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Rose Stark

>> Rose Stark

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Pseudonyme : Dancing Queen
Age: 17
Sexe : Femme
Race : Humaine
Rang :

Métier : Artilleur.
Groupe : Pirate
Déjà un équipage : Aucun.
But : Faire assez de bruit pour rencontrer son frère à nouveau et le libérer de sa prison appeler « Marine ».

Fruit du démon ou Aptitude pour la suite : Je dirais fruit du démon mais je n’y ais pas encore donné beaucoup d’idée. J’aime prendre le temps d’évoluer tranquillement ^^
Équipements : Quatre pistolets et une ceinture de munitions. Si deux sont rangés à la dite ceinture et utilisable normalement avec les mains, les deux autres sont situés aux niveaux des chevilles. Pour les utiliser, il faut alors frapper avec une certaine force le sol avant de tendre la jambe dans les quelques secondes qui suivent, le coup suivant l’axe du membre inférieur.

Codes du règlement (2) :


Parrain : Aucun

>> Physique


Il était une fois, une jolie petite fille. Six ans, des cheveux d’ébène, une famille bourgeoise loin du besoin ou des travers de la rue. Pourtant, pour de nombreuses raisons, tout est allez de travers. Onze ans plus tard, la voici nonchalamment assis sur une chaise en bois, dans un bar miteux. La demoiselle a bien grandi. De stature impressionnante, près d’un mètre quatre-vingts, ses cheveux couleur corbeaux lui descendraient jusqu’au bas des reins si elle était debout. En l’occurrence, ils jouent un peu avec les courbes de son corps, sa poitrine impressionnante, ses muscles fin mais ferme. On pourrait presque avoir l’impression qu’ils se fondent en elle. La pénombre ambiante n’aide pas vraiment à faire la différence entre ses vêtements de cuirs noirs et sa chevelure de nuit. Une tenue de cuir qui lui couvre presque tout le corps d’ailleurs, ne laissant entrapercevoir sa peau blanche que lorsque la pauvreté lui a empêché de réparer les trous. Ainsi, sur ses jambes, ses bras ou dans son dos, de nombreux espace laisse apercevoir sa peau diaphane.

Noir et blanc, le contraste est saisissant. Surtout que la plus large portion de peau révélée vient de son décolleté plutôt bien rempli. Parfois, l’étranger, l’interlocuteur relève les yeux pour poser son regard sur le visage fin de la demoiselle en talon. Des yeux verts comme la lagune, des petites lèvres roses et un nez encore plus petit. On pourrait tout à fait l’imaginer comme une poupée de porcelaine. Elle porte de légères lunettes pour la vision de près et sincèrement, elle n’en a pas réellement besoin. Un énorme chignon la grandit encore un peu, de longue bande de tissu rouge venant parsemer sa chevelure d’un peu de couleur. Enfin, par pure coquetterie, Rose se pare de quelques bijoux, du plaqué or, des attraits factices, simplement jolie à l’œil nue. Quelques chaines autour du cou, des boucles d’oreilles voir un bracelet du même acabit.





>> Psychologie

Cette demoiselle sur sa chaise regarde ce que les gens appellent communément un mec louche. Le genre peu fréquentable et de qui on se détourne vivement dans la rue. Pourtant, elle reste là, ne laissant qu’une simple table les séparant. Elle parait ne pas être intéressé par la discussion, comme si l’homme ne représentait aucune menace, seulement un vague obstacle à l’ennui, et encore. Sûre d’elle, elle pose ses jambes sur la planche de bois entre eux deux, une pose aguicheuse, un sourire matois sur le visage. Ce soir, c’est elle qui mène la danse.

Elle en a fait du chemin la petite. Bien loin de la jeune fille en fleur lors de sa vie cloisonnée par ses parents, bien loin de l’image typique de la bonne famille. Elle a dû devenir forte et si ce n’était pas le cas, au moins en donner l’impression. Car dans ce monde, il n’y a que les forts qui survivent, les « gentil », simple mouton, se font dévorer. Elle l’a appris d'une façon des plus difficiles . Rose parait donc sûre d’elle, presque en chaque instant. Pour ça, elle se façonne un masque, se pousse encore et toujours, ne se laissant à se dévoiler qu’une fois seule, dans la nuit la plus noire. Pourtant, elle n’est qu’une gamine encore. Si elle a dû grandir très vite, elle garde quelques réactions enfantines. Son amour des sucreries, le fait de jouer avec les gens que ça soit d’un flirt ou lors d’un combat ne sont que les reflets de son âme innocente. Malgré les coups bas de la vie, Rose se situe toujours dans ces magnifiques épopées de pirates. Liberté, frère et sœurs d’armes, pillage et boisson. Lorsqu’elle a commencé à vivre en dehors du cercle familial, elle rêvait de toutes ces choses et plus encore. Héroïne de sa propre vie, princesse pirate… elle était bien naïve. Par moments, ce côté-là de la demoiselle ressort comme si malgré tous les grands airs qu’elle veut se donner, son âme d’enfant arrive à briser ses chaines pour se montrer au grand jour. Parfois cela arrive lorsque le stress est trop important, durant un combat par exemple.

Elle ne peut s’empêcher de jubiler face à un adversaire à terre. Loin d’elle l’idée de lui faire mal pour le plaisir de le torturer mais pouvoir poser son pied sur le corps de son ennemi à bout de force, de triompher de cette personne qui l’avait sous-estimé est grisant. Car la jeune fille est orgueilleuse. Sans ça, elle serait restée à se morfondre sur son sort dans la maison familialle. Il en faut pour se hisser dans ce monde brutal et cruel.

De fait, elle estime « en jeter ». Avoir la classe ne s’apprend pas et si elle n’est pas le genre habit de soirée ou femme du monde, il faut avouer qu’elle possède un charme particulier. Surement ses obus comme elle les nomment elle-même. Parles-t-elle de ses armes ou de sa poitrine ? Là repose le mystère…

Enfin, malgré tout ça, malgré qu’elle se la joue dure et sans peur, qu’elle s’amuse de son corps déjà bien formé pour son âge, elle, elle sait ce qu’il en ait réellement. Au fond d’elle, Rose est cette petite fille effrayée par ce nouveau monde. Loin du cocon familial, chaque jour est une nouvelle découverte et ce que vous ne connaissez pas vous terrifie. Elle se couvre donc d’un masque de sentiment et de confiance. Dès qu’une personne d’une façon ou une autre se rapproche un peu trop près de ses réelles pensées ou sentiment, une sonnette d’alarme résonne dans tout son corps. Danger. Et le plus souvent, ce signal est suivis d’une fuite rapide vers un coin plus sécurisant, seule, sans personne pour la mettre à jour…







>> Biographie


Certains observateurs peu attentifs penseraient à une discussion entre amis. La moindre personne, déjà renseignée par le bar où Rose et son « ami » se trouvent verrait qu’on est loin d’un après-midi dans le parc ou d’une partie de cartes. De fait, avachie comme elle est, ses jambes croisées sur la table, la jeune fille est bien plus dangereuse qu’il n’y apparaît. Si son interlocuteur ne sait pas que les flingues à ses chevilles sont inoffensifs dans cette position, il faut avouer qu’elle fait quand même forte impression. Le genre a déclenché la détente au moindre mouvement suspect. Dix-sept ans et déjà professant des mises à morts… il paraît qu’avant Rose avait une bonne éducation.

Née dans une famille bourgeoise particulièrement aisée, elle vint au monde dans un univers fermé et peu appréciable pour une femme. Alors que son grand frère Lazar était élevé pour reprendre l’entreprise familiale et de son avis à elle avait des cours des plus intéressants, elle s’ennuyait ferme. Le minimum en écriture et algèbre mais par contre, tous les niveaux de broderies ou de service de table. Que de journées passées à souffler, rêvant de courir dehors participer aux leçons de cheval de son modèle. Le clan Stark est une part importante de NanciaTown. Le style à vivre sur l’ile depuis dix, onze générations. Dix en l’occurrence. L’ancêtre commun n’était qu’un simple marin débarqué sur le rivage avec de grandes ambitions. Les années passèrent, il s’installa et développa une petite boutique de pèche avant qu’il ne l’agrandisse sur plusieurs étages. Son petit-fils, Egdar, était le premier grand propriétaire terrien de la famille. Un manoir encore légèrement modeste mais déjà de large champ à cultiver. La famille Stark s’est spécialisé dans le commerce du coton. Il en faut pour tous ses marins à travers le monde, de jolis vêtements de fonction bleu et blanc.

Pour autant, ce clan n’a jamais été un grand fan de l’ordre et de la justice. Neutre serait un terme plus adéquat. S’ils étaient régulièrement en contact avec la marine, organisant même quelques diners avec les représentants locaux c’était avant tout une question de business. De l’autre côté, s’il n’utilisait pas d’esclaves dans leurs champs, ce n’était pas par bonté de cœur mais simplement pour ne pas se mettre la loi à dos et ainsi leurs plus grosses sources de revenus. Ainsi, la fortune familiale grandie, passant d’une génération à l’autre. Ce petit historique est important car à mesure que grandissaient leurs richesses, leurs ambitions crevaient le plafond également. Tuteurs particuliers, œuvres d’art régulièrement commandés et bien sûrs, des mœurs respectable du point de vue du reste de la communauté. Fils « en trop » et fille servaient à de simples raisons : augmenter encore le pouvoir de la famille.

C’est à partir de la sixième génération que germa l’idée de se lancer dans la politique. Un peu réticent au début, Montel, le patriarche se laissa convaincre par son fils puiné. S’ils voulaient jouer dans la coure des grands, ils leur faudraient augmenter leurs niveau. De fait, les femmes trophées, maitresse de maison devinrent de vrais marchandises tandis que les fils étaient régulièrement placé à des postes importants. Clergé, conseil de marchand, quêteur,… tout suivant un plan bien précis.

Le poids des traditions est bien lourd pour une fillette de six ans. Pourtant, sagement, elle obéissait aux ordres sans (trop) rechigné. Enviant de loin, le sort de son grand frère. Cette période de sa vie fut une période douce, surtout comparé à son adolescence bien qu’elle ne s’en remémore que d’une façon triste et déprimante. Une longue suite de jours ennuyeux sans loisirs, ni actions ne trouvant grâce à ses yeux.

En fait, pour raconter la vie de Rose Stark, il faut également parler de celle de son frère Lazar. Elle l’a toujours admiré, le parfait grand frère, le fils prodigue, le modèle. Malgré ses défauts physiques, il est à cette époque, le plus beau garçon qu’elle connaît. Toujours à l’épier, caché derrière un rideau ou faisant mine de regarder ailleurs, laissant ses oreilles trainées. Lorsqu’il eut seize ans, le fils Stark s’engagea dans la marine. Fin du monde pour notre protagoniste, elle se retrouvait plus seule que jamais dans un monde qu’elle exécrait. D’autant plus qu’à douze ans, elle commençait déjà à avoir quelques formes et par-là à être présenté à la grande société de Muschia Town. Bientôt le reste de l’île et bientôt les îles voisines. Bref, le début du cauchemar d’une femme trophée, enchainé à vie auprès de son dévoué, passant de l’autorité du père à celui du mari sans jamais pouvoir profiter de sa liberté d’adulte.

Pourtant, c’est dans cette sombre période que vint le début du salut. Bien qu’elle ne le sache pas encore. Son frère tout fraichement nommé revint voir sa famille durant sa première permission, quelques mois plus tard. Il avait des étoiles dans les yeux sur la destinée et le bien que c’était de faire partie de la justice. Bien entendu, la jeune fille aussi avait des étoiles à écouter ainsi son grand frère. Elle le défia un jour alors qu’il se vantait d’un nouvel exploit militaire de savoir mieux viser que lui au pistolet. Elle perdit logiquement son pari mais au moins, cela lui avait donné une excuse pour effectuer une activité bien plus que fun que connaitre sur le bout des doigts, les salutations en soirées.

