QG de la Révolution, XX/XX/1623.
Ce jour là, on m'avait assigné une mission. Nom de code : Tonnerre de Zeus. Je n'avais pas eu mon mot à dire, les ordres venaient d'en haut. Le but était simple. Simple pour quelqu'un comme moi. Ce n'était pas la première fois que j'allais m'introduire dans un bâtiment afin d'y récupérer des documents assez bien gardés. Je savais y faire, j'avais du métier. Mais cette fois là fut différente, je ne serais pas seul, un homme viendrait me prêter main forte. Une sorte de scientifique qui m'aiderait à ouvrir certaines portes verrouillées par des systèmes de surveillance avancés. Je ne fus guère satisfait de cette nouvelle, moi qui étais un solitaire. De plus, les scientifiques n'étaient bons qu'à rester planquer dans leur bureau, essayant de créer des bizarreries aussi inutiles qu'onéreux. La machine dont je devais voler les plans était de ce standing : une planche qui permettrait en quelque sorte de flotter dans les airs. Je me demandais qui avait bien pu pondre une idée aussi stupide. Mais les ordres étaient les ordres et je me devais de les suivre sans trop broncher.
Je m'étais procuré les plans de l'édifice et avais étudié le terrain pendant plus ou moins une semaine. Le bâtiment se trouvait dans la banlieue de la ville principale. Lieu pas très fréquenté mais pas désert non plus. Endroit parfait pour cacher des documents, endroit parfait pour ne pas se faire remarquer par conséquent, endroit parfait pour commettre un vol en toute discrétion. J'avais donc sillonné les rues de cette île, retenant chaque passage et chaque recoin, j'avais fait connaissance avec certains soldats et noter leurs habitudes, j'avais relevé les moments des tours de garde. Bref, j'avais fait ce qu'il fallait faire. J'avais également envoyé un rapport à ce cher Kyoshi Okabe, celui qui serait mon partenaire d'un jour. Ce document comportait les différentes étapes de notre périple. Les premières phases étant assez précises, il n'y aurait, j'espérais, pas de problème de son côté. Pour la suite, une fois l'intrusion effectuée, nous fonctionnerons à l'instinct. Mon instinct. Le programme était complet, ou presque, il ne suffisait plus qu'à le mettre en œuvre.
Quatre jours plus tard, il était temps de passer à l'action. A vingt et une heure, j'étais au café du coin. La mission commençait. Comme chaque jour, deux gardes venaient prendre leur café ici-même et partaient faire leur ronde autour de l'édifice. Je mis discrètement des somnifères dans leur tasse qu'ils burent d'une traite. Ceux-ci feraient effet d'ici une bonne dizaine de minutes. Je sortis avant eux et partis dans une ruelle situé à deux cents mètres de l'immeuble. Afin de me fondre dans la masse, j'avais changé d'apparence. J'avais tout d'abord affiné ma silhouette, afin d'être plus rapide, plus agile et plus vif. Dans ce genre de travail, il était préférable d'avoir la taille fine. Je m'étais également coupé les cheveux et teint en gris. Une paire de lentille pour changer la couleur des yeux et le déguisement était opérationnel. Un bête T-shirt, pantalon, petite veste comme tenue. Style vestimentaire décontracté.
J'étais à l'entrée de la ruelle, guettant l'arrivée de mes proies. Selon les doses mises et leur vitesse de marche, le timing devait être bon. Je n'attendis que trois minutes et les vit enfin débarquer. Ils marchaient tranquille et devait probablement parler de la pluie et du beau temps. Je me cachai derrière une benne à ordure, presque invisible, silencieux comme une ombre. Une fois que les deux hommes me passèrent devant, j'attendis encore un peu plus. Il fallait à tout prix qu'au moins l'un d'eux tombe endormi. Je me serrais défait sans problème de ces deux guignols mais le but essentiel était ne pas alarmer le quartier. Le soldat de droite se mit à tituber. Je me déplaçai alors vers l'autre garde. Et lorsque le premier chuta, je me ruai sur mon adversaire, muni de mon fil d'étranglement, et le neutralisa. Je trainai ensuite les deux corps dans une ruelle adjacente et soulevai une plaque d'égout. Cachette parfaite et lieu de départ de notre assaut. Je dépouillai les deux types de leur uniforme et en enfilai un.
