>> PhysiqueBon, c'est vrai, Stia ressemble beaucoup à sa soeur. Vraiment, vraiment beaucoup. Après tout, elles sont vraies jumelles! Mais bon, il est possible de les distinguer, je vais vous expliquer.
Physionomiquement, elles ont le même mètre soixante-neuf, et rangez ce mètre, je vous assure que c'est au millimètre près! Avec les formes également, c'est l'impasse, car bien qu'elle mange beaucoup plus, Stia fait aussi plus de sport, et ça compense. Hé, pour le poids, rangez vos bloc-notes, vous ne saurez pas! ...Enfin, c'est bien là où il faut, quoi. Peut-être Erin est-elle légèrement plus svelte...? Je vous épargne l'investigation, mais pour le reste, c'est l'identique parfait: le même teint de peau clair, les mêmes yeux gris comme l'acier, surmontés de sourcils certes fins mais expressifs, le même nez un peu rondouillet, la même bouche avec une lèvre inférieure plus épaisse d'où sort exactement la même voix claire un peu grave. Pas évident avec toutes ces ressemblances, hein? Bon allez, je vous aide.
C'est pour leurs cheveux que leurs goûts ont divergé: Des longs cheveux châtains hérités de maman, Stia a gardé la couleur naturelle, hormis quelques mèches qu'elle a teintes en rouge vif par pure fantaisie. Et contrairement à sa grande soeur, la jeune mécano les laisse pousser à la sauvage, avec quelques boucles fournies. Elle ne se contente de les attacher que quand elle a les mains dans le cambouis. Rien qu'avec ça, c'est plus facile hein?
Allez, on passe aux reste, mais ça c'est tout vu du premier coup d'oeil. Pour les vêtements, les deux soeurs sont depuis toujours branchées sur le style steampunk, tradition de la maison. Enfin, steampunk et froufrous. Un mélange de renaissance et de mécha en fait. Le premier pour faire plaisir à maman, le dernier pour papa. Comme le reste, c'est resté. Certes un peu compliqué à trouver, mais pas infaisable, surtout quand petite soeur est fan de mécanique et que grande soeur est une vraie mordue de couture et de mode. Leurs couleurs respectives, au départ c'était un moyen de les différencier. Maintenant, c'est un automatisme: le rouge c'est tout pour Stia, le violet pour sa soeur. La cadette a préféré le noir et sa soeur le blanc, mais leurs corsets et bottes en alliage de titane et de fer sont bien les mêmes, et créés par la cadette.
Pour le reste, chacune a adapté les petits détails à son style personnel. Contrairement à sa soeur très distinguée, Stia est un vrai garçon manqué, toujours à courir et se battre. Alors elle a demandé à sa soeur de lui coudre des petites ceintures verticales sous sa jupe, pour pouvoir remonter celle-ci quand elle court ou se bat. Question de praticité. Sa main gantée de noir, c'est devenu indispensable pour quand elle tire au fusil, pour éviter de se salir les mains avec la poudre. Quant aux lunettes de visée, Pas besoin de vous faire un schéma pour deviner à quoi ça sert, hein? L'épaisse ceinture à sa taille ne sert pas tellement à retenir sa robe. En fait des attaches ont même été cousues: c'est la jupe qui tient la ceinture. Bizarre? Mais non, car elle abrite tout plein de petits outils très utiles pour une mécano, une bonne petite quantité de munitions pour ses revolvers, et derrière, il y a deux gros lacets pour accrocher son fusil à l'horizontale. Le tout est très lourd, d'où les petites attaches. Etrange au premier abord mais pratique dans le fond, hein?
Ah, les étranges rouages que vous remarquez un peu partout sur elle, ce sont des fantaisies de Stia. Oui, la miss, à défaut d'aimer les bijoux, adore les métaux. Même son collier est en fait une simple bande de cuir ornée d'un gros anneau d'or. Par contre, à sa ceinture, le dispositif pour la boucle est de sa conception, et elle en est très fière, car c'est une de ses toutes premières réussites. Autant vous dire que pour lui enlever, c'est pas un simple tournevis qu'il va vous falloir! Mais d'ailleurs, pourquoi voudriez-vous l'enlever..? |
>> Psychologie
Bon, oui, on peut dire qu'elle et sa soeur sont presque identiques physiquement, mais pour le caractère, ce serait plutôt dans la complémentarité. Vous ne me croyez pas?
Pourtant: Stia est une vraie petite pile électrique, toujours en mouvement, à l'affût de nouveau, presque intenable, alors que sa soeur est plutôt passive, et aime laisser passer le temps. En fait, elle est un peu "garçon manqué" malgré elle, et son aînée est une vraie petite lady, dans son genre... D'ailleurs, si vous ne vous en faites pas des amies, attendez-vous à recevoir des insultes franches de la cadette, et des petites remarques cyniques mais bien incisives de sa grande soeur (si elles n'en viennent pas aux poings).
