Euh, ils étaient dix chefs...
        -Peut être, mais ce n'était que des pauvres bandits alors que nous somme des ... HÉROS RÉVOLUTIONNAIRES !

        Et prêt à donner de sa personne pour motiver ses troupes il ponctue son dernier mot d'un V de la victoire au bout de son bras tendu et d'un sourire éclatant un peu gâché par le bas sur sa tête. Puis il revient sur toi sans que ses hommes aient le temps d'entonner l'internationale...

        -Alors mandataire Soléte, que choisis tu ? Une mort inique et sans gloire au service d'un gouvernement corrompu ou une reddition honorable ?

        Du ketchup ? Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Oups, il n’est pas passé loin celui-là. Il m’a dégagé une mèche, mais ça vaut toujours mieux que la décapitation. Et puis ses potes, ils ont un truc de traviole, autrement, ils ne se camoufleraient pas comme ça. Regarde-moi ça ! Les mecs sont quand même allés peindre jusqu’au détail millimétrique le mur du fond sur leur gueule. Remarque, ça ne marche pas mal, je n’ai rien vu même si pour une embusquée, je suis quand même en pleine forme.


        En tout cas, je reconnais chez lui un certain don. Oui, pour l’emphase et le théâtral. Ils se prennent vraiment pour des héros en fait. Cette pose et ce vocabulaire sont dignes d’un gars qui se prend pour une grosse merde, il a vraiment l’impression d’avoir déjà gagné. Je ne veux pas le vexer, et si je lui faisais cracher une ou deux informations avant de faire une murale avec ses entrailles ?


        Voyons, comment vais-je faire pour jacter dans sa langue ? J’ai une idée, je vais demander à l’autre empaffé de Rapporteur, lui saura.



        « - Je ne suis pas un empaffé, mademoiselle. Je vous en prie !
        - …
        - Bon, j’accepte vos excuses. »


        Il a dû voir que mon regard ne reflétait pas tellement le regret de lui parler comme ça. Il a beau être gras comme un pourceau, il comprend que mes yeux lui promettent deux gifles à lui en faire oublier jusqu’à ses manières. Du coup, j’ai pu lui dire à ce clampin :


        « Je ne peux que m’incliner face à la sublimité de vos idéaux. Le sort a su mettre en exergue votre noblesse en vous offrant une victoire méritée. Je n’ai nul autre choix que de me rendre à votre grandeur. Mais, avant que je ne reçoive le châtiment qui, de juste, viendra mettre à terme à la corruption de mes actes, accordez-moi la dernière volonté du condamné, l’aumône de votre âme généreuse pour une sœur qui aurait pu embrasser votre cause si ce n’était un fourvoiement intolérable qui la poussa sur la pente ignominieuse du Cipher Pol. »


        Le salopard, il m’a fait dire une phrase de quinze bornes de long, j’ai à peine assez de souffle pour enchaîner. Note à moi-même : « Insulter copieusement ce connard dans les plus brefs délais. »


        « Avant l’inéluctable reddition, je voudrais simplement connaître l’identité de l’homme que vous tenez tant à protéger en risquant votre vie ? Racontez-moi les exploits de ce saint personnage que je puisse emporter dans l’au-delà ces récits purificateurs pour la pécheresse damnée que je suis ! Un important personnage tel que vous est certainement informé en premier lieu, je n’en doute pas. »


        Pendant ce temps, pas question de les laisser me sauter dessus. Leur seule opportunité concrète vient de leur passer sous le nez. Maintenant que je les vois, je peux en faire des shish-kebabs en une fraction de seconde. Les quatre autres semblent le comprendre un peu. Espérons que leur leader soit assez confiant dans sa victoire, donc résolument con, pour parler. En attendant, Luigi, c’est noté, je ne sais pas encore qui c'est, mais lui, il ne va pas apprécier ma compagnie.
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          -AHAH je le savais. Même un agent du gouvernement ne saurait rester insensible face à la vérité de la révolution. Voila le véritable pouvoir de nos idéaux, grâce à eux nous pourrons assurément renverser le monde ! Tu as fait le bon choix mandataire Soléte, et pour cela je vais accéder à te demande et éclairer tes ténèbres en répondant à tes interrogations.
          -Euh chef, je ne suis pas sur que ce soit une bonne idée
          -Il suffit ! Nous sommes des révolutionnaires, et il convient de se montrer magnanime avec l'ennemi qui reconnait sa défaite et l'injustice de sa cause. Avant qu'elle ne passe devant le tribunal populaire elle a le droit de connaitre le nom de celui qu'elle a sottement et inconsciemment défié...
          -Oui chef, mais je crois qu'elle fait exprès de...
          -Allons compagnon, personne ne saurait étre aussi vil et abject...

          Et ayant calmé les doutes du seul type réaliste de la bande il se retourne vers toi avec l'air bravache et victorieux du mec qui a oublié de prendre l'option instinct de survie sur sa fiche de personnage.

          -Nous travaillons directement sous les ordres de l'homme qui sera bientôt le plus grand stratège de la révolution. Le héros masqué des opprimés de Goa. Redresseur de torts, défenseur des opprimés, terreur des nantis et des tyrans...

          Bras brandi vers le ciel il déclame son pamphlet avec une ardeur et une conviction effectivement toute révolutionnaire, puis il pivote et désigne un point lointain de Grey Terminal, pointant son doigt sur les hautes murailles de Goa qui marquent la limite de la décharge et de son bidonville. Muraille ou s'allume soudain un cercle lumineux probablement projeté par un jeu de miroir depuis le sol. Un cercle lumineux et un symbole en ombre chinoise qui représente visiblement une ... chauve souris ? Non impossible à dire à cette distance, l'idée est bonne mais la projection manque par trop de clarté et de puissance... Autant pour le coté classe de la chose, mais heureusement ton vis à vis ne se laisse pas interrompre par si peu...

          -...Niklas Aldo en personne !

          Un silence lourd de consternation envahit la piéce. Suffisament pesant pour que méme le chef arréte de parler pour regarder d'un air étonné et un peu coupable les hommes de sa bande.

          -Chef, s'il porte un masque c'est pour éviter qu'on trouve son nom... Et vous venez de le dire à un agent du gouvernement...
          -Euh, désolé...

          Le chef baisse un instant la tête d'un air contrit mais se reprend aussitôt. Après tout quand on est un héros révolutionnaire on ne laisse pas la place au doute. Jamais !

          -Je sais ! Toi mandataire Soléte, jure solennellement de ne jamais révéler ce qu'on vient de te dire ! Jure le sur... euh... la tombe du général Dragon !
          -Franchement, je ne crois pas que ça marchera chef...

          Celle-là, je ne m’y suis pas du tout attendue. Ce mec ne m’évoque rien du tout pour un futur plus grand stratège de la révolution. En même temps, je n’ai pas cru le moindre instant que ça serait réaliste. Le tout est de prendre les informations qu’il m’offre avec des pincettes. Apparemment, leur grand patron, un certain Aldo, est basé à Goa et il est plus ou moins averti qu’on en veut à sa peau. Je pourrais d'ailleurs le suivre lui si je n’arrive pas à localiser Banks moi-même.


          Par contre, ça aurait était pas tellement con de m’informer du pourquoi du comment de cette mission. Il va falloir que je me mette au jus auprès des autorités compétentes. Sauf que là, pour l’instant, il faut que je filoche, mon discours ne va pas faire illusion longtemps. Les deux morveux m’attendent dans la cabane et je n’ai pas envie que cette équipe de soins tombe dans la même embuscade que moi. Après, ce sera ma faute et les collègues survivants voudront éventuellement se venger et comme ils peuvent anesthésier leurs patients, je ne pourrais pas me défendre. Un vrai nid à merde, cette histoire ; on n’énerve pas des gens à la merci desquels on risque de se retrouver tôt ou tard. Tiercé dans l’ordre : « Je me barre d’ici, je décommande le soutien médical et je demande aux deux mioches de me rejoindre à Goa. »


          Vu que ces types-là cherchent encore à capturer des agents du Cipher Pol, il n’est pas à exclure que Jim Banks soit vivant et libre. Ils ont l’air d’être bien implantés ici vu que des mercenaires sont à leur botte, des non-révolutionnaires selon ses dires. Le plus logique est qu’il se soit réfugié dans la ville, là où il a une chance de contacter du renfort et se cacher le plus efficacement vu la densité de population. Comme quoi, l’engagé guignol est un crétin, mais un crétin qui sait piocher la bonne phrase dans son bouquin.


