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Deux navires pour le prix d'un.

Rappel du premier message :



Pulupulu !


- Click. Mushi Mushi !
- Gnuiiallo ?...
- Commandant Arashibourei ! Ici le QG central ! Nous avons*...
- Chuuuut !... Moins fort spèc' de moule ! Pas b'soin d'gueuler j'vous entends ! Aaaarh putain d'migraine... où j'ai foutu mes cach'tons moi ?...
- Euuuh excusez-moi commandant, mais j'ai un nouvel ordre de mission pour vous. Il faut que je vous d*...
- Ouais ben balancez-le moi par écrit plutôt que d'réveiller toute la maisonnée avec vos conn'ries.
- Euh... oui. Voilà.
Kriiikriiikriii...
- Deux s'condes je lis... mouais... bof... nan en fait j'ai pas envie. Cette mission est prévue pour aujourd'hui, hors on vient tout juste de rev'nir d'mission avec mes loups. Tout un complexe de trafic de marshmallow empoisonné, vous voyez l'genre. C'était long et duraille, et on a fêté ça dignement toute la nuit. Du coup j'ai promis à mes hommes une journée non réglementaire de repos aujourd'hui, et j'tiens les promesses que j'fais à mon équipage. Vous voudriez pas faire de moi un parjure lieutenant ?
- Non non mon commandant ! Mais voilà...
- Voilà quoi ?! Mes hommes auront leur journée, point barre !
- C'est à dire que l'ordre vient du Colonel O'Brian en personne monsieur...
- Ah. Merde... Bon ben voyons voir... un équipage de pirate à massacrer... C'est tout ?! Ben fallait l'dire plus tôt p'tite tête ! Pas la peine de réveiller mes gars, j'vais faire ça en solo. Ça me dégrisera tiens... Te prend pas la tête, Ça sera fini avant la fin d'la matinée...
- Ben il est déjà 11h commandant...
- C'est bien c'que je dis ! Over !
Clong !


Ouaaaaaah !... *Baiiiille*... Bon aller, au boulot. Rien de tel qu'un p'tit massacre pour vous dérouiller après une bonne cuite. En tout cas s'agirait pas de réveiller la troupe, cette mission là j'compte bien m'la faire en solo. Huhuhu, depuis l'temps que j'me suis pas fait un p'tit plaisir en solitaire, ça va m'changer tiens ! J'ai même pas envie de prendre le Fenrir. A la nage que j'vais aller m'les farcir les flibustiers. A l'ancienne ! Douche à l'eau fraiche et exercices matinaux, c'est dans le manuel du parfait Marine ! Pourra pas dire que j'suis pas ça à la lettre huhuhu. Mais avant tout... où sont ces foutus cachets ?...

Trois effervescents on fond d'ma gueule empâtée plus tard, je récupère deux trois affaires sans faire de bruit avant de quitter sur la pointe des pieds la salle commune du régiment, squattée pour l'occaz'. J’enjambe mes hommes affalés pelle-mêle ça et là, ronflant comme pas deux au milieu des cadavres de bouteilles et de filets de bave. Tin' qu'est ce qu'on a pu s'mettre sur la gueule hier... Pas étonnant qu'ils pioncent comme des bêtes. Mais bon, ils ont l'ouï fine et l'instinct à fleur de peau, faudra pas que j'les ai dans les pattes ce matin. A moi tout seul qu'ils sont ces pirates huhuhu. Comment ça égoïste ! Moi ?! Roooh ça va hein... Une fois d'temps en temps... Sinon ils me les abiment tous et j'en ai plus pour moi ! Aujourd'hui sera mon jours. Qu'ils pioncent eux, ils l'ont bien mérité.



(...)

Moins d'une demi-heure et quelques nausées plus tard, je vadrouille au point indiqué par le rapport. Recoupant informations et probabilités, c'est dans ce coin que les experts de l'amirauté ont jugé que l'équipage de Squizzi "la scie" devrait opérer ses prochaines exactions. En tout cas c'est là que les navires marchands les plus riches passent, et que la surveillance et la plus faible d'ordinaire... Pas cette fois en tout cas, Tonton Toji est dans la place.
Me voilà donc écumant l'océan au grès des courants et des routes commerciales, laissant libre cours à mes sens aquatique les plus exacerbés pour repérer ma future proie. Je glisse donc tel un prédateur dans les eaux profondes, nageant lentement et sans efforts, ondulant dans les courants avec un regard acéré. Enfin... un peu vaseux sur les bords j'dois admettre. L'eau n'est pas si froide que ça, et l'alcool devait être frelaté... J'ai pas l'cerveau à 100% pour être honnête. Mais bon, "search and destroy", y a plus complexe comme mission. Je n'ai donc pas à me concentrer plus que ça pour enfin remarquer en direction de la surface une tâche sombre, indiquant l'emplacement d'un navire. Bingo ! Je laisse donc sur place les petits poissons barbiers qui en profitaient pour me faire une fraicheur, afin de remonter en direction de ma cible nouvellement acquise. Petit navire va bientôt sombrer huhuhu.

Plus je remonte des profondeurs, et plus l’excitation me prend les tempes. C'est toujours ça quand je me bats sous l'eau. Le naturel reprend l'dessus, comme si l'appel de mes origines était bien trop fort... J'me sens alors l'âme d'un monstre marin. Du genre qui coule sans distinction et sans la moindre forme de pitié. Va y avoir du carmin dans la mer c'est moi qui vous l'dis. Les poissons vont bouffer à l’œil pendant des jours. Ça va être un carnage !
Arrivée à la hauteur de la quille du navire, je stoppe ma lancée avant de m'y accrocher du bout des doigts. Un sourire de pure malveillance se peint sur mon visage. Héhéhé, on va faire ça lentement... J'veux savourer chaque cri. Toc toc toc... que j'tape sur le bois de la coque. Y a quelqu'un ? Attention j'arrive huhuhu.