Bon, dans le fond, Stia est encore et surtout une ado. Elle est certes moins mature que ça soeur, et même plus le genre à foncer dans le tas sans perdre du temps à réfléchir. Mais si sa soeur a tendance à être dans la lune, elle a bien les deux pieds sur terre! Enfin, ce n'est pas toujours une bonne chose.... Laissez-la faire quelques heures comme elle l'entend, et vous la retrouverez probablement perdue quelques kilomètres plus loin, à défoncer les deux ou trois malheureux types qui ont été légèrement discourtois. Oui, sens de l'orientation et de la diplomatie déplorables chez la jeune femme. Pourtant, foncièrement, elle est gentille, malgré son sale caractère apparent. Il faut juste dire qu'elle n'apprécie pas grand chose au premier abord, hormis la mécanique, sa soeur, la Révolution, la nourriture et l'alcool (qu'elle ne tient absolument pas, soi-dit en passant), peu de choses trouvent grâce à ses yeux. En fait, elle se méfie beaucoup du nouveau. Mais faire la fête, ripailler et se battre, ça elle aime. Donnez-lui à manger, une bande de joyeux lurons, de la musique et une ambiance de hors-la-loi, vous ferez son bonheur. Bon vivant, oh oui.
Stia ne fait pas facilement confiance, certes, c'est une caractéristique commune de la fratrie Redd. Mais si, pour le meilleur et pour le pire, vous vous en faites une amie, ce n'est pas d'elle que vous devrez craindre une trahison quelconque. Elle est profondément loyale de nature. Pas soumise, et même limite insubordonnable, mais ne lui en voulez pas trop, elle est comme ça. Si vous lui donnez un ordre, ce n'est pas dit qu'elle l'exécute dans les clous, mais bon, il y aura un résultat. A vous de voir...
Mais ne vous aventurez pas à la déranger quand elle "travaille". Dans ces moments-là, Stia peut se montrer très déterminée, et d'un professionalisme parfait. Sérieuse quand il le faut, la jeune femme connaît bien son domaine, qu'on parle de mécanique ou de tir. Elle y prend beaucoup de plaisir, mais cela ne se voit pas vraiment. Pourtant, ne vous y trompez pas. Elle adore ça. |
>> Biographie
Les jumelles Redd étaient, ô surprise, deux petites filles parfaitement normales. Ben oui, papa et maman Redd vivaient dans un village sans histoires, du moins en apparence. Leur île, petit bout de terre perdu dans la vaste North Blue, abritait certes une zone considérée comme un déchetterie géante au service du Gouvernement, mais la partie habitée était des plus banales. Ainsi donc, Erin et Stia virent le jour, à neuf minutes près, en même temps, en l'an 1605. Pas de quoi s'extasier, sauf pour leurs parents qui les adorèrent dès le premier jour. Il faut dire que le jeune couple ne s'attendait pas à voir la famille s'agrandir si vite, mais la nouvelle était bien prise. Ainsi donc, Stia et sa soeur grandirent tranquilles, choyées presque à l'excès par des parents toujours aussi heureux qu'au premier jour. Dès le plus jeune âge, elles furent inséparables, et strictement identiques. Au village, personne n'arrivait à distinguer les deux petites. Il faut dire pour leur excuse que même leurs parents s'y faisaient souvent prendre à les confondre. Certains soupçonnèrent un jeu des jumelles, mais personne ne sût jamais ce qu'il en était réellement. Le problème fut finalement résolu quand Silva, leur mère, décida de les habiller différement. Elle choisit du violet pour Erin, au caractère calme, et du rouge pour Stia, qui était plus agitée. Oui, le temps passant, leurs caractères avaient commencé à diverger: Stia semblait un peu moins féminine que sa soeur, voire même un peu garçon manqué. Mais elles n'en étaient pas moins inséparables.
Vers l'âge de six ans, Stia et Erin disparurent un matin. Leur père, inquiet, partit à leur recherche. Dans tout le village, on s'inquiéta pour les deux petites filles. Certains prirent peur qu'elles ne se soient noyées, d'autres qu'elles n'aient été kidnappés. Les autres crûrent d'abord à un nouveau jeu, mais il dura affreusement longtemps, et on dût se rendre à l'évidence: les jumelles Redd avaient disparu. On lança des recherches, mais le soir vint, et aucune trace d'elles. Pas moyen de les retrouver où que ce soit dans le village et ses alentours, et les parents ne dormirent pas de la nuit, inquiets. Mais vers le lever du jour, une étrange silhouette apparût à l'horizon, à la frontière du dépotoir géant. Un vieil homme, un peu alcoolisé, la barbe mal taillée et les habits miteux, approchait du village. Par nature, tout le monde se méfiait de ce qui venait de la déchetterie. Mais cet homme était là, et il n'était pas seul. Derrière lui, les deux petites filles trottinaient, certes un peu sales mais visiblement bien portantes. Silva se jeta sur ses filles tandis que son mari se répendait en remerciements. Le sans-abri leur expliqua vaguement qu'il les avait trouvées perdues dans la déchetterie, à jouer. Il avait compris à leurs tenues qu'elles n'avaient rien à y faire, et les avait donc ramenées. Eperdus de gratitude, les parents lui offrirent le gîte et le couvert quelques jours, mais le vieil homme était trop mal à l'aise pour rester plus longtemps. En revanche, avant de partir, il tînt à offrir aux petites filles leurs trouvailles dans la poubelle géante: un grand bout de métal tout rouillé plein de boulons avait fasciné Stia, et Erin s'était éclatée avec des restes de piano. Il avoua que c'était tout le bruit que faisait la grande qui l'avait alerté. Leurs parents, un peu surpris, rirent simplement de l'incident. Mais leur père eût une idée.