          Bien sûr, il faut que je réalise d'un seul coup que je viens de passer deux plombes et demie à triturer mes méninges pendant que le débile en chef me pointait avec son index. Il attend une sorte de sermon m’engageant à garder pour moi une information capitale pour la réussite de cette mission. Bon, faisons-lui plaisir, après tout, il va mourir dans la minute. Il a le droit à une seconde de gloriole avant de passer l’arme à gauche. Étrangement, mon plan de fuite implique obligatoirement de passer à travers le mur juste derrière lui et je vous emmerde. Donc, il paraît nécessaire de se défaire du type qui occlut l’issue de secours.



          « Je le jure sur le trou à rat de votre reptile dégénéré. Maintenant, regardez, j’ai un cadeau pour vous ! »


          Un court instant après, une lumière aveuglante a envahi l’étage de la tour. Heureusement que j’ai su à temps me couvrir les yeux parce que les autres, ils n’ont pas compris ce qu’a fait ma jambe au-dessus de ma tête jusqu’à ce qu’ils remarquent qu’un pan de la cloison a foutu le camp et que leur meneur s’est retrouvé au sol, servant de paillasse à son ennemi. Le « Ryan Kyaku Hakurai » l’a blessé mortellement avant de rompre la paroi à laquelle il tournait son dos.


          « Ça, c'est pour ma mèche abruti. »


          Un « Soru » plus loin, et les sous-fifres se sont retrouvés hors de portée. Aussi, j’ai dégainé mon escargophone pour arranger mes affaires et passer mes deux coups de fil à la section toubib et aux bleus. Une fois les soucis logistiques réglés, et bien à l’abri derrière les murailles de la citadelle, j’ai contacté le QG pour leur demander des éléments d'information sur la mission attribuée à ces deux agents tout en faisant un rapport sur la situation. J’ai évité de citer Niklas Aldo pour ne pas donner une information non vérifiée à la base. De toute façon, s’il existe vraiment, il va bien se manifester pour arrêter Banks aussi, ne serait-ce qu’indirectement.
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            Toujours efficace, le QG te briefe rapidement sur la mission des agents Banks et Jasper. Rien de plus qu'un boulot de routine anti révolutionnaire.
            Les deux hommes étaient chargés infiltrer une cellule locale chargée de l'entrainement et de la formation des jeunes rebelles d'East Blue.
            Les deux agents sont rentrés la dedans comme dans un moulin et ont effectivement découvert un camp d'entrainement classique habilement planqué au milieu du dépotoir de Grey Terminal.

            Aux dernières nouvelles tout se passait bien, et après avoir soigneusement renvoyé au Cipher Pol tut ce qui permettrait un vaste coup de filet sur la zone et ses novices, le duo d'agent s'est lancé dans la partie compliqué de la mission. Mettre la main sur les types responsables de l'installation. Une tache d'autant plus complexe qu'il leur est rapidement apparu qu'aussi discret soit'elle, une installation de cette ampleur n'aurait pu exister sans la complicité de types bien placés dans l'organigramme de la sécurité de la ville de Goa...

            Bref, la routine d'une vie d'espion...

            Jusqu’à cet appel de Den Den ou les deux agents, couverture complétement carbonisée sur le dos, se retrouvent en train de courir dans la campagne pour sauver leur peau... En toute logique, le chef que les deux hommes cherchaient est probablement un proche du nom que tu viens d'apprendre. Voire le même...

            Niklas Aldo...


            Cela fait tu passes le coup d'escargophone suivant, pour les deux boulets.

            -Mandataire Soléte ! Il était temps que vous appeliez. Nous avons récupéré l'agent Banks !
            -Enfin, récupéré pas vraiment, il nous a rejoint plutôt.
            -Oui c'est ce que je voulais dire. De toute façon c'est moi qui ait l'escargophone, alors tu me laisses parler...
            -Tu n'as qu'a pas dire n'importe quoi. Dis lui plutôt ce qui s'est passé...
            -Crétin... Euh, ce n'est pas à vous que je parle bien sur Mandataire Soléte. Donc comme je disais avant d’être interrompu, l'agent Banks nous a rejoint à la planque tout seul. VOus allez rire, en fait il a perdu son escargophone de poche pendant sa fuite. Alors il ne faut pas que vous alliez jusqu'à la tour, c'est surement un piège !
            -On vous aurait bien prévenu mais le manuel est formel, c'est à l'agent dirigeant la mission de prendre contact...
            -(A voix basse, mais pas encore assez pour l'escargophone) Tais toi, tu sais qu'elle n'aime pas qu'on cite le manuel. (De nouveau à toi) En tout cas l'agent Banks a d'importantes révélations à faire. Il est un peu confus mais il dit qu'il a trouvé l'endroit ou réside le chef de la révolution de Goa. Il logerait dans une auberge qui s'appelle la fleur blanche..
            -Il n'a pas dit auberge, il a dit bordel...
            -Chut! Quels sont vos ordres agent Soléte ?

            Le Quartier Général a ça de particulier qu’il sait tout et ne délivre les informations qu’au compte-goutte. Ça ne l’intéresse pas de distribuer les nouvelles, le chef ferait un très mauvais journaliste. Mais au moins, j’ai pu conforter les soupçons selon lesquels il y a une organisation solide ici.


            Encore fallait-il que je m’assure que les deux merdeux soient encore vivants. Parce que ne pas bouger d’un poil n’est pas forcément un ordre à leur portée. Je ne m’attendais pas à leurs révélations, je n’ai même pas pu leur dire combien j’étais sur le cul qu’ils m’aient servi à quelque chose, même involontairement. En tout cas, quand ils m’ont demandé de leur donner des ordres, le seul que j’ai pu trouver a été celui de m’ouvrir la porte. Oui, ils parlent trop, ç’en est agaçant, mais c’est comme ça. C’est mon fardeau personnel, le sel de la mission.


            J’entre et je constate que l’agent Banks est tout aussi jeune qu’eux, du moins, il en a l’air et la posture. Du coup, je me demande si ce n’est pas le produit malencontreux de leurs ébats. Il est vrai que c’est absurde, mais avoir ce genre de pensées est perturbant. D’ailleurs, je n’ai pas pu me retenir de pouffer de rire devant leurs faces d’ahuris.


            Simple moment de détente avant que leur expression consternée me replonge dans une réflexion synthétique et primordiale. Tout me ramène à ce suspect désigné : « Aldo Niklas ». Un mec qui n’est certainement pas un enfant de chœur, ou alors, il a été traumatisé par un prêtre pendant sa prise de fonction avant de devenir un grand méchant. Hum, maudite soit la neurophysiologie. En tout cas, il faut lui tomber sur le râble avant que ne lui prenne la fantaisie de devenir introuvable. Ce serait bête alors que j’ai là, devant moi, un pin’s pourfendeur de la révolution à obtenir. Il ne me reste plus qu’à leur expliquer à quel point on est dans la mouise avant de tenter d’en faire un truc correct niveau agents secrets.



