[ Ile de Sandra ] Le Poing Originel [Pv: Old Crow]

Bien avant que Bruce ne se lance dans la piraterie il fut un gangster. Je pourrais vous parler de sa vie dans les gangs mais cela serait sans intérêt. D'ailleurs je me demande pourquoi je vous ai mentionné ceci alors que vous le savez déjà... Oui, il arrive parfois qu'un narrateur soit redondant dans sa manière de raconter des histoires. Il est clair et certain que ce n'est pas avec Bruce Carter que l'on risque d’être surpris.

Néanmoins je dois dire qu'aucun personnage de mes histoires passées n'ont été aussi intéressants que Bruce ; pourquoi ? Et bien cela pourrait et s'explique d'ailleurs par une faculté de cet homme à faire des rencontres extraordinaires. En fin de compte si on le voit bien, parmi les aventures que j'ai conté de Carter... peu se concentrent sur lui à proprement parlé. Voyez-vous ou je veux en venir ? La seule chose qui est captivante chez celui que l'on surnomme " The Legacy " est sa capacité à agir en fonction des autres. Beaucoup disent de lui qu'il est changeant ou bien inconstant. Beaucoup disent qu'il est terne et sans saveur ou bien doux pour la réputation qu'on lui donne. Mais je sais quoi répondre à ceux qui pensent de la sorte ! Tout cela n'est qu'une question de point de vue. Lorsque Bruce rencontra Drogo pour la première fois il se conduit comme une pourriture envers lui ; ils sont amis maintenant. Le pire ennemi de notre pirate raté est le Maréchal Jézal qu'il hait par dessus tout... Mais aujourd'hui... Mauvais exemple en fin de compte.

Bref si je dis tout cela c'est pour introduire - une nouvelle fois - une rencontre spéciale que Bruce fit à ses débuts. Ce que je vais vous conter est la genèse d'un pirate... prêtez l'oreille !

Cette fabuleuse rencontre se déroula sur une île de South Blue ; mer de naissance de Bruce. C’était à l’époque ou un mystérieux guerrier arpentait des îles de South Blue en massacrant des gangsters. Étant gangster ou ancien gangster plutôt, Carter en avait entendu parler mais n'y portait pas attention ; il en souriait presque. En plein voyage pour trouver un sens à sa vie minable, le sauvage atterrit sur une île assez sombre. Il en connaissait la réputation. Cette île était tenue par un homme corrompu par l'argent et... Vous connaissez ce genre de personne il me serait inutile de le décrire. Le Boss, appelons-le ainsi était protégé par un boss de la mafia... nous l’appellerons Boss de la mafia pour éviter la confusion. L’île de Sandra rappelait étrangement l’île ou était né Bruce, les pauvres habitants n'avaient pas de quoi vivre avec honneur. Malgré la ressemblance avec sa vie d'antan, l'ancien taulard ne portait aucune attention à ces histoires de crime... il n'y avait qu'une chose qui l'interressait sur Sandra : La grande Bibliothèque. Pour un être en quête de savoir, cette Bibliothèque était réel lieu de culte. Bruce était arrivé sur Sandra en pleine nuit donc il avait décidé de visiter la grande Bibliothèque le lendemain.

A sa sortie de l’hôtel, l’héritier fut confronté à une scène particulière pour certains mais commune pour lui. Un commerçant se faisait détruire son magasin par une brute sans cervelle. Bruce savait très bien qu'il avait affaire à une scène de racket. Devant la tristesse, l’étudiant eut du mal à réagir avec insensibilité mais il le fit et se dirigea vers la bibliothèque pour y étudier. Dedans il en apprit beaucoup sur l'histoire et décida de prendre quelques livres qu'il pourrait lire dans sa chambre. L'etudiant passait une bonne journée . Dans le ciel il n'y avait aucun nuage, des femmes lui souriaient dans la rue et il tomba même sur un petit Berry dans la rue. Après toutes ces bonnes choses, il fallait bien qu'il lui arrive une galère non ? Et bien oui ! En marchant dans les rues - blanches - de Sandra, " The Legacy " vit une personne qu'il ne s'attendait pas à voir. Il s'agissait d'une petite fille au jolie minois portant une petite robe en haillons... elle avait des yeux verts reconnaissables entre mille personnes ! Intrigué par sa présence sur Sandra Bruce s’avança vers elle.

Il se baissa quelques secondes et voulut lui adresser la parole mais...


" Hey S... "


La jeune fille fut vite prise par un homme au chapeau et une femme au physique élancée. Avec un regard suspicieux, Bruce regarda le derrière de la femme... Comment une si belle femme pouvait traîner avec un type aussi louche ? Le marginal s'en alla alors et n'y porta plus attention. A son retour chez lui il laissa quelques livres sur son lit et s'endormit... Pas très longtemps ! Après une demi-heure de sieste, l'homme fut réveillé par des cris de femmes. Réveillé en sursaut il s'empressa de regarder quelle catin l'avait réveillé. Elle était assez remarquable ; une femme aux cheveux courts et rouges vifs. Elle était elle aussi habillé en haillons. Les hurlements de la femme avaient appâté beaucoup de villageois qui n'agissaient pas... une folle ? Bruce descendit dans la rue par pure curiosité et regarda la déséquilibrée qui se faisait battre par des hommes en costard. La folle ne cessait de hurler qu'on lui rende sa fille... une certaine Sophie.

Ce prénom fit tout de suite écho à l'ancien gangster. Sophie était une petite fille que Bruce avait sauvé il y a peu de temps ; sur son île natale... mais Sophie était aussi la petite fille qu'il avait vite fait croisé dans la rue. Rapidement des souvenirs lui vinrent en tête et éveillèrent en lui un instinct protecteur. Devant la violence de la scène, l’étudiant eut du mal à réagir avec insensibilité ; cette fois il intervint ! Il se dressa devant la jeune femme et ses assaillants l'air déterminé. Il reçut un coup avant de bloquer le bras d'un des mafieux présumés.


" Je pense que ça suffit non ? "

Après un regard assassin, il prit la jeune femme et partit dans sa chambre avec avent de croiser le regard d'une femme aux drôles d'accoutrements. Ce qui se passa dans cette chambre ( et après ) est une chose que je ne vous dirai que plus tard. Si Bruce n'avait pas amené Valérie chez lui, tout aurait été différent mais malheureusement...

Quelques heures après, " The Legacy " se retrouva dans une cellule à voir une bataille entre une femme extraordinaire et des hommes impressionnants. Choqué par le talent de cette guerrière amazone, Bruce s’écria !


" Hey ! Je ne sais pas qui tu es et je m'en fiche ! Aide moi à sortir d'ici et je te donnerai un coup de main quoi que tu fasses... J'ai quelqu'un qui a besoin de mon aide ! "



Dernière édition par Bruce "The Legacy" Carter le Sam 21 Juil 2012 - 19:53, édité 1 fois
    Un séjour en prison. C'est long. C'est moche. C'est surtout dommage quand on n'a rien fait, que l'on se trouvait à quelques pas de l'incident... Et que l'on n'a rien à faire en cellule. Des barreaux, un matelas, quelques poivrots. Ils somnolent, régurgitent leur repas de bière artisanale fait à partir d'urine de rongeur... Des maladifs de la bouteille, huhuhu. Ça rappelait à Crow ses premiers essais.