Ce fut donc son grand frère qui, à intervalles irrégulier, lui appris à manier les armes à feu. Il lui enseigna également quelques techniques de combat au corps-à-corps mais rien de bien développé. Chaque session avait lieu bien loin des yeux que cela soit ceux de leurs parents ou de simple employé pouvant rapporter la chose. « Une jeune fille convenable n’a pas ce genre d’activité ». Malheureusement, les visites et permissions de Lazar s’espacèrent, la laissant sous la coupe de ses parents sur de plus en plus longues périodes. Jusqu’au jour où il arrêta de venir tout simplement.

Rose fut anéantie. Ne pouvant concevoir que son frère l’avait abandonné, elle envoya moult lettres, remuant ciel et terre pour qu’il donne signe de vie. Ce qu’elle ne savait pas c’était que le jeune homme avait été victime d’un accident et tombé dans un coma profond. La nouvelle brisa tous ses espoirs. Des jours durant, elle pleura, ne quittant plus son lit. Ses parents tentèrent bien de la forcer à reprendre ses activités mais en vain. À quatorze ans, elle eut l’impression que sa vie venait de s’arrêter. Petit à petit, elle finit tout de même par reprendre son quotidien. Si elle n’y mettait encore moins de joie qu’auparavant, au moins développait-elle des talents de comédienne pour rassurer ses proches et qu’on la laisse tranquille.

Son deuil dura toute une année. Il aurait probablement continué encore plus longtemps si elle n’avait pas entendu une discussion de son père lors d’une réception. On félicitait André Stark pour la rémission de son enfant. Sous le coup de l’émotion ou plus probablement, du léchage de botte, on prédisait une grande carrière dans la marine pour Lazar et que cet incident serait vite oublié. Mieux, qu’il renforcerait sa volonté. André quand à lui, s’il faisait bonne figure était moins heureux qu’il n’y paraissait. Bien évidemment, il remerciait tous les dieux qu’il connaissait pour avoir sauvé son enfant mais il n’espérait pas que son gamin continu longtemps à parcourir les mers. Marin est un métier dangereux, encore plus quand on monte dans la hiérarchie. Un simple matelot des blues avait peu de chances de décéder de pirates monstrueux. Dès qu’il avait un tant soit peu de responsabilité par contre…

S’il lui restait sa fille, il fallait au patriarche Stark un héritier mâle pour continuer la ligné et porté son nom encore plus haut. Pour Rose, ce fut comme si le soleil se révélait de nouveau après cette longue et terrible année. Son frère était en vie ! EN VIE !

Elle renvoya de nouveau ses lettres dès le soir même. Son impatience était trop grande, surtout qu’elle n’avait jamais été très patiente en temps normal. Après un an sans nouvelles, elle était dans un état proche de la folie. Malheureusement, le rétablissement de son frère ne changea rien. Elle reçut une simple note d’un gratte-papier de la marine, lui informant qu’il s’était bien rétablis et avait de nouveau été assigné à un régiment. Visiblement, la lettre effrénée d’une petite sœur de quinze ans n’avait que peu d’importance.

Déçue, Rose resta sur sa faim, ressayant sa chance régulièrement sans jamais connaitre le succès. Pendant ce temps-là, sa progression dans la haute société continuait, son aversion pour ce monde cloisonné augmentait. L’idée de devenir un pirate germa dans son esprit à l’aube de ses seize ans. À cette époque, la région connaissait un regain de combats entre marine et hors-la-loi, chaque jour apportant son nouveau flot de victime. Elle se souviendrait toujours de cet individu, enfermé dans une cage et présenté au marché comme un animal exotique. Malgré son jugement et son exécution prochaine, il gardait le sourire dans une cage pas assez haute pour se tenir debout et trop étroite pour s’assoir. Fascinée par cet homme comme elle le serait par un singe blanc ou un chien bleu, elle resta là à le regarder sous son ombrelle. Ce dernier la remarqua rapidement et lui adressa un clin d’œil malicieux. Lorsqu’il s’adressa à elle, son ton était enjoué, presque charmeur, comme si, il se rencontrait sur son navire et qu’il y contrôlait chaque élément.

-Bonjour mademoiselle. Voila un bien bel outil pour protéger une si belle peau du soleil.

Rose ne put s’empêcher de rougir à l’entente du compliment et plaça vite l’ombrelle plus près de son visage pour le dissimuler. Sa réaction déclencha un rire de la part du prisonnier. Ce dernier grillait sur la place publique, sans autres vêtements qu’un pantalon de toile. Même les barreaux de métal devaient laisser des marques rougeoyantes dans son dos. La jeune fille se rapprocha d’un pas prudent, comme si il pouvait lui sauter à la gorge à tout moment. Sa chaperonne étant en train de discuter potin avec une amie un peu plus loin, elle était libre pour quelques instants.

-Avez-vous…Avez-vous déjà tué quelqu’un ?

C’était la première question qui lui était venue à l’esprit. Elle se doutait de la réponse mais il avait fallu qu’elle demande. Comment quelqu’un qui paraissait si charmant à l’oreille et si plaisant à l’œil pouvait être traité pire qu’un chien ? Quel était réellement le démon sous ses cheveux blonds ?
Le pirate eut un petit sourire matois avant de changer légèrement de position. Il la regarda bien dans les yeux tandis qu’il se délectait de son emprise sur la jeune fille.

-Oui…mais c’étaient des méchants.

Son sourire s’agrandit devant la réaction effarée, presque effrayée de Rose. Il s’avança d’un pas, tendant son bras au travers des barreaux. Seuls deux doigts en dépassaient réellement, le reste étant bloqué dans sa cage.

-Miles Hurrigton. Enchanté princesse.

Malgré toute sa surprise, sa peur, Rose s’avança, comme si quelqu’un contrôlait ses mouvements. Elle assistait, spectateur à sa propre vie, ses lèvres s’entrouvrirent, sa voie sonner et sa main se refermer sur les doigts du prisonnier.

-Rose Stark... Et je ne suis pas princesse.

Le sourire du pirate s’agrandit encore si c’était possible. Malgré les chaines, malgré la cage, il resplendissait de joie. Ayant accepté son sort, il profitait des rares moments agréables que lui réserverait sa vie jusqu’à sa mort prochaine.

-Enchanté Miss Stark alors. Que puis-je faire pour vous dans ma modeste demeure ?

Rose hésita un instant puis posa la seconde question qui lui brulait les lèvres. En réalité, la seule, la vraie, celle qui comptait.

-Qu’est-ce que ça fait d’être un pirate ?

Le rire cristallin retentit encore une fois. Essuyant une larme, Miles, se déplaça tant bien que mal dans sa cage, la faisant giter quelques peu. Il se caressa les favoris dans un petit tic personnel tandis qu’il réfléchissait.

-Être pirate c’est être libre. Libre d’aller où tu veux, faire ce que tu veux et avec qui tu le veux. Libre de terroriser le monde ou de parcourir ce dernier sourire aux lèvres. Être pirate c’est ne pas obéir aux lois des hommes sous prétexte que des vieux croulant l’ont décidé il y a quatre cents ans. Cela te satisfait-il Princesse Rose ?

Cette fois-ci, Rose ne releva pas le terme monarchique. Plongée dans ses pensées, elle observait en même temps le pirate, essayant de décrypter s’il mentait ou non. À défaut d’y parvenir, elle finit par lui répondre. Derrière elle, la voix de sa matrone sonnait déjà pour l’éloigner du condamné.

-Je crois que oui. Au revoir Monsieur Hurrigton.
-Au revoir princesse.


Il lui fallut une nouvelle année pour réussir à prendre la mer. Une année entière à peser le pour et le contre, a échafaudé des plans, étudier les allés et venus de ses parents, quelles personne pourraient l’aider dans son entreprise. La liberté sonnait comme un doux rêve et emplissait ses nuits, la laissant devant la morne réalité au matin. Au final, une fois son plan préparé, elle ne put le mettre en application. Le doute, la retenait encore. Partir à l’inconnue, seule et presque sans le sou allait être un calvaire sans nom. L’élément qui emporta sa décision fut son frère, encore une fois. Un soir, son père était dans une furie noire. Visiblement, il avait eu des nouvelles de Lazar et pas des plus réjouissantes. Au cri qu’il poussa, Rose en déduit que son modèle avait provoqué assez d’ennuis pour contrarier les plans du paternel. Magnifique résultat dont elle ne pouvait que le féliciter. Pour autant, pour arriver au point d’éliminer toutes les motivations politiques et de succession D’André Stark, il avait dû y aller très fort.

Parcouru d’inquiétude quand à ce point où était allez Lazar, sa décision s‘affermit. Si elle s’enfuyait, si elle prenait sa liberté, elle retrouverait son frère. Comme lui, elle ferait assez de bruit pour que cela vienne à ses oreilles. Il la retrouverait et enfin, il pourrait former une famille de nouveau, libre de toute contrainte.

Le soir, sans un mot pour quiconque, Rose disparaissait, la Dancing Queen commençait le début de son voyage dans les bas-fonds et les entreprises illégales.










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Informations IRL

[list]Prénom : Secret °°

Age : 23

Aime : Série TV, bouquins d’héroic fantasy, football (us comme européen),…

N'aime pas : les épinards, la nuit à 17h du soir, mon patron.

[b]Personnage préféré de


Dernière édition par Rose Stark le Lun 2 Avr 2012 - 7:37, édité 21 fois
    Bienvenue, le topsite c'est le top "marine" Smile
    J'espère que tu vas aimer ce forum en tout cas si tu as des questions ou que tu veux ton test rp, fais le savoir !
    Bonne chance pour finir tout cela !
      Salut, j'ai oublier de le préciser mais oui, je veux bien le test rp ^^
        Bonjour, voici ton test rp :
        Tu as fait un pari avec un de tes amis : réussir à dévaliser une petite usine de bonbon [lieu au choix]. Il ne te reste que deux jours pour agir si tu veux gagner ton pari ! Bonne chance.

          Bonjour, où en es-tu ?
            Hello, ça avance doucement mais surement, je vais profiter des vacances demain pour finir tout ça ^^
              Bonjour, ça avance ?
                Pas trop, je suis un peu à court de temps en ce moment et j'ai relégué la prez dans ma hiérarchie de choses à faire désolé. A la limite, je peux poster ce que j'ai écris jusqu'à maintenant pour vous montrer que j'avance.

                Encore une fois, désolé du retard dont je fais preuve >_<


                edit 10/03: finalement, je vais faire comme mon "frère", je vais poster quelques paragraphes par quelques paragraphes. Ainsi, vous verrez que je progresse (des fois XD). je pense en être à la moitié de l'histoire pour l'instant ;)


                edit 22/03: j'arrive au bout ^^ J'estime en être au 4/5ème de l'écriture à présent.



                Dernière édition par Rose Stark le Ven 30 Mar 2012 - 1:51, édité 3 fois
                  Ok parfait ^^
                    Allez, tu y es presque là ;)
                      Bonjour essaye de poster stp.
                      J'archive demain sinon.
                        Bonjour,

                        je me permet de passer par là pour dire que même si cela ne se voit pas, il est en train de réaliser son test RP doucement mais sûrement ;)

                        Je suis relativement en contacte avec lui sur sykpe, voili voila

                        Désolé GM c'est je n'aurais pas dû Embarassed
                        • https://www.youtube.com/user/Xotokss


                        >> Test RP

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                        Tu as fait un pari avec un de tes amis : réussir à dévaliser une petite usine de bonbon [lieu au choix]. Il ne te reste que deux jours pour agir si tu veux gagner ton pari ! Bonne chance.