            « - Dans la vie, il y a trois sortes de villes, celles qui sont sous le contrôle du gouvernement mondial sont assez sûres s’il en est. En tout cas, les coups de dagues dans le dos s’y font rares. La seconde catégorie est formée par les villes sous le contrôle de ses sales bohémiens et qui se proclament hostiles au gouvernement mondial. Elles se trouvent au-delà de Reverse et ne sont pas si nombreuses que cela. La dernière, c’est la plus perverse de toutes ; celles qui se prétendent une allégeance aux gens bien, mais qui sont en fait sous le joug de ces crétins d’anarchistes.
            - le ?
            - Le joug.
            - Comme le joujou ?
            - Mais non bande d'arriérés, le joug comme la domination. Laissez moi finir, merde. Je disais donc que pour ce faire, il faut qu’une grande partie de la hiérarchie soit corrompue. Cela peut aller jusqu’au chef suprême de l’île. Manifestement, on est dans un nid de vipères et si l'on veut avoir une chance de ne pas se faire arracher la peau du cul, il va falloir sortir l’argenterie. Je ne vous le cache pas, il est improbable que l’un de vous survive à cette mission à moins de suivre mes instructions à la lettre. Déjà, nous allons bannir toute forme de communication par escargophone. Il me semble improbable qu’on puisse capter un appel en pleine forêt, mais en milieu urbain, ça risque de se compliquer, on fera des réunions avec un calendrier bien précis, des planques et un système de messages codés laissés en des lieux convenus à l’avance. Secondement, on va arrêter de se déplacer en groupe, pas plus de deux éléments par équipe. Banks, tu prends Baleine et moi, je prends Guignol. Troisièmement, nous sommes sous couverture à partir de ce moment, plus personne ne fait partie du Cipher Pol ; même si la marine nous tombe dessus, même si des gens prétendent nous aider, ne changez pas de version, c’est capital. Dans ce genre de situation, n’importe qui est un traître en puissance. Maintenant, on va se rendre au bordel avant qu’il ne décide de se tirer. Chacun de notre côté et en silence. Sur place, j'entrerai avec Guignol et vous deux vous surveillerez les sorties. »


            Foutre le trac à ce débutant lui a coupé le sifflet. Il n’a pas bougé les lèvres depuis le départ, se retournant au moindre bruit, sursautant à chaque infime souffle de vent. Il a un peu le teint verdâtre et la mine basse d’un mec au bord du désespoir, mais je ne peux rien pour lui. La première mission sur le terrain ça file la chiasse surtout si l'on n’y est aucunement préparé. Marche ou crève, c’est la règle, fais-y toi avant qu’il ne soit trop tard. Une leçon qu’on a toute apprise à nos dépens.


            On passe devant la garde comme des voleurs. Sans s’identifier, on se fond dans la masse des recycleurs en prenant un baluchon rempli de déchets à la dernière minute. Le chargement finit dans une poubelle non loin de la porte, cependant cela fait illusion. Accoutrés comme les plus crades des clodos personne ne nous regarde. Ici, la pauvreté est tellement habituelle qu’on est perçus comme des bourgeois parce qu’on a des souliers. Guignol acquiesce, il fait ce que je lui dis de faire en silence, il ne pose pas de questions, il ne commente pas. Derrière son visage déformé par la peur, il n’y a qu’un mollusque qui tente de toutes ses forces de ne pas détaler. C’est dur pour lui, toutefois, il tient le coup. Voyons si ça marche aussi pour les emmerdes parce qu’on en est qu’à la partie facile. En tout cas, je pronostique un gratte-papier au mieux sauf que je sais que je suis sévère. On fait la liaison avec l’autre binôme devant le bazar et on entre.


            Le gourbi dans lequel vit la cible se fait passer pour un hôtel luxueux. Bien que la baraque n’ait pas l’aspect d’un palais, elle a quand même de la gueule. Dans un style oriental, elle est bâtie en moellon. L’entrée est formée par une arche et surmontée de motifs représentant des femmes entre elles dans des tenues dénudées et des poses suggestives. Quand on jette un coup d’œil à l’intérieur, on est rapidement conquis par la lumière tamisée et les tentures richement colorées. Par contre, si l'on fait attention, on s’aperçoit qu’il s’agit essentiellement de matériau de récupération, usé et élimé à outrance. Les clients eux, n’y font pas attention, les femmes savent attirer le regard ici. Elles ont une sensualité troublante, même pour moi. Mon petit protégé aussi s’y est laissé prendre et il m’a semblé se ragaillardir un peu. Ils sont vraiment tous pareils les hommes, quelle que soit la situation, une grosse paire de seins les obnubile jusqu’à leur faire oublier leur nom. Je vais lui donner l'ordre de tirer un coup, ça va le détendre.



            « - Chacun de nous va se faire passer pour un client et va demander des informations sur ce Niklas auprès des prostitués. N’oublie pas de les payer grassement et de leur recommander de fermer leur gueule. Ces filles en savent long sur tout et n’importe quoi et n’hésitent pas à coopérer pour de l’argent. Ah oui ! Dernière chose, il faut coucher avec elle avant pour ne pas la faire se méfier. Je suppose que tu sais comment ça marche.
            - Oui, mais, c’est ma première fois.
            - Quoi ? Je n’ai pas entendu, tu ne parles pas assez distinctement.
            - C’est ma première fois !
            - Ah, ok, je m’en fous, en fait. Je ne suis pas ta meilleure amie. Et puis tu sais, elle ne s’attend pas à une grande prestation de ta part. Tu la butines et après, tu lui poses des questions sur ce gars en prétextant qu’il s’agit d’un mec qui te doit du fric. Tu n’oublies pas le gros pourboire.
            - J’ai toujours cru que ma première fois serait…
            - Je t’interromps tout de suite, tu raconteras ça à tes potes. Et puis, entre nous, tu tiens vraiment à décevoir la fille avec laquelle tu vas coucher ? Au moins, avec une pute t’auras le loisir d’apprendre sans passer pour un con, alors obéis et fais pas chier, dernier avertissement. »


            La mienne est brune, la mienne est canon, la mienne a l’air d’une fille qui va plus me cogner que me satisfaire. Elle a le visage de quelqu’un de bloqué depuis la naissance dans une expression de colère à peine contenue. Elle râle un coup avant de claquer la porte, plus tard j’apprendrai qu’elle râle tout le temps, une prérogative de la maison. Et puis soudain, son visage rencontre le mien et elle se déride. Elle s’aperçoit que je ne suis pas un homme et me dit :


            « - T’as pas l’air d’un homme.
            - Toi, t’as l’air d’une pute.
            - Merci, c’est du boulot ma petite dame. On le fait quand même ?
            - Non, je ne suis pas là pour ça.
            - Ben, voyons. Je sais que c’n’est pas facile pour une fille de s’avouer ce genre de goûts, mais ici, personne ne va te juger. Ce qui se passe ici restera notre secret, il n’y a aucune honte à avoir. »


            Elle fait mine d’approcher et je la repousse. Dans son regard se lit une certaine vexation. Elle ne sait pas quoi dire, elle me regarde comme si elle m’en voulait.


            « - Je suis venu demander des informations sur un certain Niklas Aldo. Il me doit de l’argent et je sais qu’il est ici.
            - Je ne le connais pas.
            - J’insiste.
            - Je ne le connais toujours pas.
            - Avec ce cutter dans l’œil, y a des chances que tu l’identifies ?
            - Avec cette dague au fond de ton anus, y a des chances que tu me lâches la grappe ? »


            Elle fait mine d’attaquer et je la repousse encore une fois. En moins de temps qu’il faut pour dire péripatéticienne, elle se retrouve plaquée contre le sol, désarmée et menacée par ma lame. Cela ne l’empêche pas de remuer et même de tenter de mordre la main qui la bâillonne. Quel comportement étrange ! Elle a beau savoir qu’il ne me faut qu’un instant pour lui trancher la gorge, elle essaye quand même de se dégager. Des larmes de rages lui coulent des yeux quand elle décide d’arrêter. Lorsqu'elle se relève, elle ne me regarde pas, ses yeux fixent le sol et elle reste silencieuse.