    Elle ronflait bruyamment, complètement avachi sur son matelas, une main pénétrant nonchalamment dans son décolleté pour lui gratter l'énorme poitrine. Une jambe sur l'autre, les gestas qui pendouillaient... Elle avait la bulle au nez, le chapeau sur les yeux. Petit délit de fuite, rien de bien grave pour la belle. Engueulade avec les autorités, coups portés à outrance... Blablabla. C'taient des jeunots, ils n'connaissaient pas Old Crow. Ils avaient fait l'erreur de l'embarquer, les nuls. Mais d'un autre côté, elle avait froid la pauvre, et elle ne voulait pas gaspiller un rond dans une auberge. Même sa fille Rosianne se gelait les nageoires, et en écharpe, elle ne réchauffait pas plus Sarah. Frappé avait été la solution... Frappé avait toujours été la solution chez la belle, gnuhuhuhu.

    Sa fille scotché à son dos, elles dormaient un peu en cuillère. En fait, la capitaine était plus écrasée sur sa fille, qui s'en souciait guère. Toute aussi abrutie par la fatigue, elle préférait le corps chaud mais un peu lourd de maman à la plainte de ses dents qui claquaient.
    Et le sommeil était si réparateur, dans cette cellule isolée. On préférait s'éloigner des deux demoiselles. La loi était établie. Les reines avaient été choisies. Disons que les nez fracassés avaient aidé à la tâche. Quelques ecchymoses en plus, et peut-être deux trois fractures persuasives... La loi du plus fort, ou la loi du plus faible : survivre et se taire, ne pas faire de vagues, simplement mourir à petit feu.

    Les cellules étaient nombreuses en cette prison. Établies après la construction du bâtiment — une vieille caserne militaire — elles arpentaient un long corridor mal éclairé. De petites ouvertures en ogives en hauteur, même pas protégées par des barreaux tellement elles étaient petites. Les cellules se faisaient face par pairs, et les détenus n'avaient pas de cellules ou entraves spéciales. Ils étaient simplement répartis pour un nombre équitable et équilibré pour chacune d'elles. Voilà qui ne compliquait pas la tâche des gardes.
    Les portes grinçantes et mal entretenues s'ouvrirent une nouvelle fois. Depuis trois heures, plusieurs voyous sortaient et entraient — rentraient — dans la prison. C'était la simple routine. Depuis trois heures que Crow et sa fille s'y trouvaient.

    La porte de celle de notre reine s'ouvrit, laissant passer de grands mais maigres hommes. Pourtant, les balafres aux visages, les regards mauvais et les mains agitées faisaient comprendre qu'ils étaient plutôt costauds et dangereux. Sûrement un peu plus qu'un certain délit de fuite. Se séparant, les hommes vinrent chacun choisir un petit groupe isolé de détenus. Un brun choisit les deux femmes. Les seules. Il les prenait en plein sommeil... Impression étrange qu'il ignora. Il ne connaissait pas Old Crow.
    Dans sa barbe, le flibustier dit :

    « J'l'égorge dans son sommeil puis j'prends la sirène. Ça doit valoir un bon petit paquet d'or, hohoho... »

    Il se retourna, fit un bref sifflement. Il sortait de son habit un couteau. Disons que les gardes avaient oublié de le fouiller... Erreur de jugement. Les autres laissèrent les badauds auxquels ils s'attachaient : rien d'intéressant. Une femme et une sirène, voilà un trésor d'homme.
    Le brun se retourna, tout sourire. Un geta vint lui gifler le visage, le lui marquer. Il recula contre la grille, obligé par l'étrange force dégagé. La lame du couteau était bien à découverte maintenant. Et Old Crow était debout. Sa fille dormait toujours. Elle avait sommeil la pauvre, pas question que maman la réveille pour si peu.


    Une vraie tornade. En quelques secondes, les gus se joignaient aux autres pouilleux pour lécher les getas de Old Crow. Elle reprit place sur sa couchette, mécontente. On lui avait seulement confisqué son saké, et cette petite interlude lui avait asséché la gorge. On l'apostropha d'une autre cellule, elle en fut surprise. Elle lui répondit :

    « Gnuhuhuhu... Bien drôle l'gamin ! Penses-tu qu'je m'amuse pas ? Gnuhuhuhu, Baka! Si chuis ici, c'est ben que j'le veux ben ! Mais on fait un marché, l'gamin : tu m'trouves du saké, j'te fais sortir d'là... Pis si tu parviens à sortir d'ta cellule, j'veux ben v'nir faire un p'tit tour dehors aussi, gnuhuhuhu.
    Ah, les jeunes, sont plus c'qu'ils étaient... Baka! c'pas débrouillard ! »


      « Gnuhuhuhu... Bien drôle l'gamin ! Penses-tu qu'je m'amuse pas ? Gnuhuhuhu, Baka! Si chuis ici, c'est ben que j'le veux ben ! Mais on fait un marché, l'gamin : tu m'trouves du saké, j'te fais sortir d'là... Pis si tu parviens à sortir d'ta cellule, j'veux ben v'nir faire un p'tit tour dehors aussi, gnuhuhuhu.
      Ah, les jeunes, sont plus c'qu'ils étaient... Baka! c'pas débrouillard ! »


      A ce moment Bruce n'avait aucune fierté ; il n'en avait que faire. Voyez-vous il avait trouvé un autre objectif qui trônait sur son orgueil. " The Legacy " était prêt à tout pour le réaliser. La réponse de Crow fut brève et charismatique ! A présent mes amis vous devez vous demander comment notre héros a réagi à la phrase de l'Amazone. Et si vous n'y portez aucun intérêt et bien je vais essayer de vous replonger dans cette folle histoire. Si Old Crow avait prononcé d'autres paroles la suite des événements aurait pu être très différente. Je ne prends pas un ton solennel - voire tragique - pour rien. Je vais vous montrer comment les phrases de la Corneille ont changé les choses dans cette prison et l'esprit de Bruce.

      La manière dont Crow avait tenu tête à ses geôliers démontrait une grande prestance naturelle. Bruce se sentait comme attiré par la force mentale émanente de cette femme. Guidé purement par son instinct et rien d'autre ; il sentait la nature particulière de cette guerrière. Et une phrase vint confirmer son sixième sens. Cette phrase fut :
      "Penses-tu qu'je m'amuse pas ? Gnuhuhuhu, Baka! Si chuis ici, c'est ben que j'le veux ben !".

      Etait-ce possible que cette femme soit ce genre de personne ? Habitué à ce type de phrase coup de poing destiner à marquer l'esprit ; Bruce n'y porta pas attention... Pour lui c'était les simples délires d'une femme saoule ou dérangée. En même temps que l'espoir de sortir de Carter déclinait à une vitesse exponentielle ; la Valkyrie surenchérit...