                        Les oreilles saignent. Depuis dix minutes maintenant, l’alarme sonne sans discontinuer, réveillant jusqu’aux macchabées dans leurs tombes. Pour les vivants, c’est un cauchemar répété encore et encore frappant leurs tympans avec des envies sadiques. Si la situation n’était pas des plus urgentes, Rose serait probablement en train de se couvrir les oreilles des mains. Mais pour mieux comprendre la situation, il faut remonter le temps, prêt d’un mois plus tôt.






                        À cette époque, la petite Stark n’est sur Akayama Island que depuis peu de temps. Quelques jours où elle a arpenté la ville, profitant de ses derniers deniers. Sa bourse fond à une vitesse folle et son inquiétude croisse exponentiellement. Bien vite, elle se vit forcer de trouver de nouvelle source de revenus et malheureusement, on ne confie que rarement du travail à une jeune fille de dix-sept ans. Elle avait déjà arrêté toute mondanité, économisant jusqu’à la dernière pièce de bronze mais vint le jour ou il fallait choisir entre manger et se loger. Puis vint le jour ou même manger fut difficile.

                        C’est là que commence réellement l’origine de cette situation si particulière. L’idée de mendier lui étant juste insupportable, elle se décida à voler. Après tout, elle voulait devenir pirate non ? Jusqu’à maintenant, elle n’avait fait que tremper ses doigts de pieds dans l’étendue de possibilité devant elle. N’osant s’aventurer trop profondément dans l’illégalité. Elle avait repéré un marchand de fruits près du port. L’agitation excessive due aux marins laissait régulièrement des ouvertures pour des mains agiles. Rose l’observa de longues minutes, n’osant pas se lancer jusqu’à ce que son ventre la pousse à agir. Elle rabattit sa capuche sur sa tête alors qu’elle sortait de sa petite ruelle, ombre parmi les passants. Le dos légèrement courbé pour profiter d’une pénombre sécurisante, elle gardait pourtant son regard directement sur sa cible. Elle passa sur le trottoir de droite que pour mieux traverser avec la foule au croisement suivant. La jeune fille garda le même rythme sur un pas qu’elle voulait calme mais qui dépassait légèrement son camouflage vivant. Lorsqu’elle ne fut plus qu’à quelques mètres du stand à pignon sur rue, elle fixant un point imaginaire devant elle, espérant ainsi montrer un détachement pour les fruits si attirants. Pas une fois elle ne les regarda et ce ne fut que lorsqu’elle dépassa l’ensemble d’un petit pas que sa main surgit de son manteau. Preste comme le vent, elle sentit la surface granulée d’une orange sous ses doigts et dans un sourire fier, elle ramena l’objet de désir en lieu sûr.

                        Malheureusement tout le monde n’est pas un génie du vol à l’étalage. Lorsqu’elle déroba le fruit, l’orange du dessus roula dans l’espace vide avant de s’écraser sur la chaussée. S’ensuit une avalanche d’agrume en tous genre alertant définitivement l’attention de leurs propriétaires. Un voleur expérimenté ne se serait pas affolé pour si peu, se contentant de marcher calmement, calquant son attitude sur celle de ses voisins chaland. Une jeune fille de bonne famille elle, se sentit envahie par la peur et prit ses jambes à son cou.

                        -Au voleur !!

                        Le cri qui l’effrayait tant ne tarda pas à retentir, n’aboutissant qu’a l’apeuré d’autant plus et la faire accélérer. Elle ne suivait plus du tout son plan initial, s’orientant au petit bonheur la chance. Alors qu’elle courait à en perdre haleine, Rose était en larmes. D’un coup, elle se voyait déjà enfermée, ramené chez ses parents voire même exécutée. Tous ses beaux rêves s’écroulaient comme les agrumes plus tôt. Elle ne voyait même plus où elle allait désormais, le monde n’étant plus que des couleurs floues. C’est ainsi qu’elle percuta quelque chose de mou. Un bras la retint de tomber à la renverse, la claquant contre sa chemise. La petite Stark y sentait la sueur ainsi que l’odeur du cuir. Sa terreur grandit encore plus mais le bras restait si ferme qu’elle ne pouvait bouger, ne serait-ce que tourner la tête.

                        -Tais-toi et restes-là pour l’instant. L’agitation va bientôt se calmer.

                        La lourde voix dit vrai. Quelques instants plus tard, le capharnaüm s’arrêta. À ce moment-là, il la libéra. « Il » car c’était un homme. Gros mais pas fait que de graisses. Elle l’avait bien senti tandis qu’il la plaquait contre lui. Sous son habillage pataud, des muscles étaient bien présents. Se dégageant quelque peu, Rose put observer son tout récent ange gardien. De longs cheveux bouclés chevauchaient son crâne avant de tomber sur ses épaules. Il possédait un sourire ravissant dans deux joues rose et ses yeux verts brillaient d’intelligence. Malgré son surpoid, il était vraiment beau pensa-t-elle. Voyant qu’elle le dévisageait, son sourire s’agrandit encore. Il lui intima de le suivre tandis qu’il s’enfonçant dans une autre ruelle, marchant entre les détritus. Durant toute leur petite marche, la jeune fille ne put dire un mot. Trop hébétée après les récents événements, elle se laissa guider, simple marionnette de son sauveur. Le jeune homme finit par l’emmener dans un coin délabré du port : les vieux docks. Un incendie en avait ravagé la majeure partie et devant l’ampleur des dégâts, la ville avait juste laissé les choses à l’abandon. L’homme blond s’assit sur un muret, coupant un morceau de viande séché avec ses dents. Il en tendit l’autre bout à Rose tout en prenant la parole.

                        -Tiens, ça te donnera une meilleure constance. On a l’impression que tu vas t’écrouler d’une minute à l’autre.

                        Il avait raison. La Stark était blanche comme un linge et maintenant qu’elle reprenait plus conscience de son propre corps, elle sentait ses jambes tremblées d’épuisement. Elle s’assit pour ne pas tomber devant l’inconnu, pointe d’orgueil mal placé puis après réticence, mâchouilla le cadeau qu’on lui fit. Le jeune homme avait attendu qu’elle accepte son offre avant de continuer et dès que ce fut fait, sa voix résonna de nouveau. On aurait dit entendre des rochers s’entrechoquer au fond de sa gorge. S’il l’avait voulu, il aurait pu se faire entendre sans effort d’une personne située à l’autre bout du quai, dix mètres plus loin.

                        -Eh bien… ce n’est pas le meilleur vol que j’ai vu. Je t’ai repéré si facilement, je m’étonne encore d’avoir été le seul. Tu peux t’estimer chanceuse petite.

                        Il ne lui avait pas demandé son nom, ni ne s’était présenté. Tout dans son attitude corporelle laissait entendre qu’il ne comptait pas s’éterniser plus que nécessaire. Rose ne cessait de l’observer, intrigué et à la fois effrayé. Il lui renvoya un coup d’œil surpris qu’elle prit pour une invitation à parler.

                        -Merci… je crois. Je m’appelle Rose.

                        L’inconnu hésita visiblement mal à l’aise puis après quelques secondes d’incertitude livra son nom.

                        -Enoch. Salut. C’est parce que tu étais trop nerveuse. Tu allais trop vite dans tes mouvements.

                        Visiblement il possédait une certaine expérience du vol à l’étalage, voire du vol tout cours. Malgré cela ou probablement à cause de cela, il dégageait un charisme fou sur la jeune fille. Deux semaines avant les événements désastreux de la nuit de pleine lune, Rose prenait sans le savoir pour la première fois contact avec « Les Anges ».


                        oooOOOOooo

                        Ces fameux anges étaient un regroupement de vermine en tous genres. Ils s’appelaient ainsi car ils arrivaient à effectuer leurs forfaits sans laisser de trace, comme s’ils pouvaient traverser mur et voler dans les airs à la manière de ces créatures mystiques. Dans la réalité, il s’agissait d’une bande de voleurs pour la plupart et plus ou moins doué. Quand certains se contentaient de ramener à manger d’autres avaient pour devoir de voler les familles les plus riches, particulièrement celles avec des métaux précieux, plus facilement refourgable. Rose quant à elle vivait toujours dans la rue. Elle avait prit l’habitude de revenir sur les vieux docks comme dans un rite religieux pour retrouver l’homme qui l’avait sauvé. Il lui fallut une semaine pour rencontrer de nouveau membre de cette petite confédération. Alors qu’elle fixait la marée montante, elle entendit une voix nasillarde et moqueuse dans son dos.

                        -Je t’avais dit qu’elle revenait tous les jours ici.

                        Prise de cours, elle sursauta apeuré. Sur l’un des toits, un jeune garçon aux cheveux de feu la dévisageait, ses jambes bâtant dans le vide. À ses côtés, une jeune femme à la crinière encore plus flamboyante restait debout, le regard courroucé. Le garçon lui donna quelques coups de coude, se moquant d’elle autant par la parole que par les gestes.

                        -Peut-être as-tu une rivale de cœur pour le bôôôôô Enoch, qu’en dis-tu ?
                        -Tais-toi !


                        le regard de la rousse se fit plus colérique encore. Elle ne lâchait pas Rose des yeux comme un chat prêt à dévorer un canari. La jeune Stark elle restait clouée sur place, muette, incapable d’agir…encore une fois. Ce fut donc le frère et la sœur qui vinrent à sa rencontre. Le premier avait plus l’attitude d’un singe. Sourire aux lèvres, regard joueur, il tournait lentement autour de Rose comme s’il réfléchissait à la prochaine blague qu’il pourrait faire. Sa sœur elle…
                        Raide comme un piquet, les bras croisés, elle semblait défier Rose de ne serait-ce que bouger un doigt. Lorsqu’elle prit la parole, ce fut d’une voix hargneuse, accusatrice.

                        -Qui es-tu et que fais-tu là ?!!

                        La jeune Stark déglutit avant de lui répondre contre ce que lui disait son instinct apeuré.

                        -Je… je cherche Enoch. J’ai faim et je pensais…
                        -«  Tu pensais » rien du tout ! Petite sotte, pour qui te prends-tu ? Tu ne chercherais pas à le vendre n’est-ce pas ?


                        La rouquine s’avança de quelques pas, collant presque son visage à celui de Rose, cherchant à y déceler la vérité dans ses yeux. Elle dut s’en détourner à contrecœur, n’arrivant pas à se décider et avec son frère qui l’incitait à laisser la jeune fille aux cheveux corbeau tranquille. Pour autant, elle ne s’en éloigna que de quelques, laissant toujours ses yeux hargneux sur la Stark. Pour une première rencontre avec son amie, on peut rêver mieux. Pourtant, le temps faisant et à force de revenir tous les jours à cet endroit, Rose vainquit les présomptions d’Esmera. Se découvrant de nombreux points communs et surtout une réelle appréciation l’une pour l’autre, la seconde invita la première à rejoindre leurs petits groupes. Ils s’étaient déjà fait une réputation et certains plus que d’autres. La tigresse était par exemple connue pour se battre aussi bien qu’un homme et était parmi les voleuses les plus vifs. Elle initia son amie aux jeux de l’ombre. Vole, camouflage, repérage et même la voie des airs. Cette dernière était ce qui avait valu aux Anges leurs plus grands faits d’armes. En effet, il y avait une règle tacite quant à qui devaient effectuer les vols les plus inaccessibles. Oublié les adultes expérimentés comme Enoch. On préférait envoyer de petits agiles comme Santi, le frère d’Esmera. Il fallait grimper au tuyau, se suspendre à une corniche pour mieux se camoufler dans l’ombre d’un volet. C’était Enoch lui-même qui avait mis au point ce style, quinze ans plus tôt. Alors âgé de huit ans, il s’en servait pour s’échapper du pensionnat auquel il était consigné. Aujourd’hui, il dirigeait leur petit groupe, attribuant cible et travail. Parfois il s’agissait là que de se nourrir mais parfois, le groupe ne savait comment, il avait des commandes bien spécifiques.