            « - Comment t’appelles-tu ?
            - …
            - Tu veux remettre le couvert ?
            - Emmie Séloune.
            - Bon, Emmie, je ne suis pas de nature méchante. Je te donnerai dix mille balles pour sa description et dix mille autres si tu me donnes d’autres informations utiles sur son compte. Maintenant, parle. »
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              -Si je parle ça se saura. Et si ça se sait je passe direct à l’équarrissage avec la viande froide... Alors tes vingt mille billets y me serviront à quoi quand je s'rais cannée ? A payer un coup au mec qui me buteras? Pff... Va falloir que tu trouves mieux ou que tu sois salement plus salope si tu veux que je bave sur Aldo.

              Rusée la mouche, elle reconnait que le nom ne lui est pas inconnu et qu'elle peut en dire sur son compte tout en profitant de l'info pour hausser les tarifs. Et dans le fond elle n'a pas complétement tort. Les révolutionnaires ne sont pas tendres avec les traitres, et si leurs bourreaux n'ont pas l'expérience de ceux du Cipher Pol ils compensent par une imagination débordante assez malsaine. Et le métier d'Emmie leur ouvrirait surement des perspectives assez déplaisantes.

              Bref, dur de rivaliser au niveau de la menace, surtout avec l'émoi que toute séance de torture ne manquerait pas de provoquer dans le bordel. Enfin, si le baton ne suffit pas il ne reste plus qu'a trouver une carotte plus attractive qu'une simple liasse de berrys...

              (...)

              Dans la chambre d’à coté l'ambiance est aussi au rapprochement...

              -Tu sais c'est pas grave, ça arrive souvent la première fois
              -Mais... Comment tu sais que... euh...
              -Une femme sent ces choses la...
              -On peut réessayer?
              -Ben sur mon gars, mais pour ça faut d'abord repasser à la caisse. On baise pas à l’œil ici.
              -Ah, et vous faites des réductions pour les agents du gouvernement ?
              -Pour les agents du... Euh oui surement. Ne bouge pas d'ici je vais me renseigner...

              (...)

              En bas dans la ruelle pas ça discute aussi mais l'ambiance est moins chaude.

              -Quand même on devrait la prévenir.
              -Mais tu as entendu ce qu'elle a dit non? Pas d'escargophone hors des horaires convenus.
              -Oui mais il y ordre et ordre, on est censé les interpréter en fonction des priorités.
              -Interpréter les ordres ? Mais pas du tout. Un ordre c'est un ordre.
              -Oui mais regarde la situation, tous ces types qui viennent de rentrer dans le bordel tu penses que c'est qui ?
              -Euh, des clients ?
              -Équipés comme des croiseurs de guerre et qui rentrent par la porte de derrière ?
              -Mouais c'est pas faux.
              -C'est croiseur que tu n'as pas compris ? Non ne dit rien, on s'en fout. Ces types sont surement des révo, et s'ils rentrent en force c'est parce qu'ils ont un problème à régler la dedans. Et a ton avis quel genre de problème ils peuvent avoir la dedans en ce moment tout de suite ?
              -Euh...
              -Ouais évidemment, vu comme ça, pas de raisons de s'inquiéter. Allez maintenant tu me donne cet escargophone que je la prévienne.
              -Hors de question, elle a dit pas d'appel...
              BAFFE !
              -Mais enfin pourquoi tu m'as frappé ?
              -Devine ? Tu restes la si tu veux, moi j'y vais !
              « Hahaha ! Tu me plais toi, finalement. Les tripes que tu as ! Je suis impressionnée ! Tu arrives presque à me faire oublier que je peux te tuer d’une seule main et sans suer. Avant même que tu ne bouges un cil, tu finirais découpée en cubes, prête à servir d’apéritif aux sangliers dans la forêt. Pourtant, tu ne parles pas comme si tu savais tout ça, tu fais semblant de l’ignorer. »


              Fini de rigoler avec elle. Il faut que je lui foute le trac. Alors, j’ai sorti la voix des grands moments. Celle qui transforme le brossage des dents en bataille épique contre les caries et l’épluchage des pommes de terre en combat mythique pour repousser la barbarie des peaux impies.


              « Le choix se résume à ces alternatives : soit tu prends le fric et tu plies les gaules en espérant ne pas crever soit je te capture, je te torture lentement pour te soutirer des informations. Range-moi ton courage, fillette, je ne suis pas d’humeur à plaisanter. Se faire emmerder par une sous-merde comme toi n’est pas le genre de la maison. Je ne transige pas, il n’y a pas de négociation possible, tu la fermes, tu obéis en espérant être assez intéressante pour rester en vie. Je crois que je suis un peu plus clair, là, non ? »


              D’un Soru, je me suis retrouvée derrière elle avec un crayon aiguisé presque au contact de son œil droit. J’aime bien soigner la mise en scène, ça impressionne toujours les gentils glands. En tout cas, elle a l’air de plus ou moins capter le message. La menace de l’éborgnement est un classique certes, mais c’est un truc qui fait souvent ses preuves. À en juger par l’immobilité cadavérique de ma proie, il y a des chances qu’elle finisse par se mettre à table. Je vais lui laisser le temps de la réflexion, elle finira par comprendre où se trouvent ses intérêts.


              Je me suis un peu détendue jusqu’à ce qu’un type en tenue prétendument furtive arrive. Les révolutionnaires pensent qu’il est de la plus haute discrétion que de débarquer chez les gens dans de grandes capes blanches et avec la tête encapuchonnée. Ils sentent que c’est un look passe-partout. En tout cas, ils ne remettent jamais en cause la furtivité que leur accorde cet accoutrement grotesque et clinquant. Aucun d’entre eux n’a pensé à mettre des vêtements de clochard et se fendre dans la masse, non, pas assez de prestiges pour les « héros », il faut qu’ils s’annoncent de manière ostentatoire.


              Il a reconnu sa cible, moi, elle ou les deux, je ne sais pas. En tout cas, la dague qu’il a lancée m’a renseignée sur sa volonté de nuire. J’ai à peine eu le temps d’écarter mon informatrice avant de détourner le projectile. Tout se passe doucement dans ces moments. L’urgence de la situation aiguise mes sens et affute mes réflexes. Je me vois déjà attraper sa dague au vol et d’une rotation du corps la lui renvoyer.


              Il saigne du cerveau et il s’effondre, mais il ne fait que passer le relais. Deux mecs viennent dans son dos et ameutent les autres. Ils seront bientôt trop nombreux et pour une mission d’infiltration, parce que je rappelle qu’on est en territoire ennemi, c’est moyen comme résultat. Alors, il me faut tirer mes cartes du jeu sans oublier d’empocher le bonus. Je n’aime pas faire des compromis, la pute vient avec moi. Le temps de faire craquer le crâne d’un agresseur venant de derrière et de le lancer sur les nouveaux venus, je mets au point un plan pour la convaincre la donzelle. Des fois qu’elle s’imagine avoir une quelconque chance de faire autrement que d’obtempérer.



              « Merci pour ces informations Emmie. Il faut qu’on s’en aille maintenant. »


              Les deux gus se sont dégagés et ont visiblement tout entendu. Ils regardent la travailleuse avec des yeux ronds comme des soucoupes. Je les veux vivants, je veux qu’ils soient des témoins. Comme ces arriérés vont la considérer comme une ennemie, elle n’a plus d’autre issue. Je suis sa seule chance. Tu vois, chérie, qu’il ne faut pas déconner avec moi ?


              Mais déjà, je les assomme du plat de la main et je la prends dans mes bras. Elle ne se débat même pas. Elle est littéralement sous le choc de la situation dans laquelle elle se trouve. Elle est piégée et le comprend avec de plus en plus d’acuité surtout au moment où l'on passe tous les deux à travers la fenêtre et l'on atterrit à grand fracas en contrebas. Comme je me pose sur Banks et elle sur le lourdaud, on se trouve empêtrés. Un coup de poing au bide et elle s’endort ; un tableau presque mignon tant elle a l’air sereine maintenant.