Oui, comme vous vous en doutez, ces objets insolites furent le point de départ de leurs passions premières. Et c'est grâce à papa Redd: dès les jours qui suivirent l'incident, il décida d'initier la plus jeune de ses filles à la mécanique, et la grande à la musique, persuadé que ses chères progénitures étaient de petites génies. Lui-même était novice dans les deux matières, mais cela ne le découragea en rien. A force de lecture, il pût rester leur professeur assez longtemps. Le jour, il enseignait à Stia, et le soir était réservé à Erin. Leur mère les laissait faire, toute heureuse de voir ses filles douées chacune dans leur domaine. Elle-même ne se contenta que d'enseigner à l'aînée la couture, qui s'avéra douée aussi dans cet art. A force de progrès, dès leurs douze ans les deux jumelles purent s'échanger des cadeaux: Stia créa la première version de la fameuse flûte de sa soeur, et Erin lui fabriqua sa première robe entièrement rouge. Mignon non? Bon, je sais, vous vous dites que jusque-là tout est trop beau, que ça ne va pas durer. Gagné.
Les filles devaient avoir environ quatorze ou treize ans quand c'est arrivé. Jusque-là, tout allait très bien pour la famille Redd. Papa avait réussi à faire deux petites virtuoses, et la famille ne manquait pratiquement de rien. Alors, qu'est-ce qui a dérapé? Pour comprendre, il faudrait retourner au tout début de l'histoire, là où quelque chose aurait dû vous faire tiquer. Si si. Vous vous rappelez le jeune couple tout heureux? Cela ne vous étonne pas vous, deux jeunes amoureux sans familles respectives dans un village? Pas de papi ou mamie pour faire faire risette aux petits bébés? Ah, si, hein? Ben voilà le hic.
Un soir, tard (on devait approcher de l'automne), papa Redd était comme d'habitude à aider sa petite Erin avec sa partition. Lui n'était plus assez bon pour suivre sa fille, mais il la conseillait toujours sur les passages difficiles, comme celui-ci, où elle buttait. Stia, elle, était assise parterre, penchée sur la table basse où elle dessinait un nouveau croquis. Le schéma sommaire dessinait un mécanisme assez complexe, destiné à boucler sa ceinture d'un geste. Enfin, il n'y avait rien de fini. Silva Redd, elle, faisait la vaisselle, face à la fenêtre qui donnait sur le port, et le coucher de soleil. Jolie vue certains soirs. Mais ce jour-là, le crépuscule n'avait rien de beau, avec ses silhouettes sombres à l'horizon. Lorsque la voix de leur mère s'éleva, très blanche, Stia et Erin comprirent aussitôt que quelque chose n'allait pas.
-Egart. Fais monter les filles à l'étage.
Leur père la dévisagea une seconde, et le regard que lui renvoya sa femme lui fit changer d'expression. Malgré tout, il conserva un sourire rassurant quand il s'adressa à ses filles.
-Stia, Erin, venez avec papa mes petites chéries.
-Il se passe quoi? Demanda aussitôt Stia. Papa?
-Allez, hop-hop-hop.
Les deux soeurs s'exécutèrent, non sans échanger un regard intrigué. Même s'il souriait, leur père avait une expression qu'elles ne connaissaient pas chez lui, et cela les dérangeait. Lorsqu'elles furent rentrées dans la chambre de leur parents, la plus haute pièce de la maison, leur père les fit asseoir sur le lit.
-Je reviens mes chéries, restez là.
Alors qu'il allait sortir, leur mère arriva à son tour, et glissa furtivement une main sur son épaule. Il fit alors demi-tour et posa un genou face à ses filles.
-Erin. Stia. Mes petits trésors, venez faire un gros calin à papa.
Même Erin, qui n'était pourtant pas amatrice de démonstrations d'affection, obéit sans broncher. Chacune fut prise dans un bras de leur père, et serrée très fort contre son torse. Puis, il les embrassa toutes les deux sur le front, et quitta la pièce.
-J'ai cru qu'il pleurait, dit Erin.
-Papa ne pleure jamais.
Cette fois, ce fut à leur mère de les regarder. Elle les détailla du regard, puis sourit doucement.