Vlam !
Mon poing perfore la bois pourtant épais du navire, formant un joli trou où l'eau s'engouffre aussitôt. Bientôt plusieurs de ses petits camarades apparaitront de partout. De quoi donner du boulot et des sueurs froide à tout l'équipage tandis qu'ils essayeront de sauver leur embarcation. Huhuhu débattez vous misérables vermines, débattez vous. J'aime quand ma proie gigote encore tandis que je la croque.

Vrack !
Ça c'est le gouvernail qui lâche...



Dernière édition par Toji Arashibourei le Dim 10 Juin 2012 - 10:46, édité 1 fois
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"Non non mon colonel. Pas vu d'bateau mon colonel. Ou alors deux morceaux de bateau mon colonel. Prévenu trop tard mon colonel. J'ai fait c'que j'ai pû ; tous vengés mon colonel. Pardon aux familles tout ça tout ça mon colonel."

Mouais... Réglé comme du papier à musique. J'en suis encore à brasser les courants locaux et mes restes de migraine que déjà j'ai mon plan d'bataille de prêt pour le débriefing. Pour c'que j'en pense perso j'aurai envie d'parler d'réussite vu que les pirates sont hors courses, mais pas sûr que l'colonel O'Brian approuve. Au pire j'foutrais tout sur le compte de cagoule-man, ça lui apprendra à décapiter des capitaines qui sont pas capitaines mais qui le sont tiens. Bref, de toutes façons j'suis pas en état de trouver mieux pour le moment. Trop vaseux. Trop vénère aussi. Puis cette foutue musique de chapiteau qui lache pas l'affaire. Même l'impression qu'ça refait de plus en plus surface cette chienlit là.

En tout cas, l'est grand temps que j'me tire à grands batt'ments d'jambes. J'me suis assez pris l'choux avec cette affaire de dingue. Hop, direction le QG et mes loups qui ont dû décuvé d'leurs côtés depuis. Dans quelques heures on s'ra sur les mers, et adieux navires pirato-marchando-révolutionnaro-clownesque ! Ahahah chaque brasse est une libération, une joie ineffable, une... Nan en fait j'ai beau essayé d'jouer les enjoués, y a un truc qui chie encore dans la colle. Putain mais c'est quoi ?... J'ai sur l'bout du neurone un truc qui m'démange... tsss comme l'impression d'avoir oublié un truc important... « Hé, toi tu as pas envie de faire quelque chose de plus utile. C’est quand même toi qui a fait le plus de trou sur le bâtiment, tu pourrais nous aider à rejoindre une ile en contrepartie. » Oh putain mais c'est ça ! L'autre gueule de j'sais plus quoi ! Il a osé porter la main sur moi lui aussi ! A cause de c'con de clown j'ai pas eu l'temps d'percuter, mais il a pas encore mangé ses ratiches l'autre asticot. J'suis sûr qu'c'est un révo lui aussi tiens ! Je l'sens. Ni une ni deux je m'immobilise donc à trente mètres de fond, et fait aussi sec volte face avec la même vitesse que mon humeur belliqueuse ressurgit. Direction les décombres Toji, t'as un boulot à finir !


Sauf que des navires j'en trouve que des bouts. Tombant lentement vers les fonds marins au travers des puits de lumières que forme le jeu gracieux des vagues. C'est fou comme quoi lorsqu'on est sous l'eau tout parait plus calme et poétique... Bon trêve de conn'ries ils sont où les survivants nom d'une moule à deux têtes ? Aaaaaah les voilàaaaa... Hop, un p'tit coup d'poing dans leur rafiot et il m'suffira d'les entrainer un par un sous l'eau par les chevilles pour les noyer comme une portée de bébés. De bébés chats on est d'accord hein. Hinhinhin... ça va être marrant.

Gnih gnih gnih !

Que ?

Gnih gnih gnih !

Oh par tous les diables ! Ce fou... ce fou de clown a déchainé les abysses par ses rites zygomatiques impies. Des requins chatouilleurs ! Rigolous Requinus Mortifus. Les pires de tous. Une meute de vingtaine de spécimens qui -attiré par les rires de l'équipage- s'en viennent en quête de proies à chatouiller à mort avant de se repaitre de leurs chaires. Pauvres fous qu'avez vous fait ?... Mais tandis que je vois les silhouettes menaçantes nager en cercles, une idée me vient... malveillante... grandiose... Et comme signe du destin une autre chanson clownesque qui nous parvient. Ahahahah ils osent remettre ça ! Avec un sourire digne du top trois machiavélique, je me hâte de remonter jusqu'au radeau où je saisis une cheville au hasard. Quelques instants plus tard, le pauvre homme est sous cinq mètres d'eau. Mais avant qu'il ne se noie, j'aurais tout juste le temps de hâter son trépas en le chatouillant en force. Même devant les portes de Davy Jones, certains points sont d'une redoutable efficacité. Et tandis que ses rires nerveux noient ses poumons, ils aiguillent ainsi la meute de squale vers le radeau d'infortune, histoire d'être bien sûr qu'elle ne les rate pas. Quand il s'agit de témoins gênants et de vendetta, mieux vaut être sûr. Les voilà donc qui ciblent leurs futures proies, et qui remontent avec un appétit rehaussé.

Gnih gnih gnih !

Houlà ! L'est vraiment temps que j'me barre moi ! J'voudrais pas crever d'rire avec cette bande de looser qui n'aura que c'qu'elle mérite. Hop, je file, et mes amitiés au peuple de la mer messieurs. Huhuhu. Nage Nage, et cette petite musique qui finalement n'est pas si désagréable quand on l'associe à l'image d'une trentaine de prédateurs avides de rires et de chaire fraiche, huhuhu.

Tiens, j'ai l'impression d'avoir encore zappé quelqu'un moi...


(...)