              « Banks, tu prends Baleine et la fille et tu te pars au point de ralliement D. N’oublie pas de bien l’attacher et de la bâillonner sinon, elle va te briser les noix. Je vais voir ce que je peux faire pour Guignol. »


              J’en ai choisi un que ce dernier ne connaît pas. Il faut la connaître cette astuce, garder des informations secrètes même pour les membres de son équipe. Ça permet de faire face aux cas de défection. En pareil cas, je doute de la fidélité de n’importe qui a fortiori de celle de ce blaireau.


              J’en chope un des troufions ennemis. Pas vraiment solide le gars. Une tarte dans la gueule et il a le squelette qui part en sucette. Il n’a pas dû boire assez de lait dans son enfance. En tout cas, je fais illusion maintenant. J’ai l’air aussi idiote qu’eux et je passe entre les lignes ennemies pour constater qu’il a été capturé, le puceau. Je ne me suis pas attendue à grand-chose de sa part, mais au moins un effort. Il n’a pas l’air d’avoir pris un coup, il se tient debout. De traviole oui, mais de peur on dirait. Il a encore le froc par terre. Sa nudité provoque un rire gras général. Je fais mine de me poiler aussi. Je ne fais aucun effort finalement, ça vient tout seul.


              Le chef, lui, a une gueule bien typée. Je note la barbe brune et soigneusement coiffée, les cheveux en épis redressés sur sa tête et ses traits durs. Il a un faciès sévère et comme une propension à gueuler haut et fort ses ordres. Je l’entends donc distinctement clamer :



              « - Parle et tu auras la vie sauve, tu as ma parole !
              - Ne me tuez pas, s’il vous plaît. Je vous dirai tout ce que vous voudrez !
              - Qui sont tes complices et où je peux les trouver ?
              - Le chef s’appelle… »


              Une dague bien à eux vint interrompre son discours. J'ai eu raison quand je me suis dite qu'il n'avait pas l'étoffe d'un agent secret. Le leader reconnaît le projectile et il leur dit que je me fais passer pour un des leurs. Alors s’en suit un bordel dans un bordel. C’est ignoble tellement ça me peine de voir des troupes partir en cacahuète à cette intensité. J’ai presque envie de consoler le meneur qui se tient simplement le front devant le spectacle désolant de la débâcle de ses hommes, il ne moufte même pas et pour cause. À peine il a parlé, qu’ils ont tous commencé à se menacer l’un l’autre. C’est rapidement parti en rixe générale. Ceux qui ont un compte à régler avec d’autres en ont profité pour leur mettre des taquets à la discrète. Représailles et attaques sournoises se sont enchaînées dans un vacarme qui n’a guère amusé personne sauf moi. À un moment, je me suis sentie presque blessée de ne pas les intéresser à ce point. J’ai quand même pris l’initiative de m’en aller sans connaître leur devenir.


              Il me reste tant à faire. J’ai une jeune femme à convaincre, du moins, j’espère qu’elle sait qu’elle n’a plus d’autre allié que moi. C’est donc avec cet état d’esprit que je la retrouve, la bouche obstruée par pas moins de trois couches de linge. C’est la preuve patente de son caractère d’emmerdeuse chronique, ça ne le fait pas qu’avec moi. Je lui libère sa bouche et je lui ai dit :



              « Tu es cramée maintenant. Si tu coopères comme il faut, je te trouve un moyen de te sortir d’ici. Même un job, si tu te montres à la hauteur. De toute façon, tu as bien vu qu’ils ont essayé de t’attaquer tout à l’heure. Plus tu m’es utile, plus je le serai en retour. Et je peux être aussi généreuse que vache. Parle, c’est ta dernière chance. »


              Dernière édition par Pénélope Solète le Ven 13 Avr 2012 - 19:54, édité 2 fois
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                Comme on dit au Cipher Pol, un de perdu... un de perdu... Mais l'un dans l'autre tu es plutôt gagnante au change. L'agent Banks a certes l'air aussi nouveau que tes deux colles mais son initiative semble nettement moins liée à sa maitrise des procédures. Et avec le passage de guignol en colonne perte la moyenne d’efficacité de ton équipe vient globalement de faire un bond en avant.

                En tout cas quand tu rejoins l'équipe c'est pour constater avec plaisir que Banks est assez suspicieux pour surveiller ton arrivée, et que s'il a bien traité la miss il s'est surtout assuré qu'elle ne pourrait ni se barrer ni éviter son prochain tête à tête. Et en type qui a habitude des infos qu'il ne doit entendre que si on lui en donne explicitement l'ordre il reste dehors pour surveiller la planque pendant que tu interroges ta proie.

                -Mandataire Soléte, vous arrivez bien. Je voudrais me plaindre officiellement des agissements de l’agent Banks. J'ai refusé de désobéir à vos ordres et il m'a frappé ! Vous vous rendez compte ? C'est fou non ?

                Le regard que tu lances à Baleine suffit à lui remettre brutalement en mémoire sa condition de simple mortel dangereusement prés du gouffre, probable qu'il vient de se rappeler que si les agent en probation n'ont pas leur place sur le tableau des morts en missions c'est avant tout parce qu'ils sont tellement nombreux qu'ils y prendraient trop de place...Baleine déglutit avec peine et tente de relancer un truc en rapport avec la mission pour éviter de se faire bouffer.

                -Au fait, vous ne deviez pas ramener l'agent... Euh... Je vais sortir voir s'il revient d'accord? Hum d'accord...

                Une nouvelle fois tu te retrouves seule et a deux doigts de l'explosion de violence libératrice qui t'aurait enfin débarrassé du dernier de tes boulets... Temps de repasser à la miss, pour résumer:

                -...Parle, c’est ta dernière chance...
                -C'est pas comme si j'avais le choix hein... Ces crétins de révolutionnaires sont tellement bornés qu'ils seraient pas capables de reconnaitre un vrai traitre même s'ils le chopaient avec leurs plans secrets dans la main...Je vais dire tout ce que je sais mais on ne se quitte plus. Je ne tiens pas a me faire suriner par erreur...

                Dans le quart d'heure qui suit tu t'aperçois que niveau pute aussi tu as eu la main heureuse, pour une fille qui passe sa journée couchée elle est plutôt bien renseignée sur ce Niklas. Et le portrait grossier qu'elle te brosse du suspect est tout a fait conforme a tes attentes, sauf sur certains détails. Niklas est effectivement le personnage clé de la révo du coin, en tout cas elle ne lui connait aucun supérieur, et tout les révos avec qui elle a couché non plus. Le type a une réputation classique de stratège génial et de tueur efficace et sans pitié, il serait a l'origine de nombreux contacts entre les différentes groupes révolutionnaires des blues et aurait participé à la création du Comité Populaire, un regroupement de patron révo de toutes les Blues qui fait baver tout les agents Cp depuis qu'il est apparu dans la bouche de leurs contacts. Bref, Niklas n'est pas n'importe qui... Et le camps d'entrainement que l'agent Banks a infiltré est une preuve supplémentaire qu'une révolution de plus en plus unifiée est en train de se concrétiser sur les blues...

                Pour le reste par contre, notamment au niveau des précisions utiles, la miss est moins efficace. Elle est par exemple incapable de te décrire physiquement Niklas. Et d’après ces dires, ce serait le cas de tout ceux qui l'ont déjà croisé. Même quand on vient de la croiser on s’avère incapable de se souvenir du son de sa voix ou de décrire le type a qui on vient de causer... Un type pour le moins mystérieux, surtout qu'elle n'a pas l'air de mentir...

                Niveau capture enfin, elle a une info de poids. Niklas voit grand, très grand, et les Blues ne lui suffisent pas. Il a récemment pris contact avec les leader de la révolution de GL et s’apprête a aller tisser sa toile la bas. D’après la miss son bateau est déjà prêt depuis quelques jours et son départ est imminent...

                Le bateau ? Oui bien sur qu'elle sait son nom...