-Erin, écoute-moi bien ma grande, souffla-t-elle. De vous deux, c'est toi la plus âgée, tu le sais hein?
-Maman, j'ai que neuf minutes de moins!
Mais pour la première fois, sa mère ignora Stia.
-Tu es une fille très intelligente, et tu es responsable. Erin, quoiqu'il arrive ce soir, je veux que tu me promettes de toujours veiller sur ta petite soeur, d'accord?
Sans mot dire, son aînée hocha gravement la tête. Stia était inquiète de voir cette expression sur son visage. Son coeur tambourinnait dans sa poitrine, pour dire que quelque chose n'allait pas. Lorsque Silva se tourna vers elle, ses yeux commencèrent à la picoter.
-Stia, ma puce, lui dit-elle. Tu es un peu tête brûlée mais tu est la plus débrouillarde, alors toi aussi tu dois veiller sur ta soeur. Et écoute ce que te dis Erin, d'accord? Sois une gentille fille.
-Maman, pourquoi tu nous dis tout ça?
-A partir d'aujourd'hui, papa et maman vont partir.
-Où ça?
- ...Très, très loin.
Les deux jeunes filles allaient se mettre à parler mais en bas, un grand fracas se fit entendre. Stia était presque certaine que c'était le bruit d'une porte qu'on défonce. Leur mère ignora le vacarme, et prit un ton sérieux, celui qu'elle prennait quand elle ne voulait surtout pas qu'on lui désobéisse.
-A partir de maintenant, vous ne sortirez pas de cette chambre, c'est clair? Erin, vous restez ici jusqu'à ce que quelqu'un du village vienne vous chercher, d'accord?
Sur ce, elle les attrapa par la main et les serra toutes les deux très fort contre elle. Stia fut embaumée par l'odeur du jasmin, cette odeur si familière depuis sa naissance. Une seconde plus tard, leur mère était partie. Une clé tourna dans la serrure de la chambre. Aussitôt, le premier réflexe des deux soeurs fut d'aller coller leur oreille contre la porte. Des éclats de voix leur parvinrent. Il y avait des gens qu'elles ne connaissaient pas en bas, qui parlaient à leur parents.
-Ah, voilà notre invitée d'honneur. Tu nous as manqué, Silva.
-Ce n'est pas réciproque, répondit la voix de leur mère. Que voulez-vous?
-Toi et ton mari, vous nous faites courir depuis quinze ans. Ca s'arrête maintenant.
-Nous n'avons plus rien à voir avec la Révolution.
Erin et Stia, face à face, froncèrent les sourcils. La Révolution? De quoi parlait leur mère? Jusque-là, du monde elles ne connaissaient que les pirates dont leur père leur parlait, et ce qu'il leur lisait du journal. Un concept de Révolution était trop abstrait et irréel pour des jeunes filles protégées comme elles.
-Oh je crois que si, Silva. Vous pensez que vos petits courriers passeraient inaperçus pour toujours?
-Mais de quoi parlez-vous...?
-Allons Egart, criminels un jour, criminels toujours.
Un long silence s'ensuivit, pendant lequel elles s'éforcèrent de coller le plus possibles leurs oreilles contre la porte en bois pour mieux entendre. Leurs parents, criminels? Ca ne se pouvait pas. Elles les voyaient tout le temps, et jamais elles n'avaient surpris leur père en train de lever la main sur qui que ce soit, ou leur mère voler. Bon, elles avaient déjà pris une ou deux fessées, mais de rien du tout!
-Vous êtes des ordures, dit soudain leur mère. Vous comptez nous tuer pour quoi, une augmentation? Une promotion peut-être?
-Oh, silence. Anciens révolutionnaires ou pas, vous êtes contre nous. Et puis d'abord, on ne te tuera pas, enfin pas tout de suite. Tu as sans doute beaucoup de choses à nous dire avant de mourir.
Des larmes silencieuses glissaient des joues de Stia. Elle ne comprenait plus rien, et ne voulait plus entendre. Elle se recula de la porte, jusqu'à buter contre le lit, et se laissa tomber parterre. Ses mains vinrent boucher ses oreilles. Un cauchemar, ça devait être ça. Si sa gorge n'était pas aussi douloureuse, elle aurait dit à Erin d'arrêter d'écouter, qu'il ne fallait pas. Mais sa soeur ne bougea pas.
Une poignée de secondes plus tard, un grand -Bang!- retentit, la faisant sursauter. Sa soeur aussi, se décolla de la porte, visiblement choquée. Stia n'avait jamais vu d'arme à feu tirer, mais elle aurait juré voir le canon de l'arme qui fumait encore. Les deux paires d'yeux gris métal se rencontrèrent pour échanger les mêmes questions muettes. Qui avait tiré? Qui était touché? Quelqu'un était mort? Un cri suivit, et Stia et Erin reconnurent la voix déchirée de leur mère. Aussitôt, elle se leva pour courir à la porte, mais sa soeur l'arrêta, l'air pas vraiment sûre de ce qu'elle faisait elle-même.