Oh putain c'est pas vrai ! Cagoule-man !
Gromelemlemeuleu... Bon ben j'suis bon pour y retourner moi. Chier.

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Tout se passait merveilleuse bien, trop bien même. Le radeau de fortune qu’il venait de découper, flottait plutôt pas mal et était encore à la surface alors que les deux navires finissaient de disparaitre sous l’eau. La mer était calme et seulement troublée par les remous causés par le naufrage. Les marins se trouvaient tous des embarcations de sauvetages. Et contrairement à ce qu’il aurait cru, ils ne venaient pas spécialement s’agglutiner sur son radeau. En plus, le courant d’une marée montante les portait en direction de l’ile et ce sans le moindre effort. Mais comme annoncé tout allait trop bien et dans ces cas-là, la nature se fait un point d’honneur de rééquilibrer la balance.

Yukikurai se rendit compte aux têtes qu’ils voyaient que quelque chose allait se passer. Cependant, en marin d’eau douce qu’il était, il avait beau fixer la mer à l’endroit que tous regardaient, il ne voyait pas ce qui pouvait bien se passer. Soudain, les remous se firent plus forts et une énorme bulle d’air remonta à la surface provoquant une jolie vague. Il eut juste le temps de s’agripper à son radeau avant de se faire balloter dans tous les sens. Quand l’embarcation ralentit, il ne put s’empêcher de penser que c’était chouette comme sensation. Seulement cette vague qui aurait pu les envoyer directement sur la plage venait de faire le contraire.

Ce n’est pas tout, les autres naufragés ayant perdu leur bouée, ils se ruèrent vers le radeau. Ce fut une cohue digne du premier jour des soldes. Yuki eut peur pour l’intégrité de la structure, mais elle tint miraculeusement bien. Ils se retrouvèrent alors serré comme dans une boite à sardine et c’est là qu’une voix qu’il avait déjà entendu auparavant se mit à chanter une chanson de circonstance. De nouveau la magie fit son effet et Bakasaru oublia sa situation et se laissa porter par le courant sans bouger. En même temps, il n’avait guère la place de se trémousser.

Quand la chanson finit, ils devaient avoir à peu près regagné leur point de départ et voyait de nouveau assez bien leur ile salutaire. Par contre, ce qui avait changé c’est la présence d’une vingtaine d’éperon de squale qui tournait en rond autour de leur lunch box géante. Certes, ce n’étaient pas les créatures marine les plus grandes des océans, mais elles étaient gourmande et un peu vicelarde par leur façon de tuer. Bien sûr cette vision provoqua un mouvement de panique qui sur l’embarcation surchargée se solda par la chute de plusieurs personnes se situant aux bords.

HIhihhi
Hahahahahaha
Huhuhuh
Hohohohohohohhohohohohohhoohoo
Gnih gnih gnih !


Des bruits de rire accompagnèrent l’arrivée des requins sur leurs proies. Yuki observait incrédule, les hommes se débattaient, mais en même temps perdait des forces à se bidonner. D’ailleurs le résultat fut sans appel, ils disparurent tous un par un entrainer sous l’eau par ces sales bêtes. C’est alors que quelqu’un qui s’y connaissait un peu un faune aquatique lâcha sa constatation sur un ton des plus paniquant et paniqué.

« Ça doit être un banc de requin chatouilleur. Il vous chatouille pour vous entrainer sous l’eau et vous noyer. C’est vraiment pas cool comme bestiole. Que quelqu’un fasse quelque chose… »

Voilà pourquoi le peuple de Yuki ne s’aventurait jamais en mer, il y avait trop de monstre dangereux qui vous avale pour son quatre-heures. Bakasaru se sentait impuissant face à ces prédateurs de l’océan. Si ça avait été un monstre à poile ou à plume cela aurait été dans son rayon de compétences. Ayant chassé dès son plus jeune âge comme tous les enfants de chez lui, il a des stratégies pour combattre un tigre, capturer un hibou, mais il n’a rien dans son sac pour la poiscaille de mer auxquelles sa tribu voue un culte de peur. Le voilà donc qui observait la mer à la recherche d’une idée, d’une solution, d’un sauveur autre que lui.


Deux navires pour le prix d'un. - Page 3 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Deux navires pour le prix d'un. - Page 3 Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Deux navires pour le prix d'un. - Page 3 Steamp10
"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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    L’eau était glaciale et diantre que les rires des requins semblaient diaboliques. Rydd n’en menait pas large surnageant pour ne pas se faire avaler par les vagues. Il avait pour l’instant été épargné par les animaux chatouilleurs mais déjà quelques uns des hommes près de lui étaient prit de spasmes qui faisaient travailler les zygomatiques. Pas d’échappatoires possibles dans l’endroit, les animaux étaient maitres du lieux et Steiner étaient trop éloigné du rivage pour tenter une quelconque fuite. Désemparé il cherchait une idée lumineuse, il croisa bien le regard apeuré d’un matelot tout près de lui.

    -«T’as pas une idée pour t’en sortir toi ? Je suis un peu à court d’idées…»

    Le matelot semblait trop effrayé pour émettre le moindre son. Mais Rydd s’inquiéta fortement lorsqu’il constata que la physionomie de son interlocuteur prenait une toute autre orientation. En effet le matelot commençait à bouger subrepticement la bouche. Le chasseur de primes ne lâchait pas cette bouche des yeux, attendant peut être un miracle. Les lèvres de l’inconnu commencèrent à se mouvoir de plus en plus, elles allaient de haut en bas rapidement. Puis soudain, ce fut le drame, et Rydd s’exclama tant il fut prit de stupeur. Son voisin venait d’exploser de rire et s’esclaffait furieusement, il parvint néanmoins à parler d’un ton extraordinairement chaleureux.