                        Il faut dire qu’avec sa réputation, les grands pontes savaient qui aller voir pour faciliter certaines « transaction ». Ses origines nobles aidaient également. Au final, on le poursuivait rarement voire même lui accordait de nombreux passe-droits. Un mal utile au bon fonctionnement de la cité et des affaires en somme. C’était une de ces commandes spéciales qu’il livra aux bons soins de ses troupes deux jours avant la pleine lune. Un vol dans l’usine de bonbon locale. Données bancaires, recettes secrètes,… de nombreux objets allaient disparaître cette nuit-là. Lui-même serait sur le terrain, la première fois en de nombreux mois. S’il avait perdu son don à courir la voie des airs, il restait encore un voleur de grands talents. Déguisement, charme, force,… il possédait encore de nombreuses ressources.

                        Sa venue en opération attisa l’excitation de tout le monde à un tel point que Rose affirma haut et fort que personne ne pourrait mettre la main sur le butin avant-elle. Enoch la regarda un moment silencieux avant qu’un sourire énigmatique vienne se glisser sur son visage.

                        -Qu’il en soit ainsi. Celui ou celle qui me rapportera la bergère aura accès à toutes mes techniques.

                        Il n’en fallut pas plus pour que des dizaines d’yeux brillent de convoitise. La rumeur disait qu’Enoch était un magicien, capable de disparaître devant vos propres yeux tout en emmenant vos plus sombres pensées avec lui. Les paris fusèrent quant à ceux qui avaient le plus de chances d’y arriver. Esmera était bien entendu bien placer ce qui motiva encore plus la petite Stark. Déjà des équipes se faisaient pour soutenir au mieux leurs candidats favoris qui bien sûrs donneraient quelques cours à leur tours sur les arts d’Enoch. De par son arrivée encore récente, Rose ne fit pas partie des favoris. Qu’à cela ne tienne, elle annonça à qui voulait l’entendre qu’elle irait encore plus vite toute seule.


                        Le soir fatidique, la jeune fille, observait ses camarades partirent à l’assaut, plus ou moins chacun de son côté de l’usine. Elle s’était vite rendu compte qu’elle avait parlé trop vite, grimpé les hauts murs délimitant l’enceinte seraient déjà un exploit pour une fillette dans son genre. Probablement même qu’elle ne s’en serait jamais sorti si un petit singe n’était pas venu l’aider.

                        -Un souci la fleur ?

                        « La fleur » était le surnom que lui avait attribué Santi. Il marchait d’un pas tranquille comme souvent, mains dans les poches comme rarement. Son sourire moqueur ne le quittait jamais à l’image de ses yeux espiègles. En l’entendant, Rose sentit son cœur se gonfler d’espoir. Elle aimait bien Santi et ce dernier lui rendait bien. Elle soupçonnait qu’il avait développé quelques sentiments à son égard. Dans tous les cas, il ne venait pas la voir par hasard. Elle l’avait vu préparé les détails de l’équipe à Osaru et le pensait déjà partit depuis un bon moment. Visiblement elle avait tort.

                        -J’ai parlé trop vite et maintenant je suis ridicule. Tu ne voudrais pas me donner un coup de main n’est-ce pas ?

                        Le sourire du gamin s’agrandit encore, confirmant les soupçons de la jeune fille. Il ne lui accorda qu’un signe de tête supplémentaire pour l’encourager à le suivre alors que déjà il rebroussait chemin, s’enfonçant sous la pénombre d’un porche. Sans un mot, il accéléra le pas pour finir par sauter sur une terrasse voisine. Là attendait une échelle qui les emmènerait sur les toits. Le petit singe connaissait la ville sur le bout des doigts et particulièrement tout ce qui offert aux yeux des étoiles. Il pointa son doigt vers l’Ouest dès que Rose eut fini de grimper.

                        -C’est la route qu’à suivit Osaru, la plus sûre jusqu’à l’enceinte. Normal c’est moi qui l’ai choisi. Une fois dedans, c’est une autre paire de manches. En fait, il lui aurait fallu contourner encore un peu l’usine pour viser la sortie de produit, bien moins gardé de nuit. Il y pensera peut-être mais jamais il n’imaginera grimper pour atteindre le troisième étage.

                        Santi se retourna, son sourire semblant encore plus éclatant sous les étoiles qu’en plein jour. Il gardait le meilleur pour la fin, faisant durer le suspens.

                        -C’est l’étage du directeur.

                        Rose ne put retenir sa surprise. Enoch ne leur avait rien communiqué sur le bureau du directeur, n’étant pas la cible de l’opération. Pour autant, tous les gamins connaissaient la rumeur comme quoi y reposait une liasse de plan en tous genre : recettes secrètes, outils farfelus, armes en projet…
                        Une vraie mine d’informations, un véritable trésor et probablement la raison de la présence d’Enoch lui-même ce soir. La tentation était grande quant à délaisser la mission pour aller jeter un œil dans le fameux coffre. Santi rajouta alors quelques indices quant-aux moyens d’y accéder et au temps qu’il leur faudrait pour revenir au cœur de l’usine compléter la mission. L’ensemble finit par vaincre l’hésitation de la jeune fille.

                        Le premier obstacle était donc la grande enceinte, plus de trois mètres de haut. Certains l’avaient escaladé à l’aide de cordes et grappin, d’autres choisis de sauter par-dessus via des bâtiments assez proches. Le groupe d’Osaru avait préféré cette solution malgré le détour que cela imposait pour se trouver au bon endroit quand l’usine vous tendait les bras droit devant. Les deux jeunes gens partirent donc, se dépêchant de rattraper le retard accumulé. Quatre foulées pour arriver au bord du toit puis se laisser tomber sur deux étages avant de rouler sur la gauche et traverser la rue. Les instructions de Santi passaient en boucle dans l’esprit de Rose, son corps effectuant presque machinalement les gestes à effectuer. Seuls ses yeux restaient dans une parfaite alerte, cherchant le meilleur endroit pour sauter, le coin à éviter si l’on ne voulait pas glisser,…

                        Les deux voleurs finirent par arriver aux abords de leurs points d’entrées. Ils accélèrent encore, sautant au-dessus du vide sans un regard que pour mieux enchaîner les bâtisses. Un sourire naquit sur les lèvres de la jeune Stark. La sensation de braver le danger, la mort elle-même était grisante. C’est aussi ce qui la fit rater le dernier point d’envol. Son pied se posa quelques centimètres trop loin et au lieu de la soutenir, les tuiles laissèrent son pied glisser. Rapidement, trop rapidement, elle sentit son corps penché dans l’abîme, ses yeux s’écartant de peur. D’un coup, d’un seul, elle ne contrôlait plus rien et un cri de terreur s’échappa de ses lèvres, inarrêtable.


                        Heureusement pour elle, Santi avait plongé pour l’aider. Leurs corps entremêlés furent déportés sur la gauche, plus près du bâtiment, peurs permettant d’atterrir avec fracas sur une terrasse plus bas. Tétanisé, Rose ne pouvait toujours pas bouger quelques minutes après sa frayeur. Pourtant, elle se força à se relever, son orgueil prenant le dessus sur sa peur du vide, apparut si soudainement. Il lui fallut trois nouveaux essais pour enfin réussir à passer outre et s’élancer depuis les toits. Avec l’aide de la corde laissée en position par Santi, ils purent finir escalader les derniers centimètres et retomber en douceur de l’autre côté.

                        Le cœur de la jeune fille bâtait la chamade et semblait de plus vouloir s’arrêter. À peine avait-elle atteint le sol que ses jambes flageolantes la lâchèrent. Ils perdaient un temps précieux. Santi, ayant plus l’habitude de telle mission d’envergure s’en sortait à merveille mais pour Rose, c’était la première fois. Une première fois plus qu’effrayante. Elle réussit malgré tout à se relever encore une fois. Le garçon l’aidant grandement par de petits mots encourageants. Il commença à escalader la façade de l’usine en premier, laissant ainsi Rose observer où poser les pieds et les mains. Une corde les rattachait tous les deux au cas où, les centimètres s’enchaînant rapidement et la hauteur grimpant progressivement.

                        Lorsqu’ils finirent par entrer à l’intérieur du bâtiment, le petit singe lui fit signe de se taire. En effet, en entendait malgré l’heure tardive quelque voix. Des gardes jouant aux cartes probablement. Les deux jeunes gens avancèrent à pas de loup et tandis que Rose restait en retrait, son compagnon alla jusqu’au tournant du couloir jeter un coup d’œil. Les deux gardes trompaient en fait leurs ennuis en jouant aux dés. Il ne regardait aucunement vers le couloir, assuré que personne ne grimperait les trois étages sans un bruit. D’un clin d’œil, il assura à Rose que tout était bon, sortant une petite boîte dans le même temps. Y résidait son matériel de crochetage qu’il s’appliqua à faire fonctionner. L’adolescent laissait sa lèvre dépassée du coin de sa bouche tandis qu’il appliquait une seconde tige métallique dans la serrure. Un petit « clic » le récompensa de ses efforts tandis que Rose sursauta comme si elle venait de voir un fantôme. La jeune fille était sûre que les gardes les avaient entendus mais pourtant, aucun bruit de pas ne vient vers eux. Elle n’eut plus qu’à suivre son amie qui resplendissait de fierté alors qu’il effectuait une petite courbette à son encontre.

                        La jeune Stark pénétra dans le bureau les yeux ronds comme des soucoupes. C’était une vraie caverne de trésors, chaque verrière révélant des objets plus surprenants que la précédente. Une récompense pour une recette par-ci, une carte de l’île par-là mais surtout nombre d’antiquité comme un long fusil à mousquet ou une pièce visiblement en or non loin du bureau central. Santi ne put détourner ses yeux de cette dernière et il fallut toute la force de Rose pour l’emmener plus profondément dans l’office. Le garçon se mit alors à fouiller le meuble prenant quasiment toute la largeur de la pièce. Encrier et feuille dans le premier tiroir, rien de bien passionnant mais dès qu’il tomba sur des parties cadenassées, un grand sourire s’afficha sur son visage. Il effectua ce qu’il savait faire de mieux alors que la jeune fille continuait de laisser traîner son regard. Un parchemin attira bien vite son intention. Sur une table un peu excentrée reposait nombre de papier, dessin d’appareils pour la plupart, simple note pour d’autres. Celui qui avait attiré l’œil de la jeune fille était un mix des deux. Visiblement un canon de pistolet mais la crosse était des plus inhabituelles. Il y en avait d’ailleurs plusieurs éparpillés sur le papier comme si son créateur n’avait pas encore choisi ou trouvé la bonne. Les nombreuses notes avec flèches indicatives en attestaient encore plus précisément.

                        La fille aux cheveux corbeau serait bien restée plus longtemps mais Santi la tira à son tour de sa rêverie. Sa voix vint subtilement se frayer un chemin parmi les canaux auditifs de Rose. L’inquiétude était parfaitement audible et lorsque la jeune Stark se retourna vers son ami, elle nota la couleur blanchâtre de sa peau. Il tenait alors une masse de papier dans les mains, la froissant au niveau de ses doigts tellement il la serrait fort.