                Elle en connaît des trucs la fille. Je me note ça dans le coin du crâne : « un mec vidé est un mec bavard. » Le seul point qui me gêne c’est qu’il n’y a pas vraiment de description précise quant à sa tronche de sale con. Je sais qu’il a une tronche de con parce que les révolutionnaires en général ont l’air du métier. C’est comme ça, statistiquement, quand tu te révoltes contre l’ordre mondial t’as une sale tronche ou tu l’auras bientôt. Que peut-on faire face à l’absolue supériorité des camemberts et des diagrammes en anneau ?


                Revenons-en à nos moutons, si j’étais le genre de personne à croire dans la génération future et aux bienfaits de l’éducation des petits, je ferais la leçon à Baleine. Sauf que non, de lui je me fous complètement, même, je dois dire, il serait en train de prendre feu et j’aurais cent litres d’eau à portée de main, je m’en servirais pour arroser ma plante d’intérieur. Je hais les gamins.



                « - C’est pour ça que t’es célibataire depuis tant d’années que j’ai arrêté de compter ?
                - Je t’emmerde.
                - Tu confirmes que c’est pour ne pas tomber en cloques ?
                - Je confirme que je t’emmerde Stylo, je t’exècre. D’ailleurs, je ne vois pas l’intérêt de parler à un gamin.
                - Mais je n’en suis pas un, c’est toi qui me vois en tant que tel.
                - On en a déjà parlé, vous êtes des esprits, l’anthropomorphisme d’objets nobles. C’est ta faute si t’es un petit con. Alors, tu la fermes bien gentiment ou je te trouve un prêtre.
                - Excusez-moi Madame. »


                Donc, je donne mes instructions à Banks en ignorant ostensiblement la recrue. L’autre ayant eu l’audace d’essayer de baver sur moi, celui-ci voit son espérance de vie décroitre exponentiellement. Moi je pense qu’il ne va pas survivre à cette épreuve. Lui, il pense ce qu’il veut, mais moi je le vois mal triompher du mal en le conjurant avec son bouquin et ses cent kilos d’excédent adipeux.


                « Je te confie le pachyderme. Je sais, c’est vache. Moi je me taperai sa peau. Essaye de te renseigner un peu plus sur ce Niklas. Par contre, il sait qu’on est sur ses traces à lui donc, ne sois pas audacieux. Ne confie surtout rien à l’autre gros lard. Dernière information, s’il trahit, tu as l’autorisation de le tuer. Pas de Den Den Mushi, rentre directement à la base avec tes informations. »


                J'ai eu le plaisir de me rafraîchir et de changer d’accoutrement. Maintenant, j’ai l’air naturel que possède Emmie, celui d'une travailleuse de nuit. L’idée est de dérouter l’adversaire avec mes obus donc j’emmène l’autre pimbêche. Je pourrai toujours la jeter par-dessus bord si je la trouve moins à mon goût.


                J'ai pris un repas nutritif et léger en fignolant mon plan qui n’est que rudimentaire il faut se l’avouer. La nuit en a profité pour tomber, je pourrais enfin bouger plus secrètement. Je sais comment entrer dans le bateau sauf qu’après je ne sais pas bézef. Je trouverai, sinon, il y aura toujours le plan B. Le plan B ? Casser la gueule à tout le monde en répétant les mêmes questions jusqu’à trouver une réponse. Si ce n’est pas génial !


                On arrive devant un bateau nommé : « Butcher’s Mace ». Pourquoi un boucher aurait-il une masse d’arme ? Aucune idée. Je ne cherche même pas à comprendre ce qui leur a pris de l’appeler comme ça. Je n’ai jamais vu un charcutier avec ce genre d’outils personnellement. Je ne garde pas les chèvres avec ou plutôt devrais-je dire je n’en dépèce pas avec, toutefois j’estime que c’est discordant. Cette dichotomie irrévérencieuse…



                « - Rapporteur, dégage de mon histoire.
                - Je veux jouer un rôle ! Il est indigne d’un personnage de ma stature de ne servir qu’à entourlouper de vulgaires pirates.
                - Ce n’étaient pas des pirates, mais des révolutionnaires.
                - Je suis certain d’avoir dit révolutionnaire.
                - Non, désolé. T’es aussi gâteux que Stylo est puéril.
                - Je ne peux côtoyer une telle rustauderie. »


                Il faut que je rassemble mes esprits, enfin non, ce pourrait avoir l’air d’une invitation dont personne ne semble en avoir besoin aujourd’hui. Il faut que je me focalise sur mon objectif, voilà, mieux. Le lieu indiqué par la traînée s’approche à grands pas et mon air perdu ne favorise pas la détection d’embuscades éventuelles. Devant l’entrée, il y a une sentinelle et devant moi et un peu sous l’impulsion d’un coup de coude, une femme qui essaye de convaincre les types en faction de laisser entrer les distractions. En tout cas, elle est douée cette fille. Le mec qu’elle a allumé est successivement passé par les étapes suivantes : rougissements, bégaiements et strabismes vers un décolleté culotté j’ai envie de dire. Il a failli s’évanouir quand elle lui a léché le lobe de son oreille, même moi j’ai eu des frissons, c’est dire si elle est efficace.


                On arrive à rentrer et l'on s’éclipse vite fait dans les couloirs. Ce qui est bien avec cette fille est son aptitude à marcher en silence. Don naturel ou entraînement anticipé, je le lui demanderai plus tard. Y a pas beaucoup d’activité dans le bâtiment. Sur le pont les gens s’agitent, mais à l’intérieur, rien. C’est tout de même étrange. Qu’est-ce qu’ils maquillent ces gens-là ? Ah oui, je sais : ils veulent renverser le gouvernement en formant une milice de partisans tout en paralysant les défenses de l’ennemi grâce à leurs espions.


                Mais alors, quelle est l’utilité de ce navire ? Ah, ok, là je vois. Il a suffi de se rendre à la soute pour constater que ces gens ne sont pas à proprement parler des marchands de navets. Bien sûr, j’ai dû me défaire d’un garde sans faire le moindre bruit avant d’entrer dans le sanctuaire des fusils et épées. Le stock d’armes qu’ils possèdent a de quoi faire tomber la moitié des bases d’East Blue. Autant dire que l’information selon laquelle Niklas Aldo a de grands projets est défendable. Si j’étais une mauvaise espionne, je me contenterais d’appeler la marine en renfort. Or, il ne suffit pas de trouver l’objet du délit, ce qui est intéressant c’est de trouver sa provenance. Pour cela, il faut fouiller là où n’importe qui irait cacher les documents sensibles : le bureau du capitaine.


                Pour trouver cet endroit, il faut exécuter simultanément deux tâches. Je commence par la seconde, il suffit d’aller vers le haut et de chercher la pièce la plus grande qui soit. La première est de continuer à ne pas se faire remarquer des deux gus qui patrouillent. En tout cas, je n’en ai vu que deux et comme la pute et moi ne parlons pas du tout ensemble, je n’ai pas su si elle en a vu d’autres.


                Ce que je n’ai pas prévu c’est d’arriver comme des fleurs devant quatre colosses postés devant une porte. Porte qui, par ailleurs, ne laisse nul doute quant à la présence d’un gradé derrière. Massive et cerclée d’acier, elle a l’air d'enfermer le cerbère en personne. Il est impossible de tuer ces gens sans sonner l’alarme d’autant plus qu’ils nous ont repérés rapidement. Sans nous laisser l’occasion de nous expliquer, ils ont pointé leurs lances dans notre direction. De vraies lances, hein, pour éviter toute ambiguïté par rapport à nos accoutrements et à leur misère sexuelle apparente.



                « - Qu’est-ce que vous faites ici ?
                - Nous sommes là pour le capitaine, vous savez.
                - On ne peut pas vous laisser entrer.
                - Mais si allez, on peut toujours passer vous rendre visite tout à l’heure.
                - Les gars, je doute qu’elles puissent lui faire du mal de toute façon. Je suis sûr qu’il les trouvera à son goût. Ou alors, il fera en sorte qu’elles le soient. En tout cas les filles, si vous arrivés à marcher après êtres sorties, ce n'est pas la peine de venir nous voir, vous ne serez plus notre genre. »


                Ils partirent un peu plus loin d’un rire gras. Quelle efficacité cette fille ! Sans son aide, j’aurais galéré.