    -«HAHAHAHA ! ON VA TOUS ! HAHAHA ! Y PASSER ! HUHUHUHU»

    Médusé Rydd entreprit de s’éloigner et commença à nager. Il avalait les mètres en même temps que l’eau de mer mais il constata bien vite que des ombres se rapprochaient de lui à grande vitesse jusqu’à tournoyer autour de lui. Une ombre se rapprocha, c’était un de ces fameux requins chatouilleurs. Sa tête émergea et ce fut une vision apocalyptique, le requin affichait un large sourire et riait d’un rire indescriptible.

    Spoiler:
    -«Bon sang… Si on m’avait dit que j’allais mourir de rire…»

    Se furent les dernières paroles intelligibles du Tigre Rouge puisque le requin replongea et s’en vint lécher les pieds du traqueur. Ce fut probablement la sensation la plus ambiguë de la carrière du chasseur de primes, à la peur de mourir se mêlait le sentiment de béatitude d’un léchage de qualité effectué par un prédateur roué à cet exercice. La langue du squale parcourait la plante des pieds de Rydd avec virtuosité et il jouait une partition qui emportait sa victime dans un tourbillon de rire. Le Tigre Rouge se mit alors à effectuer une pseudo danse en se tortillant en tous sens tout en frappant l’eau. Parcouru de spasmes incroyables il ne pouvait que rire. Il tourna son regard humide vers le matelot qui riait tout autant que lui. Les deux hommes riaient donc avec démence en attendant la mort.

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Gnih gnih gnih !


Quels rires abjectes... Plus je m'en rapprochais, et plus j'avais cette horrible sensation qui me remontait le long d'la colonne vertébrale. Brrrr... c'est pas une belle façon d'creuver pour sûr. Enfin bon, à condition qu'il en existe des belles évidemment. Mais toujours est-il que c'est une mort digne de la sale bande de petits égoïstes qui n'ont cessé de m'casser les burnes sans la moindre pensée pour ma pauvre gueule de bois. Bande de salauds, vous allez me l'payer. Et dans pas longtemps d'ailleurs que m'soufflent mon p'tit doigts et ces neufs confrères ! Car de là où je suis -c'est à dire dans la fraicheur d'un courant à vingt mètres de fond- j'ai une magnifique vue du dessous sur la scène qui se déroule à la surface. Un à un, les pirates et les simili marchando-pirato-révolutionnaires coulent dans des soubresauts fatals, avant d'être dévorés à grands coups de sourires ricanant. Beurk. L'eau en a pris une jolie couleur carmine, dans laquelle les rayons de lumière plongeant dansent étrangement. Moins-beurk pour le coup. De temps en temps, un bout ; qui coule lentement autour de moi avant d'être la proie de poissons charognards plus petit. Une main... un pied... une perruque de clown... Ah ? Bien fait pour sa gueule tiens ! J'me disais bien que cette foutue musique s'était amenuisée. Si seulement y avait pas ces rires... ces rires qui emplissent l'eau et qui la sature de toutes leur panique et leur douleur... Z'ont leur utilité remarquez : ils attirent d'autant plus de prédateurs et les plongent dans une frénésie bestiale, qui n'a rien à envie à la soif de sang des autres squales... Héhéhé, c'est marrant à voir en tout cas.


Alors depuis quelques instants, j'me suis posé entre deux courants stationnaires, et je mate. J'hésite. J'm'interroge. Faut-il que j'aille sauver cette bande de zig' pour mieux leur faire la tête au carré de mes propres mains... Ou bien vais-je me contenter d'admirer le spectacle en m'fendant la poire moi aussi. Cruel dilemme... Car si j'ai toujours adoré rouster les branlots, faut bien avouer que zieuter des humains lutter contre les forces des océans ça m'a toujours fait poiler aussi. Enfin, surtout s'ils foirent évidement. Je prends donc le temps de calmement réfléchir et de sortir quelques cachets effervescent d'une de mes poches hermétique, avant de mes les enfiler dans les branchies ; puis je croise les bras peinards, bien à l'abris de la meute aquatique. De toutes façon, contrairement aux gars au d'ssus, j'suis pas aux pièces. Raaah, et cette putain d'migraine qui joue au yo-yo dans mon crâne... Faut dire que l'concert de gloussement funèbre n'aide pas. Mais que voulez-vous, quand on prend une place pour un spectacle sons et couleurs, c'est pas l'un sans l'autre.

Mais comme je sens que ma bonne humeur remonte en flèche, je m'décide à rester planter là avec ce léger un sourire aux lèvres qu'on m'connait bien. Le drame promet de durer un moment, et je rate jamais une bonne occaz' de m'amuser un peu. Surtout qu'ça arrive pas non plus tous les jours quand j'suis bloqué au QG. Alors pour une fois que j'suis peinard, autant en profiter un minimum histoire de pas bouder sa chance dans une aventure qui sentait bien la poisse à la base.



Puis j'pourrais toujours dire dans mon rapport qu'ils se sont fait bouffer avant que j'puisse les aider.
Ça m'fera mentir qu'à moitié pour une fois huhuhu.

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Bon pour le moment, visiblement la panique empêchait un peu tout le monde de réfléchir ou bien personne ne savait ce qu’il pourrait bien faire pour essayer de se sauver les miches. Donc pour l’instant ils se laissaient porter par le courant vers la rive en se tenant du mieux qu’ils pouvaient à l’embarcation. C’était une solution qui n’en était pas une, mais elle avait l’air assez efficace. Les prédateurs voraces étant occupés à régler leur compte à tous les malheureux qui étaient tombés à l’eau suite au mouvement de panique, ils eurent un moment de répit plus ou moins long. Cependant, ces bestiaux-là c’étaient un peu les piranhas des mers, pas les plus gros prédateur, mais capable de manger une quantité pas possible en un rien de temps. D’ailleurs leur festin faisait un bruit horrible, entre leur ricanement et le sang qui colorait la mer. C’était plutôt gerbatif comme spectacle.