                        -Non, non, non,…
                        -Santi ?


                        La voleuse, s’inquiétait pour son compagnon mais une peur plus vicieuse commençait à naitre dans son centre. L’appréhension de connaître la raison de l’état du petit singe. Ce dernier ne semblait pas l’entendre et il fallut qu’elle lui serre le poignet pour se révéler à ses sens.

                        -Santi, qu’est-ce qui ne va pas ?

                        Les yeux du garçon étaient particulièrement écarquillés, même dans la pénombre, Rose pouvait y décerner les quelques lignes de sang comme la frayeur qui emplissait ses pupilles. Un moment, elle crut qu’il craquerait mentalement et se mettrait à pleurer ici, dans le bureau du directeur. Il ouvrit les lèvres, les referma puis les rouvrit dans une hésitation muette. Comme si formuler ses pensées les rendrait plus réelles. Trop réelle. Le voleur jeta un dernier coup d’œil au parchemin toujours dans ses mains avant de ramener son attention sur la jeune fille.

                        -C’est un piège …
                        -Quoi ? Qu’est-ce que tu…
                        -UN PIEGE ROSE ! Tout ceci est un piège pour nous et Enoch!


                        Il n’attendit pas sa réaction et fila comme si la mort était à ses trousses. Un simple coup d’œil dans le couloir et il repartait vers la fenêtre. Rose le suivit sans un mot mais plein d‘interrogation en tête. Plutôt que redescendre, Santi préféra grimper vers le toit. La jeune Stark le suivit, l’empressement du jeune homme l’inquiétant presque plus que ses paroles. Suivant ses pas, elle s’accrocha à un tuyau d’évacuation des eaux. Son ami ne s’arrêtant qu’une fois arriver en haut pour l’aider à passer au-dessus de la balustrade. Ce faisant, il ne cessait de jeter des regards aux alentours, sa mâchoire se serrant sous le stress. Il la tira jusqu’à lui faire mal, plongé dans son état particulier.

                        -Dépêches-toi Rose, nous n’avons que peu de temps pour trouver Enoch. Lui seul saura quoi faire.

                        Une seconde fois, Santi partit sans attendre la jeune Stark. Cette dernière ne pouvait que le suivre sans un mot, attendant des réponses qui ne venaient pas. Les deux jeunes gens traversèrent le toit dans toute sa longueur au pas de course. Passé la troisième cheminée, le jeune garçon s’arrêta et jeta un coup d’œil sur la colline qui terminait le domaine de l’entreprise. Ses yeux se plissèrent de méfiance alors qu’il redescendait, s’accrochant à une balustrade pour mieux se laisser tomber en contrebas. Il était agile et rapide, ne semblant même pas chercher de prise. Il ne s’agissait là que des résultats d’un travail préparé mais cela restait tout de même impressionnant à la jeune fille. Il fallut plus de temps à Rose pour le suivre. « Sa voie des airs » l’emmena jusque vers un bâtiment plus bas, sans hésitation, il s’y jeta, se protégeant à peine le visage avant de briser la vitre de tout son corps.

                        Plus hésitante, la jeune Stark finit tout de même par le rejoindre. Il lui jeta un simple regard pour s’assurer qu’elle le suivait puis il continua sa course. Dorénavant, il n’essayait plus de cacher sa présence, tournant à droite ici, à gauche là sans prendre le temps d’y réfléchir apparemment. La voleuse l’arrêta finalement, devant y mettre toute ses forces pour le sortir de sa fuite en avant.

                        -Santi ! Stop !
                        -Qu’est-ce que tu fous Rose ? Lâches-moi tout de suite !
                        -Chut ! Écoutes.

                        Forçant le garçon à l’imiter, Rose posa une main sur la bouche de ce premier, pointant un couloir qui s’ouvrait un peu plus loin. Des bruits de pas s’entendaient. Bientôt, des vois se répercutèrent jusqu’à eux dans un brouhaha où se discernaient des bruits métalliques. Les deux adolescents, n’en comprenaient que trop bien l’origine. Même si Santi semblait s’être orienté au hasard, Rose avait finit par reconnaître l’aile de l’usine où il se trouvait. Le fameux coffre se trouvait quelques étages plus bas. Le garçon confirma leurs craintes dans un chuchotement effrayé.

                        -Ça a déjà commencé…

                        Cette fois, des larmes avaient bel et bien frayé leurs passages dans le creux se ses yeux, attendant quelques instants pour déborder et couleur sur ses joues. Rose le sentit trembler peu de temps avant que ses genoux ne le lâche. Elle ne le rattrapa que de justesse, le forçant à rester debout.

                        -allez, allez, on doit continuer, il reste plein de chances de s’en sortir. Tu connais les plans et ce piège, tu peux le faire. Je t’en prie Santi.

                        La jeune fille avait pris le visage de son compagnon entre ses mains alors qu’elle l’avait laissé s’asseoir doucement sur le sol, forçant le garçon à la regarder. Elle emplissait son champ de vision pour qu’il puisse se concentrer sur elle et sa voix. Finalement, dans un sourire triste, le « petit singe » se releva. La voix tremblante, il récapitula ce qu’il savait.

                        -La bergère est un diamant qui a la forme et la couleur d’un bonbon représentant une bergère en sucre. C’est le symbole de l’usine et de la famille Owling. Je ne sais pas ce qu’Enoch avait prévu d’en faire avec mais le contrat est un piège. Des soldats sont de gardes dans les niveaux inférieurs et dans les alentours. Toute l’usine est un gigantesque piège à rats… et nous sommes les rats. Plus on s’enfoncera dans le complexe, plus on sera dos au mur.
                        -Bien, bien… des combats ont déjà commencé, peut-être que certains de nos amis sont déjà prisonniers. Il nous faut trouver Enoch pour lui annoncer tout ça. D’après le plan il s’occupe du second étage n’est-ce pas ?
                        -Oui c’est ça.
                        -Bien, ce n’est qu’un étage en dessous. Allons-y.


                        Rose avait prononcé ces derniers mots avec conviction pour motiver autant Santi qu’elle-même. Guidant le jeune garçon par la main sur les premiers mètres, ce dernier finit par lui emboîter le pas et passer devant, connaissant bien mieux l’usine qu’elle. C’était un déchirement de délaisser les cris provenant du couloir mais les deux jeunes gens devaient penser à leurs objectifs avant tout. Passant le couloir, le petit singe choisit de passer par l’extérieur pour éviter toute rencontre inopportune. Ils se servirent du bras d’une lanterne pour se propulser un peu plus loin et atteindre le rebord d’un petit balcon. Après quelques instants d’attente pour déceler d’éventuels poursuivants, les deux adolescents pénétrèrent dans le deuxième étage. À pas de loup, ils s’engagèrent dans les couloirs, tendant l’oreille à chaque recoin, chaque intersection. Cela devenait de plus en plus difficile avec le brouhaha qui semblait provenir de tout l’édifice dorénavant.

                        Un brouhaha plus précis qui tenait plus du bruit distinct que de la première définition en fait finit par leur inciter à accélérer le pas. Le son de deux objets rentrant en collision puis du verre se brisant au sol. Les deux adolescents se regardèrent un instant, leurs visages en disant long sur les idées qui le traversèrent pas la tête avant qu’ils ne se projettent vers l’avant. Traversant tout le couloir, ils pénétrèrent dans l’avant-dernière pièce, la seule avec la porte ouverte et surtout, l’origine du bruit qui avait encore grossi en quelques secondes. À l’intérieur, Enoch combattait trois personnes et à en juger par son état, n’était pas en train de gagner. Son sourire étincelant était teinté de rouge avec au moins deux dents manquant sur le devant et son épaule était étrangement déplacée de son orbite.

                        Les trois gardes formaient un demi-cercle autour de lui tandis que le voleur appuyait son dos à une large armoire, visiblement le souffle court. Santi fut le premier à réagir, courant à travers la salle pour foncer tête en avant sur le garde le plus proche, l’emmenant dans son roulé-boulé. Alors que jusqu’à maintenant, les acteurs de la scénette semblaient maintenir un statut quo, reprenant tous leurs souffles ou récupérant de leurs blessures, l’intrusion du petit singe fut l’élément déclencheur du second acte.

                        Enoch s’avança à son tour sur le garde ayant détourné les yeux tandis que le troisième frappait le chef des voleurs de sa matraque. L’objet sonna fortement sur la manche du blond, l’arrêtant dans son mouvement et le mettant presque à genoux sous la douleur. Sa cible en profita pour revenir sur lui, décrochant un magistral coup de genou dans le beau visage ou tout du moins le précédemment beau visage du jeune homme. Le nez d’Enoch se brisa net, répandant du sang sur le pantalon de son agresseur.

                        Trop effrayé pour bouger jusqu’à maintenant, le son sinistre des os se brisant, ramena Rose dans la réalité. S’armant de son pistolet à silex, elle le braqua sur les deux assaillants, tentant de se montrer la plus menaçante possible malgré sa voix tremblotante.

                        -S…Stop ! ARRETEZ-VOUS TOUS !!

                        De fait, son cri suraigu arrêta tout le monde. Révélant sa présence et la menace du pistolet pointé dans leurs directions. S’il était clair qu’en un contre un, les chances d’être touchés étaient faibles, une balle perdue étai bien plus possible avec le nombre important de cibles. Voix toujours peu maîtrisée, elle reprit la parole, profitant des quelques instants où elle dominait la situation.

                        -Maintenant vous… vous allez gentiment nous laisser sortir… Le premier qui nous suit, je lui tire dessus, compris ?

                        Quelques secondes passèrent durant le temps où tous évaluaient le sérieux de la demande. Finalement, Enoch comme Santi qui avait dorénavant un magnifique œil au beurre noir, se déplacèrent lentement pour aller la rejoindre. Le premier souriait, surpris de la tournure des choses et de la prise de position de la jeune fille. Il récupéra bientôt le pistolet pour éviter tout tir malencontreux et plaçant leurs ennemis en joue. Son bras à lui ne tremblait pas, ni sa voix. Ainsi armé, il resplendissait de confiance en soi.

                        -Comme a dit la jeune fille, me premier qui bouge, je lui crée un troisième œil au milieu du front. Sur ce, messieurs, à une prochaine fois. Vos trognes me manqueront…

                        Le chef des voleurs s’éloigna d’un petit rire une fois que Santi et Rose étaient sortis de la salle sains et saufs. Les trois jeunes gens repartirent au pas de course, Enoch jetant régulièrement des coups d’œil derrière eux tandis que Santi ouvrait la marche. Ils s’arrêtent quelques instants au niveau de la baie vitrée qui avait vu rentrer les deux adolescents un peu plus tôt, le garçon révélant leur découverte à leur supérieur.

                        -C’est un piège Enoch ! Enfin, tu dois t’en douter maintenant…

                        La détresse se sentait clairement dans la voix du jeune homme. Son regard, dirigé vers le sol était comme un aveu silencieux, coupable d’apporter ses terribles nouvelles à son dirigeant. Son visage exprimait une douleur morale, incitant Rose à tendre la main pour le consoler. Il reprit la parole que quelques secondes avant qu’elle n’esquisse le geste.

                        -Il y a quelques gardes à l’intérieur mais c’est surtout l’extérieur le problème. Plus le temps va passer, plus l’usine va se remplir d’ennemi. L’alerte et l’assaut commencé, on doit avoir cinq minutes, dix grand max avant d’être incapable de sortir…. Je suis désolé.

                        Une seconde peine faisait écho à Santi, celle d’Enoch dont les épaules s’étaient affaissées lourdement à mesure que les mots tombaient. Rose crut d’abord que c’était à cause de la situation désastreuse dans laquelle ils étaient tous fourrés mais elle se trompait.

