Après de nombreuses déceptions amoureuses, le coeur de la jeune Adrienne était bien sombre. Certes, elle était un peu furieuse, mais c'était surtout de la tristesse au vu du nombre. Elle avait cherché l'amour chez tous les garçons de son ile. Aucun n'a voulu de sa vertu fertile. Le réconfort de sa famille, il ne l'était plus. C'était l'abandon absolu. Du coup, dans son désespoir, Adrienne cherchait un moyen de s'exprimer en tant que femme. C'était alors le moment pour qu'un voyage s'entame. Dans l'esprit de la jeune femme, l'idée de faire féminin la hantait. Elle entrerait au couvent, c'était décidé. Le destin allait la guider vers une ile pas comme les autres. Ile qui ferait d'elle un apôtre.
Ronapura ! Enfin ! Quelle étrange ile ! On dirait un bateau en fait. Elle forme une sorte de cuvette et les deux extrémités donnent sur des falaises abruptes. Il y a des bâtiments sur chaque sommet. Ça donne une certaine classe au tout. Au centre de l'ile, là où il n'y a pas de falaise, et donc, là où l'on peut accoster, il y a une grande ville. Plus d'une dizaine de milliers d'habitants environ. Ça en fait du mal ! Ça va me changer d'Endaur ! Mais faut bien ça pour trouver un couvent. Il paraît qu'il y en a même deux ! J'ai l'embarras du choix ! Le bateau qui me transporte manœuvre nerveusement vers l'embarcadère. Les récifs sont nombreux prêt du port. Un sort de chenal permet aux navires de passer des docks à la haute mer. Toutefois, il n'est pas grand. Les navires doivent passer les uns après les autres. Pas d'bol, on arrive pile au moment ou les bateaux de pêche rentrent. Du coup, c'est l'attente qui prédomine. Ça me laisse le temps de laisser vagabonder mon regard sur le navire ; c'est un bateau de transport de marchandises. Le capitaine a eu la bonté d'âme de me laisser monter à bord. Au passage, j'ai pu aider l'équipage à la manoeuvre, ça m'a fait découvrir un peu la navigation. C'était sympathique. Je repère le garçon que j'ai dragué pendant la traversée, mais celui-ci me fuit. Il ne me trouve pas bien à son goût. Le salaud. Encore un râteau. Pourquoi on ne m'aime pas ? C'est franchement pas juste. Je réajuste mon top qui met pourtant si bien en valeur mes courbes herculéennes. Maman me disait que plus on en montrait, plus ils étaient à nos pieds. Si je continue comme ça, je vais me retrouver toute nue ! Enfin, il faut m'y faire. On ne m’aime pas pour ce que je suis...
J'oublie tout ça et je retourne à ma contemplation de l'ile. Ça va être mon nouveau chez moi. En espérant qu'on veuille de moi. Je l'espère. Rah ! Faut que j'arrête de me morfondre ! Mais plus je pense, plus j'en remets une couche ! C'est dingue ! Pendant tout le temps de la manoeuvre, je n’arrête pas avec mes pensées pessimistes. La poisse. C'est qu'une fois le pied à terre que je peux me changer les idées. Ce monde ! Cette foule ! Cette diversité dans les couleurs, les odeurs, les bruits ! C'est franchement bouleversant quand on avait que connu une ile forestière en dix-huit années d'existence. Je m'abandonne à vagabonder au travers des étalages du marché qui a lieu à ce moment-là sur les docks. J'achète une pomme au passage que je grignote en m'extasiant devant les échoppes de bijoux, de vêtements et d'accessoires purement féminins. C'est comme ça qu'on voit que je suis une femme ! Il n'y a que nous qui pouvons aimer autant faire du shopping ! Cependant, on n’arrête pas de me regarder de travers. Avec ma haute stature, mes cheveux blonds coupés à mi-hauteur, ma poitrine bien volumineuse et mes muscles impressionnants fièrement exhibés, je ne passe pas inaperçue au milieu de cette foule où les gens musclés sont généralement des hommes d'un âge déjà avancé. Je peux comprendre. C'est comme les maigrichons sur mon ile, ça fait tache. J'espère que les hommes du coin n'ont rien contre un peu d'exotismes ! Non ! Je dois arrêter avec ça ! Je rentre au couvent, il n'est pas question de ça !