      " Pis si tu parviens à sortir d'ta cellule, j'veux ben v'nir faire un p'tit tour dehors aussi, gnuhuhuhu. "

      Une invitation à semer le chaos !

      Véritable défi ou nouvelle réplique coup de poing ? Bruce ne chercha pas la véritable entreprise des dires de Crow. Vivement piqué dans son orgueil ( qu'il venait légèrement de récupérer ) , l'ancien taulard commença à serrer les barreaux de sa cellule. Partagé entre véritable colère et excitation ; Bruce semblait puiser une force qui nourrissait son mental. Dans sa tête commençait à lui venir des idées et des plans. Les yeux rivés sur la cellule de la corneille le pirate eut une illumination ! C'est en voyant l'état des geôles et la manière dont les gardiens déambulaient à l'intérieur que "The Legacy" eut l'audace de tenter un coup de poker. Vous souvenez vous de l'aventure de Goa que je vous avais compté récemment ? Et bien ce n'était pas la première fois que Carter essayait de bluffer ses ennemis. Là toute première fois s'était faite dans cette prison. Laissez moi vous conter la prouesse d'évasion dont fit preuve le futur pirate.

      En étant le plus bruyant possible, Bruce commença taper dans les barreaux avec ces jambes. Quel était le but de cette manœuvre ? Grâce à elle il pouvait attirer les gardes devant lui. Mais croyez-vous que les geôliers se feraient avoir si facilement ? Tout en gardant une bonne distance avec le prisonnier ; l'un des gardes le menaça avec un ton ferme. Oui ! Les geôliers étaient assez vigilant et c'est ce que Bruce Carter voulait par dessus tout... tel était son plan !


      " Desolé je testais juste votre temps de réactivité. Vous avez mis... Bruce marqua un léger temps de réflexion. huit secondes pour venir jusqu'à ma cellule. C'est très peu ! Vous devriez venir en six secondes cela vous permettra de mettre la main sur moi. Sous le regard intrigué du garde ; Bruce renchérit. En montrant ses trois doigts aux deux gardes devant lui.

      Une fois que j'aurais ouvert cette cellule en mauvais était et que je forcerai se porte d'un coup de pied ; je vous tuerai vous en trois secondes. Et ce n'est pas tout... j'en profiterai pour liberer cette femme là derrière. Alertez vos supérieurs ! "

      Malgré une légère appréhension les gardes n'eurent aucune réaction. Après tout ils étaient en sécurité. "The Legacy" souhaitait par dessus tout créer chez eux quelque chose que l'on nomme doute. Vous savez une idée est bien plus dangereuse qu'un virus ou un coup de lame... Quand celle-ci est tenace elle nous ravage l'esprit au point que l'on commet des erreurs. Il suffit d'une toute petite idée... Dixit un psychologue du nom de Cobb.

      Bruce ne fit plus aucun mouvement alors et resta devant la serrure de sa cellule. Il regardait la manière dont il pouvait la crocheter et mimait les gestes de crochetage. Avec le temps il devenait de plus en plus sérieux et se montrait bien plus impliqué dans sa tache. On avait du mal à voir s'il tentait réellement d'ouvrir sa cellule ; il voulait semer le doute. On avait du mal à entendre les bruits de crochetage ; léger signe de talent à ce niveau. Je crois que vous commencer à comprendre l'idée. Au fur et à mesure que Bruce jouait avec ses gardes, ces derniers étaient de plus en plus rongés par le doute. Et rapidement ces derniers commencèrent à se regarder sans rien faire. Au bout de vingt-quatre minutes Bruce s'etira et commença à parler à voix haute. Il dit à ce moment :
      " Maintenant que c'est suffisamment crocheté je vais pouvoir forcer la porte ! ". Les gardes intrigués se rappelerent des phrases de "The Legacy "... Était-ce vrai ; était-ce faux... Pouvaient-ils prendre le risque de laisser cet homme s'échapper ? A toute vitesse ils se dirigèrent vers la cellule de notre prisonnier. Alors que notre héros donnait des coups de pied sur la porte de sa cage ; ses ennemis s'avancaient vers lui. Ils n'étaient plus à bonne distance de sécurité mais pas assez proches pour Bruce. Sous les hurlements des gardes le pirate continua à donner des coups. Rapidement il vint à bout de la patience d'un des geôliers qui sortit sa matraque...

      Erreur impardonnable !

      Bruce avec sa vitesse incroyable tendit les mains au plus loin qu'il le pouvait et saisit la matraque... Il la tira violemment vers lui et entraina le garde vers lui. Avec l'entrain dont il avait fait preuve, Bruce avait fait heurter violemment la tête de son ennemi contre les barreaux. Il en fut choqué et tomba dans l'inconscience. Tout en gardant son " gardien " par le col ; Carter prit son trousseau de clé à sa ceinture... Puis le lâcha. Mais vous devez vous poser une question intéressante je le sais. Qu'en était-il de l'autre garde ? Ce dernier voyant la dangerosité de la situation partit chercher des renforts. Cela laissa le temps à Bruce d'ouvrir sa cellule en essayant les clés les une après les autres. Quand ce fut le cas il n'esquissa pas un sourire comme à son habitude mais se dépêcha d'agir au plus vite. il lui fallait redoubler d'efforts pour sauver Sophie... Il en avait fait la promesse à sa mère.

      Vous souvenez vous de ce que je vous ai dit ? Si Old Crow avait prononcé d'autres paroles que :
      " Pis si tu parviens à sortir d'ta cellule, j'veux ben v'nir faire un p'tit tour dehors aussi, gnuhuhuhu. " la suite des événements aurait pu être très différente. Et c'était le cas. Bruce "The Legacy" Carter n'était pas le genre d'homme à tout prendre au pied de la lettre... Cependant il avait un plan bien précis en tête ; Old Crow était la personne qui allait l'aider à parvenir à Sophie. Bruce se demandait si la valkyrie était une personne extraordinaire ou une simple gueularde sans intérêt. Ce qui allait suivre lui donnerait une réponse qu'il ne serait pas prêt d'oublier.

      A l'ouverture de la cellule de la vieille Corneille, le Sauvage eut un léger sourire.


      " Etant donné que les renforts arrivent tu ferais de mieux tenir tes engagements... Ou je pourrais te laisser là et voir si tu es à la hauteur de mes attentes... "

      Alors que les bruits de pas des gardes se faisaient entendre dans les geôles. Bruce " The Legacy " Carter restait debout à regarder Old Crow dans les yeux...