                        -Non Santi, c’est moi qui suis désolé. Tous ses gardes, ils sont là à cause de moi. L’expédition de ce soir n’avait pour but que de récupérer assez d’objets de valeur pour forcer Anorio Magiatti à nous laisser en paix. En faire un moyen de pression pour que Isabelle et moi-même puisse partir de cette île.

                        Les deux adolescents étaient muets de perplexité. Ils leur semblaient que leur leader parlaient une autre langue, ne comprenant même pas le sens global de ses paroles. Rose ouvrit la bouche mais aucun mot ne sortit. Santi était dans le même état, ses yeux sondant le regard du grand blond pour y trouver des réponses. Ce dernier poussa un soupir alors qu’il se courbait encore plus, se frottant le visage des mains. Il semblait plus que las alors qu’il se révélait toujours plus aux deux jeunes gens.

                        -Voilà six mois que la fille du directeur de l’usine et moi-même sommes amoureux. Malheureusement, jamais un voleur comme moi e pourrait rêver d’un jour l’épouser. Bien vite la seule solution que j’imaginais était de nous enfuir. Seulement, son père a argent et influence. Pas énormément certes mais toujours plus que moi. Nous ne serions pas allez bien loin. Je ne sais comment il a su pour ce soir mais ce n’est pas bon, pas bon du tout.

                        Malgré l’instant, malgré leurs mondes qui s’écroulaient sous leurs pieds, les deux jeunes gens pouvaient s’appuyer sur le supérieur. Coinçant l’arrêtes de son nez entre ses doigts, il réfléchissait déjà à la suite des événements. Rose jetait régulièrement des coups d’œil dans le couloir, surveillant de possible arrivant tandis que Santi faisait de même en dessous du balcon et plus loin vers le jardin. Enoch les rappela à lui d’un signe de main, les faisant s’approcher alors qu’il réglait mentalement les derniers détails de son plan.

                        -Bon. L’avantage c’est qu’on connaît l’emplacement de leurs troupes maintenant. Au vu de leur préparation, il doit connaître les nôtres. La sortie laissant le plus d’opportunité devrait être la porte d’entrée. Je m’occuperais donc d’ouvrir le portail pendant que vous deux allez récupérer tout le monde. Santi, tu connais l’édifice sur le bout des doigts, je compte sur toi. Je vous dirais bien de ne pas partir tant que vous n’avez pas prévenu tout le monde mais ça serait naïf. Allez aussi vite que vous le pouvez mais dans trois minutes, vous rebroussez chemin. Si la porte ne s’ouvre pas dans les deux minutes suivantes, vous passez par les toits. Prenez votre route d’arrivée si c’est celle dont tu m’avais parlé, vous devriez être à couvert des regards jusqu’au mur. Je m’occuperais de chercher d’éventuels retardataires après avoir ouvert le portail. Maintenant déguerpissez !

                        Il les congédia d’un signe de la main, le regard menaçant. Tous avaient entendu la peur dans la voix d’Enoch mais tous avaient choisi de l’ignorer. Ils savaient qu’ils devaient foncer presque tête baissée à défaut de se retrouver paralysé par la peur et l’enjeu. Rose, sans s’en rendre compte, s’éloigna en larmes de l’homme qui l’avait recueilli. Cela ressemblait trop à un adieu malgré toutes les folles rumeurs qui couraient sur le compte d’Enoch. Santi n’était pas loin de craquer lui aussi mais se répétant les parcours des autres groupes dans sa tête, il ne se laissait pas le temps de penser à autre chose. Une nouvelle fois, ils s’échappèrent par l’extérieur, s’accrochant à la balustrade du balcon pour mieux créer un mouvement de balancier afin d’atteindre la fenêtre du dessous. Santi semblait se moquer du nombre de fenêtre qu’il brisait et encore moins de ses blessures qui allaient croissant.

                        Cet étage était assez simple, suite de bureaux, il consistait en un alignement de porte pour redescendre plus bas, le cœur de l’usine. À partir de là, les troupes se feraient plus nombreuses, autant ennemies qu’alliées. Le petit singe en tête, Rose et lui avalèrent la distance comme un rien, passant devant un nombre incalculable de portes sans leur prêter la moindre attention. Santi s’adressa à son amie par-dessus son épaule comme pour la rassurer de la direction qu’il prenait.

                        -On arrive vers la zone d’action d’Edward, entre le hall et les ateliers ! Faudra se séparer le temps de fouiller toute la salle puis…

                        La balle qui lui traversa le corps l’empêcha de finir sa phrase. Sous le regard ahuri de la petite Stark. Le jeune homme ne semblait plus maître de ses mouvements, tiré vers l’arrière, sa bouche formait encore un mot qui restait coincé dans sa gorge. D’abord son épaule puis le reste de son corps, telle une onde de choc se propageant dans son être pour le propulser dans le mur derrière-lui. La balle s’y était déjà logée dans une gerbe de sang. Le corps mou du garçon rencontra le solide mur, s’effondrant l’instant d’après et laissant une large marque carmin à l’emplacement du choc. Rose était mortifiée. Immobile, incapable même de pensée, elle regardait Santi qui la regardait également.

                        La seule différence étant que ses yeux à lui n’exprimaient déjà plus rien, son âme partit au paradis des voleurs. Un mince filet de sang coulait de ses lèvres, donnant à son visage poupon, la minuscule dose d’horreur qu’il fallut pour sortir Rose de sa torpeur. Son cri à elle émergea, non retenu alors que ses genoux flageolaient de nouveau et qu’elle s’effondrait affolée. Le visage entre les mains, elle sentait ses larmes dévaler ses joues pour couler le long de sa gorge et sur sa poitrine. Son cri finit par mourir dans un hoquet lorsqu’elle entendit le fusil du tireur être rechargée. Elle recula presque à quatre pattes pour revenir dans le couloir précédant. Ses yeux toujours embués de larmes lui rendaient la vue floue presque inutilisable et c’est plus par instinct que par réelle initiative qu’elle se releva pour pénétrer dans la première pièce. Devinant son environnement au toucher, la jeune Stark finit par se cacher derrière un bureau métallique. Ainsi adosser au siège, espérant être dissimulé, elle avait plaqué ses mains sur sa bouche pour s’empêcher d’émettre des sons. Mais si elle ne sanglotait plus, ses yeux restaient de vraies rivières qui ne s’arrêtaient pas.

                        Elle resta prostrée ce qui lui sembla durer des heures alors qu’une minute à peine passait... Jusqu’au moment où la porte s’ouvrit. Aussi silencieusement que possible, quelqu’un entra. La jeune fille sortit bien son pistolet de sa ceinture mais sa main tremblait tellement qu’il en était inutilisable. Elle finit par se décider à fermer les yeux, s’imposant le calme pour si ce n’était identifier l’inconnu, au mois le détecter.

                        S’il essayait de se déplacer silencieusement, son pas lourd faisait tout de même un léger bruit sur la moquette du sol. Repérant le son sur sa droite, Rose se déporta à l’opposé, avançant petit à petit, tentant d’avoir tout le bureau entre deux. Pour ce faire, elle rouvrit les yeux, prenant un peu confiance en entendant la personne s’éloigner. Il regarda sous le premier bureau tenant plus de l’annexe pour le secrétaire. Apercevant un jeune homme assez maigre, fusil attaché dans le dos et armé d’un sabre dégainé mais pointé vers l’espace vide, probablement en cas d’attaque, la jeune Stark se décida à prendre sa chance. Mugi par le désespoir de ceux qui n’ont plus rien à perdre, elle s’élança vers son adversaire, sans chercher à se camoufler et armer de son pistolet, frappa aussi fort que possible. Le garde qui l’avait bien entendue arriver, se retourna juste à temps pour recevoir la crosse de l’arme sur la tempe ; l’envoyant dans les bras de Morphée quelques instants.

                        Rose resta quelques instants le souffle court alors que son cœur battait la chamade dans sa poitrine. Elle fixait le corps du garde presque persuadé qu’il allait se relever d’un moment à un autre. Remarquant que non, elle se détendit un peu. Si elle pleurait encore, le flot c’était considérablement tari, lui laissant une vision bien plus claire. Elle délaissa le corps pour jeter des coups d’œil au couloir. Au loin, des cris et surtout des coups de feu retentissaient. Visiblement Santi et elle était tombé sur un retardataire. À pas de loup, elle retraça son chemin vers le croisement. Ce faisant, elle sentait son esprit s’affoler un peu plus à chaque pas. Arrivée au tournant, elle n’osa regarder de peur d’encrer dans la réalité les événements récents. À raison.

                        Dès qu’elle posa ses yeux sur le cadavre, elle sentit son monde basculé. Ne pouvant avancer qu’en s’aidant du mur, elle ne faisait même plus attention à d’éventuels gardes alentour. Son regard restait fixé sur Santi, ses cheveux auburn après s’être gorgé de sang. La main tremblante, Rose replaça une mèche derrière l'oreille droite du jeune homme. Elle sentait la nausée lui remonter la gorge pour en libérer son dernier repas non loin du cadavre. Les yeux se gorgeaient de nouveau de larmes, bien plus amère cette fois. La peur n'y avait plus place, seule la terrible prise de conscience de la réalité emplissait son être. La jeune Stark s'était détournée du corps comme pour l'en préserver le plus possible, empêcher que ses vomissements ne viennent entacher encore plus Santi. Lorsqu'elle reposa son regard sur le visage de ce dernier, ce fut avec un sourire triste. Déjà, des images du temps passé ensemble refluaient dans son esprit. Rose avait posé la tête du garçon sur ses genoux, se fichant du sang qui se transportait sur ses vêtements. Mécaniquement, elle caressait les cheveux poisseux du cadavre, prisonnière de sa propre conscience.

                        Elle revoyait la première fois où ses yeux s'étaient posé sur le « petit singe » comme il aimai se surnommer. Sur lui et sa sœur. Inconsciemment, elle repensa à Esmera et ce pari stupide puis à toute cette mission. Un simple mot lui venait en tête « gâchis ». tout ceci pour punir deux jeunes gens amoureux... cela en devenait ridicule. La jeune fille sentit la colère monter en elle après la vague de tristesse. Objectivement, Enoch ne leur avait pas tout dit, il y avait bien plus de tenants à cette histoire, quant aux aboutissants,...


                        Dernière édition par Rose Stark le Mer 4 Avr 2012 - 1:47, édité 2 fois


                          La sirène qui résonna alors confirma ses pensées. À rester prostré ici, malgré toute son envie de ne pas laisser le corps de son ami, sa fin tout comme celle du reste de la bande serait identique au jeune Santi. Dans un dernier regard plein de regrets, Rose se détourna du jeune homme, la tête de ce dernier pointant un regard vide de réaction sur la jeune fille, simple poupée de chair dorénavant. La jeune Stark n'attendit pas plus longtemps tandis que la honte s'emparait de son âme. Elle se sentait couarde, traîtresse même à abandonner ses amis ainsi. Pourtant, son esprit restait dans le même temps lucide quant à la situation. Alors elle courut, de plus en plus vite comme pour échapper à ses remords. Elle grimpa quelques marches en rebroussant chemin, se dirigeant vers le hall principal.

                          Seulement, la première fenêtre avec vue sur le large portail la laissa coït. S'agrippant à la poignée, elle ne put s’empêcher de retenir un cri, hurlant son indignation contre son monde qui s'écroulait de toute part. Le portail, à peine ouvert, ne laissait sortir personne. Postés devant, quelques soldats se contentaient de tirer à un rythme régulier sur des enfants et des adolescents. Chacun d'eux avait une importance particulière pour la jeune Stark mais quand Esmera tomba d'une branche d'un arbre voisin, encordé dans une volonté de passer par-dessus le mur, l'image de Santi se calqua sur la situation. Elle aussi voyait ses vêtements se teinter d'une fleur carmin. Elle aussi tombait molle, sans aucune volonté, fauché dans sa fuite par les airs.