Après un long moment à faire le plein d'images et de souvenirs olfactifs, je demande à des passants la position du couvent le plus proche. Les premiers pensent que je les agresse. Un autre me rigole au nez en pensant que j'allais devenir nonne. Il y a quoi de bizarre à ce que je le devienne ?! Enfin, un couple de petits vieux m'indique l'endroit. C'est souvent plus gentil les vieux que les jeunes ! Au détour des ruelles et des chemins, je tombe sur l'entrée du dit couvent. Le couvent des soeurs de la Miséricorde. Un nom bien religieux. On ne peut pas se tromper. En plus, le couvent se situe à côté de l'église de la ville. Le bâtiment semble être un carré assez grand avec deux autres bâtiments accolé de chaque côté. Il y a trois étages. Je l'ai aperçu un peu plus tôt en passant un peu en hauteur. Une chapelle a été construite à l'autre bout de l'entrée. L'ensemble du couvent est assez vaste, puisque tous l'arrière ainsi qu'autour de la chapelle est constitué de jardins. Il y a même une grosse marre ou des oiseaux viennent y boire. Je m'approche de l'entrée avec mes affaires sur le dos. J'utilise le loquet pour demander quelqu'un. Un battant en bois coulisse, révélant un visage cacher par un foulard derrière une grille.
Qu'est ce que vous voulez ?
C'est pour devenir soeur ! Je veux faire partie de ce couvent !
Allez voir le père Maxwell, à l'Église, c'est lui qui s'en occupe.
Le volet se referme aussi vite qu'il a été tiré. Fichtre ! Pas commode ! Je vois une pancarte au dessus de la grille « entrer des visiteurs ». J'sais que je suis pas une visiteuse, mais une future pensionnaire, mais c'pas une raison pour être si rustre ! Évidemment, je prends la direction de l'église, j'ai pas grand-chose à faire d'autre. Une fois à l'intérieur, je suis éblouie par les lieux. Que c'est beau ! Le jeu des couleurs au travers des vitraux est saisissant. Bien que modeste, l'église a une certaine aura de puissance. Un bruit sur ma gauche attire mon attention. C'est une dame qui sort d'un confessionnal. Généralement, le prêtre est de l'autre côté. Je me pose pas de question et je prends la place de la vieille femme. J'entends un toussotement masculin derrière la grille. Je m'abaisse un peu afin de discerner un visage, mais je ne vois rien, il fait trop sombre. Tant pis.
Dites-moi ce qui vous amène, mon enfant.
Bonjour ! Je m'appelle à Adrienne ! J'ai dix-huit ans et je veux devenir religieuse !
Très bien mon enfant, continuez, je vous écoute … quoi ?!
L'homme manque de s'étrangler. Je l'entends se lever et sortir du confessionnal. L'instant d'après, il ouvre ma porte. Le père Maxwell est un homme plutôt jeune. Pas plus de trente ans, les cheveux étrangement blancs, mais qu'il a beaucoup fournis. D'une taille et d'une corpulence modeste, il est plutôt bel homme. Je lui fais un clin d'oeil aguicheur pour la peine avant de me souvenir que ce n’est pas bien de séduire un homme d'Église. Ça commence mal pour mon entrée au couvent si je tente de draguer le prêtre. Bizarrement, l'homme semble surpris de me voir. Ou plutôt, surpris de à quoi je ressemble. Non, non, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, j'ai bien dix-huit ans, si c'est bien là le problème. Après quelques instants de gêne, il m'invita à m'assoir sur un banc afin de discuter un peu plus en détail. Il m'apprit qu'il y avait deux couvents sur l'ile. Le premier était celui à côté. Le deuxième se trouvait à l'extrémité de l'ile, surplombant une falaise. De celui-là, il est avare de mot. Pas beaucoup de détail si ce n'est qu'il n'était pas très réputé. Toute sorte de rumeurs couraient sur son compte. Des rumeurs fantastiques et folles, mais qu'on ne devait pas prêter attention. Il y avait toujours quelques choses d'étranges au moins. Sur la fin, il me conseilla de joindre le couvent des sœurs de la Miséricorde. J'acceptai l'offre, évidemment ! J'étais là pour ça ! Du coup, il m'accompagna vers une autre entrée, beaucoup moins connu du grand public. Parfois, il entrait dans le couvent et ce n’était pas cette porte. Pour aider qu'il dit. Moi, ça ne me dérange pas, si je peux regarder un peu ce bel homme de temps en temps. Devant ladite porte, j'ai eu un instant d'hésitation. Allais-je faire le bon choix ? Je ne peux pas le savoir, autant y aller à fond ! J'allais frapper quand le prêtre me tapota l'épaule.