Trois minutes. Trois minutes et Kyoshi se pointerait au dessus de cette bouche d'égout. Je lui avais bien spécifié de venir à vingt et une heure quart. Non pas à quatorze ou à seize, mais à quinze. Le temps s'écoula lentement, comme à chaque fois que l'on attend comme cela. Je soulevai ensuite la plaque et vis mon collègue. Un petit psssst suivi d'un mouvement de main l'incitant à me suivre. Il descendit la petite échelle et je lui tendis le deuxième uniforme. Nous n'aurions peut-être pas l'occasion de croiser quelqu'un lors de cette intrusion mais si nous devions faire face à une telle situation, mieux valait-il être préparé. Je restai silencieux et patientai le temps qu'il enfile son nouveau costume. Je n'étais pas bavard et parlais le moins possible. Mais s'il me poserait des questions, je lui répondrai, par simple signe de politesse et afin de veiller au bon déroulement de notre mission.
La suite immédiate en tout cas était simple : nous passerons par une des canalisations originales qui n'avait pas été détruite lors de la rénovation faite il y avait de cela deux années. Cette dernière n'avait plus d'utilité, ce qui nous facilitait la tâche. Nous irions ensuite dans un des conduits d'aération de l'immeuble, couperons l'électricité pendant un laps de temps minime, ce qui aura pour effet d'arrêter une hélice. Le passage étant sécurisé, nous nous dépêcherons à passer cet obstacle et arriverons enfin dans un débarras. A partir de ce moment là, le schéma n'était pas complet, il faudrait improviser.
Tout seul, cette mission aurait été une réussite, j'en étais persuadé, mais avec cet inconnu de scientifique, rien n'était moins sûr ...
Ce jour là, on m'avait assigné une mission. Nom de code : Tonnerre de Zeus. Je n'avais pas eu mon mot à dire, les ordres venaient d'en haut. Le but était simple. Simple pour quelqu'un comme moi. Ce n'était pas la première fois que j'allais m'introduire dans un bâtiment afin d'y récupérer des documents assez bien gardés. Je savais y faire, j'avais du métier. Mais cette fois là fut différente, je ne serais pas seul, un homme viendrait me prêter main forte. Une sorte de scientifique qui m'aiderait à ouvrir certaines portes verrouillées par des systèmes de surveillance avancés. Je ne fus guère satisfait de cette nouvelle, moi qui étais un solitaire. De plus, les scientifiques n'étaient bons qu'à rester planquer dans leur bureau, essayant de créer des bizarreries aussi inutiles qu'onéreux. La machine dont je devais voler les plans était de ce standing : une planche qui permettrait en quelque sorte de flotter dans les airs. Je me demandais qui avait bien pu pondre une idée aussi stupide. Mais les ordres étaient les ordres et je me devais de les suivre sans trop broncher.
Je m'étais procuré les plans de l'édifice et avais étudié le terrain pendant plus ou moins une semaine. Le bâtiment se trouvait dans la banlieue de la ville principale. Lieu pas très fréquenté mais pas désert non plus. Endroit parfait pour cacher des documents, endroit parfait pour ne pas se faire remarquer par conséquent, endroit parfait pour commettre un vol en toute discrétion. J'avais donc sillonné les rues de cette île, retenant chaque passage et chaque recoin, j'avais fait connaissance avec certains soldats et noter leurs habitudes, j'avais relevé les moments des tours de garde. Bref, j'avais fait ce qu'il fallait faire. J'avais également envoyé un rapport à ce cher Kyoshi Okabe, celui qui serait mon partenaire d'un jour. Ce document comportait les différentes étapes de notre périple. Les premières phases étant assez précises, il n'y aurait, j'espérais, pas de problème de son côté. Pour la suite, une fois l'intrusion effectuée, nous fonctionnerons à l'instinct. Mon instinct. Le programme était complet, ou presque, il ne suffisait plus qu'à le mettre en œuvre.