Quand le spectacle se calma, ce fut à ce moment-là que les ennuis revinrent vers le radeau. Les requin avaient encore faim et venaient essayer de débusquer leur proie de leur cachette. Ils commencèrent à venir un à un percuter l’embarcation. Les chocs manquèrent d’en envoyer plusieurs à la mer, mais ceux qui restaient tenaient trop à la vie pour tomber si facilement. Voyant que personne ne réagissait au fait que les requins osent se ramener si près de la surface, Yuki se dit qu’il fallait faire quelque chose. Au final, ce n’était que de gros poissons. S’ils venaient à la surface ce serait comme pécher du bord de la rivière et ça il savait le faire.

Yukikurai se leva en dégainant son wakizashi de son fourreau. Il avait à de nombreuse reprise chassé des poissons d’eau douce avec cette arme. Ce n’était pas la plus adaptée, mais il avait trouvé un moyen efficace de s’en servir. Il tenait fermement la floche de tissus bleus qui pendait à son sabre et lançait la lame vers le poisson, bénéficiant alors d’une meilleure allonge. Il se coucha à plat ventre, la tête dépassant un peu du rebord et leva son bras droit prêt à frapper. Quand le squale arriva, il l’harponna. Celui-ci se convulsa de douleur et fit demi-tour pour reprendre ses esprits. Yuki lui tira vite sur la floche pour récupérer son arme avant que le requin ne parte avec. Un deuxième arriva et eut droit à la même sanction, pour un coup au radeau c’était une belle plaie profonde du côté de leur nageoire dorsale.

Il repoussa ainsi quelques attaques avant de remarquer un fait étrange. Il semblerait qu’une fois blesser, le requin chatouilleur perde son envie de rire et ainsi, la plus grande partie de son efficacité à la chasse. Ses chatouilles n’ayant plus de conviction perdaient leurs efficacités. Voilà peut-être le moyen de s’en sortir. Cependant, il restait le problème du nombre de ses saloperies-là. En tout cas tout espoir n’était pas vain. Yuki continua à harponner tout ce qui passait à sa portée en sauvant peut-être l’un ou l’autre naufragé.


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Y'a un moment où le mal aux couilles, ça disparaît. Au moins un chouilla. En tout cas, y'a un moment où on commence à pouvoir marcher en canard. C'était à ce point qu'en était arrivé Kyoshi. À ceci près qu'à moitié sous un tas de gens divers, il n'y avait pas trop moyen de marcher. Enfin, passons sur les détails. Avec l'apparition des squales, la situation était devenue encore un peu plus critique. Comme un phénomène de physique non-linéaire... Tout va (plutôt) bien, tout va (plutôt) bien... Puis rien n'va plus, tout explose. Là, ils étaient au moment juste avant que tout explose et qu'ils se fassent tous bouffer. Perspective peu réjouissante qui poussait heureusement les gens sur le navire à ne pas rire. Vous imaginez, si Kyoshi se faisait manger par un requin chatouilleur? Ou pire, s'il se faisait bouffer une main? Son utilité à la science, à la connaissance humaine aurait été réduite à rien! Au moins, c'est ce qu'il pensait.

Mais n'empêche qu'il fallait essayer de sauver les derniers survivants à l'eau qui n'avaient pas encore cédé, qui vivaient toujours malgré l'oppression hilarante des bêtes. D'ailleurs, parmi tous ces survivants, il y en avait une autre, de bête. Le type qui s'prenait pour un super-héros mais qui tenait plus du super-zéro-méchant-pabo. Il se trouvait encore à la flotte, à côté d'un autre gars, pas très très loin du radeau de fortune (ou d'infortune, selon l'angle). Il regardait un groupe de squales d'un œil circonspect. Ça sentait plutôt mauvais pour eux. Pendant que certains repoussaient les assauts sur le radeau, blessant les ennemis un par un, quelques-uns tentaient de faire avancer le radeau vers l'île en prenant garde de ne pas se faire chatouiller alors qu'ils ramaient avec leurs bras.

- Ohla! Encore deux hommes à la mer! Ramez vers eux!

- Où ça? Où ça?
- C'est d'quel côté du radeau? J'les vois pas.
- À droite.
- C'est où l'avant.
- Par là.
- Ah ben ouais, là, j'vois tout d'suite mieux!
- Un peu à gauche par rapport à la direction de l'île.
- Ah, enfin un gars sensé!
- Eh les gars, il a du sens, et même une direction, c'doit être un vecteur, non? Hahaha!
- Mmmmh... Mec, on t'connaît pas mais d'abord c'est pas marrant, et à force de rire, tu vas attirer encore plus les requins, alors FERME-TA GUEULE!
- Eh mais, l'gars à la flotte... C'est celui qui a tué l'capitaine! L'saucisson rouge!
- Eh moi, j'ai pas qu'ça à foutre que d'risquer ma vie pour ce mec, on va droit vers l'île, hein!
- Ouais!
- Eeeeh, les potes! Moi aussi j'suis à la flotte juste à côté! S'il vouuuus plaît!! Aidez-moi!


- Oh bordel! Depuis quand l'homme est une créature aussi égoïste! Il a commis un crime, il sera jugé en temps en en heure. Mais il ne crèvera pas ici sous nos yeux. Je n'aurai pas ce sang sur les mains. Et en plus, y'a votre pote à côté... Vous voulez vraiment les laisser crever?

- Il a pas tort, le vieux chapeau...
- NAN! J'men fous, j'veux vivre moi!
- Eh, mais on va pas abandonner Tryphon...
- Tryphon, c'est comme Syphon, tu vas voir que y'en a un qui va apparaître sous lui et qu'on va tous mourir!
- C'est quoi ces superstitions débiles, mec...
- ...


S'engagea alors un combat entre les différents rameurs. C'était la jungle! Certains ramaient droit vers l'île, d'autres vers les deux menacés d'extinction. Et c'est à ce moment qu'il commencèrent à se bidonner. Un instant, Kyoshi se dit qu'ils devaient se foutre d'eux. Un court instant. Puis il comprit. Ils étaient dans la mouise jusqu'au cou.