Euh … vous n'allez quand même pas entrer avec … ça ?
Il désigne mon sac. Plus particulièrement, son index est pointé sur ma hache soigneusement emballée dans un linge.
Bah quoi ? C'est ma hache à moi de mon ile, j'vais pas l'abandonner ?
Euh … j'sais pas si ça va être possible.
Ça commence bien !
Ronapura ! Enfin ! Quelle étrange ile ! On dirait un bateau en fait. Elle forme une sorte de cuvette et les deux extrémités donnent sur des falaises abruptes. Il y a des bâtiments sur chaque sommet. Ça donne une certaine classe au tout. Au centre de l'ile, là où il n'y a pas de falaise, et donc, là où l'on peut accoster, il y a une grande ville. Plus d'une dizaine de milliers d'habitants environ. Ça en fait du mal ! Ça va me changer d'Endaur ! Mais faut bien ça pour trouver un couvent. Il paraît qu'il y en a même deux ! J'ai l'embarras du choix ! Le bateau qui me transporte manœuvre nerveusement vers l'embarcadère. Les récifs sont nombreux prêt du port. Un sort de chenal permet aux navires de passer des docks à la haute mer. Toutefois, il n'est pas grand. Les navires doivent passer les uns après les autres. Pas d'bol, on arrive pile au moment ou les bateaux de pêche rentrent. Du coup, c'est l'attente qui prédomine. Ça me laisse le temps de laisser vagabonder mon regard sur le navire ; c'est un bateau de transport de marchandises. Le capitaine a eu la bonté d'âme de me laisser monter à bord. Au passage, j'ai pu aider l'équipage à la manoeuvre, ça m'a fait découvrir un peu la navigation. C'était sympathique. Je repère le garçon que j'ai dragué pendant la traversée, mais celui-ci me fuit. Il ne me trouve pas bien à son goût. Le salaud. Encore un râteau. Pourquoi on ne m'aime pas ? C'est franchement pas juste. Je réajuste mon top qui met pourtant si bien en valeur mes courbes herculéennes. Maman me disait que plus on en montrait, plus ils étaient à nos pieds. Si je continue comme ça, je vais me retrouver toute nue ! Enfin, il faut m'y faire. On ne m’aime pas pour ce que je suis...
J'oublie tout ça et je retourne à ma contemplation de l'ile. Ça va être mon nouveau chez moi. En espérant qu'on veuille de moi. Je l'espère. Rah ! Faut que j'arrête de me morfondre ! Mais plus je pense, plus j'en remets une couche ! C'est dingue ! Pendant tout le temps de la manoeuvre, je n’arrête pas avec mes pensées pessimistes. La poisse. C'est qu'une fois le pied à terre que je peux me changer les idées. Ce monde ! Cette foule ! Cette diversité dans les couleurs, les odeurs, les bruits ! C'est franchement bouleversant quand on avait que connu une ile forestière en dix-huit années d'existence. Je m'abandonne à vagabonder au travers des étalages du marché qui a lieu à ce moment-là sur les docks. J'achète une pomme au passage que je grignote en m'extasiant devant les échoppes de bijoux, de vêtements et d'accessoires purement féminins. C'est comme ça qu'on voit que je suis une femme ! Il n'y a que nous qui pouvons aimer autant faire du shopping ! Cependant, on n’arrête pas de me regarder de travers. Avec ma haute stature, mes cheveux blonds coupés à mi-hauteur, ma poitrine bien volumineuse et mes muscles impressionnants fièrement exhibés, je ne passe pas inaperçue au milieu de cette foule où les gens musclés sont généralement des hommes d'un âge déjà avancé. Je peux comprendre. C'est comme les maigrichons sur mon ile, ça fait tache. J'espère que les hommes du coin n'ont rien contre un peu d'exotismes ! Non ! Je dois arrêter avec ça ! Je rentre au couvent, il n'est pas question de ça !