-Maman a dit de ne pas bouger, murmura-t-elle.
-Mais...
-Chut.
Alors elles attendirent, soumises à la peur et à l'ordre de leur mère. Les jumelles pleuraient en silence, mais elles ne bougeaient pas. Vous savez, ces enfants super-héros qui sauvent leurs parents à coup de courage et tout ce joli baratin? Ca n'existe pas dans la réalité. Des gamines de quatorze ans complètement ignorantes ne peuvent pas briser des portes fermées à clés et venir se poster entre une armé à feu et leur parent. Stia était tétanisée, frappée par cette réalité. Comme sa soeur. Alors elles ne bougèrent pas. Pendant un long, très long et pénible moment. Soudain, un drôle de bruit, comme un craquement, leur parvint. Puis un autre. Quoi encore? Ce fut Stia, le nez plus aiguisé, qui alerta sa soeur en premier.
-Erin, ça pue. Ca sent le cramé.
Sa soeur eût un éclair d'inquiétude dans les yeux, et courrut vers la porte, essayant d'ouvrir la poignée. En vain. Sa cadette essaya après elle, mais c'était inutile, la porte était fermée à clée. A moins que... Plongeant les mains dans la poche de son jupon, elle en sortit une petite clé couleur chrome, et l'enfonça dans la serrure.
-Qu'est-ce que c'est?
-La clé de l'atelier de dehors. Avec un peu de chance c'est le même modèle que les clés de la maison!
Et un déclic lui donna raison. Elles sortirent presque en même temps de la chambre, mais aussitôt la chaleur doubla autour d'elle. La maison brûlait. En se penchant en bas de l'escalier, Stia vit des flammes qui brûlaient le rez-de-chaussée. Et les langues de feu s'attaquaient déjà au premier étage, là où étaient leurs chambres.
-On pourra pas passer par là, souffla Erin.
-Non. On fait quoi?
Malgré leur calme apparent, leurs voix étaient très blanches, et douloureuses. Le choc parti avec les voix, leurs coeurs restaient serrés par la folie de ce qui venait de se passer. Mais l'urgence l'emportait sur tout le reste.
-Viens.
Cette fois, c'était à Erin d'avoir une idée. Elle revint dans la chambre de leurs parents, et ouvrit en grand l'armoire. Les robes de leur mère s'alignaient sur une rangée, avec les affaires d'Egart soigneusement empilées juste à côté, et au-dessus, des draps. L'ainée des soeurs attrappa à deux bras autant de robes qu'elle put d'un coup, ouvrit la fenêtre et les balanca dehors.
-Qu'est-ce que tu fais?!
-Si on doit sortir, ce sera par là!
Comprenant aussitôt, Stia s'activa elle aussi. En quelques minutes, une petite montagne de draps, vêtements et même des rideaux s'était amoncelée quelques mètres plus bas, sous la fenêtre. Le matelas aurait été un plus parfait, mais il était bien trop grand pour passer par la fenêtre, et le temps pressait. Déjà une épaisse fumée envahissait la pièce. Alors qu'elle se penchait pour vérifier où était le tas, Stia se sentit poussée en avant par une petite main, et tomba. Elle atterit sur le dos quelques secondes plus tard, et s'écarta aussitôt pour éviter Erin qui avait sauté tout de suite après.
Aujourd'hui encore, elles ne sauraient dire combien de temps elles sont restées sur ce tas de vêtements appartenant à leurs parents, sans oser partir ou parler. Elles ont regardé leur maison s'embraser complètement, jusqu'à ce qu'il ne leur reste qu'un tas de cendres à contempler. Lorsqu'enfin on vint les chercher, elles étaient encore tremblantes, et les joues noyées de larmes.
-Oh mon dieu, Stia, Erin!
C'était la vieille boulangère, leur voisine. La vieille dame, les larmes aux yeux, prit les deux gamines en état de choc dans ses bras graciles et les rassura tant qu'elle pouvait.
-C'est fini mes petites, tout va bien! Oh seigneur, que s'est-il passé ici?? Erin, où sont vos parents?