      " Fais un choix. "




      Dernière édition par Bruce "The Legacy" Carter le Sam 21 Juil 2012 - 19:57, édité 1 fois
        Elle entendait, les bras croisés, les pieds sur les idiots de plus tôt. Mi-sourire, mi-moue. Tel était son air habituel. Pourtant, dans son regard, il y avait plus de sourires qu'à l'habitude. Une remarque du garçon d'en face l'avait charmé ? Ou peut-être était-ce sa façon de faire... Crow n'avait jamais vraiment aimé les garçons avec d'la tête. Cependant, elle soulignait souvent leurs exploits par quelques jeux du menton et des lèvres. Des expressions rapides d'affirmation, de confirmation. Une salutation efficace pour un sexe faible. Bref, une façon de se démarquer subtile. C'était la façon Crow.
        Elle ne prit pas la peine d'applaudir et de le remercier lorsque Bruce vint lui ouvrir sa cage. Prenant Rosianne dans ses bras, posant sa tête contre son incroyable tablette, elle lui caressa une joue, attendrie rarement comme elle l'était. Le pouce de la fillette dans sa petite bouche la faisait craquer. Elle lui rappelait Little Crow Junior.

        Old Crow baissa la tête calmement et passa hors de sa cellule. Ses getas martelèrent le sol bruyamment en deux clac fort distincts. Refermant doucement la porte derrière elle, Old Crow jeta un regard de mépris sur ceux qui la regardaient comme des chiens affamés. Des ripoux même pas bons pour désosser des poulets ne méritaient pas de sortir d'ici vivant. Enfin, le chef de la place finirait bien par les relâcher, mais ils pouvaient au moins un peu crever la dalle en ces murs. Old Crow tourna le regard, regardant vers le son annonciateur de renforts. Elle écoutait à peine Bruce.

        D'un geste bien plus rapide que n'aurait pus le prévoir The Legacy, Old Crow, d'un seul bras, agrippa le col du gamin. D'un geste sec, elle ramena sa petite bouille vers la sienne, et planta son regard de mère furibonde dans le sien. Elle n'émit qu'un « Tch. » désintéressé avant de le relâché. Pas question de se faire mener par une cervelle. Elle, s'était le poing ou rien. Baka!
        Elle tendit sa fille à Bruce. La petite dormait toujours. Qu'il ne la réveille pas lorsqu'il la prendrait, sinon il aurait affaire à elle. À Rosianne... Elle avait cette manie désagréable de crier à un réveil trop brusque.
        Une fois sa fille dans les bras de l'inconnu, Crow avança de quelques pas. Levant une paume devant elle, aux doigts recroquevillés vers le centre, elle serra l'autre poing, niveau poitrine. Un pied glissa parallèlement à la paume tendue, Old Crow se concentra ensuite. Devant, les pas se faisaient plus proches, plus saccadés. Il n'y avait plus qu'un tournant de mur qui séparait les évadés et les gardes. Old Crow patientait.

        Le premier à pointé son nez ne devait pas dépasser la vingtaine. Une matraque au poing, casquette sur la tête, il semblait motiver à ligoter Bruce Carter. Cependant, quelle ne fut pas sa surprise, lorsqu'il contourna le dernier pan de mur, de voir, en face, la dangereuse Old Crow. À la façon des toons américains, ses pas commencèrent à reculer dans une nuage de poussière, mais les gardes derrière lui s'engouffrèrent dans le passage et lui bloqua toute possibilité de retraite. Trop tard.
        D'un geste vif et puissant, Old Crow martela l'air une fois. Une onde de choc se produisit à la cime de ses jointures. L'air éclata. Le sifflement d'un boulet se répercuta sur tout les murs. De multiples vagues d'airs se formèrent sur la trajectoire du coup invisible, et une plus grande juste avant l'impact. Les gardes explosèrent dans un nuage de fumé, virevoltant vers où ils étaient partis. En quelques secondes à peine, la belle venait de les écarter. Puis, ne serait-ce qu'un instant plus tard, des cris se firent entendre. Les évadés avaient un canon !

        Old Crow se retourna vers son acolyte. Sa fille avait le sommeil presque aussi dur que sa mère. Le gros son n'avait pas réveillé la petite fille. Elle reprit son bien en bras. Elle caressa une nouvelle fois sa joue galbe. Puis un regard plus sévère mais tout aussi maternel tomba sur Bruce.

        « Mon pari, j'le tiens tant qu'tu tiens l'tien. Trouve moi l'débarras à saké, pis je t'ouvre la voie. C'pendant, j'me souviens plus du ch'min pour sortir... J'espère qu't'as bonne mémoire p'tit gars. Pis faut faire vite... Les autres rappliquent déjà. »

        De nouveaux cris dans le corridor qui menait aux cellules. Crow n'avait pas le temps de concentrer un nouveau Long Impact. Ils devraient faire sans. Cependant, rien n'empêchait à Old Crow de détruire des murs avec son cul, ses jambes ou sa tête. Ses bras étant occupé à porter Rosianne endormie. Elle devrait maintenant faire confiance au jeunot de devant.

        « Au passage, on m'nomme Old Crow. Elle, c'ma fille, Rosianne X. Crow. Cht'assez connus par ici... Capitaine des Walkyries pour te servir, Baka! »
          L'instinct ne trompe jamais ! Si vous avez suivi cette histoire des le début vous devez sûrement comprendre à quoi je fais allusion. Bruce n’était pas le genre de types à croire en sa bonne étoile. De toute manière avec la vie qu'il avait vécu pouvait-il seulement y songer ? Et pourtant ! Pendant les premières minutes de son évasion, Bruce était balancé entre l’anxiété , l’incompréhension et l'admiration. Et comme pour l'aider, Old Crow lui permit de passer d'un sentiment à l'autre en seulement quelques gestes.

          Crow infligea la peur et l’anxiété à Carter en l’agrippant par le col. Son mouvement de bras était direct, précis et surtout très rapide. Bruce avait la coutume de penser à l’époque qu'il était le plus rapide au monde ; la corneille lui démontrait le contraire. Tout comme notre héros avait fait pour attirer les gardes vers lui, Crow faisait pareil. Ainsi mes amis, tel un enfant rabroué par sa maternelle, le grand "The Legacy " fut repoussé comme une légère immondice. Sur le moment l'homme sentit son cœur battre à la chamade. Beaucoup d'idées lui traversaient l’esprit et elles ne semblaient pas réjouissantes. Si Old Crow était le genre de personne qu'il craignait, il ne s'en sortirait pas indemne... Imaginez donc l’incompréhension qui suivit lorsqu'elle le dédaigna...

          Et cette incompréhension ne cessa d'augmenter lorsque notre Vieille Corneille lui "confia" sa fille. Que voulait-elle que notre héros fasse ? Était-ce un défi stupide et moqueur ou bien voulait-elle qu'il fasse la nounou ? Énervé, Bruce tenta de crier sur son acolyte mais il en fut empêché par la demarche charismatique de ce dernier. Pendant que l'amazone s’avançait sans dire un mot et que les gardes s'amenaient, Carter se demandait ce qu'elle allait faire. Il ne comprenait plus rien et se demandait encore ce qu'il faisait là... avec un marmot dans les bras à regarder une femme se dégourdir les jambes.

          Il eut la réponse très vite !