- Plus vite! Et tendez leurs vos bras! Et continuez de faire gaffe à pas vous faire choper!


Dernière édition par Kyoshi Okabe le Lun 26 Nov 2012 - 19:04, édité 2 fois
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    Rydd riait, s’esclaffait, se bidonnait, gloussait et ce pour le plus grand plaisir du prédateur à longue langue. Celui-ci avait manifestement décidé de jouer davantage avec sa proie que d’accoutumée. Le timbre de la voix, les mouvements désarticulés ou peut être même ces mollets musculeux provoquaient une envie de prolonger le plaisir chez le squale. Le chasseur de primes surnageait maintenant depuis quelques minutes et nul doute que la partie allait bientôt se terminer. Paradoxale situation que de rire en attendant sa mort, si proche, si inéluctable. C’était pourtant ce qui se passait sous les yeux d’hommes présents non loin et ayant la chance, eux, d’être hors d’atteinte sur un radeau de fortune.

    La sommaire embarcation semblait être la solution à ce cornélien problème de requin chatouilleur. Mais une analyse même rapide permettait de mettre le doigt sur un problème majeur. En effet le radeau, plus constitué d’un amalgame de débris qu’autre chose, accueillait déjà un nombre impressionnant de personnes. Pire encore le pseudo équipage semblait en proie à un véritable cas de conscience. On pouvait entendre de très loin, et ce même par dessus les rires alambiqués des victimes, les conversations animées du groupe. Certains semblaient clairement décidés à venir en aide à une majorité d’hommes mais la fibre altruiste n’était définitivement pas si présente chez tous les matelots de fortune. En effet d’autres plus couards ou, il faut le dire, plus intelligents, étaient fermement opposés à l’idée de réaliser un détour périlleux les mettant tous en danger. Et c’est ainsi que la conversation se prolongeait pour le plus grand déplaisir d’un Rydd Steiner complétement médusé par la scène.

    La situation commençait à devenir périlleuse tandis que le radeau faisait du surplace. Tantôt l’on donnait un vigoureux coup de rame à gauche aussitôt suivit d’un non moins volontaire coup de planche à droite tant et si bien que l’embarcation n’avançait pas d’un iota. Pour complexifier l’affaire un autre squale était venu rejoindre un de ses congénères et avait décidé de s’attaquer également aux pieds du malheureux Rydd. En requins habiles et expérimentés, les deux poissons s’étaient donc réparti la tâche et jouait chacun avec un membre inférieur de la victime. Face à des attaques si traitreuses et maintenant doublement plus efficaces, la débandade ne fut pas longue. Bientôt Rydd glissa peu à peu dans la mer comme s’il s’enfonçait inexorablement dans sa propre tombe fraichement creusée. Il discernait encore les membres du radeau indiquant chacun de l’index une direction différente.

    Plus que quelques centimètres avant que la bouche de Rydd n’entre définitivement dans l’eau, il fallait trouver une phrase de fin digne du personnage. Rapidement cela lui vint à l’esprit, c’était un de ces éclairs de génie que parfois l’on a à l’orée de la mort. Il hurla donc à gorge déployée pour qu’un maximum de personnes l’entende.

    -« Me voilà requinqué ! »

    Et il s’enfonça lourdement dans l’eau froide et sombre de la mer. Rapidement il manqua d’air, sa vue se brouilla et il perdit connaissance. Rydd Steiner, le tigre rouge de Saint Urea n’était plus…

    Curieusement la mort n’était pas si sombre, le chasseur de primes revoyait devant lui les scènes de sa jeunesse. Il se revoyait jeune garçon découvert par un Manfred Tigan dans sa meilleure période, son visage de jeune garnement repassait devant lui avec de plus en plus de netteté.

    Il revoyait ce visage juvénile, dénué de toute violence. Il était un enfant comme les autres, plus turbulent certes, plus taquin surtout. Mais il était loin de s'imaginer à l'époque qu'il deviendrait un combattant si redoutable. Il avait le visage de ces quatorze ans, Manfred n'allait pas tarder à le trouver, à le faire renaitre...

    Soudain c’est le visage dur et froid de son mentor qui apparut dans ses rêves. L’homme le regardait d’une manière si condescendante, si supérieure que le plus fier des guerriers se serait affaissé, accablé par la puissance de ces yeux. C’est alors que le Manfred imaginaire s’adressa à Rydd d’une voix lointaine.

    -«Instruire un imbécile, autant soigner un mort…»


    Ces mots Rydd les avaient déjà entendu lors de son apprentissage. Il se revoyait luttant dans la jungle sous le regard instigateur de Manfred. Il entendait encore les soupirs désespérés de son maitre. Pendant de longues années d’entrainement il avait vécu dans le doute, dans le mépris, parce que cela forge, parce que c’est la seule méthode convenable. Toutes ses expériences passées lui revenaient à l’esprit, son sang bouillonna dans ses veines, son cœur palpita de nouveau et ses yeux s’ouvrirent. Des yeux dépourvus de toute humanité. Une force inconnue palpitait autour de lui et les requins qui l’entouraient furent instantanément effrayés.

    Le plus proche des requins ne put réagir assez vite, il venait d’être agrippé par un Rydd furieux. La pupille de l’animal se dilata devant le visage de la proie devenue prédateur, il n’y avait plus de rire, plus de peur, juste une impression de sauvagerie qui s’imposait tout autour de Steiner. Aussitôt se fut la débandade au sein du banc de prédateurs, le requin toujours fermement maintenu fit surface et nagea à grande vitesse vers l’île. L’on percevait aisément les hoquets de terreur du requin qui voulait se libérer de l’étreinte meurtrière de l’homme à la tenue rouge. Le duo fila à vive allure vers l’île et termina sa course sur la plage. Rydd se trouva sur ses pieds en un instant et se précipita sur le requin, il lui délivra un tel coup de pied que celui-ci s’envola sur plusieurs mètres pour retomber loin, bien loin dans la mer.