                          -Non, non, non,...

                          Rose avait claqué ses mains sur son visage dans une même réaction que quelque temps plus tôt, sa tête se déplaçant en accord avec ses mots. Ses yeux étaient exorbités sous le choc. Sous tant de chocs, les uns après les autres. Elle ne put se détacher du spectacle macabre. Il fallut la bouche d'un fusil qui se plaçait entre ses omoplates pour la sortir de sa torpeur. Jetant un regard perdu dans son dos, elle y vit un garde, LE garde qu'elle avait assommé plus tôt. Rouge de colères, ses mâchoires se serraient dans une tentative de la contenir. Automatiquement, la jeune Stark leva les mains dans un signe d'apaisement, se retournant doucement pour faire face à son agresseur. Il lui semblait jeune et jeune il était, probablement à peine majeur. Santi avait dû être sa première victime. Il la regardait avec des yeux exorbités lui aussi mais habités par un démon en furie. D'un mouvement, il lui intima l'ordre d'avancer devant lui, la dirigeant grâce à des petits coups dans le dos via son fusil.

                          Ainsi, la jeune fille marcha docilement, plus rien n'en semblait valoir la peine d'être tenté. Le regard vide d'espoir, elle baissait la tête sur ses pieds sans ne la lever une seule fois. Quelques fois le garde lui demandait d'ouvrir une porte, il y jetait un rapide coup d’œils et ils repartaient vers l'avant. C'est lors de ces rares fois que Rose levait les yeux. La troisième, elle reconnut le bureau où elle et Santi avait trouvé Enoch. Une grimace de douleur à la tournure des événements se dessina sur son visage avant que plus loin, survivant dans les tréfonds de son esprit, une lueur d'espoir s'allume. Quelques mètres plus tard, ils passeraient devant la baie vitrée et le petit balcon, lieu de la mise en plan de leurs échecs. Si elle voulait y réchapper, là était sa seule chance. Elle attendu donc patiemment, restant le regard pointé sur ses souliers tandis qu'elle comptait la distance les séparant. Lorsqu'elle repéra le verre brisé juste devant elle, elle fit encore deux pas avant de s’enfuir aussi vite que possible vers la liberté. Le soldat, pris par surprise, tenta bien de l’arrêter, tirant avec son fusil. La balle fit presque mouche, traversant le bras de Rose qui sous le choc se déporta sans pouvoir rien y faire. Puis dans son élan et la force de la balle, elle rencontra la rambarde bien moins préparée qu'elle ne l'avait prévu, sa hanche heurtant fortement la pierre avant qu'elle ne passe par-dessus. Sa chute était loin d'être mortelle en temps normal mais avec l'apport involontaire du soldat, elle ne put se protéger, tombant lourdement sur son bras blessé.

                          Souffle coupé, elle hurla un cri de douleur muet tandis que quelques buissons amortissaient à peine sa chute. Son gardien quant à lui tenta bien d'y voir quelques choses dans l'ensemble jardiner mais la terrasse bloquait une grande partie de son champ de vision, encore plus une ligne de tir dégagé. Rose resta dans les bosquets plus par son incapacité à bouger que par esprit stratégique. Elle se força tout de même à en sortir, rampant sous le balcon au cas où le soldat aurait changé de point de vue. Son corps tout entier était douloureux mais son bras la lançait en permanence, attirant presque toute son attention. Son genou blessé paraissait presque rien à côté. S'aidant du mur, la jeune Stark reprit sa fuite. Elle était de l'autre côté du complexe, loin du portail et de son cortège de corps assassinés. Bandant sa résolution pour ne pas repenser à la perte de ses proches, elle se força à dessiner un plan mental de l'usine. La voie des airs était totalement inappropriée à sa situation avec un bras et peut-être un genou en moins. Au pire pouvait-elle effectuer un grand saut sans autre solution que retombé au sol sans s'amortir. Encore.

                          Aussi continua-t-elle son chemin, longeant autant que possible le bâtiment accroupie, se traînant sur le sol parfois pour passer inaperçus. C'était lent, douloureux et difficile mais au moins limitait-elle les chances de se faire éliminer d'une balle dans le dos. Bien entendu, l'entreprise laissait une traînée de sang de par sa blessure au bras mais c'était toujours mieux que rien. Lorsqu’elle put jeter un coup d’œil à l'espace la séparant du mur, elle du admettre qu'elle n'y arriverait jamais ainsi. L'usine semblait plus grande que jamais et rien que d'imaginer devoir l'escalader lui paraissait douloureux. Rose ferma alors les yeux dans une prière muette autant que dans une forme d'acceptation de ladite douleur. Déchirant de larges bandes de vêtements, elle s'en servit pour s'accrocher à certains endroits de l'édifice comme les lanterne ou les piliers d'une balustrade pour supporter son poids quelques instants au cas où sa seule main valide glisserait. Là encore, elle agissait lentement, regardant partout pour trouver le meilleur chemin comme deviner des ennemis derrières les fenêtres. Elle crut souvent avoir affaire à des gardes et parfois ce fut vraiment le cas. Cela l’obligeait souvent à de grands détours pour sortir de leurs lignes de vue mais au final, cela en valait la peine. Arrivée sur les toits, elle était en sueur, recouvert de crasse et le bras gauche encore plus en sang qu'avant. Il ne lui faisait presque plus mal maintenant, s’ankylosant dans la fraîcheur de la nuit et la perte sanguine. Rose elle-même semblait souffler comme une forge, se traînant plus que marchant sur les tuiles. Elle gémissait souvent maintenant, sa résistance physique chutant prodigieusement après tant d'effort.

                          Sous les yeux de la lune, elle remonta donc les toits, prenant le plus de hauteur même pour quelques centimètres. Arrivée au milieu de l’édifice, elle se laissa aller contre une cheminée quelques instants, totalement à bout de souffle. C'est là, adossé contre la brique qu'elle entendit les deux vois. Bien distinctes dans le calme de la nuit, elles se plaignaient de devoir grimper ici pour chasser des rats. Pris de panique Rose, rouvrit les yeux, s'étant assoupis et se colla à la cheminée dans l'espoir de se cacher aux yeux de ses opposants. Les entendants se rapprocher de plus en plus, elle ne résista pas. Alors, tel un cheval fou, elle prit les jambes à son cou. Aussi vite que possible avec son genou blessé, elle fonça tête baissée et droit devant elle vers l'autre bout du toit.

                          -Là ! Là !

                          Derrières-elles, les deux voix la repérèrent et l’instant d'après des tuiles sautaient tout autour d'elle sous le coup des tirs de fusil. Cela ne la faisait qu’accélérer d'autant plus, ne cherchant pas à éviter les projectiles pour aller le plus directement possible, espérant gagner chaque seconde passant, plus de vitesse. Sans s'en rendre compte, elle hurlait toute sa peur et sa hargne à la fois. Elle priait n'importe quels Dieux ou autres forces de l'aider alors qu'elle sautait dans le vide. Elle espérait retomber derrière l'enceinte mais visiblement, c'était trop loin. L'arbre juste devant l'accueillit à bras ouverts. Feuilles, branches voir même tronc vinrent à sa rencontre à une vitesse folle, la blessant d'autant plus. Les tirs et cri des soldats avaient alerté le reste de la meute qui se dirigeait vers le végétal vieux de plusieurs dizaines d'années. Durant quelques secondes, Rose perdu conscience. Elle sursauta lorsqu'elle entendit une branche se briser. Au sol, l'un des gardes cherchait à la trouver dans l'ombre de la nuit. Tâche difficile, à tel point qu'il cria à ses camarades du feu pour faire brûler l'ensemble s'il le fallait. Poussé par son instinct de survie, la jeune Stark s'accrocha du mieux qu'elle pouvait pour avancer vers le mur. Cet arbre était assez haut pour lui fournir la passerelle dont elle avait besoin. Tout le dilemme venait du fait de tenir sur les branches sans tomber, surtout de nuit.

                          Bras et jambe autour de celles-ci, Rose rampait de l'une à l'autre. Son corps lui redonnait des signes de vie par vagues de douleur mais elle continuait, les ignorant volontairement. Elle trouvait en elle une énergie, une rage de vivre qu'elle n'avait jamais soupçonnée. À chaque centimètre gagné, elle se remettait une phrase comme un simple modo, l'encourageant à continuer, à ne jamais s’arrêter. Pas encore. Pas encore. Pas encore. Enfin, elle aperçut les lumières de la cité derrière les murs d'enceinte. Une larme de joie coula sur sa joue tandis qu'elle se relevait le plus précautionneusement possible. Bras écarté au maximum pour garder l'équilibre, elle avançait tout doucement, posant délicatement le pied sur la branche avant d'y prendre appui et d'avancer l'autre pied. Mais malgré ses précautions, elle glissa. Son genou douloureux ne la supporta pas assez longtemps et elle sentit partir vers le vide. Dans un réflexe qu'elle n'aurait probablement pas eu en temps normal, elle força cette chute pour entourer la branche de ses trois autres membres, se rattrapant de justesse.

                          Les gardes présents l’avaient maintenant vaguement repéré et elle voyait des touches de couleur sur les feuilles autour d'elle projetés grâce aux torches. Quelqu'un tira un coup de feu mais bien trop loin pour se montrer dangereusement. Malheureusement, ce n'était que le premier coup de semonce. Les secondes passant, ils se montraient plus entreprenants et leurs tirs se rapprochaient d'autant. Les derniers mètres se jouèrent à pile ou face. Dos au mur, la branche d'à côté venait d'être touché, Rose se décida à augmenter le rythme, trottant sur son « plancher » avant de se laisser tomber à son bout dès qu'elle sentit son poids trop lourd pour le bras de l'arbre. De nombreuses feuilles et plus petites branches gênaient son passage mais elle n'en avait cure, fonçant dans le tas, les brisant au passage. Arrivée presque au bout, elle puisa dans ses retranchements pour donner une légère impulsion. Celle qui l'enverrait juste au-dessus du mur.

                          Elle tomba en retenant son souffle, attendant le résultat de son pari. L’atterrissage fut des plus douloureux. Les trois mètres se faisant sentir et brisant sa jambe déjà bien amoché. La jeune Stark avait protège son visage par réflexe mais le choc avait été rude. Le bourdonnement incessant qui naquit ainsi que la coulée de sang qui s'échappait de sa tempe, la poussait un peu plus vers l'inconscience. C’est dans un brouillard de l'esprit particulièrement efficace qu'elle reprit sa route, gémissant à chaque pas, criant même parfois lorsqu'elle tombait au sol. Elle entendait très loin d'elle les voix des gardes, la meute de carnassier poursuivant l'herbivore en repas du soir.


                          Comprenant qu'elle ne les battraient pas, Rose frappa à la première porte venue. Au bout du troisième essai, toutes ses forces s'étaient évanouie, la forçant à rendre les armes dans un « s'il vous plaît » implorant à quiconque l'entendrait...











                          C'est la douleur qui la réveilla deux jours plus tard. Elle était emmitouflée dans de grosses couvertures au fond de ce qui lui semblait une étude. De nombreux livres ornaient les murs et une simple bougie enfermée dans du verre projetait une douce lumière. Elle resta allongée sans rien pouvoir faire d'autres que tentant d’analyser sa situation. Vivante et loin d'être enchaînée, elle ne semblait pas en prison. La jeune Stark se rendormit sur cette pensée réconfortante. Un autre jour passa entrecoupé de réveils furtifs de quelques minutes. Cette fois-ci, se fut quelqu'un qui la réveilla. Une vieille femme aux cheveux bouclés et désordonnés malgré un chignon qui se voulait strict. Elle lui tenait le coup d'une main tandis que de l'autre forçait une cuillère dans sa bouche.