          Je vais tacher de faire court sur ce qui s'est passé par la suite. Je ne prendrai pas en compte la venue du garde lâche et minable mais bel et bien la venue des renforts ; le plus intéressant ! Crow frappa dans les airs et provoqua des ondes de choc. Dans les geôles se firent entendre un bruit de canon assourdissant. Les gardes furent repoussés par des couloirs de vents tous plus violents les uns que les autres. Cette technique était une technique de haut niveau faisant appel à une force encore inconnue de Bruce... Et pourtant mes amis ! Crow venait de montrer le stade ultime de la technique que Bruce voulait apprendre. D'abord choqué notre pirate tomba très vites dans l'admiration. Il ne fit pas un geste et ne prononça pas une seule parole alors que Crow venait reprendre sa fille.


          * Cette technique est la même que mon double coup ! Cette femme a réussi à le pousser à des limites que j'avais imaginé sans jamais atteindre... Serait-ce le destin ? *

          « Mon pari, j'le tiens tant qu'tu tiens l'tien. Trouve moi l'débarras à saké, pis je t'ouvre la voie. C'pendant, j'me souviens plus du ch'min pour sortir... J'espère qu't'as bonne mémoire p'tit gars. Pis faut faire vite... Les autres rappliquent déjà. »

          Les renforts commençaient à venir mais... L'homme n’écoutait plus...

          «Au passage, on m'nomme Old Crow. Elle, c'ma fille, Rosianne X. Crow. Cht'assez connus par ici... Capitaine des Walkyries pour te servir, Baka! »

          Baka...

          * Baka ? *

          " Baka ?! T'es mal placée pour dire ça alors que tu n'arrives même pas à te souvenir du chemin... Il y a deux issues ici. Et tu viens d'en bloquer une ! Continue à les repousser pendant que je te trouve ton alcool. "

          Bruce disparut ensuite dans le dos de Crow en direction des bâtiments souterrains. Voyez-vous la prison fut bâtie sous une caserne pour les gardes. La caserne possédait trois étages dont deux était sous terrain. Les gardes arrivaient d'en haut vers les geôles qui se trouvaient au second étage souterrain . Bruce lui se dirigeait vers le troisième étage souterrain ; l'endroit par ou il était entré...

          Au troisième étage il n'y avait qu'une pièce ouverte sur la mer. C’était l'endroit de dépôt de nourriture, d'armes ainsi que de marchandises humaines ou prisonniers. Bruce qui s’était fait capturer était entré par là et comptait bien en sortir. Depuis sa cellule il avait déjà préparé son évasion dans les moindre détails. Dans sa course contre la montre et pour le saké, le fugitif ne croisa aucun garde sur sa route descendante. C'est donc normalement sain qu'il arriva dans la salle de dépôt et prit quelques bouteilles d'alcool. Étant sonné la dangerosité de l’évasion, il lui lui fallait trouver un moyen pour que Crow et lui ne soient pas inquiétés lors de leur fuite. C'est en imaginant Crow boire son fameux saké que Carter - le génie ? - eut l'idée d'une bonne diversion. Bruce ne prit pas qu'une bouteille de saké, il prit aussi plusieurs bouteilles d'alcool fort, quelques tissus, un briquet et un sac pour transporter tout ça.

          Vous avez sûrement compris quelle idée lui a traversé l'esprit à ce moment là.

          En sortant de la pièce Bruce croisa un garde de passage venu trouver quelques vivres. Sans même se méfier les deux hommes se saluèrent en marchant avant de s’arrêter deux pas plus tard. La situation cocasse devint très vite brutale lorsque Carter et le garde se retrouvèrent face à face à se battre. Bien sur il me serait inutile de vous conter le combat qui ne dura pas longtemps... Comment un homme pourrait lutter contre une bouteille en verre ? En se servant de ses boissons Bruce gratifia d'un coup à la tête le garde zélé. Juste ensuite il lui prit ses vêtements pour se diriger vers le garage à bateau gardé par un homme chétif... ce n’était pas un combattant. Les vêtements imbibés d'alcool il n'en fallut pas longtemps pour que Bruce se fasse disputer par son "supérieur" chétif en place. Cependant notre héros n'en avait que faire... La seule chose qui l'interressait était un registre décrivant les départs et arrivées des bateaux. Quand il lit ce registre et qu'il trouva les renseignements qu'il lui fallait, Bruce frappa son supérieur avec son sac.

          Crow n'avait pas besoin de savoir cette entreprise ; pour le moment. Il me serait inutile de vous raconter comment Bruce a couru dans les locaux jusqu'à la prison alors voilà pour ça. Ce qui suivit demeure plus intéressant. " The legacy " arriva dans la prison en voyant les dégâts que l'amazone avait fait. d'abord surpris il se ressaisit et prépara ses cocktails Molotov en toute discrétion. Et d'un coup il cria garde et balança ses cocktails dans la prison pour créer une légère barrière intimidante et dit à Crow :


          " J'ai ton saké ! Maintenant il est temps de se barrer d'ici ! Suis moi on a un bateau à prendre Crow ! "

          Bruce déchargea tout son "arsenal" sur les gardes et balança une bouteille de saké sur Crow alors accompagnée de son enfant. Il était temps de voir si ses réflexes d'alcooliques étaient si bons que Carter l'imaginait...

          Ils en auraient bien besoin pour partir sur la voie de la liberté...


            Les flammes jaillirent devant les mirettes de la vieille corneille qui recula d'un pas, ronchonnant, des coupures marquant ses bras, son poing serré au col d'un adversaire tombé. Les gardes reculèrent aussi, rebroussèrent chemin, traversant les corridors pour trouver un nouveau chemin menant à stopper la fuite de ses fuyards. Old Crow se retourna vers Bruce, l'air vachement mécontent. D'une main d'experte, elle alluma sa pipe dans les flammes trop chaudes pour sa fille qui gémissait dans son sommeil de gros bébé. La sirène sur une épaule, Old Crow acquiesça aux dires du jeunot et le suivit. Il avait son saké ? Son énorme gourde ? Vraiment ?

            Sa main attrapa la bouteille lancée, la brute ne comprit pas tout de suite. Une foutue blague cette bouteille, c'était à peine quelques gorgées pour l'alcoolique qu'elle était. Elle avait besoin d'un tonneau, de sa gourde ; elle avait besoin de boire, pas de s'humecter les lèvres bordel ! Fracassant la bouteille contre le mur, elle grogna fortement, n'ayant plus le temps de rechercher son bien elle-même. Elle perdrait une nouvelle fois un temps précieux à se commander un nouveau contenant, car la fabrication semblait rare sur South Blue. Qu'elle n'oublie pas, jamais qu'elle ne serait mieux servie que par elle-même...