    En définitive le traqueur était sauvé mais toujours animé d’une fureur sanguinaire de telle sorte qu’il cherchait déjà du regard un nouvel adversaire à affronter…


Dernière édition par Rydd Steiner le Lun 14 Jan 2013 - 22:26, édité 1 fois
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Gnih gnih gnih !

On a beau dire, c'est important d'savoir garder son sens de l'humour. De savoir - même dans les pires moments - rire de tout. Bon ok, là dans l'cas présent s'agit pour ma pomme de m'fendre la poire en voyant des types s'faire zigouiller. Il est admit communément en bonne société que c'est pas forcement le genre de sujet qu'on utilise en cofférence pour dérider un public, mais là dans le cas présent il s'agit d'type qui m'ont passablement gonflé, alors j'adapte mon sens de l'humour déjà plutôt large pour le rendre franchement élastique. Bref, je m'poile franchement à voir dans le désordre le plus jouissif toute la clique de pirate se faire boustiffailler, à moins qu'il ne s'agisse de révo... ou alors de marchands, j'sais toujours pas mais j'm'en tamponne le coquillage à vrai dire. Qu'ils crèvent, ça leur apprendra à n'pas avoir de bol et à vivre dans un monde ou les alcool précèdent les gueules de bois.
Quoique là dessus, j'dois admettre que mater ça du fond des mers, avec la p'tite fraicheur des courants et le spectacle en prime, ça m'en a fait presque oublier ma migraine tiens ! De toutes façons, le coup des cheveux qui poussent à l'envers ça tient jamais bien longtemps chez nous autre les Hybrides, faute de cheveux. Bien fait pour votre gueule les mammifères tiens, huhuhu.

Gnih gnih gnih !



Me voilà donc tout réjoui qui fait profil bas, le cul confortablement posé sur un massif d'algue marine en attendant que finisse le repas des requins et qu'ils se taillent sans faire attention à moi. Vu le merdier où cette sale bande de perméables se trouve, m'étonnerait qu'ça prenne encore dix plombes. Sont foutus. Cuits. Ou plutôt crus en fait. Pas un ne survivra à cette matinée chaotique huhuhu.

Ou pt'être bien qu'si. Bordel. J'me f'sais une joie d'voir enfin mister slip d'okama s'faire noyé comme il le mérit'rait quand le vl'à qui par je n'sais quelle magie se retrouve à faire du rodéo et à prendre la tangente. Et puis quoi encore ?! Si tu crois que j'vais t'laisser filer comme ça tu t'plantes mon coco ! Ni une ni deux je quitte mon attitude passive pour filer aussi vite que mes palmures me l'permette au raz des fonds, afin de rattraper le fuyard sans pour autant me faire repérer par les autres squales.
Sauf que j'aurais pas l'temps d'faire le tiers du quart de la moitié du chemin qu'un étrange et inquiétant bruit résonnera dans l'eau. Un bruit du tréfonds des plus obscures courants. Un bruit qu'on entend rarement dans des zones avec aussi peu de fond. Un bruit qu'on entend encore moins deux fois, faute d'assez d'vie pour ça... Je tressaille... et me retourne vers l'ombre massive qui lentement perce l'ombre des profondeurs.

Bouhouhouh...


Par tous les enfers d'Impel Down... Un Cachalot dépressif. Depressus Baleinus Interventis. Et un vieux... Un mâle dominant même. Dominant par son âge, par sa taille, et surtout par son insatiable envie de pleurer et d'se faire consoler, quitte à tuer tous ses auditeurs tant sa dépression est contagieuse. Putain, les rires des marins et des requins ont du l'attirer loin de son territoire, je n'vois qu'ça comme explication. Oh putain faut que j'me tire avant de ... avant de... avant d'être pris dans sa terrible et fatale aura de mélancolie ! Je dois quitter la zone au plus vite... je dois résister à son appel déprimant...

Bouhouhouh...

Tant pis pour Cagoule-man ! Tant pis pour le hamster nain et l'autre face de j'sais plus quoi ! Me tirer ! Vite avant que les larmes ne montent aux yeux ! Je file aussi vite que je peux, me bouchant les oreilles face à ce danger émotif... Mon cœur s'étreint alors même que je bats en retraite précipitamment. Ma seule consolation sera qu'ces couillons à la surface mourr'ont peut être de dépressionnite aigüe plutôt que de rire. L'ascenseur émotionnel fatal quoi.

- ...snif.



On en rirait presque si c'était pas si triste à dire...

- ...snif.

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Cela faisait un moment qu’un semblant d’organisation avait vu le jour. Yuki tentait de harponner comme il le pouvait les squales qui passaient à portée. Les autres ramaient du mieux qu’ils pouvaient pour diriger le radeau. Le seul problème c’est qu’ils n’étaient pas d’accord sur la destination. Encore heureux que la marée les poussait vers la terre et non vers le large, sinon jamais ils n’arriveraient à bon port, avec chacun qui fait ce que bon lui semble.

Soudain, une série d’évènements des plus étranges se produisirent. Premièrement, on vit passer l’homme masqué qui chevauchait l’un de ces maudits chatouilleurs. Comment s’y était-il pris ? Là était toute la question, mais peut –être cela était dû au fait que les requins commençaient à agir bizarrement. Leur rire ignoble s’estompa. Yuki pu alors voir les ailerons des requins s’agiter dans tous les sens comme s’ils sentaient que quelque chose de dangereux, même pour eux approchait. On entendit alors, un lointain BOUHOUHOU….