                          -Et une cuillère pour maman... et une pour papa...


                          Elle ne semblait pas avoir remarqué que Rose s'était réveillé et sa voix continuait inlassablement comme une berceuse apaisante. Il fallut que la jeune fille agite le bras pour écarter l'ustensile pour que la dame la remarque. Elle ne put s’empêcher de pousser un « Ho ? » surpris, ses lèvres restant longtemps dans la même position avant de rependre la parole.

                          -Regardez qui se réveille... Bonjour Cendrillon. Je sais, ce n'est pas le bon conte mais peu importe n'est-ce pas ? Ho,ho,ho...

                          La vieille femme eut un petit rire, ses doigts posés sur ses lèvres dans l'action inutile de le dissimuler. La Stark voulut prendre également la parole mais seuls des croassements surgirent de sa gorge... Ce qui provoqua un nouveau rire de sa nourricière. Avec un sourire gentil, elle lui tendit un verre d'eau en terre cuite. La jeune fille y but goulûment, ne s'étant pas aperçus de sa soif avant que l'eau ne se déverse dans sa gorge. Après un temps, elle reprit la parole.

                          -Où...Où suis-je ?
                          -Pas en prison si c'est ta question. Ni dans l'après-vie. Enfin d'après ce que j'en sais. Tu te trouves chez moi sur Akayama Island.
                          -Et vous êtes?
                          -Je m'appel Bethany Balbow. Mon mari et moi vivons tout juste à côté de l'usine. Lorsque les sirènes m'ont réveillé l'autre soir et que j'ai fini par t'entendre frapper, je t’ai recueilli. Je ne sais pas ce que tus as fait mais ses soldats étaient particulièrement énervées. M'enfin, on ne me pousse pas comme ça, surtout à cette heure de la nuit. Je crois que mon rouleau à pâtisserie leur a fait peur... hi,hi,hi


                          Nouveau rire terminant les paroles de Bethany. Si Rose restait encore méfiante, elle devait bien avouer que l'ambiance cosy et l'attitude de la vieille femme faisait fondre cette mefiance rapidement. Elle redemanda à boire puis à manger ce que la teneuse e maison lui accorda sans rechigner, se taisant le temps que la Stark se restaurait. Une fois finie, elle reprit la parole, le plus naturellement du monde.

                          -Cela fait trois jours que tu dors ici maintenant. C'était la chambre de mon fils mais voilà bien longtemps qu'il est parti vivre sa vie et fonder sa propre famille. C'est un grand érudit tu sais ? J'en suis très fier de mon bout'chou. Maintenant que je pense avoir répondu à tes questions, peut-être peux-tu répondre aux miennes ? Comment t'appelles-tu mon chaton ?
                          -Rose.
                          -Rose comment ?
                          -Rose... La fleur.
                          -Ho...


                          Behany ne posa pas d'autres questions, comprenant les envies de la jeune fille à rester discrète. Elle inspecta les blessures de cette dernière, commentant plus pour elle-même qu'autre chose. Rose la regarda faire muette, et légèrement impressionnée. Pourtant, malgré ses airs doux, l'ex-infirmière qu'était Bethany n'allait pas laisser gentiment la Stark se reposer. Comme elle lui fit bien comprendre le soir même. Une fois à peu près rétablie, elle la mettrai dehors. Rose avait eu de la chance de venir à elle si mal en point qu'elle en avait eu pitié, même pour une criminelle. Les rumeurs avaient vite fait le tour et malgré ses dires, la vieille femme savait à peu près ce qui s'était passé ce soir-là. Bien vite les journaux avaient vanté l'arrestation d'une bande de criminesl malfaisants depuis des années sur l'île. Un gentil article tout à la gloire du directeur Owling qui avait risqué son usine en danger pour y parvenir. Toute cette histoire donnait à Rose l'envie de vomir, ce dont elle ne se priva pas.

                          Bethany la libéra le lendemain après un bon repas, au moins avait-elle eu pitié jusqu'à ce point-là. Aidée de béquille, Rose eut tout le loisir de revenir à sa maison, désormais vide de tout occupant.... Et vide de sens. Elle resta ainsi, errant tel un fantôme parmi les chambres, amassant machinalement ce qui avait de l'importance ou ce qui pourrait lui être utile. Car elle savait bien que d'ici peu, on viendrait la chercher. L'île d'Akayama lui était un territoire hostile et une jeune fille avec des béquilles et un bras sertit de bandage correspondait un peu trop à la description du dernier fugitif. Bien entendu, les habitants ne l’identifieraient pas tout de suite mais plus les gens la verraient, plus ils feront le lien.

                          OooOOOoooo



                          Trois jours plus tard, Rose est dissimulée par l'ombre d'un porche. Elle a vendu assez de babiole pour se payer une place sur un navire. Le petit phare à l'entrée du port lui offre la protection parfaite aux yeux trop curieux en attendant l'arrivée des différents bateaux. Elle devrait probablement s'y présenter au dernier moment pour partir en ayant croiser le moins de monde possible. En attendant, son regard se porte sur cette île qui a été son foyer pendant près d'un mois. Le même laps de temps la sépare d'un autre départ, celui de son île natale. Elle s'était échappé d'un carcan familial alourdissant, le cœur rempli de rêve et d'espoir. Aujourd’hui, la petite fille a grandi. La vie s'est chargé de lui donner une leçon qui restera ancré dans son âme. Petit être fragile, incapable d'être utile à qui que ce soit, tous ses proches sont maintenant soit mort, soit emprisonné. Elle qui se voyait si brave, si courageuse, n'était rien d'autre qu'une gamine les yeux pleins d'étoiles. Elle rêvait de la vie de pirate, du frisson du danger, elle avait connu le quotidien de l'affamée sans le sou, de la terreur de la grande faucheuse. Elle avait été une gamine la tête plein d'histoire, elle était désormais une jeune femme. Se créant un masque de confiance, elle quitta alors le phare, pour aller acheter sa place sur le premier navire quittant ce caillou qu'elle avait aimé et qui l'avait rejeté...
                            Salut Salut.

                            Voilà ton premier commentaire sur ta présentation :

                            Descriptions :


                            Physique :

                            Sympa, vraiment sympa. Malgré une description physique très peu originale, je me suis laissé bercé par ton style. Un quasi perfecte niveau orthographe avec juste une faute trouvée :
                            « de longue bande de tissu rouge venant parsemer sa chevelure d’un peu de couleur. » : soit tu laisses au singulier et dans ce cas, le « de » est remplacé par « une », soit tu mets des s.

                            Psychologique :

                            Tu as l'air d'avoir un soucis avec les accords ^^
                            Ton orthographe est irréprochable (enfin de mon point de vue exépté ces petits soucis comme celui là : « Elle parait ne pas être intéressé », ou celui là : « elle les nomment » ou celui là « Parles-t-elle ».
                            Sinon une psychologie bien comme il faut, qui donne envie de lire l'histoire pour savoir d'où lui vient ce tempéraement.



                            Histoire :

                            C'est du succulent. Tu racontes bien l'histoire d'une petite fille naïve ne rêvant que de revoir son frère. La discussion avec le pirate est aussi très agréable, un peu tiré par les cheveux mais ton écriture nous fait oublier tout ça.


                            Test rp :

                            Dès le début de l'histoire, tu nous perds entre le présent et le passé simple. Fais gaffe de faire un choix dès le début. Tu multiplies les fautes comme celles là ce qui fait qu'il me faut parfois un moment pour comprendre quel est le sujet
                            Après tu te mets au passé et commence une histoire bien sympa. Chacun de tes persos ont un charme et on a vraiment envie de les connaître encore plus. Mais c'est looooooooong. Nous ne sommes pas dans un roman, mais dans un forum rp. M'enfin tu as de la chance d'avoir une bonne plume. Ca se lit bien donc je te pardonne. Tu as une façon très « visuelle » de rendre les choses, de telle façon qu'on a l'image en tête en te lisant et c'est vraiment quelque chose que j'affectionne. Le scénario n'est pas très compliqué, l'histoire d'amour bateau entre le chef voleur et la p'tite bourgeoise par exemple, mais ça rend quand même bien.






                            Au final :

                            Je lance un 900 Dorikis, parce que je n'ai pas souvent vu quelqu'un de noté à ça et que deux cent Dorikis juste pour un peu d'orthographe et une trop grosse longueur, ç'aurait été méchant.

                            Donc 900 D et je peux monter à 1 000 si tout le monde est OK.


                            Dernière édition par Sergueï Suyakilo le Mer 4 Avr 2012 - 20:16, édité 1 fois
                              Salut Rose, voila le deuxième com.

                              Je n'ai pas grand chose à ajouter sur la présentation. Simple, classique et de bon gout. Bien quoi, et bien écrit, ce qui est presque le principal.

                              La bio j'ai bien aimé, le milieu familial est très classique mais il rend pas mal (a transmettre à ton cousin donc, parce que c'est nettement plus crédible que son point de vue à lui) et j'aime beaucoup la relation puis le manque de relation que tu développes avec ton frère. Comme serguei, j'ai trouvé très sympa la rencontre avec le pirate. Si tu pouvais virer pareil ce serait pas mal, un peu de one piece et moins de carnage ça nous changerait des hors la loi du forum ^^

                              Le test RP... Bon c'est long, très long, et j'avoue que je me suis lancé la dessus avec un apriori sévère. Mais au final ça m'a beaucoup plu. Bon, comme je suis plutôt chiant sur les scénars y'a quelques points qui m'ont fait tiquer, les détails bizarre du genre "chacun fait son plan" et deux trois autres trucs sans trop d'importance. Mais à coté de ça tu nous offre une belle histoire avec tout ce qu'il faut pour un beau passif. Beaucoup d’archétypes très bien maniés, des enfants des rues, un amoureux transi, une gamine qui l'ignore, un drame affreux, un beau final...

                              Bref, bravo...


                              Bilan pour moi comme pour Serguei, 900 Dorikis

                              Plus qu'une voix d'admin et tu peux jouer.


                              Bye, Red
                                Bonjour bonjour, je rappelle juste à mes deux collègues que le max de départ pour une présentation c'est 800 dorikis, et qu'il y a un pallier pour les très bonnes présentations à 1000 dorikis, et un autre à 1500 dorikis. Mais il n'y a rien entre tout ça.

                                Je passe sommairement sur ta présentation : "tout est allez de travers." naaaaaaaaaaaaaaaan XD
                                Pas dès le début ^^.

                                "sur le visage fin de la demoiselle en talon" > là je t'avouerais que j'ai un doute : "s" à talon ?

                                "st bien plus dangereuse qu’il n’y apparaît" > n'y paraît.

                                "sans (trop) rechigné" > argh, rechigner.

                                Bref bref, malgré ces quelques fautes qui traînent c'est pas mal du tout. Niveau longueur je suis plutôt impressionné d'autant que la qualité reste constante au cours du texte (et que j'avais franchement peur du temps que j'allais mettre à lire le test rp). Tu jongles bien avec les temps je trouve, mais ça devient compliqué même si c'est souvent bon au niveau de la cohérence de te suivre. Il faut prendre un temps comme base et tout raconter en rappelant régulièrement la base. (ça c'est mon avis/conseil).

                                Tout cela est très bien, je pense que l'on peut monter à
                                1000 dorikis.