            Les évadés étaient pris. Un groupe de gardes approchait devant, un autre rongeait la distance derrière. Pas de portes adjacentes, pas de pièces pour se réfugier. Bien et bien prient entre deux fronts, les trois perdraient un temps fou à se battre... Surtout que maintenant, plus dans sa magnifique cellule confortable, Crow ne voulait plus croupir dans ce lieux salubre. Une seule solution. Empoignant Bruce par la ceinture, elle le porta sur sa seconde épaule et traversa la fenêtre à ses côtés, tombant hors de l'établissement sur un petit toit d'un immeuble au-dessous, sans un souffle, ayant ignoré si elle percuterait un sol ayant pu les tuer sur le coup. La chance de leur côté, ils glissèrent sur les tuiles avant de tomber dans une rue, les têtes de leurs poursuivants les lorgnant du haut de leur point de chute. S'époussetant un peu, étirant ses jambes puissantes, Crow posa un instant Rosianne au sol et s'adressa à Bruce :

            « On fout quoi là ? L'port est où ? On s'vol un bateau d'la marine ? On fuit par la ville ? J'te suis, baka! »



              La démonstration de puissance de Crow était grandiose. Bruce pouvait voir les flammes dans les geôles. Comment une seule femme pouvait faire autant de dégâts ? Pour les simples hommes tout ce spectacle ne devait être qu'une succession de violence. D'ailleurs certains combattants pouvaient le voir de cette manière aussi. Quand il y a un ennemi à battre, on utilise tous les moyens disponibles bons ou mauvais. Mais pour les autres ...? Pour les hommes comme Bruce qui vénéraient la violence, Crow était une déesse. Tout dans ses gestes brutaux et peu esthétique paraissait beau aux yeux de "The Legacy" qui resta sous le choc... Et au moment ou la vieille corneille prit sa bouteille il n'y eut aucune réaction de sa part ; signe d'un démonstration charismatique de la femme.


              La situation devenait tendue, jamais l'homme n'aurait cru qu'une telle amazone puisse ameuter tant de gens. Bruce commençait à se sentir piquer dans son orgueil en tout homme qui se respecte. Faisant claquer ses doigts d'une main, il voulu prendre une position de combat. Se doutait-il qu'il avait à ses cotés une véritable folle ? A peine voulut-il faire un pas que le corbeau le prit par la taille et le mit sur son épaule. Seigneur dieu ! Vous auriez du voir ça ! La scène était aussi humiliante pour Bruce qu'hilarante pour moi. Ce n’était pas un enfant qu'Old Crow portait non ; mais deux ! Sans crier gare elle accomplit des gestes de véritable sauvage et sortit par la fenêtre. Oubliant même que notre Carter était avec elle, l'homme se prit quelques bris de verre en pleine face... C’était complétement insensé et fou... Mais ça avait marché !

              Ils étaient bel et bien libres et dans cette rue ou les gens commençaient vite à s'ameuter, la corneille prit la parole comme si de rien était. La flegme de la championne épatait autant notre antihéros qu'elle l’énervait. Quelle folie...



              « On fout quoi là ? L'port est où ? On s'vol un bateau d'la marine ? On fuit par la ville ? J'te suis, baka! »

              " Nan mais t'es tarée ma parole ! Je te signale que j'avais prévu une sortie par bateau de là ou on était... "

              S’égosillant jusqu'à ne plus avoir de voix, Bruce comprit à qui il avait affaire. Jamais il ne pourrait faire entendre raison à cette femme. Par dépit il leva la main et pointa du doigt la direction à suivre. Si vous aviez pu voir ça lecteurs ! Il n'y avait pas un seul enfant au sol en la personne de Rosianne non... Il y en avait deux ! L'enfant de sexe masculin donc se mit debout et commença à courir en direction du port. Là bas il pensait trouver le bateau qui emmènerait la petite Sophie loin de sa mère. Car c’était pour ça qu'il était venu, lui le pirate qui se disait presque sans honneur risquait sa vie pour sauver une fille qu'il avait quelques temps avant. Pendant leur course, Bruce ne cessait de penser au déroulement de cette soirée. Le destin faisait bien les choses pour lui. Malgré la situation plus que dangereuse, " The Legacy" avait le sourire aux lèvres. Il imaginait son futur...

              Dans ce futur il s'imaginait aux cotés d'hommes spéciaux, des champions capables de détruire un village à eux seuls. Il y aurait des brutes, des jeunes et des vieux mais aussi des femmes comme Old Crow la reine des Amazone. En s'imaginant cette vision, Bruce regarda Crow légèrement avant d’éclater de rire. Ils étaient à une minute du port et du bateau d'esclaves quand Bruce en profita pour placer une phrase lourde de conséquences.

              " Hey ! Tu as vraiment la classe toi, ta technique ressemble au double coup que j'essaie de développer ! Ça te dirait de rejoindre un groupe de guerriers que je monte ? On est pas connu et on ne sera pas très nombreux mais je crois que l'on peut conquérir Grandline ! Partante ?

              La réponse de Crow fit sourire Bruce. Il devait s'attendre à une telle réponse.


              Toi alors... Tu es un vrai personnage ! "

              Alors qu'ils terminaient leur course, Bruce vit le bateau dans lequel Sophie était ; il brulait. Les esclaves, Sophie... Le cœur battant à la chamade, Bruce resta quelques secondes bouche bée et immobile avant qu'un bruit d'explosion ne le ramène dans le monde des vivants. La frayeur le fit courir encore plus vite qu'il ne le pouvait, sa vue était bien plus précise qu'elle ne pouvait l’être. Il se rua dans le bateau et entendit les cris. Quand j'y repense... certaines femmes étaient encore attachées à des bouts de bois . Bruce avait perdu Crow de vue mais cela ne l'importait guère. Avec son poing il fit ce qu'il savait faire de mieux : frapper tout simplement. A chaque bouts de bois très solide il utilisa le double coup imparfait qui lui brisait littéralement les os de la main. L’adrénaline avait beau faire son effet, c’était douloureux. Avec de la persévérance il réussit à libérer les femmes restantes mais aucune trace de Sophie. Désespéré il se mit à crier son nom en sortant quand il la vit. En s’avançant à toute vitesse vers elle il la prit et la retourna et ce qu'il vit alors...

              Ce fut une vision d'horreur. Ces yeux...


              " Je ne te vois pas... Je ne te vois pas... "

              Quelle était la raison de cette cécité ? L'incendie ? ou autre chose ? Bruce n'en avait que faire tant la colère montait en lui. L'esprit complétement détruit, il ne fit pas attention à la dangerosité de la zone. A peine eut-il le temps de porter la jeune fille qu'une explosion l'envoya dans l'eau avec elle. La chute le fit tomber dans l'inconscience. Juste avant de succomber, il vit une silhouette familière sur le bateau. Était-ce Crow ? Il aurait bien aimé...

              Quelques temps après ( j'ignore la durée exacte de son coma ) il se réveilla dans une chambre de fortune. Cet chambre était l’endroit ou allait se conclure cette histoire. Celle-ci dépendrait de Crow.