                « - T’es géniale Emmie, je t’aime !
                - Oh, ben, écoute, c’est la première fois qu’on me dit ça, moi aussi je t’avais trouvée merveilleuse tout à l’heure et je ne pensais pas que de ton côté aussi. »


                Je n’ai pas pu ignorer volontairement le reste parce que je suis entrée dans la cabine et elle non. Elle est entrée pendant que ma lecture d’une lettre trouvée au sommet d'une pile de papelards qui traînent. J’ai lu :


                Identification de la lettre
                Composition
                Informations secrètes.
                Papier, encre QSP pour deux pages manuscrites.
                Classe De Secret Militaire
                Acheminement d’armes illégales.
                Présentation
                Écriture codée ou en pattes de mouche pour les initiés à cette langue morte.
                Indications
                Pour révolutionnaire
                Approvisionner une base clandestine en matériel.
                Pour agent du gouvernement
                Résoudre un crime d’ordre international.
                ATTENTION !
                Ne jamais laisser à la portée de l’ennemi.
                Code pour déchiffrer le document...


                J’ai mis la lettre dans ma poche droite tout en lisant la solution pour déchiffrer le message. En tout cas, j’ai essayé parce que l’autre connasse n’a pas voulu me lâcher la grappe.


                « - Mais quoi bordel ? Qu’est-ce que tu veux ?
                - Regarde !
                - Merde, fais vraiment chier cette mission. »
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                  S’il y a bien une chose que le Ciphe Pol t’a appris, c’est bien de ne plus étre attaqué par surprises. Avec le temps tu es capable de sentir une présence humaine autour de toi… Et pourtant cette fois tu n’as rien vu venir.

                  -Ce courrier ne vous est pas destiné. Veuillez s’il vous plait le reposer la ou vous l’avez pris sans quoi je me verrais obligé d’entamer un processus de conflit pour vous y obliger. Processus qui pourrait nuire gravement à votre intégrité physique.

                  La voix provient d’une forme ovoïde posé sur une énorme armoire rangée dans un coin de la cabine. Elle est métallique et uniforme. Parfaitement dépourvu de variations d’intonations.
                  Puis une lampe s’allume au centre de la forme en illuminant la cabine, comme un œil de cyclope sur une tête monstrueuse…

                  Spy Games Bunrak12

                  Puis l’armoire se déplie lentement dans une série de grincements et de cliquetis mécaniques, les différentes parties s’assemblant en une forme grossièrement humanoïde entièrement métalliques. Une forme que tu reconnais immédiatement pour en avoir déjà vu un croquis lors d’un passage à la section scientifique.
                  Un des premiers modèles de Pacifista. Un vestige des premiers projets de cyborg gouvernementaux abandonnés à l’époque ou Vegapunk à mis la main sur Bartholomew Kuma.

                  Spoiler:

                  Va savoir comment ce maudit révo a mis la main sur du matos top secret mis au rebut et censément totalement détruit il y a un siècle…Va savoir… Mais dans tout les cas tu as un sacré problème, même vieux et dépassé ces machines ne sont pas vraiment réputés pour leur délicatesse…

                  -Mon analyse confirme votre compréhension de mes intentions. Vous disposez maintenant de cinq secondes pour que votre processus de réflexion aboutisse à une décision. Pour vous aider à évaluer votre marge temporelle de décision je vais compter à haute voix les secondes qui vous restent…
                  Quatre...
                  Trois...

                  Non, sérieusement ? Mais, je croyais qu’on avait décidé de ne pas le produire ce machin. En même temps je comprends. Autant les Pacifistas sont classes, autant ce monstre est à se crever l’œil pour ne pas avoir à le regarder. En aucun cas, ce truc ne peut représenter le gouvernement. Regarde-moi ça ! On dirait le produit d’un croisement entre un ours et une horloge de grand-mère.


                  « Mais c’est horrible de ressembler à ça. Vous avez déjà remarqué que vous êtes trop moche ? Ce n’est pas avec cette gueule que vous allez trouver un emploi. »


                  En plus, le mec il parle comme Rapporteur. Ce n’est pas beau sur un CV de jacter de cette manière. Cela étant dit, le truc qu’il a à la main est dangereux. Le concepteur étant le même que celui des armes les plus sophistiquées du monde, j’ai du souci à me faire. Même si ce n’est qu’un projet abandonné, il doit être costaud le salopard.


                  Bon, j’attaque avant la fin du compte à rebours, il est gentil, mais je n’ai pas besoin de temps pour réfléchir.



                  « Shigan »



                  Putain, mais elle est faite en quoi son armure ? Je ne l’ai même pas égratigné. Ça fait un mal fou de cogner l’acier ou je ne sais de quel machin il est construit. Alors, je fais un pas en arrière et je me retrouve à côté de la pute. Elle n’en mène pas large, elle. On dirait qu’elle retient sa respiration depuis que l’autre abomination a fait son apparition.


                  « - Il faut qu’on se tire.
                  - Je ne peux pas. J’ai laissé le code pour décoder le message sur la table. Dans une carrière, faire sauter un réseau comme cela est une occasion qui ne se présente qu’une fois.
                  - Ce n’est pas chiant qu’il soit invincible ?
                  - Personne ne l’est. »


                  L’œil unique vire au rouge et la voix métallique nous régale une énième fois de sa sonorité de crécelle :


                  « Porter atteinte à mon intégrité physique dénote votre refus de coopérer. Subséquemment, je me vois dans l’obligation d’enclencher le processus de conflit susnommé. »


                  Vissée sur mes deux guibolles, je me prépare au choc. La tension du combat vient me stimuler comme d’habitude. J’ai toujours eu l’impression qu’on jouait du tambour dans mon crâne dès que je me latte avec des gens. Moi, tordue ? Non, désolée, c’est le moyen que j’ai trouvé pour garder le rythme. Y a rien de pire que d’être molle pendant un affrontement. Mes deux mains vont instinctivement chercher deux équerres que je lance aussitôt. Je fonce derrière avec deux rapporteurs dans la main. Je vois la masse d’arme se lever. J’esquive en faisant un pas de côté, il l’abat un peu plus loin et je me retrouve proche de lui. Le temps de lui retourner une tartine, il me met un coup de boule.


                  Le sang gicle sur le sol pendant que je titube. En reculant, je vois l’effet de son coup sur le sol. Il est fort, très fort. Beaucoup plus que je ne l’ai imaginé. Je m’attends à ce qu’il enchaîne, mais il m’ignore et se lance sur Séloune. Enfin, une ouverture ; il a dû penser qu’il m’avait fini. Je lui mets mon tibia sur la nuque en utilisant le Ryankyaku. Cette attaque réputée fatale l’a à peine gêné. Il se remet tout de suite en garde. Je remarque au passage que la prostituée n’a même pas dégainé. Elle a mis ses avant-bras en opposition le visage déformé par la peur puis soudain relâché par le soulagement.



                  « - Merci, tu m'a sauvé la vie.
                  - C’est ça, pars d’ici, tu ne m’es d’aucune utilité face à cet adversaire. »


                  Elle ne se l’est pas fait dire deux fois. Je n’ai même pas eu le temps de la regarder plier les gaules que l’autre se jetait sur moi. Cette fois, il a été encore plus rapide que la première fois. Je n’ai pas pu faire autrement que parer son coup de mes deux rapporteurs. Je peux vous assurer que ce n’est pas une expérience à renouveler. Quand j’ai traversé le réfectoire sous les yeux ébahis de l’équipage perplexe depuis l’apparition du premier trou, j’ai vu qu’ils ne sont pas spécialement heureux de me recevoir. L’hospitalité des révolutionnaires n’est pas à proprement parler des plus chaleureuses. Heureusement qu’ils ne sont pas restés dans la pièce quand l’autre saloperie nous y a rejoints. Déjà que le duel se passe mal pour moi, avec eux dans les parages j’aurais dérouillé sévère. Rien ne m’empêche de le de faire à deux. L’échauffement est terminé et je suis enfin dans le bain. Je ne vais quand même pas laisser quelque chose de ce genre me battre. C’est un projet raté, voué à l’oubli et je suis un putain d’agent du Cipher Pol, merde.