Mais la jeune fille se contenta de secouer négativement la tête. D'autres villageois arrivèrent. On paniqua devant la catastrophe, s'interrogea sur ce qui s'était passé, chercha les parents, consola les petites. Stia et Erin furent difficiles à sortir de leur mutisme. Quand ce fut fait, elles racontèrent ce qui s'était passé, mais sans évoquer la Révolution, seulement des monsieurs qui parlaient forts avec leurs parents. Elles prétendirent toutes les deux n'avoir rien entendu. Quelques temps, elles vécurent chez la mamie de la boulangerie, qui était gentille avec elles. Puis, vers seize ans, elles prirent la brusque résolution de partir. En secret, elles s'étaient préparées. Des entrainement au combat, d'abord l'une contre l'autre, puis contre des mannequins créés par Stia. Sans le dire à la vieille dame, elles étaient souvent retournées dans la déchetterie. Les sales types avaient servi d'entraînement, les autres leur avaient parlé de la Révolution. C'est fou ce que les deux gamines avaient fait toutes seules. Stia a créé à cette époque leurs corsets en alliage, leurs revolvers et son fusil longue portée, et l'ultime version de la flûte de sa soeur, en piquant des livres à un vieux chasseur du village. Erin a cousu leurs tenues actuelles, et mis au point ses partitions pour en faire des armes. Débrouillardes, ça oui. Pour les villageois qui s'étaient inquiétés qu'elles ne parlent plus de leurs parents, ils furent effarés de voir que les gamines avaient décidé de s'enrôler dans la Révolution.
Ah, vous vous demandez ce qu'il est réellement arrivé aux parents? Pas la peine d'espérer. On a retrouvé une grande silhouette carbonisée sur le sol de leur maison en ruines, et un journal daté de quelques jours après le tragique incident apprit à tout le monde que Silva M. Redd avait été exécutée comme révolutionnaire, sans avoir cédé sous la torture.
A l'heure actuelle, elles ne sont révolutionnaires que de conviction. Certes, elles ont déjà botté les fesses de pas mal de marines, et Stia a même été surnommée "Triple Hands" après une bataille épique contre une ribambelle d'officiers sur une petite île, mais ce n'est qu'un début. Elles veulent rejoindre les rangs officiels, et grimper dans la hiérarchie. Outre l'ambition, les filles sont animées par le désir de retracer l'histoire de leurs parents avant leur naissance. De plus, elles vouent une haine indéfectible au Gouvernement, et à la Marine. Stia est souvent à l'origine des problèmes, sa soeur suit le mouvement. Si vous voyez des jumelles faire du grabuge, rappelez-vous de fuir.
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>> Test RP
Pas mal. Il y avait de la foule, et de l'animation. Les rues étaient certes mal pavées et pas toutes très propres, mais le désordre ne la dérangeait pas. C'était même plutôt le contraire. Enfin, pour une ville hors du contrôle du gouvernement, c'était plutôt pas mal. Les autorités locales laissaient tranquille la fripouille de passage, tant qu'elle n'était que de passage. Et les soeurs Redd étaient précisément de passage. Arrivées tard la veille, elles avaient vite profité du comfort d'une auberge. Comme d'habitude, dès le petit matin, c'était emplettes. Erin était partie faire le tour des drogueries et autres boutiques de tissus et vêtements pour renouveller un peu leurs tenues, et s'occuperait des courses essentielles dans le même temps. Stia n'était pas douée pour ces choses-là, alors elle se contentait d'arpenter les rues, à la recherche de son bonheur. Ce jour-là, elle s'était éloignée du centre populaire de l'île, pour porter ses pas dans les bas-fonds de la ville, la partie assez malfamée. Ce n'était pas un problème pour elle. Certes, des regards un peu louches la suivaient, mais Stia avait l'habitude. Après tout, porter du rouge n'était pas le comble de la discrétion, hein? Penchée sur un étal de ferraille visiblement récupérée dans des carcasses de navires et autres déchetteries du même genre, elle détaillait la marchandise d'un oeil expert sous le regard méfiant du vieil homme qui tenait le petit stand miteux. Un peu plus rabougri que gras, le vieillard en salopette donnait l'impression que son front surridé allait tomber sur ses yeux. Sa bouche serrée et son nez cachés dans une barbe abondante, il donnait l'impression d'être un bouddha en cire en train de fondre sur lequel un gamin aurait mis une épaisse toison blanche et une salopette miteuse.
-C'est un drôle d'attirail qu't'as là, commenta-t-il sans la regarder, comme s'il s'adressait à une brique du mur en face.
Stia sourit un peu. Elle n'était jamais peu fière de son travail, et en l'occurence, la ceinture dont il parlait était presque entièrement de sa conception. Même les trois armes à feu avaient entièrement été concues de ses mains. Elle se tourna vers le bonhomme enfoncé dans son rocking-chair déglingué.
-Il te plaît, vieil homme? C'est moi qui ai tout réalisé.
-Hm. Pas mal pour ton âge. Fais un peu voir.
Reconnaissant la parole d'un expert, Stia s'approcha, et le laissa observer de près l'épaisse ceinture et ses armes qui pendaient sur son jupon rouge vif. Il resta silencieux longtemps, tirant simplement de longues bouffées de sa pipe. Puis, il leva une main poilue pour se gratter son torse nu.
-Du chrome et du titane, hein? T'as bon goût. Le chrome ne rouille pas, contrairement à la camelote. Et le titane, c'est léger et résistant. Parfait pour une fille, en tous cas. Et d'ssous, c'est quoi, d'l'étain?
Elle secoua la tête en signe de dénégation et tapota du doigt son arme.