Après un long moment à faire le plein d'images et de souvenirs olfactifs, je demande à des passants la position du couvent le plus proche. Les premiers pensent que je les agresse. Un autre me rigole au nez en pensant que j'allais devenir nonne. Il y a quoi de bizarre à ce que je le devienne ?! Enfin, un couple de petits vieux m'indique l'endroit. C'est souvent plus gentil les vieux que les jeunes ! Au détour des ruelles et des chemins, je tombe sur l'entrée du dit couvent. Le couvent des soeurs de la Miséricorde. Un nom bien religieux. On ne peut pas se tromper. En plus, le couvent se situe à côté de l'église de la ville. Le bâtiment semble être un carré assez grand avec deux autres bâtiments accolé de chaque côté. Il y a trois étages. Je l'ai aperçu un peu plus tôt en passant un peu en hauteur. Une chapelle a été construite à l'autre bout de l'entrée. L'ensemble du couvent est assez vaste, puisque tous l'arrière ainsi qu'autour de la chapelle est constitué de jardins. Il y a même une grosse marre ou des oiseaux viennent y boire. Je m'approche de l'entrée avec mes affaires sur le dos. J'utilise le loquet pour demander quelqu'un. Un battant en bois coulisse, révélant un visage cacher par un foulard derrière une grille.
Qu'est ce que vous voulez ?
C'est pour devenir soeur ! Je veux faire partie de ce couvent !
Allez voir le père Maxwell, à l'Église, c'est lui qui s'en occupe.
Le volet se referme aussi vite qu'il a été tiré. Fichtre ! Pas commode ! Je vois une pancarte au dessus de la grille « entrer des visiteurs ». J'sais que je suis pas une visiteuse, mais une future pensionnaire, mais c'pas une raison pour être si rustre ! Évidemment, je prends la direction de l'église, j'ai pas grand-chose à faire d'autre. Une fois à l'intérieur, je suis éblouie par les lieux. Que c'est beau ! Le jeu des couleurs au travers des vitraux est saisissant. Bien que modeste, l'église a une certaine aura de puissance. Un bruit sur ma gauche attire mon attention. C'est une dame qui sort d'un confessionnal. Généralement, le prêtre est de l'autre côté. Je me pose pas de question et je prends la place de la vieille femme. J'entends un toussotement masculin derrière la grille. Je m'abaisse un peu afin de discerner un visage, mais je ne vois rien, il fait trop sombre. Tant pis.
Dites-moi ce qui vous amène, mon enfant.
Bonjour ! Je m'appelle à Adrienne ! J'ai dix-huit ans et je veux devenir religieuse !
Très bien mon enfant, continuez, je vous écoute … quoi ?!
L'homme manque de s'étrangler. Je l'entends se lever et sortir du confessionnal. L'instant d'après, il ouvre ma porte. Le père Maxwell est un homme plutôt jeune. Pas plus de trente ans, les cheveux étrangement blancs, mais qu'il a beaucoup fournis. D'une taille et d'une corpulence modeste, il est plutôt bel homme. Je lui fais un clin d'oeil aguicheur pour la peine avant de me souvenir que ce n’est pas bien de séduire un homme d'Église. Ça commence mal pour mon entrée au couvent si je tente de draguer le prêtre. Bizarrement, l'homme semble surpris de me voir. Ou plutôt, surpris de à quoi je ressemble. Non, non, il n'y a pas tromperie sur la marchandise, j'ai bien dix-huit ans, si c'est bien là le problème. Après quelques instants de gêne, il m'invita à m'assoir sur un banc afin de discuter un peu plus en détail. Il m'apprit qu'il y avait deux couvents sur l'ile. Le premier était celui à côté. Le deuxième se trouvait à l'extrémité de l'ile, surplombant une falaise. De celui-là, il est avare de mot. Pas beaucoup de détail si ce n'est qu'il n'était pas très réputé. Toute sorte de rumeurs couraient sur son compte. Des rumeurs fantastiques et folles, mais qu'on ne devait pas prêter attention. Il y avait toujours quelques choses d'étranges au moins. Sur la fin, il me conseilla de joindre le couvent des sœurs de la Miséricorde. J'acceptai l'offre, évidemment ! J'étais là pour ça ! Du coup, il m'accompagna vers une autre entrée, beaucoup moins connu du grand public. Parfois, il entrait dans le couvent et ce n’était pas cette porte. Pour aider qu'il dit. Moi, ça ne me dérange pas, si je peux regarder un peu ce bel homme de temps en temps. Devant ladite porte, j'ai eu un instant d'hésitation. Allais-je faire le bon choix ? Je ne peux pas le savoir, autant y aller à fond ! J'allais frapper quand le prêtre me tapota l'épaule.
Euh … vous n'allez quand même pas entrer avec … ça ?
Il désigne mon sac. Plus particulièrement, son index est pointé sur ma hache soigneusement emballée dans un linge.
Bah quoi ? C'est ma hache à moi de mon ile, j'vais pas l'abandonner ?
Euh … j'sais pas si ça va être possible.
Ça commence bien !