                  * Reprends-toi Pénélope ! Tu as vu ce qu’il était capable de le faire. Harcèle-le pour l’occuper et cherche son point faible. Il en a certainement un. *


                  La salle dans laquelle je me trouve est assez grande, il y a trois longues tables en bois avec des bancs de chaque côté. Au plafond, on voit deux lustres avec des bougies à peine entamées allumées. En plein jour, c’est dommage.


                  * Oh ! Mais on s’en bat l’œil.*


                  Pourquoi j’inspecte la pièce ? Eh bien l’assaut que je me suis pris m’a envoyé valdinguer tout le long. On m’a donc obligé à faire la visite, au grand dam de mon dos. Je vais arrêter d’être à son contact. Il vaut mieux que je maintienne mes distances avec lui. Je lance encore trois équerres, elles font sonner le métal qui constitue son enveloppe sans plus. Je saute sur la bouffe à temps pour ne pas me faire décapiter par mon ennemi. J’en profite pour écraser ma chaussure sur la gueule en utilisant le Shigan. Ce fut sans autre effet que celui de le faire reculer d’un pas. J’arrive tout de même à en profiter pour l’attaquer à nouveau, toujours au visage et cette fois j’ai pris appui grâce au Geppou avant de lui mettre un bon coup de Shigan dans la mouille.


                  Enfin, je réussis à le bousculer. Je me reçois de traviole sur le sol, mais lui a senti le coup passer, cela ne fait aucun doute. Sauf que je n’ai pas pris en compte que c’est un robot à la con. Il m’agrippe avec son second bras. Et il m’immobilise au sol. Je vois la mort venir et je panique totalement. J’ai tellement envie de vivre, j’ai tellement de choses à connaître alors je remue comme une folle. Je me débats comme une forcenée en lui mettant des coups partout. Il bronche à peine jusqu’à ce qu’il me tape avec son arme sur l’épaule.


                  J’étouffe, je sens la douleur irradier dans tout mon corps, mais le pire c’est que je conçois ma fin. Elle n’a jamais été aussi claire dans mon esprit. Je n’ai même pas la force de bouger, même pas celle d’articuler de le maudire. Désemparée, je me suis apprêtée à demander pitié, à me rendre et à espérer qu’il accepterait de me faire prisonnier. J’ai eu tellement honte sur le moment surtout que j’ai aperçu la grognasse m’espionner d’en haut, mais la survie m’est plus chère que l’honneur :



                  « Pitié. »


                  Et c’est à ce moment que le voile noir est tombé brusquement pendant que la masse d’arme venait cruellement finir le boulot.

                  *****************

                  Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais une heure, un jour ou une semaine plus tard, je me suis réveillée en compagnie de l’autre fille sur la plage de Goa. Un médecin se penche sur moi pour me demander si je vais bien. Il se fait tout de suite éloigner par mon supérieur qui me demande des comptes sans dire merde ni bonjour.



                  « - Je vais très mal, merci de le demander.
                  - …
                  - Je n’ai que cette lettre, je n’ai pas pu obtenir le code qui peut la déchiffrer. »


                  Séloune intervient et explique qu’on a réussi à se débarrasser d’un équipage de révolutionnaire transportant des armes pour le compte de Niklas Aldo, le chef du mouvement révolutionnaire local. J’ajoute qu’il a en sa possession des plans de feu Vegapunk. Le patron est sur le cul, il demande au bout d’un moment l’identité de cette personne :


                  « Une nouvelle recrue. »


                  Quand j’ai pu la voir en privé, elle m’a raconté qu’elle m’a ramené au sol après l’explosion. Elle m’a sauvé la vie, elle m’a vu en position de faiblesse et ça m’enrage. Cette salope en sait trop maintenant, vraiment trop. Depuis, je ne peux pas la voir en peinture. Chaque fois que je la vois, je souhaite sa mort et le fait que je lui doive la vie ne me l'a fait pas l'apprécier aucunement. L'image d'elle en train d'écouter ma reddition tourne dans mon esprit quand je cauchemarde. Le robot étant en mille morceaux en ce moment, il ne reste plus qu'elle de ceux qui ont vu ce moment de disgrâce. Je lui ai donné ce que je lui ai promis et je l'ai gardée auprès de moi pour la surveiller, mais je la haïrai toujours.



                  ____________________


                  Emmie parle :

                  « Quand l’espionne m’a sauvé. Je n’ai pas su comment la remercier. Le truc le plus gentil qu’on ait fait pour moi est de m’offrir des fleurs et encore je pense que c’était juste pour me sauter. Elle m’a dit de partir et je l’ai fait. J’ai tout de suite regretté. Je ne sais pas pourquoi. J’ai compris que la bête est trop forte pour moi. Par contre, quelque chose à l’intérieur de moi m’a dit d’y retourner. J’ai eu mal à l’idée qu’il lui arrive quoi que ce soit. Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je me suis dit que je dois l’aimer. C’est con et je n’y peux rien. C’est tombé sur elle. Des fois, je me dis qu’elle m’a impressionnée grâce à sa force et au fait qu’elle m’ait tirée de la mouise, des fois que je me dis que je me goure et que c’est tout à fait autre chose. Un truc qui va au-delà de mes explications et raisonnements. Comme si ça attendait depuis ma naissance de se manifester.


                  Je me suis barrée parce que d’autres ont commencé à débarquer de partout. J’ai dû prendre un chemin rudement con pour me retrouver dans la cache d’armes. Il y en a eu assez pour me pousser à m’y barricader. Ils ont commencé à défoncer la porte et c’est là que j’ai décidé de tout faire cramer pour au moins espérer profiter de l'effet de surprise pour m'enfuir. J’allume donc une mèche pendant que le bois craque. Avant de me cacher, je vois un Log Pose que j’attrape. Ce truc vaut un pognon dingue. Je me colle entre deux planches pendant qu’une vingtaine de gars débarquent pour constater le bordel que j’ai foutu. Ils se ruent sur les tonneaux de poudre pour éviter l’explosion et j’en profite pour fuir. J’accoure dans le bureau du mec et je ne vois que par là où il est passé pour rejoindre une Solète ensanglantée qui demande pitié. C’est à fendre l’âme. Il tend le bras pour la finir, je me lève pour l’en empêcher. Et c’est là qu’il est interrompu par quelqu’un d’autre. Un de ces hommes qui le prévient qu’un incendie s’est déclaré et qu’il menace d’exploser le navire. Il quitte précipitamment les lieux en laissant derrière lui un agent évanoui et totalement désarmé. C’est là que je passe à l’action pour me la coltiner et qu’on se barre de là.


                  Une centaine de mètres plus loin et sur une barque empruntée, on voit le bateau exploser. Visiblement, ils n’ont pas su maîtriser ma petite surprise.


                  J’ai essayé de revendre le log pose, mais on m’a dit que c’est un Eternal Pose. C’est encore plus précieux que je me suis dit. Faux, nul, zéro. Comme on ne sait pas où ça mène, ça ne vaut pas une cacahuète. Du coup, je l’ai gardé sur moi depuis ce moment en espérant un jour que je saurais où il me mènerait même si j’ai fini par comprendre que les deux lettres gravées dessus “N.A” désignent certainement Niklas Aldo. »
                  • https://www.onepiece-requiem.net/t3228-penelope-solete-agent-du-g
                  • https://www.onepiece-requiem.net/t3171-penelope-solete-secretaire-en-attente-de-validation-3-4