-Non, du bronze phosphoreux. C'est mieux pour le système à mèche du revolver. Et puis j'aime cette matière. Avec, j'ai fabriqué une flûte pour ma soeur.
Il se contenta de grogner en signe d'acquiescement, et désigna d'un geste de tête son fourbi.
-Alors, t'cherches quoi?
Elle haussa ses épaules dénudées en reportant son regard sur le bazar exposé.
-Des idées, pour l'instant. Je voudrais améliorer mon fusil, il a un mécanisme à verrou donc je n'ai pas de problème avec mais j'aimerais pouvoir adapter les balles à mon goût. Elles sont trop lourdes, et leur trajectoire dévie trop à partir de huit mètres.
-Huit mètres? Tu tappes dans les combien ma grande?
-Ca dépend de la cible, papi, dit-elle en caressant du doigt sa carabine. J'arrive à aligner une fourmi à soixante-quatre mètres pour l'instant, avec ce bébé et des conditions optimales.
-Hm, dit-il simplement. M'enfin, pas la peine de chercher là-d'dans, tu ne trouveras que d'la camelote. Mais tu m'plais bien, gamine. Je peux t'aider pour aut'chose?
Stia hésita un moment avant de répondre, puis après un bref regard aux alentours, se pencha vers lui avec un air sérieux, une main sur son corset, signe de sérieux chez elle.
-Qu'est-ce que tu sais sur la Révolution?
-Aaah...
Il la détailla longuement en tirant d'épaisses bouffées de tabac, songeur. Drôle de gamine, toute en froufrous et métal... Bah, les mécanos sont tous un peu bizarres. Il soupira.
-Pas grand-chose, bien sûr. M'fin, tu peux p'têt trouver ton bonheur un peu plus bas. Quai douze.
-Merci papi.
Il ne répondit pas, et Stia s'éloigna d'un pas vif dans la direction indiquée. Elle avait rendez-vous avec sa soeur plus tard, mais là, il y avait grosse urgence. Elle avait peut-être enfin un tuyau pour intégrer la Révolution. Depuis le temps qu'elles cherchaient! Faire du grabuge c'était bien, mais ça ne servait à rien s'il s'agissait simplement d'enquiquiner les petites autorités locales. Le poisson qu'elles visaient était bien plus gros, et il s'appelait Gouvernement Mondial. Aussi débarqua-t-elle toute fébrile dans le port, et remonta les quais sans se soucier de ses talons métalliques qui indiquaient sa présence à tout intéressé. De toutes façons, Stia voulait se faire remarquer. Avec son allure et ses armes bien en évidence, personne ne pourrait la prendre pour une simple passante. Alors lorsqu'une main se posa sur son épaule, elle eût du mal à retenir le sourire qui lui brûlait les lèvres.
-Hé, tu cherches quelqu'un ma belle?
Elle détailla le type. De taille moyenne, dissimulé sous une cape blanche neutre et un chapeau noir, d'épaisses lunettes opaques vissées sur le nez. Le genre d'individu qui ne tient visiblement pas à se faire remarquer. Sûrement le bon.
-Ca se pourrait, lâcha-t-elle d'une voix neutre.
-Ouais, bon, j'ai entendu ta petite conversation avec le grand-père. Tu veux nous rejoindre, pas vrai?
Elle hocha quasi-imperceptiblement la tête. A l'intérieur, ça brûlait d'excitation, mais les soeurs Redd n'étaient pas le genre à faire trop transparaître leurs sentiments à la surface.
-Ca marche. Viens avec moi. Je suis haut gradé, mais faut que je parle à mes supérieurs avant tout. C'est quoi ton nom?
-Stia. Stia M. Redd.
-Ok.
Stia se stoppa net. "Ok"? C'était tout? Plusieurs personnes ayant de près ou de loin connu la Révolution avaient déjà tiqués sur ce nom de famille. En général, ils avaient simplement entendu parler de l'exécution d'une certaine Silva M. Redd, ou avaient déjà vaguement croisé des avis de recherche à ce nom dans la zone, ceux de leurs parents. Mais ce type disait être un haut gradé. Un haut gradé de North Blue qui ne connaît pas le nom des martyr de sa cause? Le type s'arrêta, se souvenant soudain de quelque chose. Il se retourna pour lui parler, et se retrouva face à un trou. Un pistolet était pointé droit entre ses deux yeux.
-Hé, qu'est-ce que ça veut dire?
-Tu n'as jamais entendu parler des Redd? Demanda froidement Stia
-Hein? Ben non, je vois pas pourquoi j'en aurais déjà entendu parler. Hé, baisse ce jouet ma grande.
-Tu disais être de la Révolution? Prouve-le.
Le mec sembla déconcerté. Mais en face, les yeux dur et froids comme l'acier ne plaisantaient pas du tout, attendant une réponse. Soudain, l'expression du type changea, et il fit un bond en arrière. Il suffit d'un claquement de doigts de sa part, et Stia se trouva encerclée d'une douzaine de types vêtus pareil.