              " Qu'est ce qui s'est passé... "


                Les flammes rongeaient le navire. Des cris montaient de sous le pont ; des cris de femmes en détresse, meurtries et mourantes. Crow ignorait les autres plaintes de mâles, restant figée en voyant ce carnage qu'elle n'aurait cru possible. Le bateau d'esclave, celui qui, selon les choix de Bruce que Crow pensait deviner aisément, leur aurait servi à fuir l'île. Maintenant, le navire était en miette et des femmes souffraient. Pourtant, impossible pour la brute de bouger, tant elle était pétrifiée. Alors que le gamin se faufilait à travers les flammes, que Rosianne lui martelait le crâne de faire quelque chose, l'image infernale qui se dressait devant elle lui rongeait l'esprit, lui rappelant un bien mauvais souvenir. Moon-face, un homme cruel qui l'avait un jour blessé : après avoir tué un très jeune ami, il l'avait tout simplement...
                Old Crow baissa le visage, ravalant ses émotions. Elle avait bien dit à Bruce qu'elle l'aiderait. Elle le lui avait bien dit... « Baka! Tant qu'Maman est là, les garnements vont morfler ! » Cependant, Maman n'arrivait pas à se mouvoir et à bouger sa grosse poitrine de là. Les flammes l'hypnotisaient, la rendait immobile ; impossible de la tirer de sa rêverie, même si les vies de dizaines de femmes étaient entre ses mains. Son malaise était de loin trop profond.

                Ce fut une fois que Bruce revint de l'épave avec une fillette au bout des bras que Sarah immergea, une chiquenaude sur le bout du nez de sa sirène pour qu'elle arrête de lui marteler le front. Interrogatrice, Sarah X. Crow se fit bousculer par les derniers rescapés fuyant, sans rechigner. Puis elle s'avança lentement vers The Legacy, une étrange douleur à l'estomac. Cette fille ? Qui était-elle ? Elle semblait mal. Puis une explosion.
                Le souffle souleva les Crow, mais la belle parvint à rester assez stable une fois en l'air pour retomber sur ses pattes, sans fille dans les bras, sauve. Plissant les yeux, sur le pont croulant maintenant, elle crut apercevoir une ombre grasse qui riait à gorge déployée. La fumée pourtant opaque aurait habituellement masqué tout genre de silhouette, mais Maman était certaine de discerner un homme, là, sur ce pont. Et de le reconnaître.
                S'élançant, elle avala la distance qui la séparait de la coque en flamme et bondit, atterrissant à pieds joints sur des lattes heureusement solides. Ne faisant aucunement attention aux tremblements de peur de sa fille ni à sa propre sécurité, la belle s'avança sur le pont maintenant désert, cherchant désespérément. Une flamme lui chauffait le mollet, mais elle n'en fit rien. Son grand chapeau à plumes partit au vent, brûlant dans un quelconque brasier. Son pied traversa une fois le pont, mais la brute le ressortit tout de suite, posant un pied brûlé devant pour mieux avancer. Une fois à la rambarde, elle ne trouva rien. Et Rosianne qui s'affolait.
                Jetant un regard noir sur sa sirène, celle-ci pointa à sa mère deux ombres dans l'eau, devant. Bruce. La mère laissa sa fille les rejoindre, qui plongea pour aider la jeune esclave qui peinait à garder le gamin à la surface. Quant à Crow... Elle se retourna, voulant s'assurer qu'aucun homme n'était là et... Derrière, aperçu un boulet foncé. Pour sûr, la prison — quoiqu'elle les avait oublié — tentait toujours de leur nuir : voilà qu'elle les bombardait. Sans réfléchir, Sarah ne bougea pas, chargeant à la place son poing. Elle martela une fois l'air, qui détruisit le premier boulet. Puis, elle ouvrit bien sa garde, les bras parfaitement à l'horizontal et les paumes ouvertes, les pieds vers l'extérieur. Contractant tout les muscles, elle reçut de plein fouet la seconde charge qui explosa contre son corps un peu plus résistant, puis la troisième. Les explosions furent énormes et difficiles à supporter, si bien qu'une fois le nuage de fumée dissipé, le corps sans vie de la brute tomba à la mer. Or, malgré ses yeux blancs, Old Crow survivait. Avec peine peut-être, mais comme elle disait souvent : « Deux boulets pour l'ptit déj', c'est la base d'la-limenta-ration. » Va savoir ce qu'elle veut dire par là...

                ~ W ~


                Lorsque Bruce ouvrit les yeux, la grosse poitrine d'Old Crow pendait dans sa tronche, complètement bandée, tout comme le reste du corps de la belle aussi — sauf son jolie minois et quelques cheveux. Reposant son cul sur la chaise au côté du lit de Bruce, un regard triste assombrit un instant ses traits alors qu'elle flattait les doux cheveux de la fillette maintenant aveugle. Une fille encore moins habillé que Crow vint à leur rencontre, apportant deux coupes de saké, à la demande de Crow. Cette fille de joie sentait bon la rose. Elle aida également Bruce à se relever se s'asseoir, pour qu'il soit maintenant face à face avec sa compagne salvatrice. Il lui devait de par deux fois une fière chandelle ; Crow espérait que le projet du gamin, si jeune encore, mûrirait dans les goûts de Crow. Elle chassa d'un air impatient la fille et se pencha vers Bruce, l'air mesquin.

                « Tu es dans l'un des bordels d'une amie. R'pose-toi bien et contacte moi lorsque t'auras b'soin d'moi. En fait, contact la matrone d'cet établissement, elle saura me r'joindre. Fait attention à la gamine ou confie la à mon amie, elle saura en prendre soin. Bruce, t'es p'têt un gamin, mais t'es un mioche qui chie pas dans son froc. Nos routes vont s'croiser d'nouveau, j'te l'assure. Tu peux m'appeler... Mmmh... Le Poing Fou ! Ghuhuhuhu. »

                Elle sortit sur ces mots, sa pipe au bec, le corps meurtri. Bientôt, elle reverrait Bruce, pour sûr.
                Spoiler:
                  Ah quelle conclusion pourrais-je bien accorder à ce récit. Devrais-je écrire quelque chose de spectaculaire et donc mentir sur toute la ligne ? Ou bien devrais-je retranscrire la vérité qui sonne comme une vieille rengaine ?

                  Je viens à peine de commencer à raconter et déjà j'annonce la direction que je vais suivre. Cette fois je ne ferai pas d'ode à la gloire de Bruce. Cette fois, je ne montrerai pas les capacités à transcender toute situation. Je vais vous montrer comment un homme réalise sa faiblesse et décide de s'en accommoder.

                  De puis son évasion de la prison ou bien même de son arrivée sur l'ile, Bruce avait été spectateur. La personne qu'il regardait avec intrigue puis admiration n’était autre que Crow. La fabuleuse amazone était une véritable actrice du chaos dont Carter ne pouvait détourner le regard au détriment de sa participation au jeu. La honte qui avait gagné Carter le soir de l'incident aurait pu laisser un homme normal lors de son sommeil. Cependant peut-on dire après toutes les aventures que Bruce est un être normal ? Mettez ça sur le compte de l'orgueil ou bien de l’insatisfaction personnelle peu importe... Même dans son sommeil, le jeune sauvage peinait à trouver la paix tant les images douloureuses hantaient son subconscient. Que ce soit les flammes, les pleurs de la mère de Sophie qui accompagnaient les plaintes envers notre antihéros ou bien le regard vide de Sophie... Toutes ces pensées ou images brisaient l'esprit de Bruce déjà fébrile. Allait-il trouver la paix ? Le voulait-il ? Ou considérait-il que c’était sa punition pour avoir échoué dans sa mission ? Je ne sais rien de tout ça. Et cela au final n'eut que peu d'importance au moment de son réveil.