Quatre jours plus tard, il était temps de passer à l'action. A vingt et une heure, j'étais au café du coin. La mission commençait. Comme chaque jour, deux gardes venaient prendre leur café ici-même et partaient faire leur ronde autour de l'édifice. Je mis discrètement des somnifères dans leur tasse qu'ils burent d'une traite. Ceux-ci feraient effet d'ici une bonne dizaine de minutes. Je sortis avant eux et partis dans une ruelle situé à deux cents mètres de l'immeuble. Afin de me fondre dans la masse, j'avais changé d'apparence. J'avais tout d'abord affiné ma silhouette, afin d'être plus rapide, plus agile et plus vif. Dans ce genre de travail, il était préférable d'avoir la taille fine. Je m'étais également coupé les cheveux et teint en gris. Une paire de lentille pour changer la couleur des yeux et le déguisement était opérationnel. Un bête T-shirt, pantalon, petite veste comme tenue. Style vestimentaire décontracté.
J'étais à l'entrée de la ruelle, guettant l'arrivée de mes proies. Selon les doses mises et leur vitesse de marche, le timing devait être bon. Je n'attendis que trois minutes et les vit enfin débarquer. Ils marchaient tranquille et devait probablement parler de la pluie et du beau temps. Je me cachai derrière une benne à ordure, presque invisible, silencieux comme une ombre. Une fois que les deux hommes me passèrent devant, j'attendis encore un peu plus. Il fallait à tout prix qu'au moins l'un d'eux tombe endormi. Je me serrais défait sans problème de ces deux guignols mais le but essentiel était ne pas alarmer le quartier. Le soldat de droite se mit à tituber. Je me déplaçai alors vers l'autre garde. Et lorsque le premier chuta, je me ruai sur mon adversaire, muni de mon fil d'étranglement, et le neutralisa. Je trainai ensuite les deux corps dans une ruelle adjacente et soulevai une plaque d'égout. Cachette parfaite et lieu de départ de notre assaut. Je dépouillai les deux types de leur uniforme et en enfilai un.
Trois minutes. Trois minutes et Kyoshi se pointerait au dessus de cette bouche d'égout. Je lui avais bien spécifié de venir à vingt et une heure quart. Non pas à quatorze ou à seize, mais à quinze. Le temps s'écoula lentement, comme à chaque fois que l'on attend comme cela. Je soulevai ensuite la plaque et vis mon collègue. Un petit psssst suivi d'un mouvement de main l'incitant à me suivre. Il descendit la petite échelle et je lui tendis le deuxième uniforme. Nous n'aurions peut-être pas l'occasion de croiser quelqu'un lors de cette intrusion mais si nous devions faire face à une telle situation, mieux valait-il être préparé. Je restai silencieux et patientai le temps qu'il enfile son nouveau costume. Je n'étais pas bavard et parlais le moins possible. Mais s'il me poserait des questions, je lui répondrai, par simple signe de politesse et afin de veiller au bon déroulement de notre mission.
La suite immédiate en tout cas était simple : nous passerons par une des canalisations originales qui n'avait pas été détruite lors de la rénovation faite il y avait de cela deux années. Cette dernière n'avait plus d'utilité, ce qui nous facilitait la tâche. Nous irions ensuite dans un des conduits d'aération de l'immeuble, couperons l'électricité pendant un laps de temps minime, ce qui aura pour effet d'arrêter une hélice. Le passage étant sécurisé, nous nous dépêcherons à passer cet obstacle et arriverons enfin dans un débarras. A partir de ce moment là, le schéma n'était pas complet, il faudrait improviser.
Tout seul, cette mission aurait été une réussite, j'en étais persuadé, mais avec cet inconnu de scientifique, rien n'était moins sûr ...