Les squales se firent aussitôt la malle, sauf peut-être ceux qui étaient en plein festin, trop occupé pour se soucier du reste. Et les hommes dans tout cela, que faisaient-ils ? Eux bien incapable de sentir un danger plus grand encore s’approcher. Pourtant, les signes ne trompaient pas, des prédateurs ne fuient que devant un prédateur encore plus gros. Mais, non ils continuaient d’avancer en zigzag, deux coups de rame d’un côté, trois de l’autre. Yuki, lui, voyant que les ombres des squales disparaissaient, se jeta à l’eau pour rejoindre le rivage qui n’était plus si loin. Tant pis un peu de chacun pour soi n’a jamais tué personne. Il n’avait fait que quelques mètres quand un autre BoUHOUHOU… plus proche et plus puissant retentit. Yuki se sentit alors triste d’abandonner les autres. Il fit demi-tour et entreprit de pousser l’embarcation de derrière, tant soit-il qu’elle en ait un. La puissance de ses jambes étant bien supérieur à de petits bras désordonnés, ils avancèrent dans le bon sens. La manœuvre fut bientôt facilitée par le plongeon d’homme à la mer, allégeant le bousin. Le seul hic était l’expression de désespoir qu’affichait leur visage au moment de sauter.

Quand il eut enfin pied, il lâcha l’embarcation et rejoignit la plage comme une âme en peine. D’où venait cette peine, il n’en avait aucune idée. Seul son instinct de survie, moins émoussé que ceux de personne originaire d’ile plus clémente et moins sauvage que son Haruame natal, lui disait de quitter cette plage et de s’enfoncer momentanément dans la forêt qui s’offrait à lui. Alors qu’il avait atteint la lisière de la forêt, il se rendit compte qu’il pleurait. Les larmes coulaient toutes seules sur son visage trempé et salé. Il se retourna une fois vers la côte et put voir un jet d’eau s’élever dans le ciel suivi d’une énorme nageoire caudale. Yuki se perdit dans cette verdure qui ne représentait surement qu’une petite partie de l’ile. Il se trouva un bel arbre, auquel il grimpa, s’assit et médita, submerger par cette vague de nostalgie, se replongeant dans sa jeunesse.

Des images défilèrent dans sa tête, lorsqu’il était jeune et que les autres enfants le tourmentaient, il partait se ressourcer dans la nature. Il grimpait dans les arbres, puis se mettait à pleurer silencieusement quelques minutes. Puis quand ça allait mieux, il explorait la nature, pour parfaire ses talents de chasseurs qui ne voulaient pas se manifester étant jeune. Il lui arrivait même de jouer avec des singes. Ces images heureuses, de lui jouant parmi les primates, lui remit du baume au cœur et il rouvrit les yeux.


Deux navires pour le prix d'un. - Page 3 229f206b0ad68563dc50c5d95741feb2Deux navires pour le prix d'un. - Page 3 Kuroko.no.Basuke.600.1903798 Deux navires pour le prix d'un. - Page 3 Steamp10
"C'est en forgeant que l'on devient forgeron, c'est en voyageant que l'on se forge un nom"
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Entre les gens qui avaient sauté à l'eau et ceux qui avaient couru vers la forêt, il ne restait plus grand monde sur la plage. Seulement une bande de loques humaines. Parmi eux, notre bon vieux scientifique. Depuis l'arrivée dans les parages de la baleine... Ou du cachalot, difficile de distinguer à travers les yeux humides. Mais depuis cette arrivée, les choses avait encore empiré, en un sens. Certes, ils étaient enfin parvenu à toucher terre, mais tous les braves marins s'étaient séparés en proie au désespoir. Et pour survivre sur une île déserte, ce n'était certes pas la meilleure des idées.

Kyoshi n'avait pas échappé au pouvoir subtil de l'animal. La vie avait été dure, ce jour-là. Entre les assauts répétés et passablement désagréables qui avaient manqué de le castrer et l'intervention de cet homme-poisson marine aussi détestable que détesté... Et ce chasseur de primes supposé aider l'équipage au cas où et qui avait décapité le capitaine dont le sang tachait toujours ce qu'il restait du costard du physicien... Et ces mouettes venant mettre leur touche personnelle au tableau. C'était vraiment une foutue journée de guigne comme on en vit rarement. Et voilà qu'ils se retrouvaient sur un île déserte, sans plus rien pour subsister. Il n'en pouvait plus, le malheureux. Envie d'en finir. Envie de quitter cette Terre de souffrance.

Mais le fin mot de l'histoire, c'est que quand la poisse vous tient, elle ne vous lâche jamais. En témoignera cette branche d'un arbre dans la jungle. Le cul par terre du malheureux aussi.

* Bizarrement même les branches n'arrivent plus à me supporter... *

En trois secondes, elle s'était cassée.

* Et j'ai l'air con, la chemise nouée autour du cou... Super. J'aurais mieux fait de me défenestrer, nom d'un sigma. Ah non, y'a pas de fenêtre, y'a pas un péquenot pour venir s'installer sur cette île paumée. Il ne me reste plus qu'à aller me noyer. *

Mais non... Plusieurs fois il tenta. Le courant le ramenait inlassablement sur le rivage. La vie est dure... Et les femmes sont chères. Ouaip. Et à cette pensée, il sombra encore un peu plus dans la dépression.


***

Trois jours entiers. C'est ce qu'il fallut au cachalot pour réussir à se suicider. Et malgré cela, la vue de sa dépouille, échouée sur la plage, continuait d'emplir les gens de désespoir. Ceux qui étaient toujours en vie. Les autres n'en surent jamais rien. Ils avaient fuit dans la jungle, souvent par hasard, avant de se retrouver assez loin du champ de dépression. Puis d'autres étaient morts encore. Pas tous. Quelques-uns, parmi lesquels deux révolutionnaires et un clown, finirent par atteindre une plage. Et encore plus tard, un bateau de la marine vint les chercher, mais ça, c'est une autre histoire, pour les bonnes poires.
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