-Je vois, soupira-t-elle.
Très calmement, elle enfila son gant noir, faisant gémir le cuir, et d'une main boutonna le devant de sa robe pour dégager ses jambes. Puis elle dégaina ses deux revolvers. Visiblement, ses assaillants ne semblaient pas la craindre assez pour l'attaquer tout de suite. Sans doute croyaient-ils qu'elle bleuffait, ou tirait mal. Ils avaient tort. Entendant le déclic caractéristique du chien d'une arme une seconde avant que le type ne presse la détente, Stia s'élança dans les airs, haut au-dessus d'eux. La balle toucha le type d'en face au bras. La mécanicienne ne perdit pas de de temps et, en décrivant un arc de cercle aérien, tira aussitôt. Les revolvers aux extrémités de ses bras tendus firent mouche quatre fois, celles qu'ils eurent le temps de tirer. Un homme s'effondra, touché à l'épaule, deux balles se plantèrent dans les jambes de ses voisins, et une autre traversa le poignet d'un dernier. Elle retomba sur ses jambes hors du cercle, mais les ennuis n'étaient pas finis. Visiblement encouragés par la portée apparement longue de ses armes, trois types tentèrent de l'atteindre au corps-à-corps, avec des sabres pour deux d'entre eux et une massue pour le dernier. Mais Stia était rapide, agile, et réactive. Elle lança ses deux pistolets en l'air, et d'un bras passé dans son dos, sortit son fusil de son étui habituel. Au sifflement des sabres qui quittaient leurs fourreaux, elle sauta de nouveau, effectuant cette fois une rotation sur elle-même pour pouvoir détourner les deux lames avec le canon de son arme, les faisant dévier à quelques centimètres de sa peau. Puis, d'un geste vif, elle cogna la crosse contre le visage d'un des bretteurs parvenu à sa hauteur. Sonné par le lourd métal contenu dans l'arme, celui-ci bascula en arrière, la machoîre en miettes. Mais Stia n'avait pas le temps d'attendre de compter combien de molaires elle lui avait défoncées. Contractant les muscles de ses bras, elle laissa basculer la crosse et lorsqu'elle s'approcha du sol, s'appuya dessus pour sauter à l'horizontale et donner un coup des deux pieds joints dans le ventre de l'autre. Littéralement estomaqué, celui-ci tomba à genoux et vomit sang et trippes.
Le dernier, celui à la massue, croyant à sa chance lorsqu'elle retomba sur le sol, abattit son arme. A peine le temps de faire une roulade, Stia échappa à l'inquiétant cratère creusé entre les pavés qui avaient sauté sous l'attaque. Pas le temps de paniquer, elle re-roula dans l'autre sens et fit rapidement passer son fusil sous ses fesses, s'asseyant dessus alors qu'il était sur la massue, coinçant celle-ci au sol sous le poids de la jeune femme. Un des pistolets retomba alors à ce moment, mais à plus de deux mètres de Stia, en direction du reste de ses opposants. Alors, la jeune femme glissa un doigt sur la gachette de sa carabine, se pencha dans la position opposée pour ajuster l'inclinaison du canon, et fit feu. Sans son jupon, elle se serait peut-être brulé la cheville. En attendant, la poudre ne tâcherait que sa robe. Touché à la crosse, le revolver fut renvoyé en l'air, dans sa direction cette fois. Elle reçut ses deux pistolets dans ses mains, et de l'un visa la tête du type à la massue juste en face d'elle, qui avait toujours la main sur le manche de son arme, et l'autre fut braqué sur les deux assaillants restants. Deux...?
-Un geste et t'es morte, la garce. Lève tes flingues et lève-toi.
Coincée sous la menace du métal froid planté sur son crâne, elle fut contrainte d'obéir. Dans ses veines, l'adrénaline retombait. Se relevant, elle dût faire face aux trois canons restants pointés sur elle. Elle pesta intérieurement de ne pas s'être occupée des autres. Comment faire maintenant? Ah, la belle connerie. Erin l'aurait invectivée pour s'être mise dans une situation pareille. Cette fois, c'est sûr, elle serait jamais à l'heure. Déjà que le lieu de rendez-vous avait pas plu à sa soeur, si en plus elle la faisait poireauter... Enfin, pas dit qu'elle s'en tire bien en plus.
-'Tain, une vraie furie cette fille, je pensais pas qu'elle pouvait réellement se servir de ses trois flingues à la fois! Il faudrait avoir trois mains pour ça, merde!
Stia allait lui rétorquer une réplique cinglante digne de sa soeur mais au même moment, une brusque détonation retentit. Tous les types s'effondrèrent, à la surprise de la jeune femme, qui ne croyait pas à sa chance. Son regard vola à droite et à gauche pour trouver l'auteur de ce miracle, mais personne en vue. Sans demander son reste, elle détala.
(la suite chez Ririn ♥)
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