                  Car au final, notre " The Legacy " finit bel et bien par ouvrir les yeux...

                  Je connais bien des guerriers qui se sentiraient au paradis s'ils voyaient à leur réveil une magnifique poitrine de femme peu vêtue. Je ne dirai pas que Bruce faisait exception à la règle mais dans la situation actuelle il peinait à ressentir des sentiments aussi... primaires. Il n'eut aucune réaction de type sentimentale mais son corps, lui, réagit légèrement comme par réflexe. Cela ne pouvait se voir grâce à ses bandages mais l'homme était gêné et rougissait légèrement malgré son teint de métisse. De plus comme par réflexe, son plus précieux édifice bâti par le grand créateur de se monde se fit voir : Sa Tour de Pise souvent délaissé ! Et la venue de Crow juste à coté de lui n'arrangea pas les choses. Dans son esprit, Carter se sentait trahi par son propre corps. Il lui fallut quelques secondes pour qu'il mette fin à cette situation tragi-comique vu le contexte. Quand l'une des prostituées vint prendre Bruce pour l'aider à se poser, l'homme commença à récupérer sa dignité. Ainsi donc, le corps de l'ancien taulard redevint esclave et l'esprit reprit le dessus accompagné des sentiments accumulés lors de son "repos". Il ne pouvait dire de mot. Son incapacité n’était pas physique non, elle était bien pire. Crow avait surement ressenti cette incapacité et décida de briser le silence à sa façon. Son visage n’était pas celui d'une femme triste mais d'une femme complétement déterminée. Bruce pouvait reconnaitre l'expression sur le visage de la corneille car il arborait souvent la même lors des situations difficiles. Un sourire de circonstance qui indique que malgré les malheurs, rien n'est fini et qu'au contraire tout commence... Meme si c'est souvent faux. L'amazone dit au sauvage :


                  « Tu es dans l'un des bordels d'une amie. R'pose-toi bien et contacte moi lorsque t'auras b'soin d'moi. En fait, contact la matrone d'cet établissement, elle saura me r'joindre. Fait attention à la gamine ou confie la à mon amie, elle saura en prendre soin. Bruce, t'es p'têt un gamin, mais t'es un mioche qui chie pas dans son froc. Nos routes vont s'croiser d'nouveau, j'te l'assure. Tu peux m'appeler... Mmmh... Le Poing Fou ! Ghuhuhuhu. »


                  Et elle partit de cette manière sans dire un mot de plus. Ces paroles étaient nettes ; elles marquaient une légère fin. C'en était fini de cette histoire. En la voyant partir Bruce ne dit rien et la laissa s'en aller. Maintenant seul avec la jeune aveugle, il serra le poing. Bien sur Bruce Carter ne serait pas Bruce Carter si il ne souriait pas comme à son habitude. Il sourit légèrement mais ce n’était pas un sourire de détermination. Il était profondément atteint et triste. Il le savait et Crow le savait aussi.

                  " - Merci... Merci pour tout. "

                  Pourquoi remerciait-il Crow ? Tout simplement parce que Bruce avait compris que ces paroles étaient des paroles de motivation. Au final les deux guerriers étaient attristés par la conclusion de cette histoire. Et étant conteur moi-même je sais ce qu'ils ont pu ressentir. On ne peut pas rester sur un échec ou une histoire que l'on trouve bâclée. On a qu'une seule envie qui est de la conclure en beauté ! Old Crow voulait dire à Bruce Carter : " Retrouvons nous pour finir notre histoire en beauté et oublions cet échec. ". Les remerciements de notre antihéros furent accompagnés de larmes quand il se mit à regarder Sophie. Elle ne pouvait le voir dans cet état et c'était tant mieux.

                  " La faiblesse de mon poing... il est trop souple pour faire quoi que ce soit... "

                  Il pleura à chaudes larmes pendant plusieurs minutes ; ça faisait tellement longtemps. Pour en finir avec cette histoire, " The Legacy " et Sophie trouvèrent une certaine paix dans ce bordel. L'ambiance des catins était chaleureuse. Sophie malgré sa cécité ne pouvait se laisser aller à la dépression car les prostituées ne lui en laissaient pas le temps. Drole de remède n'est-ce pas ? Et pourtant... Il était efficace. La grande maquerelle du bordel était aussi charismatique que l'amazone et il fallut du temps pour que Bruce puisse négocier des permissions de sorties. Pendant ce temps il se mit à chercher la mère de Sophie dans les rues jusqu'à ce qu'il la trouve dans un hopital. Le souci dut surement lui détruire l'esprit et le corps au point qu'elle ne puisse plus s'assumer toute seule. Il me serait inutile de détailler plus la rencontre mais sachez que bruce réussit à sortir la mère de Sophie et à l'emmener au bordel. La réunion entre la mère et la fille fut... terrible pour Carter. C'est avec honte et tristesse qu'il regarda la scène avant de tenter de partir. Il avait fini sa mission mais l'avait-il réussi ? comment pouvait-il être fier de ce résultat ? Il laissa une lettre à la maquerelle pour Crow pour le futur et sortit du bordel mais seulement après quelques pas, la mère de Sophie se mit à hurler son nom dans la rue. Le corps de notre antihéros se crispa. Après avoir entendu son nom une seconde fois, Bruce se retourna pour voire la mère de Sophie et sa fille courir vers lui. Des qu'ils furent cote à cote, Bruce décida de faire face à son échec et prit la parole. Le cœur lourd, le visage triste et les poings fermés, il prit la parole.

                  " Je sais que je vous avais promis de vous la ramener... et je suis désolé d'avoir manqué à ma promesse Mary. Je suis vraiment..."

                  A peine eut-il le temps de finir sa phrase que Virginie se jeta vivement sur lui en l'embrassant. Complétement choqué, l'homme se tétanisa avant d'entendre :

                  " Merci... Pour tout ce que vous avez fait. "

                  A ces paroles, Bruce qui depuis tout ce temps portait le poids de la honte, fut délesté de son fardeau. Ses poings serrés se relâchèrent et devinrent plus souples. Il ne le dirait pas maintenant mais à ce moment, le dur " The Legacy " fut gagné par le bonheur. Sans rien dire il se mit à prendre la mère et Sophie qui l'accompagna dans ses bras avant de regarder ses mains avec le sourire... A ce moment sa dernière pensée fut pour Crow et leur histoire commune. Il se reverrait bientôt pour la conclure avec chacun un poing les désignant. Le Poing Fou pour Old Crow l'Amazone et le Poing Souple ( reflétant sa faiblesse ) pour Bruce " The Legacy " Carter.

                  * Le Poing Souple hein ? Ce n'est pas si mal en fin de compte... *

                  J'aime particulièrement cette conclusion.